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Le défi du samedi

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18 juin 2016

Sept d’un coup (Pascal)

 

A l’opposé de son cousin proche qui exaltait la subordination, le roi Conjonction prônait la coordination ; coordination des gestes, coordination des mots, coordination dans la mouvance générale au seul profit du bien-être commun, c’était son credo, le fer de lance de son sceptre, l’idéologie générale du gouvernement de son royaume.

La coordination n’est-elle pas l’antichambre de la cohésion et, par-delà, la compréhension des Choses, jusqu’à apprivoiser l’Unisson ? La coordination de la Nature, le soleil, les éclairs, la pluie, le tonnerre, et l’arc-en-ciel délivrant ses couleurs dans un ordre assorti, était son plus bel exemple. Il administrait son peuple avec ses préceptes d’organisateur et il était aimé pour cette seule vocation d’assembleur.

Pour la fédérer à son idéologie, mais surtout parce qu’il l’aimait, il se maria avec une proposition indépendante toute assujettie à sa cause. Majuscules, points de suspension, points virgules, voyelles, cédilles, et des phrases entières assistèrent aux noces. Les trémas, les accents aigus et circonflexes tirèrent leurs chapeaux en ovationnant les mariés. Au banquet, on vit des adjectifs s’accorder en genre et en nombre avec leurs noms, parenthèses et guillemets s’ouvraient et se refermaient en applaudissant ; comme d’habitude, les pronoms cherchaient leurs sujets et les conjugaisons n’étaient présentes qu’à titre indicatif. Ils eurent plein de compliments d’objets directs et indirects. Les points d’interrogations s’interrogeaient, les points d’exclamations s’exclamaient et les points à la ligne auguraient de nouvelles agapes. Noms propres, noms composés et noms communs furent tous invités au grand bal. Sur la piste, orthographe et syntaxe dansaient ensemble tandis que des métaphores jouaient les figures de rhétorique avec des litotes en goguette. Çà et là, des asyndètes étaient venues, avaient vu et avaient dansé ; les énallages avait leurs figures de substitution ; les épiphores répétaient leurs mouvements de danse ; les traits d’union étaient leurs traits d’esprit.  La coordination battait son plein, seul, l’austère invariable restait dans son coin…  

De leur union d’Amour, naquirent sept filles ! Sept d’un coup ! Un coup de maître, un coup de roi ! Oriana, Maissan, Oumaya, Etelvina, Doncina, Nina, Carlina ! Si Oriana est décisive, Maissan s’oppose, Oumaya est alternative, Etelvina est additive, Doncina est conséquente, Nina est négative et Carlina relie les propositions. Petites, passe encore, mais maintenant qu’elles sont grandes, quand le roi Conjonction cherche ses filles dans son château des Coordinations, on l’entend crier : « Or mais ou et donc ni car ! »…

 

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18 juin 2016

Leçon de grammaire (Marco Québec)



Vingt et unième leçon
Les conjonctions de coordination
 

MAIS OÙ EST DONC ORNICAR ?
MAIS OÙ EST DONC CARNIOR ?
 

ET et NI
Les grammairiens nous disent copulatives
Nous sommes au nombre de deux
Pour copuler, c’est ce qu’il y a de mieux
Le ET est la plus utilisée
Pas étonnant, à force de copuler
 

OU
Je serais disjonctive
Ambiguë à mes heures
Une double nature
Disjonctive exclusive
Disjonctive inclusive
Je dois dire que cela m’a affectée
Au point de disjoncter
 

MAIS
Je serais adversative
Mais je n’en ai rien à cirer
Je ne crains pas l’adversité
 

CAR, DONC et OR
Nous, les trois dernières
Sommes un peu particulières
Nos conjonctions
Font la coordination
De deux éléments
Seulement
 

CAR
Je suis causale
À défaut d’être causeuse
Un peu contraireuse
Le contraire de donc en fait
 

Je tiens à mon effet
DONC j’obtiens le respect
J’obtiens le respect
CAR je tiens à mon effet
 

OR
Je suis déductive
Ou bien transitive
Mon emploi serait le plus flou
Se plait-on à dire
J’encaisse le coup
J’ai entendu pire
Un signe de ponctuation
Me précède tout le temps
Rappelez-vous-en
Retenez la leçon
 

DONC
Je suis consécutive
Mais cela n’est rien
Il est des vilains
Qui cherchent à m’exclure
De ce groupe de pures
Je ne respecterais pas les critères
Des conjonctions de coordination
Et cela pour deux raisons
Ces mordus de grammaire
Me reprochent ma mobilité
En effet je peux me promener
Dans la phrase à mon gré
 

DONC je suis en furie
Je suis DONC en furie
Je suis en furie DONC
 

On m’accuse de me combiner
À mes consoeurs
Moi je dis que c’est une qualité
Et non un déshonneur
OR DONC je suis vexée
Qu’on veuille ainsi m’écarter
Je ne serais qu’adverbe de relation logique
C’est d’un pathétique !
 

 

Une autre formule, « Mais où est donc Carnior ? », est davantage utilisée dans les écoles primaires et secondaires du Québec. À cet égard, un groupe de musique québécois, Les Dales Hawerchuk, a composé et interprété en 2009 une chanson mettant à l'honneur cette formulation.

11 juin 2016

Défi #407

Mais où est donc OR-NI-CAR ?????

 

Recherche

Bonne recherche et à tout bientôt sur

samedidefi@gmail.com

 

 

11 juin 2016

En ont sous le chapeau !

11 juin 2016

Une affaire d'amitié par bongopinot

bo

 

C’est avec le cœur triste et lourd
Que je participe à notre rendez-vous
Pour écrire un clin d’œil un bonjour
A ma petite sœur de cœur ma petite Babou

C'est en passant devant cette chapellerie
Que toute l’affaire d’amitié me revint en mémoire
Pourquoi maintenant et pourquoi ici
Parce que c’est là que débuta notre histoire

Quelques heures qui ont changé ma vie
Une amitié qui s’est installée au fil des jours
Et qui se poursuit encore aujourd’hui
Un soir de juillet au son des tambours

Une jeune femme aux yeux si bleus
Et une autre un peu plus âgée
Et une rencontre au milieu
Une discussion, jusqu’à la nuit tombée

Des aventures et une belle honnêteté
Très vite tu m’as surnommée Tantine
Nos moments difficiles, toujours surmontés
Toi rebelle et moi déjà dans la routine

Toi, l’indocile pas très fréquentable
Notre approche fut pourtant une évidence
Au fil des années nous sommes devenues inséparables
Et lorsque tu es partie, on s’appelait en abondance

Et tous les ans tes visites sont attendues
Tu es devenue ma petite sœur de cœur
L’éloignement a renforcé notre amitié assidue
Et aujourd’hui frappée par le malheur

Qui porte le vilain nom d’anévrisme
Je veux te donner la force de te battre
Et te dire combien je t’aime et je t’estime
Pour te voir je parcourrais des kilomètres

Dès que l’autorisation me sera donné
J’accourrai le plus vite possible
Car il ne faut pas faire attendre l’amitié
Et toutes deux nous serons indestructibles

Rappelle-toi nos premières sorties
Ça fait trente ans qu’on se suit toi et moi
Et c’est devant cette chapellerie
Que notre amitié est née je pense à toi.

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11 juin 2016

Participation de JAK

 

j

 

C'est en passant devant cette chapellerie que toute l'affaire me revint en mémoire ....

C’est une sombre histoire que je vais vous narrer  là. Je l’ai vécue dans ma tendre enfance.

Dans les années 45, dans une petite bourgade de province, où comme tant d’autres dans l’hexagone, chacun s’observait, il était de bon ton d’avoir une tenue vestimentaire impeccable, même  si la situation n’était pas au diapason.

Les hommes arboraient un couvre-chef, qu’ils soulevaient lorsqu’ils saluaient les passants dans la rue. Les femmes exhibaient  des bibis, souvent agrémentés  de leurs mains avec des fanfreluches laissant  deviner  des cheveux bien soignés.

Un ami de mes parents vint à décéder, il était dans la quarantaine.

Dans le village il était aimé de tous, principal employé municipal, chacun avait eu l’occasion de le rencontrer et d’échanger des mots gentils avec lui car il était de bon service, bienveillant, arrangeait tout le monde, riches ou démunis

Il laissait une veuve et 4 orphelins, en bas âge  ce qui chagrinait davantage la population.

Inutile de vous préciser que l’église fut bondée car il était pratiquant.  Même les mécréants s’y rendirent – restant toutefois debout dans le fond de la nef-  pour lui rendre un dernier hommage.

Un psaume entonné  par la chorale appesantit tristement l’assemblée, plusieurs pleuraient en sortant sur le parvis de l’église.

A cette époque, la coutume était d’accompagner le mort jusqu’au cimetière où le curé y faisaient une ultime bénédiction.

Ce cimetière était à 3 ou 4 kilomètres de la paroisse, et un cortège, avec en-tête   la veuve chapeautée d’un voile noir, commençât lentement,  suivait la  famille puis  tout le village formant  une longue  procession  ondulant comme un serpent.

Ce cimetière était sur un promontoire élevé, et le dénivelé pénible faisait sortir les mouchoirs, épongeant discrètement des nez larmoyants, et surtout  subrepticement,  des tempes moites.

La procession enfin accéda à une  petite place ombragée, où chacun put alors reprendre son souffle.

Mais c’était sans compter sur les éléments naturels, capricieux en cette période de l’année, et un vent violent soufflât   d’une façon intempestive, et ce qui devait arriver arriva : tous les chapeaux s’envolèrent dans toutes les directions.

 Chacun courait après le sien dans des fous rires irrépressibles, faisant contrepartie au chagrin accumulé  

Et ce fut une belle pagaie, et le mort  lui-même fut abandonné à son sort, sur son catafalque, le drap mortuaire dissimulant son cercueil  envolé lui aussi.

La débandade  dura plusieurs minutes, puis tout se remit en place, mais on voyait bien dans les regards et  les comportements confus  qu’il restait des lambeaux de cette scène un peu trop déplacée.

Le mort fut enfin mit en terre mais longtemps dans le  pays on se souvint de la scène épique de sa mise au tombeau.

 

11 juin 2016

Le peintre fou au chapeau vert (Laura)

Dans le train à vapeur
Où il avait presque oublié
L’asile, le peintre avait observé
Attentivement tous les voyageurs.
Même les visages rébarbatifs
N’arrivaient pas à engourdir
Son âme et le laissaient admiratif
Avec une forte envie de glapir
Et de jeter son chapeau vert
Par la fenêtre, vaincre la conspiration
Gagner sur toutes les crispations
Et prendre dehors un peu l’air.
 
11 juin 2016

Le chapelier (Marco Québec)

 

Mademoiselle Yvonne entra dans la boutique du chapelier, bien déterminée à obtenir ce qu’elle voulait. Elle aperçut un jeune homme affairé dans l’arrière-boutique qui vint vers elle.

-  Bonjour. Comment puis-je vous être utile, mademoiselle?

-  Mademoiselle Yvonne, lui répondit-elle.

-  Comment puis-je vous être utile, mademoiselle Yvonne?

-  J’aimerais parler au propriétaire de la boutique.

-  La chapellerie m’appartient.

-  N’êtes-vous pas un peu jeune, monsieur…

-  Monsieur Jacques, dit-il. Les apparences peuvent être trompeuses. J’aurai 25 ans la semaine prochaine.

-  Comme c’est drôle. Nous avons presque le même âge. J’aimerais vous poser une question indiscrète. Êtes-vous marié?

-  Votre question est indiscrète en effet. Disons que la boutique ne me laisse pas beaucoup de temps pour ces choses-là.

-  Vous êtes pourtant plutôt bel homme.

Monsieur Jacques rougit et lui demanda :

-  Et en quoi mon état civil vous intéresse-t-il?

-  En fait je prévois me marier le printemps prochain. J’aimerais faire fabriquer un chapeau pour mon futur mari et pour moi-même. J’imagine que si vous aviez vécu personnellement le mariage, vous seriez davantage en mesure…

-  Je suis chapelier, mademoiselle! Un très bon chapelier. Je confectionne régulièrement des chapeaux pour des mariages. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’être marié pour cela. Il n’est pas besoin d’être vignoble pour apprécier le bon vin.

-  Pardonnez-moi, monsieur Jacques. Je ne voulais pas vous fâcher. C’est probablement l’énervement du mariage qui m’a poussée à commettre cette indiscrétion.

-  Je ne suis pas fâché. Je voulais simplement préciser que vous pouvez me faire confiance. Je me porte garant de votre entière satisfaction.

-  S’il en est ainsi, c’est une affaire conclue, déclara-t-elle.

Le chapelier lui fit quelques propositions et ils s’entendirent facilement sur le modèle que monsieur Jacques fabriquerait.

-  Ce modèle mettra en valeur la couleur de vos yeux et la beauté de votre visage.

-  C’est à votre tour de me faire rougir.

-  Je ne fais que souligner l’évidence, mademoiselle. Pour ce qui est de votre futur mari, celuici devra passer à la boutique.

-  J’ai bien peur que cela soit tout à fait impossible, monsieur Jacques. Mon futur mari est un homme très important et n’a nullement le temps de s’occuper de ces détails. J’ai déjà pris la mesure de son tour de tête. Et je ne serais pas surprise qu’il soit identique au vôtre. Laissez-moi vérifier, ce qu’elle fit sur-le-champ. En effet, comme c’est drôle, vous avez le même tour de tête.

-  J’ai l’habitude de mesurer moi-même la tête de mes clients. Comme il s’agit d’une procédure un peu particulière, vous comprendrez que vous serez la seule à blâmer si le chapeau ne convenait pas à monsieur.

-  C’est tout à fait normal dans les circonstances et j’en assume toute la responsabilité.

Après avoir convenu d’un modèle pour l’époux et de la date où madame Yvonne reviendrait pour procéder à l’essayage, celle-ci prit congé.

Un mois plus tard, madame Yvonne se présenta de nouveau à la boutique du chapelier. Celui-ci lui présenta le chapeau qu’il avait créé pour sa cliente.

-  Monsieur Jacques, vous êtes un véritable artiste. Les mots me manquent pour vous

exprimer ma satisfaction.

Sans plus attendre, elle l’embrassa sur la joue.

-  Pardonnez-moi, monsieur. C’est l’excitation. Vous avez fait une telle merveille.

-  Je suis en effet très fier de mon travail. Je suis flatté qu’il en soit ainsi pour vous. Je peux donc passer à l’étape finale de la confection?

-  Bien sûr! Et le chapeau de mon futur?

-  Le voici!

-  Il est très réussi. Si vous le placiez sur votre tête, cela me donnerait une meilleure idée.

Le chapelier s’exécuta.

-  Vous allez être magnifique. Pardon, mon mari sera magnifique.

Un dernier rendez-vous fut fixé pour le mois suivant. Revoilà donc mademoiselle Yvonne qui se présente à la boutique.

-  Mais que se passe-t-il mademoiselle Yvonne? Vous semblez si triste.

-  Ah! monsieur Jacques. Si vous saviez, vous ne le croiriez pas.

-  Dites-moi ce qui vous afflige de cette façon.

Mademoiselle Yvonne se mit à sangloter pendant de longues minutes. Monsieur Jacques lui offrit des papiers mouchoirs et un verre d’eau. Puis il lui tapota doucement l’épaule, jusqu’à ce qu’elle se décide à parler.

-  Mon futur mari m’a laissée, monsieur Jacques.

-  Ah! Quelle tristesse! Quelle désolation, mademoiselle Yvonne. Votre mariage qui est annulé!

-  Annulé? Il n’est aucunement question d’annuler, monsieur Jacques. J’ai déjà le chapeau du marié. Il ne reste qu’à trouver un homme à qui il fera. Mais j’y pense, monsieur Jacques, il vous va à ravir ce chapeau. Qu’en pensez-vous?

11 juin 2016

Sainte-Chapellerie (par joye)

homburg

C'est en passant devant cette chapellerieque toute l'affaire me revint en mémoire … je venais de remarquer à la vitrine un charmant Homburg, tel que portait mon grand-père Louis.

D’un coup, je vis mon grand-père à côté de moi sur le trottoir. Il ne me reconnut pas. Normal, il mourut quand j’avais sept ans.

Je lui adressai la parole :

-          C’est toi, Papy ?

L’homme n’avait pas l’air surpris.

-          Moi-même, me répondit-il.

J’hésitai.

-          Tu es bien mon grand-père ?

Il sourit.

-          Je suis bien ton grand-père, je suis mal ton grand-père.

C’était certainement sa façon de répondre, en tout cas.

-          Comment se fait-il que tu sois ici ? murmurai-je.

-          Bin, tout comme toi, Petite-fille.  Je pris le métro.

J’hésitai encore.

-          Euh...n’es-tu pas mort ?

-          Si. Depuis un moment déjà.

-          Mais…si tu es mort, pourquoi dois-tu prendre le métro ?

Il sourit encore.

-          Parce que le taxi est trop cher, qu’est-ce que tu crois ?

Et puis, comme ça, il disparut…sans doute parce qu’il ne voulait pas rater son train.

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11 juin 2016

Rua do capelão (Walrus)

C'est en passant devant cette chapellerie que toute l'affaire me revint en mémoire : je l'avais rencontrée au restaurant Les Chapeliers, au numéro trois de la rue du même nom, à Bruxelles.

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J'y étais attablé avec une bande de copains, sous l'escalier. Nous étions tellement entassés à notre table que pour pouvoir manger plus facilement, nous avions dû mettre au point une procédure : tandis qu'un convive sur deux se penchait vers son assiette, les autres se redressaient pour leur faire de la place. C'est Pierrot qui était à la manœuvre et donnait la cadence à la chiourme qui ramait dans les assiettées de stoemp-saucisse.

Alors que je me trouvais en position relevée, j'avais posé la main droite sur une marche de l'escalier à claire-voie menant à la salle du premier. C'est là qu'elle m'a marché dessus.

Elle m'a regardé entre deux marches et m'a lancé un joyeux "Desculpe !"

Une Portugaise ! Ou, plus vraisemblablement au vu de son accent chantant et de son couvre-chef digne du sambadrome de Rio, une Brésilienne. Je l'aurais parié et même qu'elle s'appellerait Zoe, Zozo pour les intimes. Mais j'ai pas pu vérifier, c'était à mon tour de ramer.

11 juin 2016

Participation de Rêves de plume

 

C'est en passant devant cette chapellerie que toute l'affaire me revint en mémoire quand le chapelier me fit un clin d'oeil.
Alice ! Elle s'appelait Alice !
Et elle m'attendait à midi pile.
Les 12 coups que sonnaient les cloches de l'église le confirmaient !
Consulter ma montre de gousset n'y changeait rien.
J'étais en retard, très en retard !

 

11 juin 2016

Il levait son chapeau (petitmoulin)


Quand l'aube d'un printemps
Fulgurait en parfums
Au-dessus du jardin
Il levait son chapeau
Quand la mer flamboyait
Ivre de crépuscule
De secrets et de brumes
Il levait son chapeau
Quand un vol d'oies sauvages
Emplissait de son cri
Les ciels bas de novembre
Il levait son chapeau

Quand apparut la mort
Au gué de l'autre nuit
Il posa son visage
Sur l'épouvante nue
Et d'un geste poli
Il leva son chapeau

11 juin 2016

Bibi la Palourde (Pascal)

 

Mon père, monsieur Fricottin Auguste, avait une tête à claque et une belle moustache en guidon de moto ; ma mère, Gloria Emboite, un chapeau à plumes et des rires cristallins à faire retourner tous les hommes. Ils s’étaient rencontrés à la Fête annuelle du Bada à Caussade qui, comme chacun le sait, est encore un haut lieu de la résistance des coiffures contre le made in China international. Il était prestidigitateur de lapins blancs et de ballons bleus, elle était petite main chez Albert Grandpied, fabricant de rubans multicolores pour canotiers bon marché, et, à ses heures, spectatrice émérite du premier cinéma de la ville. Quand elle fut enceinte, naturellement, c’est elle qui porta le chapeau. Naquit une jolie petite fille, ils l’appelèrent Bibi : c’est moi.  

Mon prince et moi, nous nous sommes rencontrés sur internet ; j’ai mis des photos de mes vingt ans ; c’était, il y a si longtemps… J’ai eu mon CAP de coiffure, option bigoudis chauffants, au lycée de Montauban et je suis shampouineuse, employée chez monsieur Merlan Albert, à Caussade, sur la route de Montalzat ! La petite rousse avec des nattes et des grains de beauté partout : c’est moi !... Des aventures, j’en ai eu, et bien plus que vous ne le croyez ! Des hommes à feutre ! Des hommes à béret ! Des hommes à casquette ! Même des hommes abonnés… Et puis, un jour, je me suis dit : Bibi, il faut prendre ton avenir en main ; ni une ni deux, je me suis inscrite sur « Trouve un mec.com » ! Je me suis connectée au monde entier et depuis, j’ai plein de soupirants ! Un paysan de Carpentras m’a fait des avances avec son chapeau melon en belle révérence ! Un cow-boy m’a saluée ! Un sacré pistolet, celui-là ! Un explorateur a tiré son Fedora safari devant mes photos ! Un tyrolien veut me faire compter les plumes de son chapeau ! Même un mexicain a cliqué sur mes photos ! Il m’a parlé du coup du sombrero ; admettez, trois fois en quatre-vingt dix minutes, c’est un peu cavalier, n’est-ce pas ?...  

Mon Antonio Spagiari, il m’a raconté qu’il était placeur de raies et de petites morues sur les trottoirs de Pigalle, et qu’il pouvait faire ma fortune ; épouser un poissonnier installé sur Paris, quand on est fille de magicien, c’est quand même le haut du pavé ! Il a même une belle résidence secondaire à Sotta, en Corse du Sud ! Il joue aux courses, moi, je joue au scrabble, il rentre à pas d’heure, je suis toujours ponctuelle, il boit aussi avec ses copains ; mon Toto, il faut bien qu’il s’amuse un peu, au milieu de tous ces harengs et de tous ces maquereaux ! Moi, je suis sobre comme un chameau ! Entre nous, ce sera l’équilibre parfait ! Nous sommes faits pour nous entendre ! Notre fils, nous l’appellerons : Gibus ! Vous savez comment il m’appelle dans l’intimité du pc ? Ma petite palourde !... Pas lourde, pas lourde, toutes les balances ne sont pas de cet avis !... Il dit que Bibi la Palourde, ça sonnera bien sur son trottoir ! Quel galant !...

Cet été, à Caussade, c’est la vingt-quatrième estivale du Chapeau, du 13 au 17 juillet. Nous nous sommes donné notre premier rendez-vous le premier jour devant le magasin du chapelier ; pour nous reconnaître, ce facétieux mareyeur aura un chapeau de gendarme sur la tête, moi, je coifferai Catherinette. Je prendrai mon chapeau à étages, celui avec les petits oiseaux, les cerises, les champs de blé mûr, la fontaine, l’église, la mairie et la luzerne fraîchement coupée ; il ne pourra pas me manquer… Hé, si vous me voyez, faites-moi un petit signe, cela me donnera du courage !... J’espère que quand il me reconnaîtra, il ne fera pas comme les autres, il ne s’enfuira pas sur les… chapeaux de roue…

 

11 juin 2016

Participation de Venise


On avait trouvé aucun papier d’identité, un sac de femme et un chapeau acheté une heure avant rue des chapeliers, pas d’autres indices , recherche ADN , on pensait que le sang relevé sur la porte arrière de la boutique parlerait ou il fermerait sa gueule.

Il y avait un agenda dont certaines pages déchirées avaient été retrouvées sous un chapeau.

On avait enlevé la puce du portable .

Elle a pris le premier rocher et elle est tombée dans la mer voilà ce qu’a conclu l’enquête .
On a dit qu’elle était morte en dormant au volant .Ils ont signé le permis d’inhumer sans demander leur reste .

Je parle au présent car on vient de réouvrir l’enquête .
La nouvelle équipe a pointé son doigt soupçonneux sur le gérant de la chapellerie criblé de dettes.

On a épluché ses comptes , ses dépenses , ses entrées d’argent . Personne ne s’était pourtant plaint de la disparition de cette dame .

Mais l’inspecteur besogneux et malchanceux avait un sourire caramel qui me dégoutait .
J’ai été viré pour négligence.
Depuis j’ai repris la gérance de la chapellerie , je m’étais  attaché au quartier  .

4 juin 2016

Défi #406

 

C'est en passant devant cette chapellerie

que toute l'affaire me revint en mémoire ....

Chapellerie

à vous de continuer .....

Bonne inspiration à toutes et à tous !

Envoyez vos trouvailles à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

4 juin 2016

En ont dans le bocal

4 juin 2016

J'allais participer, mais... (Walrus)

 

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4 juin 2016

Ah ! là là par bongopinot

 

Source: Externe



J’ai perdu la mémoire
Au fond d’un arrosoir
J’arrose donc tous les soirs
Pour au moins l’apercevoir

Depuis qu’elle est partie
Bonjour tous les ennuis
Et pour la retrouver
C’est galère assurée

Je ne reconnais plus personne
Et tout ça m’empoisonne
Je ne sais plus où je travaille
Alors je reste au bercail

Je ne retrouve plus mes affaires
Et je deviens amère
Y a-t-il quelque chose à faire
Car tout ça est un calvaire


J’essaie de me rappeler
Ma mémoire est brouillée
Le passé, le présent
Se mélangent c’est navrant

Je ne reconnais plus les fleurs
Ni leurs noms ni leurs odeurs
Je glisse dans le délire
Je ne pourrai bientôt plus écrire

J’ai plus de mots à mon histoire
J’ai pourtant sondé tous les tiroirs
Je ne sais plus ce que je cherche
J’ai mis les mains dans mes poches


Mon frigo est en détresse
J’ai oublié de faire les courses
Je ne vais plus à mes rendez-vous
Je reste prostrée dans le flou

J’ai perdu la mémoire
Je traine mon désespoir
Lorsqu’un soir par hasard
Je suis tombée dans l’arrosoir

J’ai retrouvé la mémoire
Mais c’est un peu le bazar
Je vais ranger tous les tiroirs
Et reprendre ma trajectoire

4 juin 2016

Les fleurs des dunes (Pascal)


Main dans la main, nos doigts tressés pendant nos promenades sur la plage, nos baisers ardents aux couchers du soleil pour qu’il revienne vite illuminer notre Amour, nos roulades dans les frissons du sable, nos rires comme des ressacs insatiables, tout ce Bonheur en feu d’artifice, j’ai tout oublié…  
La pureté de son teint, le satin de sa peau, ses grains de beauté, ceux que je poursuivais avec une assiduité d’explorateur, tels des jeux de piste, des îles de cases trésors, aux succès de toutes mes prétentions de chercheur de son corps, j’ai tout oublié…  
Ses postures callipyges, le galbe de ses jambes, la finesse de ses chevilles, et même ses doigts de pied que je butinais tel un frelon ivre dans un bouquet de violettes, j’ai tout oublié…  
Le goût de sa bouche, entre menthol et chair fraîche, entre dentifrice et Peter Stuyvesant, entre champagne et petit matin, les pétillements de sa salive, la blancheur de sa peau, de ses dents, de ses cuisses, le velours de ses avant-bras, le duvet de son ventre, ses jambes soigneusement épilées, j’ai tout oublié…  
Ses grimaces enjouées, ses ongles aiguisés, le poisson rouge tatoué qui somnolait sur son omoplate comme s’il attendait mon permis de chasse, sa voix, ses chansons, les intonations de ses colères, les silences de ses désirs, ses râles et ses trémolos de cantatrice exaltée en pâmoison, j’ai tout oublié…  

Et ses cheveux que j’emprisonnais dans ma main conquérante mais qui s’échappaient toujours entre mes doigts comme des cascades indomptables ! Et ses cheveux de belle moisson, aux parfums capiteux de chardon, de bleuet et de dune sauvage ! Et ses cheveux de feu qu’elle mordait avec une grande barrette noire pour que je puisse déposer des baisers fiévreux dans son cou, comme des offrandes d’amoureux, je les ai oubliés aussi…  

Assez ! J’ai tout oublié de ses yeux ! Non ! Je n’ai plus aucun souvenir de la couleur de ses prunelles ! Peut-être verte, peut-être bleue, peut-être un peu les deux, je ne sais plus. Je me souviens seulement que j’allais m’y baigner pendant des heures, hypnotisé jusqu’à l’âme, planant entre ciel et mer comme un oiseau migrateur trouvant enfin sa terre promise, mais rien n’est sûr…  

Et ses boucles d’oreilles ! Ses boucles d’oreilles aux pendentifs aphrodisiaques ! Quand sa tête disait non, ces fausses ingénues, elles disaient oui ! Moi ? Moi, j’étais propulsé aux nues, tourneboulé jusqu’à mes rêves les plus vertigineux, pendant ces oscillations paradisiaques ! J’étais dans le mouvement du monde ! Le jour, la nuit, l’été, l’hiver, c’était le temps des cerises qui battait la chamade dans mes tempes !...   
Et, à bout de respiration, toutes nos joutes buccales, tous nos duels de langues, tous nos soupirs de madrigal pour reprendre seulement le souffle heureux de nous dire « je t’aime » à la même chorale !...
Et ses poignets si fins, et ses bras si menus, et ses épaules si tendres, et ses lèvres si amoureuses ! Non ! J’ai tout oublié ! La rondeur de son genou, la musique de ses hanches, la générosité de sa poitrine, et Marie la Médaillée ne sachant plus à quel sein se vouer entre Amour et Volupté : je n’en sais plus rien !...

Arrêtez de me torturer avec vos questionnements d’inquisiteur ! Je vous répète que j’ai tout oublié !...


Bien sûr, j’ai dû mordiller sa nuque, j’ai dû regarder courir ses frissons, j’ai dû écouter les battements de son cœur, mais je n’en ai nulle souvenance ! Oui, j’ai dû m’affoler entre ses cuisses, chercher des cadences d’unisson, mourir un instant à l’Agonie de l’Amour, et repartir au combat, la baïonnette au canon, l’âme conquérante et le cœur en étendard ! Oui ! Un million de fois, j‘ai dû regrimper sur ses barricades en lui scandant des « je t’aime » à répétition ! Oui, elle m’a tailladé avec ses griffes, elle m’a saigné avec ses dents, elle m’a brûlé avec ses regards brasillant, comme si le diable était dans son corps !
Furieuse, elle m’a insulté avec les mots divinement obscènes d’un dictionnaire pour amants complices ! Mais je ne suis sûr de rien ; les reflets obsédants de ma mémoire enjolivent des réalités qui n’ont jamais existé…  
Je ne sais plus rien de la pluie de ses larmes, à la récompense de la Félicité Grandiose,  quand elle cachait son corps et ses tremblements incessants sous le drap d’une pudeur retrouvée ; tous les baisers tendresse qu’elle collait en chapelet sur ma poitrine pour me récompenser de mes efforts de hardiesse, toutes ses caresses de maîtresse assouvie, toutes ses…

Arrêtez ! Mais arrêtez donc de remuer le couteau dans mon cœur !... Demandez plutôt aux chardons, aux bleuets et à toutes les fleurs des dunes…

4 juin 2016

Souvenirs, souvenirs (Joe Krapov)

 

J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien…
Où sont passées mes pantoufles ?
Qu'est-ce que j'ai fait de mes clés, mes lunettes et mes papiers, mon veston, mon lorgnon, mon étui d'accordéon ?
Oui je sais, je perds tout mais c'que j'veux pas c'est qu'on se moque de moi !
Oh ! Hé ! Hein ! Bon !

Et d’abord
Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a, qui c'est celui-là ?
Qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école ?
Que reste-t-il de nos amours ?
Où sont les femmes ?
Z’avez pas vu Mirza ?
Où sont tous mes amants ?
Qui suis-je ?
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Mais qu’est-ce que t’as mis dans le café ?
Où vas-tu, Basile ?
Dis, quand reviendras-tu ?

Et d’abord
C’est quand qu’on va où ?
Où c’est que j’ai mis mon flingue ?
Qui a tué Devy Moore ?
Qui a le droit ?
As-tu vu la casquette, la casquette, la casquette du père Bugeaud ?
Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes ?
Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?
Quoi, ma gueule ? Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Comment te dire adieu ?

***

Mémoire, que serais-je sans toi ? Heureusement que tu es là ! Je me souviens encore, fort heureusement, d’un tas de choses fort utiles :

"Vercingétorix, né sous Louis-Philippe, battit les Chinois un soir à Roncevaux. C’est lui qui lança la mode des slips et pour ça mourut sur un échafaud. Il faisait "Zip" quand il roulait, "Bap" quand il tournait, "Brrr" quand il marchait. Je ne sais pas ce que c'était et je crois que je ne le saurai jamais. Il n’y a plus d’après à Saint-Germain des Prés !"

Et je m’en fous ! Parce qu’à part ces interrogations non-existentielles, tout va très bien madame la Marquise ! Je me rappelle très bien que le prénom d’Alzheimer était Marcel et que mon oncle Walrus n’aime pas les œuvres d’Alois Proust !
 

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