Ont joué les perce-neige
joye ; Venise ; Fairywen ; Vegas sur sarthe ; Pascal ;
Lorraine ; Prudence Petitpas ; EnlumériA ; KatyL ;
JAK ; Walrus ; Stella No. ; MAP ; Nhand ; Epamine ;
Mamido ; bongopinot ; Joe Krapov ; Célestine ;
Les 300 coups (par joye)
Marcel (Pascal)
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
J’en sais ici qui vont coller des rimes
La tête dans leurs écrits ils s’escriment
Alors glace vent neige et frimas
Ils sauront patiner sur leur verglas.
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Des sujets comme ça en plein mois de mai
C’est tout juste bon à s’enrhumer
Il faudrait peut-être penser à l’été
Et à ses farandoles de profonds décolletés !
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Et gnagnagna et gnagnagna…
Alors, il faut rentrer les bégonias
Renvoyer les hirondelles en Afrique
S’attendre aux vents antarctiques.
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Au secours, mais qui a fomenté cette frileuse farce
On attendait les abeilles et c’est l’essaim de glace
On veut des plages du soleil des ombres de la chaleur
Des rires des chansons et des espoirs cavaleurs !
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Alléluia ! Tu parles d’une métaphore
Devait être en manque de phosphore
Le poète, après un pareil symbole
L’a gelé son œuvre dans la parabole.
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Mais donnez-lui un marteau-piqueur
Pour extraire ses mots de grand rêveur
Moi je rentrerai le parasol et le barbecue
Et dirai à ma femme de cacher son… derrière.
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Et si vous voyez Marcel et sa dépanneuse
Dites lui bien que je suis prisonnier
Dans une congère cauchemardeuse
Qu’il rapplique en vitesse le saisonnier !
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Oui, vivement le 301ème…
UNE ROSE (Lorraine)
Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l’hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a souri comme un beau sortilège
Une rose a nargué la pierre de l’hiver
Dansez dans le ciel gris carrousels et manèges
Une rose a souri comme un beau sortilège
Une rose a pleuré dans le grand champ de neige
Une rose fanée au souffle de l’hiver
C’est un peu de bonheur que le temps désagrège
Une rose a pleuré dans le grand champ de neige
Petite Rose (Prudence Petitpas)
Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige
Une Rose a éclos un matin, en hiver
Un sourire a traversé le blanc de la neige,
Chantez dans les champs, chassez les sortilèges
Une Rose est tombée dans les bras de sa mère.
Un ange accompagne cette petite boule de chair
Son ange la regarde atterrir sur la terre
Il marque ses lèvres d’un « chut »nécessaire
Pour que la petite Rose oublie tout le manège
De ses vies antérieures des derniers millénaires.
Une Rose a percé la pierre de la neige
Un bonheur a traversé une nouvelle grand-mère
Une Rose, un bébé, une larme au matin
Mes yeux noyés d’amour ont réchauffé la neige
Et notre Rose qui déjà, nous donne sa petite main….
A ma première petite fille prénommée Rose
De sa Moona
la force d’une rose (Fairywen)
La force d’une rose.
Ce récit est la conclusion de deux autres histoires, à lire ici et ici pour les curieux.
Le chat noir sauta dans les bras de la jeune fille et se lova contre elle. Là-bas, devant eux, la scène avait changé. Le ciel paisible s’était chargé de noirs et lourds nuages, des êtres de cauchemar avaient surgi du néant et attaquaient la troupe princière, qui reculait vers le château pour s’y enfermer. Les gouttes de sang qui tombaient de la gargouille de pierre étaient devenues filet, puis rigole, puis ruisseau, et tachaient de rouge l’herbe verte. Les assaillants étaient de plus en plus nombreux, leurs crocs acérés déchiraient les chairs, et malgré leur courage, le Prince et ses hommes reculaient, jusqu’à se retrouver acculés tout en haut de la tour, ferraillant désespérément, sachant leur dernière heure venue mais refusant de se rendre sans combattre.
La jeune fille serrait le chat contre elle, des larmes coulaient de ses yeux clairs, mais que pouvait-elle faire, seule contre ces êtres, elle qui venait d’un autre monde et qui ne savait rien de celui où elle avait atterri en suivant le chat dans cette étroite ruelle ?
Elle sursauta lorsque le chat sauta de ses bras et se dirigea nonchalamment vers la tour, insoucieux du combat qui y faisait rage, et qui n’épargnerait certainement pas un petit chat.
« Non ! s’écria la jeune fille en s’élançant derrière lui, toi au moins je peux te sauver ! »
Assis au pied de la tour, près d’un buisson de roses, le chat se léchait tranquillement une patte. La jeune fille s’agenouilla et tendit les bras vers lui, mais se faisant, elle se piqua le doigt au rosier, et son sang se mêla à celui qui cascadait toujours de la gargouille de pierre. Etrangement, les vers d’un poème appris longtemps auparavant lui revinrent en tête, et elle les récita à mi-voix :
“Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l’hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé le pierre de la neige”
Le chat s’étira d’un air satisfait et… sourit. Oui, il sourit, comme un chat sait sourire, et le rosier se mit à grandir, grandir, encerclant la tour, tandis que la neige se mettait à tomber, recouvrant le sang de son linceul immaculé.
Au sommet de la tour, les derniers défenseurs étaient tout prêts de succomber. Au premier rang des combats, le Prince défendait les siens, décidé à résister jusqu’à son dernier souffle. Il savait maintenant que son rêve lui avait montré sa fin, et qu’il tomberait comme les autres, sous les crocs et les griffes des monstres qui avaient un jour été des humains.
Mais soudain retentit un hurlement, et l’une des créatures bascula par-dessus les créneaux, puis une autre, et une autre encore, tandis que les branches du rosier les enserraient, enfonçant dans la fourrure rêche leurs épines acérées, entraînant les créatures dans les nuages de neige où ils disparaissaient à la vitesse d’un cheval au galop.
Peu à peu, le Prince et les derniers de ses hommes baissèrent leurs armes. Occupées à lutter contre leurs agresseurs végétaux, les créatures ne leur prêtaient plus attention, et bientôt, ils furent seuls au sommet de la tour, tandis qu’un grand silence suivait le fracas des combats. Son épée à la main, le Prince se pencha par-dessus les remparts.
Il ne vit rien, rien d’autre qu’une petite silhouette près d’un buisson de roses, une petite silhouette qui ramassait une silhouette plus petite encore pour la serrer sur son cœur. Rengainant son arme, il dévala quatre à quatre les escaliers glissant de sang alors que s’évanouissait la neige, emportant avec elle les derniers vestiges de l’horreur. Le Prince ne pensait déjà plus à eux. La jeune fille s’était relevée et ses yeux et son sourire avaient capturé son cœur.
« Tu nous as sauvés, murmura-t-il.
-Je n’ai fait que réciter un poème.
-Tu l’as fait avec ton âme, et tu as libéré la magie qui dormait dans ses pierres. D’où viens-tu ?
-D’un autre monde.
-Y repartiras-tu ? »
Elle plongea son regard dans le sien, et des étoiles se mirent à briller dans ses yeux :
« Souhaiterais-tu que je reste ?
-Plus que tout au monde.
-Et lui ? fit-elle en désignant le chat.
-Il est le bienvenu.
-C’est lui qui m’a amenée ici.
-Alors il est doublement le bienvenu. »
Le Prince caressa doucement la joue de la jeune femme pour effacer les sillons laissés par les larmes et l’enveloppa du cocon protecteur de ses bras :
« Tu ne pleureras plus jamais, je te le promets, ma jolie princesse d’un autre monde… »
Rose hiémale (EnlumériA)
Ils marchaient déjà depuis une vingtaine de minutes, sans parler. Chacun gardant sa réserve. Chacun réfugié dans une méfiance latente. Damien ne comprenait pas ce qu’il faisait là, cheminant sur une plage inconnue aux côtés d’une femme taciturne. Quant à ce que pouvait ressentir Kaelia, Dieu seul savait. Au loin, la cité de Cristal ne semblait pas se rapprocher. À droite, l’océan étal paraissait aussi vivant qu’une nappe de mercure. À gauche, une forêt inextricable de palétuviers séculaires abritait sans conteste d’obscurs secrets. Derrière eux, la cabane de pêcheur n’était plus qu’un souvenir. Cette impression de faire du surplace et ce silence obstiné décourageaient Damien. Il tenta une question.
— Vous êtes… de cet endroit ? Je veux dire, vous venez d’un village ou d’un port de pêche des environs ?
Kaelia marqua le pas avec sur le visage cette expression ennuyée qui la caractérisait. Tout son corps exprimait une omerta personnelle. Elle consentit à répondre, pourtant.
— Non. Je viens de là-bas.
Elle désigna un point de l’autre côté de l’océan.
— Je ne veux pas me montrer indiscret, vous savez. C’est juste histoire de parler. Vous connaissez la Cité ?
— Non. Pas précisément.
— Ah ! Je vois. Vous êtes comme moi. Un peu tombée de la lune.
Kaelia rejeta ses cheveux en arrière. Elle eut un petit rire discret, presque pudique.
— Je suis née de l’hiver. Celle que je fus, Eva, s’est noyée quelque part dans l’océan d’une vie décevante et glaciale. Quand Kaelia est née, ce fut comme si une rose avait percé la pierre de la neige.
Damien s’arrêta un instant pour se masser la plante des pieds. Il se demandait pourquoi Kaelia éprouvait le besoin de s’exprimer comme une Sybille. Lui qui avait toujours rêvé de rencontrer une femme mystérieuse dans des circonstances étonnantes, il était servi.
— Une rose a percé la pierre de l’hiver. Belle expression ! Un peu emphatique, mais sympa.
— Et vous, vous sortez d’où ? Sans chaussures.
La question qu’il ne fallait pas poser. Damien se demanda ce qu’il pouvait bien répondre sans passer pour un illuminé de la plus belle eau.
— Si je vous dis que j’ai traversé un puits de lumière et de sang, vous en dites quoi ?
— J’en dis que dans d’autres circonstances, j’aurais pensé que vous avez fumé quelque chose de pas très catholique. Mais vu cet endroit, je suppose que ce que vous me dites n’est rien que de plus normal.
Damien éclata de rire.
— Dans le genre pas catholique, vous n’êtes pas mal non plus.
Elle esquissa un de ses trop rares sourires. Dieu qu’elle était belle dans la lumière de cet éternel crépuscule, songea Damien.
— Vous connaissez Luc Bérimont ?
Damien fit signe que non, il ne connaissait pas.
— C’était un poète. Tenez ! Je vous propose un jeu, pour passer le temps. Si je vous dis : « Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges ! » vous répondez quoi ?
— Coursiers d’une reine crépusculaire, née d’improbables sortilèges, rétorqua Damien après quelques secondes de réflexion.
Kaelia lui lança un regard admiratif.
— Je vois que monsieur n’est pas dépourvu d’une certaine vivacité d’esprit. J’apprécie.
Damien haussa les épaules.
— Je n’ai aucun mérite. Je faisais partie d’une ligue d’improvisation.
— Quand même. Je confirme. J’en ai connu d’autres qui avaient autant d’esprit d’à-propos qu’une flaque de bouillon gras. Ça me change.
— Si vous le dites.
En attendant, Damien se demandait ce qui allait se passer lorsque cet interminable crépuscule cesserait. Lorsqu’il aperçut quelque chose qui ressemblait à un village à la lisière de la forêt, il prit son air le plus narquois pour dire :
— Une rose a percé la pierre de la neige, mais elle n’a pas vu ce que je vois moi. Regardez. Je crois bien que nous avons trouvé où passer la nuit.
La fleur jetée (KatyL)
La fleur jetée
Elle était hier encore une fleur en bouton,
Lorsqu’il souleva sa corolle en coton.
L’air était embaumé des effluves de roses,
Des âmes du jardin aux paupières mi-closes.
La tempête d’été balaya le parterre,
Pétales arrachés par un vent délétère,
A la terre fut jetée au milieu de l’allée,
Et l’hiver arriva en frimas et gelées.
Mais,
Une rose a percé la pierre de la neige,
Sa tête hors du sol a trouvé la lumière.
Une rose a percé la pierre de l’hiver,
A traversé le temps s’accrochant à la vie.
Galopez dans le ciel chevaux blancs des cortèges !
Une rose a percé la pierre dans la nuit.
D’après LUC Bérimont………… et KatyL ………..mai 2014
Participation de Walrus
Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige
.
.
.
Elle avait des épines,
La coquine,
Et croyait me faire peur
Avec ses dents de fleur,
Me shooter d'adrénaline
De ses allures félines...
Mais caché dans mon cœur,
J’avais un sécateur !
Pensées (Stella No.)
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Tel un mantra, je me répète ces quelques vers que ma mère se plaisait à réciter quand elle était contrariée. Je ne parviens pas à me souvenir de la suite et ça m’agace considérablement.
Remarquez : au moins j’oublie de penser à ce qui me préoccupe vraiment.
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Ma valise est prête, je suis attendue à 16h. L’opération a lieu demain. J’ai peur. Je ne peux pas me défaire de l’idée que même si elle est censée me sauver la vie, cette intervention peut aussi me l’ôter.
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
J’ai pris quelques feuilles et mon stylo préféré. J’ai décidé d’écrire une lettre à ceux que j’aime. Je voudrais y coucher les mots d’amour que je ne leur ai jamais dit, par pudeur, par idiotie ou parce qu’on pense qu’on a toujours le temps.
C’est en lisant le livre de David Servan-Schreiber « On peut se dire au revoir plusieurs fois » que j’ai pris conscience de tout ce que je ne leur ai jamais dit.
Et si ils étaient amenés à les lire ces lettres ? Par quoi commencer ?
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Une pour mon mari, une pour ma mère, une pour ma belle-mère, un mot pour mes frères, un mot pour ma sœur de cœur. Et la plus dure, c’est qui me déchire le cœur : une lettre pour ma fille. Pour la fille qu’elle est mais aussi celle qu’elle deviendra. Sans moi. J’ai peur, je pleure.
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
C’est l’heure. Les lettres sont posées sur ma valise dans la chambre d’hôpital. Je les ai mises dans une enveloppe où j’ai inscrit « au cas où ». Avec des petits cœurs dessinés. Pour adoucir leur chagrin. Ou le mien ?
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Je ne me souviens toujours pas de la suite, mais j’ai survécu. Ma famille, mes amours ne m’ont pas quittée. Et les lettres sont restées sur la valise. Sans les relire, je les ai rangées précieusement. Pour me rappeler de dire ces mots avant que la fin ne survienne.
"Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Maintenant, il ne reste qu’à guérir. Et à aimer.
Je possède une rose par bongopinot
Je possède une magnifique rose
Douce et belle comme du velours
Et qui se métamorphose
Quand le malheur frappe un jour
Elle est toujours là me protège
Elle sait adoucir ma vie
Un matin sombre d'orage et de neige
Une rose de velours m'a aidée m'a ravie
Une rose a percé la pierre de la neige
Elle a peint un chemin d'univers
Avec un magnifique attelage
Une rose a percé la pierre de l’hiver
Tout est blanc plus d'horizon, de paysage
Galopez dans le ciel
Chevaux blancs des cortèges
Glissez sur l'arc-en-ciel
Une rose a percé la pierre de la neige
Elle a fait fondre son manteau blanc
Elle a déchiré son camouflage
Une rose a façonné le temps
Et moi je possède cette rose
Et la garde posée sur mon cœur
De mes larmes de joie je l'arrose
Pour que jamais elle ne meure
Outrage (Vegas sur sarthe)
99 dragons : exercices de style. 27, Villanelle (Joe Krapov)
Galopez dans le ciel, blancs chevaux des cortèges !
Une rose a mis fin au règne de l’hiver,
Une rose a percé la pierre de la neige !
Nous voici libérés de l’affreux sacrilège,
Du monstre qui sema ici un bel enfer !
Galopez dans le ciel, blancs chevaux des cortèges !
Répandez la nouvelle en délicieux arpèges !
Notre libérateur nous a sauvés hier :
Une rose a percé la pierre de la neige !
Il s’appelle Saint-Georges et son Dieu le protège.
Dans l’infâme dragon il a planté son fer.
Galopez dans le ciel, blancs chevaux des cortèges !
Dîtes à l’étonné l’étrange sortilège :
Des entrailles glacées, de ce frigo ouvert,
Une rose a percé la pierre de la neige !
Clamez-le haut et fort, plus rien ne nous assiège !
Portez la foi nouvelle aux bornes d’Univers !
Galopez dans le ciel, blancs chevaux des cortèges !
Une rose a percé la pierre de la neige !
N.B. Les trois photos qui illustrent cette villanelle
ont été prises à Barcelone en avril et mai 2014
Poétique virée départementale (Epamine)
10 - Extrait de "La nuit d'Aube" (Luc Bérimont)
Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige.
11 - Extrait de "La nuit d'Aude"
Et sa main caressait le visage endormi
Et sa main caressait le visage de l'enfant
Emportez loin d'ici le mal de mon petit
Et sa main caressait le visage endormi.
30 - Extrait de "La nuit en Gard"
Le vieux train se reflète dans l'eau claire du ruisseau
Le vieux train se reflète dans l'eau claire du Gardon
Contemplez dans ces pierres la maîtrise de l'eau
Le vieux train se reflète dans l'eau claire du ruisseau
34 - Extrait de "La nuit du Hérault"
Une flèche a percé le coeur du grand sonneur
Une flèche a percé le coeur du combattant
Entendez dans la nuit cette triste clameur
Une flèche a percé le coeur du grand sonneur.
27 - Extrait de "La nuit de l'Eure"
Les aiguilles sans arrêt entourent le temps qui court
Les aiguilles sans arrêt entourent le temps qui passe
Savourez les instants de bonheur et d'amour
Les aiguilles sans arrêt entourent le temps qui court.
67 - Extrait de "La nuit du Bas-Rhin"
La vie et ses mystères vous a fait bourlinguer
La vie et ses mystères vous a fait voyager
Asseyez donc ici vos fesses fatiguées
La vie et ses mystères vous a fait bourlinguer.
33 - Extrait de "La nuit de la Gironde"
Le regard a frôlé les rondeurs de la belle
Le regard a frôlé les formes généreuses
Devinez sous la lune la couleur des dentelles
Le regard a frôlé les rondeurs de la belle.
89 - Extrait de "La nuit de l'Yonne"
La féline a percé un tonneau de Chablis
La féline a percé un tonneau de Bourgogne
Goûtez ce doux breuvage et vous serez ravis
La féline a percé un tonneau de Chablis.
86 - Extrait de "La nuit de la Vienne"
Les violons font tourner les belles crinolines
Les violons font tourner les têtes et les regards
Valsez sous les étoiles, mocassins et bottines
Les violons font tourner les belles crinolines.
40 - Extrait de "La nuit sur les Landes"
Le petit peuple a dansé dans les ajoncs
Le petit peuple a dansé dans les bruyères
Fredonnez avec moi les mots de leurs chansons
Le petit peuple a dansé dans les ajoncs.
Participation de Venise
Une rose a percé la pierre de la neige ;
Et le vent du nord qu’on a laissé balayer la saison
A poussé nos nuits sans rien dire.
Une rose a percé la pierre de l’hiver
Pour se tenir afin incurvée quand les premières lueurs de l’aube viendront.
Galopez dans le ciel chevaux blancs des cortèges
Pendant qu’on ira fièrement cueillir ces tiges de ronces odorantes
Une rose percera la pierre de la neige
Et nous nous arriverons encore dans l’épaisseur des aiguilles du temps
À trouver notre rose de lumière fût-ce dans le bégaiement
Participation de JAK
Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige"
Au printemps rose éclatante, perce neige advenu
Fièrement tu égrènes tes clochettes ingénues
Galopent alors nos espoirs, de revif, de liesse,
Et dans cette belle allégresse de renouveau divin
Bel avril tu as su retrouver ton chemin…
Et s’acheminent ainsi les cycles de l’existence
De la vie qui flambe, battant son plein intense,
Puis qui file à l’anglaise, en une suite de fuites
Comme flambe en nos âmes l’envie d’aller plus vite,
Celle d’aller toujours, là-haut, là-bas, plus loin,
Vers on ne sait quoi, vers on ne sait quel coin
Et à chaque printemps revenu, persiste et signe
Le même étonnement, le même recommencement.
Participation de Mamido
Une rose a percé la pierre de la neige. Puis elle a frappé à ma porte. C’était tôt ce matin. L’aube rosissait à peine la longue nuit de l’hiver. La robe en haillon de la pauvrette était raide et mouillée. Rien d’autre pour la protéger de la froidure qu’un capuchon de laine mitée sur ses cheveux givrés.
Une rose a percé la pierre de l’hiver. Ce matin. Malgré sa triste allure, je l’ai laissée entrer. Dans le ciel, chevaux blancs des cortèges lancés au triple galop, la bourrasque a bien tenté de s’engouffrer à sa suite. Mais je lui ai fermé la porte au nez. Hennissements et ruades, claquements de fouet ! De se sentir ainsi évincée, ivre de colère, elle a longtemps ébranlé les murs de ma chaumière. La demeure est solide, elle est restée dehors.
Une fois à l’abri, j’ai ôté à la rose son capuchon de laine et l’ai accompagné près du feu pétillant. Sous l’effet de la chaleur, effaçant peu à peu sa couronne de reine, le givre a quitté sa chevelure, fondant sur le parquet.
Ce matin, une rose a percé la pierre de la neige.
Ce matin, une rose a percé la pierre de mon cœur.
Rive de Gier, le 24 Mai 2014.
Spleen (Célestine)
Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l'hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose de vent en haut du Mont Saint Clair
A capté, fugitive, l’or du premier soleil
Sur la ville endormie dans ses troubles merveilles
Et dardé ses rayons sur mon cœur entr’ouvert
Alors j’irai m’asseoir au bout des crépuscules
Regarder le soleil s’effondrer dans la mer
Et les bateaux me paraîtront si minuscules
Du haut des Pierres Blanches où le ciel est si clair
Dans le port, les marins tutoieront les étoiles
Et l’ombre de Brassens enserrera mon cœur
Cependant que la nostalgie comme une voile
Bercera en mon âme une morne douceur
Et de l’Etang de Thau au bar de la Marine
De la Corniche en fleurs à ton blanc cimetière
Je trainerai partout un indicible spleen
La rose aura percé la pierre de l’hiver
Les blancs chevaux d’écume en leur mousseux cortège
Crieront comme les mouettes ce malheur fatal
Une rose a percé la pierre de la neige
De ses maudits piquants sur le pont du canal