Défi #183
Que vous inspire ce décor de théâtre ?
Envoyez vos réponses à
Bonne inspiration !
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Venise ; Vegas sur sarthe ; Lorraine ; Lise ; KatyL ; Walrus ;
Adrienne ; EVP ; Lilou ; Mamido ; Sebarjo ; Anémone ; MAP ;
Vanina ; Titisoorts ; Captaine Lili ; Joye ; Joe Krapov ;
SklabeZ ;
La balançoire prendra son élan au loin pour amorcer le mouvement des saisons.
Elle sera moins frileuse au printemps quand la jonquille pointera son nez.
Bonne fille, elle donne à l’enfance ses premières joies, ses premières frayeurs.
La balançoire chante du haut des mes cinq ans dans ma jolie robe narcisse.
Elle prendra à rebours ma mémoire endormie par le gel.
Elle me jettera sur un chemin d’herbage comme une aristocrate une ombrelle à la main avec mon cou si frêle et mon visage poudré ; je recevrai en même temps les premières confidences en plein centre, en plein cœur.
Mieux qu’au jardin on la découvre entre les photos d’un journal intime ; elle est à son affaire, un pétale de corde qui attend et démêle la haute coiffure des filles
La balançoire est l’éternité de la jeunesse ; elle est le liseron de nos réminiscences. La jeune égarée embarquée dans la bande des sauvageons
Et dans cette folle équipée de corsaire, elle affiche sa candeur.
Elle vous regarde de tout temps en face sans sourciller et se pare des privilèges de la fragilité du temps qui passe ;
Près d’elle on rit, on s’étouffe, on pleure, mais l’ingénue perverse ne frémit pas.
C’est le jeu le plus rustique où pousse à ses pieds le chèvrefeuille.
On aurait pu choisir la liane, mais elle seule reste la vedette des soirs d’été
C’est en somme une fausse modestie qui s’accroche au ciel de l’enfance rampe dans nos mémoires et suscite toujours autant d’émoi.
Moi la kamikaze ai pactisé avec elle pour l’éternité.
Une demoiselle sur une balançoire
Une fragile jeune fille,
Montrant à tout vent sa cheville
Très légèrement se balance,
Elle le fait avec élégance.
************
Passant par le petit jardin,
J’aperçois le vertugadin,
Et le beau jupon bleu brodé,
Je me serais bien attardé.
*************
Tout près de son escarpolette
En regardant cette follette,
Je vois une rose tombée
Et la prends à la dérobée
**************
J’aimerais tant la courtiser
Et lui voler un doux baiser,
Je mets la rose en mon mouchoir,
Et m’enfuis dans l’air frais du soir.
***********
la femme sur sa balancelle,
par son regard qui m'ensorcèle,
et sa chevelure dorée,
de mon âme s'est emparée.
***********
La balançoire, l’escarpolette … Mots au parfum d’enfance, réminiscence de sensations éminemment vertigineuses, premiers émois du corps et du cœur…
La sensualité est au cœur de ces objets où l’on retrouve la sensation du bercement maternel, où l’on éprouve pour la première fois une griserie et un vertige équivalent à celui du sentiment amoureux ou de la liberté.
Cette impression que l’on va s’envoler, que le cœur va s’échapper de notre cage thoracique ! Le premier des manèges, le plus primitif et le plus merveilleux …
Le romantisme au jardin dans le plus agréable des accessoires pour courtiser :
« Poussons, poussons l’escarpolette
Poussez pour mieux me balancer… »
C’est ce que déclare la belle dans l’opérette « Véronique ».
Tandis que dans la chanson de Montand, « une demoiselle sur une balançoire se balance à la fête un dimanche… » et ses « jambes blanches sous son jupon noir » affolent le garçon qui croit qu’elle a des ailes et désire l’épouser.
Mais finalement, dans l’opérette comme dans la chanson, ce que semblent préférer à la perspective de l’amour les deux jeunes filles c’est le plaisir quasi hypnotique de se balancer…
« Si ça me fait tourner un peu la tête
Tant pis ! Je veux recommencer. » déclare l’une.
Tandis que l’autre ne fait que répondre aux proposition de l’amoureux transi : « J’vous remercie mais j’préfère retourner là-bas » insensible aux cadeaux, aux compliments, aux baisers et même à la demande en mariage !
… Est-ce que de nos jours, à l’heure d’internet et de facebook, il est possible d’imaginer que l’on puisse encore draguer sur les balançoires ?!
Cela fait 12 ans maintenant que je reviens ici chaque hiver, à la date anniversaire.
Chaque année, au mois de février, sous la neige, j’observe, en silence, notre balançoire. Et je te vois, je t’aperçois, le teint si pale, comme si tu naissais dans cet air glacé, et pourtant tu sembles détendue, sereine.
Malgré tout, à chaque visite, je repars un peu plus transie.
Laure ma sœur, tu avais 4 ans. Comme moi, tu as vieilli… tu as tant grandi.
Je me souviens de ce jour où du haut de mes 7 ans, en grande sœur que je suis, j’ai voulu te faire plaisir. Tu étais assise sur la balançoire, et tu riais en réclamant « plus haut ! »
J’ai inspiré profondément et j’ai poussé de toutes mes forces. Je n’ai jamais compris pourquoi là-haut tu as tout lâché…
Je t’ai vu planer, tu riais. Mais arrivée au sol, ta tête a heurtée un caillou. Une tache rouge s’est répandue sur le blanc immaculé des flocons fraîchement tombés. Le silence a envahi le jardin. Je suis restée là, comme toi, figée.
La suite ? Je ne m’en souviens pas…
Mais cela fait 12 ans maintenant que je reviens ici…
Je me balance, balancelle,
Nous effleurons dans la nacelle
Le ciel de mon imaginaire
Où le réel est éphémère
Je me balance, mes amis,
Voyons, ne soyez pas contrits,
Je reviens toujours, je vous jure
Et sans la moindre meurtrissure
Je me balance droit devant
Par-dessus tous les paravents
Là-haut, croyez-moi, je jubile
Car aucun lien ne me mutile
Je me balance dans le vent
Un peu, beaucoup, passionnément
Il suffit pour que je descende
Tout simplement qu’on le demande
La balançoire est là, toute nue elle a froid,
Au printemps de la Vie elle n'attend que Toi.
Allez, encore une fois, s'il te plait pousse là
Jette moi de tes bras tout au bout de la Joie.
Allez, rassemble toi, prend ton souffle, lâche la
Pour que j'aille tout là-bas, au ciel envole moi.
Et quand j'aurai cueilli le baiser de la Vie
Je reviendrai, promis, me blottir dans ton nid.
Pour te dire en secret que j'aime y retourner
S'il te plait bien sûr de m'y accompagner.
Exactement ce qu'il me faut cette planche enneigée.
Va y avoir de la caléfaction : le tobogan m'a mis le popotin en feu !
La neige coussine de blanc, la balançoire
Immobile et raide dessous le cèdre bleu.
Cette illusoire douceur, elle est si dérisoire,
Quand plus jamais ni tes rires ni tes jeux.
Il berçait encore, à l’automne, sa douleur,
Et semblait absorber tous les ors du jardin.
J’allais le rechercher, essuyant tous mes pleurs,
Pour passer dans ses veines, le produit opalin.
A Noël, une dernière fois nous l’avons porté,
Son père doucement l’a bercé dans ses bras.
Il comptait les nuages et le soleil poudré,
Soulignait sa pâleur et son petit corps si las.
La balançoire, sous le cèdre bleu est si noire.
Il a bu tout le ciel et mangé les couleurs,
Que ni herbe ni fleur ne reviennent me voir,
De glace est la béance où, avant, battait mon cœur.
Quand je revois cette balançoire ; il me revient les jours d’enfance où tu me poussais doucement pour ne pas me faire tomber ; J’avais cinq ans et toi quinze. Tu était mon presque frère ; nous n’avions ni père ni mère en commun, c’est si compliqué les familles recomposée et tu vivais loin, chez ta mère que tu détestais. Tu disais qu’elle était mondaine. Tu venais pour les vacances et là c’était un grand bonheur.
Je ne suis pas revenue dans la maison depuis le jour au nos parents sont morts.
Aujourd’hui, cette maison nous appartient en commun. Nous avons rendez-vous et je suis arrivée la première.
Cette balançoire recouverte de neige, je ne pensais pas qu’elle était encore là. Probablement que les locataires avaient des enfants. Quelque animal a sauté sur la planche, la neige est un peu tassée par endroit, un écureuil peut-être ou une pie comme le tableau éponyme de Claude Monet que tu m’as fais découvrir, un soir où nous regardions le catalogue de l’exposition que tu avais visitée à Paris. Tu m’avais promis de m’y emmener un jour…
Quand je revois cette balançoire, j’ai envie de revenir vivre ici… Je suis impatiente de te revoir… La vie nous a meurtris tous les deux mais qui sait si nous n’avons pas un avenir commun après tout cette maison nous appartient.
Tu arrives avec un sourire aux lèvres, toi aussi tu regardes cette balançoire … J’espère.
?
Parfois (souvent) je pose des questions à la limite de l'absurde, du genre
« Est-ce qu'un ascète assis est plus fort qu' un assassin en quat' quat' ? »
(ou pour les matheux : A7A6 > 1A5 (4 X 4)
Ou encore : « Sans indice, dites-moi combien y'a -t'il de O dans une paire de ciseaux ? »...
Alors on en a assez ! On m'envoie des «Mais on s'en balance » !
Et si j'insiste, on devient méchant et on me balance des « laisse tomber la neige »...
Ne vous étonnez donc pas, il fallait bien que ça arrive !!!
C'est devenir inventif et libre,
Facétieux et léger.
Pareil à la neige.
Semblable à l'air.
Balançoire du temps de jeudi
Dicte-moi, ici dans mon country,
Un beau texte, ou something-something,
Fleuri, ou tout comme,
D'une beauté plus que littéraire,
J'ai trop passé de temps avec ma cousine,
(Celle qui vit dans l'état de Maine),
Ou à la Riviera, ou peut-être à mon étang,
Pour balancer un texte sur cette jolie swing...
Mais où sont les neiges ? Downtown ?
Où dénicherai-je un texte sur cette Héloïse
Dont les frères ont distingué le cochon de l'Abelard -
(Ils l'ont fait sans Denis, ça a dû saigner !)
Ou bien quelque chose sur la reine d'Iowa
La prof de français qui ne mourra jamais
(She'll just go in Seine, the old bag)
Pour balancer un texte sur cette jolie swing...
Mais où sont les neiges ? Downtown ?
Et puis il devra y avoir
Une reine blanche comme la neige
Blanche Neige - dictes-moy, pourquoi dit-on
"Blanche Neige"
et pas
"Neige Blanche" comme nous
les anglophones faisons
à la françoyse
(françoyse, ça en jette, ne trouvez-vous pas ?)
Mais où sont les neiges ? Downtown ?
Prince, l'artiste de Minneapolis,
Où se trouvent pas mal de balançoires
Que ce refrain ne le malmène, mais :
Où sont les neiges ? Downtown ?
Un blanc caftan de neige a couvert le jardin,
Brisant dans son élan l’énergie écolière :
Pas de car, pas d’école et la maman, geôlière,
Doit supporter les cris de son petit gredin.
C’est Noël ! Il a hâte, la mauvaise graine,
D’aller geler son linge au frais de la glacière,
D’être roi des Lapons, d’emplir sa gibecière
De cristaux et de cabrioles dans l’arène.
- Mange tes céréales avant de t’en aller
Brûler tes calories, criailler comme un geai,
Sur cet écran trop blanc accomplir ton carnage ! ».
Pas, bonhomme, glissade au milieu des allées…
Seul trésor épargné par le petit sauvage :
La balançoire, encore un peu immaculée.
C’est le bonheur parfait. Plongé dans une douce béatitude, il se laisse bercer. Ah ça oui ! Il peut être content de lui ! Il vient de terminer l’installation du portique au fond du jardin. Un grand portique avec corde lisse, corde à nœuds, anneaux, échelle de corde et deux balançoires.
Pour le moment ses enfants sont encore petits, et pour les anneaux, on verra plus tard… seulement s’ils ont des dispositions pour la gymnastique.
Le portique, avec tous ses agrès, est magnifique. À peine terminé et les derniers réglages effectués, il s’installe sur une des balançoires, pour la tester.
C’est qu‘il s’est beaucoup investi dans ce projet, il y a consacré beaucoup de temps et d’argent, bien plus que ce que lui aurait coûté un ensemble tout fait dans une jardinerie ou une grande surface.
Le lent mouvement alternatif de son corps, de part et d’autre de son centre d'équilibre le plonge dans un calme paisible.
Les yeux mi-clos, il se remémore les différentes étapes du projet. La patience pour la recherche et l’achat des tubes métalliques. La constance dans mes visites obligées chez le ferronnier du coin pour fabriquer les manchons destinés à réunir les montants du portique. Entre deux âges, cet artisan, une éternelle gitane maïs au coin du bec, avait toujours une histoire salace à raconter. Son auditoire était à son image et tous les désœuvrés du quartier se donnaient rendez-vous chez lui. Grosse et grasse rigolade assurée, son atelier ne désemplissait pas.
L’humiliation, quand s’attaquant à la fabrication des crochets en tire-bouchon pour fixer des agrès, ce grossier personnage, a cru bon d’amuser la galerie en lançant à la cantonade : « Et pour les queues de cochon ? On prend modèle sur la vôtre ? »
La douce oscillation a déjà évacué cet affront. Le balancement régulier le berce et des images apparaissent dans son esprit.
Il n’avait jamais fait de balançoire auparavant. En tout cas il ne s’en souvient pas et ce n’était pas son genre, un vrai truc de filles ! Ce n’était pas son genre, surtout pas, il avait même une certaine aversion pour ce jeu, aversion venue on ne sait d’où. Pourtant il commence à entrevoir le va et vient d’un jeune garçon sur une escarpolette. L’image est floue mais se précise, ce jeune garçon lui ressemble étrangement. Il a ses propres traits. Mais c’est moi, se dit-il ! Près de lui un autre jeune garçon. Lui aussi voudrait bien faire de la balançoire et essaie de lui prendre sa place. Il est très coléreux et ne peux attendre. Alors de dépit, il lui cède le siège et commence à le pousser, assis sur la planchette et les mains accrochées aux cordes le petit frère est aux anges. Il commence à le pousser doucement d’abord, puis un peu plus fort, de plus en plus fort, et encore plus fort. Le vertige le gagne et son petit frère ne rit plus. La bouche ouverte, les yeux perdus, il est comme pétrifié.
Soudain il glisse de la planchette, ses petits bras ne sont pas assez vigoureux pour qu’il se rétablisse. La balançoire se vrille… les cordes l’enserrent dans un baiser mortel.
Plus rien ! Il se rappelle juste du pimpon, du clignotement bleu de la belle voiture des pompiers, ses parents en pleurs.
Il s’arrête tout net, saute de sa planche et entreprend immédiatement le démontage de son portique, de son beau portique.