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Le défi du samedi
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31 décembre 2022

Défi #749

 

On remue les gambettes ! 

Farandole

7491

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31 décembre 2022

Ont pris une bonne rasade de placebo

31 décembre 2022

Lettre sur l'élixir (Kate)

Lettre sur l'élixir

Plutôt que la magique potion

Ou l'inénarrable sirop Typhon

Aux résultats saugrenus

Dans les Lettres de Daudet

Savourons au mot près

L'élixir du lieu parcouru

Romarin et thym

Provence au petit matin

Garrigue au climat sec

Autant de parfums qu'

Un moine habile peut extraire

Comme en cet art il est expert

Héritage séculaire

Elixir d'alcool et de plantes

Réussite qui chante et enchante

 

"Dans Paris, il y a un Père blanc,

Patatin, patatan, tarabin, taraban..."

 

 

 

31 décembre 2022

élixir des Charentes (joye)

elixir de mes charentaises

31 décembre 2022

Faut pas pousser mémé (Vegas sur sarthe)


Sur la porte de l'officine il y avait une grosse plaque marbrée très différente de celles qui m'apparaissaient un peu partout sur le corps depuis quelques jours.
Il y était écrit en lettres dorées « Comte Jouvence, apothicaire »
Je me suis gratté la tête encore une fois avant d'entrer.
Un grand type avec des yeux de cocker trônait derrière un comptoir mais il n'avait rien d'un comte à part un gilet garni de petits boutons douteux qui ne m'inspiraient pas confiance.
« Vous êtes vraiment comte ? » ai-je demandé en me grattouillant.
Il m'a toisé de toute sa grandeur : «Z'avez jamais entendu parler des comtes d'apothicaire ? »
Trop occupé à me gratter je n'avais pas fait le rapprochement.
« J'espère que vous ne soignez pas exclusivement les calculs, je voudrais quelque chose pour cesser de me griffer » ai-je supplié.
« Vous faites quelle pointure ? » me demanda t-il en s'approchant pour me prendre la main.
J'ignorais que les comtes – fussent ils apothicaires – avaient des manières si cavalières.
Cet espèce de grand comte n'avait ni queue-de-pie ni jaquette flottante et figurez vous qu'il voulait tout bonnement me refiler une paire de gants en latex !

« J'ai besoin d'une médecine pour soigner ces plaques rouges que j'ai chopées sur le corps » ai-je grogné en me labourant le dos de ma main libre.
Il lâcha enfin l'autre main : «Je vois... vous êtes en train de NOUS faire une poussée de fièvre ortiée »
Ce NOUS ne me disait rien qui vaille ; on n'avait pas gardé les gueux ensemble, ni les comtesses.
J'étais perplexe : «C'est quoi une fièvre ortiée ? »
Sur les étagères trônaient des bocaux remplis de formol où ricanaient des crapauds à deux têtes.
Il prit un air inspiré, l'air du cocker devant une gamelle de croquettes pour chat: «Nous désignerons ça par poussée d'urticaire
celle qui autrefois ravagea la mouquère »
Comme je l'ai déjà dit j'étais perplexe : «Vous êtes obligé de vous exprimer en alexandrins ? »
Ignorant ma question il continua, le bougre : «Prenez donc ce flacon de poudre de calcaire
à laquelle j'ai joint la fleur de persicaire »
Ça commençait à être lourdingue toutes ces rimes en caire ; j'ai failli prendre un joker mais j'ai juste pris son flacon tout en m'épluchant les épaules.
« Ça coûte cher cet élixir? » me suis-je inquiété en attendant une rime en découvert bancaire.
« Une plaque » a t-il simplement lancé en entrebâillant son tiroir-caisse.

Alors d'une main tremblante je lui ai refilé une de mes plaques – c'était toujours une de perdue – et j'allais sortir quand il m'a demandé : «Vous sucrez souvent les fraises ? »
Dans trente secondes il allait me diagnostiquer un Parkinson et me vendre une tisane à base de bébé crocodile et de bave de salamandre.
J'ai déguerpi tout en m'arrachant la peau des fesses.
Croyez moi, je ne suis pas prêt de retourner folâtrer dans les orties avec Germaine !

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31 décembre 2022

De l'opérette à la supérette : appel aux dons (Joe Krapov)

Polonaises, Polonais !

Il nous faut de l’amour ! Il nous faut de l’amour ! (Air connu)

Exigez de l’amour qu’il soit inexorable, exagéré, axiomatique et à proximité plutôt qu’approximatif !

Fi des fauteuils relax et des luxures molles à Dax ou à Louxor d’où partit l’obélisque !

Foin du laxisme toxique et des désirs perplexes nécessitant lexique ou excipients pour conjuguer les auxiliaires !

Il nous faut du Mexique, l’exil aux galaxies, pas la crucifixion ou les génuflexions par trop anxiogènes !

Nos locaux sont exigus, le boxon administratif par trop complexe et prolixe ! Nous devons investir dans le dur, dans le pur, dans un sexe de silex, dans une taxinomie marxiste-léniniste excitante plutôt que dans une taxidermie marxiste-lénifiante ex-titiste pour trouver un remède à notre vexillologie érotique en berne !

Polonaises, Polonais, soyez généreux ! Pour aider au maximum à la recherche d’un élixir d’amour, donnez zƚotys !

Adressez vos dons à :

Professeur Wƚadysƚaw R.P. Gaucher
3 rue Calixte Pixar
50-001Wrocƚaw
POLOGNE 

31 décembre 2022

Une petite goutte ? (Yvanne)


A l'entrée de l'hiver, Fernand, le forgeron /maréchal-ferrant du village délaissait un peu sa forge pour s'occuper de son alambic. Ce dernier lui venait de son père et de son grand-père avant lui qui avaient tous deux exercé le métier de distillateur ambulant. Ce privilège – car c'en était un – avait été accordé par Napoléon et s'est réduit au fil des années. Fernand était fier de pouvoir encore en profiter.  Il sortait sa vieille machine du hangar attenant à la maison familiale où elle était remisée pendant des mois. Il la nettoyait avec soin et amour. La cuve en cuivre était astiquée jusqu'à ce qu'elle étincelle. Il montait ensuite sa drôle de mécanique à tuyaux, sommairement recouverte de tôles pour la protéger de la pluie, sur une remorque. Ceci afin de pouvoir la déplacer dans d'autres hameaux, attelée à un tracteur.

Fernand commençait par traiter ses propres fruits provenant d'un grand verger où il passait ses rares moments de répit. Il s'assurait ainsi du bon fonctionnement de l'alambic avant d'entreprendre ses tournées. Pruniers, poiriers, pommiers s'alignaient, impeccablement taillés et fournissaient quantité d'agrumes. Je passais devant sa maison quand j'emmenais mes vaches à paître. Portes et fenêtres grandes ouvertes l'été laissaient échapper de délicieux parfums de tartes ou de confitures qu'Adèle, la femme de Fernand confectionnait presque journellement en période de production.

Fernand ne laissait rien perdre. Il ramassait sous les arbres les fruits tombés et peu abimés, cueillait les plus mûrs qu'il jetait dans de gros bidons, un ou plus pour les prunes, idem pour les poires. Les pommes, plus aptes à être conservées étaient entreposées dans un cellier où l'on puiserait presque  jusqu'à l'été. Il ne manquait pas de s'appliquer à lui-même les consignes qu'il dispensait toujours à ses pratiques : «  fermez hermétiquement vos barriques. Il faut des fruits bien fermentés n'ayant pas pris l'air pour avoir une bonne eau de vie ». Fernand prononçait « eau de vie » religieusement. Il avait la réputation de produire la meilleure de la région.

Tout commençait par la chauffe de la chaudière au bois qu'il alimentait régulièrement sans trop la forcer. Ensuite il renversait dans la cuve le contenu de ses fûts, fermait et attendait que l'alchimie se produise. Une vapeur blanche s'élevait alors dans l'air, chargée d'effluves enivrants. Mélangés à l'odeur du feu de bois qui flambait dans le foyer de la machine, cela donnait des senteurs subtiles qui vous montaient à la tête. Quand le précieux liquide sortait du bec, Fernand le goûtait et ajustait la température indiquée par un thermomètre jusqu'à ce qu'il soit satisfait.

Mais ce que Fernand aimait surtout c'était parcourir la campagne avec sa machine,  s'installer pour la journée au cœur d'un village et profiter. Profiter des rencontres, de bons casse-croûtes et ...boire sans être perpétuellement surveillé par sa femme. Et pour boire, on buvait. A force de goûter et regoûter la gnôle, Fernand, d'ordinaire taiseux devenait prolixe et même quelque peu vantard. « Jamais vous ne trouverez meilleur produit. Regardez sa pureté, humez son parfum. C'est un nectar, que dis-je : un élixir. Les moines dans les abbayes ne faisaient pas mieux je vous le certifie. Et les rats-de-cave peuvent toujours chercher : pas de trafic chez moi, je suis réglo.» Tout le monde approuvait.

La goutte était alors symbole de convivialité. On n'oubliait jamais de sortir sa bouteille de derrière les fagots lors d'un bon repas en famille ou avec des amis et à en verser dans la tasse à café. Les ménagères s'en servaient pour élaborer leurs liqueurs. On attribuait aussi à la boisson des vertus médicinales : soulager les maux de dents, « tuer les vers intestinaux » des enfants etc …Bref, un alcool indispensable. Aussi précieux que l'eau bénite !
Pendant que les adultes discutaient,  quelques garnements en profitaient pour aller récolter subrepticement quelques gouttes au robinet. Ils s'enfuyaient promptement en suçant leurs doigts quand on les surprenait. Même s'ils faisaient la grimace, ils recommençaient. C'était un jeu sans véritable danger.

Fernand est parti distiller au Paradis depuis des années.  Si les anges n'ont pas exagéré en prélevant leur part, je suis sûre qu'il reste encore dans les chaumières de ma commune d'enfance quelques fonds de bouteille d'eau de vie du bouilleur ambulant, de quoi faire quelques canards revigorants.

 

31 décembre 2022

Recherche élixir désespérément (Laura)


Il y a eu l'élixir qui a réduit les céphalées
De plusieurs fois par semaine
A une fois par mois.
Il a duré dix ans

Il y a eu l'élixir
Qui calmait le dos
Quand la douleur touchait le mouvement,
Mais faisait grossir.
Cet élixir me faisait bondir partout.

Il y a eu l'élixir
D'une piqure que je me faisais dans le ventre
Qui diminuait les céphalées quotidiennes
Permanentes en quantité et intensité.
Il devient trop cher et trop éloigné
Géographiquement.

Il y a eu l'élixir de l'infiltration
Intra discal, comme une ponction lombaire
Très mal sur le moment
Et peu d'apaisement de la douleur

Il y a aujourd'hui
La menthe poivrée pour la tête
La gaulthérie pour le genou
Le diclofenac  pour le reste
Le froid
Le chaud
L'argan
En plus de la codéine

Recherche élixir désespérément pour
"Etre une heure, une heure seulement
Etre une heure, une heure quelquefois
Etre une heure, rien qu'une heure durant"
Sans douleur.


31 décembre 2022

Pénurie (Walrus)

 
Quand l'étymologie fait remonter la source du mot à l'arabe الإكسير  (al-'iksīr), la pierre philosophale, on comprend aisément qu'on voie la chose comme miraculeuse et pourquoi elle  est parfois associée à des mots comme jouvence, amour, etc...

On comprend aussi pourquoi l'élixir a été mis à toutes les sauces par nombre de guérisseurs et aussi de charlatans.

Chacun en trouve un à son goût et en vante partout les mérites.

Devant cette pléthore (faudra que je le replace, celui-là) de propositions, mon épouse et moi-même avons décidé de nous pencher sur les effets bénéfiques de leurs divers composants (en général des plantes, médicinales ou pas) pour sélectionner celui dont notre santé devrait retirer les meilleurs bénéfices.

Nous avons opté pour une "eau" riche en mélisse, voyez ici les effets bénéfiques attribués à cette plante (même sous forme de tisane) !

Comme tous les élixirs sont à base d'alcool, nous avons mis le paquet et avons sélectionné une eau de mélisse titrant 80° :

w748

Boyer, ce n'est pas une race de Carmes, c'est un mec qui a racheté la recette de l'eau de mélisse des Carmes déchaussés du couvent de la rue de Vaugirard à Paris et s'est lancé dans une production industrielle de la chose.

Nous coulions donc des jours heureux, nuits reposantes et digestion facile grâce à notre élixir jusqu'au jour où, il y a quelques années, notre pousse-café favori est tombé régulièrement en rupture de stock dans notre pays (faites confiance aux Français !) au grand dam de notre pharmacienne (certainement une des plus mignonnes de la région bruxelloise) qui tirait de sa vente de plantureuses rentrées.

Nous avons donc dû mettre à contribution toutes nos connaissances se rendant en France pour nous fournir un peu de cet élixir de rêve.

Au mois de mai, nous en avons nous-mêmes effectué une razzia dans les pharmacies de Colmar. Si bien qu'à notre retour, comme notre apothicaire en était toujours démunie, j'ai pu lui déclarer alors qu'elle s'informait  du déroulement de notre séjour :

"Les pharmaciennes alsaciennes avaient de l'Eau des Carmes !
mais rassurez-vous : elles n'avaient pas votre charme !"

 

 

31 décembre 2022

Participation d'Emma

élixir

31 décembre 2022

Élixir (TOKYO)

 

Si je comprends bien ma vie va devoir se résumer à des réunions Tupperware ;

C’est bon !! j’interromps ce charlatan avec un sourire si large et si intense qu’on aurait pu me confondre avec ces lutins espiègles qui avalent du soda dans ces pub débiles.

Les gourous en tous genres peuvent aller se rhabiller mon élixir de jouvence c’est ma cargaison de produit de beauté.

 Et on n’oublie pas que j’ai été une enfant autiste et que je suis restée suffisamment narcissique pour être immunisée par les propos hasbeen sur mon âge.

Mon gorille André regarde ce médecin dans les yeux et rétorque.

« Apparemment pour rester dans la course il faut atteindre la bonne combinaison de sucre, d’eau gazeuse de colorant caramel d’acide phosphorique et de benzoate de potassium de caféine d’acide citrique et d’arôme naturel. »

C’est la fin du grand mensonge Madame retorque le gourou. Mes espoirs de trouver l’élixir de jouvence dégringolent comme un rouleau de pièces de cinquante E dans un puit aux vœux.

Vous croyez vraiment ?

Je suis sur le point de faire demi-tour et prendre mes jambes à mon coup quand Mon gorille André empoigne par le coup le docteur en lui criant espèce de psychopathe dangereux

André est encore défoncé et je vois bien qu’il n’est pas le chaperon idéal.

Andre n’est pas un gorille dangereux ça c’est un fait mais il aime mettre les gens à l’épreuve, jouer avec leurs nerfs.

Je me sens soudain submergée par une vague de nostalgie pour ce bon vieux temps où la médecine ne jurait que par des élixirs de jouvence.

C’est le pire jour de ma vie je dois vieillir.

Je me prends la tête entre les mains prématurément grisonnante et je répète

 C’est le pire jour de ma vie.

v1

24 décembre 2022

Défi #748

 

Un petit truc après les excès des fêtes ?

 

Élixir

7481

24 décembre 2022

Ont bien compté leurs pieds

24 décembre 2022

Dodécasyllabe (Laura)

 

Do ré mi fa sol la si

Dode, forme de verbe slovène

Dodéca, douze grec

Dodécaèdre, solide de Platon

Dodécaphonisme,  Arnold Schönberg.

Dodécagone, géométrie plane

Dodéca-sylla-langue

Be, Ba ,Bi, Bo, Bu

Dodécasyllabe

Bella, elle répondait au nom de

Déca, café sans fé

(H)édonisme, plaisir des sens

Plaisir des mots

Dodécasyllabe

24 décembre 2022

Et toc ! (Walrus)

 
Il ne faudrait pas confondre dodécasyllabe et alexandrin.

Car si tout alexandrin est forcément un dodécasyllabe, tout dodécasyllabe n'est pas nécessairement un alexandrin.

Ce qui distingue l'un de l'autre, et vice-versa, c'est la césure ! (Mais non, pas la censure enfin !)

La distinction peut échapper aux meilleurs (non, je ne parle pas de Marcel, Dieu merci il n'a pas écrit de vers (du moins à ma connaissance (très limitée))).

En classe de poésie lors de nos études secondaires, notre prof de français, celui-là même à un des nombreux enfants duquel nous avions acheté les questions de l'examen en refusant finalement de le payer pour lui apprendre à être honnête, entame une leçon sur l'alexandrin.

Pour ce faire, il inscrit au tableau un vers extrait au hasard de L'Expiation de Victor Hugo.

Waterloo! Waterloo! morne plaine!

Confiant dans sa prodigieuse mémoire, quand le décompte des pieds s'avère boiteux, il s'échine à avoir le bon compte en faisant prononcer séparément les deux o de chacun des Waterloo et le e final du vers aussi muet que chacun des élèves subjugués par le tour de passe-passe.

Maintenant que le compte y est, le petit comique attitré de la classe (devinez qui c'était...) demande d'une voix suave "Et quand on ajoutera le Waterloo que vous avez oublié, on aura un mille-pattes ?".

Je venais de gagner avec brio mes quatre heures de retenue...

Manque de bol supplémentaire pour l'enseignant (mon ennemi intime déclaré), il avait été pêcher dans l'œuvre monumentale du grand auteur français un des rares dodécasyllabes qui n'est pas un alexandrin avec sa césure au neuvième pied (ou une tous les trois pieds avec les points d'exclamation, c'est comme il vous plaira).

Y a des mecs qui n'ont pas de chance !

24 décembre 2022

La pêche aux rimes (Vegas sur sarthe)


« T'en fais une tête, Fernand ? »
« M'en cause pas. J'arrive d'acheter des appâts chez Moulinot et je crois bien qu'on m'a refilé de la daube »
«Chez Moulinot, là où l'père Colucci achetait ses schmilblicks ?»
« Tout juste sauf qu'il m'a servi des vers de douze pieds de long ! Qu'est-ce que tu veux qu'je pêche avec ça ? Des anguilles ?»
« Y t'aurais refilé des dodécasyllabes que ça m'étonnerais pas »
« Ah bon ? »
« Ouais, c'est de l'appât vieux comme Moïse. Y devait lui en rester un fond de tiroir dans son arche»
«Moïse avait une arche ? »
« Ouais »
«Ah bon ? Et si je les coupais en morceaux ? »
« Ouais mais si tu fais une coupe à l'hémistiche, ça sera plus des  dodécasyllabes »
«Ça sera des quoi ? »
« Ça fera des moitiés d'alexandrins … des hémistiches comme j'te dis »
« Moi j'ai pas d'préférences pourvu que ça morde ! Qu'est-ce qu'on pêche avec des hémistiches ? »
« Ça dépend de la moitié que tu prends »
«Parce que les moitiés sont pas pareilles ? »
« Non, malheureux ! La deuxième moitié finit par une rime, une sorte d'hameçon»
«Pour hameçonner quoi ? »
« Ben, le vers suivant … c'est ça la rime »
« Arrête. J'crois que c'est plus fastoche avec un asticot »
« Ça t'coûte rien d'essayer. Vois-tu la pêche c'est comme la poésie, tout peut arriver au détour d'une rime … des beaux yeux ou du thon, du maquereau ou du merlan, de la vive ou de la vieille, du poisson-clown ou même de la morue »
« J't'en foutrais d'la poésie ! C'est pas ça qui va remplir ma bourriche !  Et puis tu connais des poètes qui péchaient à la ligne ? »
« Ouais, Rouget de Lisle par exemple »
« Ça va. Le Rouget j'connais»
« Boileau»
« Bois l'eau, j'veux bien et qui d'autre ? »
« La Fontaine »
« La Fontaine pêchait ?»
«Un peu oui ! Ecoute ça :
Un carpeau qui n'était encore que fretin
Fut pris par un pêcheur au bord d'une rivière»

« Et il l'avait pris avec quoi, son carpeau ? »
« Si tu comptes bien, il l'a pris avec des vers de douze pieds d'long »
(Soupir)
« J'aime pas l'carpeau … c'est plein d'arêtes »

« Laisse tomber, j'en ai aussi de François Coppée »
« François Coppée, le ministre ? »
«T'es pas drôle. Ecoute ça, Fernand :
Les pieds dans l’eau, bien plus persévérant qu’habile,
Portant, pendue au col, sa boîte aux asticots ... »

«Un type qui porte ses asticots autour du cou c'est pas un pêcheur ! »
(Soupir)
« Va t'plaindre à Moulinot, pauv' pomme » 

 

24 décembre 2022

Voyage en Dodecasyllabie (Lecrilibriste)


J'ai pris le train de nuit jusqu'au bout de mes rêves
pour explorer le fond de ces sombres contrées
où les ombres à jamais ne laissent aucune trêve
au voyageur curieux qui les a dérangées

Dans une gare sans nom, j'ai posé mes valises
pour aller vers ailleurs, j'attendais le train bleu
mais il était parti tandis qu'avec surprise
je cherchais mon billet qui avait disparu

Sur la route j'ai vu la maison de ma Mère
la porte grande ouverte invitait à entrer
le printemps ruisselait à toutes les fenêtres
dans la chambre au premier, le miroir s'est brisé

j'ai subi mille peines et vécu mille morts
j'ai nagé dans les fleuves et gravi des sommets
prié dans des églises et trouvé des trésors
dansé avec Chaplin quand Molière jouait

J'ai vu Philadelphie, survolé la Louisiane
et serré des enfants inconnus dans mes bras
j'ai joué du banjo, j'ai battu la campagne
écrit des poésies et soigné des soldats

Je prends le train de nuit jusqu'au bout de mes rêves
chaque fois que la vie m'apparaît désolée
enfer ou paradis, l'aventure m‘enfièvre
et n'appartient qu'à moi ce voyage insensé.

24 décembre 2022

Un hôte providentiel (Yvanne)

 Dans une chaumière, au cœur de la forêt, cette veille de Noël se déroule, paisible. Un grand feu flambe dans la cheminée. Sous le sapin qui scintille, une multitude de cadeaux s'amoncelle. Les sept nains et Blanche Neige regardent de temps en temps tomber la neige à gros flocons sur les bois alentours et se félicitent d'être ensemble bien au chaud.

Blanche Neige brode, assise devant le foyer, Timide lové contre elle. Dormeur ronfle à ses pieds tandis que Simplet attise inutilement les braises dans l'âtre. Atchoum n'en finit pas de tremper ses mouchoirs. Joyeux chante « Douce Nuit » mais tellement faux qu'il agace Prof et Grincheux. Ces derniers disputent une partie de scrabble.
- Dodécasyllabe claironne le nain érudit. 13 lettres . Mot compte double.
- C'est toujours pareil avec toi grogne son adversaire. Tu inventes pour faire l'intéressant. J'en ai assez. Je ne joue plus.
Les paroles aigres de Grincheux font réagir Blanche Neige.
- Allons allons mes amis. Ne vous chamaillez pas. J'ai une idée. Et si on invitait le Père Noël pour demain ?
- Ah non ! s'écrie Grincheux. Pas ce bonhomme suffisant qui se croit important parce que les enfants l'adorent. Je vois rouge dès qu'on en parle.
- C'est une excellente initiative chère Blanche Neige approuve Prof en replaçant correctement ses lunettes sur son nez. Il est sûrement très cultivé. En parcourant le monde il apprend beaucoup sur les pays qu'il arpente. J'apprécierais s'il accepte ta demande.
- J'aurais bien voulu faire la grasse matinée moi demain s'insurge Dormeur en baillant et s'étirant.
- Oh oui super ! jubile Joyeux. On va bien s'amuser.
- Atchoum et Timide, vous en pensez quoi ?
- Euh...Moi, tu sais, Blanche Neige...répond Timide en croisant et décroisant nerveusement ses doigts.
- Eh bien Atchoum ?
- At...at...choum ! C'est pas la grande forme. Faites comme vous voulez.
- Bon. Tout le monde est d'accord. Sauf Grincheux bien entendu. Mais la majorité l'emporte. Nous allons téléphoner à ce brave homme. Prof, prête-moi ton smartphone s'il te plaît.

Quelques minutes plus tard.

- Parfait les amis. Il a promis d'arriver vers midi. Nous allons décider du menu et du plan de table. Qui s'y colle ? Je précise que je m'occupe du gâteau. J'ai une merveilleuse recette d'omelette norvégienne. Ce dessert lui rappellera son pays.
- Et si on cuisinait du renne ? interroge Simplet tout émoustillé par sa trouvaille. Ce serait original.
- Original ? De l'orignal ? se moque Grincheux en haussant les épaules. Tu ne veux tout de même pas lui faire manger ses précieux compagnons ? Je propose une dinde bien dodue. Farcie aux champignons. Nous n'en manquons pas depuis que Joyeux se promène en forêt pendant que nous nous échinons à couper du bois pendant les week-ends.
- Ben tu vois je n'ai pas perdu mon temps s'insurge Joyeux en clignant de l'œil. Le Père Noël va se régaler avec mes cèpes.
- Ça suffit tous les deux. Atchoum, va donc prendre une grosse bûche dans la remise pendant que nous dressons la table. Il nous faut un bon feu pour réchauffer notre visiteur. Et n'oublie pas de mettre ton cache-nez avant de sortir.
- Blanche Neige, je place le Père Noël tout au bout de la table et toi à sa gauche annonce doctement Prof en posant de jolies cartes naïves dessinées par Simplet devant chaque couvert. Qui allons-nous installer à sa droite ? Pas Atchoum qui lui refilerait ses microbes. Ce n'est pas le moment. Pas Dormeur qui manque d'élégance à bailler à s'en décrocher la mâchoire à longueur de temps. Simplet ? Hum, le pauvre...N'en parlons pas. Grincheux ? Il serait bien capable de critiquer vertement le travail du bonhomme auprès des enfants. Timide serait trop mal à l'aise. Peut être Joyeux ? Non . Il va le fatiguer avec ses blagues de potache qui ne sont pas toujours de bon goût.
- Prof, tu n'es pas tendre avec tes petits camarades. Mais, j'en conviens, tu es sans doute le mieux placé pour t'asseoir à droite de notre invité. Maintenant allons sans plus tarder aux fourneaux.

25 décembre midi. Une cavalcade devant la maison et un grand coup de frein. Le traîneau s'arrête.

- Le voilà ! Le voilà ! s'exclament les sept nains agglutinés derrière les carreaux pendant que Blanche Neige se fait une beauté dans la salle de bain.
Tout le monde se précipite sur le perron pour accueillir le père Noël. Il est très chargé et semble épuisé. Il salue chaleureusement ses hôtes tour à tour en distribuant à chacun un petit cadeau.
Atchoum reçoit une trousse de médicaments – sirop, gouttes pour le nez, pastilles pour la gorge – afin de soigner efficacement ses rhumes chroniques ; Simplet, des crayons de couleur ; Prof, une tablette numérique ; Joyeux, un dvd des Chevaliers du Fiel qu'il adore ; Dormeur, un oreiller en plume d'oie ; Timide, un déguisement de Superman pour s'affirmer ; Grincheux, un traité de philosophie : comment devenir aimable. Ce qui vaut d'ailleurs de sa part un regard noir au bonhomme barbu.

Mais Blanche Neige ? Où est Blanche Neige ? La voilà qui s'avance en souriant et en tendant les mains à son hôte. Que se passe-t-il ? Le Père Noël n'est plus le Père Noël. Le Père Noël n'existe plus. La houppelande rouge, les bottes fourrées, le gros bonnet bordé de fourrure, la longe barbe blanche, tout ceci gît à terre.

Qui est ce magnifique jeune homme qui prend la jeune fille dans ses bras sous les yeux émerveillés des sept nains ? Un cadeau du Père Noël sans doute.

 

24 décembre 2022

là où je fais mon douze (joye)

garland

garland

24 décembre 2022

Réveillon(s)-nous, voyons ! Joyeux Noël quand même ! (Joe Krapov)

Vive le boudin blanc, le foie gras, le champagne,
Le gros tas de cadeaux comme un mât de Cocagne ! 
Vivent les serpentins, les cotillons idiots
Et, au pied du sapin, l’amas de croquenots !

Vive le gros barbu, son coffre sur le dos
Débordant de jouets pour les petits enfants !
Vivent tous ces lutins emballeurs de cadeaux
Et les rennes chargés de l’acheminement !

Hourra pour le caviar, le saumon, le chapon,
Les vins fins, les flacons ! Bravo pour le sapin,
Pour le couvert dressé, le faste du salon
Qui se trouve surpris de faire aussi « rupin ».

Louangeons ces migrants d’il y a deux mille ans
Et cet accouchement entre l’âne et le bœuf
Un soir que l’hôpital manquait un peu d’allant
Mais c’est mieux maintenant ! Basta ! Au gui l’an neuf !

Dommage que leur gamin n’ait pas fait de vieux os !
C’est quand même grâce à lui qu’on se remplit la panse
Qu’on se goberge à bloc, qu’on écoute Tino,
Qu’à tire-larigot on s’embrasse et on danse !

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