Ont dessiné leur bonhomme zut
Adrienne ; Laura ; Lecrilibriste ; maryline18 ;
Vegas sur sarthe ; Walrus ; tiniak ; Vanina ; Kate ;
Joe Krapov ; Ilonat ; petitmoulin ; TOKYO ;
bongopinot ; Yvanne ; joye ; Marco Québec ;
Vacances (Lecrilibriste)
Le jour du départ en vacances
Tout' la maison était en transes
on trainait toutes les valises
dans l'coffre de la limousine
on s'entassait dans la berline
le grand jour était arrivé
Oh yé !
Maman arrivait en dernier
car il fallait tout vérifier
un dernier tour dans la cuisine
le frigidaire bien débranché
éteint le fer à repasser
la poubelle dûment vidée
il ne fallait rien négliger
si elle voulait s'décontracter
tranquille enfin devant la mer !
C'est clair !
Alors papa mettait l'contact
et lui demandait avec tact
car il fallait pas l'énerver
après tout c'qu'elle s'était tapé
pour préparer toute la smallah
pour vérifier tout' la casbah
Rien oublié ?
On y va ?
On faisait quelques kilomètres
Maman semblait bien se remettre
mais j'commençais à la connaître
en la voyant se tortiller
et n'en pouvant plus, elle lançait
un cri que tous on redoutait
Oh ! Zut !
Oublié la cocotte minute !
Le Juron de Grand-Marc (Vanina)
« Zut, flute, crotte ! J’ai failli dire merde... », c’est ainsi que Grand-Marc jurait.
Une petite phrase du parrain de mon frère, qui fait toujours son effet,
Très chère à la famille, elle a été reprise bien des fois, par moi, je reconnais.
Z comme zut! (participation d'Adrienne)
Zut! se dit l'Adrienne en entendant le flot de muzak envahir la maison.
Il est temps d'intervenir.
On ne peut empêcher ses voisins d'avoir certains goûts musicaux mais on peut essayer de leur faire baisser le son.
Elle prend donc sa plume la plus diplomatique pour écrire sur un ton guilleret "vous aurez sans doute déjà remarqué vous aussi à quel point le mur entre nous est fin".
Mais non, la voisine ne l'avait pas encore remarqué, et pour cause, l'Adrienne mène une vie de souris - et même moins bruyante encore.
"Moi j'entends tout ce que vous dites, répond l'Adrienne, je comprends juste un peu moins bien quand c'est Monsieur qui parle, à cause de son dialecte gantois."
Ce dernier détail devant servir à convaincre tout à fait la voisine que oui, zut et flûte, l'Adrienne entend tout!
"Même, ajoute-t-elle, que je me sentais fort mal à cause de ça, comme un voyeur."
Parce que oui, c'est régulièrement reality TV chez les nouveaux voisins.
Bref, la voisine remercie de l'avoir prévenue et conclut par un "On en tiendra compte à l'avenir!"
Quant à savoir quand c'est, "l'avenir", la question reste ouverte: ils continuent à crier dans leur téléphone et à parler si haut et si fort, alors qu'ils ne sont que deux dans la maison, que l'Adrienne - zut et flûte - continue de tout entendre.
Mais au moins elle n'a plus l'impression de faire du voyeurisme :-)
Zut, elle est(encore) tombée (Laura)
Depuis son enfance, Cannelle tombe:
En courant, en jouant, en sautant;
Dans la rue, dans les escaliers.
Zut, zut, et rezut!
Elle a longtemps pensé à un déséquilibre.
En portant la bassine de linge mouillé
Qui lui tomba dessus... pleine
Après sa chute.
Zut, dit sa grand-mère:
Tu as cassé une marche en bois(pourri).
Sur un escabeau à la campagne
Le plateau en bois(pourri)s'est dérobé sous elle
Dessinant deux balafres sanglantes
Sur chaque face externe de ses cuisses
Sa mère riait et Cannelle disait: zut chez mal!
Comme elle se relève toujours
Et ne boite, ni ne grimace
Et souris, et bouge
Et se plaint peu
On pense qu'elle ne souffre pas.
Zut, zut et rezut!
Alors qu'elle a une discopathie sévère
Provoquant des douleurs sourdes sans cesse
Et aigues souvent
Qui ont résisté à trois infiltrations
Dont une ressemblant à une ponction lombaire
Dans la douleur qu'elle provoque
Zut, zut et rezut!
Elle a aussi des douleurs aux épaules,
Au genou gauche
De l'arthrose aux mains, aux cuisses
Aux pieds, certains consécutives à des chutes
Et rien ne la soulage
Sauf le chaud, les massages de son mari
Mort
et le mouvement
Alors Cannelle elle est bouge
Cannelle elle bouge
Ses douleurs adorent quand elle bouge
Et même si ça peut lui faire mal
Ca lui fait moins mal que de se relaxer
Rester sans bouger
S'allonger... pour dormir
Zut, zut et rezut
Alors elle bouge
En souriant
Sans se plaindre
Et elle chute
Et chaque chute provoque
Un déséquilibre
Qui crée une douleur
La dernière, ce sont les femmes
Sur quoi va t'elle s'asseoir
Zut, zut et rezut
Mais ils ne comprennent pas
Ne croient pas
Qu'elle souffre
Et que c'est pour ça
que son mari bougeait
Avec elle
Pour lui rendre la vie belle
Et l'aimer à leur rythme à eux deux
Pour compenser leur bêtise méchante
Jusqu'à sa mort
Zut, zut et merde
A la douleur, à eux!
Rrrahh ! (Vegas sur sarthe)
Impatient de peaufiner ma technique au scrabble et surtout de pouvoir décoder les pensées de Germaine lors de nos échanges verbaux et autres Blablabla, je m'étais inscrit à un cours d'interjections.
Passés les Bonjour et les Merci des présentations d'usage, je progressais vite selon mon professeur Mademoiselle Angèle, une charmante et callipyge brunette qui exerçait chez elle au sixième étage de notre immeuble.
Jusqu'alors j'ignorais qu'il existât autant d'expressions de nos émotions spontanées mis à part les classiques Aïe, Merde et Putain qui ponctuaient mes coups de marteau lorsque je m'exerçais au bricolage.
J'entendais souvent Mademoiselle Angèle s'entraîner le soir et ses Oôôh, ses Aââh, ses Hardi et ses Taïaut avaient fini par devenir gênants, pourtant elle me fit commencer par des choses plus classiques, des Jarnicoton, Morguienne, Palsambleu ou Saperlotte que je recopiais sans grand enthousiasme car elles me paraissaient difficiles à caser dans la conversation courante.
Penchée sur ma copie Angèle émettait de temps en temps des Hum d'encouragement aussi lorsque j'eus suffisamment bavé sur ma feuille et lorgné dans son vertigineux décolleté, j'osai des Euh et des Fichtre que je traduisis de ma plus belle écriture.
Je fus alors invité à passer de l'écrit à l'oral ; j'appris que les Oh et les Ah se créent dans les formants, cette forme intérieure de la bouche qu'on nomme le bol vocal et que Mademoiselle Angèle se permettait d'arrondir d'un doigt à la fois expert et viril …
J'appris aussi à émettre le fameux point d'exclamation qu'on appelait jadis point d'admiration et dont Mademoiselle Angèle ornait ses Oooh et ses Aaah nocturnes.
On était alors très éloignés du scrabble mais ça ne me déplaisait pas.
J'appris une foule de choses et surtout que Non pouvait signifier Oui et que Au secours pouvait vouloir dire Super !
Aussi me jetai-je sur Angèle lorsqu'un jour elle m'envoya un Zut sauvage et rugissant à la figure.
Depuis ce jour Germaine et moi avons déménagé dans un tranquille petit pavillon de banlieue, loin des Vroom, des Tagadam, des Pouet-Pouet et autres Tûtûtû et je suis toujours aussi nul au scrabble, zut !
Zut, alors ! (tiniak)
Parfaite, la courbure éthérée vire au sang
sur la vague engourdie d’un plus calme océan
Il nous faut patienter un instant; tu vas voir…
Le vent porte un soupir inhumain, d’un autre âge
jusqu’à notre désir d’enchanter un partage
Et ça grouille, vois-tu ? à la crête du soir...
Perdus pour ce moment, les pièges matériels !
(la lune en sait assez, vaquant, sa ronde au ciel)
Oh ! T’as vu ? ça frétille… Ah, oui ! c’est pour bientôt...
Il flotte des parfums de profondeur marine
la tienne, à mon épaule n’est pas moins saline
Là, tu vois ? Ce bouillon approchant le rivage ?
???
Nuées d’autres lointains, allez pleurer ailleurs
il se forme un festin qui nous rendra meilleurs
Oh, non ! le vent grossit en son ventre un orage !
Naïades, revenez ! bénir notre présence
et l’espoir qu’on avait d’enjamber votre danse…
!!!
Zut, alors !
C'était pil'-poil; bah… c’est mort.
Sarah entre Montmartre et Quartier Latin (Kate)
Chère Marianne,
Mais je vois que tu passes du bon temps dans cette belle région pleine de surprises et que tu visites autre chose que des vieilles pierres et des vieux souvenirs, qu'il n'y a pas que la réception de bouquets de fleurs blanches dans la vie mais aussi la savane, les éléphants, les pique-nique et les rencontres historiques !
Zut alors pour Grégory, si je ne m'abuse, hein ?
M'est revenu en mémoire l'épisode de l'été avec la fête de Fabrezan où il t'a bien tu à quel point le poème de Charles Cros chanté par la fleuriste résonnait en lui et maintenant j'ai cette musique dans la tête et ses paroles aussi, zut !
Enfin, tu revis, tu ressens, tu réfléchis, tu respires... Moi aussi : quelques balades en moto avec Pacôme, histoire de prendre un bon bol d'air, mais je ne l'ai pas pris pour avocat ni pour amant d'ailleurs : ce n'est pas au programme pour l'instant, mais zut et re-zut, est-ce que ça se programme tout ça ? Bon, promis, j'arrête de dire "zut".
Grâce à toi (et à la clé USB oubliée de Greg le poète), je me suis replongée dans la vie et l'oeuvre de Charles Cros et qu'est-ce que j'ai découvert dans mon livre de littérature du XIXème ?
Eh bien, s'il a fait partie du Club des Hydropathes du côté du cabaret du Chat noir à Montmartre, il se lie avec le Cercle des Zutistes ! Parmi eux François Coppée, Verlaine, Rimbaud, des poètes, des musiciens se réunissent dans des cafés entre Saint-Michel et Montparnasse. Imagine l'ambiance littéraire : fumée, alcool, personnages hauts en couleurs comme Willy, etc.
D'ailleurs le poème de Verlaine "Mandoline" date de cette époque :
"Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise"...
Belle ambiance parisienne et si Thomas n'aime plus Paris (clin d'oeil à son père Jacques), j'aime le jazz, "ce jazz qui d'jazz dans le noir" (clin d'oeil à mon père Daniel)...
Je ne vais pas revenir sur mes soirées dans les caves de la montagne Sainte-Geneviève, zut, je m'égare dans le passé... et tu seras confirmée dans l'idée que j'ai un net penchant pour les caves !
Donne le bonjour aux étoiles du soir, du matin, de l'après-midi, porte-toi bien Marianne,
Bises de ta cousine,
Sarah
L'Album zutique (Joe Krapov)
Tous les soirs, au café de l’Univers, à l’heure de l’apéro, le fantôme de Vitalie venait se joindre à nous.
C’était d’autant plus surprenant que la maman d’Arthur était toujours vivante, là-bas ou plutôt là-haut dans les Ardennes. Son fils, notre poteau, lui écrivait régulièrement pour lui demander du matériel photographique, des livres techniques et des…
Non, pas des nouvelles de son trou perdu. Notre copain s’en foutait complètement de Charleville, de Mézières et de la ferme de Roche.
Les nouvelles du trou perdu, c’est le fantôme qui en réclamait.
- Rends-moi l’album, Arthur ! S’il te plaît !
- Mais je ne l’ai plus, Maman. Je ne l’ai jamais eu d’ailleurs. C’était un recueil collectif. Comme un livre d’or sauf que c’était de la merde !
- Rends-moi l’album Arthur ! Fais pas le clown ! Retrouve-le et rends-le moi ! Ou rends-moi le !
- Je ne vais pas retourner à Paris pour ça ! Je ne sais même pas s’il y est encore d’ailleurs. Et pourquoi le veux–tu ?
Et là, comme gêné d’avoir à se justifier, le fantôme disparaissait. Mais le lendemain, il était là de nouveau, le fantôme de l’apéro, avec sa litanie.
- Rends-moi l’album, Arthur ! Arthur, où t’as mis le corps du délit ? Je t’avais pourtant déconseillé de t’associer à ces vilains bonshommes !
- C’est de nous que vous parlez, Mme Fantôme ? demanda Bardey ce soir-là. Mais le fantôme semblait sourd, aveugle, obsédé par son idée fixe, ne s’adressant qu’à son commerçant de fils.
- Pourquoi ne reviens-tu pas ? Quel intérêt trouves-tu à faire Chabanais chez les zoulous ? Tu ne veux pas revenir chercher l’album ?
- Zut, Maman !
***
Un jour que ce rigolo de Suel, après nous avoir offert la tournée du patron, était venu s’asseoir à notre table, avant même qu’elle ait ouvert la bouche, il avait entrepris Vitalie.
- Alors ? C’est vous, la môme Fouettard ? L’ange aux ailes de plomb ? Vous savez que le bikini blanc vous va à ravir ?
- Arthur, rends-moi l’album !
- Mais ne pensez donc pas qu’à ça, la star d’outre-monde ! Vous ne voulez pas vous envoyer en l’air avec le Don Quichotte des canapés ? Vous ne savez pas ce que vous perdez !
Et c’était devenu la meilleure blague dans le coin, ce fantôme sourdingue auquel on proposait la botte. Tout le monde a rappliqué pour lui proposer de jouer à saute-jarretelles ou à «Enfourchez vos balais !» sans que le fantôme ne dévie d’un pouce et ne réclame «à corps et à cris» son foutu album.
Même Rimbaud ne comprenait plus rien à ce phénomène qu’il avait de son côté baptisé, de façon assez poétique, «le bal des osselets».
C’est Mme Suel qui eut le fin mot de l’histoire. Un soir qu’elle s’était jointe à nous elle avait proposé à Vitalie de venir admirer une éclipse d’étoile.
Le fantôme l’avait suivie derrière l’hôtel et s’était confié à elle
- En 1871 mon fils est parti sur un coup de tête s’acoquiner avec Verlaine, la reine des soiffardes. La jeunesse, vous savez ce que c’est ! On se défonce, on ne commet que des polissonneries, on est le diable incarné ! L’autre a été puni d’avoir abandonné femme et enfant : en cabane, Papa ! Surtout parce qu’il avait tiré sur mon Arthur. Ce que je veux, moi, c’est effacer les traces de tout cela. Je veux détruire ces rinçures et surtout retrouver l’album zutique pour le brûler.
- Qu’est-ce que vous gagnerez à cela ?
- Je ne veux pas que mon nom soit associé à ce «Sonnet du trou du cul» qui y figure en bonne place et je sais qu’une fois que j’aurai fait cela, il pourra y entrer tranquille.
- Où ça ?
- Au Panthéon.
- Je vais vous aider, lui proposa Madame Suel.
***
Le lendemain Mme Suel a raconté l’histoire à son mari puis elle a fait ses valises et est repartie pour l’Europe. Adios, chiquita ! Le soir le fantôme n’est plus revenu à l’apéro ; on ne l’a jamais plus revu et Mme Suel non plus. Simplement, depuis ce jour-là, on s’est mis par plaisanterie à appeler Rimbaud «Trouperdu !». C’est d’ailleurs sous ce nom qu’il a été enterré au cimetière européen d’Aden.
Qu’est ce qu’il a vu le chat ? (Ilonat)
Ouba ouba !
Qu’est ce qu’il a vu le chat ?
Un éléphant qui fait des entrechats ?
Un marsupial qui marche à petits pas ?
C’est pas ça, c’est pas ça.
Alors c’est quoi ? Qu’est ce qu’il a vu le chat ?
Un gros cochon verrat avec une queue de rat ?
Un ver de terre qui grimpe à l’échalas ?
Un caribou qui chante comme un castrat ?
C’est pas ça, c’est pas ça.
Alors c’est quoi qu’il aurait vu et entendu le petit chat ?
C’est un garde champêtre qui l’annonce à grand fracas
Il y aura sous peu un nouveau tour de cadenas
Avec objurgation obligatoire de bien rester chez soi
Coincés masqués en comptant ses abats.
Zut ! Qu’il s’est dit le petit chat
J’aurais dû faire comme les singes chinois
Ou japonais, vous savez bien, les trois
Qui font les sages en tapinois….
Je n’ai fermé qu’un œil, voilà le résultat
C’est de nouveau le branle bas !
C’est bon ! On ne va pas en faire un plat
On va rester à la maison, tranquilles, encore un mois
En écrivant des bouts de phrases qui finissent par A
Ploum et tralala
Mangez du chocolat.
Zut ! Le vent a frappé fort (petitmoulin)
Zut ! Le vent a balayé
le centre de toute chose
déplacé les points cardinaux
couché la verticale
dressé l'horizon tel un mur
ovalisé le cercle polaire
Ni les pieds ni la tête
ne reconnaissent leur chemin
Le regard ne sait plus
ce qu'il cherche
La pensée vacille
au bord du vide
Les mots traversent le poème
sans laisser trace
On croit voir le jour se lever
et on entre dans la nuit
Zut ! Le vent a frappé fort
Je perds tout par bongopinot
Zut tu as vu mes lunettes
Oui elles sont sur ta tête
Et mon cahier à carreaux
Je l’ai aperçu dans le frigo
Et mon téléphone portable
Il est sous la petite table
Zut où est mon beau stylo
J’ai cru le voir dans le lavabo
Je ne sais plus où sont mes clés
Je crois qu’elles sont rangées dans l’évier
Zut il pleut tu as vu mon parapluie
Oui il est en train de sécher dans ton lit
Et oui je sais j’égare tout
Heureusement on me retrouve tout
Bon j’ai une petite faim
Zut où ai-je déposé le pain
Zut! (Marco Québec)
Perdre aux cartes
Perdre un pari
Perdre de l’argent
Perdre ses clés
Perdre son chemin
Perdre son temps
C’est zut
Perdre son chat
Perdre un ami
Perdre des appuis
Perdre son emploi
Perdre la face
C’est zut et rezut
Perdre un enfant
Perdre la mémoire
Perdre le fil de l’histoire
Perdre la santé
Perdre la dignité
C’est vraiment plus que zut
Zut, à une lettre près, je l'avais ! (Walrus)
Quand ma moitié proposante (donc humaine : l'homme propose) émit l'idée, farfelue comme à l'ordinaire, d'utiliser "Zut", ma moitié écrivaine (bien sûr, vous vous attendiez à divine : Dieu dispose, mais j'étais mal disposé) eut immédiatement une réminiscence.
Un personnage des aventures de Tintin porte ce nom. Il s'agit d'un être composite, mi-pilote d'avion mi-mercenaire, qui apparaît dans deux albums (on devrait pas, rapport au latin, dire alba, et même albis, question déclinaisons ?) : "Coke en stock" et "Vol 714 pour Sidney".
Phonétiquement, ça colle, mais l'ennui, c'est que textuellement le patronyme de cet Estonien de Piotr s'écrit Szut. Est-ce que ça vaut ?
Et d'ailleurs... (car, tout comme il y a toujours un "mais...", il y a toujours un "et d'ailleurs..." et même un "mais d'ailleurs...*") même phonétiquement, y a comme un doute.
Car, si en bon francophones, nous prononçons "Szut" "Zut", souscrivant à l'humour de Hergé dans la recherche de ses noms de personnages, pouvons-nous être sûr que ce soit le cas en estonien ?
Par exemple, mes compatriotes néerlandophones ne prononcent pas "sj" "j" mais "ch**". Donc "sjalot" se prononce comme échalote, ce qu'elle est d'ailleurs.
De là à penser que le nom du brave Piotr ne se prononce pas "zut" en estonien, il n'y a qu'un pas que je franchis allègrement comme César*** le Rubicon. Ce qui m'évitera de me plonger dans l'étude de la prononciation de la langue estonienne (eesti keeli).
Conclusion : "Zut, encore raté !" , bien que dans les aventures de Tintin, l'expression "Encore raté !" soit souvent plutôt précédée de "Caramba".
* ne pas confondre avec le médailleur qui distribue les médailles aux médaillés
** toujours en néerlandais, le ch se prononce (à peu près, c'est un des plaisirs de cette langue) k, comme dans "schieve lavabo"
*** en latin "Caesar" qui se prononce kaesar, d'où le Kaiser des germanophones
Le petit ZUTERT (joye)
ZUT ! interj. Utilisé pour exprimer l’irritation et/ou l’exaspération par les gens qui sont trop gentils pour dire « Mince ! » « Zut ! je dis. » (BONGOPINOT. Bongo, la mémé extraordinaire).
ZUTABLE adj. Ce qui mérite qu’on exprime l’irritation et/ou l’exaspération, prononcées par ceux qui sont trop gentils pour dire « Putain ! » « Franchement, cette oeuvre était terriblement zutable. » (LAURA. Comment ne pas évaluer les propos).
ZUTABLEMENT adv. D'une manière qui exprime l’irritation et/ou l’exaspération de ceux qui sont trop gentils pour dire « Foutredieu ! »
ZUTAGE m.n. L’état d’être incapable d’arrêter de dire « zut ». [de zut + ôtage] « Les gens qui n'étaient pas vraiment hétéros dérangeaient tellement Germaine qu'elle souffrait d'un horrible bi zutage.» (V. SUR SARTHE. Des histoires coquines, Vol. I).
ZUTANT adj. Décrit ce qui est en train de zuter. Plus rarement, une personne déformée par le zutage.
ZUTATION n.f. Mot confondu. e.g. « amizut » pour « azimut ». « Là, vous avez fait une zutation, permettez-moi de vous la corriger. » (L'ADRIENNE. Autobiographie d'une prof adorée).
ZUTELLE n.f. Écrit ou discours qui apprend toutes les nuances de la zutologie. « L'est vachement remontée, la Ricaine et ses zutelles ! Je crains qu'elle aille nous flinguer avec son six-shooter ! » (SIEUR WALRUS, Entre Nous).
ZUTER v.intr. Avoir un œil qui dit « je t’emmerde » à l’autre, utilisé par tout un chacun, parce que les yeux sont des yeux, ils ne connaissent pas la politesse des hommes.
ZUTING n.m.< [Faux anglicisme] En français, on dit plus correctement « zutant ». cf ZUTANT « Zuting n'est pas un mot, même en anglais ! » (MADAME CHAPEAU. Comment parler l'anglais correctement)
ZUTIQUE n.f. Magasin où l’on ne trouve rien qui va lorsqu’on a rendez-vous important sous peu. « Marianne courait les zutiques mais ne trouvait rien à se mettre, la pauvre ! » (KATE. Correspondance cousine).
ZUTISME n.f. L’art d’exprimer l’irritation et/ou l’exaspération, pratiqué par ceux qui sont trop gentils pour dire « Merde ! » « C'est bon le zutisme quand on ne veut pas dire "T'shi !"» (TINIAK. Le poète multilingue qui faisait des acrostiches).
ZUTISTE n. Personne qui pratique l’irritation et/ou l’exaspération, mais qui est trop gentil pour dire « Crotte ! ».
ZUTOLOGIE n.f. L’étude de toutes les formes du mot « zut ». « Tu seras zutologiste, mon neveu ! » (RUDYARD KRAPOV. On connait la chanson).
ZUTRE v.[ Archaïsme] Se conjugue comme « fichtre », pour ceux qui sont trop gentils pour dire « Fichtre ». cf ZUTER.
Zutiste... ou pas ? (maryline18)
Provoquant mon exil par un comportement anarchique, je fuyai ma maison en *Etat de siège(1). les insultes se croisaient de toutes parts. Je cherchai une issue de secours.les *remembrances du vieillard idiot(2), laissées derrière moi, je fonçai vers *les soirs d'été(3)aux promesses sans fin... *Aux livres de chevet(4)à l'eau de rose posés sur la petite étagère, j'avais préféré les aventures hilarantes *d'un cocher ivre(5) ! En route vers la capitale, *j'occupais un wagon de troisième(6)classe ; je lisais distraitement, reprenant parfois la même phrase deux fois de suite. La main gauche occupée à replacer *la boucle de cheveux enlevée(7)de mon chignon, j'observais sous cape mon vilain voisin de compartiment. *Le jeune goinfre(8)aux mains sales et à la tignasse mal peignée, boulottais sans relache des biscuits de formes diverses. Je pensai qu'il ne prendrait pas *le balai(9), une fois arrivé en gare,pour enlever toutes les brisures que ses machoires rejetaient au sol. Il me devint subitement antipathique, sans plus de raisons. Il me tardait de retrouver Arthur et Paul. Ils m'avaient priée d'aller les rejoindre à *L'Hôtel des Etrangers(10), aussitôt arrivée à Paris. Rendue somnolente par le roulis du train, la mère du gamin me fit soudainement sursauter.
-" Zut ! Egoïste ! Tu n'as rien laisser pour ton frère !"
Je dévisageai, avec amusement et délectation, la mine bovine de son *angelot maudit(10) qui venait de lui réclamait d'autres bicuits, et ce dernier de lui rétorquer :
- " ZUTISTE !", avant de recevoir une gifle qui lui coupa l'appétit pour le reste du voyage.
*1 https://www.poetica.fr/poeme-801/arthur-rimbaud-etat-de-siege/
*2 https://www.poetica.fr/poeme-798/arthur-rimbaud-les-remembrances-du-vieillard-idiot/
*3 https://www.poetica.fr/poeme-802/arthur-rimbaud-les-soirs-ete/
*4 https://www.poetica.fr/poeme-799/arthur-rimbaud-aux-livres-de-chevet/
*5 http://www.mag4.net/Rimbaud/poesies/Conneries2.html
*6 http://www.mag4.net/Rimbaud/poesies/Wagon.html
*7 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109238b/f2.item
*8 https://www.poetica.fr/poeme-800/arthur-rimbaud-jeune-goinfre/
*9 https://www.poetica.fr/poeme-446/arthur-rimbaud-le-balai/
*1O https://fr.wikipedia.org/wiki/Cercle_des_po%C3%A8tes_zutiques
*11 http://www.mag4.net/Rimbaud/poesies/Angelot.html
ZUT (TOKYO)
ZUT, je suis en retard.
Où se trouve ma petite robe de squaw ?
Dans ma malle en osier.
Et ma veste hippie, je ne la porte plus depuis l’été
Dernier.
Zut on me dit de changer
J’ai caressé l’idée puis je l’ai abandonnée
Assise sur les marches de l’escalier, des grosses Marguerittes dans les cheveux
J’écoute Neil Young, la nuit se remplit d’un lumineux silence
Zut je n’ai pas de gomme pour effacer ce temps
La voix de Neil Young me monte au cœur
J’ai vingt ans, je sais plus, je sais seulement que je ne me suis jamais perdu.
Zut j’irai dans la vie par bond, le sourire aux lèvres.
Je ne m’inquiète de rien, j’ai coupé des branches du lilas
zut , où se trouve le vase bleu que maman aimait tant .
Le lilas et moi n’obéissent à personne, j’ai ouvert la malle en osier
J’y ai pris mes sandales bleues, mon chapeau de paille
Mes joues de biscuits cuites au soleil d’aout s’abritent sous la véranda.
Zut Neil Young vient de poser sa guitare.
Zut ! Et la guerre de Crimée ? (Yvanne)
Moi qui pensais : la semaine prochaine je vais cogiter à partir de « la main de ma sœur dans la culotte d'un zouave » ! Zouave : intéressant ce mot !
Zut alors, c'est raté. Va falloir trouver autre chose ma fille. Quoique ! Tu l'as déjà placé le zut de Walrus. Alors continué-je ?
Et encore je me félicite que notre Robert Larousse n'ait pas choisi le dernier mot du dico à savoir : zythum. Que voulez-vous inventer avec ce mot là. Surtout quand on déteste la bière.
Alors revenons à nos moutons et à ma sœur et son zouave.
Ma sœur ? Pas grand chose à dire à part quand même qu'elle est un peu culottée d'aller fourrager dans le pantalon d'un soldat. Quelle éducation ! Heureusement ma frangine dispose toujours de ses deux mains – baladeuses ou pas – alors que cette pauvre Maillan cherche encore dans la Seine, près du pont de l'Alma la menotte de la sienne, frangine.
Mais zut alors, je m'égare. Recentrons-nous. Que vais-je trouver à raconter ? Je sèche là. Tant pis ; « ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine...et de faire le zouave... »
Pourtant faire le zouave pour amuser la galerie c'est marrant et ça décoince les zygomatiques. Mais quand lesdits zouaves zélés qui s’exhibent en costume-cravate – je voudrais bien en voir certains avec la culotte bouffante et le bonnet à gland (tiens tiens !) ce serait distrayant - en prennent un peu trop à leur aise en haut lieu, ça ne fait rire personne. Passons.
Avez-vous entendu parler de cette histoire étonnante d'un autre zouave ? Enfin je ne sais pas si le Sieur Nicolas Godard comme il se nomme lui-même était un zouave mais il me plaît de le croire.
Or donc, la semaine dernière un ouvrier qui effectuait une saignée dans un mur d'une chapelle à Dijon a fait une étrange découverte. Derrière une pierre il a trouvé une lettre datée du 10 août 1856 où l'ouvrier plâtrier Godard rapporte des anecdotes intéressantes sur la vie dans la capitale bourguignonne à cette époque : « au moment où ces lettres sont écrites, la plus grande misère règne à Dijon ». Il dit qu'il a participé à la guerre de Crimée sur la frégate à vapeur l'Orénoque à l'âge de 18 ans. Peut être portait-il la culotte garance et les guêtres blanches ?
Curieusement il cite un vers de la tragédie de Racine, Athalie : « celui qui met un frein à la fureur des flots sait aussi des méchants arrêter les complots ». Qu'a-t-il voulu exprimer ? Peut être la colère du peuple face à l'autoritarisme de Badinguet ? En tout cas on ne peut qu'admirer la culture de cet homme qui a voulu laisser une trace de son passage sur Terre. Il paraît que c'était la coutume à cette époque de placer ou cacher des mots sur les chantiers où l'on travaillait.
Je pourrais évoquer aussi le zouave Jacob, célèbre guérisseur de Ménilmontant et bien entendu le encore plus illustre « baromètre » du pont de l'Alma. Mais vous allez penser : zut et flute , ça suffit comme ça. Alors, ce sera tout pour aujourd'hui.
Avertissement
Mon logiciel de courrier avait, pour une raison obscure, rangé le message contenant la participation d'Yvanne dans le classeur SPAM.
Ce classeur n'était pas visible sur mon écran (chose à laquelle j'ai remédié en le déplaçant pour l'avoir désormais à l'œil) si bien qu'il a fallu que la pauvre m'écrive pour avoir des nouvelles de son billet.
Je l'ai donc mis en ligne et vous prie de m'excuser pour ce "binz".
Voici son adresse : http://samedidefi.canalblog.com/archives/2021/01/23/38775945.html
Désolé !
En plus, j'avais malencontreusement tronqué la participation de Marco Québec, il est temps que je prenne ma retraite !