Défi #601
Un truc qui me va bien
Non-sens
Laura ; Joe Krapov ; TOKYO ; maryline18 ;
Lecrilibriste ; Vegas sur sarthe ; joye ; Pascal ;
Walrus ; Adrienne ; Kate ; JAK ; bongopinot ;
- M'man, à quel âge on est vieux ? Pourquoi on meurt ? pourquoi le ciel est bleu ? Pourquoi ...je suis une fille ?
- Oh ça suffit Mimosa ! Va ! Je t'appellerai quand ce sera l'heure de manger, va jouer dehors !
Quand M'man m'appelait Mimosa, il fallait déguerpir...Mes questions sans fin lui donnaient mal à la tête, comme l'odeur du mimosa. Je ne sais pas si l'osmophobie est toujours héréditaire mais je sais qu'elle vous vole le plaisir de respirer certains parfums pour vous flanquer une migraine des plus effroyables.
...Alors j'allais jouer dehors. Je ramassais des marrons, je grignotais des mûres, je cueillais des herbes folles pour nourrir mes poupées et quand j'étais fatiguée par tout mon "travail" je m'asseyais sur une souche d'arbre et je rêvais. Il me restait toujours assez de force pour rêver...
Je suivais le vol d'un papillon, et alors que le bruissement des feuilles m'invitait au voyage, comme la musique d'un manège enchanté. Je planais dans un monde où les méchants n'étaient là que pour sublimer la gentillesse des autres personnes.
Non, je n'étais pas malheureuse puisque je mangeais à ma faim, maman me le disait quand je devais manger des endives ou du saindoux : "y'en a qui n'en n'ont pas tant ! arrête de faire la difficile !" Je retenais mes larmes et je pensais tout bas qu'ils avaient bien de la chance mais je me gardais bien de répondre...
Autrefois, de savoir que d'autres enfants avaient faim ne me réconfortait pas spécialement mais peut-être que la "méthode" du : "Il y a toujours plus malheureux" marche mieux avec l'âge...
Dans la position du foetus, j'ai remplacé le liquide amniotique par ma couette remontée jusqu'au cou. Je me concentre sur sa chaleur et j'écoute le vent...D'autres ont froid et moi je suis bien au chaud. Quand la faim me tenaillera j'irai remplir un grand bol de lait tiède et je le boirai en ne pensant à rien d'autre qu'à sa douceur dans ma gorge, qui coulera et remplira mon estomac. D'autres auront faim et moi je serai rassasiée...
...J'écouterai de la musique et j'essayerai de m'envoler, encore...J'irai rejoindre mes amis, Jean-Sébatien, Gabriel, Wolfgang Amadeus...Ils me raconteront toutes les histoires que je voudrai...Au son du clavecin je me transformerai en élégante et après, tout en mangeant des fruits, on se lira des poèsies. On soufflera de toutes nos forces sur les mauvais jours pour les transformer en poussières d'étoiles.
-"Les chagrins éclairent le chemin des anciens comme ...comme les lampadaires usés d'une voie sans issue." ( C'est un proverbe d'indien qui n'a plus de calumet...)
Quand les branches de mimosa
débordent des amphores
aux vitrines du marchand de fleurs
ses jaunes et duveteux flocons
légers comme poussins de Pâques
étourdis de soleil, émerveillent.
Ses douces effluves de caresse
mettent l'âme et le cœur en liesse
car le printemps frappe à la porte
Il se prépare, il est là, il se presse
avec le mimosa bonheur
En bosquets il fleurit en Provence
fait une escale à Grasse et à St Paul de Vence
avec les citrons, à Menton, il danse
A Mandelieu part en goguette
avec les chars et les trompettes
musiques et batailles de fleurs
réveillent les cœurs et les corps
la sève coule dans les veines
au diable, on jette les mitaines
et le merle se met à siffler
car il sent le printemps arriver
le voile de l'hiver, enfin s'en est allé.
quand le mimosa pointe son nez
C'est toujours pareil avec moi : j'établis à l'avance des listes de mots pour les prochaines échéances et, le moment venu, pour un oui, pour un non, je laisse tomber et j'en utilise d'autres.
Dans le cas qui nous occupe, une émission de la RTBF nous montrait, à l'occasion du carnaval de Binche, un reportage sur une famille des Alpes Maritimes qui cultivait du mimosa dont une partie de la production était destinée à cette manifestation folklorique.
Il est en effet d'usage pour les habitants de la cité de Marie de Hongrie d'épingler à cette occasion sur leurs vêtements un petit bouquet de ces fleurs ensoleillées autant que parfumées.
J'ai donc oublié mégalomane au bénéfice de mimosa.
Ensuite, il a fallu écrire et là, j'ai eu les boules (de mimosa) ! Qu'allais-je bien pouvoir raconter ?
Puis, ce matin, ça m'est revenu !
Vous vous souvenez de Madame Chérie ?
Je sais, vous ne lisiez sans doute pas mon blog personnel en 2008 (ni aujourd'hui d'ailleurs) mais le billet auquel je fais référence, je l'ai déjà évoqué ici à au moins deux reprises si j'en crois les commentaires de l'Adrienne et de bongopinot.
Eh bien, j'avais oublié un détail en vous contant cette histoire : cette dame avait un mari que personnellement j'appelais "Monsieur Capon" parce que lui-même employait ce terme de façon affectueuse à mon égard, un mari que ses voisins moqueurs surnommaient "Monsieur Mimosa" parce qu'il ramenait régulièrement des fleurs à son épouse, une pratique qui détonnait et étonnait dans le quartier ouvrier où nous habitions à l'époque.
Quel bonheur, un livre!
Le cœur de mini-Adrienne fait des bonds. Il n'est même pas nécessaire d'ôter le papier, c'est un livre, elle le sent, et c'est le principal! Elle s'élance pour embrasser sa Tantine.
La couverture est vert pâle. 'Boule d'Or et sa Dauphine', dit le titre.
La Dauphine, mini-Adrienne connaît, c'est le modèle de voiture qu'a le vieil Hector. Exactement de ce même vert délavé.
Et Boule d'Or? ce sont les cigarettes que fume le grand-père. Les rouges sans filtre.
Une auto et des cigarettes, se dit mini-Adrienne, du haut de ses huit ans, voilà qui sera une lecture intéressante!
Alors elle y commence tout de suite. Mais il n'est question ni de Renault ni de tabac:
"C’est aujourd’hui chez nous la cueillette du mimosa que les gens de la ville viennent chercher ce soir. Papa a besoin d’aides ; qui est-ce qui vient avec moi ? " lit-elle à la page 10.
Cueillette de mimosa, fête du mimosa, bouquets de mimosa, gerbes de mimosa, une montagne de mimosas... et la Reine du Mimosa!
Qui s'appelle Marie-Antoinette.
Voilà.
C'est comme ça qu'à huit ans mini-Adrienne a su que la future reine de France portait un nom de voiture :-)
Pendant ces vingt cinq ans avec moi, j'ai eu toujours eu chez moi, chez nous, un bouquet, quelles que soient les circonstances et l'endroit où nous vivions (dix différents). J'ai réussi à tenir vivantes, les plantes que tu arrosais chaque semaine alors que je suis une exterminatrice du végétal. Alors, il y a dix jours, j'ai acheté un bouquet de mimosas, mon premier bouquet sans toi... qui dure depuis, qui dure comme ton souvenir et la souffrance qu'il engendre avant qu'un jour, peut-être ces souvenirs me soient doux :
Morceaux de soleil comme toi
Ils me font penser (comme tout) à toi
Morceaux de jaune que tu aimais sur moi
Ils me rattachent à la vie et à toi
Mais ils me déchirent en cendres de toi
Avec ces mimosas
Sans toi
Mimosa ! J’ai été très content que Marina B. me réponde, à l’énoncé de ce nom-là : « Il n’y avait pas un personnage de bande dessinée qui s’appelait comme ça ? ».
Bien sûr que si ! C’est à lui que j’ai tout de suite pensé quand j’ai lu ce mot, samedi dernier, sur le site du Défi. Mimosa ! Le fils adoptif de Popeye et d’Olive Oyl !
Il faut dire que la bande dessinée est devenue un passe-temps quasi-quotidien chez moi. J’ai toujours eu un caractère à aimer bien les phylactères et certain·e·s d’entre vous ne manqueront pas l’occase d’ajouter qu’il me manque une case et que j’aime à coincer la bulle plutôt qu’à me mêler des conciliabules du pape ou de Slavons.
Mimosa ! Pourtant on ne lisait pas Popeye, chez nous. Où cela paraissait-il d’ailleurs vers 1964 ? Il y avait bien quelques dessins animés grappillés à la télé chez le fils du pâtissier le jeudi après-midi mais en bédé, sur papier ? C’était chez Suzanne Ambert, en fascicules de la SFPI à trois francs ?
Au secours, Madame Wikipe !
Swee’ Pea (P’tit pois) apparaît le 28 juillet 1933. Enfant abandonné devant la porte de Popeye, il est adopté par le marin, véritable papa poule, et Olive, plus distante. Il se déplace toujours à quatre pattes dans sa longue chemise de nuit et arbore une casquette de marin. Malgré son âge, il est très intelligent. Si au début, il ne dit que « Glop », son langage s'étoffe peu à peu. C'est un des personnages principaux du comic strip post-Segar.
Passons sur ces questions de spécialistes. Interrogeons-nous plutôt, à partir de ce souvenir de pop-culture, sur le fait que les héros de papier ne vieillissent pas, contrairement à nous qui nous prenons un an dans les dents et tout ce qui va avec à chaque date anniversaire de notre naissance.
Et si, d’un seul coup d’un seul, comme dans l’invraisemblable saison 2 des aventures de Michel Vaillant, les héros de notre enfance revenaient, dotés d’un fils et d’un neveu de dix-huit ans, avec les mêmes syndromes de vieillissement que ces gamins ou que nous-mêmes, voudrait-on encore d’eux pour conduire des bolides sur les circuits de course automobile ? Oui, je sais, il n’est plus question de retraite pour quiconque depuis que le président Bérézina est au pouvoir.
Mais creusons l’idée quand même. A votre avis, que sont-ils devenus, une fois devenus grands, Mimosa, Soupalognon y Crouton, Fantômette, les gamins du Club des cinq ou du Clan des sept ?
On joue ? On joue ! Je lance quelques suggestions, vous complèterez avec vos propres références livresques, cinéphiliques ou Tintinophiles dans la zone de commentaires.
Boule et Bill : le petit garçon est devenu vétérinaire, le chien est enterré au cimetière d’Asnières. C’est ça aussi, le désavantage de vieillir, c’est qu’il faut un jour se départir un peu.
Sylvain et Sylvette : ont fait fortune en devenant designers pour une maison de bonnets de nuits
Soupalognon y Crouton : est devenu sportif de haut niveau. A remporté la médaille d’or d’apnée juvénile aux jeux olympiques de Barcelone en 38 avant Jésus-Christ
Abdallah (dans Tintin © M**lins*rt-les-Gommettes) : Agent des services secrets d’une contrée pétrolifère. Occasionnellement découpeur de journalistes en consulat.
Le Petit Nicolas : a fait partie du Big bazar de Michel Fugain, a cherché à se faire élire président de la République en 2012 puis est devenu producteur musical (Notre Dame de Paris, Kids United) sans sombrer dans la mégalomanie ni dans la colombophilie.
Le Club des cinq : leurs aventures à l’âge adulte sont désormais relatées par Bruno Vincent mais je n’achète plus que des livres sur le jeu d’échecs. Je télécharge aussi des e-books gratuits mais pas pour les lire, juste pour les posséder. C’est mon petit côté Onc’ Picsou. J’adore plonger et nager dans le bonheur de ma bibliothèque-piscine virtuelle !
Le petit garçon de la chanson de Claude François « Le Téléphone pleure » : sa maman s’est mariée sept fois et vient d’entrer à l’Epahd du Lundi au soleil à Lay-les-roses. Ce n’est pas pratique pour lui de passer la voir régulièrement vu qu’il est archéologue et qu’en ce moment il fait des fouilles à Alexandrie avec son épouse Alexandra. Heureusement il y a ses demi-frères et demi-soeurs un peu marteaux qui s'occupent ferme de son bonheur.
Charlie Brown des Peanuts : a fini par épouser la petite fille rousse. Il tient un magasin de cerfs-volants à Montélimar mais il paraît que la vie là-bas n’est pas toujours du nougat.
Riri, Fifi et Loulou ont été transformés en pâté de canard périgourdin, médaille d’or au concours général de Paris 1998.
Et, pour boucler, Mimosa, justement ? Il est devenu ingénieur agronome à l’INRA et travaille à l’Agrocampus de Rennes au sein de l’équipe Spinach+. Késaco, Spinach+ ? L’objectif de ces chercheurs et chercheuses est d’obtenir des épinards qui soient d’une teinte rose ou jaune citron afin que nos bambins à nous mangent d’avantage de ces légumes-là qui sont si bons pour le corpore sano de notre mens sana grâce au fer qu’ils ne contiennent pas.
Thats’s all folks !
En lui offrant ça j'étais bien conscient que je lui offrais une légumineuse, alors j'ai dit pour faire plus romantique « C'est une sensitive, ma biche ».
La fleuriste antillaise avait été nettement moins sensible pour une fleuriste, elle appelait ça une honteuse femelle, une herbe mamzelle mais je me suis dit que Germaine aimerait quand même ça car elle n'était pas jaune … Germaine a horreur du jaune.
Elle m'avait rencardé sur ce machin et j'avais noté des termes comme pétioles Doudou, pennes Doudou et folioles Doudou.
J'avais lu des trucs surprenants, comment ça refermait ses feuilles au moindre choc ; même que ça fermait ses feuilles la nuit tout comme Germaine à l'hôtel du cul tourné !
C'est une technique pour se défendre contre les prédateurs nocturnes ; ainsi, Germaine était nyctinastique et moi par voie de conséquence un prédateur nocturne, bref.
La fleuriste avait ponctué nyctinastique par un « I pa bon ».
J'évitai le sujet avec Germaine, me contentant de lui tendre le bouquet.
J'avais lu aussi que la sensitive pouvait infester les cultures – un peu comme Germaine – mais j'évitai aussi de le préciser tout comme son caractère toxique du à la présence de nombreux alcaloïdes.
De toute façon Germaine n'avait pas l'habitude de brouter les bouquets que je lui offrais … enfin, rarement.
« Quelque chose à te faire pardonner ? » a t-elle questionné en cherchant un vase.
J'ai réfléchi quelques secondes ; non, je n'avais rien à me faire pardonner ce jour-là.
Germaine était toujours méfiante à propos des cadeaux gratuits.
Pour l'entretien la fleuriste antillaise m'avait conseillé une douche deux fois par semaine … mais je me gardai bien de lui avouer que j'en prenais chaque matin.
C'était bien la première fois qu'une fleuriste me parlait d'hygiène corporelle à moins que cette plante ne soit vraiment malfaisante.
Germaine avait posé le vase sur le buffet : »Si c'était pas bleu, j'aurais juré que tu me ramenais du mimosa »
« Je connais tes goûts, ma biche » ai-je rétorqué en me gaussant.
« C'est pas de la peinture au moins ? » a t-elle insisté en reniflant les inflorescences bleutées.
« Tu le sauras vite » ai-je répondu « la fleuriste préconise deux douches par semaine »
« Tu sentais si mauvais que ça ? De quoi elle se mêle cette fleuriste ? » a rugi Germaine.
« Je suis bien d'accord avec toi » ai-je rétorqué « de quoi elle se mêle ? »
« ça sent bon » a conclu Germaine.
La fleuriste aurait dit « I bon » mais je n'ai rien ajouté.
Quand on sortait, le dimanche après-midi, mon père savait toujours nous trouver un petit coin de verdure, à la campagne. Au coin d’un champ, à l’orée d’une futaie, au bord d’une rivière, on étalait la couverture, celle de la banquette arrière, celle dont le tissu avait les motifs écossais mais dont le tartan savait si bien me piquer les cuisses et les jambes. Ne pouvant pas rester en place, entre autres explorations, j’allais butiner les fleurs alentour.
Comme tous les gosses, j’en cueillais de quoi remplir ma menotte, et je fonçais voir ma mère avec ce bouquet éphémère ; bien sûr, elle s’extasiait devant les quelques fleurs déjà fanées que je lui tendais en offrande sincère. Telle une émérite goûteuse de sensations, elle mettait le nez au milieu du petit bouquet, elle fermait les yeux comme pour en extraire les meilleures senteurs, et elle rendait son verdict de grande connaisseuse des fleurs et des parfums. Même si elle en rajoutait, même si son extase était feinte, même si sa pâmoison était théâtrale, j’étais fier d’une gloire incommensurable. Tout rempli d’un courage de petit chevalier courant à l’aventure, je repartais à la conquête du graal, des fleurs plus sauvages, plus lointaines, plus aptes à réjouir ma mère.
C’est elle qui m’a donné l’envie de respirer dans les bouquets ; d’aussi loin que remontent mes souvenances, mimétisme de petit singe, comme elle, je mettais mon nez dans les fleurs pour les respirer. M’man, avec son engouement, elle savait développer mes sens par l’apprentissage de tout ce qui m’entourait. De fait, je ne voyais plus les choses de façon pragmatique mais avec un sixième sens, constamment exacerbé par les cinq autres.
Ces quelques fleurs cueillies, on devait absolument les ramener à la maison ! Les mettre dans un verre d’eau parce qu’elles avaient soif ! Il fallait les placer en évidence, dans la maison, parce qu’elles étaient belles à regarder et, qu’en échange, elles nous rappelaient ce beau dimanche après-midi à la campagne !...
Au printemps, quand mon père revenait de ses tournées, il avait parfois un grand bouquet de lilas blanc dans les bras ; tel un vainqueur de quelque exploit sportif régional, il rentrait dans la cuisine avec son trophée, et c’était comme si toute la maison s’embrasait de ce parfum si capiteux. Sournoises, si elles existaient, les tensions et les contrariétés s’estompaient, tant l’embaumement du lilas occupait toutes nos respirations avides. Ce jour-là, à la maison, il faisait plus beau que les autres jours.
M’man s’empressait de trouver un vase pour abreuver toutes ces branches si fleuries de lourdes grappes odorantes. Cérémonieuse, elle allait le placer sur le manteau de la cheminée, à la salle à manger, pour que tout le monde en profite. Mes sœurs, mon frère, comme à la procession, nous allions tous inhaler le précieux parfum.
Au hasard de mes jeux, je passais « par le lilas » ; subrepticement, j’allais le respirer ; c’était un shoot, un moment d’intense volupté où tout mon être était conquis par ces étourdissantes fragrances. Debout sur une chaise, je tentais d’aller humer les petites fleurs à peine ouvertes, pour avoir la primeur de cet enivrement.
À croire que dans cette maison, on savait distiller les fleurs : le brin de muguet, la lavande séchée, le buis du crucifix, même les feuilles de laurier pendues dans le placard sentaient bon…
Selon la saison, quand j’allais rendre visite à mes vieux parents, je n’oubliais jamais de rapporter un petit bouquet de mimosa à la maison. Et m’man plantait son nez dans le bouquet ! Elle fermait les yeux pour mieux le respirer, comme si le chemin de ses perceptions était mieux éclairé par cette seule olfaction impérieuse ! Elle disait qu’il y avait le soleil caché à l’intérieur ! Elle s’approchait si près que je pensais toujours qu’elle voulait se réchauffer contre les fleurs !
Toute tremblante de je ne sais quel souvenir exhumé, empressée, elle cherchait quel vase serait le plus digne de recevoir ces magnifiques fleurs ! Dangereusement, elle escaladait le haut des placards pour trouver l’idéal ! Il n’y avait pas d’or à la maison mais il y avait du bonheur.
M’man, son visage au milieu des fleurs, c’est comme cela que je me rappelle le mieux d’elle. Avec mes sens, elle m’a appris à voir le monde à ma mesure, elle m’a appris à n’en prendre que le nécessaire, elle m’a appris à être heureux avec ce que j’ai. Quelqu’un qui se penche pour respirer une fleur n’est pas si mauvais, et m’man m’a appris à respirer les fleurs…
Chaque début d’année, entre deux frimas d’hiver, je vais la voir au cimetière ; je n’oublie jamais d’apporter un petit bouquet de mimosa. Posé sur la pierre froide, il est comme un petit rayon de soleil vivifiant, un pied de nez à la rigueur ténébreuse de l’endroit. M’man, avec toute sa pudeur d’éternité, je sais qu’elle attendra que je sois parti pour aller respirer ses fleurs préférées…
Du mimosa
Cours Saleya
Des pan bagnas
Des pizzas Margherita
Cannes la Bocca
On s'interpelle
On se hèle
Avec ta soeur Maria
De Sainte Agnès à Sospel
Jusqu'à la villa
Ephrussi de Saint Jean Cap Ferrat
Sur les hauteurs de Grasse
Mille effluves se massent
Rose Centifolia
Violette Victoria
Iris Pallida
Trop de bourrasques
De masques
Tout se détraque
L'on perd nos marques
Notre légèreté
Au profit de l'anxiété
Généralisée
(photos de l'auteur, février 2020)
Sous chaque pierre soulevée j’ai trouvé une branche de mimosas.
Loin de s’élancer vers le ciel elle attendait ce geste d’une telle gaité comme des soleils à retardement .
J’ai alors secoué ces branches qui se sont répandues comme une pluie d’or autour de moi
Le bourdonnement du monde ne peut entrer où le mimosa a poussé.
Ne faisons pas les malins tout doit encore nous étonner, la branche de mimosas ramassée la veille au soir servira au carnaval des enfants.
Nous lancerons ces boulles d’or sur le cortège . En dix secondes en suivant le carnaval des enfants j’ai fait une promenade de dix siècles de vie.
Pas un siècle m’a déplu je suffoque encore de ces rires, et de cette joie qui se répandaient dans les rues.
Je pourrai me promener la nuit une branche de mimosas à la main , et comme un râteau céleste je peigne les heures du cadran à ma guise.
C’est alors que le feu de mes vingt ans relance avec panache ce que je croyais à jamais perdu.
Même un garçon d’écurie remarquerait que je marche sur la pointe des fleurs, telle une brindille prise par le gel qu’un vent coquin réchauffe
j‘ai cassé les carreaux de ma chambre .je suis assise maintenant dans une corbeille d’ ‘air portée par le vent marin ma robe couleur mimosas se soulève à chaque bourrasque pour laisser entrevoir mes jambes .
Du bleu du ciel passe au travers de mes longues jambes et pour qui les regarde part un sourire fiévreux au bord des lèvres
.La branche de mimosas ressemble à ses secondes qui nous échappe à tous , c’est aussi notre antidote car cette branche sait nous enchainer à sa grâce craintive .
Là, sur l’esplanade le mime inlassablement mime les gestes des passants.
Je le regarde avec attention.
Il scrute mon regard, le mime, alors devin, y discerne
mon sentiment.
Et lors au lieu de m’imiter, il a pris la parole
Et là ,sur l’esplanade, devant la foule intriguée
le mime osa me dire : moi aussi je vous aime.
Le mimosa dans le jardin
Donne la couleur à l'hiver
En fleurs à chacun de tes anniversaires
Lui est toujours là et je me souviens
De ses floraisons odorantes
Te redonnant le sourire
Ça te faisait oublier le pire
Sous ses branches réconfortantes
Je n'aimerais pas oublier
Tous nos rires d'après-midi
Emmitouflées et bien à l'abri
Le regardant en sirotant notre café
Tu es partie depuis plus de dix ans
Mais il continue de s'étoffer
Donnant de l'or jaune étoilé
Et c'est pour toi chère maman
C'était ton soleil d'hiver
Tu aimais tant l'admirer
Et regarder les bébés mimosa pousser
Et lorsque je suis devant lui je me sens moins amer
Pascal ; Walrus ; Laura ; TOKYO ; Vegas sur sarthe ;
Lecrilibriste ; Kate ; joye ; brindilletartine ;
Joe Krapov ; bongopinot ;
En v'là d'la lemniscate
En v'là
Un peu des maths
Pourquoi pas
En v'là des huit
En v'là
Des grands huit
Qui s'enroulent
Et se déroulent
C'est la vie
C'est la danse
Oui je pense
La musique
C'est physique
En v'là d'la lemniscate
En v'là
Pourquoi pas
Michel Jonasz acrobate
Quarante ans après
L'avoir croisé
Aux Champs Elysées
Chevelure toute bouclée
Le v'là ici
Le v'là oui
En v'là du blues
Du blues du blues
En v'là
Des fourmis rouges
En v'là
On est tous des joueurs de blues
Groove
Baby groove
Ne m'en veuillez pas trop pour ce détournement de sujet
Au demeurant fort respectable
Mais complètement intordable
D'autant plus qu'il a fallu le hasard et ce février
(en allant faire mes courses à l'hypermarché
deux billets j'ai acheté)
Pour que je passe deux heures inoubliables...
"non arrête vraiment c'est pas possible incroyable.. Tu veux dire que la lemniscate. Ce semblant de courbe qui n'en est pas vraiment une. Qui pense. Que parce qu'elle penche par ci par là.. À pris l'impensable décision de relier le fini intérieur au fini extérieur.. Ça veut rien dire.. Elle veut aussi.. Favoriser la circulation de l'énergie vitale.. Non mais je rêve.. Et pourquoi pas.. Inventer l'électricité à tous les étages.. Aucun intérêt.. Comment ça c'est déjà fait.. Bon passons..