Défi #614
Cette semaine, j'avais prévu de vous proposer
Abstème
Mais l'Adrienne me l'a chouravé !
Alors, j'ai pensé à Abscons,
mais ça fait un peu con...
Alors ce sera
Absolu
Non, non, ne me remerciez pas !
Cette semaine, j'avais prévu de vous proposer
Abstème
Mais l'Adrienne me l'a chouravé !
Alors, j'ai pensé à Abscons,
mais ça fait un peu con...
Alors ce sera
Absolu
Non, non, ne me remerciez pas !
Une petite video ?
Lecrilibriste ; Laura ; Vegas sur sarthe ; Kate ;
Walrus ; TOKYO ; joye ; Nana fafo ; bongopinot ;
O combien de sculptures devant les mairies, les églises et les écoles
Mériteraient qu'on s'attarde pour les admirer alors qu'on passe
Dans la rue, le boulevard, devant le collège , le lycée ou le cimetière
Sans qu'on leur jette un regard: ces œuvres se regardent
Et ceux qui ont crée cette personne ou cette scène en trois dimensions méritent
Qu'on se souvienne d'eux: je m'arrête souvent ainsi en pleine ville
Et l'on me dévisage comme si j'étais une illuminée; j'en suis une, avide
De rencontres avec l'art, quel qu'il soit et où qu'il se trouve.
Il était au pied de la borne, assis dans dans un joli carton à chaussures recouvert de tissus à fleurs, comme en en voit sur Pinterest parfois. Et Tom Frantzen passait par là ! Toujours à l'affut d'une idée originale et insolite pour ses œuvres, il trouva le sujet si charmant qu'il s'arrêta pour le croquer sur le petit bloc qui ne le quittait pas.
Le chiot assis sur son derrière, la tête penchée, l'oeil vif, le regardait en frétillant, conscient que c'était maintenant que se jouait son destin. Tout gris avec une tache blanche sur le museau,et une sur la pointe de l'oreille gauche, il ressemblait un peu à Bongo, le chien des 101 dalmatiens.
C'est un bâtard se dit Tom mais qu'est-ce-qu'il est craquant , ce Zinneke!
Il s'approcha pour le caresser et lut le mot accroché à son collier : « Je ne peux pas le garder, il sera à celui qu'il aimera et qui l'aimera ».
Intrigué, Il regarda de tous côtés, à gauche, à droite, rien. Il leva la tête et apeçut une petite fille derrière le rideau de la fenêtre du deuxième étage. Elle avait des tresses blondes et ne quittait pas la scène des yeux.
Tom prit le petit chien dans ses bras. Il se mit à lui lécher la figure, il lui dit « Alors ZineZine, tu veux venir avec moi ? Le petit chien lui mit les pattes sur les épaules et le lècha de plus belle ! C'était fait , tous les deux étaient conquis et il sembla à Tom que le nom Zine qu'il lui avait donné lui plaisait aussi. C'était bref et ça sonnait bien !
Alors, Tom, le petit chien dans les bras, ramassa le carton et leva la tête pour voir la petite fille qui lui faisait un geste de la main et lui souriait. Il lui rendit son salut et son sourire, tandis que Zine sautait par terre et levait la patte contre la borne pour honorer son territoire.
Et depuis, chaque matin, Zin s'agitait à la même heure pour que son maître le sorte. Il se dirigeait directement dans la rue de sa nouvelle naissance, s'arrêtait à la borne, levait la patte, l'honorait largement, et lançait quelques jappements joyeux vers la petite fille du deuxième étage qui l'attendait, elle aussi, derrière sa fenêtre.
Un jour, Tom s'enhardit à monter avec le chien jusqu'au deuxième étage et ce fut le début d'une belle mais courte amitié car l'enfant était malade.
Zin avait la constitution solide d'un vrai bâtard, il vécut très vieux, la petite fille disparut, mais il continua chaque jour son manège en levant la patte sur sa chère borne et en lançant un joyeux jappement vers la fenêtre.
Quand il partit au paradis des chiens, Tom immortalisa cette rencontre insolite et le rite de son chien en réalisant la magnifique sculpture de bronze : le Zinneke Pis
Et comme il était devenu célèbre, il demanda qu'on l'installe sur le trottoir, juste sous la fenêtre de la petite fille du deuxième étage, à l'endroit où il avait trouvé Zin.
C'est connu comme le houblon : l'effet de la bière – qu'elle soit belge ou autre – sur la vessie a des conséquences désastreuses.
Jean-Philippe Smet l'a si justement chanté à travers son tube « je vais et je viens entre tes reins … et je me retiens, etc»
C'est pourquoi on ne s'étonnera pas de rencontrer à Bruxelles au coin des rues de l'Etuve et du Chêne un Manneken Pis intarissable, une sorte de fontaine de Trévise mais en plus membrée, une sorte de Bareuzai bourguignon qui pissait autrefois du vin rouge lors des fêtes de la vigne Place François Rude à Dijon.
Le droit fondamental d'égalité des genres a fait que la femme n'est pas en reste côté bibine aussi trouve t-on une Jeanneke Pis dans l'impasse de la Fidélité de la même Bruxelles, une sorte de fontaine de Trévise mais en moins membrée que le Manneken Pis.
Ce qui est plus étonnant – peut-être au nom de l'égalité des bâtards – c'est de découvrir qu'à Bruxelles les chiens aussi boivent de la bière !
Aussi trouve t-on un Zinneke Pis à l'angle de la rue des Chartreux et de la rue du Vieux-Marché-Aux-Grains, un corniaud qui lève la patte sur une borne quand d'autres coulent un bronze dans le caniveau … c'est ce que j'appelle dépasser les bornes !
Ainsi donc les trois genres se trouvent réunis, unis dans le même besoin, la même envie pressante de se soulager sous le regard complaisant des bruxellois.
Ainsi sur cette dernière lettre de l'alphabet, Walrus auras su nous entraîner sur ses terres … c'est très malin.
À Sir Walrus l'honneur, à tout seigneur tout honneur, de démarrer la partie de Scrabble l'opposant à Lady Madonna.
Le premier mot est ZINNEKE, et oui, vous l'aviez deviné, la scène se passe en Belgique et ici le jeu de Scrabble est canadien, francophonie oblige !
Donc ZINNEKE, magnifiquement posé au centre du plateau de jeu, Sir W. s'écrie "Scrabble !", comme il se doit et marque 102 points pour ce beau début.
Lady Madonna utilise habilement la belle lettre Z (oui, c'est la vedette !) pour placer ZWANZERA (mot compte triple), du verbe ZWANZER qu'elle connaît depuis ses nombreux séjours en Belgique. Elle s'écrie "Scrabble !" (avec un fort bel accent) et marque 125 points.
Sir W. place évidemment MANNEKE et marque 38 points.
Lady M. continue avec SPITANT et recrie "Scrabble !", (tout à sa joie !) et marque 158 points.
Ainsi permet-elle fort aimablement à Sir W. de placer ATHENEES, de hurler "Scrabble !" et de marquer 110 points.
Pour la troisième fois, Lady M. s'exclame "Scrabble !" en plaçant le délicieux (paraît-il) COUGNOUS et de marquer 72 points.
Tranquillement, Sir W. place le mot BAXTER et se voit gratifié de 19 points.
Fine stratège, Lady M. place TOQUERAS (du verbe TOQUER), chante "Scrabble !" sur un air de sa composition et marque 82 points, ce qui n'est pas rien !
Tout simplement mais joliment, Sir W. place CROLE (qui peut n'avoir qu'un L) et récolte 7 petits points.
Lady Madonna ne lambine pas pour placer le mot LAMBIC et gagner 30 points.
Sir W., en bon organisateur, capitalise avec le mot FARDE 14 points.
Lady M., "she's like a rainbow", fait tomber la DRACHE, ce qui lui rapporte 16 points.
Sir W., prenant un raccourci, n'hésite pas à nous instruire avec DIAS, (pluriel de DIA),ce qui lui vaut 10 points.
Lady M., puisque c'est à son tour, dépose FILE et se contente de 14 points.
Sir W., impayablement y va du mot PEYE qui ne paye que 9 points, mais quel mot fréquent !
Arrive bientôt la fin de partie qui se terminera sur des mots plus ordinaires : JOVIAL, etc. et l'heure des comptes sonnera pour une victoire de Lady M. mais avec un score formidable pour chaque joueur de blues Scrabble !
Ah, j'en ai vu des parties de Scrabble endiablées (ici, là, ou bien là) mais d'un tel niveau, jamais !
Merci ZINNEKE ! Et merci aux bons joueurs !
photos de l'auteur, mai 2020
Je me suis donné un mal de chien
C’est le pire jour de ma vie. Je suis rentrée et ma mère venait de mettre sa tête dans le four à gaz à cause de son ami ,ce singe dégénéré ,ce ZINNEKE.
Je suis là à la sortir du four , je hurle j’agite mes bras , je vois ces yeux rougis comme des escarres qui me scrutent comme des baguettes de sourcier .
C’est comme quand une guerre éclate , toutes les règles de conduites sociales éclatent et semblent temporairement suspendues.
Le bon temps ne fait que commencer pour toi ma fille me dit elle prend garde à tous ces ZINNEKE.
Puis elle s’endort un sourire aux lèvres qui ressemble à une déchirure de combinaison de plongée.
Je me laisse glissée sur le fauteuil et affalée je pense à l’amour et à sa puissance destructrice .
Seigneur Dieu qui est ce sale type ?
Ce soir mon ventre réclame des protéines animales , cette histoire m’a paradoxalement ouvert l’appétit A quoi pensait elle quand elle m’a dit que le bon temps ne faisait que commencer pour moi ?.
Au moins il fait beau dehors . c’est déjà ça me dis je en mangeant mes asperges .on est pas en 1929 des milliardaires ne se jettent pas par les fenêtres.
Les jambes encore flageolantes je suis allée marcher dans la rue en ayant pris soin de bloquer le four à gaz au cas où.
Je pense que je ne ferai pas de bébé dans ce monde je vais plutôt faire du fric beaucoup de fric.je cherche ce primate récidiviste pour lui faire la peau .
Si je passe des vacances pourries à cause de ce zinneke il a intérêt à bien me vendre sa religion car je ne veux que le buter .
Une tapette à lunette s’approche de moi , cent pour cent dans le coup sous son béret pourpre .C’est lui me dis je je le reconnais .Son taux de cholestérol doit
avoir atteint un niveau préoccupant .Avec les facultés precognitives qui sont les miennes je cherche à me contrôler , moi l’éponge émotionnelle je le regarde il se croit déjà mon ami ce toquet pachydermique .Je ronge mon frein quel toupet il a de me draguer .La brigade des mœurs pourrait me recruter je flaire un zinneké à une distance incroyable .
A tout instant cet homme pouvait me coller sa bouche sur la mienne . Son cerveau doit ruminer comme une vache .Puis je lui dis/ c’est ma mère qui m’envoie celle qui avait la tête dans le four à gaz il y a de cela une heure .
Vous devriez avoir droit à la guillotine Je l’écoute à se confondre en excuses. Dans le décor d’inquiétude qui domine le théâtre de ma pensée j’imagine que bouleversé il va lui déclarer son amour .j’attends/ c’est une réalité de la vie ma petite toutes les histoires d’amour finissent mal .Vous laissez derrière vous un champ de bataille couvert de cadavres .
Puis soudain je crie je veux que tu te mettes à genoux devant elle et que tu lui demandes pardon espèce de zinneke.
Monsieur le président de la République samedienne,
Eh ho, Ewaré, oui, j’arrive comme un chien dans un jeu de quilles, mais je viens de savoir que le mot que vous proposez cette semaine aura ses origines dans le canicide, et cela me rend malade comme moi-même de tomber sur un tel os.
Mais qui sont-ils, ces Ouah-lons qui trouvent bon d’utiliser un mot si haineux, si anti, sinon autri chien ? Savoir que ces pauvres clebs étaient noyés, ça me fout la rage ! Jamais vu ça à loup-tre-mer, je vous le jure ! Chasser les rats est un métier de chien. Vous avez tchiyî dins mes botes et cela ne mes pattes pas, monsieur. J’ai un mal de chien à le comprendre.
Pire, je n’arrive même pas à utiliser cette abomination, c’est toutou. Comme quoi, j’ai mis « Le z-word » pour le titre, parce que l’autre mot est trop horrifiant.
Heureusement pour vous que le véto m’a châtré, sinon, je vous garderais bien un chiot de ma chienne ! Comme ça, je vous dirai « Non ! Mauvais ! Coucouche panier, vous ! »
Je, soussigné,
Shockalee Lawson
Chien bâtard de maman border collie et de papa berger australien de la montagne, autant que je puisse savoir
P.-S. : joye n'a pas pu participer cette semaine, le stupide chat noir qui vivait dans la maison est mort, et cela l'a fait pleurer, voilà pourquoi je dis « stupide ». Normalement, j'ai des idées larges en ce qui concerne les félins...surtout parce qu'eux, ils ne noient pas mes com-pup-triotes dans les fleuves
Comme vous l'aurez compris si vous avez eu la curiosité de suivre le lien introduisant le mot du jour, ce mot qui désignait à l'origine de pauvres clébards bâtards destinés à être noyés dans la Senne, a fini, cette triste destination ayant été abandonnée, par ne plus désigner que ces sympathiques animaux sans race précise.
On organise d'ailleurs chaque année un concours du plus beau zinneke de la capitale.
Les Bruxellois, ont même fini par l'adopter pour se désigner eux-mêmes. Normal : dans un patelin où plus de 180 nationalités sont représentées, un léger brassage génétique doit bien être attendu.
Si bien qu'aujourd'hui, en plus du concours cité plus haut à destination des toutous, il s'organise aussi un grand défilé biennal intitulé la "Zinneke Parade" une étonnante manifestation artistico-politico-meltingpoto-culturelle.
Ça nous change un peu d'une autre de nos appellations "Kiekefretters" (mangeurs de poulet), résultant d'une étonnante tradition guerrière !
Ça nous change surtout de cette réputation de mangeurs de frites qui nous colle aux basques particulièrement chez nos amis français qui en mangent autant que nous si pas plus...
"Zinneke peace & pisse"
sera le thème de cette semaine pour le défi du samedi n° 613
Nom d'un chien Diabolo !
T'as encore pas respecté la consigne...
Arrête de te pavaner à la "cabot-pride"
de pisser sur toutes le B.... en forme de jeu de quille
la bien nommée "potelet", une circonlocution convenue,
sortie du langage châtié de nos élites contenues.
Tu crois qu'avec tes manières de vulgaire petit cabot,
tu pourras attraper "La Rousse" ?
Que nenni ! Elle te toisera,
tu n'obtiendras jamais ses faveurs, avec son coeur de Pierre,
Elle préfère les Québécois et leur accent tordu.
Mais chez le Pti Robert du coin,
tu pourras retrouver une jolie bruxelloise aux formes généreuses
qui espère un corniaud dans ton genre, gentil, léger, rigolo
Vous vous retrouverez sur la Senne pour arroser votre flamme,
errant jusqu'à pas d'heure.
Vous vous enverrez en l'air pour mélanger vos airs dans cette ville de Brusseleirs
et pondrez des petits kiekefretters en toute zinnekitude, selon Michel de Muelenaere.
Et là, vous deviendrez des Zinnekequois
Zinneké quoi ? dirait Labajon !
inspiré de l'article d'un soir begle:
https://plus.lesoir.be/115574/article/2017-09-22/zinneke-nom-dun-chien
Encore une petite vidéo...
C’était l’année des Z pour les chiens
Depuis l’enfance elle rêvait d’avoir un animal
Il fallait qu’elle arrive à en avoir un
Pour lui remonter enfin le moral
Elle s’est donc décidée d’aller le chercher
Là où certain abandonne les animaux
Et quand elle l’a vu elle l’a de suite adopté
Ensemble ils allaient former un joli duo
Elle décida de le surnommer Zinneke
C’était un superbe petit corniaud
Avec une robe sable magnifique
Pour commencer sa nouvelle vie avec brio
Et cela fait maintenant dix ans
Qu’ils sont devenus inséparables
Et au soleil ou dans le vent
Elle n’a plus le moral bancal
Son ami le chien lui a permis de remonter la pente
De reprendre gout et sens à la vie
Et d’avoir enfin des jours qui chantent
Avec ces doux yeux qui sourient
Cette boule de poil et de tendresse
Lui offre un lien si fort et charmant
Qui met son cœur en liesse
Et qui ravit les petits et les grands
Si Soeur Emmanuelle s'adressait aux jeunes avec son yallah?
Je ne suis pas sûre que mes élèves de lycée professionnel
Connaissent Soeur Emmanuelle et qu'ils pensent à Calogero
En disant Yallah, qui répété comme un "P....n, c.n!"
Devient vive saoulant; je lui préfère le "Inch Allah!"
Que j'entendais quand je vivais à Casablanca!
Je suis immergé dans la lecture de 'Une vie avec les pauvres' de Sœur Emmanuelle quand Germaine déboule dans le salon, trempée jusqu'aux genoux : » Y'a la machine à laver qui fuit ! »
Je redescends doucement sur Terre : « Yallah quoi ? »
» Y'a la machine à laver qui fuit ! »
Encore sous l'emprise de la célèbre chiffonnière et tout imprégné d'humanité et de générosité, je réponds : »Allons-y … en avant »
Etonnée de tant de diligence Germaine me suit comme on suivrait le Sauveur jusqu 'à la buanderie transformée en pédiluve.
« Y'a la bassine dans le placard à balais » aboie t-elle.
Je me surprends à répondre : »En avant … allons-y»
Je cherche une wassingue, ce qui reste d'un mémorable Défi du Samedi.
Pour une fois Germaine a deviné ma pensée : « Y'a la serpillière dans l'autre placard»
Va pour une serpillière, j'acquiesce : »Allons-y … en avant »
Germaine m'observe d'un œil circonspect.
À genoux j'adresse une prière à saint Eloi patron des plombiers et une à la mère Denis, ça ne mange pas de pain ...
Puis je plonge courageusement derrière la machine, heureusement j'ai encore pied.
« Y'a la clef anglaise à côté du lavabo, si ça peut t'aider» me précise Germaine.
« Ça peut m'aider, allons-y … en avant » dis-je en saisissant cette clé qui n'a rien d'anglaise sinon qu'elle serre à gauche et pas à droite.
Les mains sur les hanches, Germaine m'évalue : »C'est quoi tes Allons-y … en avant ? A quoi tu joues ?»
Et soudain c'est la révélation ! Je découvre que la crosse de vidange est sortie de son logement, aussi suis-je fier de pontifier : »Y'a la crosse qui s'est barrée ! »
Germaine semble ahurie : »Y'a une crosse d'évêque dans une machine à laver ? »
Fier de mon érudition, je confirme : »Oui … Y'a !! »
Perspicace, Germaine conclut : »Y'a qu'à la r'mettre »
C'est ce que je vais faire … Allons-y … Yallah !
De là-haut la petite sœur des pauvres doit être fière de moi.
Germaine me regarde, déconfite : »Y'a la quoi ? »
Le matin, on nous avait embarqués dans nos GMC, ces camions américains dont on prétendait qu'il était interdit de les laver parce que c'était la boue qui les tenait ensemble (on racontait même que certains avaient fait le débarquement; il est vrai que nous portions sur le bras gauche l'insigne de la brigade Piron).
Nous avons quitté Spich pour nous rendre à Ossendorf, de l'autre côté de Cologne, pour participer à un défilé ou une parade ou une prise d'armes, bref, un machin où il nous fallait marcher au pas en groupe bien structuré etc...
Le RSM (Regiment Sergent Major) que nous appelions l'adjupette (bien qu'il ne portât pas de kilt) nous avait bien fait la leçon sur comment régler nos pas sur la musique : "Boum, c'est gauche !"
Par "Boum !" il entendait le temps fort de la marche jouée par la musique militaire, en l'occurrence "Le régiment de Sambre et Meuse". Ça nous faisait une belle jambe, surtout à Sterpin, un grand dégingandé qui avait bien du mal à distinguer son pied droit de son pied gauche.
Sambre et Meuse, c'était un des départements de nos régions au temps où nous étions Français, approximativement celui de l'actuelle Province de Namur.
Nous avons donc défilé au son de cette marche, célèbre s'il en est. Par bonheur, contrairement à vous, nous avons échappé aux paroles.
Tout ça démarrait sur un vigoureux "En avant, marche !" lancé par l'adjuchose en synchronisation avec la musique (synchro pour lui, nous, ça nous a pris un certain temps pour trouver le bon "Boum !").
À l'époque nous n'avions encore dans nos rangs en dehors des Belges de souche que des descendants d'Italiens, d'Espagnols, de Turcs et de Polonais.
Aujourd'hui, vu le pourcentage des gens d'origine maghrébine dans la population, il crierait peut-être "Yallah, marche !", mais on ne peut pas savoir, y a plus de service militaire...
Petit poisson au crochet.
On peut l'appeler Espadon au crochet, Marlin au crochet et Xiphias au crochet.
Mais... cette semaine pour le n° 612 du Samedi Défi,
on parle de Yallah avec soeur Emmanuelle
Oui, oui... allons-y
Je vous ai conconcté une petite vidéo (j'y prends goût !)
Y'a la petite Madeleine
Dont la mer
A emporté le père
Emmanuel
Qui restera avec sa peine
Y' a celle
Qui se nommera
Qui se souviendra
Y'a l'appel
Du ciel
Qui s'est orientée
Vers les plus déshérités
D'entre nous
C'était pas : Ah ça ira, ça ira, ça ira !
qu'elle lançait l'Emmanuelle
pour entraîner ses troupes
pour aller trier les chiffons
dans les décharges du Caire
S'acharnant à combattre la misère
dans les bidonvilles du Caire
Non, c'était toujours Yallah !
Qu'elle lançait à tout le groupe
C'était comme le tourbillon
d'un dynamisme plein d'entrain
qu'elle partageait, qu'elle inculquait
que tout le monde connaissait
et qui galvanisait les troupes
Il disait ce cri : On y va ! Yallah !
Va jusqu'au bout de toi-même
ne t'arrête pas, crois en toi
ne te décourage pas
ton acharnement triomphera
Car telle était sa quête
se battre contre les drames de la misère
de la violence et de la guerre
Avec elle, avec son franc-parler
à l'aise avec les grands de ce monde
on respirait un bol de solidarité
Fallait apprendre à connaître les autres
les respecter, se battre pour l'égalité
pour la liberté et la fraternité
ces trois mots qui n'étaient pas pour elle
que des mots, mais des actes à accomplir.