L'inspiration leur a SOURY
Schwarzy de Châteauroux (Vegas sur sarthe)
Ma fontaine de jouvence par bongopinot
Dans mes veines coule une source
Me laissant des moments d’insouciance,
Un œil plein de malice
Un jardin au goût d’enfance
Une vie aigre-douce
Un esprit en vacances
Un univers de nuances
Le tout plein d’espérances
Ça me donne la puissance
Une part d’intelligence
Sans peur des sentences
Et sans volte-face
Et je chante et je danse
Ma douce romance
Et vous fais ma révérence
Et tout recommence
Dans mes veines coule une source
Comme une eau salvatrice
Qui de jour en jour me renforce
Égale à une fontaine de jouvence
Fontaine, je ne boirai pas de ton OH ! (par joye)
Les crèmes anti-rides !
(me gavent, torrides)
Piqure de Botox !
(non ! pas orthodoxe)
L’acide hyaluronique !
(me file la panique)
Facettes en céramique !
(me rendent boulimique)
Machine à laser !
(c’est pour les losers)
Blanchiment des dents !
(me semble trépidant)
Microgreffes de cheveux !
(j’trouve ça morveux)
Un grand mésolift !
(ça me laisse pétroglyphe)
Fontaine de jouvence !
(sans façon, j’y renonce)
Le poète (petitmoulin)
Il délogeait des ronciers
La parole rugueuse
Délivrait chaque mot
De ses haillons
Il lavait aux fontaines
Leur usure journalière
Au dernier sursaut de la nuit
Un à un, les accordait
Au consentement de l'aube.
Participation de Venise
On m’avait dit, va au bassin des trois cascades, jette tes vêtements sur une pierre et fend les eaux ombreuses, et limpides du bassin.
Tu ressortiras dans une blancheur de lune atteignant ainsi la luminescence de la jeunesse.
Je glissais dans les eaux miraculeuses quand je fus soudain interpellée par une carpe.
Là je t’arrête immédiatement les carpes sont muettes je sais c’est idiot dis je dans un rire un peu fou .mais je n’ai pu m’empêcher de la faire parler.
Chaque saison porte en elle son rire c’est là que réside ta jeunesse
Tu atteindras ainsi uns seuil de délivrance qui tournera le dos à tous les produits cosmétiques .j’appelai cela l’harmonieux vertige qui va du sourire au rire et au fou rire .
Je sortais du bassin inondée d’une joie nouvelle empreinte de douceur et de complicité
Quand soudain je fis face à un ours polaire un de ces ours qui se fond dans le paysage
C’est exact ,ce moment procédait plus de la magie qu’autre chose je sais cet animal porte des forces plus grandes que lui
Et son regard me conduisit à l’épicentre des mystères polaires.
Oui je sais les ours polaires n’ont pas l’habitude de s’étendre en discours mais là aussi croyez moi sur parole .
L’ours polaire me dit garde toute ta vie le CAP au nord et pour cela ne perd pas la boussole
Le’ grand âge te guette et pour cela des choses secrètes doivent être cultivées sous la neige
De tes saisons. . Dévoile tes voiles dans ton imaginaire que tu gardera s intactes . là réside ta jeunesse.
Nous sommes de vieux arpenteurs géomètres qui avons en nos cœurs la légende des siècles
Et en navigateur attentif .tu t’accrochera s à l’aiguille aimantée de ta boussole maudissant ta jeune arthrose !!!.
Vive l'eau (JAK)
Vive l’eau
Est-ce l’avantage, ou l’inconvénient de l’âge qui fait que souvent d’une image semble sourdre, à la manière d’un flot, un souvenir noyé dans le puits de notre enfance. Un écrivain, dont je tairais le nom J, nous en a retracé si bien le jaillissement soudain.
En découvrant cette belle pierre « porteuse » d’eau, une comptine, que me gazouillait ma grand-mère, a refait surface.
Je pense que comme bien des enfants je n’aimais pas me mouiller.
J’ai vu le phénomène se reproduire avec des préados qui laissaient couler la douche, mine de rien, et s’occupaient à d’autres choses dans la salle d’eau … (honnis soi qui mal y pense)
Voici cette chansonnette
Un petit enfant bien sage
Doit se laver tous les jours
Les mains, le cou, le visage
Pour se faire aimer de tous
Vive l’eau, vive l'eau
Qui rend propre, qui rend propre
Vive l'eau , vive l'eau
Qui rend propre et qui rend beau !
Un peu de naïveté et de fraicheur en ce début de semaine, cela coule de source pour nous laver de toutes les noirceurs, qui nous tsunami-sent
Lundi 22 9 2014 JAK pour Défi #317
La fontaine de Jouvence (KatyL)
La fontaine de Jouvence
La fontaine est au milieu de la place, juste avant la porte en arcade du cœur du vieux village, c’est d’ailleurs la première chose que j’ai vu en arrivant ici. Autour quelques commerces, des bancs vermoulus, des arbres qui ombrent les pavés un peu disjoints et l’entourent aimablement, elle a l’air innocente au premier abord.
Mais voilà !
Un jour de chaleur j’avais beaucoup marché et je m’étais arrêtée sur l’un des bancs. N’y tenant plus j’ai plongé ma main dans cette eau cristalline pour étancher ma soif ! Une vieille dame qui m’observait de près me dit :
-« Si tu bois de cette eau ma jolie et que tu fais un vœu en regardant le ciel, là juste entre les deux arbres centenaires, ce que tu vas demander t’arrivera »
-« Voyons ! Madame je ne crois pas à ces sornettes, mais j’ai soif et je vais en boire »
Je plongeai ma main, l’eau paraissait si belle, si limpide, si fraiche, que je ne pus y résister, seulement au moment de la porter à mes lèvres, je regardai machinalement entre les deux arbres vers le ciel, et je dis en riant :
Allez ! Je vais demander à rester jeune et joyeuse, cela ne m’engagera pas beaucoup puisque je le suis, jolie de surcroît ! Je me retournai en riant pour dire à la vieille dame que j’avais fait ce vœu mais elle avait totalement disparu, volatilisée !!
Bon je ne m’en formalisai pas plus que cela, je rentrai chez moi joyeuse comme à l’accoutumée.
Les années sont passées sur moi comme des feuilles légères, avec parfois des douleurs, des deuils, des soucis, mais je reprenais toujours le dessus.
J’avais maintenant un âge avancé mais j’étais toujours alerte, courante, sautillante, riante à souhait, à peine quelques cheveux blancs dans mes cheveux blonds, j’allais souvent à la fontaine et j’avais oublié cette histoire et cette vieille dame, cependant je prenais toujours une main d’eau froide pour étancher cette soif qui ne me quittait pas , j’étais penchée sur l’eau pour en reprendre lorsque dans le miroir je revis le bonne vieille de mes 25 ans qui me souriait, je me retournai mais personne !!! Je regardai à nouveau dans l’eau et elle était là qui m’attendait ;
Dans un murmure à peine audible de moi seule, elle me murmura :
-«Alors ne t’avais-je pas dit que ton vœu se réaliserait, tu es toujours jolie, pas ridée du tout, alerte et vive, joyeuse comme un pinson ! »
Mais c’est vrai me dis-je, mes amies me le répètent sans cesse.
-« Qu’as-tu mangé ou bu Marjolaine pour être toujours aussi vive, si gaie si jeune ? Ce n’est pas juste regarde nous avec nos douleurs et nos crispations, toi tu traverses le temps sans te faner ! »
Je haussais les épaules, je ne prêtais aucun crédit à cela mettant ces phrases de mes amies sur le compte de la mansuétude à mon égard, du coup je réalisais que cette eau avait un pouvoir que j’en buvais depuis des années toutes les semaines, en plongeant mon regard dedans à nouveau je vis la vieille qui me fit un clin d’œil malicieux, son regard me disait, ça y est ! Elle a enfin compris ! Puis dans un dernier clapotis elle murmura : « c’est moi la source de jouvence je suis l’âme de cette eau, tu vivras longtemps mais tu dois passer ton pouvoir secret à une autre femme»
Je rentrai chez moi, je réfléchis à qui allais-je passer cette miraculeuse source de jouvence ?? Lorsque l’aînée de mes petites-filles, Gwendeline entra avec un magnifique bouquet de roses
-« Pour toi ma petite mamie, pourvu que je te ressemble plus tard ! »
-« Tu sais ma chérie dans le haut du village il y a la fontaine et ……………… »
Participation de Célestine
Fin de journée
Ce soir, j’ai traversé la cour. Le soleil de fin septembre éclairait d’une lumière poudrée les cheveux en broussaille des derniers élèves de la journée. Ceux que l’on vient chercher tard et qui ont toujours peur qu’on les oublie. Leurs petites culottes courtes flottaient sur leurs genoux cagneux, et leurs incisives avançaient en ordre un peu dispersé…
J’ai regardé ces petits poulbots courir après leur balle en mousse un peu élimée. Ils portaient au front toute l’innocence et l’espoir du monde.
J’ai pensé à ces sublimes photos de bébés en trois dimensions, dans la douce transparence du ventre de leur mère. J’ai pensé aux perce-neige, aux lionceaux qui jouent maladroits avec leurs frères, aux bourgeons des saules aux lueurs des aurores printanières.
Un immense soupir de bonheur m’a secouée comme un frisson. J’ai fermé les yeux. Maman s’est approchée de moi avec un gros morceau de clafoutis aux cerises. Elle a arrangé mes tresses en les nouant de rubans turquoise et mauves. J’ai sauté à la corde. Une corde qui avait la soie du temps qui passe sans abîmer les choses. Un lien puissant qui me tient vivante et joyeuse.
J’ai rouvert les yeux. J’ai franchi le portail de l’école en faisant un petit signe aux élèves. « Au revoir, maîtresse ! » ils m’ont crié en agitant leurs mains noires de poussière.
De loin, l’école brillait, comme une orange au soleil couchant. J’ai pensé que ce métier était vraiment ma fontaine de jouvence. J’ai souri.
les promeneurs (Fairywen)
Les promeneurs.
Ils marchent dans les allées du parc, main dans la main. Ils ne vont pas bien vite, mais leurs pas s’accordent comme seuls peuvent s’accorder des pas qui se connaissent depuis longtemps. Sans se concerter, ils s’assoient sur le banc situé en face de la rivière où s’ébattent cygnes et canards. Elle sourit en voyant les canetons nager comiquement derrière leur mère, et il sourit à son tour. Malgré les années écoulées, elle s’émerveille toujours comme une enfant des petites choses de la vie, et lui éprouve toujours autant de bonheur à la voir rire.
Ils se remettent en route au bout de quelques instants et reprennent leur promenade quotidienne, toujours main dans la main. Ils n’ont pas besoin de parler pour se comprendre, ils s’aiment depuis si longtemps, maintenant. Il la trouve aussi belle que lorsqu’il l’a rencontrée, près d’un demi-siècle plus tôt, elle voit toujours le fringuant jeune homme venu lui faire la cour tant de décennies auparavant. Ils ne voient ni les rides, ni les corps qui se voûtent, se fatiguent plus vite et s’usent lentement.
Car dans la fontaine de jouvence de leurs yeux dansent toujours un garçon et une fille de vingt ans, éternels amoureux qui tourbillonnent sur la musique de l’amour…
D’une fontaine (EnlumériA)
« An de grâce 1558. Quelque part en Nouvelle Espagne. Je m’appelle Miguel Aixeres Calderon. J’écris ces lignes sur ce cahier de voyage sans avoir la certitude que quelqu’un les lise un jour. Je ne sais même pas si ce flacon descendra le fleuve jusqu’à l’océan. Il y a de cela bien des années, j’ai traversé le grand océan par delà lequel règne les grands monstres du bord du monde. J’ai suivi Diego de Alvaro dans ses folles expéditions, puis las d’obéir aux ordres déments d’un fou détourné de Dieu, nous nous sommes mutinés, mes compagnons et moi. Accompagné d’Alejandro de Valladolid, mon presque frère et de Jacek, un salopard de mercenaire polonais, j’ai fuit vers les grandes forêts de l’Ouest à la recherche des grandes cités d’or. Notre guide, dans un baragouin mêlant l’espagnol, l’allemand et sa langue de sauvage, nous expliqua que l’or n’était rien. Qu’il existait une plus grande richesse encore. Une fontaine de vie, là-bas, au cœur de l’océan vert peuplé de bêtes immondes et féroces où même les païens les plus bornés n’osaient s’aventurer.
Sur notre route, nous avons rencontré un ermite, un vieux moine-soldat débarqué trente ans auparavant avec les troupes de Pizarro. La folie mystique avait eu raison du vieil homme, mais dans son délire, il bredouillait l’histoire de la quête d’Alexandre le Grand ou les exploits d’Al Khidr le Verdoyant, légendaire héros mahométan et énigmatique mentor de Moïse. Il racontait comment le premier avait échoué dans sa quête et le second réussi. Il racontait encore comment, à l’instar de ces personnages mythiques, lui et ses frères d’armes étaient partis à la recherche de la Fontaine de Jouvence. Il était le seul survivant et il n’avait pas trouvé la fontaine ; juste la grâce de Dieu dans le yagé* qu’il buvait du matin au soir. Le bougre pissait dru et divaguait d’importance. Cependant, mon intuition me soufflait que la vérité sortait de sa bouche.
Alejandro et Jacek estimèrent que l’aventure valait la peine d’être tentée. Quelques jours de marche, expliqua le moine, et vous la découvrirez. Alors, si c’était si proche, pourquoi n’avait-il pas continué ? Il montra la vieille femme qui se cachait dans la hutte et je compris que pour cet homme, il existait une richesse encore plus grande que la jeunesse éternelle.
Nous reprîmes la route dès le lendemain, suivant les rives du fleuve et les instructions du moine.
Au bout de trois jours, Jacek fut mordu par un serpent. Il mourut quelques heures plus tard en blasphémant. Alejandro et moi étions à bout de forces, mais nous apercevions à un méandre du fleuve, les arbres jumeaux décrits par le moine. À partir de là, il fallait bifurquer au Nord et marcher tout droit la journée entière jusqu’à parvenir à une pyramide dissimulée sous les frondaisons. Nous décidâmes de passer la nuit sous les arbres jumeaux. Le lendemain, j’étais seul. Alejandro avait disparu.
Je repris ma route en priant la Vierge de m’accorder force et courage et le soir venu, nonobstant le tintamarre des singes hurleurs et des toucans, je perçus un ruissellement.
La fontaine se trouvait là, au fond d’une clairière dallée de granit. Une idole païenne la surplombait. L’eau miraculeuse s’écoulait dans une vasque d’or. Deux cougars sculptés dans la roche veillaient de chaque côté. Je m’approchais en balbutiant une prière… et je trébuchai.
Une vive douleur me souleva le cœur. Un épieu traversait ma cuisse de part en part. Le moine m’avait mis en garde contre les pièges possibles mais, aveuglé par mon impatience, j’avais oublié ses recommandations. Au prix d’un effort insensé, je parvins à me dégager. La douleur était insupportable, mais la perspective de boire l’eau de Jouvence décuplait mes forces. Je parvins enfin à la vasque et je bus goulument.
Il ne se passa rien. Dans les frondaisons, les toucans ricanaient et les singes hurleurs menaient grand tapage. La jungle toute entière semblait se moquer de moi. Ma blessure saignait abondamment. Mon esprit s’enfonçait dans une torpeur infrangible et je perdis connaissance.
Lorsque je repris conscience, il faisait nuit noire. Je ne souffrais plus. Je constatai avec stupeur que quelqu’un avait pansé ma blessure. Je crus voir une lueur vacillante sous les arbres mais peut-être n’était-ce qu’une illusion. Tout était calme et je me rendormis après avoir bu quelques gorgées à la fontaine.
Le lendemain, je me réveillai frais et dispo comme au premier matin du monde et j’avais faim. Une corbeille de fruits était posée sur les marches de la fontaine. Une cavalcade de pieds nus et des rires d’enfants résonnèrent tout autour. Je mangeai et soudain, je perçus quelque chose d’inhabituel. Mes mains, la veille encore fripées et tavelées, paraissaient celles d’un damoiseau. Je coupai fébrilement une mèche de mes cheveux et je constatai qu’ils étaient redevenus aussi brun qu’au jour de mes vingt ans. Je poussai un long cri d’allégresse et je me mis en devoir de remplir mon outre jusqu’à ras-bord de cette eau miraculeuse.
Je repris la route. Il était temps que je rentre chez moi. J’allais pouvoir montrer au vieux moine fou qu’il ne l’était pas tant que ça. Et peut-être lui offrir, à lui et à sa compagne, quelques gorgées.
Ma surprise atteignit son comble lorsque je parvins à la rivière. Solidement amarrée à un arbre, une pirogue m’attendait.
La lame me transperça le cou à l’instant même où j’adressais à Dieu une prière de reconnaissance. Une ombre surgit des frondaisons, s’empara de mon outre et sauta dans la pirogue. Dans un brouillard rouge, je reconnus la silhouette dégingandée d’Alejandro. Au prix d’un effort surhumain, j’arrachai la dague. Dieu merci, celle-ci n’avait pas tranché la jugulaire. »
***
— Le reste n’est qu’un gribouillage indéchiffrable accompagné d’une sorte de plan.
L’expert referma le vieux cahier à reliure de cuir et regarda l’homme assis en face de lui avec curiosité. Un homme d’une trentaine d’années, au visage sec et aux yeux d’un noir de jais dans lesquels on pouvait lire le reflet d’une immémoriale désillusion. Élégamment vêtu, il faisait penser à un hidalgo des temps modernes.
— Comment vous êtes-vous procuré ce document ?
L’homme fit un geste vague de la main.
— Je connais quelqu’un qui connait quelqu’un… Croyez-vous que je peux en tirer un bon prix ?
Il s’exprimait avec un accent indéfinissable ; comme s’il avait passé sa vie à parcourir le monde.
L’expert regarda encore une fois le cahier.
— C’est rédigé dans la langue de Cervantès. Et je ne dis pas ça pour faire une figure de style. Il s’agit sans aucun doute possible d’espagnol du XVIe siècle.
— Je sais, murmura l’homme d’un air songeur.
— Vous l’avez appris à l’école ?
— La meilleure qui soit. Alors ? Qu’en pensez-vous ?
— Eh bien… Laissez-moi quelques jours. Moi aussi, je connais quelqu’un qui connait quelqu’un.
L’homme se leva pour prendre congé. Il s’avança vers la porte en boitant légèrement. Il se retourna et dit d’une voix blanche.
— Je compte sur vous. J’ai vraiment besoin de cet argent.
En prononçant ses mots, il rejeta son épaisse chevelure en arrière. C’est seulement à cet instant-là que l’expert remarqua la balafre que l’homme avait au cou, juste sous l’oreille droite.
* Le yagé est un breuvage à base de lianes consommé traditionnellement par les chamanes des tribus indiennes d'Amazonie,
Évreux, le 24 septembre 2014.
Défi #317
La Fontaine de JOUVENCE
ALORS ???????
Jetez vous à l'eau et envoyez
vos découvertes à
A tout bientôt !
Ont réussi le défi de la semaine
Fairywen ; Vegas sur sarthe ; bongopinot ;
petitmoulin ; Venise ; EnlumériA ; Lorraine ;
Minuitdixhuit ; Nhand ; JAK ; joye ;
Tom (Fairywen)
Tom.
J’ai le sang froid. Enfin, en principe. Si on ne vient pas me chauffer les oreilles, j’ai le sang froid. Ce n’est pas si désagréable que ça. S’énerver et courir dans tous les sens n’est pas recommandé pour jouir d’une longue vie et d’une santé florissante. Donc j’ai de la chance. Enfin, en général, parce que parfois mon manque de réaction me joue des tours et me vaut d’être croqué tout cru par plus vif que moi.
Mais parfois aussi, c’est moi qui croque tout cru moins vif que moi. Car si j’ai le sang froid, comme je l’ai déjà dit, il m’arrive de le perdre. Quand ça chauffe autour de moi, par exemple. Là, je sens mon sang bouillir dans mes veines, je me mets à courir dans tous les sens, et gare à qui croise mon chemin !
Mais pour ça, bien sûr, il faut qu’il fasse beau. Aujourd’hui, il fait gris et frais, le soleil a décidé de partir sous d’autres cieux, alors je vais rester tranquillement sur mon coin de rocher et bouger un minimum.
Oh pardon, je ne me suis pas présenté : je suis Tom le lézard…
Self-control (Vegas sur sarthe)
Chloé et Paul par bongopinot
Chloé enfant plutôt docile
Part à l’heure pour l’école
Et retrouve Paul en chemin
Ils sont tous deux bons copains
Mais Paul est lent et étourdi
Ça lui vaut quolibets et moqueries,
Des autres élèves de sa classe
Il serre les poings, souffre en silence
Chloé ne trouve pas ça juste
Son cœur devient si triste
Et quand Paul lui offre, un sourire
Elle lit dans ses yeux, le désespoir
Elle essaie de garder la tête froide
Mais sent monter en elle une rage
En un instant son calme lui échappe
Et d’un coup elle se lance et frappe,
Le plus vil et virulent des élèves
Qui tombe mais de suite se relève
Surpris, estourbi il essaie de riposter
Mais Paul et là et aide sa chère Chloé
Et là, un coup de sifflet retendit
La récréation est enfin finie
Chacun retourne dans sa classe
Chloé n’est pas fière de cette expérience
Et arrive la dernière heure de cours
Sans mot, pas besoin de discours
Ils disparaissent tous deux tels des magiciens
Et ils rentrent chez eux se tenant par la main
Paul lui dit qu’il n’est pas toujours facile
De changer un troupeau d’imbéciles
En personnes de bon sens et de droit
Mais il faut essayer de garder son sang froid
Alors ne deviens pas comme eux
La bagarre pour eux n’est qu’un jeu
Je ne suis pour eux que le vilain petit canard
Mais toi, Chloé, tu connais la fin cette histoire.
Le monde est à l'envers ( petitmoulin )
Le monde est à l'envers.
J'ai face à tel défi
Fût-il du samedi
Bras et jambes coupés
Et tous les sangs glacés.
Tandis que mon aïeul
À ses risques et périls
Descendit du pommier
Pour vous chauffer le sang,
Et à ce qu'on en dit
Vous en fûtes bien aise,
Vous voulez aujourd'hui
En toutes circonstances
Maîtriser vos ceci
Dominer vos cela
En un mot vous voulez
Garder votre sang froid.
Cependant qu'abreuvés
À la contradiction,
Quand par nécessité
Je quête la chaleur
Au midi de l'été,
Vous semez avec soin
Deux ou trois mélanomes
Sur votre peau dorée.
Moi qui n'ai d'autres choix
De vivre en pointillés
Dès les premiers frimas
J'envie vos cheminées
Et vos chiens et vos chats
Et tous ceux qui n'ont pas
Comme nous le sang froid.
Laissez parler colères
Révoltes et passions
Laissez-vous donc aller
À vos ébullitions,
Hormis, c'est entendu
Quand vous me croiserez
Lové sur vos sentiers.
Là, je vous en conjure,
Gardez votre sang froid,
Ne cherchez pas bâton
Pour me briser le dos
Je ne suis pas Satan
N'écoutez pas l'antienne
Je vous laisse la vie
Vous me laissez la mienne.
Participation de Venise
La lettre du dormeur du val à sa mère.
Maman,
Ce n’est que septembre avec son temps de chien
Et je crois l’entendre le ciel est chagrin
Je trempe de mon sang ma vielle plume
Pour te parler de cette parodie de guerre qui semble sans fin.
Merci pour cette époque qui nous sépare tragiquement
Et ton silence vaut bien tout ce vacarme qui m’entoure
Et ce tapis de feuille autour de moi comme un linceul me tend les bras.
Et ma tombe aura –telle un nom je suis pris dans d’étranges questions.
Mère garde ton sang froid
Les fleurs en boutons vont bientôt pleurer en silence
Et il sera temps que je pleure un frère, un fils tout en fouillant d’une main ma blessure au ventre.
A dieu mère je ne reviendrai pas de cet enfer j’entends déjà cogner mon cœur solitaire
Et je vois les vieux rideaux de la maison et ton visage derrière.