Le spectacle par bongopinot
La troupe du diapason
Musiciens et danseurs
Sont tous à l'unisson
Pour un spectacle d'ampleur
Une représentation unique
Préparez vos yeux vos oreilles
Pour ce moment magique
Ces petits vous réveillent
Ils ont travaillé l'année entière
Pour vous donner satisfaction
Vous emmènent dans leur univers
Soyez tous dans l'action
Ils ont entre dix et douze ans
De petites graines d'artistes
Qui n'ont rien à envier aux grands
Allez c'est parti tous en piste
Ce moment fût grandiose
Regardez les yeux des parents
Tout le monde est en symbiose
Promis on remettra ça dans un an
Diapason ? (Walrus)
Figurez-vous que j'en ai un dans ma salle de bain !
Il sert de support.
Chaque fois que j'en extrais le gobelet pour me laver les dents, il vibre.
Bon, faudrait encore mesurer sa fréquence...
Comment ?
Ah oui, la vibration dure moins longtemps que la séquence ?
FAUX !
Quand je l'ai enregistrée la séquence, la vibration n'était toujours pas terminée lorsque j'ai arrêté.
Mais voilà : quand vous utilisez un appareil photo numérique en mode film, vous mettez en action un système d'enregistrement du son un brin... rudimentaire. Quand la puissance du son principal s'atténue, le minuscule microphone connecté à son seuil d'enregistrement maximum cherche à trouver du son même quand il n'y en a pas, ce qui génère un "bruit" provenant du système d'enregistrement lui-même.
Pour corriger cela , il faudrait ouvrir l'enregistrement dans un programme de traitement des vidéos, séparer la bande son de la bande image, introduire cette bande son dans un programme de traitement son et tenter de "nettoyer" l'enregistrement, au moyen d'un sous-programme de filtrage (par transformée de Fourier, par exemple).
J'ai pratiqué ce genre de gymnastique il y a bien longtemps pour "améliorer" un enregistrement de MAP (mon ex-colocataire à la gestion de ce blog) mais depuis ces années heureuses, je crains d'avoir un brin perdu la niaque, si vous voyez ce que je veux dire.
Alors, faudra me croire sur parole et vous satisfaire du truc brut (oui, comme le Champagne).
Orphéons et fanfares (Lecrilibriste)
Cithares, timbales et bassons
D’un boogie décochent les croches
Carnaval rit, mains dans les poches
Et swingue au rythme des flocons
Des sambas et des orphéons
Crac ! Un couac syncopé s’accroche
Le bémol à la clé ricoche
Le chef n’est plus au diapason!
Mais faut s’colleter la partition
Pour le journal trouver l’accroche
Funk et jazz band plein la caboche
Des rhapsodies dans mes sacoches
Le temps dure et la nuit s’effiloche
Si tard !
Les cinq et huit avril (Kate)
En la mineur
En la majeur
Piano
Guitare
Se donner en spectacle
Tient du miracle
En cette saison
Au diapason
C'est pas trop tôt
Il est si tard
Faire les courses
On s'en fiche
De "Si vous m'aviez connu"...
Oui je vous ai connu
Vous ai aimé fort
Et vous aime encore
À "Carpediem"
C'est bien le problème
En la mineur
En la majeur
Les cinq et huit avril
Mon coeur sur un fil
Pauvre funambule
Enveloppé dans sa bulle
Au diapason (Laura)
Solitaire, j'aime cependant être au diapason
Des joies de la nation.
Misanthrope, je vibre quand même à l'unisson
Des tristesses collectives sans contrefaçon.
Mais souvent pourtant, je ne suis pas au diapason
De certaines réactions
Comme l'abstention,
Les manifestations.
Envie de rouler en boule comme un hérisson
Et de piquer les c...s
Non, non, non 1
Je ne comprends pas qu'on
Crache à sa colère, qu'on
Dégrade, qu'on casse, qu'on
Insulte, quel courage ont
Les Hommes qui vont
En politique s'engager et qu'on
Charge de tous les maux de ce mon-
Et même des échecs qu'on
Subit individuellement; oui, oui, oui
Je vous ai dit oui, pauvres c...s
Qui y allez quand même, au diapason
De votre travail au diapason
Du monde qui demande de l'adaptation.
aimer à l'envers (joye)
aimer à l'envers
c'est donner le la
au diapason
c'est revenir de loin
vers l'horizon
c'est danser à genou
c'est prier sur la pointe des pieds
c'est bénir son pain
avant de le remettre
au four et attendre
que le pétrin sortira
tout cru
aimer à l'envers
c'est défaire
le noeud coulant
avant d'appeler
le bourreau
Idylle musicale (Passion Culture)
SOLitaire, un étrange bipède nommé Pason se promenait dans la forêt. Soudain, venant d'un chemin de traverse, une musique inconnue lui coupa la route. Flûte se dit-il d'abord, mais il succomba bien vite aux charmes de la traversière.
REsolu à obtenir les faveurs de la belle, il lui tint à peu près ce langage : "Dis à Pason ce dont tu as envie, et il te l'accordera." Dans ces cas là, il est de bon ton d'avoir de modestes envies, et la flûte traversière se contenta de demander un peu d'harmonie.
FAcile, lui dit Pason, et il la lui donna en lui donnant le la. Ce la lui plut, cela leur plut.
DOrénavant on ne les vit plus se promener que de concert.
Raconte pas ta vie ! (Joe Krapov)
Ils ou elles se posent un peu là : il existe des gens pour qui le mot « diapason » n’évoque rien du tout. D’ailleurs, la plupart du temps, les mots que distribue l’oncle Walrus, chaque samedi que Dieu le mélophobe nous attribue encore, ils n’y entendent rien. Souvenez-vous du capodastre !
Du coup ils s’en vont voir chez Madame Wikipe et découvrent la note "la majeur", mètre étalon des violonistes, et les différentes formes que peut prendre l’instrument qui la fait résonner.
J’ai l’air de médire, comme ça, mais je suis de la même espèce que vous ! Chaque semaine, j’apprends des tas de mots et de choses grâce au Défi du samedi mais il se trouve que désormais pour moi, « diapason » a un autre sens et évoque d’autres moments d’accordage, aussi techniques sans doute mais bien plus plaisants.
Le Diapason est le nom d’un lieu de plaisirs divers installé sur le campus de Beaulieu à Rennes. On trouve là une cafétéria tenue par de sympathiques jeunes femmes, une salle de sport pour étudiant·e·s athlétiques, une salle de spectacle, un hall d’exposition, des salles de réunion et les bureaux du service culturel de l’Université de Rennes 1.
Je vais là tous les jeudi après-midi. J’arrive à 13 h 45, je sors deux ou trois jeux d’échecs du placard et j’installe les pièces sur les plateaux. A 14 heures mes acolytes me rejoignent et, après quelques échanges, autour d’un café, de plaisanteries à propos du Stade Rennnais football club, nous disputons des parties endiablées… auxquelles personne ne comprend rien ! C’est normal, nous poussons du bois, c’est-à-dire que diapason 440, intervalle d’octave, zugzwang, défense Philidor ou Italienne (Sylvana Mangano, a dit Maurice hier !) mes partenaires se fichent de la technique ou du nom des ouvertures comme de leur premier slip aéré. Ce qui explique pourquoi, bien plus souvent qu’à mon tour, je gagne les parties que je joue ! Je ne dédaigne pas pour ma part de lire Europe-échecs ou Ludek Pachman ni de suivre les conseils de Monsieur Quénéhen sur sa chaîne Youtube !
Mais revenons à nos boutons d’accordéon ! Un mardi matin tous les quinze jours je reviens au Diapason avec ma guitare sur le dos et mon chariot bourré d’un pupitre, d’une boîte d’harmonicas et de cahiers de partitions pour jouer de la musique avec un violoniste, un accordéoniste et une dizaine de chanteurs et chanteuses. Ici aussi, c’est moi le chef, même si cela m’occasionne beaucoup de travail à la maison ! Nous répétons de 10 heures à 11 heures 30 dans la salle du Refuge du Diapason, à l’étage.
Avant cette ténébreuse affaire de Covid 19, nous avions l’habitude, trois fois dans l’année, de monter sur la scène du Diapason pour faire entendre nos bêtises chantées aux autres membres de l’association réunis pour l’Assemblée générale ou la galette des rois. D’ailleurs, nous avons récidivé récemment et rejouerons le 31 mai à l’A.G. de l’A2R1.
Quand arrivent ces trois jours de prestation publique nous avons pris l’habitude de rester ensemble à la cafétéria le midi et de prendre le repas en commun.
Et c’est là où je remercie l’oncle Walrus de m’avoir fait plancher sur le « diapason » qui permet aux musiciens de s’accorder et sur le Diapason qui permet au loup solitaire que je suis d’être plus en harmonie avec ses contemporains (beaucoup plus que pendant un spectacle au TNB, un concert de rap ou une campagne électorale, par exemple). Car je vais enfin pouvoir raconter cette anecdote ahurissante que je n’ai relatée qu’à Marina Bourgeoizovna qui supporte depuis longtemps mon répertoire de chants de marins et de chansons de marrants.
Un jour que nous étions à table pour ce fameux repas trimestriel, quelqu’un a posé la question de nos origines diverses. Nous avons fait un tour de table : il y avait un Ch’ti, une Mayennaise, des Rennaises, une Parisienne, des Malouins…
Vous le croirez ou non mais je vous jure que c’est vrai : les natifs-natives de Bretagne étaient d’un côté de la table, les autres, de l’autre !
Mélangez-vous, qu’ils disaient !
Diatoniques - tiniak
Donnez-moi le las, je lui prêterai mon dos
que toujours à notre portée soit le chemin
celui de la fraternité
d'où s'élève le genre humain
depuis le sol, vers les nuées
sans ambage et sans trémolos
Il existe pourtant des "si"
menaçant notre condition
"Et si on essayait les cons ?"
"Et si qu'on avait un' bonn' guerre ?"
Pardon ? Suffi ! Assez ! Assis !
"Avec ça... Y en a un peu plus;
j' vous l'mets quand même ?"
Merci ! Assez des anathèmes !
Voyez donc, j'en ai plein la raie
Prédications à découvert, tous azimuts
qui souhaitent dresser le couvert aux champs d'horreur
souffrez qu'un atavisme fier, main sur le coeur
démasque, à sa frontière, enfin ! la Bête en rut
Agir ensemble et jusqu'au bout, pas à demi
contre les fantasmes qu'un fou veut assouvir
c'est ne pas subir, à genou ni en martyr
un joug qu'une main sur l'épaule nous aura mis
Sonnez, sornettes venimeuses... Ici ou là
votre point d'orgue aura toujours le son du glas
Oh, elle va mourir, la chair, mais non l'esprit !
Elle aura bien saigné la terre, hier encore...
Mais, au vain labour qui l'enserre, un rêve en corps
germe, traversant la poussière, et s'affermit
Nulle douleur, nulle misère et nul licol
qui ne se résolve, d'un trait ! en un bémol
Ont vécu au coude à coude (ou plus si affinités)
Laura ; Jean-Patrick ; Kate ; Vegas sur sarthe ;
Lecrilibriste ; TOKYO ; Adrienne ; Joe Krapov ;
joye ; Walrus ; bongopinot ;
Participation de TOKYO
Avec la veine que j’avais quand la colocation a foiré je n’en fus pas surprise.
L’appartement commençait à ressembler à un bidonville de Calcutta tellement il y avait au sol de sacs ,toutes sortes d’objets qu’il collectionnait.
J’étais pitoyable à subir une telle infamie. J’avançais dans le salon l’air détaché sans faux désir de compromis quand il surgit de derrière le réfrigérateur.
Il m’est apparu comme un poulet décapité et il me dit/ on se calme ma petite dame, pas la peine de monter aux barricades , alors queje m’étais jure de le faire sortir de cet appartement avant la fin du mois .
Soudain il poussa un cri d’exaspération/ mais bon dieu on vient de se marier tu me traites comme ton colocataire.
Alors à tous instants cet homme pouvait coller sa bouche sur la mienne et pour une durée qui dépendait sans doute de nos noces qui d’après lui étaient récentes.
J’avais qu’une envie c’était faire ma valise et trouver une autre colocation. J’avais aucun scrupule à laisser derrière moi cet époux et le contrat de location.
J’avais du mal à retenir les insanités bloquées dans ma gorge. Prise du syndrome de gilles de la Tourette .il reçut une salve d’insultes mais lui il posa sur mes joues le baiser de vieux maries.
Au diable la colocation demain je pars sur les routes en caravane.
Lucia et la bibliothèque (Jean-Patrick)
Le proprio tombe bien pour nous parler de la colocation. À croire qu’il a eu vent qu’on vient de perdre Lucia et qu’on est obligé d’en trouver une autre pour équilibrer le budget. En dehors des finances, on n’est pas près de dégoter l’équivalent de Lucia : toujours prête à filer un coup de main, une douceur quand on était patraque, un câlin quand on avait le moral dans les chaussettes. Mais attention : en stricte frangine, une bonne sœur dans le vrai sens du terme, pas une fille facile comme dans les séries.
Ah, vous ne savez pas ce qui lui est arrivé ; ou plutôt ce qui NOUS est arrivé, à nous !
Je vous résume la situation : dans l’appartement, on a quatre chambres, la cuisine et la grande salle commune. Dans cette pièce, on a une bibliothèque qui ne sert pas à grand-chose : on y dépose des bouquins que personne n’ouvre ; elle est juste pratique pour poser les bouteilles ou les verres quand les copains débarquent, toujours par flopée entière et un peu bruyants. Donc, on en a discuté tous les quatre : accord général de mettre la bibliothèque sur « le Bon coin » et trouver un pékin qui nous en débarrasse.
Lucia, la première à rigoler de n’importe quoi et à pimenter le train-train quotidien, a eu une idée farfelue :
— Faudrait poster une annonce qui attire l’œil, pas du genre : grand-mère cède son vieux meuble...
Comme elle n’était jamais à court d’idées, elle a proposé de se montrerdevant la bibliothèque pendant que je photographiais l’ensemble, histoire de scotcher le chaland et avoir un maximum de clics sur l’annonce. Je ne vous raconte pas la partie de rigolades et la tirée d’images que j’ai pu prendre sous tous les angles, dans toutes les positions. Ensuite, on a choisi LA photo à publier sur le site :
AV bibliothèque Ikéa, peu servi. Forme carrée : 1m80 x 1m80 – Prix : 100 euros, négociable.
On n’a pas trouvé grand-chose à raconter, vu que ce qui n’était pas dit était visible sur la photo.
Là-dessus, on a mis en ligne à 22h35 ; Jimmy l’a remarqué quand, dix minutes après, le premier appel est arrivé. Et ils se sont enchaînés jusqu’à plus de minuit !À croire que la ville entière était à l’affût d’une bibliothèque et que la nôtre correspondait à tous leurs besoins. En réalité, les mêmes questions revenaient : si c’était la fille qui n’avait jamais servi ?si elle était comprise dans le montant réclamé ? Un autre souhaitait prendre le mannequin, mais pas le meuble. Bref, il y en avait davantage pour Lucia que pour les rayonnages à vendre.
Le lendemain, Jimmy et Aurélie étaient assis près du balcon quand je suis rentré du boulot. À voir leurs têtes, j’ai senti que ce n’était pas la forme. Sans desserrer les mâchoires, Jimmy m’a tendu la lettre que Lucia avait laissée sur le premierrayon de la bibliothèque :
Désolée les copains, j’espère que la bibliothèque va trouver preneur. De mon côté, je vous laisse mes clés et ma piaule : un internaute est venu suite à l’annonce. On a parlé de la coloc, des avantages, des inconvénients. Il m’a proposéde partager son deux pièces avec lui, et plus si affinités. Il ne prend pas le meuble, il n’a pas la place chez lui. Bisous.
— Rien de plus ? que j’ai demandé, un peu estomaqué.
Le balancement horizontal des têtes étaient unanimes ; Aurélie a juste pleurniché :
— On aurait jamais dû la laisser poser nue devant la bibliothèque.
Soeur de coeur par bongopinot
J’ai eu une colocataire
Au beau visage lunaire
Elle n’était pas amère
Elle était plutôt solaire
Toujours souriante
Calme et sereine
Tout autant loyale
Et d’humeur égale
Elle a connu bien des épreuves
Mais avec la vie elle manœuvre
Je lui ai un jour ouvert ma porte
Malgré son quotidien galère
On a vécu en colloque pendant deux ans
Puis poussée par un grand vent
Elle est partie en Angleterre
Puis en Martinique à Grand’Rivière
Elle venait me voir chaque année
On parlait des souvenirs passés
Et puis il y a cinq ans elle est revenue
On est voisine bien entendu
Ça fait trente ans que l’on se connait
Même éloignées on s’écrivait
On est toujours resté très proche
Avec ou sans rien dans les poches
C'est ma petite sœur de cœur
L'avoir près de moi n’est que bonheur
Dans les bons et mauvais moments
On se soutient on va de l’avant
C comme Colocataire (Adrienne)
Ce qui ressemble le plus à une colocation, ce sont les neuf mois passés à la Maria-Theresiastraat dans une grande maison tenue par des sœurs qui se disaient « Servites de Marie ».
Ou quelque chose comme ça.
C’est le père qui avait trouvé cette adresse, sur les conseils de son patron : pour la plus jeune de ses quatre filles, Louvain avait été un « lieu de perdition » .
Elle y était devenue hippie.
Aussi les deux hommes en avaient-ils conclu que les hauts murs et la porte cochère gardée par une bonne sœur seraient une meilleure garantie contre les influences néfastes d'une ville universitaire.
C’est donc là que l’Adrienne a été envoyée pour sa première année à Louvain.
Les repas étaient pris en commun à de longues tables, ce qui veut dire que le bout où on déposait les plats avait plus de chances d’être bien nourri que l’autre. Sauf le jour des scaroles cuites à l'eau.
On y « faisait maigre » le vendredi, alors qu’on était plus de dix ans après Vatican II. Peut-être que leur congrégation trouvait ce concile hérétique ;-)
Mère Supérieure avait jugé l’Adrienne digne de loger dans la « plus belle chambre », au premier étage avec vue sur le jardin, mais à une condition : interdiction d’y faire du bruit – ni radio ni musique ni conversations avec les colocataires.
La chambre avec pension complète qu’on payait au mois était inaccessible le week-end ainsi que pendant les congés scolaires. Tant pis s’il y avait des examens à préparer : on n’avait qu’à étudier chez soi.
La porte ne s’ouvrait que le lundi matin, ce qui causait chaque semaine un grand stress à l’Adrienne : elle avait deux heures de trajet, ratait souvent sa correspondance à Bruxelles, devait déposer son bagage dans sa chambre et filer à son premier cours où elle arrivait chaque fois rouge et hors d’haleine.
Mais c’est grâce à cet argument-là qu’elle a pu convaincre son père de la laisser aller « en kot » à partir de la deuxième année : elle pourrait s’y rendre tranquillement le dimanche soir :-)
Les Cu-locataires de Cannelle (Laura)
Cannelle avait tellement besoin d'amour et d'être hors de chez ses parents que quand elle avait un amant qui voulait d'elle pour plus d'un coup, elle squattait chez lui, d'abord ravi puis étouffé par son intense présence, jusqu'à la traiter de "collante." Celui qui l'avait qualifié ainsi en la quittant, rappellerait plus tard sa mère pour reprendre contact avec elle. Il y en eut un autre d'ailleurs qui regretta de l'avoir quittée. Elle eut ainsi plusieurs cu-locations de plus ou moins longues durées.
Il y eut l'appartement de P. où elle connut pour la première fois le plaisir de la cheminée et d'avoir chaud.
Il y eut l'appartement de M. qui servait à R. à l'initier à l'art de l'amour et à la confiance en son corps. Il avait au moins quarante de plus qu'elle, avait plusieurs maîtresses en plus de sa femme ... et elle. Il l'emmena quelques fois chez lui en l'absence de sa femme, dans le salon, sa chambre ou son atelier. Mais dans l'appartement de M., ils se retrouvaient chaque jeudi pour le plaisir puis enlevaient et changeaient les draps.
Quand elle avait un “vrai” copain, Cannelle prenait ses distances avec R. et s'installait 6 mois chez T. dont on voyait la baignoire et le lit depuis le salon. Il venait de faire avorter son ex. mais les parents de Cannelle ne le savaient pas et l'appréciait car il était un directeur de PME travailleur.
Il y eut des appartements d'étudiants(A. et A), mieux pourvus que la maison de ses parents puis son appartement d'étudiante .
Quant aux cu-locations d'une nuit ou d'un moment, elle ne se souvient pas de tous.
Au début avec Daniel, ce fut aussi une cu-locations mais ils eurent en vingt cinq ans au moins dix appartements.
Aujourd'hui, elle est en cu-locations avec elle seule, pour la première fois...
Tout pour plaire (Kate)
Ces colocataires
Ne récitent pas du Molière
Ni ne participent aux tâches ménagères
Pour ces personnes prospères
C'est la vie de château
Allô ! La boucherie Sanzot ?
Si le chien de ce super
Globe-trotter
Qui parcourt l'univers
A du flair
Si le capitaine navigue en mer
Il est ici bien terre à terre
Insulte et vitupère
Contre les travaux à faire
Sur l'air
De tralalalalère
Ou autre la diva déblatère
Et attire les reporters
Professeur lunaire
Entraîné dans les airs
Ou tombé à terre
A l'audition précaire
Dans leur univers
Gémellaire
Ils vont par paire
Comprenant tout de travers
Nestor s'en sort
La Castafiore retourne à son sort
Colocataires
Tout pour plaire !
(Merci aux illustrations issues des albums Tintin "Les Bijoux de la Castafiore" et à "L'Affaire Tournesol" pour les lépidoptères)
Du balai (Vegas sur sarthe)
L'évier déborde de vaisselle
et ça pue le chou de Bruxelles
le robinet bat la breloque
ce n'est pas moi c'est ma coloc
La maison est un lupanar
le rendez-vous de gros connards
des rosbifs et des amerloques
je n'y peux rien, c'est ma coloc
Le linge s'étale au balcon
des culottes et des pièges-à-con
des cœurs croisés d'une autre époque
je ne dis rien, c'est ma coloc
Un jour j'y mettrai le hola
j'en ai soupé de la smala
échevelée ou en dreadlocks
et je virerai ma coloc