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Le défi du samedi
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24 avril 2010

Défi #104

Cette semaine, deux de nos amis, qui ne se connaissent pas,
sont à l'origine du défi #104.
Didier et tiniak.


Didier nous défie d'écrire une lettre à Élise...

et quitte à ce que nous pratiquions l'élision, de tiniak (sans majuscule, c'est lui qui y tient)
ajoutons le défi suivant :

Le Jeu du Pendu

...mais si, vous connaissez ! ...ce mot que l'on doit deviner à partir de son initiale suivie du reste de son nombre de lettres masquées. Comme P_ _ _ _ _ _ _ _ _ vaut aussi bien pour Pantomime que Prisonnier ou Platonique, mais pas pour Plétorique parce qu'il y manque un "h" (après le thé).
Eh bien, à vous d'en disséminer une bonne demi-douzaine (6 pas moins, quoi) dans votre texte... on jouera aux devinettes dans nos commentaires :) et rira bien qui finira pendu(e) !

La lettre à élise en entier

envoyé par cricri92340. - Regardez les vidéos des stars du web.

 

Toujours : samedidefi@hotmail.fr

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24 avril 2010

Ont déraillé (ou pas, ce sera selon...)

24 avril 2010

Dis donc (MAP)

Plus_moyen

24 avril 2010

Railleur dérailleur et train de sénateur (Kate)

- Cher ami dérailleur,
Tiens, j’vous en fiche mon billet
Que sur ce champêtre et printanier trajet
Vous ne serez pas vainqueur !

- Dame Prudence, quel honneur
De longer avec vous cette voie ferrée !
Mais vous devez vous tromper
Et préjuger quelque peu de votre valeur…

- Pauvre ami railleur,
La longueur de vos oreilles n’est égalée
Que par votre outrecuidante vanité
Qui méprise cette simple course d’une heure !

- Mon bel ange batailleur,
Passez première je viens après,
Vous pouvez déjà vous fatiguer
Puis je doublerai sans peine votre lenteur.

- Monsieur le joli cœur,
Je reconnais là votre mâle fierté,
Même au défi, si galant vous demeurez,
Tandis qu’à fond je démarre pour un ailleurs !

- Ma mie charmante sœur
Déjà le but, gare, vous atteignez,
En vain je me rue et soudain vous gagnez :
De cette course ferroviaire je ne serais donc pas vainqueur ?

- Messire mien ami pauvre looser,
De votre folle paresse encore vous témoignez.
Dame Prudence à petits pas comptés de vous a triomphé
N’escomptez nul pardon, pédant et suffisant railleur !

- Ma dame censée, vous partîtes à l’heure
Alors que folâtrant au vent je musardais
Insouciant heureux sans opiniâtreté
Pour à l’arrivée pouvoir dignement vous couvrir de fleurs.

- Perdant pourtant, bel enjôleur
Tranquillement insensé, vous l’admettez,
De votre feinte paresse le doute en moi s’est insinué
Merci à vous qui m’accueillez avec les honneurs !

kate_103

24 avril 2010

Mon train ne déraille pas… (trainmusical)

« Sur voie numéro Une, départ du train direct pour le Défi du Samedi »

image_d_introduction

I
Deux rails alignés en parallèle pour le train,
Comme le chemin de mon destin,
Traçant un chemin d'un parcours donné,
C’est ma liberté.

image_I

II
Un signal me donne la voie libre
Pas besoin de me le redire
Je peux avancer
C'est ma liberté.

Image_II

III
J’aime la vie sans encombre
Pour ne pas me porter ombre,
C’est un gage que je veux dominer
C’est ma liberté.

image_III

IV
Par tous les temps
Je ne reste pas à la maison
Il en va de ma santé
C’est ma liberté.

image_IV

V
Ne pas contourner les problèmes sans détermination
Tenter directement une résolution
Afin de mieux se porter
C’est ma liberté.

image_V

VI
« Arrêt dans une gare afin de vous poser une question »

image_VI

VII
Qui a posé ce butoir
Pire qu’un heurtoir
Je suis fâché
C’est ma liberté.
Ce n’est plus ma liberté !

image_VII

Conclusion
« Je suis tout de même bien arrivé sans dérailler sur le Défi du Samedi
et vous savez quoi ? J’adore le train ! »

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24 avril 2010

L’envie est folle comme les herbes (Captaine Lili)

« On peut raconter l’amour sur un horaire des chemins de fer », Paola Calvetti in L’amour est à la lettre A.

Aller vers lui !

L’envie est folle comme les herbes.

Au fil des rails, les champs s’égrènent, les paysages se recouvrent.

Un seul terminus ? Ses bras, son cou, sa tendresse… La destination se décline.

Le nom du bourg a-t-il une importance ? Il s’appelle Gilles. Son homme.

Aller vers lui !

L’envie est folle comme les herbes.

Au fil des rails, l’impatience se déroule, l’amour s’éffrenne.

Le chemin est-il de fer, vraiment ? Le train écrase-t-il des coquelicots ?

Les paroles et l’image d’un livre d’enfant lui reviennent.

DSCF2220

« … et toutes les fleurs de toute la terre soudain se sont mises à pousser

pousser à tort et à travers sur la voie du chemin de fer qui ne voulait plus avancer de peur de les abîmer. »

Pour aller vers lui, elle irait à pied tout autour de la terre…

L’envie est folle comme les herbes.

La ligne s’étire, le temps se morcelle, arrêt après arrêt, elle va à lui.

24 avril 2010

Toutes les nuits je faisais le même rêve (Venise)

Le train s’arrêtait et Lewis Carroll m’invitait à monter avec lui dans le wagon.

Alice  se penchait à la fenêtre et me faisait signe comme si mon visage lui était familier..

Le lapin toujours en retard arrivait  par la voie ferrée  tout essoufflé  en me criant de monter immédiatement.

J’expliquais alors à tous que mon travail me retenait  sur le quai de la gare parce que j’étais un magistrat important et que  les hommes avaient besoin de lois .pour vivre ensemble.

Lewis haussait les épaules et me murmurait à l’oreille tu ferais mieux de grimper à un châtaigner avant l’arrivée de l’’ogre.

Les jours passaient jusqu’à ce qu’un  matin à l’occasion d’un voyage professionnel je pris le train.

Tout allait bien jusqu’à se que le contrôleur viennent me réclamer mon ticket.

J’avais perdu celui-ci et pris de panique je commençais à négocier avec lui le billet de train en lui proposant des fourmis pour son déjeuner .Des fourmis qui i sautent   sur nos têtes et nos bras lui dis je en riant .

Le voyage était long et la voie ferrée   allait rarement dans la direction indiquée.

Par la fenêtre je vis un mammouth entre lyon et st Étienne  ça m’a flanqué la frousse

Je pensais à ma journée de travail qui m’attendait et les valises serrées contre moi je regardais la voie qui défilait.

Qui m’attendrait à l’autre bout de la gare ? , le substitut du procureur comme à son habitude ou le juge d’instruction qui m’avait fait  venir jusqu’à lui pour une sombre affaire de crime. ?

 

Je descendais du train quand sur la voie ferrée des enfants cagoulés nous jetaient des cailloux

C’est le petit poucet cria Lewis Carroll à l’autre bout de la voie ferré .Il en veut à la terre entière

Ses parents l’ont abandonné pour une fois qu’il peut se payer un juge il ne va pas se gêner !!

Je pris deux  galets en pleine poire

C’est fou le nombre de petit poucets qui trainent dans nos villes, vous ne pouvez pas vous imaginez !

Pour le retour instinctivement mon nez flaira le danger .Je pris donc l’avion jusqu’à ce qu’un méchant volcan ouvre sa gueule en plein  vol.

Volcan sur ma droite  dis le pilote. A ce moment là des dizaines de choses défilèrent dans mon esprit

Je n’étais pas du genre à me jeter à l’eau et à devoir étrangler des requins

Je pris conscience de mon erreur j’aurai du prendre le bateau Allez  voir le pilote et lui dire que l’avion c’est démodée c’est une aberration sociale et en soit carrément dangereuse pour le pilote

Quand l’avion se posa miraculeusement au sol la vie me parut raisonnable et acceptable, dans tous ses aspects.

Les crimes, les assassinats, les séismes, les cambriolages, les crises de fois et mon mal de dos s’inscrivirent dans une progression d’une logique cosmique

Un cheval m’attendais sur la piste d’envol pour rentrer chez moi .Je regardais le cheval et je restais étrangement calme et confiant

 

Cela a commencé  à se gâter quand le cheval s’est cabré en plein milieu de la voie ferrée

Toutes mes craintes innées et parfaitement légitimes s’abattirent sur moi en une bouffée d’effroi.

 

En quelques minutes sans que je pige quelque chose à la situation j’étais dans une chambre d’hôpital qui donnait sur le chemin de fer .

Ces écrivains dit le médecin tous des mauviettes !!

24 avril 2010

La petite voie (Lorraine)

     Condamnée à mourir la voie du chemin de fer dormait au soleil.  Le petit train l’avait désertée pour toujours. Elle avait connu les départs en vacances, les enfants turbulents, ravis et un peu anxieux, les grands-mères fatiguées, les mamans pimpantes, les indifférents qui lisaient leur journal debout sur la plate-forme, les travailleurs journaliers et les amoureux.

     Elle connaissait la chanson  (interprétée par Mireille et Jean Sablon) “Puisque vous partez en voyage...” et se disait avec un orgueil dissimulé “C’est pour moi qu’ils chantent”. D’ailleurs, elle-même fredonnait quand le train, parti doucement, prenait de la vitesse et scandait les paroles pour elle seule. Peu  importait qu’on aille à Paris ou ailleurs, la voie du chemin de fer était bucolique et s’arrêtait avant les grandes villes, dans une gare de banlieue.  S’il fallait changer de train, tant pis, les voyageurs en prenaient leur parti calmement: le trajet n’était-il pas pour eux une petite aventure embaumée d’herbes folles, du parfum de chèvrefeuille? Ils ouvraient les carreaux  quitte à les refermer vivement quand le “banlieue” entrant en gare envoyait son panache de fumée et son essoufflement enrhumé.

    Oui, la petite voie a vécu son aventure. Maintenant elle se repose. Evoquer des souvenirs ensoleillés la berce de douceur. Vieillir n’est pas si mal...


24 avril 2010

Je marche sur les rails (Joye)

rails



Je marche sur les rails
Y a des trous dans mon chandail
Y a tant de vent et j'ai froid
Oui, ça me dit
De te revoir samedi
Mais je suis trop loin de toi et de mon toit
Et je marche sur les rails une autre fois

Dis-moi toujours mon amour
Va-t-on se revoir ?
Non, jamais, jamais plus
Quand on s'est quittés,  c'était pas au revoir
C'était un adieu décousu

Au lever de chaque jour
Ma vie prend un autre tour
Personne de bien ne se souvient de moi
Toujours pareil
Personne ne me connaît
Et je n'ai même plus de toit
Si loin de toi
Et je marche sur les rails une autre fois

Oh, je donnerais beaucoup
Pour te revoir
Oui, je ferais mon tout
Tu me manques le matin, le jour et le soir
Tu me manques jusqu'au bout

Je marche sur les rails
Y a des trous dans mon chandail
Y a tant de vent et j'ai froid
Oui, ça me dit
De te revoir samedi
Mais je reste trop loin de toi et de mon toit
Et je marche sur les rails une autre fois
Et je pleure dans mon cœur, chais pas pourquoi

***

La photo me rappelait une chanson sur un disque que j'ai piqué à mon grand frère quand j'étais gamine. La chanson, chantée parles Brothers Four s'appelait "Summer Days Alone". La musique est de Bob Flick qui faisait partie du groupe,les paroles en français ne sont pas une traduction exacte, mais elles contiennent l'idée de la chanson, et elles sont de moi, bien sûr.

24 avril 2010

0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, 144, 233, 377, 610, 987, 1597, 2584, 4181, 6765, 10946, 17711, 28657, 46368, Papistache

Cet été-là, j’étais amoureux de Maïa, la fille de la garde-barrière.
Maïa aux seins si fermes sous sa robe de coton fleuri. Les doigts me frissonnaient de vouloir les épouser, les seins si fermes de Maïa.
Mais de Maïa, le père, Homer, veillait ; Mireille, la mère, sa mère, tournait la manivelle de la barrière bicolore et les seins de Maïa m’émerveillaient.

Maïa suivait son père Homer, affecté à l’entretien de trente kilomètres de la voie de l‘omnibus à vapeur. Père cerbère, pas touche à sa fille. Ni M.M.S., ni S.M.S., ni texto, ni G.S.M. en ce temps-là, j’eus l’idée de graver ma flamme à la pointe de mon couteau à manche de bois et lame d’acier. Homer, le père sévère inspectait les rails, les traverses, les clous, les boulons ; Maïa, chevrette, suivait, gambadait, toujours sous l'œil du père.

Première traverse au kilomètre 0 : M
Deuxième traverse  A Ï
Troisième traverse  A
Sixième J
Neuvième E
Quatorzième T’
Vingt-deuxième A
Trente-cinquième I
Cinquante-sixième M
Quatre-vingt-dixième E
Cent-quarante-cinquième R
Deux-cent-trente-quatrième O
Trois-cent-soixante-dix-huitième D
Six-cent-onzième R
Neuf-cent-quatre-vingt-huitième I
Mille-cinq-cent-quatre-vingt-dix-huitième G
Deux-mille-cinq-cent-quatre-vingt-cinquième U
Quatre-mille-cent-quatre-vingt-deuxième E
Six-mille-sept-cent-soixante-sixième J
Dix-mille-neuf-cent-quarante-septième  E
Dix-sept-mille-sept-cent-douzième  S
Vingt-huit-mille-six-cent-cinquante-huitième E


Hélas, les trente kilomètres affectés à la veille du père de ma merveille comptaient exactement 42 857 traverses et la suite de mon message n’a jamais été lue. La belle, sans son père, aurait successivement trouvé : R A I / S O U S / L E / L A V O I R / T O U S / L E S / S O I R S / R E J O I N S - M O I /

La suite de Fibonacci m’a emporté loin. J’ai fait dix fois le tour de la terre. J’ai partagé la couche de bien des femmes et de quelques filles de garde-barrières moins surveillées que Maïa, mon amour de quatorze ans aux seins si fiers. J’ai aussi couché dehors plus qu’à mon tour mais j’ai vécu. Aujourd’hui que je suis las, mes pas me ramènent sur la voie où mon amour des mathématiques me vola celui de la belle Maïa.

24 avril 2010

L'avenir en point de fuite (Walrus)

Rails, rouille, ferraille, mitraille...

24 avril 2010

Train d'enfer (KatyL)

Notre vie est un train d'enfer
Parfois nous sommes sur des rails, accompagnés dans un wagon... parfois nous sommes seuls sur un quai de gare et nous regardons les gens passer.. toute cette agitation autour de nous ...
parfois le train dérape ... et si nous nous en sortons , il faudra en prendre un autre, quelques fois nous sommes assis avec quelqu'un pendant un moment et nous pouvons regarder passer les lieux de notre parcours en bonne compagnie..cela peut durer longtemps, pourquoi pas tout le voyage ???
Par contre on ne sait jamais à quelle gare sera le terminus ?? ni si on sera seul, ou bien accompagné sur le quai des adieux ...

24 avril 2010

au train où vont les choses… (Poupoune)

C’est pitié d’voir ces rails à l’abandon. Vrai, ça m’crève le cœur… j’suis pas réfractaire au progrès, hein, faut pas croire, mais quand même, une bonne vieille micheline, ça t’avait une autre allure que leurs foutus TGV qu’on sait même pas par où ils passent vu qu’on n’en a jamais vu un par ici… Non, sûr, c’est plus pareil. Et puis avant, on a beau dire, le métier tenait un peu de l’art, de la science même… Fallait pas s’louper ! Déjà il en passait pas tous les quarts d’heures, des trains, alors fallait bien choisir son moment. Et puis c’était pas l’tout : fallait encore positionner, surveiller… Non, parce que si tu faisais pas gaffe, tu pouvais te r’trouver à courir après ton paquet sur des kilomètres sans qu’il s’passe rien ! Si t’avais la chance de l’récupérer, t’avais plus qu’à tout recommencer, mais sinon t’avais gagné des semaines de planque en attendant qu’ça s’tasse. Non, y a pas à dire, c’était autrement plus compliqué… et puis au moins t’avais le plaisir du travail bien fait, quand une fois ficelée et positionnée soigneusement sur les rails ton affaire se réglait bien comme il faut… On était des artisans, de mon temps ! Alors que de nos jours, ils se posent plus de questions : un gus qui prend un TGV dans la gueule, tu peux l’retrouver répandu sur des kilomètres, mais vivant, jamais, aucun risque ! Non, c’est sûr, ça dévalorise le métier…

24 avril 2010

Le cube (Phil)

<p>Le cube</p>

Hélène a dit, c’est moi qui prends le livre. Normal c’est moi qui lis.
Elle a une jolie voix, Hélène, c’est pour ça que c’est elle qui lit. Même si elle est bien sage et qu’elle n’aime pas trop se mettre en avant.
Gérard a pris le cube, ma sœur a pris les affaires de plage et quant à moi, j’ai pris la bouffe et la vaisselle. Nous allions manger au bord du canal. On trouverait bien un coin d’ombre, il y a toujours de l’ombre quelque part, au bord d’un canal.

Au passage à niveau, je leur ai dit, on prend par la voie, et ils m’ont suivi le long des rails. Ce sont des rails rouillés. Il n’y a qu’une seule voie, et de l’herbe pousse anarchiquement à travers le ballast. Hélène s’est inquiétée de savoir s’il y passait des trains et j’ai dit que bien sûr. En effet c’était au temps où la ligne n’était pas encore à l’abandon. Il y passait habituellement un train de marchandises par jour, généralement vers onze heures du soir. Le convoi était composé d’une motrice diesel et d’une poignée de wagon, parfois un seul et unique, et quand j’étais gamin et que j’entendais au loin la scansion de la motrice je me levais prestement et je tirais les rideaux afin d’observer le chauffeur baisser lui-même la barrière du passage à niveau, traverser lentement, s’arrêter à nouveau et relever la barrière. Sachant cela, Hélène a rosi de plaisir à l’idée de cette transgression. Même si c’est une fille bien sage. Et nous avons marché le long des rails.

Je ne sais pas si j’étais vraiment amoureux d’Hélène. Ça aurait pu se faire, d’ailleurs nos mères nous auraient bien mariés séance tenante. Mais c’est justement pour ça. Nous nous connaissions depuis trop longtemps. Nos chemins étaient appelés à diverger, je le sentais. En fait je l’aimais bien, voilà. Et elle me le rendait. Tout est dans ce « bien ». De toute manière elle est bien sage. Aussi.

En file indienne, nous avons marché le long des rails jusqu’au pont métallique qui enjambe le canal. L’un dans l’autre, ça faisait un bon kilomètre et ça me paraissait moins fatiguant que de descendre par les rues poussiéreuses pleines de bagnoles et de chiens qui aboient dans les jardins. Et pour le retour, il n’y aurait pas photo. Ça monterait beaucoup moins par la voie ferrée.

Nous n’avons vu aucun train. Ça a dû ennuyer les vaches qui paissaient dans la prairie d’assaut, et qui se sont contentées de nous regarder nous. De toute façon la vache qui regarde passer le train avec intérêt est un mythe, qu’on se le dise.

A l’extrémité du pont, nous avons dévalé le raidillon jusqu’à la digue, que nous avons longée jusqu’aux bains. A cette heure là, bientôt midi, il n’y avait presque personne, alors nous avons pu aisément choisir notre emplacement. Nous avons posé les serviettes de bain dans l’herbe, en prenant soin de délimiter ainsi un territoire suffisamment large pour que Robert et Jean-Marc, qui avaient planté une canadienne sur le terrain de camping voisin, puissent se joindre à nous sans difficultés. Ne croyez pas qu’on ait choisi un coin à l’écart et à l’abri des regards. Non, non. En plein milieu, juste à côté du plongeoir. Nous étions les rois de la plage.

Les gars nous ont rejoints, armés de leurs sandwiches. Nous avons déballé notre pique-nique et Hélène a voulu bénir notre modeste tablée. D’habitude c’est un homme qui fait ça, il me semble, et la mission aurait dû m’incomber en tant qu’hôte, mais bon, Hélène était en verve et nous l’avons laissée faire. Même si normalement elle est bien sage. Elle a donc prononcé un bénédicité de bon aloi, à savoir ceci : « un bifteck sans moutarde, c’est comme un baiser sans moustache ». C’est à dessein que je mets des guillemets, car la phrase n’est pas de mon cru, loin de là, mais est une citation de l’auteur dont Hélène avait coutume de nous faire lecture, en ces heureuses journées.

Lorsque les agapes ont eu pris fin, Robert est reparti au camping. Je reviens, disait-il d’un air mystérieux, ne parvenant pas pour autant à éveiller plus que ça notre curiosité. De toute manière on s’en foutait, on attendait la lecture. Il est revenu un quart d’heure plus tard, nanti d’un pack de heineken, d’une paire de sirènes hollandaises et de quelques buveurs de bière alsaciens. Ça promettait. De toute manière il n’était pas question de prendre la bagnole, alors quand on aurait éclusé la mousse, on pouvait encore aller remettre ça chez Janine, la guinguette plus loin le long du canal.

Gérard a déposé son cube à l’endroit approprié, à savoir sur une plate forme en ciment qui avait supporté autrefois je ne sais pas quoi dont il restait des moignons de ferraille rouillée. Nous avons fait cercle autour du cube. Hélène s’est juchée dessus, le livre à la main. Elle a avalé prestement une goulée de bière afin, disait-elle, de s’éclaircir la voix et elle a lu. Ça n’a pas tardé à démarrer. Dès les premières lignes du chapitre nous étions tous pliés de rire, sauf les hollandaises qui n’y entravaient rien, et Hélène elle-même était obligée de s’interrompre pour laisser passer une crise inextinguible de fou rire (elle tellement si sage d’habitude). Puis elle reprenait, et nous riions de plus belle, et Hélène riait aussi, et s’interrompait encore, et les gens, intrigués, commençaient à s’agglutiner autour de nous pour profiter de l’oracle, au lieu d’aller se baquer, les bains ça sert à ça pourtant, mais disons à leur décharge que ce n’est plus comme avant, que l’eau est devenue moins appétissante, si on peut dire, de toute façon nous on s’en foutait, il n’était pas question de se baigner ainsi lestés de rôti froid et de mayonnaise, sans parler de la heineken. Et encore moins question de boire l’eau du canal.

A un moment je me suis dit que ce serait peut-être sympa de faire une traduction simultanée de ce que déclamait Hélène. En anglais, pour les sirènes hollandaises. Mais j’ai vite renoncé, car comment rendre dans un idiome que je maîtrisais à peine toutes les subtilités délirantes du texte. Je me suis contenté de leur expliquer pour le cube, qui était autrefois une sorte de petit coffre où je rangeais certains de mes jouets, les plus précieux, et qui depuis avait acquis un usage de tabouret. Les hollandaises se sont levées pour aller nager, et comme nous étions encore tous pliés de rire à cause de la lecture de la très sage Hélène, je me suis encore senti obligé de leur donner, dans mon anglais primaire, les références de l’ouvrage au succès incontestable : « Béru et ces dames » de Frédéric Dard, alias San Antonio.

24 avril 2010

Et on avait pris le train (Val)

Tôt le matin, on avait pris le train. On occupait tout un wagon. On portait tous nos petits sacs dans le dos. Et des k-ways. Il pleuvait un peu, ce matin là. Sur le quai de la gare, j’avais marché dans une flaque d’eau.

On avait tous pris le train. Je ne garde aucun souvenir du train, ni même de la destination.

Ce dont je me souviens, c’est que je portais des chaussures bateau blanches. Ce dont je me souviens, c’est que les lacets étaient en cuir, et qu’étaient mouillés, probablement à cause de la flaque d’eau. Mes lacets mouillés « glissaient » et n’arrêtaient pas de se défaire.

De voir mes lacets ainsi défaits, ça m’incommodait. Je ne savais pas faire les lacets. Je me revois encore me retourner vers l’arrière du wagon, et chercher la maîtresse des yeux. Je me souviens de mon hésitation : « J’y vais ? J’y vais pas ? », de mes yeux qui, tour à tour, regardaient les lacets, la maîtresse, les lacets…

Et j’oscillais.
Mes chaussures dénouées, ou la maîtresse qui dirait « Quoi ? Encore ? » ? 
Rester dérangée par mes lacets défaits, ou risquer d’importuner la maîtresse ?

Je crois que j’ai passé une grande partie du trajet à songer à mes lacets dénoués et à hésiter. Je ne sais plus si j’ai fini par aller lui demander de mes les renouer.

24 avril 2010

Souvenirs, souvenirs (Jaqlin)

Il y a quelques années déjà, j’ai emprunté un train qui circule sur une seule voie ferrée…

A l’époque, nous étions résidents à Djibouti et nous n’avons pas résisté à l’attrait de ce voyage- mythique dit-on- jusqu’à Addis-Abeba, capitale éthiopienne dont le climat est bien plus clément que celui de cette corne d’Afrique, réputée pour être la plus chaude au monde.

Je ne fus pas déçue du tout par ce périple, digne d’un autre temps ; imaginez la foule bigarrée des marchands locaux, qui, avec une ou deux paires de poulets qu’on va échanger au prochain arrêt contre des articles moins comestibles, qui avec bébé dans le dos, solidement coincé dans le boubou coloré, qui encore avec l’instrument de musique qui permettra de jouer quelques accords à la pause de Dire- Dawa pour ramasser quelques piécettes.

Tout au long du voyage ; comptez plus de dix- huit  heures pour arriver au terminus ; à chaque arrêt, vous pourrez assister aux tractations des vendeurs de khat,- feuille euphorisante (abrutissante ?) strictement prohibée mais toujours largement consommée- sous le regard bovin et tolérant des askaris de service !

A peu près à mi – parcours, arrêt obligatoire à la gare de Diré Dawa, en pleine brousse, avec possibilité de se restaurer au « buffet » de la gare : le menu, local, n’est pas mauvais, pour peu qu’on veuille bien fermer les yeux sur les conditions d’hygiène !

Notez au passage que des fenêtres de ce train, sans vitres évidemment, on peut admirer gazelles et autres grands koudous ou impalas qui défient – je crois d’ailleurs qu’ils gagnent – le tortillard à la course. Les zèbres eux, vont jusqu’à s’approcher lors des ralentissements et acceptent volontiers bouts de pain ou restes de fruits… C’est, assurément, la partie du voyage la plus intéressante.

Las ! Je crains de parler au présent d’un voyage qui, selon mes renseignements, n’est plus possible et qui plus est, fortement déconseillé, on peut lire ceci dans des nouvelles relativement récentes :

Réseau ferroviaire 
Une seule ligne à voie unique relie Djibouti à Addis Abeba. Le trafic est majoritairement consacré au transport de marchandises, avec seulement un ou deux wagons voyageurs par convoi. Le taux d’accident est relativement élevé. Il est arrivé que les convois soient attaqués et pillés, et les passagers rançonnés dans la région éthiopienne de Dirre-Daoua. Le trajet Djibouti - ADDIS Abeba (environ
738 km) peut demander de 4 à 7 jours.

J’ai donc bien fait de suivre cette voie quand il en était encore temps ; elle reste , dans mes souvenirs, un des plus marquants.

24 avril 2010

Adrienne et Victor : à chacun son expertise ! (Adrienne)

En 1835, la Belgique est la première sur le continent européen à avoir une ligne de chemin de fer pour le transport des voyageurs. Elle va de Bruxelles à Malines.

En 1837, Victor Hugo fait la connaissance de nos transports en commun belges et écrit ceci:

Je suis réconcilié avec le chemin de fer ; c’est décidément très beau. Le premier que j’avais vu n’était qu’un ignoble chemin de fabrique. J’ai fait hier la course d’Anvers à Bruxelles et le retour. […]

C’est un mouvement magnifique et qu’il faut avoir senti pour s’en rendre compte. La rapidité est inouïe. Les fleurs du bord du chemin ne sont plus des fleurs, ce sont des taches ou plutôt des raies rouges ou blanches ; plus de points, tout devient raie ; les blés sont de grandes chevelures jaunes, les luzernes sont de longues tresses vertes ; les villes, les clochers et les arbres, dansent et se mêlent follement à l’horizon ; de temps en temps, une ombre, une forme, un spectre debout paraît et disparaît comme l’éclair à côté de la portière ; c’est un garde du chemin qui, selon l’usage, porte militairement les armes au convoi. On se dit dans la voiture : c’est à trois lieues, nous y serons dans dix minutes. Le soir, comme je revenais, la nuit tombait. J'étais dans la première voiture. Le remorqueur flamboyait devant moi avec un bruit terrible, et de grands rayons rouges, qui teignaient les arbres et les collines, tournaient avec les roues. Le convoi qui allait à Bruxelles a rencontré le nôtre. Rien d'effrayant comme ces deux rapidités qui se côtoyaient, et qui, pour les voyageurs, se multipliaient l'une par l'autre; on ne voyait passer ni des wagons, ni des hommes, ni des femmes, on voyait passer des formes blanchâtres ou sombres dans un tourbillon. De ce tourbillon sortaient des cris, des rires, des huées. Il y avait de chaque côté soixante wagons, plus de mille personnes ainsi emportées, les unes au nord, les autres au midi, comme par l'ouragan. (Victor Hugo, Choses vues)

Début 1976, j’ai pris pour la première fois le train. Toute seule. C’était pour aller explorer les villes universitaires avant de décider où j’irais faire mes études. En revenant de Louvain, j’ai vu trop tard que j’étais arrivée à « ma » gare. Je l’ai donc ratée. A l’arrêt suivant, il n’y avait plus de train pour retourner chez moi. Un dernier bus m’a rapprochée d’une douzaine de kilomètres. Les quinze kilomètres suivants, j’ai dû les faire à pied, dans la nuit noire et froide de la fin du mois de janvier.

Cette mésaventure n’a altéré ni mon amour du train, ni mon amour pour Louvain. Mais depuis, j’ai toujours peur de rater « la sortie ». Ce qui fait que maintenant, je sors parfois une gare trop tôt.

24 avril 2010

CHEMINS DE FAIRE (tiniak)

Une valise pleine, une valise vide et moi, seul au milieu
  de l'étape passée
  à l'étape prochaine
  le monde dans mes yeux attend que je traverse

Le vent couche la plaine
présage radieux pour la fin de semaine
  après le temps qu'il fit
  le temps qui se fera
  des jeux d'ombre nouvelle à chacun de mes pas
  qu'une ancienne rengaine a menés jusqu'ici
où mon petit chemin de traverse aboutit
à la croisée du choix
que propose une voie et son chemin de fer

Ici, je prends le risque et regarde en arrière...

  la main qui s'est levée défiant le tableau noir
  ne pourra pas donner sa joyeuse réponse
  un élan de savoir prend un coup de semonce
  et renfonce au vieux tas d'insatiables espoirs
  (n'était cette fenêtre à l'autre bout du soir)
  cependant qu'assombri à l'œil un sursis fronce

  assis à mon pupitre
  j'observe l'autre aller de sa voix au chapitre
  il faut grandir un peu
  bon... en attendant mieux, je peux faire le pitre

Maintenant, je regarde à gauche et puis à droite...

  dans chaque main, je tiens la fille de mes rêves
  j'y renifle mon sang - il éclate de rire !
  quel que soit l'avenir, il n'est pas moins riant
  que les fruits dont la chair est gorgée de ma sève
  et parfument la nuit le vent qui souffle encore

  je connais mon trésor
  il a deux noms de plus aux flancs de sa voiture

Il est temps - ce me semble, qu'aussi bien je traverse...

  moi, les chemins de fer, je n'aime vraiment pas
  j'y fais un peu l'andouille et tombe à la renverse
  j'y plante mes valises
  là, sur le bas-côté de rouges friandises
  m'appellent sans détour et comme je me nomme
  libre, gourmand... un homme

17 avril 2010

Défi #103

Pour le 103ème défi,

une photo vous est proposée.

Copie_de_RAILS

Qu'évoque-t-elle pour vous ?

Quels souvenirs ?

Quelle anecdote ?

Laissez vous guider par les rails ...

Nous vous attendons à la prochaine gare : samedidefi@hotmail.fr

17 avril 2010

Se sont déjà soulagés...

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Le défi du samedi
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