Il suffirait (Kate)
Il suffirait
Il suffirait
De presque rien
D'un je ne sais quoi
Pour qu'on décrypte bien
Cette scène où l'on pose
Et comprendre qui fait quoi
Il suffirait
Qu'on ne nous égare pas
Vers Avignon
Et son ambiance de rue
En Cité des Papes ne sommes pas
Lorgnons
Vers le Nord beaucoup plus
Il suffirait
D'un signe de ralliement
Que sais-je
Un insigne
Un gant
Jaune ou beige
Il suffirait
Qu'on soit porté
Par la foule
Pour sortir de l'anonymat
La musique enflerait
Comme une houle
Et nous réunirait là
Paul McCartney & Wings - Mull of Kintyre (HD 1080p)
Photos de l'auteur : n° 1 Avignon, Place des Corps Saints, juillet 2017
n° 2 et 3 juillet 2019
Keeping up appearances (Adrienne)
Pourquoi leurs parents avaient-ils donné à l’aînée un prénom français et à la cadette un anglais? Et quelle importance, puisque Laurence appelait Priscilla “Lala” et Priscilla appelait Laurence “Lolo”? Sauf que peut-être ce prénom anglais a pu influencer ses choix de vie.
À dix-huit ans, Priscilla a déclaré qu’elle voulait faire des études d’institutrice, choix que tous ont applaudi, les parents, la grande sœur, les profs.
- Priscilla, avait coutume de dire Lolo, elle est si intelligente que même rien qu’en dormant sur ses cours elle les connaîtra par cœur !
Et puis, au début des vacances d’été, Priscilla a disparu. Volatilisée.
Ne me faites pas chercher, avait-elle écrit à sa sœur, je vais bien et vous donnerai bientôt des nouvelles.
Ce que personne ne savait, c’est que depuis des semaines elle entretenait une correspondance internet avec un jeune Anglais et qu’elle était partie le rejoindre. Comme ça, avec juste une valise.
- Et tes études d’institutrice? a demandé Madame, comme si c’était la chose la plus importante.
- Je les ferai en Angleterre ! a répondu Priscilla. Ce que Madame n’a pas cru, bien sûr.
Entre-temps, elle était déjà mariée et installée dans la maison de ses beaux-parents, qui étaient charmants et l’adoraient, disait-elle.
Ce n’est que quelques mois plus tard que Laurence a enfin pu rendre visite à sa sœur et se faire une opinion sur ce jeune Onslow qu’elle avait épousé.
- Et maintenant, a dit Lolo, viens avec moi !
Quand elles sont arrivées en ville, Laurence leur a mis à toutes les deux un gant de ménage en plastique jaune sur la tête.
- On fait la fête ! a dit Lolo. On n’a pas pu enterrer ta vie de jeune fille, on va le faire maintenant ! C’est ma tournée !
- Je ne peux pas, a répondu Priscilla. Je suis enceinte.
Alors Laurence a bu toute seule.
Vive le gris et la pluie! (Laura)
J'ai failli vous renvoyer un texte déjà envoyé[1]
Ce ne serait pas la première fois, me direz-
Vous! Alors je vais quand même un peu me la creuser
Pour vous parler du gris et de la pluie injuriés
Par presque tout le monde mais que dans certaines contrées
Comme celle de la photo de la semaine ou celle où je suis née,
On est bien obligé d'accepter et de s'adapter
Comme on devra le faire si les températures venaient à augmenter
Encore et plus souvent; quand j'étais gamine, je me régalais
A sauter dans les flasques, sous l'eau du ciel, me mouiller.
Comme j'étais loin de ceux que je vois sortir sans regarder
Le pébroc même quand le ciel ne fait que renifler!
Soir de Carnaval (Lecrilibriste)
Un gentil troubadour, plein d’ardeur
Musique aux lèvres et colporteur
S’en va vers le vacarme des flonflons de la fête
Retrouver le défilé des majorettes
Les sonneurs de trompettes
et le rantanplan des tambours
Regardant son reflet dément dans une flaque
Il réfléchit sérieux aux à-coups de la vie,
et à ses estocades
Aujourd’hui c’est la fête
La fête des trompettes
La fête des grosses têtes
La fête des casse-têtes aussi …
Il bouscule du pied l’affiche décollée
dans l’espace égaré d’une rue blafarde
sous la lumière acide d’un néon verdâtre
qui clignote sur les murs gris
d’un immeuble sous la pluie
il lit : Vertige et trompettes »
au Théâtre des Castagnettes
Il remonte son col en poursuivant sa quête
Avant feu d’artifice et feux de la St Jean
Le clair obscur envahira le soir
Les formes habitées des arbres et des nuages
sur les sentiers secrets des maisons d’outre-temps
enverront leurs fantômes dans des vagues de brume
Et après un clin d’œil nostalgique à la lune
le troubadour taira les mots en gardant sur le cœur
le vertige des lumières de la fête
et le goût amer de la bière
Romane d'apprentissage : Épisode trois (joye)
Eh oui, deux fois veuve dans la même histoire, c’est pas la veine ! Je quittai donc ma Bordighera adorée à la recherche de nouvelles aventures, mais pas avant de vendre le resto et me transformer en modiste. Les bouteilles qui pendaient du plafond me servirent d’inspiration et mes nouvelles créations faites de paille firent de moi une célébrité – jusqu’à ce que l’ancien amant de mon beau-fils me traite de copiste. Comment pouvais-je savoir que ce stupide panier tissé de paille qu’il portait sur la tête était son idée à lui, je vous le demande ?
Bon, fatiguée par une telle épreuve – ce n’est pas tous les jours qu’on soit traitée d’assassine et de fraude en même temps, hein ? – je décidai de changer de climat.
Alors, c’est à Edinburgh, une ville très cool, que j’établis ma boutique tout près de la cathédrale St Gilles, dans une close (non, la rue, pas la maison ! OH !) qui s’appelait « Coquelanne ». Oui, non, je ne vous mens pas !
C’est là où je créai mon plus grand succès, que j’appelais la Kret’, un chapeau rigolo fabriqué des gants en caoutchouc que j’avais gardés de mes jours à laver les plats à l'établissement de mon pauvre Otto défunt.
Je ne sais pas pourquoi ces petits chapeaux étaient si populaires, mais j’étais bien contente que tant de touristes deviennent « Krétins ». Superbement utiles pour héler un taxi ou un bus ou attraper le bouquet quand la mariée le jette.
Et puis, si l'on n'a plus de sous lors d'un voyage, extra pour trouver un petit boulot comme plongueuse, quoi. On ne sait jamais où cela mènera...moi, Romane, votre héroïne estivale, en suis la preuve !
Allez, je sais, personne ne meurt dans cet épisode…à part un lecteur ou deux qui en meurent de rire ? Non. Bon. Peut-être à la semaine prochaine.
Jusqu’alors, une petite compil’ par une touriste ricaine qui passa ici à Edinburgh l’année dernière, et non, elle ne fut pas Krétine…fallait qu’elle garde ses sous pour le transport, l'entrée au château, les cartes postales, et du haggis…
Édimbourg par bongopinot
Elle voulait aller dans un pays anglophone
Elle choisit l’Écosse, pour ses paysages insolites
Elle part donc pour une aventure enrichissante
A Édimbourg à l’université pour doper ses neurones
Elle découvre très vite les soirées étudiantes
Les défilés gant en caoutchouc sur la tête
Dans les rues et elle danse et elle chante
Les pavés accueillent ses rires c’est la fête
Mais c’est déjà la fin de son cursus universitaire
Va t’elle quitter cette ville où elle a trouvé son air
Restera t’elle travailler dans son lieu de prédilection
Depuis elle s’est enfin décidée et a trouvé un emploi
Ses parents sa famille ont reçu la nouvelle avec effroi
Mais Édimbourg n’étant pas si loin de Paris ça a mis fin à leurs agitations
Va savoir ! (JAK)
Elle avait un penchant pour le whisky
Il adorait gazouiller sous la pluie
Les passants indifférents passaient
Pendant qu’une intervieweuse s’pâmait
Cependant au loin on devinait
Un drame épouvantable s’tramer
Un Route-Master à impériale,
Au tempo-rapidos accélérait,
Et soudainement déraillait !
Les fausses notes avaient dérouté Djak le wattman,
Qui avait l’oreille absolue.
Et
L’homme au gants jaunes ne pût jamais à temps le stopper.
La « Général Compagnie » après tout ce train-train,
N’eut qu’à chèrement aligner, les £ de sa Majesté
Mais ce qu’il a de plus inexplicable
Ici,
C’est qu’aux Chorégies d'Orange
Les sons en tous sens volaient et
L’épouse de l’homme aux gants jaunes,
Sur son violoncelle jouait
Dans la 8 -ème symphonie de Mahler
Et l’astrophysique, l’abstraction des mathématiques et même la physique quantique, ne pourront jamais nous dévoiler pourquoi, des tas d’atomes
Entre eux s’remuent, communiquent et s’agitent,
Sans qu’il y ait un sens précis à la vie.
Londres et les Beatles (Venise)
. John Lennon
Ringo Starr
Paul McCartney,
George Harrison
Vous êtes le feu, la part sauvage que nous n’éteindrons pas , les braises de vos chansons rougeoient encore dans mes nuits londoniennes.
Dans le repli de ma mémoire, il y a encore Lucy in the sky toute proche et dans un autre creux alvéolé « yellow submarine »
Vous n’êtes pas dans notre passé mais devant nous tous afin que nous brisions nos chaines. Non pas parce qu’il n’y a pas assez d’intensité dans ce monde mais par ce que vous étiez ce qui nous manque .
Sur le chemin qui mène à vous entre les quartiers de Liverpool et la tamise j’ai trouvé une plume bleutée d’un geai
Que Georges Harrison portait à son chemisier.
C’est très petit une plume de geai c’est presque aussi inutile que vos chansons diront certains
Mais pas à mes yeux et surtout pas à L’ouïe.
Du coup je vous suis partout où vous avez habité le monde poétiquement.
Le monde se rétrécit tant autour de moi au point d’avoir le sentiment de vivre au fond d’une clochette de muguet.
Jamais personne n’a autant offert que votre groupe.
Alors que faire de Mieux dans un passage à Londres que de vous saluer vous qui avez fait le passage avec nous.
S'il suffit (Kate)
S'il suffit
S'il suffit d'un restaurant pour qu'on voyage
D'une couleur pour qu'on rêve
D'un coin de rue pour arrondir les angles
D'un moment hors du temps
Alors
Installons-nous
Investissons la carte
Réchauffons-nous
De rouge
Partageons
Nos envies
Laissons-nous emporter
Ailleurs
Loin
Photos de l'auteur, janvier 2018, caffè Mazzo (63)
Romane d'apprentissage : Épisode deux (joye)
Ayant fui quitté l’Anjou après la mort inexplicable du pauvre Titus, je me retrouvai à Bordighera. Ah Italia ! Ses bonnes ! Ses pâtes ! Ses bonnes pâtes ! Avec les quelques euros que je volai sécurisai en lavant les soquettes crades de fou feu mon amour, je trouvai un squat appart’ dans la Via Romana - ouais, appelée presque comme moi, votre héroïne estivale et jeune-veuve, Romane !
Or, bien que majeure et vaccinée, je n’avais que vingt-deux dix-sept ans, et je me rendis tout de suite compte qu’on ne vit d’amour et d’eau fraîche que dans les romans sirupeux où la fille tombe amoureuse des hommes musclés mais peu poilus, ne portant jamais de chemise…Bon, c’est pas mon truc à moi que j’ai. Et moi, quelque déesse féerique que je fus, il fallait tout de même que j’eusse de quoi manger. Il me fallait donc une Taf Quelconque, histoire de pouvoir me payer des gelati de temps à autre.
Vous n’allez pas le croire, ou peut-être si, mais je trouvai tout de suite un boulot al Ristorante Bottigle, à deux pas de mon pieu dans la Via Romana ! Che buona fortuna !
Mon patron, Otto Luoghi, était un homme corpulent, comme tutti les bons restaurateurs italiens au prénom allemand (à cette époque-là, on ne se posait toujours pas trop de questions, hein), mais son fils Gieuseppe-Gomberto était un jeune Adonis. Il avait une gueule à faire pleurer les pierrines, comme on dit nulle part sauf dans ce Bildungsroman, mais c’était quand même vrai. Ses yeux noirs comme des olives, son nez droit comme une baguette, sa bouche rouge et pulpeuse comme une tomate…
Allora, vous voyez bien que j’avais trouvé mon métier idéal, servant des pâtes étouffe-chrétiens al ristorante. Si je versais du chianti parfois sur les clients au lieu de dans leurs verres, ce n’était pas de ma faute, on voyait bien que j’étais inamorata pizza pazza et l’on me pardonnait rapidement. Sinon, Signor Luoghi venait tout régler avant que les baffes ne se perdent, n’oubliant pas d’apporter aussi son couperet impressionnant pour le seconder si besoin était.
Vous vous demandez sans doute si je devins la belle-fille d’Otto ? Hélas, non, ce n’était pas mon destin ! Mon pauvre Gi-Go, comme j’aimais l’appeler, était gay comme un pinson et quand son papa le sut (je n’ai pas le temps malheureusement de vous dévoiler qui le lui trahit), Otto le botta dehors et fit de moi sa héritière unique quelques heures avant de m’épouser et encore quelques jours avant de mourir dans une bagarre tragique avec des clients et où il avait oublié d’apporter son couperet, peut-être parce que je l’avais mal rangé dans un tiroir dans l'armoire derrière la cuisine, amoureuse-dingue comme j'étais en ce moment, hélas ! Mais bon, tout est bien qui finit bien, non è vero ?
Cíao, cíao, alla prossima settimana, saluti a tutti…
Un endroit magique par bongopinot
Une magnifique façade
Un intérieur original
Des tables rondes
Endroit magistral
Au plafond il y a des bouteilles
Leur col assez long et très mince
Leur panse enflée et garnie de paille
Suspendues elles pendent en abondance
Cet endroit se situe dans un lieu de rêve
Dans une roulotte auprès d’un ruisseau
Dans un mignon hameau nommé mirage
Où dansent et coassent les crapauds
Grimpez ces marches en bois
La porte est grande ouverte
Vous serez comme des rois
Regardez la belle carte
Des mets délicieux y sont proposés
Des vins de grands crus de vrai trésor
Jamais vous n’oublierez ce moment passé
Dans ce village ou le temps reste fixé au décor
Au « Bouchon Cramoisi » (Lecrilibriste)
Au coquet « Bouchon Cramoisi »
on déguste lyonnais mais on boit du Chianti
et lorsque la flasque est finie
on suspend la bouteille avec une poulie
tout en haut du plafond comme un ciel de lit
C'est un rituel d'aficionados
Et cela fait un vrai concerto
de tintements et de sons de grelots
lorsqu'Eole joue aux courants d'air
quand les carreaux sont grands ouverts
Rouge et blancs sont les sets à carreaux
Rouge est le Chianti maestro
Rouges les clients emméchés
Rouges quand ils se mettent à hurler
leurs souvenirs de vieux troupier
ou l'air du beaujolais nouveau...
Euh ? … C'est du beaujolais
du Chianti ou du Cabernet
cette bibine toute cramoisie ?
disent-ils quand ils sont tous cuits
couchés sur le sol, regardant au plafond
les flasques qui planent et qui dansent en rond
On se croirait au paradis ….
Patron ! Une autre flasque, je vous prie !
J'en... (Laura)
J'en ai vidé des fiasques
J'en ai aimé des hommes
J'en ai fumé des cibiches
J'en ai fait des frasques
J'ai été scandaleuse
J'ai été une grosse fumeuse
J'ai collectionné les conquêtes
J'ai été alcoolique
J'ai fait beaucoup d'excès
Je n'avais pas d'équilibre
Jamais rien je ne regretterais
Rien de rien, je ne regrette
A force de vouloir remplacer
La timidité par le rire
Et l'outrance, je me suis transformé
En un Pantagruel grotesque
Aujourd'hui, alors que je remonte
Mes sept collines en marche arrière
Je peine mais je bois avec enthousiasme
Beaucoup d'eau assaisonnée de fièvre curieuse.
Le baiser. (maryline18)
D'un côté, la barrière de l'interdit et de l'autre côté, l'issue de secours, le filet d'air indispensable à ma respiration, la fenêtre ouverte à la vie, à l'envie...Au milieu, mon esprit torturé.
Comme l'adolescent qui cherche des preuves d'amour pour pouvoir affronter la vie, l'ennui, les paris idiots, oui, comme lui j'ai cherché, j'ai cru, j'ai supposé...Comme lui, j'ai élevé mes interprétations erronées au rang de certitudes. Comme lui, j'ai foncé tête baissée pour mieux affronter les difficultés, les déceptions, les désillusions.
Comme à lui me vient l'envie de me rebeller, une fois encore, au pied de la limite à ne pas franchir. Devant celle-ci j'entends les murmures des gens respectables. Ils sont rassurants, forcément, les gens sérieux, ils savent toujours ce qui est bien, ce qui est mal...De toutes leurs bouches, des échos de bonnes conduites, de mises en garde, de reproches programmés se croisent. Je m'étends sur le lit, mes pensées tournent en boucles et me donnent la nausée. C'est sûrement un cauchemar, comme celui que je faisais enfant, quand j'étais fiévreuse.
Je regarde le plafond, les bouches sont là, me dévisagent, j'ai peur. Je cherche ton visage, au milieu de ces yeux rieurs, méchants. Je tends l'oreille mais je n'entends rien d'autre que leurs rires tonitruants. Où es tu ? toi seul peux combattre les monstres de mon âme torturée, mon amour te rend aussi invincible qu'invisible.
Je suffoque mais comme un animal en captivité, assuré d'avoir tous les jours sa pitance, j' hésite à m'enfuir de ma cage, je respire son air vicié et mon teint blêmit, mes poumons s'atrophient, mon coeur s'affaiblit. Un jour, je me pencherai au dessus du vide de cette baie vitrée et comme toute réponse à l'échec de ma vie, et comme au dessus d'un puits où il n'y a plus rien à puiser, je me laisserai tomber... puisqu'il ne peut en être autrement. Un jour, je ne verrai plus toutes ses bouches et leurs mensonges mais sur tes lèvres, sans bruit, dans une autre dimension, j'irai, mon amour, déposer le plus beau, le plus tendre des baisers...
Les petits pots de terre (Venise)
Pas avant six heures la boutique ouvrira.
Le chant des pots où se cachent les hirondelles.
Ici on a pris habitude de rivaliser avec l’éternité en collectionnant les pots et les cruches.
C’est toujours un étonnement de venir ici .
Une horloge au fond de chaque pot compte les rayons de soleil qui frappent la terre cuite d’un chant neuf .
C’est une vraie bibliothèque où se terrent les confitures et autres merveilles.
Comme une abeille j’y butine tous les dimanches dans ma robe d’organdi.
La première fois que je suis venue dans cette boutique j’avais six ans.
Je craignais de rencontrer une sorcière derrière les fagots de buches
A six ans on tourne le dos à la fenêtre du réel, on est chargé d’orageuses couleurs et tout a l’odeur du pain d’épice même ces pots de terre suspendus dans la grande salle.
Aujourd’hui on innove des gerbes de fleurs sortent de chaque pot .
On marie un jeune soldat à la fille du maire. La grande salle est vibrante d’odeurs printanières et les pots de terre rient aux éclats .
Les notes sortent du piano comme des pétales de roses et la mariée semble tourmentée .
Un pot vient de se briser à son pied. C’est un signe du ciel crient les vielles en applaudissant .
On ne connait bien le bonheur que parce qu’il te manquera dit l’une d’elle .
L’ambiance devint soudain pesante .La mariée n’était pas une grande malade en phase terminale, elle se saisit d’un pot suspendu . A peine un vague souffle d’air frais sur la nuque de la vieille et la voilà sans connaissance sur le sol .
Dis donc walrus j’en ai une bien bonne
La prochaine fois que tu choisis une photo avec des pots de terre censure-moi au moindre écart !!