Défi #605
Un mot riche, cette semaine
Rastaquouère
Laura ; maryline18 ; TOKYO ; Lecrilibriste ; Walrus ;
Kate ; Nana Fafo ; Vegas sur sarthe ; Joe Krapov ;
joye ; bongopinot ;
Un quidditch, il nous faudra bien
pour échapper à ce monde ultra confiné
Alors quand la pleine lune s'est levée
belle comme un été indien
mon balai magique j'ai enfourché
j'ai claqué des doigts, il a décollé
et je l'ai briffé d'aller explorer
loin du monde fou, les mondes anciens
C'était un défi mais j'avais envie
d'aller me lover dans les choses aimées
même si lointaines et presqu'oubliées
Mon balai magique aime la musique
et c'est donc par là qu'il a commencé
avant même que je l'ai proposé …
Mais pourquoi faut-il qui aille toujours
chercher du blues, du blues, du blues
Mais pourquoi faut-il que toujours
comme des bleus à l'âme
les notes du blues écorchent le cœur
remuant de vieille nostalgies d'ailleurs
quand Sidney Bechett joue « Petite Fleur »
et quand la voix chaude d'Henri Salvador
pose de doux mots sur la musique
Les larmes au bord des yeux pour ce qui a été
dans les coulisses, J'ai posé mon quidditch
derrrière le rideau je les ai écoutés
du parfum de « Petite Fleur » me suis saoulée
jusqu'au bout de la nuit et j'en ai rêvé
Le débat radiodiffusé s'était terminé sur une phrase bien sentie de l'animateur : "Chacun serait bien avisé de balayer d'abord devant sa propre porte !"
D'autant plus convaincu qu'il me semblait en effet opportun de balayer le seuil devant une porte déjà propre, j'empoignai mon balai et sortis de la maison.
Ma voisine avait dû se laisser convaincre par la même émission car elle aussi était sortie de chez elle le balai à la main.
Lorsque nous eûmes tous deux fini de balayer notre portion de trottoir, je brandis mon balai et lui proposai un petit match : "Quidditch ?"
"Cwè dis' !" me rétorqua-t-elle, "Vô djausez wallon à ç't'heure ?"
Bon, c'était mal parti, je risquai quand même "Dois-je comprendre que vous n'êtes pas emballée ?"
"En ballet ? Et en tutu peut-être tant qu'on y est ? Allez, hop, du balai !" et elle rentra chez elle en claquant la porte.
Bon, je demanderai à ma petite-fille, elle au moins saura de quoi je parle : elle a un Nimbus 2000.
Addendum :
Désolé pour le lien, je pensais qu'il fonctionnerait mais il faut faire partie des amis de Louise sur FB pour y avoir accès.
Le Nimbus 2000 est le balai de compétition d'Harry Potter.
Le lien pointe vers une vidéo où l'on voit Louise voler sur un modèle similaire.
à tes souhaits très cher Walrus !
tu voulais du sport en voici : le quidditch Duchmol
Ronchonchon était rentré chez lui, sur les conseils de Laure Théoux la directrice,
Al étant chez Pa’ son Podologue Acupuncteur, il reviendrait le voir une autre fois.
On était samedi, Ronchonchon décida de retourner à l’Ehpad de Sens.
Quand il se pointa vers 14h00 à l’accueil, le livre 601 non-sens était toujours posé sur la table.
Ronchonchon avait bien envie de regarder ce que contenait ce livre, un Quid peut-être ?
Mais il y avait un tel vacarme qui venait du hall qu’il préféra aller voir.
Quand il poussa les portes battantes, un étrange balai se déroulait, c’était le cas de le dire…
Tous les membres du personnel avaient enfourché un balai et s’agitaient.
Le grand ménage aurait-on pu penser ? Point du tout.
Après analyse de la situation, les tables avaient été poussées pour improviser une arène de jeu.
Toutes les personnes présentes portaient un T.shirt au couleur d’une équipe pour marquer l’appartenance à leur clan.
Que penser de tout cela ? What a fuck ?
Décidément cet établissement réservait plein de surprises,
il y avait un fossé et non pas une petite rigole avec l’idée qu’on se faisait sur ce genre d’endroit.
Il repéra dans la foule les 2 petits comiques de l’autre jour, Papy Wal et Papy Jo,
il s’approcha d’eux pour leur demander qu’est-ce qui se passait ?
Ronchonchon : “Vous faites quoi ?”
Papy Jo : “C’est du … quidditch.”
Ronchonchon : “A vos souhaits !”
Papy Wal : “Nan, c’est un sport de balle fictif”
Ronchonchon : “ah... comme l’air guitare !”
Papy Jo : “ouhais sauf que nous, on a gardé les balais, ça permet au personnel d’en profiter pour faire le ménage !”
Ronchonchon : “mais, ça sert à quoi de faire comme si…”
Papy Wal : “à nos âges, ce serait trop dangereux de jouer à la baballe, alors on a adapté la version du quidditch moldu et on l’a rebaptisée le quidditch dumol”
Ronchonchon écarquilla les yeux.
Papy Jo avec son accent du terroir qui roulait les r : “Quoi, vous connaissez pas Harry porteur?”
Ronchonchon : “Non, je connais Harry celui qui porte les repas…”
Papy Jo : “Bien joué ! mais moi j’vous parle du gars aux lunettes rondes, style premier de la classe”
Ronchonchon : “Non j’vois pas ! Mais, faudra m’expliquer les règles à l’occasion, Al est ici ?”
Papay Wal : “ En fait la première fois qu’on a organisé cela, c’était une idée de Al. Tous les samedis, le personnel poussait les tables pour faire le ménage, Al avait décidé de leur faire une blague à ses petits chatons comme il les appelait et puis c’était pour nous distraire un peu. On s’est regroupé à plusieurs pour les entourer et les obliger à danser sur leurs balais. La semaine suivante, il a remis ça et il avait fait venir beaucoup plus de monde de la résidence, et là, il a expliqué le jeu. Ni une ni deux, la semaine suivante, on avait des T.shirt.”
Papy Jo: “et l’activité s’est retrouvée dans le livre : le quidditch duchmol … Al a refusé d’en porter la paternité”
Ça ressemblait bien une idée tordue de Al, Ronchonchon tenta de le repérer dans la foule,
il n’était pas question qu’il laisse tomber ses recherches quidditch ou pas quid ditch.
Belle lecture créative à toutes et à tous
Pour le défi 604 - Quiddich- du défi du samedi
Il était Wimbourne et les poursuiveurs
Fondaient dans l’hermione et s’y confinaient.
Les Suédois étaient trop courts du museau
Et les Holyheads harpies horcruxaient.
- Prends garde au méchant Jedusor, enfant !
A ses griffes qui happent, à sa gueule qui mord !
Méfie-toi de l’oiseau détraqueur, et fuis devant
Le très boutenchoc serdaiglatraptor ! »
Emportant avec lui son effrayant cognard,
Il partit en quête du vivet doré.
Contre l’arbre moldu, il alla s’adosser
Et se mit à réfléchir un instant :
- Pré au lard ! Choixpeau, phénix et Tutshill !
Que Bièreobeurre Porpington me vienne en aide !
Que ses ailes d’argent me magicprotectionnent !
Que je sois vigoureux comme le Rowlingstone ! »
Il était encore tout à ces pensées fort souafles
Quand le grand Jedusor, les yeux emplis de flammes,
Fendit le dumbledore à pas mangemortels
En ponctuant sa course de soucoupes de feu.
Et une ! Et deux ! Et tiens ! Et vlan ! Sans une trêve,
Le balai dispensa ses reliques de mort.
Une fois la bête à terre, il lui ôta la tête,
Et l’envoya danser dans les trois anneaux d’or.
- Le grand Repousse-ombrage par ta lame est tombé ?
Viens vite dans mes bras, mon enfant portoloin !
Ô broumseupe journée ! Fourchelangue et diadème ! »
Glouffa le père absent dans un élan de joie.
Il était serpentard et les chocogrenouilles
Sprintaient dans le poufsouffle et s’y poudlardillaient.
Les frelons de Queerditch étaient en pétuniage
Et les Porskoff cogneurs, galamment, pinceviffaient.
Lors de mon parcours scolaire, j'ai pratiqué comme beaucoup, des sports collectifs comme le foot, le basket, le hand. Peut-être certains élèves aujourd'hui font du quidditch. J'étais empêtrée dans mon corps et ma timidité me paralysait dans mes relations avec les autres.
Aujourd'hui, heureusement, je ne suis plus empêtrée dans mon corps et j'adore le sport: vélo, marche, tabata, HIIT, abdos etc.
Par contre, je suis de plus en plus solitaire et misanthrope. La mort de mon mari m'a donné envie de ne plus être seule mais le vrai moi est revenu et le confinement me gêne moins que d'autres car je n'ai besoin de vie sociale pour exister.
La nuit était aussi claire,
Qu'un superbe matin d'hiver.
Cachés aux creux des chaumières,
Dormaient, à l'endroit, à l'envers,
Bercés d'étreintes au souffle court,
Des corps tout étourdis d'amour
A la peau blanche des beaux jours...
Sans bruit, j'espérais ton bonjour ;
Je scrutais le ciel, allanguie,
Quand sur ton manche tu me pris
Pour m'asseoir...un poil dépoli,
Et tendrement je t'ai souri.
Tu as ri...ignorant les règles.
Magestueux comme l'aigle,
Laissant aux autres la partie
De quidditch mon Harry !
Quid du quidditch ?
Qu'est-ce que c'est ?
Une
Invention
D'auteur
Documenté
Infiniment en sport
Tennis, basket, etc.
Chevaucher un balai
Hockey, c'est dingue !
À l'heure où Volirusdemor(t) plane sur nous, il est bon de :
- rêver,
- rêver à un sport,
- rêver à un sport d'extérieur...
Un sport inventé, certes, redevable à la lutte, le rugby, le foot, la course, l'équitation, le baseball, le basket, le volley, le golf, le hockey... donc chacun s'y retrouvera quelque part !
Un sport inventif où les équipes doivent être mixtes :
Un sport épuisant où s'affrontent deux équipes de 21 joueurs : 7 joueurs sur le terrain et 14 remplaçants, le nombre de remplacements étant illimité !
Un sport brillant où l'on court après un "vif" d'or : la vie dehors quoi, quand on courait vivant où l'on voulait, vers le soleil, au-delà de son pâté de maisons.
Un sport magique : le balai est volant, la cape est d'invisibilité... J'ai déjà les lunettes, mon balai n'est pas volant et ma cape trop visible...
En confinementdence : je n'aime pas les écoles de sorciers, je n'aime pas la magie, je n'aime pas le Londres victorien et bourgeois véhiculé par cette série géniale...
Mon Londres à moi est celui plus léger du "Swinging London", même si tout n'était pas si rose et la misère bien présente aussi.
Allez, on oublie tout, on fait un tour avec Austin et on danse sur la bossa de Quincy ?
photos de l'auteur, mars 2020
Ça y est, nous avons fini par épuiser tous les jeux de société ainsi que ceux de la chambre qui eux m'ont éreinté …
Germaine qui ne manque pas d'imagination a pensé à un nouveau jeu : On fait des courses de balai à califourchon dans la maison.
J'ai eu un mal de chien à lui trouver un balai traditionnel car beaucoup de gens confinés ont du avoir la même idée.
Moi je me suis attribué le Dyson – prononcer Daïzône parce que c'est angliche – que je pilote bien depuis que j'ai trouvé un tuto sur le net.
Pour les ignares le Daïzône est un aspirateur sans sac contrairement aux courses avec sac.
Germaine prononce Dison alors disons que son accent laisse à désirer.
Le balai de Germaine est un balai comme j'en ai connu chez ma mémé avec un gros manche en bois lisse et un mignon faisceau de paille de riz.
Il est sexy mais un peu lourd pour prendre les virages ; les balais à flux énergétique positif comme celui de ma mémé n'existent plus …
Celui de Germaine serait plutôt du genre à flux énergétique négatif à voir la façon dont elle gère la marche arrière.
Le mien est un V8 comme les bagnoles américaines – avec un accessoire suceur mais on s'en sert pas – et il a une autonomie de 7 minutes à vitesse Max alors que Germaine tire la langue au bout de 3 minutes !
Je gagne toujours parce que le Daïzône est également plus maniable mais nous avons maintenant épuisé tous les gages attribués au vainqueur y compris les gages de la chambre.
Après la partie gagnée je sais être magnanime et j'aspire les brins de paille de riz avec mon Daïzône V8.
Germaine dit que je suis avantagé, c'est aussi ce qu'elle disait pour les jeux de la chambre et ça me rend fier. Après tout c'est elle qui a voulu jouer à ça.
Les voisins y jouent aussi mais avec une variante : ils courent dans un dédale de bouteilles de bière ouvertes qu'ils doivent boire aussitôt qu'ils les renversent.
À les entendre ils sont très maladroits et passent beaucoup de temps à balayer les débris.
Après le confinement j'ai promis à Germaine de lui acheter un Daïzône V10 … à moins qu'on se lasse d'ici-là mais comme je lui dis « ça te serviras toujours ».
Chacun son Quidditch. En ce moment avec le confinement, j’ai dû mettre le balai au placard.
Moi pendant le confinement, j’ai déjà épuisé les stocks de coloriages que maman avez imprimés au travail pour les trois prochaines semaines. J’ai terminé trois fois le puzzle 500 pièces des Aristochats qui devait durer six jours et regardé tous les épisodes de Mouk huit fois de suite. L’heure est donc grave, car il reste encore pfiouuuuu, au moins trois semaines à tenir à la maison, peut-être plus si on en croit les médecins – qu’on préfère croire, de toute façon. C’est donc le moment de me lancer dans un grand projet créatif, car mon balai, maman m’a interdit d’en faire usage ;
Alors j’ai eu une idée faire de la musique
Avec quelques tendeurs sur une chaise, avec une grosse boîte de conserve coincée entre deux d’entre eux j’ai commencé par faire une contrebasse-chaise. Avec une bassine retournée sur laquelle j’ai cloué deux manches à balai, sur lesquels j’ai tendu ensuite une corde reliée au fond de la bassine, et j’ai fait avec une contrebassine, une harpe à bac. Le plus facile fut de coller deux pots de yaourt (vides…) en y mettant du gros sel, et hop, des petites percussions pour mes petites mains. Enfin, l’instrument phare dont je suis le plus fier c’est la cuillère. Deux cuillères à soupe en l’occurrence, que j’ai tordu un peu au niveau de la tête. Puis on les joue en opposant leur côté bombé, en les tenant ensemble pour les frapper en alternance entre sa cuisse et sa main libre.
Alors que le niveau de stress atteint son pic, maman peine à choisir sa cinquième tenue de la journée , elle hésite entre le pyjama du matin et celui du soir .
Mon père m’a dit l’autre soir c’est le couvre-feu ne t’avise pas de sortir avec ton balai tu veux finir dans un sarcophage. Mon père est coutumier des blagues rustiques souvent je n’y comprends rien.
maintenant je regarde ma paire de Nike .je m’ennuie j‘ai l’impression d’être bloqué dans l’entrée et de ne pas voir le spectacle. Le spectacle est nul dehors a dit maman, tu ne sors pas, tu vas finir comme ces pharaons.
Attendre la fin du confinement ça rend dingue alors j’ai cessé d’attendre j’ai repris mes instruments de musique et j’ai joué à fond la caisse. J’ai entendu mon père dire à ma mère.
Je ne sais pas ce qui est pire / l’entendre jouer de la musique ou l’entendre râler. Je vois que tous deux retiennent leur souffle m’adressent un large sourire, mais au fond je sais qu’ils voudraient m’enfermer dans le placard avec mon balai.
Mes parents ont les yeux fixés sur l’écran de la télévision. On voit défiler des cercueils. Je suis magicien je vais guérir les malades criai-je soudain. Mes parents ont retrouvé leur sourire ils sont convaincus que je vais trouver la potion magique du moins c’est ce que je crois .
Ne te prends pas pour Alice aux pays des merveilles fils, ce virus est plus grand que tous les magiciens .je ne bouge pas campé sur mes deux jambes je regarde ma mère dans les yeux. Ne sous-estime pas le sorcier que je suis. Mon père me dit alors / tu comptes attaquer le coronavirus avec une tapette à mouches ?
Voyant que mon père agacé s’emballe, je fais machine arrière. D’un coup de pied je me débarrasse de mes chaussures et me jette fatigué sur le lit atterrissant au milieu de milliers d’acariens.
Quatre balles sur un terrain
Un jeu collectif et mixte où :
Il y a sept personnes par équipe
Différents postes de jeu avec balais
Des remplaçants en nombre illimité
Ici des poursuiveurs là-bas des batteurs
Toujours un gardien et un attrapeur
Courir attraper souafle cognards vif-d’or
Hélas je ne peux vous en dire plus
CAR J’AI QUIDDITCH
Nana Fafo ; Vegas sur sarthe ; maryline18 ; Laura ;
Lecrilibriste ; Walrus ; TOKYO ; Kate ; joye ;
Adrienne ; Joe Krapov ; bongopinot ;
«Ça y est, celle du Seguin a mis bas cette nuit, depuis l'temps qu'elle traînait son gros bide dans l'quartier»
«C'est donc elle qui bêlait comme ça dans l'immeuble ? J'me suis demandé c'que c'était que c'bordel à point d'heure ! »
«Ah bon ? Elle a pourtant accouché par voie basse ... »
« À voix basse ? T'en as d'bonnes ! On a mis deux heures à s'rendormir avec la Germaine. Tu sais que c'est pas simple pour la rendormir, enfin non tu peux pas savoir»
« J'te répète que c'était par voie basse. Le véto est pas équipé pour les césariennes»
« Lever tôt. Lever tôt ! Pour sûr, il était cinq heures du mat avec c't'affaire »
« Oh c'est pas tous les quatre matins non plus. Et pis elle était à terme, faut bien qu'la nature fasse son oeuvre»
« Pour sûr qu'elle était à terme ! Neuf mois ! Elle était devenue grincheuse, irritable et j'te parle pas de la taille des mamelles, elle rentrait plus dans l'ascenseur »
« Neuf mois c'est du jamais vu chez les ovins … et qu'est-ce qu'elle foutait dans l'ascenseur ? »
« C'est bien normal dans son état quand on crèche au sixième ! »
« Au sixième ? La chèvre du père Seguin crèche au sixième, maint'nant ? »
«Tu l'appelles la chèvre, toi ? Nous dans l'immeuble on l'appelle la Marie-couche-toi-là»
« Chez moi, tout c'qui a une barbichette, des grands yeux doux et des sabots noirs et luisants ça s'appelle une chèvre »
« J'avais bien remarqué ses loup-bouquetins mais pas sa barbichette. Pourtant j'la croise tous les soirs dans l'ascenseur »
« Tous les soirs dans l'ascenseur ? Alors on doit pas parler de la même chèvre parce que celle du Seguin elle est au pré dès l'aube»
« La Marie-couche-toi-là que j'te parle elle arpente la Grand'rue mais pas avant vingt deux heures »
« Ah ? C'est sûr que c'est pas la même … en tout cas la tienne elle doit pas brouter grand chose dans la Grand'rue »
« Oh que si ! Pour brouter, elle broute de bon coeur, crois-moi … enfin c'est c'qu'on m'a raconté»
« Et elle a pas peur du loup en broutant la nuit ? »
« Le loup, y'a belle heurette qu'il lui fait plus peur ! »
« Ben faudra qu'j'en cause au Seguin qu'a perdu sa Blanquette dans la montagne y'a pas si longtemps. C'est quelle race ta Marikouchtwala
? »
« Euh … c'est un blaze de l'Est, une russkov ou une ukrainienne, enfin c'est pas d'chez nous»
« Pour sûr, c'est pas une corse si elle bosse jusqu'à point d'heure. Alors le biquet, y vont lui donner un nom slave ? »
«Un nom slave … tu veux dire un nom propre. Cette année faut qu'ça commence par un 'R'»
« P't'être Rudolf ou Raspoutine ? »
« C'est pas not' problème »
«T'as raison et pis Raspoutine Seguin, ça ferait bizarre, non ? »
« Ceux du sixième y s'appellent pas Seguin »
« Ah bon ? Alors on parle pas d'la même chose»
Je n'étais encore qu'une simple parturiente en proie à la douleur quand d'un cri, tu as fait de moi une mère !
J'ignorais alors que ma force pouvait flancher, que ma patience pouvait avoir des limites, que mon courage ne serait pas surhumain. Tu allais tout m'apprendre des maladies infantiles, des angoisses de ce qu'il aurait pu t'arriver mais aussi des joies de te caliner, de te nourrir, de te laver, de te promener, de t'éduquer...
J'ignorais la douceur et je l'inventais pour te l'offrir.
J'aimais quand la chambre se vidait et que je te chuchotais tout mon amour. la pudeur ne m'empêchait pas de te livrer chaque soir les déclarations que j'avais mises de côté depuis presque neuf mois. Même si tu fermais tes beaux yeux en amandes, tu m'écoutais, et pour me le prouver tu serrais un peu plus mon index dans ta menotte. Parfois le bout de tes doigts blanchîssait .
Tu avais vite trouvé comment te rassasier ! je prolongeais les têtées au risque de voir arriver les crevasses et les recommandation des puéricultrices. C'était tellement bon de sentir ta petite bouche tout contre mon sein et de devenir utile... utile à ton épanouissement.
C'était si facile d'être ta maman, alors...Je savais les berceuses, les postures à adopter pour aider ta digestion, les massages sur ton petit ventre rond pour éloigner les douleurs. Je réussissais à te parler et à faire toutes ces choses comme si tout mon être savait depuis toujours.
Le monde pouvais bien aller tout de travers, tu ne manquerais de rien, j'en faisais le serment ! Tes brassières, toutes lavées au savon de marseille pour t'éviter les allergies étaient bien pliées dans la petite valise et les caches- brassières, offerts par belle maman attendaient, bien repassés, que tu y vomisse le trop plein de laid... vraiment, tout allait pour le mieux .
Tu avais transformé mon monde en paradis, bel ange que tu étais.
Qui m'a dit
Que comme je n'avais pas accouché
Je ne savais ce qu'était la souffrance?
Qui m'a dit que j'étais une grosse tanche?
Qui m'a fait avaler des poudres infâmes
Pour me faire perdre un os?
Qui m'a dit que j'avais de grosses cuisses?
Qui m'a dit que c'était de ma faute?
Qui m'a dit qu'on ne pouvait pas me recevoir?
Qui m'a dit que tu étais irresponsable
Alors que d'autres sont trafiquant ou schizophrène?
Qui n'a pas voulu voir, entendre ma souffrance?
Qui m'a dit
Que comme je n'avais pas accouché
Je ne savais ce qu'était la souffrance?
Mon pays a beau avoir été à l'origine de deux grandes écoles de BD (Hergé et sa ligne claire, Franquin et ses idées noires), lors de la parution des premiers hebdomadaires, il a fallu étoffer un peu au moyen de séries de comics américains : Red Ryder, Tarzan, Blondie, Hilaire fils et Cie, etc...
Le comble, c'est qu'aujourd'hui sur le net, je ne parviens pas à mettre le pointeur de ma souris sur le moindre extrait de Hilaire fils et Cie, un truc que Dupuis faisait paraître dans Moustique. Dommage, j'aimais bien cette série où régulièrement le père de famille allait chasser sa déconvenue assis sur le tas de charbon de sa cave et où, tout aussi régulièrement, sa gamine, satisfaite de la tournure des choses, déclarait "Je suis contente que nous l'ayons épousé !".
Je vous parle de ce temps (que les moins de vingt ans etc...) parce que dans ces séries, miroirs de l'american way of life, on rencontrait régulièrement des scènes où un futur papa tournait en rond dans la salle d'attente d'une maternité, fumant cigarette sur cigarette. Ce genre d'image non plus je n'ai pas réussi à en retrouver.
Donc avant de devenir père, j'étais très inquiet, car malgré quelques essais malheureux je n'avais jamais réussi à fumer une cigarette entière, qu'elle soit forte ou légère, avec ou sans filtre, parfumée à l'eucalyptus ou enrobée de maïs. Comment allais-je faire le moment venu pour satisfaire à la norme en vigueur ?
Le problème s'est résolu tout seul : quand mon tour est venu, ô joie, on a inventé l'accouchement participatif ! Il était devenu impensable que l'enfant de salaud qui avait (putativement) mis la parturiente dans cette pénible situation n'assiste pas aux souffrances de sa victime. J'ai connu quelques individus qui ont tourné de l'œil en la circonstance, ce qui n'était pas d'une grande aide dans l'affaire en cours, mais la loi, c'est la loi.
Dans ces années soixante, l'obstétricien de service était un médecin à l'ancienne : il était aussi notre généraliste, était spécialisé dans les maladies tropicales et, si j'en jugeais par le matériel exposé dans une colonne vitrée de son cabinet, vaguement dentiste.
Il était de surcroît d'une éducation raffinée et assortissait ses ordres "Poussez !" d'un "Chère Madame".
J'avais cependant une vue légèrement meilleure que la sienne, car apercevant le cordon ombilical enroulé autour du cou de notre fille, je l'ai battu au sprint pour crier "Stop !".
Pour sa défense, j'avoue que je n'avais pas pris la peine d'ajouter "Madame". Mais bon, nous n'étions pas de la même génération.
Exclusivement féminin, sera donc ce mini abécédaire fort sélectif des "adjectifs en français n'ayant qu'un genre" (ici le genre "féminin") comme parturiente, ce défi !
Non, Danyèl Waro (qui chante avec Emily Loizeau) n'est pas cajun (adjectif en français n'ayant qu'un genre, ici masculin), il est de La Réunion.
Véro, quelle énergie tu nous donnes !
(photos de l'auteur, mars 2020)