Ont forcé sur le champignon...
Venise ; Vegas sur sarthe ; Anémone ; MAP ; EVP ;
KatyL ; Sable du temps ; rsylvie ; Sebarjo ; Joye ;
titisoorts ; SklabeZ ; Célestine ;
Le chaperon rouge. (Venise)
A 15 h je me dirige vers ce coin du sous bois connu que de moi et que grand-mère ignore !!
Je cueille un champignon.
A 20h je mange ce champignon je n’ai pas croisé le loup dans le sous bois !!!!
Je viens de manger ‘la soupe du chien de bouddha’
Cette soupe atteint à ce jour un prix exorbitant.
Des chefs célèbres se précipiteraient sur des échelles ou emprunteraient des escaliers de secours en tapant sur des Works avec des cuillers en bois pour connaitre ce coin du bois.
Après il me faut laisser mariner mon psychisme dans la plus épaisse et dans la plus profonde marinade le plus longtemps possible .Il est d’ailleurs hautement improbable que je sois très performante ce jour là mê me si grand-mère hurle que la chevillette chéra !!
Mais paradoxalement la soupe du chien de bouddha alerte au bout d’une heure les frontières de ma conscience et me réveille complètement.
Et alors qu’un souffle puissant s’échappe de ma poitrine en bourdonnant pour gagner l’éther
Mais yeux s’ouvre lentement pour faire face au monde avec la plus grande lucidité.
La soupe du chien de bouddha a la vertu de réveiller une lueur d’optimisme vive comme celle d’une bougie d’anniversaire dans mon cœur.
Alors qu’hier encore j’avais le moral aussi ratatiné qu’un marsh-mallow tombé dans le feu au cours d’un pique-nique
Je n’envisage plus à cet instant de faire des procès à tout le monde pour avoir trouvé un morceau de verre dans ma soupe ou pour une intoxication ou pour tenir le rôle le plus idiot des contes de Perrault.
Est-ce que ça va mieux maintenant ?Pas vraiment je ne peux oublier que l’aigle américain est en train de dégringoler comme un poulet décapiter par les marchés asiatiques arrosant les traders de grosses gouttes de sang asiatiques et moi je croise mes doigts de petites filles et j’attends que le loup vienne me dévorer.
.
Toxique (Célestine)
Mon amitié pour cette fille avait poussé dans mon cœur comme un champignon. En un instant. Dès le premier regard.
Attirée par ses belles couleurs chatoyantes, je m'étais jetée à corps perdu dans la belle histoire qu'elle me tendait comme un miroir. Nous étions si bien accordées l'une à l'autre, nous nous disions des choses tellement fortes, tellement belles, tellement vraies !
Le tout début de notre histoire n'est qu'une suite d'émerveillements, de fou-rires en pluie d'été et de frissons de gaieté. C'était elle. C'était moi. Rien ne semblait pouvoir nous atteindre...Ses yeux étaient mon maquillage, mes jambes portaient ses pantalons.
Et puis un jour, les premières piques au creux du ventre, les premiers symptômes apparurent. Toute à mon affection pour elle, qui ressemblait fort à de l'amour, mais qu'en savais-je ? je ne vis rien venir. Je n'ai pas un naturel méfiant. Je n'y pris pas garde, n'écoutant même pas les conseils de mon entourage qui me suppliaient de la fuir en courant au triple galop. Étaient-ils donc jaloux pour vouloir me séparer de mon âme !
Ce n'est que bien plus tard que je me rendis compte qu'à son contact, mon teint virait chaque jour un peu plus au verdâtre et que des nausées abyssales finissaient par m'empêcher de respirer.
Sous ses beaux chapeaux rouges et blancs, ma belle amie me liquidait à petit feu plus sûrement qu'une amanite tue-mouche. Le parfum enivrant qu'elle laissait sur son passage avait des relents fétides. Il était temps que je sauve ma peau de cet empoisonnement méthodique. Il était temps que je trouve l'antidote à cette indigeste relation.
Dans la forêt profonde des passions humaines, il est des gens très vénéneux. Ce sont des toxiques. Faites un grand détour si vous voulez vivre vieux.
J't'ai apporté des champignons (Vegas sur sarthe)
J't'ai apporté des champignons
Pièces de collection (Anémone)
Un jour, enfin tu m'as dit:
"Mignonne, viens donc voir.
Que je te montre ma collection."
Avec bonheur j'ai découvert
Ton Amanite, ta Pézize,
Ton Agaric et tes Strophaires,
Ton Coprin chevelu.
Puis tu t'es aperçu
Que moi aussi j'avais pour toi
Quelques trésors à mettre à nu.
Je t'ai dévoilé mes Lactaires,
Mes Clitocybes, mes Clitopiles,
Mes Hygrophores, ma Chanterelle,
Ma Clavaire Crépue. Tout a suivi.
Depuis, quand tu me dis: "Mignonne..."
Je sais qu'il n'est pas du tout question
De chasse aux papillons.
Heureusement, bien qu'étant candides,
Nous n'étions nullement candidats
A la candidose fétide.
Alors, afin de ne pas tourner en rond,
Quand tu me dis encore "Mignonne...",
Je t'interromps.
Et je t'emmène sans plus attendre,
Toi mon Ronsard, moi ta Cassandre,
A la cueillette aux champignons.
Une histoire de champignons (EVP)
Dans la forêt de Rambouillet
Peinait un tout petit mousseron,
Sur la mousse près d’un châtaignier,
A se hausser vers les rayons pâlichons,
D’un doux soleil, merveille.
A quelques feuilles de cet endroit,
Orgueilleusement se dressait
Un cèpe de bon aloi mais fier-à-bras,
Qui du petit mousseron, se gaussait,
Se moquait, ironisait.
La mousse te chatouille le chapeau,
Ridicule petit comestible,
Tu ne monteras pas plus haut,
Pour te voir il faudrait des lentilles,
Ou des lunettes, coquettes.
Regarde, moi je vis sur un grand pied,
Et mon chapeau : Une capeline !
Je suis un met fort recherché,
Mon goût est tout à fait sublime !
Magique, gastronomique.
Un froissement, deux grandes pattes
Qui s’approchent, un panier qui se pose,
Un couteau qui coupe le grand fat,
Dans le panier gît la belle chose.
Avec ses copains, dans le pétrin.
Petit mousseron ne veut plus se presser,
Pour devenir grand, il a bien le temps,
Un rayon d’or qui caresse le châtaignier,
C’est beau, et la mousse est si douce à présent,
Où il se tapit, tout petit.
Prenez garde à trop vous vanter,
Vous les grands, les puissants,
On vous coupera le pied,
Ou la tête, ça c’est vu, c’est courant
Craignez la révolution des moucherons !!
Champignons (Sable du temps)
Satoko la petite Japonaise
aime les champignons,
ceux du grand livre ouvert sur ses genoux.
Elle les connaît tous.
Le sourire aux lèvres
et les yeux fermés
elle récite
leurs noms étranges
aux senteurs de forêts.
Coulemelle morille blanche
pied bleu mousseron
rosé chanterelle
et autres bolets.
Sans oublier l'amanite
rouge et blanche.
ah non cruelle
pas toi dans mon panier d'osier !
Son esprit s'évade
vers ces contrées d'automne
aux prairies couvertes de rosée
aux sous-bois odorants.
Cueillette savoureuse
un jour peut-être ?
Satoko tout à son bonheur
rouvre le yeux
et regarde fascinée
le plus beau le plus extraordinaire
des champignons.
Il n'est pas dans le livre
elle s'en souviendrait.
Quelle merveille !
- « oooh j'ai chaud j'ai chaud qu'est-ce qui m'arriv...... » -
...
Hiroshima, 6 août 1945.
"Histoire de champignon " (rsylvie)
C’est simple, il suffit de trouver une bonne douzaine de ces magnifiques spécimens rouges, tachetés de blanc, et le tour est joué. Enfin, c’est ce que pense chemin faisant, Violette, une des brillantes élèves de l’école Thaumaturge.
« Tomate !
Urges » !
Mugit une voix d’homme derrière la porte.
« Il me faut cet ingrédient, si nous voulons que la toile soit unique ».
D’un pas décidé, Odette quitte la pièce, s’empare d’un chandail et franchit le seuil de l’atelier pour se rendre quai des martyres, afin de trouver le précieux solanum lycopersicum.
« ….Bon, voilà….
Le décor est planté pour notre nouveau spectacle de fin d’année….
…. l’histoire de L’arc en ciel du bonheur...
Cette fois-ci, toutes les classes pourront y participer. De celle de mademoiselle Béatrice, à la section des petits de maternelle » explique la directrice du primaire, aux parents réunis pour l’occasion.
Assise sur un tronc d'arbre en bordure de lisière, Violette soulève d'une main fébrile, le tissus à carreaux qui recouvre son panier et en énumère le contenu.
- 10 plumes de perroquet
- 7 nageoires de poissons multicolores
- 6 ailes de papillons
- 4 toiles d’araignées
Mais toujours pas d'amanite !
Violette est contrariée, oui fortement contrariée. Plus d'une journée qu'elle cherche et rien, pas la moindre tue mouche. Violette est bien triste, et puis, elle est fatiguée. Alors ce n'est pas le moment de venir la chatouiller. Quand passe un loup au ventre rebondi. D'un bon, Violette est debout. L’œil vif, elle a perdu son air soucieux et contrariée. Soudain, elle éclate de rire et part dans la direction opposée.
Mercredi, c’est jour de marché.
Assise côté passager, à la droite du chauffeur, Odette, tout en serrant son sac, jette un coup d’œil en direction du plan. Elle va descendre à la prochaine station, se diriger vers le marché couvert et l’entendre dire : « Alors ma p’tite dame, qu’est-ce qu’il vous faut aujourd’hui ?
Comme d’habitude, 1de vos tomates bien rouge s’il vous plait ».
Le marchand n’est pas insensible au charme de la jeune femme. Depuis le temps qu’elle vient à son étale, il a eu tout loisir de l’observer et deviner qu’une bonne fée n’a pas dû se pencher sur le berceau de vie de cette dernière. Alors cette fois-ci c’est décidé, il va faire un geste.
De retour dans le bus Odette, jette un œil vers le précieux sac en papier, et là étonnement. Avec la jolie tomate, une belle pomme bien mure. Sans perdre de temps, elle croque à plein dents en faisant bien attention de savourer chaque bouchée, l’une après l’autre. Sortie du bus, le fruit terminé, elle jette ce qu’il en reste, puis continue son chemin.
Allez allez tout le monde dehors, c’est assez pour aujourd’hui…. Tout sourire des avancées de la pièce, Mademoiselle Béatrice, conduit les enfants vers la cours de récréation, afin de profiter des derniers après-midi de soleil.
« Le petit chaperon est bien venu ici », constate Violette. Mais pas la moindre trace de capuchon rouge. Ni dans la chambre de mère grand, ni dans le coffre du chasseur. Mais où le loup a-t-il pu mettre cette obsédante couleur vermeille ?
Contrariée l’adolescente sort de la vieille bâtisse, pour s’enfoncer dans les bois à la rechercher du précieux mycota, quand sur son chemin, un trognon de pomme !
Blanche neige, pense-t-elle soudain. Il me faut la rencontrer. Puisque je ne trouve pas de champignon, j’aurai au moins une bonne grosse pomme bien rouge. Et voilà Violette qui se remet en route, guidée par le sifflet des lutins de la forêt.
« T’en as mis du temps ! Donne » grogne Absinthinio.
Et d’un geste grave, il s’empare de la tomate
qu’il lance vers le mur, projetant ainsi des jets vermillons
sur la toile meurtrie de couleurs artistiques.
« Toc toc toc…. Mais entrez donc »…
Et Violette de sourire en quittant la maisonnette.
Une bien grosse
Une bien rouge
Une bien brillante et grosse pomme rouge dans la poche.
…… bravo, bravo crient les parents, plus fiers les uns que les autres, des exploits réalisés par leurs chères têtes blonde,s docilement alignées les unes derrière les autres dans la salle communale du village, sous les regards complices de mademoiselle Béatrice, et la directrice de l’école primaire.
…. Bref, tout cela pour vous dire,
que je ne suis jamais allée à la pêche aux champignons.
Enfin... Jamais, serait exagéré. J’y suis allée, 1 seule et bonne fois.
Seulement, je n’étais plus une petite fille.
J’avais déjà une bonne 20taine d’années.
Mais celui qui m’a aidé à retrouver mon chemin,
m’a prise pour une petite fille tant j’avais l’air égarée !
Et l’autre raison,
c’est que je n’avais trouvé aucun champignon pendant ma cueillette !
Mais cela est une autre histoire.
Songeries champignonnières (Sebarjo)
Songeries
champignonnières
Souvenez-vous, il avait plu tout le week-end... et nous nous occupâmes comme nous pûmes, bercés par les marionnettes de Christophe...
Finalement, le miracle arriva. Après la pluie, le beau temps.
Quelques rayons de soleil épars nous chauffèrent l'échine ce lundi matin, jusque vers quatorze heures environ.
Et, après la pluie et le beau temps, les champignons.
Aussi dès que cela me fut possible, je chaussai mes bottes de survie et m'enfonçai dans l'épaisseur touffue de la forêt de Rennes. J'allais comme à la chasse - non aux papillons - mais aux champignons.
Et comme il avait plu plusieurs semaines durant précédant ce long week-end plus vieux de quelques jours, je fredonnai machinalement et incessamment cet air de Brassens :
Au bout de deux ou trois kilomètres, mes lèvres épuisées formaient une sorte de cul-de-poule qui faisait le grand huit à moitié. Et surtout, j'avais suffisamment rempli mon panier de specimens assurément comestibles, se composant essentiellement de trois espèces aisément identifiables : coulemelles, petits violets et quelques bolets communs (ou pour les puristes : lépiotes, clitocybes améthystes et xerocomi communes). Nulle amanite panthère, nul tricholome tigré, nulle plutée couleur de lion et autres fongus félins félons n'y trouvèrent place. Et même si elle était plutôt savoureuse, la vesse-de-loup avait une bien trop grande gueule pour y loger !
J'en avais plein le panier mais également plein les bottes. Je ressentis un peu de lassitude et de fatigue, certainement dûes au manque d'exercice, au repos forcé par les récentes intempéries, poussant à l'enfermement et à l'immobilisme.
C'est alors que j'eus la chance et l'agréable surprise de trouver cette chaise pour cueilleur exténué ou promeneur bucolique :
Je m'assoupis quelques minutes réparatrices et, m'endormant finalement, me mis à rêver, sans pourtant avoir ingéré d'échantillons hallucinogènes, ces haïkus champignonesques :
Petit moucheron
Appuie sur le champignon
Vite, c'est l'automne !
Les petits violets
couchés sur les coulemelles
Automne gourmet
La forêt de Rennes n'est peut-être pas aussi mystique et mythique que celle de Brocéliande, néanmoins, elle cache en sein bien des mystères !
La photographie de la chaise sylphide est de ©Tat' à l'oeil. Allez visiter son blog, cela vaut le détour !
Pardon (Joye)
(merci à Google images pour l'image)
Je ne les ai pas vus venir,
Ces anges qui se sont glissés sous mes pas
Dans la nuit, dans les bois...
Leur chair luisante,
Le petit par devant, tenant son encensoir,
La grande portant l'Enfant.
Ensuite, le tambour,
Et l'oreille de chat tendue au fond du défilé.
Je ne l'ai pas vu venir
Ce petit pardon
Dans la nuit, dans les bois
De mon chagrin.
N’est pas mycologue qui veut ! (SklabeZ)
Papa adore les champignons, malheureusement, il ne s’y connaît pas trop. L’année dernière pourtant, il avait trouvé une méthode infaillible. On lui avait dit qu’il fallait mettre une cuillère en argent dans la poêle pendant la cuisson. Si elle ne change pas de couleur, on peut y aller sans crainte paraît-il... tu parles ! Nous avons tous été malades comme des chiens.
La plaisanterie nous a bien secoués, mais qu’importe, papa n’est pas du genre à renoncer comme ça. Il a passé toutes ses soirées d’hiver à potasser les planches du grand dictionnaire. Maintenant il les connaît par cœur, les comestibles, les vénéneux… et bolets et cèpes n’ont plus de secret pour lui. On allait voir ce qu’on allait voir !
Cette année, retour dans notre forêt préférée. Papa, maman et les enfants ont chacun leur petit panier. J’en ai trouvé un beau ! s’écrie le petit frère. Fais voir ! Bravo, dit papa, et prenant son air savant, c’est un Xerocomus communis, un bolet commun, quoi !
Ici il y en a un encore plus beau, crie la petite sœur, il a de jolies couleurs ! Ne touche pas à ça ! crie papa, c’est un poison !
La cueillette se poursuit sous la supervision du père. Il a l’air sûr de lui, comme ça, mais là, il vient d’en rejeter un qui est la copie conforme du premier validé. Moi j’ai l’impression qu’il est en train de tout mélanger mais il ne veut pas perdre la face. Maman l’a bien vu aussi. Au retour, dans la voiture elle lui dit : « on devrait s’arrêter chez l’épicière, son mari est un expert, il pourra nous donner son avis éclairé»
- Chez ce brigand ! Jamais de la vie, il va nous arnaquer !
- Allez mon Papounet, sois gentil, fais un effort, ça ne sert à rien de prendre des risques.
- mmmm !
En bougonnant, il met sa flèche de direction et gare la Peugeot 203 devant la petite épicerie de Madame Tamic.
Nous sortons tous les paniers du coffre et le père Tamic commence l’inspection détaillée de notre cueillette. Le premier n’est pas bon, « vénéneux ! » dit-il en le jetant dans son panier à lui. Le deuxième n’est pas mieux, vénéneux ! et ainsi de suite… Presque tous y passent, vénéneux ! vénéneux ! vénéneux !
- Ah non ! Pas celui-là quand-même, c'est un très beau cèpe l'interrompt mon père.
- Malheureux ! Ça un cèpe ? Mais vous allez vous empoisonner avec ça ! répondit le père Tamic en faisant un clin d'œil complice à sa femme.
Sur les quatre pleins paniers ramenés, nous n’avons récupéré que trois malheureux champignons tout rabougris. Le père Tamic a daigné nous les laisser en les qualifiant de comestibles. Avec ceux-là vous ne risquez rien dit-il à mon père d’un air goguenard.
Tu parles !
C’est vrai que c’est un sacré filou le père Tamic !
Défi #217
Et si vous nous contiez des histoires de :
vécues ou inventées ....
Nous attendons la récolte à
A tout bientôt
En ont fini avec la ficelle et le papier
Ristretto ; Venise ; Vegas sur sarthe ; EVP ;
Lorraine ; MAP ; Sebarjo ; KatyL ; Joye ;
Anémone ; Joe Krapov et Marina Bourgeoizovna ;
titisoorts ; Célestine ; SklabeZ ;
Marre d'être manipulée (MAP)
Guignol (Venise)
J’y vais !!!
Vas-y .bras tendu à l’escrime, imitant des gestes sortis tout droit des légendes de cape et d’épée, un crayon au bout du doigt Gnafron fait des moulinets à grands mouvements
circulaires dans un sens et dans l’autre.
Et vlan crient les enfants
Flageolet a maintenant une balafre du haut en bas de son veston.
Les enfants rentrent dans la danse et se collent à l’allégresse de Gnafron.
Index pointé et jeux de jambe appliquée trépignant sur le sol de terre battue.
AH ! Malheur à toi crie Flageolet le bâton raide sur la nuque de Gnafron.
En cette fin d’hiver 42, une parcelle de vie ici me donnait le droit d’être ce que j’étais, une enfant !!
Un bienfait ne venait pas tout seul je consacrai ma vie plus tard à faire rire à mon tour.
Les enfants
Participation de KatyL
Mon cher ange,
Je sais que tu es grand, tu vas avoir un bébé à ton tour d’être papa, quel bonheur !
Je voulais te faire un cadeau qui sort de sa boîte…du fond des années de ton enfance.
Tu te souviens du théâtre de marionnettes que j’avais fait pour toi, et les petits personnages cousus par moi…les histoires inventées … la musique, les bruitages qui te faisaient ouvrir des yeux ronds comme des billes , comme j’aimais ces instants de complicité intenses, comme j’aimais voir ta bouche s’étonner, tes petites mains se serrer ou battre à tout rompre, et ta voix tantôt cassée au bord des larmes qui soutenait le personnage dans la peine, ton rire aussitôt cristallin parce que le personnage que tu défendais avait enfin réussi à s’en sortir..
Mon tendre amour, ce théâtre, ces personnages je te les ai gardés bien serrés, pour toi, pour le bébé, tu auras le temps de t’entraîner avant sa naissance et ses premiers mois.
Si cela te semble impossible, si tu n’as pas trouvé d’intrigue, créé les bruitages, tu sais, il y a quelque part une femme qui peut le faire.
Oh ! Les années sont passées, mais tu sais pour les comédiennes il est difficile de s’arrêter de jouer, s’il te prend l’envie de faire revivre les marionnettes, alors sache que j’ai gardé des histoires dans d’autres boîtes et qu’elles n’attendent que toi pour en sortir.
Je pourrai même te dire que la vie m’a appris encore plus de choses et que mon répertoire s’en est enrichi, ne sommes-nous pas tous la marionnette de quelqu’un d’autre ? Qui va tirer les ficelles cette-fois ? : « le bébé » ! Oui nous serons tous pendus à son rire à ses grands yeux, et bien que je sois derrière le décor c’est lui qui me tirera par le lien du cœur, comme toi tu as su si bien le faire.
Alors ce spectacle-là, qu’il dure, qu’il dure !! Allons-y M. Guignol !!
Je t’aime tant et lui je l’attends. Ta maman pour toujours.