Songeries champignonnières (Sebarjo)
Songeries
champignonnières
Souvenez-vous, il avait plu tout le week-end... et nous nous occupâmes comme nous pûmes, bercés par les marionnettes de Christophe...
Finalement, le miracle arriva. Après la pluie, le beau temps.
Quelques rayons de soleil épars nous chauffèrent l'échine ce lundi matin, jusque vers quatorze heures environ.
Et, après la pluie et le beau temps, les champignons.
Aussi dès que cela me fut possible, je chaussai mes bottes de survie et m'enfonçai dans l'épaisseur touffue de la forêt de Rennes. J'allais comme à la chasse - non aux papillons - mais aux champignons.
Et comme il avait plu plusieurs semaines durant précédant ce long week-end plus vieux de quelques jours, je fredonnai machinalement et incessamment cet air de Brassens :
Au bout de deux ou trois kilomètres, mes lèvres épuisées formaient une sorte de cul-de-poule qui faisait le grand huit à moitié. Et surtout, j'avais suffisamment rempli mon panier de specimens assurément comestibles, se composant essentiellement de trois espèces aisément identifiables : coulemelles, petits violets et quelques bolets communs (ou pour les puristes : lépiotes, clitocybes améthystes et xerocomi communes). Nulle amanite panthère, nul tricholome tigré, nulle plutée couleur de lion et autres fongus félins félons n'y trouvèrent place. Et même si elle était plutôt savoureuse, la vesse-de-loup avait une bien trop grande gueule pour y loger !
J'en avais plein le panier mais également plein les bottes. Je ressentis un peu de lassitude et de fatigue, certainement dûes au manque d'exercice, au repos forcé par les récentes intempéries, poussant à l'enfermement et à l'immobilisme.
C'est alors que j'eus la chance et l'agréable surprise de trouver cette chaise pour cueilleur exténué ou promeneur bucolique :
Je m'assoupis quelques minutes réparatrices et, m'endormant finalement, me mis à rêver, sans pourtant avoir ingéré d'échantillons hallucinogènes, ces haïkus champignonesques :
Petit moucheron
Appuie sur le champignon
Vite, c'est l'automne !
Les petits violets
couchés sur les coulemelles
Automne gourmet
La forêt de Rennes n'est peut-être pas aussi mystique et mythique que celle de Brocéliande, néanmoins, elle cache en sein bien des mystères !
La photographie de la chaise sylphide est de ©Tat' à l'oeil. Allez visiter son blog, cela vaut le détour !