Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 050 402
Derniers commentaires
Archives
27 janvier 2018

Défi #492

  

Allez, un facile cette semaine :

Yéti

4921

Y en a même qui pensent l'avoir vu
sur le Mont Bréquin...

Publicité
27 janvier 2018

Ont goûté toute la gamme

27 janvier 2018

Participation de Venise

LES Rois, la Noblesse, et les évêques anglais ne juraient que par le vin de XERES.

Le caractère Français du dit breuvage renforcé par un parfum de figue avait à lui seul bouleversé la dynastie des Plantagenets .

Un soir ivre mort le Roi avait déclaré la guerre au royaume  de France.

Seul Richard Cœur de Lion en faisait un usage raisonné en versant chaque soir quelques gouttes de l’élixir suprême au creux du saint GRAAL .

 

On sait par de savants médiévistes que les grands prélats normands , véritables contrebandiers dont  l’âme prêtée  à Dieu  faisaient commerce du Vin de XERES . On a retrouvé dans l’ABBAYE

De Saint augustin de Canterburry de vielles gourdes aussi vieilles que la tapisserie de Bayeux.

A la bataille d’HASTING on a fait l’instrument de la victoire ce vin afin d’imposer la fiscalité du royaume.

Un étudiant se léve enfin au fond de la salle .

C’est un tissu de mensonge votre thèse Madame une fake news.

Le sherry arrive tout droit d’Andalousie et n’a aucune racine anglosaxonne .

Le professeur se lève en titubant , n’entendez vous point le cri déchirant du xérès au fond des cuves ?

La salle rit aux éclats et applaudit le professeur ivre .

Comment voulez vous qu’on prenne au sérieux votre thèse dit l’étudiant irrité par ce tissu de mensonge .

Vous mélangez tout dit il en redoublant d’effort ,la force du vent et l’âge du capitaine .

Vous avez pas le pouvoir de délocaliser l’histoire du xérès.

Qu’est ce que vous en avez à foutre de la vérité ou pas dit le professeur droit dans ses bottes ?

Certes j’ai pris un peu de liberté avec l’histoire , mais des emmerdeurs dans votre genre ne me font pas peur dit le professeur le menton tressautant au bord d’un  sanglot.

Puis soudain  le professeur a coulé comme une masse de béton au fond de la mer 

27 janvier 2018

Xérès (Minuitdixhuit)

 

— Tchérès, qu’ils disent, je te dis !
— Pas du tout : Rrrrrérès... J’ai interrogé ma bonne, Rrrrosa Dolorrrres, alors je sais de quoi je parle !
— Et moi, c’est le maçon qui refait ma salle de bain qui me l’a dit : Tchhhhhhhérès… Comme « El ingenioso hidalgo don QuiXote de la Mancha », Don Quichhhhote, pas Don qui rote !
Il est fier de sa culture, il savoure le point qu’il vient de marquer. Mais la femme est retors.
— Oui, mais au noir, tu fais travailler ton portos au noir !
— Ah, oui… Toi ton espingouine, bien sûr, tu la déclares…
— Non, mais la question n’est pas là, je n’ai pas supplié la chiquita de venir laver mes culottes…
— Ni moi, demandé à mon émigré la grâce de réparer mes chiottes. Bien content encore qu’on les paye, non ?
Il reprend une lampée du breuvage ambré. Elle hausse les sourcils imperceptiblement, car son verre est vide et son lifting récent. Au bord de la piscine, ils exposent au soleil leurs excédents pondéraux badigeonnés d’huile indice 20, engouffrés par des chaises longues prêtes à craquer d’indigestion bourelesque. Elle s’empare de la bouteille, remplit sa coupe à ras bord puis examine avec attention l’étiquette dorée :
— Xérès… Tchérès… Rérès… Bon Dieu, la vie n’est pas simple avec toutes ces choses qui viennent sournoisement d’ailleurs et pas d’ici… De toute façon c’est pas ces étrangers qui vont nous apprendre à parler la langue : Gzéresse. Un point c’est tout.
— T’as raison, on est chez nous, alors y z’ont qu’à boire du Xiesling comme tout le monde !
— Ou du Xampagne !
En hoquetant de fou-rire, elle réajuste ses énormes mamelles dans son bustier à baleine puis ouvre sa revue à la page horoscope. Avec précaution, elle chausse ses doubles foyers sur son nez tout juste refait.
En souriant, il se gratte les boules dans son boxer en nylon d’où déborde le projet d’une nouvelle liposuccion puis reprend son journal à la grille des mots croisés. Avec lenteur, il remonte ses lunettes loupes sur son nez bouffi de couperose.
— Maladie de la ménopause, dont les symptômes sont les yeux et la bouche secs. En 15 lettres.
Elle avale une gorgée rapide qui l’engoue d’une brûlure sans larmes.
— Xérodermostéose.
Il ingurgite un trait de vin qui lui noue fébrilement la gorge.
— Collectionneur de potences et d’instruments de torture en bois. 16 lettres.
— Xylopentaxophile.
— Réaction ou sentiment de rejet des étrangers ou de ce qui provient de l’étranger. En 10 lettres.
— Gzénophobie ?
— Ça rentre pas…

 

27 janvier 2018

Participation de Nana fafo

Episode 03 : Pô ou pas de pot

p__ou_pas_de_pot

Pingouinnot et Loco descendirent du train à Adria en Italie, Stazionedei Treni.
La première impression de Pingouinnot : une gare toute rouge,
dans un endroit aux allures de bout du monde. Comment était-ce possible ?

Stephan, un xérus mi-rat, mi-écureuil, attendait ses nouveaux clients, un rictus aux lèvres,
on pouvait lire sur sa pancarte “Mont Bréquin”.
Il avait l’habitude de voir ces super-héros en mal de devenir, rejoindre la Bodegas.
Il connaissait déjà Loco, il l’avait récolté à Jerez de la Frontera en Andalousie,au pied de l’Espagne
(et oui dans leur Jargon aux super-héros ils parlent de récolte, une sorte de code entre eux).
Loco était un ancien, le correspondant shippers de la Bodegas Hidalgo,
il faut être locace pour vendre ce concept de super-héros !
On ne laisse jamais un nouveau, seul, arriver à destination.
Stephan avait pour mission de cueillir les nouveaux, les faire mûrir un peu,
voir même les oppresser selon les cas et fortifier cette idée de futurs héros,
pour qu’ensuite ils prennent de la bouteille et voyagent à travers le monde.
C’était la procédure autour d’un verre, au soleil et au bord de l’eau. 

Ah cette eau ! celle qui est à l’origine, pour chaque super-héros.
Ce sera donc le Pô, pour Pingouinnot, pas de pot, c’était sa destinée,
il a même fallu détourner un train pour l’y amener.
Ce fût tout un imbroglio afin qu’il ne se rende compte de rien. 

Loco tapa sur l’épaule de Stephan : “où va-t-on mon vieil ami ?”
Stephan “j’ai réservé à l’angle de Riviera Roma et Corso Vittorio, tu sais près du Pont”
Loco “ah oui, je vois, c’est là où on trouve mes petits sherry”
Pingouinnot “vous vous connaissez ? mais que faisons-nous ici ?”
Loco “patience, tu vas comprendre”
Il traversèrent à pieds, quelques rues pavés et typiques et s’installèrent à la terrasse de ce café du Pont. 

Loco commanda un vin doux, un Pedro Ximenez dont il aime le petit goût de miel.
Stephan lui préfèra un Palo Cartados et quelques fruits secs.
Quand à Pingouinnot il choisit de l’eau et une omelette légèrement arrosée de vinaigre,
ces 2 connaisseurs de Xérès l’intriguait, il préférait être sobre. 

Loco et Stephan expliquèrent à Pingouinnot que son destin était d’être un super-héros,
qu’on allait lui confier des missions et que cette révélation ne pouvait pas lui être faite ailleurs
que devant le Pô (et un pot) pour que ça fonctionne.
Heureusement qu’ils ne lui ont pas demandé de se jeter à l’eau pour son baptème ! 

Pingouinnot réfléchit tout haut : “mais pourquoi le Mont Bréquin ? Et le vilebrequin ?”
"il faudra que je me déguise comme superman ?"
Stephan répondit : “une voiture nous attend, dans 534 kilomètres vous connaîtrez la suite. “ 

Tous ces mystères commençaient à lui piquer sa fine langue de courtois,
comme un mauvais vin qui aurait, en plus, mal vieilli. 

Arrivés enfin à Saint Michel de Maurienne,
il y avait beaucoup de monde attroupé autour de quelque chose qu’on ne distinguait pas.

 

Publicité
27 janvier 2018

Le xérès qui a failli nous coûter cher... (Tilleul)


L'histoire que je vous raconte se passe en 1978. L’Europe sans frontière n'existe pas encore. Cette année-là nous sommes allés quinze jours en vacances en Espagne dans un petit village où les rues sans tarmac sont tout simplement empierrées. Il n'y a pratiquement pas de voitures. Les enfants découvrent le patelin aux volets clos, sans crainte de se faire renverser par l'un ou l'autre conducteur distrait. Chaque matin, le berger traverse la « Grand-Place » accompagné de son troupeau bêlant et sonnant – certaines brebis portent, en effet, une cloche autour du cou. Même si nous habitons la campagne, c'est un réel dépaysement. Nous logeons au château. Nos chambres aux murs blancs dont les lits sont uniquement garnis d'un drap – couettes et édredons sont inutiles en été- hébergent parfois un petit lézard qui a fui la chaleur de midi.
Les propriétaires cultivent des tomates, des pêches et des nectarines et nous en offrent par caissettes entières, juteuses à souhait. (Aujourd'hui, on les appelle « les mal-aimés » parce qu'ils sont trop gros ou trop petits ou trop mûrs pour la vente)
Outre ces fruits délicieux, dans les caves du château, il y a également des fûts de xérès et de muscat à la belle couleur ambrée que nous goûtons et re-goûtons avant chaque repas. Une publicité pour une bière belge dit « au plus que tu la goûtes, au plus qu'elle te goûte » ; c'est ce qui s'est passé avec le xérès. Nous décidons d'en acheter un petit tonneau et le casons entre les sièges de la voiture. Dissimulé sous un oreiller, il sert de couchette à nos enfants. (Les ceintures de sécurité n'existent pas encore).
Peu avant de passer la douane française, nous avons conseillé à nos fils de faire semblant de dormir, ainsi, pensons-nous, si le douanier éclaire l'intérieur de l'auto avec sa lampe de poche et qu'il voit les enfants endormis, il ne voudra pas les éveiller...

Le douanier : « Bonsoir Monsieur, bonsoir Madame, vous n'avez rien à déclarer » ?
Notre fils (4 ans) en se redressant : « C'est maintenant qu'il faut faire semblant de dormir » ?

27 janvier 2018

Germaine (maryline18)


Dans ce parc à l'Est de la ville, elle y vient souvent. Elle y lit l'été, sous un tilleul, dans de jolies robes de mousseline aux teintes pastelles. Elle y rêve l'automne, se protégeant du vent qui secoue les arbres, de ses chapeaux qu'elle collectionne. Elle en possède treize, de différentes formes et couleurs, dont un d'homme, en feutre noir, bordé d'un galon de velour sur l'arrière... Au grand étonnement du vendeur, elle en fit l'acquisition un jour sans fin, alors qu'elle flânait dans les rues commerçantes, un peu triste...
Gemaine est couturière, elle confectionne des complets pour des messieurs "très bien", comme elle dit souvent à ses amies toutes bien mariées. Réservée, par nature, elle n'attire pas les regards et s'en est accommodé depuis toujours, bien occupée à couper, assembler, surfiler, ourler, vestes et pantalons, avec minutie, dans sa petite chambre de "Bonne", au quatrième étage de cette immeuble cossu des beaux quartiers de Paris.
Les mots doux dans le cou, les tendres éffleurements à la fin des bals, les confidences sucrées échangées à la nuit tombée, à tout cela, Germaine rêve en secret, de plus en plus souvent. Elle adorerait qu'un amoureux empressé défasse maladroitement son chignon tressé, et lui dépose de doux baisers sur sa peau parfumée à la violette.
Ce dimanche matin, le parc est désert. La rosée de ce premier jour de Mai, sublime le parfum des roses et elle ne peut réfréner l'envie d'en cueillir une, au risque de se piquer. Elle ferme un instant les yeux pour mieux humer son odeur suave et reconnaissable parmi toutes les autres. Elle a emmené le chapeau d'homme. Elle le sort de son cabas et y dépose la rose, rose à l'intérieure ainsi que le billet rempli d'espoir qu'elle a écrit d'une main tremblante. Elle le relit une dernière fois : -" Vous qui trouverez ce chapeau, sachez que je l'ai choisi pour vous, tout simplement. Si comme moi, vous rêvez de connaître enfin votre moitié et de la chérir pour toujours, alors je vous attendrai dans ce bar à l'angle de la rue Des Bleuets et de celle des Hortensias. Coiffée de ce chapeau et un brin de muguet à la main, je vous reconnaîtrai. Assise à la troisième table sur la gauche, en entrant. Je vous attendrez en lisant le journal, à 12 heures, toute de bleu vêtue. A bientôt, G..."
Elle dépose le chapeau sur le banc où, à plusieurs reprises, elle y a apperçu un homme lire, mais sa timidité, l' avait empêché, alors de croiser son regard.
L'église sonne les douzes coups quand Germaine, paralysée, dans sa robe rose, et assise à la dernière table au fond à droite, voit s'avancer l'homme au chapeau, un brin de muguet à la main. Elle blémit et puis rougit prête à tomber dans les pommes. Le regard, encadré d'épais sourcils, balaie rapidement les tables et vient se poser sur sa chevelure. La malheureuse fait mine de chercher quelque chose dans son sac-à-main.
_"Bonjour Mademoiselle Germaine, nous avons rendez-vous, il me semble ! Le ROSE vous va à ravir !"
_"Heu...c'est une erreur, je ne voulais pas..."
_"Voila donc le pourquoi de cet achat si intrigant ! Si vous désirez que je garde ce chapeau, je vous en rembourserai la somme exact, je me souviens encore du jour où je vous l'ai vendu !"
_"Oh Monsieur Jean, qu'allez vous penser de moi ? je suis confuse !
Le vendeur de chapeau prend place en face de Germaine et lui prend doucement la main.
-"Germaine, si vous m'autorisez à vous appeler ainsi...sachez que je me languis de vous depuis que je vous ai apperçu au magasin et j'aurais reconnu ce chapeau parmi une centaine, tant j'étais désemparé le jour où j'en ai déduit que vous n'étiez plus seule...Je vous ai suivi de nombreuses fois dans nôtre parc préféré où je lisais parfois en vous attendant..."
Sa voix se veut apaisante, rassurante, caressante...Sa déclaration comble toutes les espérances de Germaine, aux anges...
_"OH Jean... moi aussi je vous aime... mais je n'osais pas croire que mon attirance puisse être réciproque... ...
Le silence c'était fait dans le café depuis l'entrée de Jean. Les habitués du quartier ne le croisaient que très rarement dans ce lieu...Son élégance naturelle imposait le respect et leur curiosité planait sur la table du couple fraîchement formé. Les clients, suspendus aux murmurent des amoureux, changeaient le nuage de fumée et l'odeur de bière omniprésente, en un brouillard s'ouvrant sur une clairière couverte de brins de muguet d'où s'élevaient des chants d'oiseaux multicolores...
_"Wouah ! wouah ! wouah !"
Boby, le caniche recueillit par le patron, dans le quartier de la gare le mois dernier, vient aux nouvelles. Il remue la queue et leur adresse un regard tout de tendresse et de questionnements mélés, qui fait rire tout le monde.
Louis, le chartutier de la rue adjacente, l'oeil rieur, se lève alors et bousculant la table de son ventre proéminent, annonce : " Patron, un verre de xérès pour les amoureux, c'est moi qui régale !"
Des applaudissements spontannés éclatent, les murmures reprennent, un rayon de soleil illumine le visage de Germaine, qui boit par petites gorgés le vin liquoreux, se donnant ainsi une raison avouable d'avoir les joues en feu et les mains tremblantes...Prémices des effets de l'amour que son audace lui offre ce premier Mai 1935.

 

27 janvier 2018

Historia del vinagre (Vegas sur sarthe)

 

Il y a bien longtemps au sud de la Jalousie dans les méandres du Guadalquivir qui vire un coup à droite un coup à gauche, un vieux et noble vigneron nommé Palomino Xérès de la Frontera y Villaverde del Rio y Juan del Barapute – Jerez pour les intimes – rencontra lors de la fête des vendanges une "buena chica" aux yeux de velours, la belle Maria de Cadix de la belle province de Chica-Chica-Chic-Aye-Aye-Aye.
Il fallait la voir dans la cuve en tenue folklorique fouler la récolte de ses jolis pieds nus avec son beau sourire et son air engageant.
Jerez la trouva belle puisqu'elle l'était et qu'il n'avait pas les deux yeux dans le même sabot; aussi lui fit-il rapido-presto visiter ses chais de vin blanc car il n'existe pas d'estampes japonaises en Jalousie.
Il l'emmena donc à sa bodega où elle put constater ses beaux dégâts de visu mais "qu'importe le flacon" lui dit-elle – conquise tas d'or – on va se marida car je ne veux pas d'un amant et connaissant la musique elle ajouta Chica-Chica-Chic-Aye-Aye-Aye !
Jerez y mit deux conditions : "Tu cesseras ces Chica-Chica-Chic-Aye-Aye-Aye qui encombrent le récit et tu m'appelleras Mon sherry en toute circonstance" et c'est ce qu'elle fit car les circonstances ne manquaient pas en Jalousie.

Ayant convolé – surtout par avion – en justes noces aux quatre coins de la planète il fallut se résoudre à regagner la bodega.
Mais après six mois de fût, Jerez (dit Mon sherry) fut surpris quand la bise andalouse fut venue de constater que son vin avait tourné au vinaigre; il en fut amer, d'humeur noire limite balsamique et Maria en fut de même car elle faisait tout comme son sherry.
En Jalousie les langues vont bon train et Jerez accusa aussitôt son proche voisin – un certain Pedro y Dario Moreno ya Mustapha y BrigitteBardo – d'avoir gâté sa récolte en leur absence.
Il faut dire que Pedro lorgnait depuis longtemps sur Maria et avait vu ce mariage d'un mauvais oeil car à force de lorgner il en avait perdu un comme bien des hommes de Jalousie.

Par une nuit plus noire que les autres limite balsamique, Jerez organisa une expédition punitive sur les terres de son ennemi Pedro qui ne dormait que d'un oeil mais le mauvais.
Il lui perça ses cent fûts et s'en fut dans la nuit noire limite balsamique.

De retour à sa bodega il trouva la belle Maria en extase devant un gaspacho copieusement arrosé de leur vinaigre; "Vois cette couleur ambrée presque noire Mon sherry, goûte-moi cet arôme puissant et boisé Mon sherry, c'est une tuerie Mon sherry !" dit-elle en se pâmant.
Jerez – dit et redit Mon sherry – goûta, eut-il le temps de dire "What else ?" et se pâma lui aussi car il le valait bien.
Une fois dépâmés ils décidèrent d'appeler ce truc le vinaigre by Palomino Xérès de la Frontera y Villaverde del Rio y Juan del Barapute ou plus simplement le vinaigre de Xérès afin que l'appellation rentre sur les étiquettes des bouteilles... et ça rentra.
L'argent aussi rentra, ils firent fortune en pesetas et eurent beaucoup de niños et aussi de niñas pour respecter la parité et c'est tout.

 

27 janvier 2018

Xérès que c'est ? (Kate)

 

Comment ne me suis-je pas plus préparée à l'arrivée de ce mot étrange que je connais mais n'emploie jamais ?

Pourquoi ai-je passé tant de temps à creuser encore le sujet "thuriféraire" ?

Comment n'ai-je pas pensé que la lettre X allait poser problème ?

Pourquoi ne pas avoir anticipé, cherché, pioché, planché, sachant que le mot "xylophage" avait déjà été traité (et bien traité !), dans le défi #457 ?

Comment faire pour me sortir de ce manque d'inspiration total ?

Pourquoi me suis-je secrètement persuadée que la lettre "x" elle-même allait être le thème du défi de la semaine non sans avoir envisagé qu'après T, U, W suivrait peut-être Y directement puisque suivant une logique (interne) la lettre V avait été négligée auparavant ?

Du xérès ? Mais je n'en ai jamais bu et même jamais vu !

scrabble xeres

verre xeres

Le mot servait (rarement !) au scrabble pour ma mère et était pour mon père prétexte à de longues digressions en forme de monologue sur la prononciation : à la française, à l'espagnole... ou à l'anglaise, le fameux "sherry" dont on entend toujours parler dans les films ("Vous prendrez bien un verre de sherry ?") mais qu'on ne consomme jamais ...

Certes, il en est de toutes les couleurs (des vertes et des pas mûres, sûrement !), de tous les degrés, du plus sec au plus liquoreux, du plus cher au moins cher, etc. C'est une religion merveilleuse et étrange à laquelle je vais être sous peu initiée par des fervents pratiquants, je vous en remercie par avance !

Post Scriptum : "tempus fugit", le temps s'en va, on ne peut le retenir mais ces verrières  (du XIVème siècle) de la cathédrale, choeur nord, baie Marie Madeleine, enfin trouvées et "nous en province aussi l'on a..." des anges thuriféraires ! Mais on ne le sait pas car ils sont tout là haut là haut !

 

 

tout

droit

gauche

27 janvier 2018

Les trois femmes de ta vie (Pascal)

  

Ho, tu n’en as pas eu trente-six. Je ne parle pas des bouche-trous, des conquêtes d’un soir pêchées dans le vivier d’une piste de danse, des BCBG directement sorties des sites de rencontre. Te souviens-tu de cette belle grenobloise, couleur d’ébène, avec ses grands rires forcés à briser aussi tes vitres ?... Et, je ne sais comment tu avais fait, cette véritable Claudette que tu avais ramenée de Lyon ?... Elle avait de beaux restes ; pendant votre idylle, je te chantais « Alexandrie » juste pour te faire râler !...
Et la « camionneuse » aux cheveux courts et aux bras si musclés ! Elle ne voulait plus décoller de ta maison !...  Elles étaient toutes des braves filles, en fin de compte ; dupes ou pas dupes, avec toi, elles pensaient  avoir retrouvé un semblant de prince charmant ; rêveuses, elles cherchaient encore une roue de secours à leur carrosse en perdition…    

Ta femme ? Celle avec qui tu as eu tes enfants ? Même pas ; ça, c’était facile. A vingt ans, tu aurais pu les faire avec n’importe laquelle. Elles te couraient toutes après ; avec ta belle gueule de jeune premier, ton imagination débordante et tes airs de chevalier servant, elles voulaient toutes pondre leur œuf dans ta litière. Tu l’as trompée, elle aussi, mais c’était un sport, un emploi du temps occulte pour tuer la routine, une façon de ne pas mourir en avance…    

Tu n’en as pas eu trente-six ; celles qui ont vraiment compté pour toi se tiennent sur les doigts d’une demi-main. L’andalouse pulpeuse, celle qui a vécu dix ans avec toi après ton divorce ? Non, elle ne compte pas. C’est celle qui t’a appris à trop boire. Restos, boîtes de nuits, amis, voyages, délires, sorties, re-restos, pour tenir sa cadence de fêtarde, tu as abusé de tous les expédients. T’as cru rajeunir en mettant à ton bras cette poulette plus rafraîchissante. Tu t’es mis à picoler sérieusement. Un jour, les flics t’ont arrêté ; tu avais quatre grammes quatre-vingts d’alcool dans le sang ; tu étais tout fier de raconter ton  exploit d’ivrognerie ! Le Xérès, comme tous les breuvages qui passaient à ta portée, tu le buvais en apéritif, en digestif, en sirop, en solitaire, en cachette. Sans modération, tu es parti en cure de désintoxication ; d’un coup d’éventail, la belle espagnole a fait ses valises sans t’attendre et s’est envolée vers d’autres matadors…   

Non, tu n’en as pas eu trente-six. En première, sur ta si courte liste, il y a eu ta maman. Elle a toujours réparé tes dégâts, les petits et les grands. Quand tu étais gamin, à ton chevet, elle était là pour chasser tes cauchemars, essuyer tes pleurs et panser tes genoux écorchés ; plus grand, elle soignait tes retours ensanglantés de boîtes de nuit, elle arrondissait tes fins de mois difficiles, elle t’évitait les colères destructrices de ton père et, quand tu repartais dans ton studio, combien de fois a t-elle rempli le coffre de ta bagnole avec de la bouffe. Et plus tard encore, quand tu prenais des cuites sidérales, passablement inquiète, elle te surveillait derrière la grande baie vitrée… 

Il y a eu ta chef de Service ; arrivée à point nommé dans ton existence, elle a vite compris tout ton potentiel et tout l’ego qui bouillait sous ta carapace de grand seigneur. Elle t’a remis sur les rails, elle a exhorté tes qualités, a redoré ton blason, t’a confié des lourds dossiers, des missions de confiance et, toi, toujours aussi généreux, tu t’en sortais comme un chef. Tu la vouvoyais mais tu l’appelais par son prénom devant tout le monde. Avec elle, tu avais repris confiance ; tu étais devenu un bourreau de travail, cherchant toujours une caresse de remerciement dans le sens du poil pour justifier tes prestations. Toujours en costard, tu étais de toutes les réunions, de tous les stages, de toutes les conférences, déclamant tes speechs devant les grands pontes de ta boîte. Elle savait te flatter, exacerber tes compétences, louer tes services et, toi, tu faisais le beau comme un toutou qui réclame le susucre d’une hypothétique augmentation. Tu avais son appui professionnel ; bien campé sur tes deux jambes, tu brillais comme un Don Quichotte en armure devant ses moulins à vent… Et tu fumais, tu fumais comme une cheminée d’usine en plein labeur de semaine ; clope sur clope, paquet par paquet, jamais tu ne faisais grève, jamais tu ne prenais un jour de repos, jamais tu ne t’arrêtais. Tu débordais d’heures supplémentaires, tu avais plein de jours de congés et tu ne savais plus quoi en faire… 

Et puis, il y a eu Jacqueline, la fameuse Jacqueline. Elle est entrée dans ta vie comme un soleil d’horizon qui n’arrête plus d’enflammer ses paysages ; même si tu t’en es toujours défendu, tu étais littéralement ébloui par ce démon de la cinquantaine qui avait pris la forme de cette extraordinaire chimère aux yeux verts et aux cheveux rouges…  
Celle-là, tu l’aimais, Dieu que tu l’aimais ; c’est comme si tu avais misé sur elle la somme de tous tes espoirs futuristes. Tout ce que tu n’avais pas dit aux autres, tu l’avais réservé rien que pour elle. Tu lui avais ouvert toutes les portes de ta maison, tu l’avais sacralisée auprès de tous tes amis, tu accueillais ses enfants, tu acquittais ses dettes, tu réparais sa bagnole, tu portais ses courses, tu léchais ses bottes, et que sais-je encore…
Malheureusement, parce que c’est toujours comme ça, ce n’était pas réciproque. Quand tu lui parlais d’Amour, elle te parlait de vacances lointaines, de bons restaurants, de grands magasins ; quand tu lui parlais de ses yeux, elle te parlait de bijoux assortis, de belles chaussures, d’anniversaires, de cadeaux de Noël. Elle avait pris des goûts de luxe depuis que tu l’avais prise dans tes bras. En éternelle armure de chevalier, ton écu, c’était ta carte bleue et ton épée, c’était le stylo pour signer les chèques…  
Elle voulait toujours te faire décrocher la lune et, toi, tu n’étais jamais à court d’échelles ! Tu tirais des plans de comète ! Tu avais des vœux que tu envoyais aux étoiles filantes ! Haute couture, bijoux, parures, artifices, rien n’était jamais assez beau pour enjoliver ses caprices ! Pour elle, tu as emprunté à des potes, tu as fait des crédits aux banques, tu t’es endetté jusqu’à ne plus aller ramasser ton courrier. C’est vrai qu’elle était belle et la beauté, ça se paie. C’était seulement une garce intéressée et tu jetais à ses pieds tout ton or et toute ta fièvre…  
Forcément, entre les trois, pour tenir, t’as fait le joint avec les excès tous azimuts et si tu as souvent levé le coude, ce n’était pas en signe d’allégeance, c’était seulement pour tenir l’infernal rythme de cette vie tellement tumultueuse…   

Ta maman est décédée, ta chef de service a changé de région et la garce rousse, avec qui tu croyais que le ciel serait toujours bleu, s’est barrée avec un amant plus fortuné. Mais comme tu ne voulais pas rester seul, tu as attrapé un cancer, cette saloperie qui s’accroche mieux aux désespérés qu’aux autres.
Tu as à peine soixante-deux ans ; tu es alité, tu regardes obstinément le plafond comme s’il allait enfin s’entrouvrir sur ton paradis parce que ce maudit purgatoire dure depuis trop longtemps. Dans ton silence médicamenteux, te connaissant depuis l’enfance, je sais que tu penses en boucle à elles trois ; debout sur le podium de tes meilleurs souvenirs, elles sont ton tiercé gagnant. Tu dois leur parler, les malaxer de ta tendresse toujours aussi gauche, les embrasser, les ressortir avec leurs plus belles images, tirer au sort pour savoir laquelle des trois occupera ta prochaine nuit blanche. Souvent, il vient ta fille pour te réconforter et prendre soin de son papa ; elle pleure au bord du lit quand tu t’assoupis mais, elle… elle ne compte pas…

 

27 janvier 2018

Et c'est reparti ! (Walrus)

 

Comme chaque semaine, je me demande ce que je vais bien pouvoir pondre sur le sujet que j'ai moi-même choisi. Mais trève de nombrilisme : je ne suis pas le seul à devoir me torturer les méninges : que vont faire les autres participants ?

Essayons d'imaginer les divers incipits :

bongopinot
L'Andalousie est une chanson douce

Caro_Carito
Pas de Xérès au Pérou !

JAK
JAK costai près de Jerez de la Frontera en remontant le Guadalete

Joe Krapov
Je t'écris de l'unique bodéga de Charleville

joye
Faut pas confondre Sherry et Cherry

Kate
Vous vous rappelez ma bouteille à la mer ? Elle avait contenu du Xérès, pas mauvais d'ailleurs...

Laura
J'ai déterré la barrique d'Amontillado d'Edgar Allan Poe !

Maryline18
Sur les rives paisibles du Guadalquivir,

Minuitdixhuit
T'en foutrai du Xérès, moi ! Et le Porto, alors ?

Nana Fafo
Le Xérès... amener ça au sommet du Bréquin, c'est pas coton !

Pascal
À Cadix, ça n'avait pas été facile de ramener discrètement à bord ce tonnelet de Jerez.

Thérèse
Sous la lampe de Gallé, le verre de Xérès jetait des éclats d'ambre

Tilleul
En retournant le fouillis de la cave, les enfants ont retrouvé une bouteille poussiéreuse

Vegas sur sarthe
Germaine ? Un doigt de Sherry, chérie ?

Venise
Il ne faut pas dire Xérès, je ne boirai pas de ton eau !

Walrus
Comme chaque semaine,

 

 

27 janvier 2018

Ex Abrupto (JAK)

 

Lorsque l’inspecteur Boutanche interrogeât ce grand sec,

Au visage de couleur pâle, épaules en bouteille St Galmier,

Il eut comme une paréidolie.

Surgirent devant lui les vignes de son Andalousie.

Etait-ce dû ses abus d’alcool ?

Pour le savoir il faudra l’autopsier.

 

Alors Boutanche,

Soûl de cet’ apparence hallucinatoire,

En bafouillant lui demanda son nom

Et quand l’autre lui répondit

j01

Il en tomba sur son cul-embouteillasses,

Aux fesses bien moelleuses, toute en graisse.

Et surtout c’ qui le déconfitura,

C’est quand Xérès éructa qu’il était cousin de Sherry

Boutanche illico, au garde-à-vous comme un pleutre s’mit

 

27 janvier 2018

Rimbaud n'a pas chanté en v(a)in ! (Joe Krapov)

En atteste ce poème retrouvé récemment et publié dans le numéro 1 
de janvier 2018 de la revue "Rions un peu avec Rimbaud !"
(Rennes : Editions du Petit port et de la Haute-Folie) :


"Paul est toujours entre deux vins,
Entre Xérès et Saint-Pourçain,
Offrant les délicieux bouquets que voici,
De fruits, de fleurs, de feuilles, de branches,
Entre Nuits-Saint-Georges et pitanche,
Affrontant son dragon et sa grise souris.

Nous allons de Paris à Londres via Bruxelles
Pleins d’effervescence et gaîté
Entre Corbières et Châteaugay.

DDS 491 Ronald searle plein d'effervescence et de gaîté 

Notre verbe est subtil et de grand richesse
Intense, aromatique, avec beaucoup de corps
Entre Pécharmant et Cahors.

Rude, mais généreux,
Bien qu’encore un peu vert et promettant beaucoup,
Notre aspect d’hommes jeunes et quelque peu artistes
Plaît ou déplaît surtout
Entre Petit Chablis et Cabernet d’Anjou.

Bien sûr que nos plaisanteries
Manquent quelque peu de finesse !
C’est que c’est difficile d’être bien rond et souple
D’avoir un parfum floral prononcé
Entre Romanée-Saint-Vivant et Valençay.

Mais notre couple est bien équilibré
Et présente beaucoup de caractère
- D’autres diraient plutôt «spécial» -
Entre Côte-Rotie et Jurançon l’Etoile.

Seulement quand le vin a été tiré
Et la balle aussi,
Quand il a fallu boire le calice jusqu’à la lie
Entre Clos-Vougeot et Reuilly
Les juges ont considéré
- Pauvre Lélian
Entre Hermitage et Frontignan ! –
Qu’il mériterait d’être laissé
En cave pendant au moins trois ans.

DDS 491 Ronald searle en cave

C’est vrai tout ce qu’on a pu dire
De moi :
Que j’étais sensuel et charmeur
Avec un goût de terroir très prononcé
Entre Chambertin-Clos-de-Bèze et Touraine-Noble-Joué.

Sans doute que le charme me viendra en vieillissant
Entre Pouilly-Fuissé et vieux Châteaumeillan.

J’aurai un délicieux arrière-goût de fumée
Je deviendrai quelqu’un de grande classe,
Très recherché
Entre Chablis Grand Cru et Bâtard-Montrachet !

Joliment charpenté et souple,
Vigoureux et bien membré,
Entre Moulin à vent et bon Clos-des-Lambrays.

***

Paul est toujours entre deux vins,
Entre Xérès et Saint-Pourçain.

Un soupçon d’acidité s’est glissé dans nos verres.

Ô pourriture noble !
Ô destin du vignoble !

Tout s’est terminé dans un trouble intense
Entre Gigondas et Baux-de-Provence" !

 

P.S. 1 On trouve ici (Rimbaud invisible sur deux photos, par David Ducoffre) un lien plus fort encore (?) entre Rimbaud et le Xérès : « Non, Rimbaud n’a pas dégusté, « sous les vérandas de l’Hôtel Suel », de « cette glace pilée, mélangée de Xérès, d’alcool, de citron et de cannelle, qui constitue le Sherry gobler [sic pour « cobbler »] et qui est la boisson préférée de l’Européen dans toute la zone torride » selon les dires d’Edmond Courtois dans ses souvenirs de voyage au Tonkin parus en 1890 ».

P.S. 2 Les illustrations de ce billet sont tirées de "Parler en vin" de Ronald Searle.

27 janvier 2018

Andalousie par bongopinot

 

Dès que l’on me parle de Xérès
Je pense à l’Andalousie et ses effluves
Ses collines ses plaines ses rivières et ses fleuves
Mon cœur à ce seul mot s’emplit d’allégresse
On y trouve du vinaigre et aussi du bon vin
Son histoire et ses traditions ancestrales
Vous goûterez à la gastronomie locale
Des visites prestigieuses sur vos chemins
Une richesse culturelle des plages sauvages
Des étendues désertes offrent des tableaux variés
Des paysages spectaculaires pour vos randonnées
De magnifiques et pittoresques villages
Et vous découvrirez au fil des villes
Tant de choses que je ne vous ai pas dites
Des moments d’échanges et une douceur de vie

J’y partirai peut-être en avril
Voilà pourquoi quand on me parle de Xérès

Je pense à l’Andalousie

Et j’en rêve encore et encore durant la nuit
Et flotte sur mon cœur une douce allégresse

 

27 janvier 2018

Xips ! Xips ! Xourrah ! (joye)

xasseur

27 janvier 2018

Participation de Laura

l01

l02

[1] Carte du terroir producteur de xérès in https://fr.wikipedia.org/wiki/X%C3%A9r%C3%A8s_(DO)
[1] Falstaff dans ses œuvres
[1] http://journals.openedition.org/aof/269?lang=fr#article-269
[1] http://journals.openedition.org/aof/269?lang=fr#article-269 et http://www.jerezsiempre.com/index.php/El_vino_de_Jerez_en_la_pintura_cubista

20 janvier 2018

Défi #491

 

Manzanilla
Fino
Amontillado
Oloroso

Ce ne sont pas les 

Xérès

qui manquent.

Parlez-nous en sans modération !

4911

20 janvier 2018

Ont joué sur le velours...

20 janvier 2018

Lauren Bancale (Vegas sur sarthe)

 

Source: Externe


"Le roi des trains, le train des rois" disait le dépliant en papier glacé de La Compagnie des Wagons-lits que Germaine me tendit d'une main tremblante.
Alors on l'a déplié comme on déplie une carte au trésor à Kho Lanta... Vienne, Bucarest, Istambul.
À la page des tarifs on a fait marche arrière pour revenir prudemment à la page Vienne.

Germaine se pâmait déjà, elle se voyait en peignoir brodé au sceau de la Compagnie, se glissant dans des draps de soie; moi je lorgnais sur les sanitaires en argent et les couverts en marbre ou le contraire...
Elle devait m'imaginer en Sean Connerie et moi je voyais Germaine en Lauren Bancale à cause du roulis et du tangage; elle aurait la nausée – comme d'habitude – peut-être irait-elle vômir son caviar après quoi on retournerait s'empiffrer une collation trois étoiles au Michelin.

Trois jours plus tard on était sur le quai avec notre petite valise devant la locomotive mais au XXIème siècle on doit dire motrice; les gens de La Compagnie en avaient mis deux, une à chaque bout sans doute pour sécuriser l'aller-retour.
Je n'ai pas vraiment réalisé lorsqu'un technicien nous a dit qu'une "motrice de TGV ça tire à 300 km/heure"...
À peine franchi le marchepied de notre wagon-lit j'ai dû me séparer de mes baskets et louer 150 euros une paire de souliers vernis trop petits pour moi; ici La Compagnie ne plaisante pas avec le "dressing code"... par contre le décolleté plongeant de Germaine ne semblait déranger personne.
C'est fou ce qu'il y a comme petit personnel dans ces train mythiques, et que des hommes!
Germaine avait bien vite investi notre cabine et s'était balancée sur le lit en déclamant "Ah... voir Vienne et mourir !"
"On dit Venise, ma bichette... pas Vienne" fis-je remarquer.
"L'Isère n'est quand même pas très loin de l'Italie" rétorqua t-elle avant que j'explique qu'on allait à Vienne en Autriche.
Elle parut sidérée... d'autant plus qu'un stewart nous apportait deux coupes de mousseux ou de champagne qu'on siffla en même temps que la loco... motrice.
L'Orient-Express s'ébranlait et moi aussi car le mouvement si sensuellement décrit par Agatha Christie me mit aussitôt des frénésies au creux des reins.
Comme j'allais me mettre en tenue adéquate à la salle de bains, Germaine poussa un cri terrible : "Y'a pas d'wifi ! "
Non, il n'y avait pas de wifi, pas d'internet, pas d'amis ni de followers, pas de copines à qui envoyer des selfies de nos ébats sur rail !
Je tentai de la calmer : "Tu devrais aller à la salle de bains, ma bichette... c'est que du marbre comme chez Leroy-Merlin et des robinets en or avec un lavabo encastré"
En effet Germaine s'encastra comme elle put entre le lavabo encastré et la porte qu'elle finit par refermer sur elle comme une huître.
"Une motrice de TGV ça tire à 300 km/heure..." avait dit le spécialiste locomoteur; c'est vrai qu'elle tirait vite, peut-être un peu trop à mon goût.

J'avais dû dormir longtemps et c'est le stewart qui me réveilla avec deux autres coupes de mousseux ou de champagne en m'annonçant que le service de restauration touchait à sa fin.
Je tambourinai à la porte du cabinet de toilettes.
"Je suis bientôt prête ! " bougonna Germaine que j'imaginais compactée, sandwichée dans l'étroit habitacle.
Soudain, dans un éclair je crus lire "Stuttgart" par la fenêtre ! Non, ce n'était possible, pas déjà.
La porte s'ouvrit... Germaine était effectivement comprimée mais dans ce fourreau en lamé qu'elle portait pour le mariage de mon oncle Hubert au siècle dernier.
Elle avait dressé ses cheveux en choucroute avec un petit air Lady Gaga plus que Lauren Bacall, bref elle était désirable comme on peut l'être quand le dîner vous est passé sous le nez et que le train file vers Vienne à la vitesse du son...
Je la poussais déjà sur le lit quand des haut-parleurs grésillèrent dans le couloir, un grésillement d'une époque révolue – inspiration Orient-Express – suivi d'une annonce des plus actuelles : "Mesdames, Messieurs, nous arrivons à destination dans quelques instants"
Germaine me claqua un gros baiser, me laissant déconfit sur le lit :" Et voilà, je suis fin prête pour aller danser !"
"Pour aller danser où çà ?"
"Et bien à Vienne... on est bien à Vienne, non ?"
J'ai pris la valise, récupéré mes baskets; j'allais avoir l'air malin à danser les valses viennoises en baskets !
"À nous, Beau Danube bleu" lança Germaine en descendant le marchepied.

Une heure plus tard nous franchissions majestueusement la porte des urgences de l'hôpital Semmelweis-Ignaz-Frauenklinik – recommandé par le Petit Futé – moi en baskets et Germaine à cloche pied.
Comme il est compliqué de danser la valse avec une double fracture tibia-péroné, nous avons été rapatriés le lendemain en avion sanitaire.
L'avion sanitaire c'est moins raffiné qu'un "sleeping" en Orient-Express mais au moins le plateau repas est assuré et le personnel est féminin...

 

20 janvier 2018

Wagon doré mi fa sol (Kate)

  

J'aurais dû faire rimer

Wagon

Avec charbon

Mais ça n'est plus de saison

 

J'aurais pu faire rimer

Wagon 

Avec chanson

Mais trop bidon

 

J'aurais voulu faire rimer

Wagon

Avec attention

Mais c'était trop de tension

 

J'aurais voulu faire rimer

Wagon

Avec polisson

Mais motus petits démons

 

Alors j'ai fait quelques vers de mirliton...

 

Non sans avoir tenté toutefois de raconter comment je suis arrivée à la gare de Perpignan, un soir de juillet, avec ma valise et ma raquette de tennis... Souvenirs de trente ans réactivés après mon passage en septembre dernier devant la fameuse gare, "centre du monde" pour Salvador Dalì. Tournant en rond pour sortir de la ville après la visite de la superbe expo Picasso, juste un instantané pris à l'arrêt au feu rouge.

fleurs

Non, ce n'est pas un wagon ! Mais c'est ferroviaire quand même !

P.S. : s'il faut un wagon, alors c'est un wagon doré comme dans le poème de Jacques Prévert "En sortant de l'école"...

Publicité
1 2 3 > >>
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité