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Le défi du samedi
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13 janvier 2018

VILEBREQUIN (Laura)

 

Je vais et je viens, je fais des allers-retours, entre tes reins

Tel sur un arbre à cames, un joli vilebrequin

J’explose, comme un moteur, arrivé au point

De non retour dans les plaisirs donnés par tes mains.

 

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13 janvier 2018

Petite musique de nuit (Walrus)

 

De nuit parce qu'il était quatre heures du matin et j'étais fort occupé (comme chaque semaine me direz-vous) à vouer aux gémonies le comique qui avait imaginé d'utiliser ce mot comme sujet pour le défi.

Ben oui, je suis comme ça : le joueur d'aujourd"hui oublie bien trop facilement qu'il était l'animateur d'hier.

L'échéance se rapprochait et je n'avais toujours rien imaginé. Parce que, ressassais-je in petto, en dehors des moteurs de bagnoles et des foreuses à main, les vilebrequins ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval ! 

Et c'est là que ça a fait "Tilt" !

Mais siiii !

Justement !

Comment croyez-vous qu'ils se meuvent les chevaux de bois galopant des manèges, carrousels et autres moulins de nos enfances ?

Hein ?

Leurs barres sont rattachées à des vilebrequins dissimulés dans le plafond et sous le plancher des dites attractions de foire !

J'en ai le limonaire (encore un mot qui ferait bien dans notre collection) tout retourné !

 

13 janvier 2018

Ecrire à Rimbaud ? 13, Vilebrequin (Joe Krapov)

Monsieur Arthur Rimbaud
B.P. 01 au vieux cimetière
08000 Charleville-Mézières

Mon cher Arthur

"Et souvent, la nuit, je m'éveille
En rêvant aux monts et merveilles
Qu'annonce un frôlement coquin
Mais ce n'est qu'un vilebrequin !"

Georges Brassens – Le Bricoleur


Les lectrices-commentatrices de mon blog et mon cher oncle du Défi du samedi semblent décidément de mèche. Il et elles semblent désirer encore et encore me faire tourner en bourrique autour du cas Rimbaud. Vas-y, Joe Krapov ! Fais tourner ton vilebrequin ! Creuse nous un joli trou ! Voici de quoi le remplir !

Et dame Adrienne de me confier l’adresse du blog des libraires associés où l’on disserte de LA photo retrouvée.

J’en ai encore appris de bien bonnes sur ton compte et surtout sur le potentiel comique de mes contemporains les plus sérieux !

Rimbaud à l'hôtel de l'Univers

Je résume, pour toi et pour ceux qui ne le sauraient pas encore. En 2010 Alban Caussé et Jacques Desse, libraires parisiens, publient une photo de toi au milieu d’un groupe de personnes assises sur le perron de l’hôtel de l’Univers à Aden.

Là-dessus un certain nombre de « refuzniks » décrète que « ça ne peut pas être Rimbaud parce que ci et parce que ça, il n’a pas une tête de poète, ce jour-là il tournait en rond pour garer sa chignole, etc. Il y a de quoi perdre une infinité de temps à la simple lecture des pièces de ce procès où les libraires se font avocats de la défense de leur bout de papier jauni et de toute l’imagerie qui te représente. Autant dire que j’enfonce mon foret dans la Forêt-Noire ! Bonjour les éclaboussures de Chantilly par-delà le bien et l’Aumale, comme dirait mon oncle Friedrich Nichts.

Mireille Mathieu

Sauf que je me suis bien amusé quand même lorsque je suis tombé, dans cette guéguerre entre historiens, thésards et autres rimbaldolâtres super-sérieux sur le portrait de Mireille Mathieu. Pourquoi est-ce qu’on ramenait sa fraise dans ce bordel à la demoiselle d’Avignon ? Je n’aurais jamais fait le lien entre celle qui a perdu l’accent qu’on attrape en naissant du côté de Marseille et celui qui avait son portrait au-dessus du berceau de la fille de Renaud.



Tu vas voir que c’est on ne peut plus capilloctracté – et c’est le cas de le dire ! - car, vois-tu, il y a un certain Gabriel Ferrand qui t’aurait connu en Afrique. Tout est ici, défendu et descendu par le libraire ! Attention, ça va Bardey !

Ce Gabriel qui brûle l’épaule de M. Desse aurait été diplomate et employé dans la même firme que toi à Aden. Il aurait raconté à Paul Claudel les carabistouilles suivantes à ton propos :

[Rimbaud] était très doux, coiffé aux enfants d’Edouard, sortant nu-tête à ce terrible soleil. Accroupi, les pieds et les mains nus et teints au henné. Il riait sans bruit et la main devant sa bouche avec une espèce de petit gloussement. Sa conversation était totalement insignifiante, des queues de poires…

"Etre coiffé aux enfants d’Edouard cela signifie avoir les cheveux longs autour de la tête et coupés court en frange droite sur le front, comme un page florentin" nous explique M. Desse.

 

Rimbaud vu par Gabriel Ferrand 06

Est-ce que c’est bien raisonnable pour moi d’aller me perdre dans ce labyrinthe où M. Desse - Quand est-ce qu’il trouve le temps de vendre des livres ? - semble vouloir polémiquer à tout prix avec messieurs Ducoffre et Bienvenu ? Finalement, oui, c’est raisonnable : dans cette phrase, il y a deux personnes et un mot qui me ramènent à ce vilebrequin dont j’ai obligation de parler cette semaine :

- Le labyrinthe est une invention du sieur Dédale or, nous dit Madame Wikipe, la joyeuse drille qui fait office de Madame Jesaistout dans nos existences larguées, «Le vilebrequin passe pour être une invention de l'Athénien Dédale".

- Monsieur Ducoffre a-t-il quelque chose à voir avec le «Tango interminable des perceurs de coffres-forts» des Frères Jacques et surtout de Boris Vian ? «Arthur, où t’as mis le corps ? A l’hôtel de l’Univers ?».

- Et Monsieur Bienvenu quelque rapport avec la station de métro Montparnasse-Bienvenuë ? Ce cher Fulgence à qui nous devons, par ricochet, la ritournelle du « Poinçonneur des Lilas », de « La jeune fille du métro » ou celle du « Trou de mon quai » ?

Comme quoi j’avais l’embarras du choix et le choix de l’embarras pour terminer en chanson cette lettre sur les mandrins, les malandrins, les requins, les vilebrequins, les bave-à-la-poupe et les vent-tarières qui te suivent à la trace avec plus de componction que je n’en ai pour ma part.

Place donc au « Bricoleur » de Georges Brassens, immortalisé par Patachou. Je lui ressemble de plus en plus, sauf que chez nous, c’est Madame qui s’occupe de la caisse à outils !

Mes amitiés à Madame Vitalie !

 P.S. A propos de LA photo retrouvée, il me faudrait lire aussi le roman «Rimbaldo» de Serge Filippini qui décrit les différents personnages pendant les deux heures avant qu’elle ne soit prise. Sur Aden «Quatre saisons à l’hôtel de l’Univers» de Philippe Videlier. Alors que, dans le fond, j’ai plutôt envie de me réenvoyer «Le Club des cinq contre-attaque au vilebrequin» d’Enid Blyton ou d’attaquer «Guerre et paix» de Tolstoï !

P.S. Un jour on nous dira que les Américains n'ont jamais marché sur la Lune, que Paul MacCartney est mort en 1966 et que ce n’était pas Rimbaud sur la photo d’Aden !
- Un commentaire là-dessus, Joe Krapov ?
- Oui : Boîte à outils ! Boîte à outils !

13 janvier 2018

LE VIEUX GUIDE AU POINT MORT (JAK)


Assis sur un antique banc en mélèze, si vieux que de nombreux postérieurs y ont emprunt la forme d’un coussinet, il médite en savourant sa bouffarde au tuyau en piston. Ses prunelles errent vers le haut de la montagne, où le soleil irise des pignons majestueux. Son visage patiné parait impavide,

Il est las et là à la fois

-Las de ses rhumatismes, de toutes ses blessures. Ses manetons, mains devenues flasques, n’obéissent plus, la roche qu’il a si souvent caressée les a tannées, usées, Elles sont aussi rognées par le gel
Et
-Là, cantonné au refuge depuis sa mise l’écart, il accueille
des touristes à la rotation continue.

A la veillée il leur conte des histoires, qu’il s’est récité à lui-même durant toute la journée.
Autrefois pisteur, vieil homme devenu, le soir près de l’âtre devant les bûches en combustion, il narre ses anciennes courses, les drames de la montagne impassible et hautaine sans pitié pour les inconscients.
Il ressasse alternativement ses cordées d’il y a…
Il y a belle lurette qu’il ne remonte plus la manivelle des clients hésitants.
Ceux-ci sont d’ailleurs devenus des spécialistes, connaissant tout de la montagne, Pour cela ils surfent sur la toile, avant même que de n’avoir vu le début d’une piste.
Maintenant, sans la force alternative qui avait fait de lui le roi des guides, il est chargé de l’allumage de la cheminée, et il s’occupe de la popote en fonte où il fait cuire la soupe à pates en y ajoutant par palier des légumes.
Il aime alors contempler tous ces ingrédients qui se fondent en mouvements alternatifs circulaires continus
Et il attend, en rêvassant, le retour des touristes.
Il y a longtemps que sa bielle Rosy l’a quitté. Ils ont formé un couple moteur réputé dans toute la vallée. Lui guide, elle hôtesse de ce chalet qui maintenant tombe en ruine.
Il est seul, sans force à l’allumage, sans force motrice.
Et lorsque le soir venu les marcheurs s'en reviennent, il contemple d’un œil désabusé leur équipement d’internautes, casques protecteurs, chaussures extrêmes, boussole GPS.
Alors il porte un regard qui en dit long sur le manteau de la cheminée
où trônent ses vilains brodequins tout usés

De viles broques* hein ??? me direz-vous

Que nenni des brodequins qui ont un noble passé



*Broque chose sans valeur


Nota sources pour la soupape de sureté : je vous signale que j’ai été pistonnée par mon garagiste, pour tous ces mots dont j’ignorais l’usage

 

13 janvier 2018

Un fameux bricoleur par bongopinot


C’est le roi de la bricole
Il démonte répare tout
Il cloue il visse il colle
Appuyé sur ses genoux

Là il prépare sa mobylette
Enlève le vilebrequin
Et retentit une sonnette
Arrivent tous ses copains

Il laisse tout en plan
Va chercher des bières
Et passe le temps
Et tourne le cadran

De retour à sa passion
Il nettoie le vilebrequin
Il aime les finitions
Il s’aide de bouquins

Il remonte le tout
Sa mob il la bichonne
C’est pourtant un drôle de coucou
Mais le moteur ronronne

C’est un fameux bricoleur
Mais surtout un passionné
Après le travail à toute heure
Il descend dans son atelier

 

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13 janvier 2018

Les sept motos (Pascal)


Nous deux, ça n’allait vraiment plus ; nous avions épuisé tous les recours, tous les compromis, toutes les paix factices, toutes ces hypocrisies mielleuses, ces faux-semblants mensongers qu’on mettait sur la table pour faire bonne figure, le temps des anniversaires, des invités et des solennités. Pas dupes, nos filles sentaient bien le climat délétère qui s’était posé sur notre toit comme un nuage de pluie collant. Même les habitudes usantes, l’ordinaire poussiéreux, n’arrivaient plus à cacher notre acrimonie mutuelle. Plus que la polyarthrite qui me rongeait, t’adresser la parole m’était devenu un véritable supplice ; j’imagine facilement la réciprocité. Par tous les moyens, avec autant de prétextes, je désertais la baraque et les conflits y attenant…

Tous les dimanches matins, je fréquentais assidûment les bourses aux vieilles motos de la région ; quand il ne se passait rien, dans mon garage, vrai refuge d’évasion et de réflexion, je consacrais tout mon temps libre à la remise en état de ces deux roues. J’en avais accumulé jusqu’à sept, sans compter les moteurs d’avance ; autant dire que le mal était grand…
Du faisceau électrique au moindre boulon, de la peinture au dernier ressort, des chromes jusqu’au cadmiage minutieux des rayons, je ne laissais rien au hasard. Le démontage, le remontage, n’avaient plus de secrets pour moi. Les yeux fermés, je pouvais reconnaître et situer la plus petite pièce dans le difficile puzzle de la machine.
J’avais une attention toute particulière pour les pièces internes du moteur ; travail inutile s’il en est, je passais des heures à peaufiner la brillance des têtes de piston, des bielles et des pignons de la boîte de vitesse. J’avais besoin de l’automatisme de ces mouvements répétitifs qu’on fait quand on ne veut penser à rien…

Ha, si j’avais pu m’enfermer dans cet antre ; malheureusement, il y avait cette machine à laver et tu venais la remplir ou surveiller l’avancement de son programme en espionnant mes faits et gestes. Tes silences pesants étaient des reproches encore plus forts que s’ils avaient été des critiques…

Les ailettes du bloc cylindre, celles de la culasse, je les astiquais avec un produit lustrant jusqu’à ce que poussent des ampoules sur le bout de mes doigts. Quand j’avais mal d’une courbature, d’une coupure, je retrouvais le temps présent et les vicissitudes des choses ordinaires. Je t’entendais gueuler après les filles comme si tu ne t’en sortais pas ou, plutôt, comme si tu voulais que tout marche selon tes ordres. A l’heure de déjeuner, tu ne m’appelais même plus et quand je rentrais dans la maison, souvent, comme si tu avais pressé les gamines, vous en étiez à la fin du repas…
Quand l’Amour a déserté le foyer aux grandes flammes de jadis, il ne reste que des cendres. Il n’y avait pas besoin de souffler dessus, aucune braise rougissante ne se serait aventurée à nous réchauffer ; et puis, lequel de nous deux avait encore envie de souffler sur ces tristes escarbilles ?...

Dans mon vieux frigo, à côté de l’établi, j’avais une bouteille de whiskey et du coca. A midi, je m’en versais un grand verre, c’était mon apéro de solitaire et c’était réconfortant de sentir ma gorge et mon ventre brûler ; communiant, je buvais à mes déboires, à la chance qui viendrait me re-sourire, au prochain « rétro-moto » dans la région, à tout ce qui pouvait me sortir de ce marasme.
Pendant des week-ends entiers, j’avais donc la tête au dessus des bacs d’essence ; à moitié ensuqué par les puissantes émanations, je nettoyais méthodiquement mes pièces au pinceau…
Les mains serrées sur les poignées d’un guidon d’imagination, j’avais des rêves de chevauchée fantastique, des records de vitesse en apnée, des lauriers autour du cou. Dans les oreilles, j’avais les bruits ravageurs des pots d’échappement en fusion et tout autour de moi défilaient des paysages extraordinaires aux couleurs dantesques. J’étais obligé d’aérer à cause de l’envie impérieuse de vomir que me procurait l’essence.
Le vilebrequin baignait lui aussi dans des litres de trichlo ; avant qu’il ne s’évapore, les manetons, les têtes de bielle montées sur roulement, les contrepoids, les orifices de graissage, restaient des heures inondés dans le produit. Inhalé, les sensations du trichlo étaient différentes ; au milieu de visions d’horreur, de geysers de sang, de tourbillons de feu, de cris effroyables, j’avais des accidents d’apocalypse. Couché sur la route, démembré, je regardais l’œil de ma moto s’éteindre doucement comme si la vie s’en allait d’elle. J’avais de la peine, la même que celle qu’on a quand on porte son vieux chien au véto. Elle était toute tordue, ses chromes avaient fondu, ses roues avaient disparu, son moteur avait explosé, et tout était à refaire…

Ce no man’s land rempli d’odeurs dangereuses m’allait bien, c’était mieux que le climat exécrable de notre maison. L’après-midi, tu partais chez ta sœur pour refaire ton plein de rancœur, échafauder d’autres plans machiavéliques, préparer des vengeances, me rendre la vie plus impossible encore. Moi, j’enfilais mon casque, j’enfourchais une bécane au hasard et j’allais caracoler ici et là dans des solos de vitesse insensée.
Quand on ne voit plus dans l’autre que ses défauts, il est temps de prendre les mesures de rétorsion qui s’imposent : tu as réclamé le divorce et si j’ai mis du temps à réaliser cette finalité, je t’en remercie. Imagine combien j’aurais de motos à cette heure…

Maintenant, je vis seul ; tu m’as à jamais guéri de toute présence à mes côtés. Si tu savais comme le ciel est bleu au-dessus de ma tête ; je souhaite le tien aussi clair, aussi lumineux, aussi tranquille. La nuit, j’aperçois les étoiles, moi qui ne voyais que les soucis dans la noirceur oppressante. Aussi, je n’ai plus besoin de bêtement remonter des motos, de mettre la tête au-dessus des gamelles de produits nocifs pour rêver d’ailleurs psychédéliques, de picoler, de foncer sur des routes étroites pour me faire croire que je suis encore vivant…

 

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6 janvier 2018

Défi #489

 

Dans la vie,
y a des hauts
et des bas...

Pareil pour le

Vilebrequin

 

Cshaft

 

 

6 janvier 2018

Sont partout à la fois

6 janvier 2018

Participation de Laura

 

Ubiquité, nom féminin, du latin ubique, partout

Biologie moléculaire: il existe des molécules ubiquitaires,dites de ménage

Informatique: les ordinateurs sont omniprésents dans le monde réel

Quel don formidable que l'ubiquité: lire et regarder la télé est mon interprétation

Ubik de Philip K.Dick: ubiquité des figures du Bien et du Mal

Il est possible aussi de lire en écoutant de la musique

Théologie protestante: ubiquisme ou omniprésence divine

 

Ecologie: certains êtres vivants peuvent habiter dans des biotopes variés

 

6 janvier 2018

Participation de Venise


Il m’arrive de me prendre pour un arbre et de plonger les racines de mes bras dans la terre chaude de janvier.
Je viens y entendre les paroles des jardiniers , écouter le bruissements des ailes des coccinelles prises par le gel.
Je viens y braconner le reste d’espérance dans les racines des pissenlits avant que nous gifle le froid polaire.
On peut tout négocier avec la nature , on peut même lui mentir un certain temps , mais nous ne sommes pas des rois dans un désert .
Nous n’avons pas ce don d’ubiquité des sauvages du xii siècles, nous n’avons plus ce génie d’un Ronsard allant vers sa rose .
Nous sommes ces aveugles empêtres dans leur propre force inutile ne sachant plus multiplier les fenêtres sur le monde .
Il nous faut retrouver la force de papillonner dans la lumière du jour comme nos sœurs libellules.
Avant que vivre ne devienne une maladie éphémère retrouvons ce don d’ubiquité qui nous permettait de flairer une licorne dans un paysage.
Remettons d’aplomb ces visages écrasés sur des vitraux poussiéreux, ces mauvais draps dont sont faits nos lits.
Nous pourrons voir alors sans peur les rosiers sauvages de Damas et en même temps toute la bibliothèque d’Alexandrie

 

BONNE ANNEE. .

6 janvier 2018

Germaine et Germain (Vegas sur sarthe)


Quand j'ai rencontré Germaine, elle était au four et au moulin... j'aurais dû me douter que ça n'allait pas être de la tarte et qu'elle me roulerait dans la farine.
Elle m'avoua plus tard que ce jour-là – en cuniculicultrice chevronnée – elle courait deux lièvres à la fois et que j'avais été le plus lent des deux!
Moi, lent ? Y'avait pas plus chaud lapin dans le canton.
Fréquenter une cuniculicultrice... rien que ce mot me faisait saliver !
Comme un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, on s'est vite mariés à saint Pierre et à Miquelon. Je me serais bien passé de deux mariages surtout qu'à midi et à quatorze heures on se les gelait ferme, surtout moi.
D'ailleurs je n'ai rien vu, mais Germaine voyait pour deux, elle disait que c'était de l'ubiquité et qu'elle était tombée dedans toute petite à Pâques et à la Trinité... sur les deux îles à la fois!
J'ignore comment elle faisait, moi qui n'avais jamais su pisser dans Jacob et Delafon simultanément.
En plus de ça elle était atteinte de dédoublement de la personnalité; je m'en suis rendu compte quand une nuit elle m'a demandé de l'appeler Germain !
Dès le lendemain j'ai entamé une procédure de divorce, ou plutôt deux procédures de divorce pour être tout à fait sûr.
Parait qu'on ne peut pas divorcer deux fois en même temps... c'est ce que m'ont expliqué les deux cougars du guichet n°3 du bureau de l'état civil de La Garenne-Colombes.
Oui, on habite La Garenne-Colombes, c'est encore une trouvaille de Germaine : La Garenne pour moi le chaud lapin et Colombes pour mes colombes... enfin pour Germaine ma colombe et Germain mon pigeon.
Finalement je leur ai construit une volière, une volière de chez Casto, là où y'a tout c'qui faut...
J'espère juste une chose c'est qu'ils ne se reproduisent pas, la consanguinité et la schizophrénie ça ne doit pas donner grand chose de bon.
Aujourd'hui je me sens bien, je n'ai plus besoin de faire à la fois le Père Noël et le Père Fouettard pour plaire à Madame... juste une poignée de graines mélangées de chez Animalys chaque matin et le tour est joué.

 

6 janvier 2018

Les belles histoires d'oncle Friedrich. 1, Ubiquité (Joe Krapov)

Rimbaud 1866 première communion

Il m’a dit d’aller voir là-bas s’il y était. 

J’y suis allé. Il y était.

- Comment cela est-il possible ? lui ai-je demandé.
- Je suis partout ! Je suis dans tout ! a-t-il ricané.

Il avait une gueule d’ange et un sourire méchant de garnement rusé.

- Va voir à Charleville si j’y suis !

Je suis allé à Charleville. Il y était.
Je suis allé à Londres. Il y était.
Je suis allé au restaurant chez Godefroi, à Bouillon. Il y était.
Je suis allé, enfantin, voir la tour de Paris. Il y était.
Je suis allé à Stuttgart. Il y était.

C’était quoi, ce jeu ? Ça ne rimait même plus. Même pas avec rien.
C’est là que j’ai compris que c’était un vaurien.

Quand tous les clignotants ont été au rouge – c’était à Bruxelles encore, une fois ça marche, une fois ça marche pas – j’ai sorti mon revolver et je ne l’ai pas raté. Une balle en plein cœur et deux autres qui lui ont fait deux trous rouges au côté droit.

Je ne sais pas comment c’est dans le vôtre mais dans cet univers-ci, Dieu est mort. C’est moi qui l’ai tué. Son don d’ubiquité m’énervait.

On a ramené sa dépouille de Marseille et on l’a enterrée avec son corps de Bruxelles. Bien sûr personne ne sait où a eu lieu l’enterrement ni où on a mis le corps d’Arthur – ici Dieu se prénommait Arthur – mais on s’en fout. Depuis, sans lui, c’est le paradis, ici.

Extrait de : « Ainsi parlait Sarah Fouchtra, Auvergnate irascible » de Friedrich Nichts.


P.S. 1   Si tu lui avais dit, oncle Friedrich, qu’ici Dieu est un type avec une jambe de bois qui rêve de retourner au désert, Sarah aurait compris pourquoi notre monde boîte autant !

P.S. 2   L'illustration (Copyright la Bibliothèque Nationale de France) représente Augustin et Arthur Dieu en premiers communiants. Si vous avez d'autres photos d'Augustin Dieu, faites le savoir à Pierre Michon, il est preneur !

6 janvier 2018

45 (joye)

45

6 janvier 2018

Champagne (Pascal)

 

Je te voyais partout ! Tu étais dans les tableaux, dans les motifs de la tapisserie, sur les étagères, sur les suspensions, derrière les rideaux, derrière les abat-jours ! Tu dansais contre les murs, tu courais au plafond, tu glissais sur les planchers ! Arrogante comme les statuettes, souriante comme les posters, bavarde comme le tic-tac du réveil, tu jouais à cache-cache entre mes bibelots ! Le canapé dessinait ton corps allongé, les coussins avaient quelques médailles de tes cheveux blonds et les fragrances des jours heureux.
Quand tout était silencieux dans la maison, quand j’écrivais ton nom au début de chacun de mes paragraphes, le plancher craquait doucement, les ombres se déplaçaient subrepticement ; il me semblait que tu lisais par-dessus mon épaule. Même les héroïnes de la télé avaient toutes ton charme ! Celles de mes livres, le parfum capiteux des pages les plus exaltantes ! Quand j’oubliais de penser à toi, petite effrontée, tu te posais sur le rebord de la fenêtre et tu regardais à l’intérieur de la maison pour me surprendre !
Le chien qui aboyait dans la rue me rappelait le facteur et je fonçais jusqu’à la boîte aux lettres ; une fleur délicate dans le jardin et c’était toi qui « révérençais » au bout de ta tige ; une chanson d’oiseau et c’était toi qui sautillais dans l’allée ; l’arrosage qui s’illuminait avec le soleil et c’était toi qui te maquillais avec l’arc-en-ciel ; les ombres cachées du seringat avaient les parfums de ta chair et le soleil m’éblouissait comme s’il se posait sur tes fines boucles d’oreilles en or pailleté. Les étoiles de la nuit, ces garces scintillantes, m’indiquaient tes coins secrets les plus timides !...

J’ai détapissé, j’ai changé les meubles de place, j’ai jeté les colifichets, j’ai déchiré tes photos, j’ai labouré le jardin, j’ai coupé l’arbre des poètes, j’ai tué le chien du voisin, j’ai déménagé ! Je me suis enfui jusqu’à l’autre bout du monde ! Les tempêtes océanes avaient tes rires interminables ! Le ciel ? Le ciel, cet hypocrite entremetteur céruléen, avait la couleur indéfinissable de tes yeux ! Les blizzards dessinaient ta silhouette dans la neige ! Les déserts de sable avaient le grain de ta peau et le soleil brûlant alimentait mes fièvres accaparantes et tous ces mirages mensongers ! Les fleuves tortueux et leurs méandres, les cascades vertigineuses et leurs embruns, les étangs les plus secrets et les mers les plus lointaines, réfléchissaient tes moues incrédules aux interludes de mes soupirs insatiables !...
Les vagues à l’âme et les vagues de la plage se ressemblent, je trouve ; elles se brisent inlassablement sur les rochers de l’incompréhension tenace. Insolentes, inquisitrices, impétueuses, ravageuses, elles viennent caresser ma carcasse en me faisant avouer quelques frissons que je ne maîtrise jamais…

Corps et âme, dans d’autres bras batailleurs, j’ai cru aimer ailleurs mais tu gardais la primeur, avec tes plus beaux sourires moqueurs à la devanture de mes pensées en pleurs !
Indomptable, tu restais la figure de proue de mon bateau ivre ; au tableau de bord de mon cœur déglingué, tu étais le Saint Christophe railleur de ma conduite emballée ! Marin désarticulé, j’ai alors foncé tout droit dans les bouteilles d’alcool ! A moi l’Ivresse ! Les châteaux de cartes ! Les princesses esseulées ! Ces viles prêtresses alanguies en forme de traîtresses assidues ! A moi les mondes engloutis, les caniveaux sans peur et les vomissures sans reproche ! Champagne ! Au milieu des bulles, pétillante, tu te baignais à la surface !... Champagne ! Tu étais la musique de la flûte !... Champagne ! Il avait le goût de tes lèvres !...

En pleine crise de foi, je suis allé voir Dieu et ses plans de comète ; j’avais un arsenal de prières pour te combattre en ton pays de Guerre Sainte ! Déserteur, devant l’immense tâche, il n’était pas dans son église ! Toi, nonchalante, jeteuse de sorts, tu dansais tes farandoles berçantes au bout des bougeoirs ! Tu te déguisais en Marie ! Tu traversais les vitraux comme si tu voulais tout éclairer de mes supplications ! Tu t’allongeais sur les bancs, tu agitais l’encensoir, tu tournais les pages des missels ! Tu essayais les auréoles des Saints ! Tu me chuchotais tes rougissements dans l’alcôve du confessionnal ! Mais Dieu faisait relâche ! Derrière l’autel, Jésus, son premier délégué, portait sa croix et elle ne ressemblait pas à la mienne !...
J’ai visité Allah, Bouddha, Krishna, ils étaient aux abonnés absents, trop occupés à encadrer des guerres, des famines, des croyances, des ignorances !...

Tel un artiste raté, j’ai croqué dans les cachets pour peindre mes nuits blanches en noir ! Tel un fou, j’ai dansé sur le fil des falaises les plus farouches ! Tel un pantelant suicidaire, j’ai couru sur les parapets des ponts les plus pentus. Combien de fois ai-je sauté d’un avion sans parachute, joué à la roulette russe, repris ma respiration au fond de la mer, perdu en duel contre des prétendants sans visage, vendu mon âme au diable…
Avec le temps, j’ai perdu le goût du courage, des aurores prometteuses, des fleurs et des « je t’aime » au coin du soir ; je sais que le père Noël n’existe plus, que les enchantements sont de la poudre aux yeux, et cela m’attriste considérablement. Cadeau suprême, tu es restée au pied de mon sapin et je n’ai jamais su dégrafer ton ruban…

Aujourd’hui, je survis mal entre les draps froids d’un pénible lit d’hôpital ; j’aiguise mon dernier souffle en accordant mes soupirs à l’Eternité. Toi, tu es la petite goutte innocente qui se balade libre dans le tube de la perfusion, l’élan sentencieux de la seringue morphinique ajustée à mon bras si maigre, la veine la plus tortueuse de ma main, la chaleur de ma larme la plus brûlante.
Dans mes rêves médicamenteux, lascive, amoureuse, imprudente, je te retrouve enfin pendue à mes lèvres ; nous avons tant de secrets à partager. Tes cheveux sont si blonds quand je les laisse glisser entre mes doigts ; moissonneur de tes frissons, d’un grain de beauté à l’autre, je m’aventure sur le chemin de ta carte au trésor mais je me perds entre tes « encore » et tes extraordinaires décors… Tout à coup, on frappe insolemment à la porte de mon Paradis !... Qui dérange mon intimité ?!... C’est l’infirmière, c’est un ange et… ses yeux sont bleus…

 

6 janvier 2018

Le don (Caro_Carito)

 

Ils s’étaient tous penchés sur son berceau, oncles, tantes, chiens, chats, hamsters, ange-gardien, fantômes, pères biologique ou attestés dans les registres, mère de cœur et de ventre, ainsi que la tripotée de frères, sœurs, cousins et petites cousines. Aucun n’était muni de baguette magique mais chacun prodiguait au nourrisson né ce 25 décembre à minuit, non pas dans l’étable mais sur clic clac du salon, mille dons et mille vertus.

L’Emmanuel comme on le surnomma aussitôt les détrompa très vite et, lorsqu’il atteignit ses quinze ans, la famille disloquée par les divorces et les coups hasardeux et habituels du destin ne lui promettait plus rien si ce n’est une vie ordinaire. Le gamin continua donc son bonhomme de chemin.

C’est plus tard, que l’on se rendit compte de son don, ou plutôt du don qu’il avait choisi parmi tous ceux que lui avait donnés la nature. Allez, je vous en dévoile quelques-uns pêle-mêle : imbattable au poker, au scrabble, au bridge et à la crapote – pouvoir infléchir n’importe quelle assertion philosophique en deux coups de cuillère à pot de nutella – découvrir le meurtrier quel que soit le polar, Mary Higgins Clark ou Colin Dexter – ne jamais rater la mayonnaise, le soufflet au parmesan et le bus de 6 h 47. J’en passe.

L’Emmanuel, c’était un gamin, puis un jeune à la barbe naissante et, sans doute aujourd’hui, un homme sage et avisé ; ce sera, si Dieu le peu causant l’autorise, un vieillard à la blanche chevelure et aux idées tranquille. Le doué, parmi tous ce qui lui avaient été apportés en présent dès avant sa naissance, avait choisi – ô sagesse ! – le don d’ubiquité : il savait vivre sur terre et, en même temps, être heureux dans ses rêves.

6 janvier 2018

Ubiqui...t'es où ?! (Kate)

 

N'ayant pas le don d'ubiquité, sinon j'aurais réussi la semaine dernière à aller photographier un potentiel ange thuriféraire dans une hypothétique église romane auvergnate en lieu et place de briquer mes sols et diverses activités récurrentes (si j'ose m'exprimer ainsi), j'ai pourtant déniché la recette de ce pouvoir (assez rare, convenons-en) et je vous la transmets ci-dessous.

En voici les ingrédients nécessaires : un chapeau noir, rigide, à larges bords ; un étalon noir ; un loup noir en tissu ; une tenue noire intégrale ; une épée ; un fidèle serviteur muet également présenté comme sourd et enfin un pseudo à signer de "la pointe de l'épée", d'un "Z" (et oui !!!) qui veut dire Zèbre (non !) mais Zorro ! (oui : "Zorro ! Zorro ! Zorro !..." en écho à l'infini).

Là, j'ai pu prendre un cliché (mais de nuit, sans lune comme il se doit !).

Source: Externe

  En cherchant bien dans mes "archives", j'ai aussi trouvé un autre cas d'ubiquité :

 

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Deux "Mille pompons !"

6 janvier 2018

Au fil de l'eau (maryline18)

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6 janvier 2018

Il court il court le bruit...Il court il court le furet.... (JAK)

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6 janvier 2018

T'en foutrai de l'ubiquité, moi ! (Walrus)

 

Chaque année, la famille proche se réunit à l'occasion de Noël et/ou Nouvel An.

Pendant longtemps, cette petite réunion festive s'est déroulée chez nous. Mais ces dernières années, généralement à Noël, elle s'organisait dans la maison ardennaise de notre fils, où l'on peut loger tout le monde, ce qui évite les retours nocturnes autant qu'imbibés.

Mais cette année précisément, notre fils séjournait pour Noël au Royaume-Uni. La fiesta traditionnelle a donc été repoussée au weekend prochain...

Deuxième "Mais..." (car il y a toujours un "Mais", n'est-ce pas) cette année également, Emilie et Borys doivent présenter un examen lundi dans leurs écoles respectives. On a donc décidé, après conciliabules téléphoniques multiples, d'organiser la rencontre en une seule soirée chez ma fille pour empiéter le moins possible sur leur temps de travail.

Et la rencontre a été programmée pour... ce vendredi soir !

C'est là que le don d'ubiquité m'aurait été bien utile : mon ubiquite numéro 1 serait allé jouer son rôle dans la réunion familiale, le numéro 2 se serait chargé de la surveillance de ce blog et le tour était joué !

Hélas, je ne dispose pas d'ubiquites...

Mais j'ai un portable ! (J'en ai même plusieurs, bien que je n'aie que deux mains)

L'ennui, c'est qu'en parfaite contradiction avec ma tendance naturelle à la procrastination, j'avais déjà écrit un autre billet.

Bah, ça tombe bien, il était un peu tiré par les cheveux.

Et côté cheveux... 

 

Picture 2

 

 (ben oui, j'ai une webcam, vous pas ?)

6 janvier 2018

Partout à la fois par bongopinot

bo


L’ubiquité ce n’est pas toujours la joie
Je suis où on ne m’attend pas
J’entends tout et je vois
Le laid le beau ici et là

Je suis partout à la fois
Mais personne ne peut me voir

Je ne veux pas juger
Et bat mon petit cœur
Je ne peux rien changer
Et tournent mes heures

Je suis partout à la fois
Mais on ne me voit pas

Les guerres les injustices
La folie est partout
Les méchants les voleurs
Ce monde me semble fou

Je suis partout à la fois
Mais personne ne me voit

Les fêtes entre amis
La solitude qui rode
C’est une drôle de vie
Une idée me taraude

Je suis partout à la fois
Mais qui peut y croire

Catastrophe naturelle
Et tremble la terre
On tire sur la ficelle
Et mon cœur se serre

Je suis partout et nulle part à la fois
Je vois tout mais ne vois rien

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