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Le défi du samedi
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6 janvier 2018

Participation de Venise


Il m’arrive de me prendre pour un arbre et de plonger les racines de mes bras dans la terre chaude de janvier.
Je viens y entendre les paroles des jardiniers , écouter le bruissements des ailes des coccinelles prises par le gel.
Je viens y braconner le reste d’espérance dans les racines des pissenlits avant que nous gifle le froid polaire.
On peut tout négocier avec la nature , on peut même lui mentir un certain temps , mais nous ne sommes pas des rois dans un désert .
Nous n’avons pas ce don d’ubiquité des sauvages du xii siècles, nous n’avons plus ce génie d’un Ronsard allant vers sa rose .
Nous sommes ces aveugles empêtres dans leur propre force inutile ne sachant plus multiplier les fenêtres sur le monde .
Il nous faut retrouver la force de papillonner dans la lumière du jour comme nos sœurs libellules.
Avant que vivre ne devienne une maladie éphémère retrouvons ce don d’ubiquité qui nous permettait de flairer une licorne dans un paysage.
Remettons d’aplomb ces visages écrasés sur des vitraux poussiéreux, ces mauvais draps dont sont faits nos lits.
Nous pourrons voir alors sans peur les rosiers sauvages de Damas et en même temps toute la bibliothèque d’Alexandrie

 

BONNE ANNEE. .

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Commentaires
B
C'est magnifique <br /> <br /> De toute beauté et si vrai<br /> <br /> Merci pour ce moment <br /> <br /> Bravo Venise
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P
On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux...
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V
J’aime vraiment ta dernière phrase.
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M
Merci à JAK la JARJILLE et à Venise pour m'avoir fait découvrir "mémé" de Torreton, Je l'ai dévoré ! dommage que ça se termine mal...C'est la vie.
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J
Beau texte plein de nostalgie<br /> <br /> Vivre une maladie éphémère pour les désespérés ?<br /> <br /> Mais seul le poète, à la possibilité de plonger les racines de ses bras dans la terre chaude de Janvier, et ainsi voir plus loin que le bout de son nez
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K
Bravo Venise pour ta poésie pleine d'espoir !
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C
C'est très beau et comme je n'ai pas le don d'ubiquité je reviendrai le relire avec plaisir.
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J
Intéressant, les réactions des autres à ce texte. Moi, je le trouve plutôt sombre et un tantinet noir ce que tu nous racontes, quasiment dépressif - le froid, l'hiver, les vers, sauvages, aveugles...cela dit, je comprends bien ce regard froidi....Winter is coming!!! (mais pas en 2018, on vient de l'annoncer - peut-être attend-on que la petite Arya grandisse un peu, si elle n'est pas encore morte - je n'ai visionné que la première saison)
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J
Quelle invitation magnifique encore ! J'enfourche mon vilebrequin et j'arrive !
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W
Tu n'as peut-être pas le don d'ubiquité, mais celui de visionnaire par contre...
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M
Comme c'est beau, Venise ce que tu as écrit...C'est plein de poésie et d'espoir sur l'humanité ( à condition de se sentir pousser des aile, comme moi ce matin, en le lisant ) !
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