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Le défi du samedi
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29 octobre 2016

Défi #427

MUTATION !

A vous d'imaginer les amis

à samedidefi@gmail.com !

A tout bientôt !

 

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29 octobre 2016

Bien imité les gars !

29 octobre 2016

Imitation ? (Walrus)

 

Comme Thomas a Kempis ?

Thomas_a_Kempis_-_De_Imitatione_Christi

29 octobre 2016

A Ville-Voix par bongopinot

 

bo

 

Bienvenue à Ville-voix 

A la ferme des "moutonniers" 

Qui accueille des vacanciers 

Dans un endroit de choix 

 
 

Un peu de travail à la ferme 

Des jeux des animations 

Comme une douce récréation 

Pour que vous retrouviez la forme 

 
 

Et si tu as entre trois et cinq ans 

Viens donc imiter le bruit des animaux 

Retrouve nous tout près de l'enclos 

Et emmène aussi tes parents 

 
 

Il y aura un concours d'imitation 

Venez tous y mettre de la couleur 

Découvrir vos talents d'imitateur 

Copie caricature et représentation 

 
 

Un bon moment pour rigoler  

Mais aussi un temps de partage  

Dans vos vies un peu sauvage  

Venez donc tous en profiter 


29 octobre 2016

Questions insolubles (Joe Krapov)

Même si je me sens souvent « artiste sur les bords », je ne comprends rien à l’art !

Je ne sais pas, par exemple s’il faut préférer les portraitistes aux paysagistes. Je ne comprends rien à l’art conceptuel, au réalisme socialiste, à la FIAC et à la manie qu’a M. Pinault d’entreposer des horreurs dans la douane de Venise. Ce sont des saisies de trafiquants en tous genres ? Comment ? C’est de l’art ?

 

DDS 426mammouth-grotte-rouffignac

J’en viens parfois à me demander : faire de l’art, est-ce imiter la nature ou imiter son voisin ? Dans les débuts, je pense, on imitait la nature. En soufflant dans un flûtiau, on pouvait se prendre pour le rossignol de mes amours. Même avec des talents de caricaturiste minimaliste on pouvait représenter les premiers faits divers. Ainsi l’un des tout premiers dessinateurs, M. Victor Pierrafeu, avait entrepris le portrait de son futur beau-frère, Roméo Cromagnon, et n’était pas loin d’achever le portrait de celui-ci quand l’amoureux de Juliette, sa sœur unique et préférée, se trouva la victime d’un malencontreux accident de chasse au cours duquel il perdit la vie. Terminé, le Roméo de Lascaux.

Le petit Victor rentre dans sa grotte, il gratte, il gratte pour effacer le croquis du bellâtre et à la place il représente la scène de chasse en buvant sa bière.
- Comment tu vas l’appeler, ton tableau, demande Juliette en pleurs, à peine remise de son récent veuvage, en admirant la paroi de la galerie.
- « Mammouth écrasant l’épris », répond l’autre.

Pendant longtemps le salaire des peintres a été lié à leur talent d’imitation et au niveau de ressemblance de leur portrait avec la marquise qui sortit à cinq heures et dont on voulait garder une trace florissante, même si, quelques années plus tard, le mari n’hésitait pas à la traiter de « vieux tableau » et les héritiers à ne plus pouvoir voir leur mère en peinture.

Et puis est apparue la photographie. Pour reproduire une image de la réalité, il n’y avait rien de mieux. Même si, pendant très longtemps, on n’avait que des clichés en noir et blanc, l’illusion était presque parfaite.

Malgré cela, la peinture a fait de la résistance et les peintres ont fait les malins. Et donc il y a eu les impressionnistes, les cubistes, les futuristes, Pablo Picasso, Marcel Duchamp et son urinoir, la peinture abstraite, Malevitch et tout le reste qui ressemble parfois à un gros foutage de gueule pour bonobos friqués – le bonobo friqué étant le stade ultime de l’évolution des espèces, vous l’aurez compris de vous-même. Je ne connais rien à l’art mais je m’y connais en Darwinisme.

 

DDS 426 instagram-filtres

Aujourd’hui, grâce aux filtres Instagram et aux smartphones qui font des photos et des frites, tout le monde est un artiste moderne. « Ah non, dit Monsieur Instagram, vous n’allez pas encore essayer d’imiter, avec votre smartphone qui fait des photos et des frites, cette saloperie de réalité triviale et imposer à vos semblables vos horribles paysages convenus, couchers de soleil, plats de restaurant et vos selfies plus troublées que troublantes. On vous colle un barrage filtrant. Le réel ne passera pas ! Pas sur ma plate-forme !".

Et maintenant, voilà le résultat des courses. Sur mes appareils photos récents, je n’ai même pas besoin de filtres Instagram : ils sont intégrés à la bête ! J’ai juste à sélectionner « dessin » ou « illustration photographique » et je me retrouve avec un appareil photo qui, au lieu d’imiter et reproduire la nature, imite les gens des années 60 et 70 qui représentaient le monde avec des couleurs à bousiller les pupilles et enrichir les ophtalmos de France et de Navarre. Andy Warhol, Vasarely, etc.

Et vous savez quoi ? Je suis devenu accro au truc, non sans m’interroger un maximum. Si je colle par-dessus ces images des musiques jouées à la guitare électrique par M. Jibhaine et que j’en fais un diaporama musical, qui imité-je ? Des millions de Youtubers ?

Est-ce que c’est de l’art ? Qu’est-ce que l’art ? Est-ce que c’est un objet réel virtuel composé d’images surréelles et de musiques-collages inclassables ? Où sont passées la Vilaine et le ciel breton ? Où est partie la brume qui rend le monde si beau dans le silence du matin ?

Par pitié, ne répondez pas à toutes ces questions ! C’était un exercice gratuit : j’imitais le vieux singe à qui on n’apprend pas à faire des grimaces. Et je me fiche de savoir si mon numéro est bon ou pas !

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29 octobre 2016

IMITATION (Lorraine)


Mais non, il n’imitait personne, ce beau chat d’un autre siècle. Il savait très bien lire et écrire, c’étaient d’ailleurs  ses plaisirs préférés. Quand sa maîtresse dormait, il se coulait à son bureau, soyeux et pensif, et d’une écriture fine et déliée racontait sa petite journée de chat.

Il lui arrivait aussi de parler de cette jeune femme qui lui tenait compagnie et, indiscret (seulement un peu) de confier à son Journal la visite du comte de Villeneuve, si délicat, ou du baron Gaétan de Beauregard, joyeux et inventif, qui racontait des histoires folles  et  ne manquait pas d’égratigner au passage le comte de Villeneuve de qui il était un peu jaloux. Maître Chat, dans son grimoire, le blâmait un peu, mais si gentiment., car tous étaient des gentilshommes.

Il n’était pas chat de gouttière sa maîtresse l’avait choisi dans une nichée de la comtesse Petruschka, qui parlait si curieusement le français. Et c’est bien connu, le chat d’une comtesse est un comte, il l’avait compris une fois pour toutes. Et il acceptait, du bout de sa patte, les caresses des visiteurs, et faisait semblant d’être sourd quand ces Dames jacassaient en prenant le thé. Même s’il retenait tout et s’en ouvrait parfois dans son grimoire.

Je regarde ce tableau » Imitation » et je m’envole dans la chambre close, pour lire, par-dessus son épaule, les potins de Maître Chat. Il m’accueille quand je suis triste et son ronronnement d’autrefois m’apporte la paix du soir. Et le sommeil.

29 octobre 2016

Imitation (par joye)

Imitation texte et photo

29 octobre 2016

Imiter: Petit lexique des synonymes


Alors que imiter n'est rien d'autre qu'un I rongé par les mites, que veulent dire ses synonymes?

copier : mettre dans le presse-papier avant de coller
feindre : peindre avec un F
mimer : imiter le 15 mai
parodier : mimer le contraire de rodier
pasticher : imiter une boisson anisée
pirater : imiter Rackham le Rouge
plagier : imiter le sable
simuler : imiter six ânes
singer : imiter un humain qui imite un bonobo

29 octobre 2016

Imitatio (Laura)

Cela , c'est mon sujet, mon dada, ma passion, le thème de mes lectures et écritures
Cela part d'Horace et de son Epitre et de son  Epitre aux Pisons, c'est un peu dur
De parler métrique, stylistique et linguistique dans un simple poème de mirliton
Mais je vais quand même essayer d'évoquer l'originalité par rapport à la tradition
 
Ut pictura poesis, tel est ce qui faut retenir d'Horace, à côté de son Carpe diem
Il est le socle de l'imitation de la poésie par la peinture et du tableau par le poème
Derrière cette union du plastique et du verbal, pointe l'imitation de la nature
Principe imposé aussi aux peintres qu'aux poètes, aux tableaux et à l'écriture
 
C'est cet Art poétique d'Horace qui impose la correspondance des arts qui fonde
La Renaissance dans les arts et les lettres et qui fera peindre par Titien des poèmes.
Ce qui faisait dire à Plutarque que « la poésie est une peinture parlante, la peinture
Une poésie muette »; j'aime l'idée que des tableaux se tracent dans l'écriture.
 
De là, j'aime  voir comment les poètes décrivent les tableaux  ou font des tableaux.
Ces ekphrasis me fascinent: le tableau par les mots et les lignes comme des pinceaux
Baudelaire évoque encore ces Correspondances dans le poème du même nom
Et dans ces Phares qui sont évoqués entre autres à Paris dans une exposition
 
29 octobre 2016

Sachs (Thérèse)


Nous avions perdu depuis peu notre belle "Gypsie", une croisée Labrador-Groenendael et j'avais trop de chagrin pour penser adopter un nouveau chien. Cependant le destin en décida autrement.

Ma belle-sœur, atteinte d'une leucémie, venait de nous quitter à l'âge de 28 ans en laissant son fils et son ami, complètement désemparés. Celui-ci appela un jour mon mari pour lui dire en ces termes : « Tu veux un chien ? Je me débarrasse du mien. Je n'ai pas le temps de m'en occuper. Si tu n'en veux pas, je lui fous un coup de fusil. »
La question était réglée : nous ne pouvions pas laisser commettre un pareil acte. Enfermé dans un étroit chenil, le chien vivait dans ses déjections, à tourner en rond continuellement. Nous avons d'ailleurs dû le laver à plusieurs reprises pour le rendre plus présentable.
C'était un grand Labrador noir qui avait pour nom Sachs. Je me suis dit « Quelle drôle de nom ! », mais nous n'allions pas le changer, il avait déjà un an passé.

A l'époque nous entretenions notre jardin dans des plates-bandes de légumes bien ordonnées et quand je me mettais à en désherber les routes il me suivait, tout heureux. Je lui avais appris à rester dans l'allée pour qu'il ne vienne pas piétiner dans les semis. Pourtant, quand il me voyait, le dos courbé, arracher les mauvaises herbes, il ne pouvait s'empêcher de venir à mes côtés pour gratter la terre. J'avais l'impression qu'il me disait « Tu vois, je t'aide ! »

L'été, c'était vraiment trop drôle. Quand je cueillais les cerises, il fallait que je fasse attention car il me rejoignait pour attraper les grappes sur les branches basses. Ensuite, consciencieusement, il se délectait avec, allant même jusqu'à croquer les noyaux.
Pour les groseilles, les prunes et ensuite les pommes, il recommençait son manège à chaque fois. Tant que je ne me préoccupais pas de leur cueillette, il ne s'y intéressait pas outre mesure. Il suffisait que j'en commence la récolte pour qu'il vienne… m'aider. Oui les groseilles et aussi les framboises, je m'en souviens encore aujourd'hui. Il fallait le voir grappiller ces minuscules fruits en les prenant délicatement du bout des dents… Je me dis maintenant que j'aurais dû prendre des photos à l'époque tellement c'était drôle.

Ce chien était extraordinaire. Il mangeait tout et n'importe quoi. Quand l'heure venait d'arracher les légumes, il fallait que je le surveille du coin de l’œil pour qu'il ne disperse pas notre récolte à travers tout le potager. Quand il me voyait faire, la bêche à la main, il venait près de moi, attendait patiemment et hop, se dépêchait de commettre son larcin.  Combien de fois l'ai-je surpris à me voler une carotte ou un poireau fraîchement sortis de terre ! Combien de fois l'ai-je réprimandé pour une touffe d’échalotes dérobée ! Mais aussi combien de fois j'ai pu rire de le contempler en train de déchiqueter un oignon ou le dit poireau et finalement de le manger ! Quand il s'agissait des pommes de terre, il lui arrivait de venir tirer sur la tige alors que je soulevais le pied avec la fourche-bêche. Ou bien il dégrattait comme un fou à la recherche de pommes de terre oubliées dans le sol.

Ce n'est que quelques années plus tard que j'ai appris un fait bien étrange sur la vie de ce chien. Sa première maîtresse s'étant suicidée, il avait été donné à ma belle-sœur. Elle-même, à son tour, étant décédée, ce fut donc mon mari qui le récupéra. Trois ans plus tard, il mourait lui aussi des suites d'une longue maladie. Trois maîtres, trois décès…

Ce chien, je l'ai aimé jusqu'à ce jour funeste où j'ai dû faire en sorte d'abréger ses souffrances. Il allait avoir quatorze ans.

29 octobre 2016

À cloche-pied sur l'hiver (petitmoulin)

 

Hier
Un goût d'enfance
Sur tes lèvres bleuies
Tu sautais à cloche-pied
Sur l'hiver
Aujourd'hui
Calé contre le givre
Tu imites le chant
Du coucou
Pour réchauffer les enfants
À la lumière d'un printemps
Dérobé à l'horloge

Et tu les regardes
Qui sautent à cloche-pied
Sur l'hiver

 

29 octobre 2016

Participation de JAK


IMITATION OÙ EST TA LIMITE ?


Imitation, que de choses faites en ton nom,
Je singe, tu copies, il caricature, nous paradions, vous contrefaites, ils plagient
Je reproduis, tu calques, il emprunte, nous mimons, vous décalquez, ils piratent
 Je pistache, tu imites, il déplombe, nous marchons sur les brisées, vous picorez, ils pillent
A tous les temps,  avec les je, tu, il, nous, vous, ils......Au présent, au passé surtout composé, à l’imparfait souvent lacunaire, au plus que parfait jamais exemplaire, au futur du jamais vu, au futur antérieur en réincarnation, assez irréalisable, au gérondif- passé, dans un âge bien avancé.
Cela me rappelle un cas bien connu :
Une imitée célèbre, la JOCONDE, a été copiée des myriades de fois mais à ce jour elle ne le sait toujours pas. Elle dont on ne connait d’ailleurs pas l’exactitude de son existence.


 Alors ...    J’ai compilé pour vous certains de ces chefs-d’œuvre.
En véritable experte du copié collé,
Voici ci-dessous l’apparence de quelques-uns de ses différents visages vus par de grands peintres.
 

Essai anthologique by Jak
 

travail joconde


On peut en voir certains au Louvres
J’aime particulièrement celui de Picasso mon idole, et j’admire l’audace de Duchamp qui lui a adjoint une moustache, bacchante agrandie plus tard par Dali.
&
Je ne vous extorquerai pas un ris en exhibant aussi le canevas de la Joconde brodé au point de croix par ma Tantine, prénommée   Mona-Lisette, j’aurai trop peur de provoquer chez vous un choc anaphylactique me doutant de votre hypersensibilité   devant cette abomination artisanale !  Que je garde cependant par affection, au grenier, mais à l’abri des regards, en espérant sournoisement que le temps fera son œuvre avec cet ouvrage.
 
Signature (authentique) d’une dilettante plagiaire

jak pour bricol

29 octobre 2016

Participation de Venise


Je ne veux ressembler à personne .
Ni modèle
Ni dieux.
Puis je l’ai vue avec ses fortes pommettes.
Ses yeux obsidiennes
De renarde réincarnée.
Et là j’ai voulue être elle .

Etre cette aquarelle que la lumière change à chaque instant .
Alors après  m’être soigneusement savonnée  et rincée

Je me suis collée contre le mur de la piscine  municipale entièrement nue
Les passants observaient  le tableau confondus , par la parfaite imitation.
Un aveugle me recouvrit d’un drap en chuchotant

Prononce le mot charme à promesse et je te fais sortir du cadre .
Impossible lui dis je .

Je joue à imiter un tableau .
Mais quel tableau .

Demande aux défiants !!!

 

v

22 octobre 2016

Défi #426

IMITATION !

1 Carlo Dolci St Cathering reading a book cats imitating classical paintings 2

A vous de jouer les amis !

Nous recevrons vos participations

à l'adresse bien connue :

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt ! 

 

22 octobre 2016

N'y vont pas de main morte pour leur collection

22 octobre 2016

Devinez qui se cache dans le petit salon des collectionneurs (Vegas sur sarthe)


Avrilopiscicophile: N'a bon dos et bonnes darnes que le 1er du mois  
Calcéologiste: Poursuit le 36 fillette en grande pompe
Cartopuciste: Cherche la petit bête sur la carte
Cervoliste: N'a pas fini de se faire des noeuds au cerf-vo...
Clavalogiste: Fait une fixation sur des trucs tordus ou rouillés
Conchyophile: croit entendre la mer dans tout ce qu'il porte à ses portugaises
Jocondophile: Collectionne les sourires
Mnémophile: Ramasse à la pelle feuilles mortes, regrets et autres
Molabophile: L'important c'est la manivelle... What else?
Molubdotémophile: Il est taillé pour avoir toujours bonne mine
Montgolfiérophile: Ne manque pas d'air
Nicophiliste: Brûle le contenu et surtout pas l'emballage
Opercuphiliste: Profite bien du fait que chaque pot a le sien
Philocorbollien: Adore les véhicules au point mort
Philuméniste: s'approvisionne chez la petite fille d'Andersen
Pressophile: Pour les semelles à trous il repassera
Scalaglobuphile: Se roule en boule au bas de la rampe
Vélocipédiste: Hétéro amoureux de la petite reine mais aussi du grand bi

22 octobre 2016

Les collectionneuses (par joye)

Il me regarda droit dans les yeux.

- T’es sûre ? Parce que, si t’es pas sûre…

- Oui. Je hochai la tête. J’étais sûre.

- D’accord, répondit-il. Il me prit la main. La sienne était froide. La mienne toute chaude.

Il frappa deux fois à la porte et puis nous y entrâmes.

La chambre sentait le désinfectant. Une lumière indistincte illuminait un couloir étroit au fond de la salle.  Au début, je pensais qu’on s’était trompé de squat, mais Paul resta calme, comme s’il connaissait déjà le lieu.

De nouveau, il me regarda, de nouveau il dit :

- T’es sûre ? Parce que, si t’es pas sûre…

Mais j’étais sûre. J’y avais réfléchi. Longuement. Et je n’eus aucune autre idée que de le faire faire. En ce moment, je l’aimais de tout cœur, ce jeune homme qui voulait m’aider.

D’un coup, on entendit des pas dans le couloir, et je vis s’approcher la dame. Elle ne ressemblait pas à la vieille valkyrie que j’imaginais. Son visage me rappelait une galette sucrée, lisse et ronde et sucrée. J’aimais les galettes.  Je savais que tout allait bien finir.

Elle nous fit asseoir sur un canapé vaguement gris qui sentait la poussière.

- Avez-vous des questions ? demanda-t-elle, en me prenant la main. Elle s’adressait à moi, comme si Paul n’était pas là, comme si ce n’était pas sa décision aussi.

Je hochai la tête, mais je savais qu’il fallait que je lui parle, afin qu’elle entende que j’étais d’accord.

- Vous faites cela depuis longtemps ? lui demandai-je. La honte surgit immédiatement dans mes joues. Quelle question stupide de poser à une personne comme elle, qui risquait beaucoup pour aider les autres ! Et si elle refusait ?

Mais elle me sourit. Gentiment. Je vis dans ses yeux bleu clair que je n’étais pas du tout la première à lui poser la question.

- Oui, ma douce, depuis longtemps. Tu as raison d’être appréhensive. Mais mon travail est nécessaire. Voyez-vous, depuis bientôt quarante ans, je collectionne les cicatrices et les bobos des jeunes femmes.

- Et cela fera-t-il mal ?

- Non, non, ma douce, en fait, c’est déjà fait. Tes cicatrices sont déjà les miennes. Tes bobos font maintenant partie de ma collection à moi.

Surprise, je la regardai.

Et je vis, sur cette galette sucrée, toutes les blessures que j’avais portées jusque-là.

22 octobre 2016

Tata Mi (Thérèse)


Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours vu des boîtes remplies de boutons dans les tiroirs de la commode chez Maman. Des noirs, des blancs, des gaufrés, des striés, des nacrés... Elle a même poussé le luxe à assembler certains d'entre eux par un fil ou un brin de laine pour qu'ils ne se perdent pas au milieu de leurs congénères. Héritage d'amies et de famille, au fil des années, s'est amassé un trésor de couleurs miroitantes et l'on n'a plus qu'à piocher dedans pour se servir quand le besoin s'en fait sentir.

Aujourd'hui il existe tellement de collections différentes qu'on a même inventé un tas de noms tarabiscotés pour les différencier. Après tout, on peut très bien conserver tout et n'importe quoi. Qui peut se targuer de ne pas avoir, dans un coin de sa maison, un amas de bibelots ou de peluches ? Des timbres ou des pièces de monnaie ancienne ? Des photos tapissant les murs et recouvrant les meubles ?...
J'en connais qui aiment tellement les vaches qu'ils ont rempli leur maison de ces bestioles à un point  qu'on ne voit plus qu'elles : on se croirait presque dans un pré. Ça va de la salière de la cuisine jusqu'à la couette de la chambre en passant par le porte-brosse des WC. Il est des collections qui ressemblent plus à des obsessions et il faut reconnaître que parfois, ça frise le ridicule.

Je me souviens d'une époque où j'avais rendu visite à ma fille qui habitait alors à Dijon. Ce jour-là, elle me dit : "Tata Mi m'a téléphoné pour me demander d'aller en ville, chez une dame, récupérer un truc qu'elle a commandé sur internet." Tata Mi, c'est ma sœur qui vit à Paris. Et c'était quoi, ce truc, me direz-vous ? Hé bien, je vous le donne en mille : un jouet "Kinder" ! Vous savez, ces fameux sujets qu'on trouve dans les œufs en chocolat ! C'est là que j'ai appris qu'on pouvait acheter de simples babioles pour trois fois rien et les revendre ensuite une véritable fortune à des gens bien déterminés. C'est vraiment incroyable ! Si j'étais vous, j'irais refaire l'inventaire de votre propre grenier : il se peut qu'il recèle quelque trésor inestimable et que vous ne le sachiez pas. De vieilles choses insignifiantes sont en fait devenues si rares qu'elles se vendent aujourd'hui à prix d'or. On ne peut pas s'imaginer le nombre de personnes impliquées dans ce commerce juteux. Il suffit d'aller faire un tour sur le site « eBay » pour se rendre compte du formidable réseau de ventes aux enchères, instauré par nombre d'internautes tellement accros que ça en devient drôle pour nous qui ne sommes que spectateurs.

Il y a quelques mois, ma sœur était venue passer le week-end chez nos parents. Malheureusement ils n'ont pas internet et malgré tous nos efforts sur téléphones ou sur tablettes, on n'a jamais réussi à se connecter sur le fameux "Google". Complètement surexcitée, ce jour-là, elle m'a presque suppliée pour surveiller, de chez moi, sur mon ordi, une vente aux enchères sur « eBay », qui était en cours. Il ne restait que deux jours et elle voulait attendre la fin pour surenchérir à la dernière minute afin d'être sûre d'obtenir l'objet convoité. Je vous avoue que j'ai bien ri quand j'ai vu le jouet ridicule qu'elle voulait acquérir à tout prix.

Un autre jour, elle m'a envoyé un mail pour me demander de chercher dans mon grenier si je ne possédais pas un de ces petits personnages : elle avait réuni tous les sujets d'une même "famille" mais il lui en manquait un avec un bateau.

Quand elle parcourt les vide-greniers, elle passe des heures à fureter dans les sacs de jouets proposés par les vendeurs. Il faut la voir, la tête plongée dans les cartons, à retourner, à triturer, à comparer, à marchander. Et c'est un plaisir de la voir discuter de sa passion dévorante avec de parfaits inconnus.

Moi ? Si j'ai une passion !? Oh, si peu : quelques jolis cailloux-souvenirs, quelques coquillages qui dorment dans un coffret, quelques cartes postales cachées dans un album. Mais ce que je préfère avant tout, c'est collectionner les sourires de mes amis. Et ça, ça n'a pas de prix.

22 octobre 2016

Mon genre (Marco Québec)

 

Je suis du genre
À chausser deux souliers pas de la même paire
À mettre mon chandail à l’envers
À porter deux chaussettes qui n’ont pas le même air
À boutonner ma chemise de travers
Boutonné en jaloux, disait ma mère
Il n’y a pas de doute
C’est la déroute

Je suis du genre
À demander combien de mois elle a de faits
À une collègue qui n’est pas enceinte en fait
À appeler monsieur
La caissière qui me répond par de gros yeux
À dire à une dame « Habitez-vous près d’ici ? »
Alors que je veux qu’elle m’indique où se trouve la laverie
Il n’y a pas de doute
Je les fais toutes

Je ne collectionne pas
Les cartes de hockey
Les timbres ou les cuillères à thé
Je collectionne les gaffes
Et parfois les baffes

 

22 octobre 2016

Participation de Venise


Je l’ai attrapé ::
Je vous demande pardon!!
Je l’ai attrapé le zéphyr bleu , le plus rare papillon de la région .

Mais il s’agit d’un papillon qui doit rester dans son environnement.

Je suis un collectionneur réputé et je me dois d’être à la hauteur de ma réputation.
C’est absurde vous êtes un fouineur .

Ma petite dame je ne sais pas ce que vous fabriquez ici , mais je ne veux plus vous retrouver sur mon chemin.!! Jamais vous entendez?

Ne vous inquiétez pas je ne suis pas là pour vous importuner mais pour que vous libériez cet insecte .
Je vous informe que la population de papillons  a baissé d’une manière drastique et celui là ne finira pas épinglé dans votre salon.

Pendant deux cents milles ans les papillons ont survécu aux inondations ,à la sécheresse, aux glaciers
Aux irruptions volcaniques et ma collection ferrait trembler toute l’espèce peut être ?
Ne savez-vous pas mon  petite Monsieur que plus nous perdons en  diversité biologique moins nous avons de flexibilité dans la création de nouvelles ressources pour la vie .
Savez-vous combien d’espèces peuvent disparaitre avant que tout le système du vivant s’arrête de fonctionner  mademoiselle .?

Le papillon est une proie facile pourquoi  pas vous attaquer à la veuve noire ?
Parce que la papillon a une double vie !!
Une double vie implique une vie clandestine .
le papillon contient les secrets du monde .
C’est un pont entre la terre et les étoiles .
Je le regardais soudain comme un cinglé .

Mais alors si vous ne les tuez pas qu’’en faites vous ?

Je ne vais  pas mettre une ou deux watts de plus dans votre ampoule mademoiselle!!
Je ne suis pas  entrain de braquer une banque alors tirez vous!!

Vous en êtes encore au stade de l’alevin avec vos théories écolos
Et là il s’est produit un phénomène incroyablement  quantique !!

Des milliers de papillons sont venus recouvrir le bonhomme .
Rien ne projetait des rayons aussi lumineux que leurs ailes .
Non d’un chien me suis-je dit à cet instant que puis je faire ?
Alors je me suis frayée un chemin entre les nuées de papillons qui tournoyaient  en cercle .
Il m’a pris la main et a murmuré ils nous ont choisis .

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