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Le défi du samedi

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9 juillet 2016

Dick (Pascal)


Le cirque ! Le cirque ! Dans la colonie de vacances, on était tous excités comme des puces, de savoir les quelques roulottes arrivées sur la place du petit village ! Le cirque ! Le cirque ! On ne parlait plus que de ça ! Les jeux de collerettes, les baignades dans la Vernaison, les parties de foot, les veillées aux feux de bois et les longues marches dans la montagne, on s’en fichait !

On nous avait promis une place ! Avec les autres colonies de vacances dans le coin, c’est sûr, il faudrait serrer les coudes à l’entrée ! Moi, j’avais économisé mes carrés de sucre  du petit déjeuner pour les donner en friandises aux animaux du cirque.
Certains, les farceurs, avaient vu des grosses têtes de clowns sur les affiches placardées sur les murs du village ! D’autres, les menteurs, racontaient, à qui voulait l’entendre, les rugissements des lions sauvages, quand ils s’étaient approchés des cages. Les rêveurs allaient enfin admirer leurs plus belles songeries en vrai. Avec notre imagination en effervescence, on sentait même les effluves de la ménagerie jusque dans la cour de la colonie !...

Ils avaient monté leur chapiteau en un tour de main ; les piquets en ferraille plantés, tendant les cordes et soutenant le grand mât, la petite cabine de la billetterie, les ballots de paille entassés, les drapeaux flottant aux quatre coins de l’événement, rendaient l’atmosphère exceptionnelle. Mais où avaient-ils donc déplacé la statue du Poilu ?... Dans cet antre fascinant, on allait en prendre plein les yeux, plein les oreilles, imprimer ces souvenirs et les ranger dans le tiroir des grands moments extraordinaires !...  

Ce n’était pas un grand cirque, un de ceux qu’on voit à la télé, un de ces cirques, avec Roger Lanzac à la manoeuvre, des superbes caravanes stationnées, des stars aux sourires Gibbs et aux bagouzes plein les doigts, des animaux exotiques qu’on ne savait même pas qu’ils existaient, des lumières à éblouir les spectateurs pour l’éternité et des haut-parleurs partout pour encenser des exploits de première mondiale.

Enfin, nous sommes entrés ; nous avons occupé la petite cinquantaine de places que contenait le cirque ; je me souviens de ces planches disjointes qui pinçaient les fesses à chaque fois que l’un de nous bougeait un peu et des sachets de confettis qu’on avait généreusement donnés aux plus petits.
A l’intérieur, les étoiles collées sur les bâches des cieux ne brillaient plus depuis longtemps. Tu parles d’une piste aux étoiles ! L’éclairage ? C’était une simple guirlande d’ampoules brunie de chiures de mouches ! La musique ? Un vulgaire poste de radio qui racontait France Inter en boucle ! A croire que le patron de cette pantomime attendait les résultats du tiercé ! La grande famille du cirque ? Ils étaient quatre ! Le père, la mère, le fils, la fille plus un vieux toutou attendant une hypothétique gamelle !...  

Enfin, est arrivée sur la piste une femme déguisée en trapéziste ; c’était la même dame que la caissière de l’entrée ! Elle a grimpé sur une corde tendue et effectué ses numéros d’acrobatie sans véritable voltige. Presque au-dessus de nos têtes, j’entendais les lanières claquer, les grincements de son perchoir, le souffle court de ses efforts ; je reçus une goutte de sa sueur sur le bras et ce fut le début de la fin de cette représentation fantastique. Quand elle se reposait un instant, en semblant attendre nos acclamations, j’étais content de la savoir à l’abri d’une chute ; quand elle termina son spectacle, j’étais rassuré de la voir encore vivante…  
Le vieux chien de tout à l’heure, habillé en robe froissée et en chapeau ridicule, aboyait aux injonctions de son maître, quand celui-ci lui réclamait les comptes exacts d’une addition facile. Quand l’animal se trompait, ce n’était même pas rigolo ! C’était pathétique ! Comme s’il voulait reprendre sa leçon de dressage, le patron du cirque le frappait sans ménagement avec une sorte de trique souple ! Le pauvre animal couinait à chaque sifflement de fouet ! Tout le monde voulait lui souffler le bon résultat ! Et les coups sur le chien me faisaient mal ! C’était triste comme quand la magie n’existe plus ; c’était accablant comme quand on sait que le père Noël n’est qu’une invention d’adulte. On s’est fait avoir et on s’en veut de cette crédulité d’innocence livrée en pâture aux moqueurs pervers…  

C’est le fils qui a joué le prestidigitateur. Il glissait un foulard bleu dans le creux de sa main et il ressortait vert dans l’autre, il soufflait dans son poing et une myriade d’étincelles jaunâtres s’envolait en l’air comme s’il était le créateur du firmament ; de sa manche, il tirait des cartes et ce n’était pas franchement étonnant. Se voulant hypnotiseur, il regardait fixement son public comme s’il avait fait une prouesse extraordinaire ! Clou de son spectacle, une tourterelle est sortie de son chapeau trop grand quand il nous a salués et quand il a fallu applaudir son exhibition, nous n’avions décelé aucune performance signifiant ses talents d’escamoteur…  

La fille nous a fait son numéro de jonglage avec des quilles dépareillées et en exécutant des sauts même pas périlleux. Pourtant, elle s’appliquait comme si son avenir en dépendait. Elle a lancé quelques balles en l’air, en a perdu quelques-unes, et c’est quand le chien les lui rapportait qu’on a tous applaudi à l’unisson ! Sous ce sinistre chapiteau, on sentait l’âpreté, la difficulté, la faim, la précarité, bien loin de toute féerie récréative…  

Puis vint l’apothéose, le moment burlesque, le relâchement après la tension du spectacle. Sur la piste, c’était le même bonhomme, le tortionnaire du chien, déguisé en mauvais clown ! Il me faisait peur avec ses yeux maquillés de bleu douteux, ses lèvres trop rouges et sa face plus livide que blanche. Il jouait les comiques mais il ressemblait plutôt à un père fouettard, et quand on devait rire, à chacune de ses grimaces forcées de tragédien, je n’arrivais pas à esquisser le moindre rictus approbateur.

A la fin de cette mascarade, on devait applaudir ; par la cacophonie hypocrite et générale, rendre au Spectacle ses lettres de noblesse, pendant que cette équipée pitoyable jouait les révérencieux sur leur minuscule piste. En fait de magie, c’était plutôt une lutte ordinaire pour la survie, dans ce cirque de la dernière chance ; ces pieds nickelés, s’ils avaient fait la manche, ils auraient récolté plus d’argent qu’avec leur piètre prestation. La vraie magie du cirque, elle doit exacerber les sens ; elle doit impressionner, subjuguer, ébahir, émouvoir, interloquer ; celle-ci, palpable dans sa rudesse, pénible dans son effort, désespérée dans sa façon, n’était plus de la magie. Emportés par notre imagination, mais bernés par cette réalité, je peux vous dire qu’on n’applaudissait pas réellement…  

En rang, on s’en retourna sagement jusqu’à la colonie. Il faisait nuit. Les étoiles dans le ciel étaient bien plus nombreuses que celles qui avaient voulu m’éblouir pendant cette représentation. En douce, j’arrivai à quitter l’ordre de notre procession pour aller visiter la fameuse ménagerie du cirque…

Dans une cage, il y avait des poules naines ; si, à la lueur du réverbère, l’écriteau indiquait : « Oiseaus rare de Papagonie », c’était seulement pour les œufs qu’elles étaient encore du voyage. Dans celle-ci, il y avait trois chèvres qu’on avait pompeusement nommées : « Chamoix de la Cornière des Angles » et dans celle-là, il y avait un singe : « Attèle d’Ammérique » mais comme il ne bougeait jamais, j’ai pensé qu’il était sans doute empaillé…  

Un peu à l’écart, il restait une cage et je pouvais lire sur la pancarte : « Dick, lion sauvage d’Affrique. Ne pas approché, ne pas dérangé l’animal. La direction décline toute responsabilitée ». Dans la pénombre, j’ai bien reconnu le vieux chien ; maladroitement grimé, sous une fausse crinière de lion, il semblait dormir. Je l’ai appelé doucement. « Dick ?... » Il remuait la queue… « Tu veux un sucre… « Ouah !... »  « Deux ?... » « Ouah ! Ouah !... » « Il m’en restera encore trois, rien que pour toi… » « Ouah ! Ouah, Ouah !... » Il me léchait la main ; je lui donnai tous mes sucres et je lui soufflai : « Demain, je viendrai te délivrer parce que, maintenant, il faut que je rentre vite pour être devant mon lit à l’appel du dortoir ; je viendrai à six heures… « Ouah, ouah, ouah, ouah, ouah, ouah !... »  

Le clocher racontait l’aube et ses six heures, quand je retrouvai la place du village. Le cirque avait disparu ; le patron était peut-être parti toucher son tiercé… Ici et là, il ne restait, voletant, que des brindilles de paille, les trous des piquets en ferraille et des confettis éparpillés, témoins de nos batailles. Revenu, le Poilu vert-de-gris semblait courir sur son piédestal pour rattraper un illusoire temps perdu. Dans mon mouchoir, qui n’était pas en couleur de prestidigitation, j’essuyai mes larmes de petit garçon…  

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9 juillet 2016

Le cirque pour les Nuls (Vegas sur sarthe)



Avaleur de sabre:   Mangeur de cimeterres muet comme une tombe

Clown blanc:  Drôle de numéro qui nous roule dans sa farine

Contorsionniste: Petit bonhomme en mousse capable d'autofellation sans orgasme

Dompteur: Magicien qui fait passer des moustiques-tigre pour de dangereux félins

Ecuyer: La plus belle conquête du canasson
Ecuyère:  Enfourcheuse de cheval en deux coups d'écuyère à pot (méthode peu cavalière)

Funambule:  Casse-cou filoguidé qui déambule sans préambule

Jongleur: Enfant de la balle qui a bien grandi

Monsieur Loyal: Monsieur Royal qui cache son air sous son aile

Pole Dance: Pole emploi pour artiste victime d'un coup de barre

Trapéziste: Voltigeur accroché à la droite joignant le point d'intersection des côtés non parallèles au point d'intersection des diagonales et qui passe par les milieux des côtés parallèles... ou bien accroché où il peut
 
Ventriloque: Bouchiloque qui joue avec ses tripes

2 juillet 2016

Défi #410

Amis du "Défi du Samedi" BONJOUR !

A partir de ce 2 juilllet jusqu'à fin août

nous allons reprendre le rythme "vacances"

c'est à dire qu'une photo vous sera proposée

chaque semaine

à vous de l'interpréter à votre manière !

Première photo :

Vive le cirque

Envoyez vos participations

à samedidefi@gmail.com

Merci et à tout bientôt !

Bonnes vacances à toutes et à tous !

 

2 juillet 2016

Se sont fait la malle...

2 juillet 2016

Ma toute première évasion par bongopinot

bo

Ma toute première évasion
Se produisit à la fin d’un été
Lorsque j’eus droit à une punition
J’étais dans ma chambre enfermée

Avec interdiction de sortir
Lorsque j’aperçus un livre
Je m’en saisis et commençai à lire
Et d’un coup je me sentis libre

Les premières pages m’emmenèrent,
Loin très loin de mes murs
Je volais et traversais l’univers
Où rien n’était triste ni même obscur

Je compris tout de suite que la lecture
Était une très agréable distraction
Que c’était une très bonne nourriture
Pour faire grandir mon imagination

Et depuis le jour de mes dix ans
Tout est prétexte à m’évader
Aventure, fiction, ou roman
Attention à celui qui veut m’enfermer

Avec mes livres petits ou grands
Je suis armée pour m’échapper
Personne ne peut me garder longtemps
Je fuis les endroits compliqués

Et je m’évade de ce monde
Sans avoir besoin de sortir
Entourée de lettres rondes
Ça m’aide tous les jours à tenir

Et même les samedis je m’évade
Avec vos phrases avec vos mots
Au fil des thèmes et de vos textes
Ces moments sont mes cadeaux

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2 juillet 2016

Mon seul moyen d'évasion ? (Walrus)

 

Mais non pas le tunnel...

w

Les livres !

2 juillet 2016

Participation de JAK

s evader sam defi 409

2 juillet 2016

Participation de Venise

EVASION.

Mon Karma était de vivre , et non pas de travailler comme une forcenée . Je ne voulais pas avoir ce visage gris qui ressemble à un torchon ou à un mouchoir qui aurait écrasé plein de larmes.
Rien dans ma vie ne devait sentir le gasoil.
Alors quand le grand violier blanc ivoire fit escale dans ma vie j’enjambai  le pont  et parcourus le monde en mangeant du poisson cru.

J’ai esquissé pour passer le temps des dessins d’enfant sur de vieux carnets remâchant un ciel étoilé .
Ma vie était faite de petits instants sans penser aux grands;

Je me suis effacée devant le monde pour mieux l’écouter  . Le vernis de la lointaine civilisation s’est peu à peu écaillé pour arborer un visage vacant fait d’embruns et de silence.

L’évasion provoque un élargissement de conscience  chez moi .
Je ne comprends toujours pas comment les riches peuvent être aussi cons . Ils s’évadent  pourtant eux aussi , mais c’est peut être une autre évasion !!

ve01

2 juillet 2016

J'y suis, j'y reste (par joye)

joye le défi

2 juillet 2016

EVASION (Alain André)

Paw !!!- J’l’ai eu ! Putain, encore un qui voulait s’évader !  On n’en finira jamais !

-Ouais, c’est à n’y rien comprendre, ils veulent tous quitter l’Europe !

Paw ! Encore un !  Putains d’émigrés !  Salauds de pauvres ! Avant les pauvres ils voulaient tous venir chez nous, maintenant c’est le contraire !

-Ouais, on doit flinguer les sans dents  qui s’évadent, qu’il a dit, le président !

- Remarque, c’est normal qu’ils veuillent partir,  l’Europe c’est juste bon pour les riches !

- Ben, les Anglais y z’étaient riches pourtant !

-Ouais, mais y z’étaient pas vraiment Européens, enfin, si, mais du bout des souliers !

-Tu sais pourquoi ils veulent dissuader les pauvres de s’évader ? Ben  parce qu’il y a que les pauvres qui payent les impôts !

- T’as raison, les riches ils ont les moyens d’échapper aux impots !

    «  Attention les gamers ! Restez concentrés ! On vous rajoute un drone    sur la frontière turque. A vos manettes… »

- Ouaiiiis ! on en a six maintenant : trois chacun, on fait un match ?

- C’est parti !

- ‘Tain, ma mère qui me disait «  arrête avec tes jeux vidéos débiles, tu n’auras jamais de travail ! Et regarde, on n’est pas bien là ? Payés comme des nababs (2) à jouer en vrai sur nos consoles ! 

- C’est clair !

 -Tiens ! Un car de Lituaniens, maintenant : POUM ! Même eux !  Pourtant, qu’est-ce qu’on leur a filé comme fric, à ceux là hein ? Et le Grec, là, tu le vois ? Sur le bateau pneumatique, ses copains qui rappliquent :  dix  gugusses sur un canot, tu crois qu’il s’évadent  eux aussi ?

- Sais pas, mais dans le doute, Pouff !

- M’enfin, les Grecs, on leur a prêté des sous pour payer les dettes qu’ils nous devaient et ils ne sont pas encore contents ?

- C’est des ingrats, Manu ! -Tiens : le gros là !

- Non, lui, c’est Gérard ! Il est plus Français, maintenant, Il est russe !

- Ben il n’était pas devenu Belge, avant ?

- Ouais mais c’est un évadé fiscal, tu sais bien ! On nous a dit : Pas les évadés fiscaux !

- Ah, Ouais ! Bon !  Et çui là ?

- Ben, lui on sait pas, il a pas l’air Européen, alors, fais gaffe !  Dis, tu vois pas qu’on se trompe et qu’on flingue un émir Qatari ?

- T’as raison ! Tiens, il monte dans le bus « Dubaï Saint Germain » l’équipe de foot de Dubaï sur Seine ! Ouais, mais qu’est-ce qu’il fout là ? Il y a pas de match en Suisse en ce moment, si ? Donc, ils s’évadent, nos joueurs !!!

 -Bah, y en a combien qui sont français dans le lot ? Pas des masses,  y viennent tous du Brésil, d’Uruguay, du Cameroun,  les français sont nuls en foot, alors … ! Laisse les passer, c’est pas la peine de s’attirer des ennuis !

-Regarde ! Ces gus à l’aéroport Beijing deToulouse ! c’est pas catholique, ce groupe, ils vont où ? Il ont pas l’air d’être des français de souche, ceux là !

Bon, c’est là que je me suis réveillé, en sueur ! Un cauchemar ! Je me souvins alors de ce documentaire sur les attaques de drones commandés depuis des ordinateurs dans des bureaux du Névada que j’avais vu la veille au soir : ce sont des civils recrutés par des firmes privées qui opèrent  ! (1)

« Putain ! Ya des mecs qui le font,  en vrai ! »

(1)  A voir :

(2)  2500 dollards/mois en moyenne !

 

                                                                …..

Moi, voyez vous, c’est plutôt la musique qui me permet de m’évader, mais ce n’est pas une véritable évasion, comment dire, comme si on part et qu’on ne revient jamais…

On revient toujours d’un bon concert avec des sons plein la tête et des rythmes dans la peau ! C’est une évasion éphémère,  salutaire, juste une parenthèse, une onde de bonheur, un orgasme musical parfois !

Mais l’évasion n’est pas toujours au rendez vous, il arrive que l’on soit déçu, si le lieu manque d’âme ; Ou si les interprètes manquent de joie de vivre ! Certains peu généreux, qui se la pètent…On sent l’insincérité dans l’attitude, l’expression, le sourire figé, les mots creux prononcés sans enthousiasme… Alors, on s’évade du lieu en rêvant, on se regarde navrés, on se serrre l’un contre l’autre et puis on se dit : «  Bah, ce sera mieux la prochaine fois ! »

Et puis on tombe parfois sur de vraies pépites ! Des moments magiques, ainsi, nous avons pu nous évader avec un groupe amateur Toulousain Samedi dernier, pour vous dire, le guitariste virtuose est infirmier à l’hôpital Purpan de Toulouse ! Les autres ont tous un métier…

 Lien à voir :

2 juillet 2016

Mets deux thunes dans l'bastringue ! (Joe Krapov)

Pourquoi s’évader ?
Parce qu'on a envie d'un juke-box ?
Parce que la vraie vie est ailleurs et que la fausse est chapelier ?

Parce que :


1) Où y a d’la chaîne y’a pas d’plaisir ? (Jacques Higelin)

2) J'en ai marre j'en ai ma claque
De ce cloaque
Je voudrais jouer la fille de l'air
Laisser ma casquette au vestiaire ?
(Serge Gainsbourg)


3) On ‘n est pas un numéro et on veut rester un homme libre qui toujours chérira la mer ? (Patrick Mc Goohan et Charles Baudelaire )



4) Quand je pense à Fernande je Band on the run ? (Georges Brassens et Paul McCartney)



5) Rien ne vaut la énième relecture des aventures de Lucky Luke ? (René Goscinny et Joe Da…ssin)



6) Ca permet de chanter du Georges Brassens avec la voix de Guy Béart tant qu’on veut ? (Joe Krapov)

La bonne réponse s'est évadée. Je me suis lancé à sa poursuite mais... doucement, hein ! On est en vacances !

2 juillet 2016

Du sable entre les orteils (Vegas sur sarthe)


Le sable est partout, un sable fin, pernicieux, insupportable supplice sur ma serviette de plage et dans mon intimité... entre mes orteils. J'ai toujours eu horreur du sable entre les orteils et des dangers que ça représente: irritations, mycoses, voire Pityriasis versicolor.
Je sais, le Pityriasis versicolor ça prête à sourire la première fois mais je ne vous souhaîte pas de l'attraper!
Et les mômes qui quémandent qui sa pelle, qui sa bouée canard, qui une glace banane-malabar-tiramisu, qui... combien en a-t-on amené déjà?
Kevin, Maxence, Charlène, Priscilla... où est passée Priscilla?
Sur une bonne moitié de ma serviette Germaine – ma moitié – en est à sa troisième fausse couche après deux vraies couches d'huile ultra bronzante aux actifs anti-âge appliquées sur sa peau d'un superbe rouge tomate.
Trois jours qu'on est là et il est grand temps que j'échappe à cet enfer.
Alors sans réfléchir aux conséquences j'extirpe du sac de plage le premier bouquin venu: ça s'appelle Cinquante nuances de Grey – Tome IV.

Comme j'ignorais qu'il y a déjà eu trois tomes, j'ai l'impression de m'installer dans un fauteuil de cinéma en plein milieu de la séance.
Je m'attendais à des préliminaires, à une introduction mais pas comme ça. Je lis :”Je vais te faire jouir comme un train de marchandises, bébé”.
C'est pas facile de s'imaginer un train de marchandises en train de jouir... d'ailleurs l'expression “en train de jouir” est plutôt amusante pour un train.
Par contre “comme un train de marchandises bébé” ça ne veut rien dire; l'auteur a dû vouloir écrire “comme un train de marchandises BB” comme la fameuse BB9004, une locomotive à deux bogies de deux essieux moteurs... sacré matos!
Record de vitesse en 1955 à 330km/heure... c'est vrai que c'est jouissif quand j'y repense, j'avais 8 ans à l'époque, l'âge où on commence à aimer les trains.
J'ai toujours aimé les trains comme j'ai toujours eu horreur du sable entre les orteil; cette histoire commence à me plaire alors sans crier gare – encore une expression marrante – j'enchaîne les pages à un train d'enfer – décidément, encore une expression marrante – Germaine, le sable, mes orteils et même les gosses ont disparu :”Elle a un très, très beau cul. Et je vais le rendre rose comme du champagne."
Quand on pense au prix d'une huile ultra bronzante aux actifs anti-âge, alors qu'il suffirait d'être un jeune PDG séduisant pour rendre un cul rose...

Je ne sais pas comment j'ai fait mon compte mais j'ai dû sauter un chapitre, je lis :"Ses brusques inspirations sont une musique pour mon pénis."
Anastasia alias Germaine est penchée sur moi, dégoulinante d'huile solaire et me crie des choses que j'ai du mal à entendre :”Ca va pas? T'es tout pâle. Va pas dégueuler sur ma serviette”.
Germaine a l'art de s'approprier les choses, les serviettes de plage comme le reste.
J'ai mal dans le bas-ventre mais c'est pas le pénis, plutôt ces merguez de Mammouth (l'hypermarché, pas l'animal) qui ont refusé de cuire ce midi au barbecue.
Je me sens défaillir et je m'accroche à Anastasia alias Germaine, à son corps huileux, j'ai comme un flash, la vision sado-maso d'une tomate insaisissable...

Combien de temps ai-je couru jusqu'aux toilettes dans cet enfer brûlant qui m'échauffe les oreilles et les orteils?
Je voudrais tant être loin d'ici. A Seattle par exemple, au 1920 Fourth Avenue, au 31ème étage d'un immeuble de luxe, sans sable ni risque de mycose.
L'endroit est frais, tout noir mais frais avec une odeur comme il en existe dans les toilettes de plage; pourtant je me souviens il y a un instant encore :"Elle portait un parfum très frais qui me rappelait le verger de pommiers de mon grand-père."
Ici ça sent pas la pomme ou alors le très vieux trognon de pomme.
J'aurais dû apporter mon bouquin.
Au bout d'un long moment je me sens apaisé, léger jusqu'à cet autre moment où je tente de rouvrir la porte.
N'importe qui viendrait à bout du mécanisme, même un jeune PDG séduisant mais pas moi.
Faut dire que l'huile ultra bronzante que j'ai sur les mains n'arrange rien, bien au contraire.
Je tambourine comme un malade pour qu'on vienne me délivrer et je me souviens encore des paroles de Christian Grey:  “Accroche-toi bébé, ça risque de secouer”.
Pourqui l'appelle-t-il bébé?
Quand on veut s'évader, croyez-moi il vaut mieux lire MacGyver.
Au secours !!

 

2 juillet 2016

Douce Folie (Sarah)

 

Dis, tu viens on s'évade ! Ce sera juste toi et moi. On prévient personne, on se fait la malle et on va au Nicaragua.
Dis, tu viens, on se casse de là. Fini les embouteillages, la ville et les petits tracas. On se prend des vacances à perpétuité, une vie sabbatique en Nouvelle-Guinée.
Dis, tu viens, on se barre ! on va trouver une île déserte, un coin paumé juste pour s'aimer. Ce sera notre petit secret.
Dis tu viens, on part ! Je te dis, on prend la bagnole et 300 balles et on voit jusqu'où on s'envole.
Dis, tu viens, on s'enfuit ! Ce sera comme dans un film : dans le genre ultra romantique et où on sème les flics !
Dis, tu viens, on se tire ! Plus de portables, ni de cartes bleu, on sera juste nous deux.

Dis, tu viens, on file à l'anglaise. On saute dans un train, sans destination, on verra bien où est la fin.
Allez viens j'te dis ! C'est maintenant ou jamais. Ce sera merveilleux, on vivra vieux. Et puis quoi ptêt' pas !

Ptêt' qu'on mourra demain, mais au moins ce sera bien.

Allez, on s'échappe en loucedé. On sera libéré, plus de contraintes, plus rien de compliqué.

Tu viens ? Allez tu viens ? On va s'évader de cette prison dorée ! Fini les galères et les larmes, j'veux plus être paumée.

Allez viens putain ! Je veux disparaitre, changer de planète. Je veux aller là où le monde n'existe pas.  Regarde-moi tu vois bien que j'en peux plus. Tu vois bien que j'étouffe. Tu vois bien qu'ils nous tuent.  Ici, on peut pas exister, on n'a pas d'autres choix que de s'évader.

Putain arrête, putain. Ne me regarde pas comme ça. Arrête de secouer la tête ! Je suis pas perdue, qu'est-ce que tu racontes ? Alors tu viens avec moi ? Dis tu viens ? Allez on déserte, on quitte tout.

Vivant ou mort on s'en fout.

Non, pose ce téléphone, on a dit qu'on prévenait personne ! Viens le train n'attend pas. Il faut qu'on parte, ne me laisse pas ! Tu peux pas me quitter ! Tu peux pas m'échapper ! Non, je suis pas cinglée ! Lâche ce téléphone je te dis ! On va tout plaquer ! Allez, c'est bon je suis prête, viens avec moi 

ou je saute par la fenêtre...

2 juillet 2016

L’EVASIION (Lorraine)

            Pour égayer ma solitude, ma fille m’offrit un couple d’oiseaux menus et charmants, dont je n’ai jamais connu la race. Qu’importait après tout ! Ils étaient beaux, colorés, actifs. Ils sifflaient un air de printemps qui réchauffait le cœur. Ou plutôt, un seul oiseau sifflait, l’autre se contentait de rester sur un barreau, sage et sérieux.

            Il m’intriguait. Je l’observai à la dérobée et constatai assez vite que c’était un doux, un timide, ou un résigné pour tout dire. Quand je remplissais la mangeoire, l’autre se précipitait ; pas lui. S’il faisait mine de s’approcher, l’autre le bardait de petits coups de bec et se rassasiait lui laissant la gamelle presque vide.  C’était aussi l’autre qui sifflait. Lui vivotait dans son ombre à elle. Car c’était « elle » la souveraine, la mégère, la dominatrice.  Certes, je remplissais la mangeoire quand, repue, elle somnolait ,  mais je m’inquiétais pour la joie de son petit compagnon si relégué.

            Un après-midi d’été , assise à mon bureau et tournant le dos à la cage,  un sifflotis  joyeux égaya la pièce. Je me dis : « La belle célèbre le soleil » et je reprenais mon travail quand arriva mon petit-fils, 15 ans, l’esprit et le regard vifs.  Il s’écria :

            - Un de tes oiseaux s’est fait la malle ?...

            Je me retournai vivement : oui, la porte de la cage était grande ouverte et un seul oiseau chantait à pleine voix : lui, le petit abandonné, psalmodiant sa délivrance d’une voix de plus en plus assurée. « Elle » avait pris la clef des champs par la fenêtre ouverte  sur l’inconnu. Et lui, heureux et en voix, me donnait à la fois la certitude qu’il savait chanter,  et qu’une cage ouverte ne l’incitait pas à m’abandonner. Il fut désormais le plus heureux des oiseaux en cage et me resta fidèle treize ans encore, puis s’endormit pour toujours un matin de printemps.

 

2 juillet 2016

Si j'étais une valise... (Laura)

Si j’étais une valise,
Je poserais ma propriétaire à sa guise
Dans un lieu qu’elle allégorise
Pour que jamais elle n’agonise.
 
Si j’étais une valise,
Je me poserais pour qu’elle se familiarise,
Qu’elle ait le temps, qu’elle s’économise.
Je serais un bagage qu’on poétise.
 
Si j’étais une valise,
J’aimerais qu’on m’autorise
A laisser souffler la bise
Et je serais pleine de bises.
25 juin 2016

Défi #409

EVASION

 

EVASION

Laissez vous emporter par ce thème !

Envoyez vos participations à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt

le plaisir de vous lire !

 

25 juin 2016

Ont emballé leur cadeau

25 juin 2016

Minuscule (Clémence)


Pour un cadeau inattendu, ce thème en est un, en ce premier jour d'été…
Cadeau à double tranchant car s'il est sensé et censé être porteur de bonheur, il est aussi chargé d'une grande inquiétude !
Celle du choix pour ne pas frustrer les autres !

J'erre dans la maison, dans le jardin, sur la Toile… à la recherche de ce cadeau inattendu ! A ma plus grande honte, je ne trouve rien. En revanche, des cadeaux attendus, j'en ai trouvés ! Mais c'est une longue histoire….

Après avoir fait mes cartons et un long voyage, je suis arrivée dans le Midi. Je me suis installée dans une ravissante maison que je me plais à appeler « La maison du Petit Chaperon Rouge » car elle est blottie dans un écrin de douceur verte.

Mon premier été a été fourni en  désenchantements :
Les kilomètres de lierres, de ronces et de salsepareille. Sans oublier les moustiques et les araignées à l'appétit vorace !
Je déplorais une flore étiolée alors que partout ailleurs, les thyms, les romarins, les immortelles, les cistes et autres plantes méditerranéennes  se développaient langoureusement…

Je me suis transformée en jardinière chevronnée...et j'ai planté, repiqué, bouturé et j'ai persévéré…
A l'instar de l'adage : « Tout travail mérite salaire » j'attendais que mon travail fut récompensé par les premières floraisons. Et il le fut sous forme de cadeaux attendus : un feu d'artifice de couleurs et de senteurs.

Mais un matin de printemps, je fis une découverte qui fit pétiller mes yeux et palpiter mon coeur : des dizaines de minuscules thyms et  romarins pointant  leurs premières feuilles entre la caillasse du chemin…

Ils s'étaient débrouillés tout seuls, comme autant de petits bonheurs, comme des cadeaux inattendus….

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25 juin 2016

Participation de petitmoulin

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25 juin 2016

Participation de JAK

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