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Le défi du samedi

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5 décembre 2015

Champollion avait 500 soldats (par joye)

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5 décembre 2015

Hiéroglyphes du 3e millénaire (Marco Québec)

ma01

 

Nous ne disons pas « Allô »
Mais nous « likons » nos photos

Nous ne nous chuchotons pas « Je t’aime »
Mais tout au long du jour, nous cliquons « J’aime »

Nous nous fermons à la tendresse
Mais nous nous envoyons des SMS

Nous ne touchons plus au réel
Nos vies sont virtuelles

Nous sommes tout seuls ensemble
Il faudrait, il me semble
Pour retrouver notre chemin
Rendre la liberté à nos mains

 

5 décembre 2015

Vive les hiéroglyphes (Laura)

Au risque de passer pour une vieille « conne » rétrograde, je l’affirme sans honte, je déteste les SMS.
Bien-sûr, comme tout le monde(ou presque), j’utilise les SMS  en envoi et en réception. Je trouve même ça très pratique, rapide et moins invasif qu’un appel. Parfois même, je l’avoue, je me livre à un échange saccadé de sms. Ceci dit, j’essaie de ne pas abuser du langage sms qui tronçonne les mots sans justification ni gain du temps ou de place. Quand je reçois un SMS  où les abréviations tendent plus vers les fautes de langue que vers la praticité, les poils de mes bras se hérissent et encore je suis polie !
Au SMS, quand je veux avoir un vrai dialogue avec quelqu’un, je préfère le courriel qui prête moins à la partie de ping-pong langagière.
J’ai finalement et à contrecœur décidé d’arrêter le courrier papier qui indispose maintenant presque tout le monde comme si une carte ou une lettre impliquait une réponse sur le même support : un peu tout de même. Mais à l’heure des commentaires de tout et de rien (je mets de côté les ateliers d’écriture), il semble qu’il soit de bon ton de ne pas répondre à un courrier qu’il soit papier ou virtuel. Est-il si compliqué ou si long de répondre tout simplement : bien reçu  ou merci.
En amoureuse du papier et de son charme suranné, je continue à m’infliger mes hiéroglyphes, qui même une semaine après leur écriture me paraissent illisibles sans pierre de Rosette. Mais le souvenir de Champollion me poursuit depuis mes prises de cours rapides avec de vraies abréviations logiques, teintés de la sténo de ma mère.
5 décembre 2015

Participation de Venise


C'est si beau ce qui revient  du passé ,
quelques mots sur des briques, comme une porte ouverte sur le temps.
il n'a pas été longtemps épais ce silence des lettres.

Un noisetier l'avait bien compris , ces yeux ouverts dans la nuit il a lu tous ces poèmes empêchés.

Ces tablettes ondulaient sous mes yeux et je ne peux toujours pas me résoudre à n'y voir que vos yeux vides momifiés  par le temps .

J'arrive à presque tourner la porte secrète des mots qui nous séparent alors qu'en écrivant vous pensiez à vos bêtes sans doute et à l'eau qu'il fallait aller chercher.

C'est ici je crois que j'échoue à vous traduire , car derrière le paravent de mes techniques de déchiffrage reste le paravent des gouttes d'eau qui freine ma lecture comme la main d'un enfant qui ne voudrait pas de moi dans sa chambre.

CHAMPOLLION .

5 décembre 2015

HIEROGLYPHES (Lorraine)

Le serpent gris rampe dans la nuit, long et sinueux. Personne ne l’entend. Il s’en vient rejoindre le serpent rouge aux aguets. Non, ne me dites pas que l’oiseau nocturne  s’étourdit à chanter : il module l’appel du désert qu’écoutent les momies et les tombeaux, les cercueils d’encens et les ombres perdues.

Un sourire invisible flotte dans l’air, un peu triste, un peu joyeux, tandis que le goéland qui s’est trompé de chemin, cherche en vain l’étendue de l’océan.  Le soleil rouge du matin le dirigera vers la fontaine pure où il étanchera sa soif de paradis.

Un œil impitoyable regarde le monde. L’araignée s’enfuit à travers les dunes, fuyant la botte humaine qui marche lourdement dans le sable mouvant.  L’homme suit obstinément la flèche qui indique  « Europe ». Un vol d’étourneaux piaille au-dessus de lui.  L’air est plus frais. Et, dévastatrices, désespérées, des gouttes de sang lui montrent le chemin…

 

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5 décembre 2015

Les hiéroglyphes pour les Nuls (Vegas sur sarthe)


Le mot hyérogliphe hiéroglyphe est en soi une énigme puisqu'il a été imaginé en lisant une bande dessinée composée de: abri en roseaux-avant bras-roseau fleuri-ficelle-lion-roseau fleuri-roseau fleuri- abri en roseaux-avant bras... à moins que ça ne soit l'inverse.
En effet le yérogliffe hiéroglyphe est une sacrée écriture!
On dit aussi une écriture sacrée puisqu'on peut écrire et lire dans les deux sens; certains disent même qu'elle n'a pas de sens et d'autres disent que c'est de l'hébreu.
On sait maintenant qu'il ne s'agit pas d'hébreu mais d'égyptien puisqu'on retrouve un 'y' (prononcer i grec) dans égyptien comme dans hiéroglyphe.
Le i grec vient de l'alphabet grec qu'adopteront plus tard les égyptiens en abandonnant leurs hiéroglyphes... mais justement revenons-y.
Avant l'apparition des hiéroglyphes en couleur on utilisait non pas le noir et blanc mais le rouge et noir appelé aussi “gravé-pas gravé”: Noir pour un coup de burin dans la pierre et rouge pour un coup de marteau sur les doigts.
Les petits malins écrivaient les hiéroglyphes sur du papier russe ou papyrus moscovite avec un roseau pensant trempé dans l'Encre-de-tézieux ou encre Cabrel.

Pour compter, les égyptiens utilisaient leurs doigts restants car les chiffres se notaient tétard, corde enroulée ou plant de lotus, ce qui était très chiant pour remplir proprement sa déclaration d'impôts à cause des traces de tétard.
Mais plus ils avaient de tétards et plus le nombre de parts augmentait, tout comme de nos jours sauf qu'en Egypte il s'agissait de montants pharaoniques.

Pour les lettres ça n'était guère mieux. Essayez de coller un accent circonflexe sur un vautour percnoptère pour faire un 'â'... et vous comprendrez comme c'était chiant; d'autant plus que dans chiant, le Ch est représenté par un ventre de vache.
Les égyptiens appelaient la vache à tort ou Hator; on sait aujourd'hui que ça ne sert à rien d'appeler une vache, elle vient toute seule ou elle ne vient pas.
Il serait fastidieux d'énoncer les 170 animaux représentés sur les hiéroglyphes, aussi ne citera t on pour mémoire que le Héron petipatapon, les poussins jumeaux de caille (et non pas les coussin jumeaux de paille) et le mille-pattes.

Pour faire simple, les égyptiens - au grand dam de Vivaldi - se contentaient de trois saisons: inondation, décrue et chaleur; ainsi la saison des inondations s'écrivait: Fourré de papyrus-Placenta-Pain-Disque solaire... Essayez de faire cuire au soleil un pain de placenta dans un fourré de papyrus pendant une inondation et vous comprendrez toute la complexité des hiéroglyphes.

Les Défiants du Samedi seront stupéfaits d'apprendre que Défi s'écrit : main-roseau-vipère cornue-roseau... un sacré défi pour ce Champollion - traduire Chapeau Lion - qui déchiffra la bande dessinée en 1822 c'est à dire en plant de lotus, huit cordes enroulées, deux carcans de bétail et deux traits !
C'est en déchiffrant un dictionnaire en trois langues et vieux de 2 000 ans - la pierre de Rosette - gravé dans un bloc de granit que Champollion s'écriera “Je tiens l'affaire, Rosette!” avant de s'évanouir pendant 5 jours.
On dit Rosette pour faire village français mais le nom arabe est bien Rachid à 50 kms d'Alexandrie-Alexandra Ah Aaah psalmodiée par Cloclo.
Se farcir un dictionnaire qui pèse plus de 700 kilogrammes et quelques cryptogrammes n'est pas de tout repos aussi Champollion mourra t il de surmenage à 42 ans dans la fleur de l'âge c'est à dire après quatre carcans de bétail, deux traits et un soupir.

Peu de gens savent qu'il est enterré au cimetière du Père-Lachaise dans la 18ème division - soit un carcan de bétail et huit traits - non loin de Monge et Raspail qui possèdent eux leur propre station de métro (pour aller de Monge à Raspail, changer à Place d'Italie).


Prochainement: L'enluminure érotique médiévale pour les Nuls

5 décembre 2015

Ben dis donc... (Walrus)

Exhiber des cartouches, par les temps qui courent ?

T'es gonflée, MAP !

5 décembre 2015

Participation de Fairywen

Sous le soleil de Râ

Le chat noir s’étira en bâillant, tourna sur lui-même puis se rallongea à l’ombre du surplomb rocheux. Ses prunelles d’or liquide observaient avec dédain l’agitation sur le chantier de fouilles. Ce que les humains étaient idiots à s’agiter comme ça alors que Râ écrasait la terre de ses rayons les plus brûlants… Dans les temps anciens, tout le monde aurait été en train de se reposer à l’abri du soleil de plomb qui accablait la Terre d’Égypte en ces mois d’été. Le travail n’aurait repris que lorsque l’astre du jour aurait doucement commencé son voyage vers la nuit.

Mais les humains modernes étaient fous. Et le plus fou de tous était sans doute ce jeune homme agenouillé dans son carré de fouilles, couvert de sable collé par la sueur sur son torse nu. Le chapeau censé le protéger du soleil avait glissé sur sa nuque, ce qui ne semblait guère le préoccuper. Immobile, il focalisait son attention sur le petit morceau de pierre qu’il avait exhumé plusieurs minutes auparavant et sur lequel deux cartouches se touchaient. Il avait l’air fasciné par ce qu’il voyait, et son regard brillait tandis qu’il suivait doucement du doigt les signes gravés des millénaires plus tôt, inconscient des yeux félins qui ne le quittaient plus.

 

L’ombre du chat grandit et se modifia avant de se dédoubler. Dans le sable se détachait à présent la silhouette d’une panthère noire à côté de laquelle se tenait celle d’une jeune femme aux longs cheveux porteuse d’un diadème en forme de cobra dressé…

Sous le soleil de Râ

 

 

 

28 novembre 2015

Défi #379

Hiéroglyphes

 

hiéroglyphes

Nous attendons vos écrits

décryptés -ou non- à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

 

28 novembre 2015

Ont mis le prix pour s'acheter le bouquin

28 novembre 2015

Souvenir par bongopinot

 

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Un porte livre dans la salle

Pour y poser un livre élégant

D'une colection familliale

Au récit coloré et intriguant

 

Et dès la nuit tombée

Quelques heures avant le coucher

On attendait l'histoire tant aimée.

Une lecture animée et bien menée

 

Lue par les grands-parents

Qui bien assis sur un divan

Lisaient un épisode captivant

Pour leurs petits chenapans

 

Et les petits comme les grands

Se retrouvaient à cette vieillée

Pour un moment vraiment charmant

 Tout près du poêle ou de la cheminée

 

c'était un plaisir pour toute la famille

Avec cet ouvrage pour réunir

Un vrai succès, une soirée qui brille

Et je garderai en moi tous ces beaux souvenirs.

 

28 novembre 2015

Participation de Venise

 

J’aimais bien les livres de la bibliothèque  de  grand -père.

 

Ils étaient comme une vielle boîte à musique, et je m’allongeais souvent  sur le sofa

       

 

 

Bercée par ces textes écrits à l’encre bleue , ritournelles de quatre sous remplies de gros chagrins de l’enfance.

Un soir j’ai retiré de l’étagère du haut le livre  "Terrible énigme" de Jeanne Coulomb, ma grand mère  maternelle.

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J’ai longtemps ignoré la limpidité de son écriture et j’ai longtemps crû ne pas être de sa lignée.

Dans ce livre j’ai découvert, une école, un souffle d’encre, une ardoise d’or où accrocher ma solitude.

Puis j’ai écrit à mon tour  comme elle, en chuchotant d’un coin du préau.

« Terrible énigme » reste à mes yeux le grand voyage de mon écriture celui qui vous déporte vous décentre de vous même pour aller vers un ailleurs.

Alors j’ai écrit comme on vit sa vie, j’ai mêlé, le sable et la pluie, le jour et la nuit, vos absences et vos présences au monde.

Mon écriture est devenue l’énigme terrible d’être au monde, insouciante et tourmentée.

Grand-mère plane encore aujourd’hui comme un épervier sur mes lectures.

 

28 novembre 2015

Participation de JAK

ja01

Chez l'oncle Louis, Le Mari de Nadalette, connue comme  l'éloquence de la vertu, tenait La Jambe de M. Le Tourzec, Le Musicien mystérieux, accompagné par Le Chat musicien, son éternel soliste, tous deux  bien connus des salons d‘initiés.

Ils étaient en grande discussion, observés par  La Dame aux oiseaux, Les Lèvres closes, les écoutant deviser de La Pierre philosophale.

Par les fenêtres  ouvertes de La Villa des sphinx, on pouvait entendre Le Vent des cimes souffler telle La Brume sur l'étoile, envahissant tout , puis s’activant sur  Le Chemin de ronde démasquant les nuages errants sur  sa majesté Soleil , le faisant ainsi  apparaitre comme La Croix lumineuse, un réel Sceptre d'or..

 On devinait  L'Invisible Main, à  L'Épreuve du feu avec L'Irrésistible Force qui la caractérisait

Les Yeux éblouis on admirait Les Feux sur l'horizon.

Mais quelles  arguties pouvaient-ils énoncer  pour se tenir tous trois face à face, Ferme(s) comme roc, ;  l’un d’eux conservait dans sa main La Page arrachée d’un vieux manuscrit  de Pythagore, où le soit disant secret, la Terrible Énigme,  était enfin révélée…..

 (Nb : J’ai l’avantage certain de posséder la page en question,  mais je ne vous la communiquerais pas de peur que vous n’en fassiez mauvais usage en l’interprétant d’une manière peu orthodoxe, comme il est souvent  coutume de nos jours….)

Mais laissons L'Ombre du passé, abordons plus prosaïquement Le Choc de la vie, Son vrai visage, pour constater qu’au siècle dernier,  une romancière  ultra  chimérique,   aux Héroïne(s) nombreuses, a fait le bonheur des midinettes avec  ses romans feuilletons dans les Veillées des chaumières, le Petit Echo de la Mode  et autres

….et ma bonne fortune  aujourd’hui, grâce aux  titres de ses romans *

Voici que  100  ans plus tard, je me pose la question de savoir si ses titres seraient  toujours d’actualité ?  

En quelques-uns ci-dessous,  j’y apporte quelques rectifications pour certains

 Rançon d'âme serait rançon d’âme  damnée

Fumées de gloire serait   Fumées d’ignominie,

On aurait

Épreuve du feu

&

Dans l'engrenage,

Mais

 Les Ailes ouvertes, Justicière(s) sauraient faire Le Court-circuit, et L'Irrésistible Force ferait naitre  Les Ensoleillés de La Cité de la Paix.

 

*les Titres  sont en rouge dans le texte

*et la Liste des romans  de Jeanne de Coulomb vus sur

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_de_Coulomb

 

28 novembre 2015

Ah si j'avais trois francs cinquante ! (Walrus)

Car enfin, la terrible énigme se situe bien à ce niveau : que cache le prix du livre de l'auteure bordelaise dont le parcours littéraire vous est brillamment retracé par JAK en son billet du jour ?

Terrible énigme

Vous le savez ?

Non ?

Moi oui !

Un traitement opéré par mes doigts délicats de chimiste m'a permis d'en décoller l'étiquette

... et de découvrir le pot aux roses !

(enfin... à la rose !)

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Comment ? Vous ne distinguez pas très bien ?

Allez, gros plan (nantais) !

wa02

Ça va mieux, maintenant ?

28 novembre 2015

Participation de Fairywen

Terrible addiction

 

Je ne sais plus trop quand j’ai commencé à développer cette terrible addiction. C’est loin, bien trop loin pour que je m’en souvienne. Depuis toujours, d’après mes parents. Ils doivent s’en rappeler mieux que moi !

 

Ce qui est sûr, c’est qu’elle s’est aggravée lorsque je suis entrée à l’école et que j’ai appris à lire. Très vite je n’ai plus eu besoin de personne pour dévorer toutes ces merveilleuses histoires contenues dans tous ces jolis livres à la couverture alléchante et au résumé tentateur. Déjà enfant, une préférence pour les romans policiers, les histoires fantastiques, les romans d’aventures – cape et épée, pirates… –, les histoires d’animaux et bien sûr les histoires d’amour qui finissent bien. L’un après l’autre, dévorés, rangés avec amour – interdiction de toucher à ma bibliothèque sous peine de foudres divines et mortelles ! –, parfois lus et relus, les records de relecture étant pour « Croc-Blanc » de Jack London et « Le Seigneur des Anneaux » de J.R.R. Tolkien.

 

Et puis un jour – quand ? Je l’ignore –, cela n’a plus suffi. Il y a avait toujours quelque chose qui n’allait pas, un détail de l’histoire que je voulais changer, un personnage que je voulais sauver de la mort, enfin bref, un truc. Alors j’ai commencé à réécrire les histoires, d’abord dans ma tête, puis sur le papier.

 

Jusqu’au jour où j’ai commencé à inventer les miennes, d’abord juste pour moi, et enfin un jour pour les autres.

 

 

 

Ma terrible addiction était devenue mon métier. À presque 50 ans, je réalisais enfin mon rêve de toujours : être écrivain.

 

28 novembre 2015

Participation d'Emma

28 novembre 2015

Le livre de David (EnlumériA)

Depuis combien de temps était-il enfermé dans ce réduit ? David avait renoncé à compter les jours. Les jours ? David haussa les épaules dans l’obscurité. Les jours, les nuits, quelle importance. Ses geôliers le maintenaient dans le noir. La seule lumière que David voyait, c’était deux fois par jour, quand un géant noir de poil lui apportait ses repas. Il fallait bien que ce rustaud ouvrît la porte. À cet instant-là, David apercevait un mur grisâtre baigné dans un clair-obscur blême. Le rustaud n’était pas une brute. Il déposait la gamelle et la carafe d’eau sur la petite table d’écolier juste à côté de sa couche. Avec une sorte de délicatesse brouillonne.

Une fois par semaine, on le sortait dans ce qu’il croyait être une cour. Il ne savait pas, on lui bandait les yeux. Personne ne lui parlait. On le guidait en lui posant une main sur l’épaule et une autre au bas des reins. C’était tout.

Un soir, mais était-ce un soir, le rustaud s’était attardé pour l’observer d’un air étrange. L’espace d’une seconde, David crut discerner dans son regard une lueur de compassion. Puis, l’homme avait murmuré quelques mots incompréhensibles et s’en était allé.

C’est à cet instant-là que David avait entraperçu le livre. Après quelques minutes interminables de tâtonnements sur le sol poussiéreux, il avait réussi à mettre la main dessus. Il l’avait alors pressé contre son front puis contre son cœur. Son cœur qui battait à tout rompre. Une bouffée d’espoir l’avait alors submergé. Là on l’on trouve un livre, on trouve une raison de vivre.

Depuis, David ne cessait de le feuilleter, de le caresser dans l’obscurité. Quelques paroles d’un ancien catéchisme lui revinrent à la mémoire. Quelques mots qu’il prononça une fois, deux fois, puis comme un mantra. Ce bouquin corné qui sentait le moisi devint son livre saint, sa Bible personnelle, son Coran particulier. Une fois, il se dit qu’il était fort probable qu’il devienne aussi son Livre des Morts.

Le temps s’écoula encore un peu, à la manière d’un fleuve de lave sur un volcan.

Et puis un jour, la porte s’ouvrit toute grande sur le couloir éclairé d’une vive lumière jaune. Le rustaud l’observa quelques secondes. Il semblait chercher ses mots et enfin dans un français approximatif, il dit à David que c’était fini, qu’il pouvait partir. Qu’il était libre.

Dehors, aveuglé par le soleil de l’aube, David put lire enfin le titre de son dérisoire livre saint.

« TERRIBLE ENIGME » Jeanne de Coulomb. Collection Familia. Gautier et Languereau Éditeurs. 3 frs 50.

Évreux, 27 novembre 2015

28 novembre 2015

Vengeance (par joye)

Je promets souvent à mes étudiants qu’un jour, je vais construire une machine à remonter le temps pour aller chercher le mec responsable pour toutes les variations bizarres qui existent entre l’anglais et le français.

Par exemple, pourquoi est-ce que nous les anglophones avons retenu les formes féminines de certains adjectifs, comme active et comprehensive et même, tiens, adjective ? Là, c’est facile, mais qui est le criminel qui aurait pris un joli ciel francophone pour le convertir en notre ceiling ? Ou bien le myope rigolo qui nous a donné mansion pour maison ?  Oui ! Qui est ce sadique dysléxique, ce frère devenu friar en anglais à cause de sa plume fautive ?

Oui, je sais, repartir dans le passé pour retrouver ce grand malfrat ne serait pas facile même si je connaissais vraiment son identité. Mais là, face au mot énigme, j’ai enfin une piste.

Voyez-vous : le mot énigme en anglais est enigma. C’est super bizarre cet e au lieu de a, surtout parce que, n’en déplaise à ceux qui y perdent leur latin, le mot en latin est aenigma, que les Romans ont eu du grec ainigma quand ils y sont allés pour se faire voir chez eux. Bien.

C'est curieux ! Pourquoi se fait-il que presque chaque langue ait gardé le a au lieu de le changer en e comme en français ?  Comment ? Vous ne me croyez pas ? Eh bien, regardez :

  • catalan : enigma
  • espagnol : enigma
  • anglais : enigma

Après tout, même les Wallons disent  « cwacwa » !

Oui, non, vous avez raison, les Allemands, eux, disent das Rätsel, mais bon, ce sont des Allemands qui, historiquement, n’ont jamais été très raisonnables, eux. Par exemple, leur mot pour damsel, pardon, demoiselle, n'est pas du genre féminin, mais neutre. C'est dire.

Bon, revenons à nos muttons...euh, pardon, moutons... J’ai enfin trouvé le qui du pourquoi du comment !

Dans l’étymologie du mot français, on cite un certain Geofroy Tory, qui, en 1529, aurait rendu sa copie avec l’erroné énigme. Wiki m’en a tout balancé, que c’était lui ce Tory, habitant à Bourges (hein ? Sale Bourges, dit-il ?), typographe qui a aussi eu l’idée et le culot d’ajouter des accents aux lettres en français !  OH, quel bastard bâtard !

Alors, c'est décidé : quand j’aurai terminé mon chronogyre, je mettrai le chronomètre pour 1500, j’irai retrouver ce grand petit rigolo et quand mon sac sera enfin vidé à ses pieds, vous les francophones direz tous « ah » pour les jeux d’esprit, au lieu de murmurer « euh » à la fin.

Non, non, ne me remerciez pas. Ce sera la moindre des choses, je vous assure ! Apprendre le français tel qu’il existe maintenant est bien plus difficile que ça pour nous, les pitoyables anglophones.

28 novembre 2015

Participation de Laura

Je lis des polars depuis mon adolescence, il y a vingt-ans donc environ: à cette époque, ce penchant était incompris et mis de côté par ma famille.  J'empruntais des polars à la bibliothèque municipale et j'en achetais presque en cachette chez le bouquiniste. A l'époque, j'ai lu tous les grands classiques américains(Hammet,Goodis,

Chandler etc.), anglais(Christie,Carr,Conan Doyle etc.), belge(Simenon). Dans les librairies, les polars étaient loin d'avoir la même place qu'aujourd'hui où ils sont devenus un genre à la mode loin de sa mauvaise réputation d'alors... celle qui m'a peut-être attirée d'ailleurs. J'ai lu beaucoup de polars depuis vingt cinq ans mais je ne m'en lasse pas. Quoique  je lise la journée  : en tant que  documentaliste dans deux lycées professionnels, la presse(que je dévore depuis vingt cinq ans aussi), la littérature du dix-neuvième siècle (pour mon DEA de lettres par correspondance), les livres d'art (en majorité aujourd'hui), je lis le soir dans mon lit des polars: des nouveautés (surtout grâce à la médiathèque), des œuvres d'auteurs que je suis :Ruth Rendell, Elisabeth Gorge,Donna Leon, Andrea Camilleri. Quelquefois les polars allient ma passion du polar et de Venise, de l'art, de l'esotérisme etc. Parfois, je les trouve un peu sommairement écrits  mais je l'avoue, si l'intrigue est bien menée, je me laisse emporter. Je découvre rarement la solution avant la fin. Pour tout dire, ça m'est un peu égal. Ce qui me plait, c'est l'aspect psychologique et l'angoisse que l'auteur distille. Ceci dit, je ne dédaigne pas l'aspect policier/ justice des polars, bien au contraire. Je dis tout bas-mais je le dis- que les policiers populaires comme Navarro ou les Higgins Clark me plaisent. Ça me plait surtout qu'un genre qu'on pointait honteusement du doigt avec ses lecteurs ait envahi les rayons des libraires et les antennes des télés. Loin des détectives privés avec leurs poules, il y a maintenant des polars à l'eau de rose mais j'ai délaissé ce genre il y a vingt -cinq ans.
28 novembre 2015

Trans-e (Marco Québec)

 

Le garçon racontait
Que d’aussi loin qu’il se souvenait
Il avait toujours voulu être une fille
Et que ce petit bout de chair
Dont les mâles sont tellement fiers
Lui paraissait bien inutile

La fille racontait
Qu’en ce qui la concernait
Elle avait toujours détesté
Le corps dans lequel elle était enfermée
Elle enviait la stature des garçons
La force de ces fanfarons

Tous les deux avaient opté
Pour retrouver l’harmonie
Que leurs corps et leurs pensées
Puissent devenir des amis

Il s’en trouvera pour penser
Que tout cela est insensé
Mais au-dedans de moi-même
Je me dis que c’est une énigme

Et d’ailleurs le mot « énigme »
A eu son propre dilemme
Mot féminin de nos jours
Ne l’a pas été toujours
A pris le genre masculin
Dans certains alexandrins

Corneille fit dire à Œdipe
« Et l’énigme du sphinx fut moins obscur pour moi »
Ce n’était pas une erreur type
Ce mot n’avait alors toujours pas fait son choix

 

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