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Le défi du samedi

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7 novembre 2015

Participation d'Emma

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31 octobre 2015

Défi #375

Le mot, l'expression, la phrase

que vous ne supportez pas

que l'on vous dise ...

 

CHat

à envoyer à samedidefi@gmail.com

Merci à vous et à tout bientôt !

 

31 octobre 2015

Ont pratiqué le bouche à oreille

31 octobre 2015

C'était lui par bongopinot

ve01

 

Tu ne sais pas ce qu'il m'a dit !!!

Que les gens changent avec le temps

Que l’on n’oublie jamais le printemps

Et que la vie est faite d’éclaircies

 

 Et il m’a dit bien des choses encore

Que le malheur lui aussi faisait des pauses

Qu’il fallait se rappeler de la beauté d’une rose

Et que l’on devait avancer dans ce monde multicolore

 

 Et puis que tous les petits moments heureux

Te réchauffent les jours de grands tourments

Qu’un jour moi aussi je l’apprendrai à mes enfants

Pour qu’ils comprennent que l’important est en eux

 

 Et que la nature offre à celui qui veut la voir

Les bois les oiseaux les couleurs les odeurs

Qui égaient notre quotidien et donnent du bonheur

Que le meilleur arrive un jour sans crier gare

 

 Tu sais peut-être avait-il raison

Et qu’après les soucis arrivent les plaisirs

Et que c’est à nous de tous les saisir

Et peu importe la saison

 

 Il m’a dit tout cela à mes douze ans

Et aujourd’hui j’entends raisonner ses mots

Ils étaient doux et clairs comme un ruisseau

Lui, c'était mon grand-père, parti il y a bien longtemps

 

31 octobre 2015

Participation de Venise

ve01

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31 octobre 2015

L’enfant du bout du trajet (ou Il m’a dit : « Je vais te raconter ton histoire ») (Marco Québec)

J’étais alors un garçon âgé de dix ans. Je me suis avancé vers l’autre enfant et je lui ai dit :
« Je sais pourquoi tu es comme tu es. C’est parce que tu es l’enfant du bout du trajet. Je vais te raconter ton histoire.

Tu es arrivé au village il y a quelques mois. Tes parents se sont installés à l’extrémité est du village dans un coin isolé. Tu n’étais pas très heureux d’avoir dû déménager, car tu aimais bien ta vie dans ton ancien village. Tu avais de bons amis, un professeur original et un lac plein de poissons.

Puisque ta nouvelle école était située à l’extrémité ouest du village, tu étais le premier à monter dans l’autobus scolaire et le dernier à en descendre le soir. Comme tes deux parents travaillaient à la boulangerie jusqu’à 18 heures, il avait été convenu qu’en attendant leur arrivée, tu ferais seul tes devoirs et tes leçons, après avoir pris un verre de lait et deux biscuits.

Le premier jour où tu es venu à l’école, tu étais intimidé et tu as très peu souri ou parlé. Le retour à la maison ce soir-là allait changer ta vie à tout jamais.

Dès le lendemain, tu affichais un air triste et buté qui ne t’a pas quitté depuis. Les autres élèves ont bien essayé de te parler, de t’apprivoiser, mais ils ont vite compris qu’il n’y avait rien à tirer de toi. Les invitations à partager leurs jeux ont cessé et ils t’ont laissé tranquille, se disant que tu étais un bien curieux garçon et que tu n’avais probablement pas toute ton intelligence.

Tes parents ont bien remarqué le changement qui s’opérait en toi, mais tu refusais de répondre à leurs questions et tu leur disais que tout allait bien, qu’ils s’inquiétaient pour rien.

De mon côté, quand j’ai appris qu’une nouvelle famille avait installé sa maison mobile à l’est de la nôtre, j’ai pensé que c’était le plus beau jour de ma vie. Et peu à peu, les autres écoliers et mes parents se sont demandé ce qui avait bien pu m’arriver pour que je devienne tout à coup plus souriant, plus joyeux, plus sociable.

Dès les premiers jours de ton arrivée à l’école, je t’ai observé sans arrêt et j’ai rapidement compris que ton tour était venu. Je te regardais et c’est moi que je voyais, comme dans un miroir. Oui, c’était maintenant toi l’enfant du bout du trajet. Tout comme la mienne, ta vie a basculé à la fin de ton premier jour de classe.

Tout comme il l’avait fait pour moi, le chauffeur d’autobus a garé son véhicule derrière ta maison mobile. À cet endroit, personne ne pouvait le voir. Il t’a empêché de descendre, a baissé son pantalon et t’a demandé de le toucher.

C’est cela ton histoire. C’est aussi mon histoire. C’est notre histoire à tous les deux. »

L’autre garçon pleurait depuis déjà un moment. Je me suis approché de lui, je l’ai serré dans mes bras et j’ai pleuré avec lui.

« Est-ce que tu vas m’aider? », me demanda-t-il.

« De toutes mes forces », lui répondis-je.

 

31 octobre 2015

Rigor motus (par joye)

confidence

31 octobre 2015

Joe K. massacre à franc corps chant le tube de Joe le Spa-Dassin (Joe Krapov)

Elle m’a dit d’aller siffler là-haut sur la colline.
Siffler, oui, mais quoi ?
Des penalties ?
Des grands airs dans les cafés concerts, comme Charlot l’bochu ?
Des petits verres qu’on sert dans les cafés et qu’on essuie dans le fond après ?
Des bouteilles ? De jolies bouteilles ? De sacrées bouteille ?
Siffler la fin de la partie ? Un acteur ? Une pièce ?
Je n’étais pas très en train et je ne me voyais pas sifflant sur la colline « Et j’entends siffler le train » avec une voix qui déraillerait forcément.
Ou alors c’est souffler qu’elle a dit ?
Mais souffler n’est pas jouer.
Siffler Blowin’ in the wind ?
Chanter jusqu’à mon dernier souffle ?
Ou bien sniffer ?
Je fume déjà comme ça tellement de moquette !
Quant à l’attendre avec un bouquet d’églantines, tout le monde sait bien que je suis nul en botanique.
Finalement j’y suis allé quand même sur la colline et j’y ai sifflé « Siffler sur la colline ».
Ca n’a rien changé : elle non plus n’est jamais venue.

 

31 octobre 2015

Rumeurs (EnlumériA)

« Penses-tu que la rumeur peut tuer ? » C’était la question que se posait Lord depuis plusieurs jours. Obsessionnellement. Et c’est le message qu’il s’obstinait à m’envoyer chaque matin à 3 heures 07 précises depuis quatre jours. Sans aucune espèce d’explication et sans donner aucune autre nouvelle.

Je n’avais pas revu Lord depuis l’affaire des broches. À vrai dire, je n’en avais guère eu le loisir. J’avais certaines occupations, certes plus conventionnelles, mais plus alimentaires que celles de mon ami qui, comme vous le savez, n’avait guère besoin de courir après l’argent.

Je reçus le premier mail un lundi. Envoyé à trois heures sept du matin. De prime abord, je ne fus guère étonné de cet horaire inhabituel. Je connaissais Lord depuis suffisamment longtemps pour ne plus m’en faire quant à ses habitudes de vie. Le gaillard dormait quand il avait le temps, se restaurait au petit bonheur la chance et s’intéressait à la gente féminine lorsqu’il trouvait un instant de répit, c'est-à-dire jamais.

Combien de cœurs féminins son apparente froideur avait-elle brisés ? Dieu seul le sait. Pour ma part, je ne lui connaissais qu’une seule véritable histoire d’amour. Une certaine Ophélia ; Liliane de son vrai nom. Plus une histoire à dormir debout qu’une romance si vous voulez mon avis, mais bon ! Cela fera l’objet d’une autre histoire si vous le voulez bien. Et si toutefois Lord daigne un jour me donner son consentement, ce qui n’est pas gagné. Dès qu’il s’agit de cette femme, il perd tout sens commun.

Lundi matin donc, premier message. Idem mardi et mercredi. Le jeudi suivant, je commençais à m’inquiéter. La réitération monomaniaque du message m’alertait. Je tentais à plusieurs reprises de joindre mon ami. Sans succès. Je tombais inexorablement sur sa messagerie. Une sourde appréhension commençait à me miner en profondeur. Ce comportement ne collait pas avec les frasques habituelles de Lord. Certes, le lascar était un excentrique borderline, mais malgré les péripéties réelles ou imaginaires qui encombraient sa vie, Lord était nanti du flegme propre à son ascendance britannique.

Je passais la journée de jeudi à ruminer et à laisser de messages sans réponses sur son mobile. À tel point que j’en délaissais les corrections pourtant urgentes que j’avais promises à mon éditeur. Jeudi soir, j’eus du mal à trouver le sommeil. À trois heures piles, vendredi matin, une tasse de café à la main, je me tenais debout devant mon ordinateur. À précisément 3 heures 07, le carillon caractéristique m’annonça un nouveau message. D’une toute autre teneur, cette fois. Pourquoi n’étais-je pas rassuré ?

« Hello, Richard ! Si tu lis ce mail en temps réel, c’est que tu crois que la rumeur peut tuer. Je suis à la maison, je t’attends. P.S. Ne perds pas ton temps et ton argent à téléphoner. Rapplique immédiatement. »

J’eus la chance de trouver un taxi en maraude. Je me voyais mal parcourir à pied les trois kilomètres qui séparaient mon domicile de l’hôtel particulier de Lord. D’autant qu’en ce mois d’octobre le temps était au crachin.

Lord m’ouvrit avant que j’eus le temps de sonner.

Visez-moi cette dégaine ! Pas rasé de plusieurs jours, le cheveu gras et l’œil rouge ; la chemise et l’haleine douteuse.

—Tu sors d’une poubelle ou tu testes les effets de la crasse sur ton humeur rayonnante, mec ?

Il marmonna quelque chose de vague et me fit entrer précipitamment.

— Entre, pauvre truffe. Le buteur cherche à me buter.

Je jetai mon trench-coat sur le sofa, me laissai tomber juste à côté et sans attendre je tendis la main vers la bouteille de scotch qui trainait sur la table basse. D’un œil distrait, je cherchai un verre que j’imaginai – allez savoir pourquoi – nécessairement se trouver là. Bingo ! Un verre sale à moitié plein et un verre propre, vide. Un paquet de Dunhill froissé et un cendrier surpeuplé. Comme égarée par les vapeurs d’alcool et de nicotine froide, une coccinelle divaguait d’un verre à l’autre. Je m’emparai du verre propre, laissant l’autre aux miasmes de mon ami égaré lui aussi. Désignant le verre sale, je lui fis remarquer qu’il ne semblait pas souffrir de la soif tout en me demandant ce qu’une coccinelle fichait là en octobre.

Lord se tenait debout devant moi, groggy, envasé dans je ne sais quelle songerie morbide. Imperturbable, je me servis un verre et attendit sa déclaration en sirotant une première gorgée.

— Crois-tu que la rumeur peut tuer ? demanda Lord d’une voix qui semblait traverser plusieurs épaisseurs d’ouate.

Je sentis – Oh ! Rassurez-vous, juste un peu – la moutarde me monter au nez. Une moutarde ultra forte qui piquait sauvage même en quantité homéopathique. À vrai dire, l’inquiétude qui m’avait perturbé ces dernières heures se transformait peu à peu en une assez performante contrariété. Je vidai mon verre cul sec et le reposai sur la table avec une violence toute contrôlée. Bhâm ! La coccinelle sursauta mais ne s’envola pas.

— Accouche ! Je suis fatigué de tes simagrées. Tu me soûles depuis lundi, tu le sais, ça ?

Lord s’assit sur un pouf ou plutôt s’y écroula comme un chien à bout de force.

— Vendredi dernier, j’ai croisé Ophélia. Au marché d’Aligre. Je ne l’avais pas revue depuis des semaines. Je croyais être guéri, mais je t’en fiche. À peine l’avais-je reconnue dans la foule que mon cœur s’est renversé dans ma poitrine comme une soupière pleine dans un grand huit.

J’admirais décidément son sens de la métaphore.

— Nous avons échangé quelques mots, de manière très informel, elle m’a dit qu’elle avait un nouveau petit copain.

Lord s’arrêta. Il garda le silence une minute qui me parut une heure. Je m’impatientai et d’un signe assez sec de la main je lui fis signe de continuer.

— Cette rencontre m’a perturbé, ajouta-t-il enfin. Et quand je dis perturbé, je devrais dire que cette histoire de petit copain m’avait mis hors de moi. Un footballeur. Oui, mon pote. Tu as bien entendu. Un footballeur bas du front, une intelligence de protozoaire. Merde ! Qu’est-ce qu’elles ont toutes à préférer les muscles à l’intelligence ?

— Un vieux relent préhistorique, expliquai-je. Une brute violente et baraquée est une garantie de survie, ça rapporte du gibier et ça protège la progéniture le cas échéant.

— Mais, nous ne sommes plus à la préhistoire.

J’écartai les bras en signe d’impuissance. Qu’est-ce que j’en savais, moi, du fonctionnement des femmes ?

— C’est quoi cette histoire de rumeur ?

Lord tendit la main vers la bouteille que j’attrapai aussitôt.

— Tu boiras plus tard. Explique !

Il prit une profonde inspiration. Son regard s’envola au plafond comme pour y chercher une autre coccinelle. Je baissai les yeux ; ma coccinelle à moi s’était blottie contre le paquet de Dunhill. Vous allez trouver ça bizarre, mais l’espace d’une seconde, j’eus l’impression qu’elle cherchait à me dire quelque chose.

— En sortant du marché, j’ai entendu quelqu’un qui parlait de moi, enfin de nous. Deux hommes. L’un portait un maillot du PSG. L’autre lui disait comme ça : « Puisque je te dis que je les vus. »

Dégouté, je haussai les épaules.

— Oh ! Mais tu peux hausser les épaules. N’empêche. À la boulangerie, une heure plus tard, une vieille racontait à la patronne qu’elle avait vu un couple s’embrasser au marché. Elle a même précisé que ce couple-là ne paraissait pas très légitime. Et…

— Non mais, tu t’entends ? Tu as conscience des conneries que tu racontes. Allez ! Dis-moi. – Je montrai la bouteille – combien de verres ?

L’espace d’un instant, j’eus le sentiment que Lord allait me sauter dessus.

— Je ne sais pas, dit-il enfin. Deux, peut-être trois… Je te jure que tout le quartier est au courant. Les nouvelles se colportent vite de nos jours. Dès le lendemain, j’ai surpris des conversations. Ça cause sévère. Des gorges chaudes, je te dis. Moi, je lui ai juste parlé. Je te jure que je lui ai juste parlé.

— D’accord. Tu lui as juste parlé et tu t’imagines que le monde entier n’a rien d’autre à foutre que de colporter des rumeurs sur ton compte. Faut consulter mon vieux.

Lord se rembrunit.

— Ouais. T’as raison. Et comment tu expliques la présence de tous ces supporters dans le coin depuis hier. Hein ? Comment ? C’est cet abruti de footeux qui a prévenu ses potes. Il a entendu la rumeur et il veut me buter.

Vous voulez savoir, les amis ? À ce moment-là, je me suis vraiment demandé s’il ne serait pas salutaire de lui balancer un seau d’eau froide à Lord. Juste histoire de calmer cette paranoïa qui prenait possession de lui. Cette Ophélia d’opérette commençait à me courir sur le haricot. Elle n’en avait jamais rien eu à battre de Lord. Jamais. Qu’est-ce qui lui avait pris de s’enticher de cette bonne femme. Surtout avec la réputation qu’elle se trimbalait. La rumeur toujours la rumeur, mais vérifiée celle-là. Ô combien.

— Si tu regardais la télé de temps en temps, tu aurais su qu’hier, il y avait un match important. Ceci expliquant cela. Les supporters, on les trouve souvent aux abords des matches importants.

— Mais…

— Ta gueule ! Quant à ta Liliane, parce que c’est Liliane qu’elle s’appelle, pas Ophélia, c’est une allumeuse. Elle se fout de ta gueule depuis des mois et toi, tu ne vois rien. Tu veux savoir ce qu’elle dit la rumeur. Elle raconte comme ça que tu te fais des gros films. Des blockbusters, mec ! Dans ta tête, c’est Bollywood. Faut arrêter, maintenant. Moi, la nuit, j’ai autre chose à foutre que de traverser la ville pour écouter des calembredaines. La rumeur. Ah ! Ils rigolent bien les copains. La rumeur, bonhomme, elle est dans ta tête.

Lord regardait ses chaussettes avec embarras. Il était blême et tremblant. Il crevait de peur et je n’y pouvais rien. Sur la table basse, la coccinelle avait repris ses pérégrinations. Lord me demanda la bouteille de scotch. Je la reposai sur la table.

Lord sortit un papier froissé de sa poche revolver. Il me le tendit.

Il s’agissait d’un flyer. Le genre de prospectus flashy distribué par des bombasses latina aux alentours des discothèques branchées. Une coccinelle revêtue d’un sweat-shirt rose affublé d’un numéro 10 vert fluo portait son doigt à sa bouche comme pour dire chut. Au-dessus de sa tête, une bulle proclamait : « Graham Parker and the Rumour. En concert à l’Ophélia. »

Cette nuit-là, je me suis rigolé dessus comme jamais. La mine déconfite de mon ami n’arrangeait pas les choses. Malgré son air furibard, je ne parvenais pas à me calmer.

Il but son verre et, juste avant de le poser, me demanda abruptement pourquoi je ne croyais pas aux signes puis il tenta d’écraser la coccinelle avec un je-ne-sais-quoi de tordu dans l’œil. Sans succès.

Je m’écriai :

— Mais t’es complètement con ! Elle s’appelle Ophélia cette bestiole. Merde ! Tu veux tuer ton amour ? Et la rumeur ? Qu’est-ce qu’elle va dire la rumeur ?

— Tu ne comprends rien. Je vais me coucher, répondit-il, écœuré.

Lorsque je pris congé, le jour se levait à peine. La rumeur de la ville racontait que le monde s’éveillait doucement. Le ciel était clair. Quelque part, au sortir d’un club, des musiciens remballaient leur matos. Je relevai mon col et décidai de rentrer à pied ; juste pour rassurer la coccinelle posée sur mon épaule.

 

Évreux, 29 octobre 2015

31 octobre 2015

Tu ne sais pas ce qu'il (elle) m'a dit ? (Walrus)

Si !

Mais j'ose pas le répéter...

31 octobre 2015

Le Temps des Secrets (Pascal)

Quand ma fille était petite, elle me racontait tous ses secrets dans le creux de l’oreille. Le soir, de retour à la maison, j’allais m’asseoir un moment dans un fauteuil du salon. Sitôt qu’elle me voyait posé, l’âme légère, le sourire en avant et le regard joyeux, elle sautait sur mes genoux pour être au plus près de mon écoute fidèle. C’était notre façon de nous retrouver ; je l’attendais, c’était habituel… Confessionnal de son enfance, disponible, affecté et connivent, je devais écouter le déballage mystérieux du moindre de ses chuchotements. J’étais l’hôte intime de ses confidences journalières…

« Hé ben, tu sais, ma copine à l’école, elle m’a dit que… »

C’était à la fois un mélange de babillage survolté, un gazouillis de petit moineau effronté, un chuintement jovial et emporté…  

« Parle plus doucement, tu me fais mal à l’oreille !... »

« Hé ben, tu sais, ma copine à l’école… »

« Parle moins vite, je ne comprends rien !... »

« Hé ben, tu sais, ma copine à l’école, elle m’a dit… »

Alors, je lui répondais avec d’autres chuchotis secrets ; je frottais mon nez dans son cou, je soufflais doucement dans les boucles de ses cheveux et je lui pétillais des petits postillons d’histoires dans l’oreille. Je crois que ce qu’elle aimait le plus, c’était ces frissons heureux qui naissaient pendant son écoute attentive. Prisonnière dans mes bras, elle cherchait à s’enfuir tout en essayant d’écouter mes messages sibyllins. Elle soulevait les épaules, pour bloquer ses frémissements envahisseurs, elle se bouchait les oreilles, elle s’échappait de mon emprise enjôleuse, mais je lui disais toujours que je n’avais pas terminé mon histoire. Naïve mais joueuse, elle revenait sur mes genoux affronter mes taquineries de papa. Sous la caresse intenable, elle éclatait de rire et cherchait à son tour d’autres nouveaux secrets à glisser dans mon oreille. Bien sûr, tout partait en chatouilles, en jeux et en bisous…

 

 

31 octobre 2015

Les doigts violets (Vegas sur sarthe)

Tu sais pas ce qu'elle m'a dit, Charlotte !”

Euh... non, dis pour voir”

Si j'te dis c'est pas pour voir... c'est pour que t'écoutes”

Ouais ben dis z'y quand même”

Elle a dit comme ça que j'étais pas cap de mettre mon doigt dans son nombril”

Et alors?”

Au début j'ai dit non et pis...”

Ben moi j'hésite jamais quand y s'agit d'mettre un doigt dans la confiture ou dans l'Nutella. Mon vieux y dit toujours Telle paire telle vice”

Ton vieux y met aussi son doigt dans les nombrils?”

Non, lui c'était dans l'encrier”

C'est quoi un encrier?”

(Soupir)

Y en a plus aujourd'hui. C'était comme qui dirait un coquetier mais au lieu des mouillettes y z'y trempaient une plume d'oie”

Une plume d'oie comme à l'époque des hommes des cavernes?”

C'est ça”

Mais il a quel âge ton vieux?”

Il a pas d'âge, c'est mon vieux”

Et ça servait à quoi qu'y mette son doigt dans l'coquetier?”

Y dit qu'ça avait un goût trop bon même si ça faisait les doigts tout violets et qu'y prenait une avoinée”

Et alors, Charlotte?”

Je t'ai dit que j'ai hésité et pis j'me suis dit comme elle m'avait déjà laissé croquer dans son choco-Prince et qu'y m'était rien arrivé... alors j'pouvais y aller franco”

Et tu l'as mis dans son nombril?”

Ouais, enfin je crois passe que j'étais gêné par son cartable en bandoulière”

Elle porte son cartable sur le ventre, Charlotte?”

Non... elle me tournait le dos, gros naze!”

T'es en train d'me dire que les filles elles ont aussi un nombril dans le dos?”

Les autres filles, je sais pas mais Charlotte, oui. C'est comme le coquetier puisque ça fait le doigt tout violet”

Fais voir!!”

On voit rien maint'nant que ma vieille m'a mis un pansement”

ça faisait vachtement mal alors?”

Ca fait mal au début mais les autres fois on sent que dalle”

Passeque tu l'as fait plusieurs fois?”

Ben une fois à droite et une fois à gauche”

Charlotte elle a deux nombrils dans le dos?”

Comme deux coquetiers, j'te dis! Je sais pas où ses vieux y lui ont acheté son cartable, mais y'a comme un coquetier à droite et un autre à gauche”

Et Charlotte, elle avait mal aussi?”

T'aurais vu comment elle était soulagée quand l'cartable s'est détaché”

Dis donc, tes coquetiers c'était pas plutôt des fermetures ou des attaches?”

Possible. J'y connais rien en cartables”

Et après t'as touché ses nombrils?”

Après quelqu'un a rallumé la lumière... c'était Madame Mangin, l'instit des CE2”

Quelle lumière?”

La lumière de là où qu'on range les cartables, gros naze!”

Passeque tu trifouillais les coquetiers dans l'noir?”

C'est Charlotte qu'avait entendu sa frangine dire que c'est mieux dans le noir la première fois”

Et la Mangin, elle a dit quoi?”

Que j'avais rien à foutre là pendant la récré, surtout avec cette Charlotte”

Finalement t'as pas été capable de mettre ton doigt dans son nombril”

N'empêche que ma vieille dit que j'ai vécu une belle expérience de vie mais qu'y faut faire gaffe passe que des fois ça s'infecte et après ça peut donner un canari!”

Un canari comme un piaf?”

(Soupir)

Un canari c'est un truc qui s'attrape quand le coquetier est sale”

T'es sûr que ceux de Charlotte y z'étaient propres?”

Pas sûr... vu qu'elle avait déjà demandé à Kevin avant moi”

A Kevin? Moi, à ta place je surveillerais le pansement”

T'as pas tort”

C'est marrant que Kevin qu'est toujours plus fort que tout l'monde, il y soit pas arrivé!”

Tu devrais essayer, toi - Telle paire telle vice - qui mets toujours ton doigt partout”

Bof... tu sais, moi les filles”

 

 

31 octobre 2015

Participation de Fairywen

L’oiseau bleu m’a dit...

— Psst ! Psst !

— Quoi ?

— Tu ne sais pas ce que l’oiseau bleu m’a dit ?

— Non. Il t’a dit quoi ?

— Il m’a dit qu’il y avait du mouvement en Laponie !

 

— Psst ! Psst !

— Quoi ?

— Tu ne sais pas ce que l’oiseau bleu m’a dit ?

— Non. Il t’a dit quoi ?

— Il a vu des lutins courir en Laponie !

 

— Psst ! Psst !

— Quoi ?

— Tu ne sais pas ce que l’oiseau bleu m’a dit ?

— Non. Il t’a dit quoi ?

— Il m’a dit que depuis le ciel, on voit des lumières en Laponie !

 

— Psst ! Psst !

— Quoi ?

— Tu ne sais pas ce que l’oiseau bleu m’a dit ?

— Non. Il t’a dit quoi ?

— Il a vu les rennes sur la toundra en Laponie !

 

— Psst ! Psst !

— Quoi ?

— Tu ne sais pas ce que l’oiseau bleu m’a dit ?

— Non. Il t’a dit quoi ?

— Il m’a dit que des colis arrivent depuis le ciel en Laponie !

 

— Psst ! Psst !

— Quoi ?

— Tu ne sais pas ce que l’oiseau bleu m’a dit ?

— Non. Il t’a dit quoi ?

— Il a vu de la fumée sortir de la cheminée d’une maison oubliée en Laponie !

 

— Mais alors ça veut dire que… ?

— Oui, ça veut dire que… !

— LE PÈRE NOËL S’EST RÉVEILLÉ !!!!

 

OH OH OH…

Défi 374 du samedi 24 octobre 2015

31 octobre 2015

Le téléphone pleure (Laura)

Le téléphone pleure
Quand les appels se font rares
Et qu’ils claquent
Comme des gifles.
 
Le téléphone pleure
Quand on  vous appelle
Pour passer les heures
Et vous parler des autres.
 
Le téléphone pleure
Quand vous crevez de l’indifférence
Alors que vous ne
Demandez qu’un peu de présence.
 
Le téléphone pleure
Quand des étrangers vous prodiguent
Plus d’attention et de tendresse
Que les vôtres.
 
24 octobre 2015

Défi #374

Tu ne sais pas ce qu'il (elle) m'a dit !!!

........

Bavardage

Ohhhhhhhhh !!!!!

N'hésitez pas à nous tenir

au courant à notre adresse :

 samedidefi@gmail.com

Merci et à tout bientôt !

24 octobre 2015

Se sont D brouillés

24 octobre 2015

Une vie de quartier par bongopinot

 

bo01

 

Je vis dans un quartier

Parfois très animé

Où l’on aime pratiquer

Notre système D

 

Échange de services

Et on est tous complice

Et pas besoin de notice

Pour une vie plus propice

 

 Les amis du jardinage

Les cours de bricolage

Et l’aide au repassage

Et puis le gardiennage

 

 On offre nos compétences

Tout est question de confiance

L’entraide, une évidence

Et c’est bon pour nos finances

 

 Notre système D

En toute simplicité

Dans notre beau quartier

Parfois très animé

 

24 octobre 2015

Participation de JAK

 

Le roi de la débrouille

 

 

homme multi deux masque

 

 

 

On l’appelle le roi de la  débrouille ; il peut tout vous rabibocher, rabobiner, raccommoder, raccoutrer radouber, rafistoler, rafraîchir, ragréer, rajuster, rapetasser, rapiéceter, ravauder, recoudre, recrépir, redresser,  réfectionner, régénérer, remanier, remodeler, remonter, rempailler,  rénover, rentoiler, réparer, replâtrer, repriser, ressemeler, restaurer, rétablir, retaper, revigorer, réviser,

Et c’est un comble, il est capable remettre à neuf  un ennéagone.

 

Et avec tous ses r, même si il n’en n’a pas l’air,

Il peut même vous réconforter

Et remédier à vos nombreux problèmes existentiaux de déglinguage   en raccoutrant   votre moral.

Et après tout ça si Madame n’est  pas contente il peut lui susurrer

-va ’t faire  rhabiller……

 

Serait-ce  l’homme idéal dont rêve la ménagère ?

Oui mais …

 

Comme  il est encombrant avec ses encombrants, ces ca-peu-servir, ses pointes, son cambouis…

Et….

 

A tout prendre  elle le laissera  sur son chantier car avec lui c’est risqué,  la chute est assurée.

 

 

Clic ….le roi de la débrouille

 

24 octobre 2015

Participation de Venise

TONY semblait décidé a rester planté là , au bout du milieu de la fenêtre .
Sans se demander s’il était bien raisonnable de suspendre au bout d’une corde le piano de la comtesse.
Tout ce que je voulais c’est qu’il se déplace de quelques centimètres sur la droite afin que je puisse libérer ma jambe coincée dans le cordage .
 
Comment faire comprendre à ce vieil abruti déménageur novice de surcroît que je ne voulais plus pendouiller à la fenêtre comme un cierge.

Alors j’improvisai.
Son oreille gauche était la seule partie de son anatomie que je pouvais attaquer .
Je la mordis l’effet secondaire fut spectaculaire bien que point souhaitable .

Il bondit Dieu soit loué sur la droite tout en lâchant la corde .Alors le piano atterrit brutalement dans le parterre des Lantaniers .

C’était le milieu de l’après midi , il faisait chaud .
Je commençais à préparer les anecdotes juteuses à raconter lors de mes rencontres avec mes amis.
Quand je vis TONY revenir avec le COMBI .
Le piano solidement arrimé à la corde , il planta un coup d’accélérateur .
Le piano n’avait pas bougé d’un poil.
La corde était tendue comme une barre de fer entre le combi et le piano.
Mais rien ne se passait .

Va chercher une tronçonneuse cria TONY
Qu’est ce que tu vas faire couinai-je ?
Je vais couper ces lantanier !!

Ne t’inquiètes pas .
Je suis mort de trouille !!.

Je sombrai dans un silence contrarié et commençai à tirer la corde frénétiquement  alors que TONY  abattait les arbres un à un.

C’est à la tête de la comtesse que nous avons mesuré que notre entreprise de déménagement allait prendre cher !!.

je vous envoie la photo de notre entreprise délocalisée et écologique à souhait !!

ve01

24 octobre 2015

99 dragons : exercices de style. 31, Quasi-tautogramme en D (Joe Krapov)

Diable de Didier ! Dédaigneux de dormir en ce dimanche 12 décembre 2002, Didier danse avec son doudou une java démentiellement déchaînée. Il se démène comme un démon au lieu de défaillir doucement dans les bras doucereux du débonnaire Morphée.

Cela désespère Deborah sa maman mais Daniel, son daddy, a dégoté parmi ses nombreux systèmes D le dérivatif qui va déstresser Didier, dire la fin de la danse, détendre l’atmosphère en douceur et diriger le diablotin vers un sommeil délicieusement réparateur.

Il lui déclame le « Dit du Duché de Damas » où jadis un dragon fut par Dgeorges décapité.
- Dgeorges le découpeur ? J’aimerais davantage Djack l’éventreur ! dit Didier à demi convaincu.
- C’était un drôle de duché que ce duché de Damas, ne se démonte pas Daddy Daniel. Son drapeau était à damier et on y dénombrait dix dominos, deux dadas et un dé. A l’époque de Dioclétien, le fleuve Danube n’y déversait pas encore en un delta sublime les eaux bleues de sa danse à trois temps. Après non plus d’ailleurs. Le Dit du duché de Damas débute quand un dragon nommé Dudule débarque des contrées désertiques et dicte ses desiderata dingos aux dirigeants de ce djebel :
- Petit déjeuner : deux dragons dodus dont dina dit-on Didon
- Déjeuner : deux doux agneaux. Bénédictine en digestif
- Dîner : délicieux desserts décorés de fraises tagada tagada voilà les Dalton il n’y a plus personne.

De fait, face à ce dévoreur peu démocratique, la résistance fait défaut. Du duc lui-même, disons qu’il est dégarni du dessus, décati du dedans et déglingué du dehors. Il descend de Dagobert en débardeur et Deschanel en robe de chambre tombés de charrette et de wagon réunis. Diminué par des dorsalgies, le débris déprimé dilate sa déshérence en débagoulant des fadaises. Il n’a à déballer pour nourrir le débat que des déplorations désolantes. Contre Dudule le dragon, la défense n’existe pas. Tout est à découvert. Le désarmé est désarmant.


Disons à sa décharge que les hauts dignitaires du duché nous désemparent de même : la diaspora des chevaliers à la Du Guesclin, ici, à Damas, c’est que dalle, ça ne xiste pas. On distingue dans ce dancing des dragueurs de drugstore, des damoiseaux doucereux devisant du dodécaphonisme à venir dans les œuvres pour darbuka de Debussy et Vincent D’Indy, des dilet-tantes, des disséqueurs de didascalies, des doux dingues de Freddy Mercury, des drag-queens, des discoureurs délabrés mais pas de duellistes, de doubles-mètres, de durs-à-cuire. Dès qu’il est question de défier Dudule, tous ces demi-sel se débinent.

- De l’audace, de l’audace ! réclame le duc tel Danton avant l’heure.
- Déblaie tes dialogues décadents de dessus le dallage, lui répond-on. Prends donc un drink !

Ces soudards sont si déshydratés qu’ils boivent pour oublier le dilemme et ne dessoulent plus de la journée. Ils ont si peu de détermination qu’à aucun l’idée n’est venue qu’il pouvait profiter du dawa pour devenir despote à la place du despote ! Aucune dextérité, aucune déloyauté, juste du delirium tremens, tout dans la devanture ! On devine dès lors que cette dichotomie va engendrer un drame et surtout un grand deuil. Car, déplorable destin, la déroute est en route ! Pour un peu, cette démonétisation de la chevalerie déboucherait chez moi sur une dermatite au derrière tant ça me troue le derche, des déserteurs pareils ! Désespérant, non ? aurait demandé Desproges.


L’effet domino est tel qu’il faut désormais céder aux dernières lubies du dragon Dudule. Le diplodocus a dicté sa dernière volonté. Il souhaite dévorer la diaphane dauphine.


La descendante du daron ne dépare pas dans le paysage deltaïque. La donzelle Daisy est une décolorée qui joue les divas en discothèque en se déhanchant sur le Darla dirla dada de Dalida. C’est une dissolue dont le dressing dément contient douze cent djellabas brodées, des dizaines de diadèmes, des tonnes de bagouzes en diamant pour les doigts boudinées de la déraisonnable dépensière. Que celui qui n’a jamais déché lui jette la première pierre ! C’est fou comme on dit « lapide » et comme on dilapide dans ce détroit des Dardanelles.


150723 B 098

Evidemment tout cela est dommageables, dostoïevskien, douloureux. Mais on ne va pas en faire un drachme, comme disent les dramaturges Grecs, les trois demi-frères dyslexiques Démocrite, Démocrate et Démacrote. Ne sortons pas encore l’endeuillé dulcimer : je déteste quand cet instrument discordant déblatère en do dièse comme un dromadaire du Dombass.

De toute façon, face à la débandade de cette dynastie, il est temps d’introduire le dynamique Saint Dgeorge, notre David Douillet de Lydda, druide drapé dans sa droiture et dans un duffle-coat duveteux. Le Crocodile Dundee qui va tenir la dragée haute au dragon est dressé sur un destrier diligent et discipliné. Une épée damasquinée donne l’allure d’un Don Juan dionysiaque à ce don quichottesque héros natif du deuxième décan des poissons, ascendant daphnies séchées.

Après, c’est un dézingage démentiel qui débute. Et vas-y que je te défouraille, que je te débroussaille, que je te dégomme à coups de balles dum-dum dans le duodénum, que je te dézingue en trois dimensions. C’est doublé de découpage par Durandal sans discussion de bouts de gras double, de transformation en dolmen du pays de Dol, de déploiement de deltoïdes, de décapitation dinosaurienne et de division par dix-sept du dineur dionysiaque. Bientôt le dragon Dudule douille dur, dur, dodeline, dégouline, dégobille, se dévide, se détricote, dégueule ses tripes puis décède. De profundis ! Deo Gratias !

Et le vrai vainqueur, dans tout ça ce n’est pas la foi du vengeur : c’est la malignité du papa qui grâce à son système D a accompli son dessein dortoiresque. Drôlement efficace le daudogramme : Didier dort à point final fermé !

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