Ma vie est une histoire de rails (Tiphaine)
D'abord, à lire en braille, à rebours.
Suivre le rebord des âmes et retrouver les trains du passé…
Se souvenir des rails anciens.
Une jeune femme, enceinte, traversant l'Europe pour rejoindre le soldat français qui l'avait séduite dans ce camp de prisonniers, en Autriche.
Un jeune homme, franchissant les tunnels entre l'Italie et la France pour aller retrouver sa famille, repartir, revenir.
De quel côté de la frontière se trouve la famille ?
Le regard de ma mère, celui de mon frère, se souvenant à chaque train qui passe de ceux qui ne sont jamais revenus.
A lire en braille sur les traverses, histoires d'exils, d'allers simples.
Europe traversée, en long, en large, en traverses.
A lire dans les lignes des voix qui se sont tues.
Petite histoire et grande histoire, ballottées entre deux gares.
Petite histoire et grande histoire, paumées, assises sur un vieux banc encore, dans une salle des pas perdus.
Ma vie est une histoire de rails.
Une histoire qui déraille, un jour.
A force de suivre les voies ferrées on finit parfois par en perdre le goût du chemin.
Qui sait les voies buissonnières ?
Je les sais.
Une histoire qui déraille, une nuit.
Tous ces trains pris sans savoir même leur destination.
Comme on marche dans la vie sans savoir où elle nous mène.
Pris le grand panier, jeté dedans le livre, le carnet, le stylo et l'argent.
Qui part sans argent sur les voies buissonnières ?
Je ne sais pas.
Si les voies sont payantes, alors il faut payer, ou le monsieur à la casquette va se fâcher…
Pris le grand panier, le manteau rouge, monté dans le train.
Sans destination.
Parfois, au bout, c'est la mer.
Parfois une ville.
Parfois juste une gare.
Avalé les kilomètres avec pour seul but de n'en avoir pas.
Avalé les paysages, collectionné les hôtels, les villes, les rencontres d'un soir avec pour seul espoir de n'en avoir plus.
Avalé les lignes, dévoré les livres, souri au voyageur fatigué, éteint la lumière et dormi enfin, calme, heureuse, bercée par…
Tu t'en vas…
Tu t'en vas…
Tu t'en vas…
LA BOÎTE AUX PETITS BONHEURS -défi #17 - (Lorraine)
Je conserve pieusement une boîte à boutons où se sont réfugiés des souvenirs, des coquetteries, des couleurs et des formes. J’y retrouve des petites perles frileusement cachées dans un sachet, pour orner une robe noire, un jour, peut-être…
Elles sont là depuis plus de trente ans, ces larges pastilles noires qui ont boutonné le manteau blanc dont je me rappelle si bien la forme, l’élégance courte…et le chapeau blanc qui accompagnait cette toilette de « maman d’une communiante » . Je la revois, elle, si jolie, si jeune, et mes rêves s’envolent vers le passé.
Ma boîte à boutons est une boîte à bonheurs ; sinon pourquoi aurais-je conservé ces dorés qui ressemblent à des boucles d’oreilles, ces gris pâle, cet unique petit nacré creusé d’un faux diamant, ces argentés à l’allure militaire provenant d’une veste bleu marine. Quand je l’enfilais, tu me disais : «Oui, mon général » et je me souviens de ton sourire taquin si je protestais. Cette boîte te faisait rire : « Tu comptes les réemployer ? » demandais-tu . Non, bien sûr, mais maman le faisait, autrefois, et cousait tandis que je jouais à pleines mains dans ce coffret dont les joyaux tintaient si agréablement à mes oreilles.
Je viens de retrouver un de ces témoins de naguère. Il roule sous mes doigts. D’où vient-il ? Quel uniforme ornât-il ? A qui appartînt-il ? Lourd, argenté, l’inscription « BN » s’affiche bien visible au centre, la mention « Banque Nationale » aussi arrondie tout autour, et à l’arrière, dans une banderole, « Bruxelles ». Il a gardé son secret ; il le gardera toujours !
Ma boîte à souvenirs n’est qu’une boîte à boutons, certes. Mais elle conserve, avec son parfum d’autrefois, la nostalgie des jours qui passent et ne reviendront plus.
Acrostic' Shopping (Vegas sur sarthe)
L entilles triées au double foyer
I nfusion pour effusions du soir
S el en grain pour gros curieux
T hon au naturel revenu au galop
E mmental aux yeux de perdrix
D entiper sulfrice à la chlorogate
E pinards verts à blanchir
C hèvre affiné façon Blanquette Seguin
O ignon lacrymogène pour autodéfense
U rgo même s'il y en a dans l'air
R adis (sinon blé ou artiche) de fin de mois
S oja d'Asie pour jeunes pousses débridées
E ntrecôte mafieuse à la sicilienne
S erpillière en tutu pour ballet brosse
lieu qui ne nous appartient pas , que l'on donne à qui l'on veut (KatyL)
Pour mon chéri
Je t'offre le ciel pour que tu puisses voler tel un oiseau libre..
parmi cette espèce animale que tu privilégies tant ( comme moi), mais
dans ce ciel il y a beaucoup de choses....et un magnifique monument.
En entrant il faut déposer toutes ses idées reçues, ses hésitations,
ses remords, ses culpabilités .. tout ce qui encombre
et surtout pas de caméras,appareils photos ou téléphones portables !
rien.....
Tu verras il y a des étagères prévues à cet effet et elles sont bien
remplies...
Puis dans ce temple bleu au plafond rempli de lumières d'étoiles qui
scintillent de mille feux , tu verras des coffres...
Tu peux y déposer tout l'argent que tu as sur toi, les chèques , les
cartes.....les papiers...
Tu verras certains en ont mis tant d'or et d'argent que les coffres
débordent .....mais dans ce temple tout sera recyclé ....l'or deviendra
des coulées de laves jaunes qui rempliront de soleil les yeux des
visiteurs....
les cartes seront concassées et le liquide qui en sortira sera pour
abreuver les plus pauvres.....
Si tu continues la visite, tu verras plusieurs chemins...va droit
devant toi ...car dans la vie, en bas , on ne va jamais tout droit ,
parfois des enfants s'égarent sur des chemins de rocaille , sortent de
la forêt et arrivent vers la lumière enfin! mais combien ont cette
chance ???? Les routes sont compliquées , tordues, semées d'embuches!! Or en ce lieu magique rien de tel, va tout droit devant toi...
Tu verras beaucoup de portes , ne prends pas les premières portes tout
le monde fait cela , ils ouvrent toujours pressés, ils entrent , sans
savoir ce qu'il y a derrière, ils avancent ( comme dans la vraie vie
) sans réfléchir ...
Alors moi ,je te conseille de continuer jusqu'à la 10 ième porte ..(
défi 10)
entre et tu verras!!
Il y a des rangées de fleurs , toutes celles que tu
m'as cueillies ou offertes pendant ta vie, tu verras toutes les boites
de baisers , tous ceux que tu m'as fait avec tant d'amour toute ta vie,
tu verras les papiers enrubannés qui sont les mots d'amour que tu m'as
écrits toute ta vie , tu y verras aussi des bols remplis de larmes, ceux
que j'ai malheureusement versés parfois ...mais qui peuvent se vider au
fur et à mesure que tu les remplis d'espoir...
Tu y verras mes poèmes, mes tableaux, nos balades , la fusion de deux
êtres ....
Mais tu ne pourras pas rester car ta vie n'est pas finie, ce monument
contient toute notre vie, mais il se transforme au gré des saisons, au
gré de notre amour...je te le fais visiter en avant -première , pour
que tu saches que ce monument existe.
Il représente tout ce que je reçois de toi , et plus tu seras en osmose
avec moi, plus ce monument sera beau.
Il est fait de chair et de sang, de fleurs et d'amour, il est fait de
rêves et de projets, il est fait de nos couchers de soleil, il est
semblable à nous deux..
Des milliers d'oiseaux peuplent cet endroit , mais pas seulement. Derrière chaque porte se cachent toutes nos actions envers un animal ,
envers un humain, envers la nature ...c'est pour cela qu'il y a tant de
couleurs...
Des piliers retiennent l'ensemble de l'œuvre qui sont les piliers de
notre vie , solides, structurés pour certains, fragiles pour d'autres,
celui que je t'ai fait est le plus beau et le plus solide qui soit .
J'ai mis l'argile de mes connaissances, le vent de mes idées, l'eau de
notre histoire,le feu de cet amour.
KatyL
En GARE des défis de l'été -5- ...
Le train postal a transporté jusqu'au Défi du Samedi les envois de :
KatyL (défi #6) ; MAP (défi #100) ; Fafa (défi #32) ; Joye (défi #9) ; Joe Krapov (défi #1) ; Venise (défi #58) ; 32Octobre (défi #10) ; Vegas sur sarthe (défi #11) ; Lorraine (défi #88) ; Zigmund (défi #2) ; Tiniak (défi #109) ; Walrus (défi #113) ; Adrienne (défi #16) ; Poupoune (défi #10) ;
lieu commun des mortels (Poupoune)
Alors par là
c’est joli, mais c’est plein soleil et là, ça va qu’il fait pas très
beau, mais je te garantis que quand ça cogne c’est l’enfer ! Ha ha…
L’enfer… Ouais, plutôt à l’ombre, hein ? C’est toi qui choisis, c’est
ton cadeau, mais à ta place… Allez, oui, viens de ce côté. Bon… On va
s’éloigner un peu des grandes allées, ce sera plus tranquille… Alors,
t’es plutôt quel genre, toi ? Discret, hein ? C’est pas trop ton truc le
clinquant et le démesuré, j’me trompe ? Ha ha… ben t’es pas
bavard, hein ?... Mais va falloir choisir, quand même, c’est important,
non ?... Ah ! Ça, qu’est-ce que t’en penses ? A
mon avis, ça doit être un peu au soleil le matin, bien abrité aux heures
chaudes… et c’est joli, non ? Sobre, élégant… Hm ?... T’aimes pas,
c’est ça ? Trop sombre ? Mais le coin est bien, hein ? Ça
te va par ici ? Oui ?... Ecoute, moi c’est pour être agréable que je
fais ça, mais si vraiment t’en as rien à foutre je perds plus mon
temps !... Bon. On va quand même pas se fâcher, hein… Allez. Tiens, là,
regarde ! C’est bien ça, non ? Simple, mais mignon… clair. Le voisinage a
l’air calme… apparemment y a pas trop de monde qui vient jusque là…
Alors, qu’est-ce t’en dis ? C’est bien, non ? T’as qu’à dire et c’est à
toi, hein ?... Et puis fais voir le nom… Cool ! C’est pas un nom de
fille, Ha ha ! C’est aussi bien, hein ?... Bon, t’as décidé de faire la
gueule jusqu’au bout ?... Ah tu m’emmerdes, tiens ! Tu mérites pas le
mal que j’me donne pour te faire plaisir ! Allez, c’est cadeau, va.
C’est ici chez toi, pauvre type. Ta dernière demeure. Creuse, qu’on en
finisse.
Ceci n’est pas une blague belge (Adrienne Magritte)
Défi n°16 (22 juin 2008)
proposé par Teb : Serez-vous capables de truffer votre texte (sur
la réalité quotidienne) de la répétition d'une même phrase ?
Il leur faut du pain
même avec leurs frites
Ils sont fous ces Français !
et ils mangent des
frites avec de la moutarde
Ils sont fous ces Français !
Pour la douche ils
demandent une serviette
Ils sont fous ces Français !
et pour la vaisselle
un torchon[1]
Ils sont fous ces Français !
Ils mettent la Wallonie
au nord et la Flandre au sud et savent à peine nommer deux ou trois villes mais
ils me demandent d’où je suis en Belgique
Ils sont fous ces Français !
Quand je leur dis
« Bétauvenne ? » ou « Philippe Air Vaigue[2] ? »
ils me répondent que c’est un grand honneur que l’on fait aux étrangers de
prononcer leur nom à la française
Ils sont fous ces Français !
Ils me disent
« on dirait pas qu’t’es Belge, t’as pas l’accent » parce qu’ils
pensent qu’on parle tous comme Coluche, non mais dites une fois !
Ils sont fous ces Français !
Ils se gondolent avec
des blagues belges mais m’assurent qu’ils nous aiment bien, « on a
beaucoup de sympathie pour les Belges »
Ils sont fous ces Français !
Signé Adrienne, qui a
eu du mal cet été à supporter les blagues belges qu’on racontait derrière son
dos mais qu’elle entendait quand même !
et allez donc voir ce qu'en pense
Philippe Geluck: http://www.kletandko.be/images/stories/a6/KK180-Philippe-Geluck.jpg
Sans rancune?
[1] Chez nous la serviette c’est pour se frotter la bouche et le torchon
pour frotter par terre
[2] Philippe Herreweghe http://www.collegiumvocale.com/fr/biografiephilippeherreweghe.php
Ça barde ! (Walrus)
Bien sûr qu’ils ne se tiennent pas par la main !
Se donne-t-on la main lorsqu’on se dispute ?
Comment... vous n’avez pas le son ? Faudra moderniser votre ordi, hein !
Bon, je transcris :
- J’ai mal aux pieds !
- T’avais qu’à rester à la maison ! Et j' t’avais dit de mettre des baskets. Mais non, faut toujours que tu fasses ta mijaurée et t’as mis tes souliers neufs pour marcher dans les bois. Comme si t’allais y rencontrer le prince Charmant !
- C’est bien là que maman a rencontré papa...
- Ouais ! Et elle a vu le loup ! ... Enfin c’est ce qu’y en a qui disent !
- Y a des loups dans les bois ? Dans celui-ci aussi ?
- C’est façon de dire, t’es trop jeune pour comprendre. Et active, j’vais pas t’porter non plus!
Ils ont tourné le coin, le son est perdu...
Colle & Question (Tiniak)
- Tu écris comme ça tous les jours ?
- Ben oui.
- Parce que tu t'ennuies ?
- Non, au contraire.
- Parce que quoi, alors ?
- Parce que sinon, je suis mort.
- Tu veux dire que tu en vis ? d'écrire comme ça ?
- Euh, oui. J'en vis. C'est exactement ça, oui.
- Tu en vis bien alors, au moins ?
- J'en vis... des vertes et des pas mûres... et ça me fait des confitures.
- Ah, bon ? Tu les manges ?
- Un peu, je les donne à goûter aussi.
- À qui ? Je ne vois jamais personne, ici.
- À qui passe au moment propice... ou par hasard - ce qui revient au même. Le plus souvent sans laisser de traces, juste un regard, du bout de la langue.
- Elles ont quel goût, tes confitures ?
- J'en ai au goudron ramolli
d'autres aux puissantes saumures
J'en ai avec des grains de rire
d'autres au goût de déjà vu
J'en ai des sucrées d'insouciance
d'autres moisissent lentement
J'en ai même d'inadvertance
(mes préférées, bon an, mal an)
J'en ai faites de branches d'arbres
pleines d'oiseaux et d'écureuils
J'en ai aux langoureux palabres
à la cire, à la larme, à l'œil...
- À l'œil ? Bah ! Tu les manges avec quoi ?
- C'est vrai, j'en mange un petit peu
avec une tisane à l'ombre
avec un sandwich audacieux
cuisse ferme et concombre...
J'en prends si m'en prennent l'envie, l'humeur
parfois sur des tartines au beurre
quelque fois même pour mon bain
(j'y trempe mon savon hautain, pour l'adoucir)
...mai, si tu veux savoir, je vais te dire :
je commence une collection qui sera d'une autre nature.
- Donc, tu arrêtes l'écriture ?
- Non pas, les confitures, oui.
- Et alors, quoi ?
- Je collectionne les mots dits.
- ... Fiou ! Eh ben, t'es pas couché !
- Non, mais toi, oui; bonne nuit.
Entourloupette (Zigmund)
Vautré sur la carpette
Me vl’a un peu pompette
Le joueur de trompette.
M’ a chouré ma choupette
Ce nullard, cette lopette
Qu’a même pas une pepette
L’a laissé sa jupette
Et aussi sa houpette
Adieu les galipettes
Tintin pour mes roupettes.
VERT ! (Lorraine)
Ce petit homme vert qui s’en va dans la plaine,
Descend d’un engin vert qui l’a posé sur l’herbe.
Il fait vert, se dit-il, c’est la couleur que j’aime
Allons voir si l’étang est de ce vert superbe!
En cet après-midi l’être vert s’achemine
Vers les verts horizons qu’il découvre aujourd’hui
Le vert, c’est bien connu, n’a pas très bonne mine
Un peu de rose aux joues fait un vert attendri
Sur les toits d’alentour son regard vert se pose
“Tiens, dit-il, il a plu!”, j’ai mon parapluie vert”
Il l’ouvre, et tous deux dans la brume morose
Disparaissent à jamais dans un autre univers.
Défis de l'été -5- (Vegas sur sarthe)
Si vous vous êtes jamais réveillé un matin en sachant plus qui vous êtes, je souhaite pas qu'ça vous arrive.
J'ai
ouvert l'autre oeil mais c'est comme avec le premier... la chambre est
aussi grande que la salle du café chez Bébert, en moins crade et mieux
rangée avec au plafond plein de grosses roulures et un ventilo qui
ronronne comme Mimine, le greffier d'ma frangine.
A gauche y'a un édredon, enfin un gros oreiller qui pue le parfum avec comme un ticket d'pressing dessus sauf que ça dit:
"Je t'ai laissé dormir
Bertignac est passé me prendre pour me montrer la maquette
Repose-toi, tu en as besoin Chouchou
Carlita"
En
tout cas
j'ai dormi avec une meuf, enfin j'espère que c'était une meuf! Je
balaie cette idée folle et la mêche rebelle qui coupe cette chambre en
deux: à gauche l'édredon de Carlita ou Carlito... non c'est bien
Carlita, et à droite un chevet avec une grosse loupiotte, un bouquin sur
l'arène Margot, un talkie-walkie ou un walkie-talkie, vu que j'sais pas
comment l'prendre, et une grosse tocante vachement lourde qui dit onze
heures vingt deux minutes avec des secondes qui donnent le tournis comme
si j'avais pas assez mal à la tronche.
C'est une... Solex, je savais pas que Solex faisait des montres!
Ou bien j'ai pioncé à la place d'un autre gonze, ou bien j'suis pas celui que j'suis passeque d'habitude je suis...
D'habitude
y'a une salle de bains avec une pharmacie et des cachetons pour les
retours de soirées Vodka-caramel chez Bébert mais là, je sens qu'c'est
du lourd, du zarbi...
Je suis... comment qu'y disaient les potes du billard à
Bébert? Ah oui... un sacré queutard!
Ca m'avance pas mais je sens que si j'descends du pieu ça va m'revenir!
J'ai
les panards qui s'enfoncent dans la moquette jusqu'aux chevilles mais
comme elle me regarde bizarrement en couinant et en dressant les
oreilles, je m'dis qu'c'est une moquette labrador; elle se dégage, c'est
une femelle et m'emmène vers la salle de bains ou plutôt le laboratoire
où m'attendent un bidet en jonc massif, des mules ridicules taille 38
et des tonnes de médocs, de quoi soigner tous les clients du PMU à
Bébert!
Je tends la main vers une boîte de paracétamol quand la caverne d'Ali Baba se met à jaqueter!
"Paracétamol acétaminophène... cinq cent milligrammes ou un gramme?"
Euh... Bonjour...
La caverne aux médocs a la même voix que la gonzesse des annonces à Roissy.
"Mal de dos, arthrose ou dysménorrhée?"
Mal de bugne ma jolie, ça s'voit pas?
"Pas d'hépatite, asthme ou maladie du
foie?"
J't'en pose des questions, moi? Oui j'en ai une de question... Qui je suis, moi?
J'attends
la réponse pendant que le labrador se mord la queue et comme rien ne
vient je pique vite fait la boîte d'acétaminotruc et je retourne au
pieu... c'est encore là que j'suis le mieux pour réfléchir.
Après tout quand la Carlita aura lâché son maquettiste elle reviendra bien m'expliquer qui je suis.
Par
la grande baie vitreuse je vois passer au dehors des limousines noires
avec des cocardes et des p'tits drapeaux... on doit être le quatorze
juillet.
20 coups de fil inatttendus (Défi #1) (Joe Krapov)
Allôpital ? Icinovie, j’ai un besoin urgent de m’épancher !
Allorange ? Icitron !
Allorraine ? Icidérurgie. On s’est un peu perdus de vue, depuis le temps, non ?
Allolisbos ? Iciffredi. C’est quoi, cette histoire de concurrence déloyale ?
Alloto-rhino ? Icinusite !
Allostère ? Icibarite !
Allostensoir ? Iciboire ! Ca serait bien, Cââlice, qu’on arrête de dire des gros mots, non ? !
Alloseille ? Iciboulette !
Allociput ? Iciboulot !
Allopération ? Icicatrice !
Allobéissant ? Icicérone !
Allostrogoth ? Icimeterre !
Allossuaire ? Icimetière !
Allogarithme ? Icirconférence !
Allocution ? Icilence !
Allogique ? Icinoque !
Allobèse ? Icilphide !
Allohengrin ? Icigfried !
Alloklahoma où s’attache Ulysse ? Icirène du Mississipi !
Alloween ? Icitrouille !
Une fable pour les femmes sages (Joye)
Defi #9
'Il etait une fois une fille qui parlait aux oies...' *
Avec cet incipit, composer une petite histoire, poeme, dialogue, ce qui vous fait envie! *sourire*
Il était une fille qui parlait aux oies.
Les filles y ont parfois droit lorsqu’elles sont jeunes et naïves, et les oies approuvent.
Parce que « bête comme une oie » n’est qu’une expression, vous savez.
Les oies sont, en réalité, très sages, très intelligentes.
Elles volent sans se perdre, elles nagent sans se noyer, elles traversent des continents sans oublier quand il est temps de partir.
Parfois, elles pondent même des œufs d’or.
On les prend parfois pour des cygnes, tellement qu’elles sont belles. Mais personne ne parle vraiment de la beauté des oies, car les oies sont pratiques aussi. Elles sont tenaces et costaudes.
Les gens ignorantes vous diront que ça, c’est moins beau que la délicatesse fragile d’un cygne.
Les oies comprennent alors que les filles ne sont pas toujours appréciées pour leur intelligence - et surtout pas très longtemps pour leur beauté.
Une fille trop intelligente, beaucoup de gens n’aiment pas voir cela.
Dans le temps, on brûlait les femmes qui savaient plus que les hommes.
Et la beauté ? Malheureusement, presque tout le monde la confond avec la jeunesse.
C’est pour cela que les jeunes filles, quand elles ne sont plus jeunes, portent le rappel qu’elles sont encore intelligentes et belles : de jolies pattes d’oie au coin des yeux,
en souvenir de leur jeunesse et de l’époque où elles savaient parler aux oies.
♥ ♥ ♥
Chapître 5 - Défi n°32, L’invention... (Fafa)
Le lieutenant Roste faisait machinalement tourner son stylo autour de son pouce, régulièrement, consciencieusement. Ce petit geste répétitif qui ne laissait pas d’exaspérer ses voisins et ses professeurs avait accompagné toute sa scolarité depuis sa rentrée en sixième quand il avait vu pour la première fois un autre élève le faire le jour de la rentrée.
Même si son premier trimestre s’était considérablement ressenti de ses multiples tentatives pour maîtriser le mouvement, aujourd’hui la concentration et l’isolement malgré le vacarme incessant qui provenait des cellules de dégrisement qu’il lui procurait était des alliés précieux.
Cela faisait bien une heure qu’il était revenu au commissariat et il ne savait toujours pas par quel bout commencer son enquête. Il ne pouvait se résoudre à appeler le dernier nom mentionné dans l’agenda de la disparue, Monsieur Estrosi. Lui, un simple lieutenant, demander à être reçu par un ministre, il allait se faire bouler à coup sûr. Mais il ne voyait pas quelle autre piste creuser.
- Lieutenant ? Durand venait de se pencher à la porte du bureau de Roste.
- ... Oui, qu’est-ce qu’il y a Durand ?
- Il y a un Monsieur Estrauzi à l’accueil qui voudrait parler à l’officier qui enquête sur la voiture du parking, j’lui dis quoi ?
- Ben tu l’fais entrer triple buse, c’est l’Ministre de l’industrie !
- Ah bon ? Ben il a pas la même tête qu’à la télé, c’est à cause du maquillage sûrement... Alors j’vous l’amène ?
- Grouille imbécile !
Le lieutenant eut à peine le temps de se redresser dans son fauteuil et de mettre un peu d’ordre sur les papiers étalés sur son bureau que Durand était de retour avec son visiteur.
- Monsieur Estrosi, le Lieutenant Roste, c’est lui qui s’occupe de l’affaire. Respects !
Durand repartit vers le comptoir de l’accueil sans demander son reste. L’homme qui se tenait dans l’embrasure de la porte était grand, les cheveux gris coupés courts, un visage taillé à la cerpe, rien à voir avec le motodidacte élu de la République.
- Enchanté Lieutenant Roste !
- ...
- Je m’appelle Philippe Estrosi, rien à voir !
- Excusez-moi Monsieur Estrosi, bredouilla Roste en tendant la main à son visiteur, prenez un siège je vous en prie.
- Merci.
- Vous vouliez donc me voir à propos de...
- Je sais que vous avez enquêté au sujet d’un véhicule laissé au parking de l’immeuble où se trouve la BNG. Je suis le Président de la fondation qui finance les recherches de la BNG ainsi que plusieurs autres chercheurs.
- ...
- Comme vous pouvez vous en douter, dès que vous avez quitté nos locaux, j’ai été averti de ce qui se passait. J’ai immédiatement rassuré nos collaborateurs sur l’état de santé du docteur Eloie qui va très bien maintenant. Elle a effectivement été victime d’un léger malaise alors que nous venions de déjeuner et que je la raccompagnais à sa voiture qu’elle avait garé dans le parking souterrain de la BNG. Rien de grave, un malaise vagal lié au stress de la recherche, je suis médecin.
Mon chauffeur nous a conduit à son domicile et après lui avoir formellement interdit de revenir travailler avant une quinzaine je l’ai laissé se reposer en lui faisant promettre de me téléphoner tous les jours pour m’assurer qu’elle allait bien. Ce qu’elle a scrupuleusement respecté. Je puis donc vous assurer qu’elle va parfaitement bien et qu’il n’y a aucune raison de diligenter une enquête à son sujet.
Voilà, eh bien je ne vais pas vous importuner plus longtemps Lieutenant, votre temps est précieux. Merci et au plaisir.
- Un instant s’il vous plaît Monsieur Estrosi, excusez-moi mais nous ne pouvons plus clore cet incident sans un minimum de procédure. Ce n’est qu’une main courante mais l’intervention d’un officier rend obligatoire un rapport. Outre la paperasse, nous aurons également besoin que Madame Eloie nous rassure elle-même sur son état.
Mais cela va se régler très rapidement et simplement, comme vous êtes ici vous allez pouvoir me communiquer l’adresse et le téléphone de Madame Eloie.
- Bien sûr je comprends. Je ne connais pas ses coordonnées par cœur comme vous vous en doutez, je vais demander à ma secrétaire qu’elle vous les communique.
Le lieutenant le coupa dans son élan alors qu’il s’apprêtait à se lever.
- Dîtes m’en plus sur le travail de Madame Eloie s’il vous plaît. C’est en rapport avec le nucléaire, les armes, j’ai lu des références à un réacteur et des cartouches ? Je suis curieux comme tout policier qui se respecte.
Estrosi se renfonça dans son fauteuil comprenant que le lieutenant ne le lâcherait pas aussi vite qu’il l’avait espéré.
- Pas d’armes ni de nucléaire Lieutenant, Max effectue des recherches sur des bactéries capables de se nourrir de et de digérer nos déchets ménagers. Ses travaux sont particulièrement prometteurs, elle pourrait dans un avenir assez proche, du moins à l’échelle de la recherche, être capable de faire disparaître la production d’ordures d’une famille française moyenne par une colonie de ses microscopiques êtres vivants de un milliard d’individus environ ce qui proprement hallucinant !
Le réacteur est en fait un appareil qui permet de faire croître une colonie en lui offrant des conditions parfaites et la cartouche est le contenant qui permet de les transporter tout simplement.
Imaginez que nous serons peut-être capables d’ici dix ou quinze ans de fermer la plupart des décharges qui polluent les abords de nos villes et nos campagnes !
Le président semblait sincèrement emballé par cette perspective mais Roste ne pouvait s’empêcher d’être méfiant. Son flair l’avait rarement trahi jusqu’à présent, s’il sentait quelque chose de louche, c’est que ça l’était et il ne voyait pas bien cet administrateur tiré à quatre épingles, Submariner au poignet, mouiller sa liquette pour quelques enzymes gloutonnes qui lavaient plus blanc que blanc comme aurait dit Coluche. Non, cette histoire sentait mauvais et pas à cause des ordures ménagères.
- Qu’est-ce que ça rapportera à la BNG cette découverte ?
- Oh, rien du tout Lieutenant, la BNG est une société à but non lucratif soutenue par une fondation dont les finances sont alimentées par quelques grandes firmes internationales et quelques grandes fortunes privées qui veulent se donner bonne conscience et surfer sur la vague verte. Toutes les découvertes dans quelque domaine que ce soit sont laissée dans le domaine public et nous participons à leur développement industriel par un transfert technologique assuré par les chercheurs mêmes qui leur ont donné naissance.
- Quel est le chiffre d’affaires de la BNG ?
- Nous ne vendons rien Lieutenant, donc pas de C.A. pour nous mais un budget de fonctionnement de plusieurs dizaines de millions d’Euros par an.
- Et quel est votre champ d’actions ?
- Nous soutenons tous les projets qui visent à améliorer les conditions de vie de l’homme sur la terre ainsi qu’à la protection de l’environnement.
- Très bien. Eh bien Monsieur Estrosi je vous remercie beaucoup d’être venu nous trouver et pour tous ces renseignements. Je compte sur vous pour les coordonnées de Madame Eloie et pour lui dire de nous contacter.
- C’était bien normal. Au plaisir Lieutenant.
- Au revoir Monsieur Estrosi. Vous laisserez vos coordonnées à l’agent à l’accueil en passant s’il vous plaît, encore merci.
- ...
- Ah j’oubliais, VOYELLE, est-ce que cela vous évoque quelque chose en rapport avec Maxime Eloie ?
- ... Euh non, je ne vois pas désolé.
- Merci !
Le lieutenant poussa poliment Estrosi vers la porte du bureau et ferma derrière lui.
- Une hésitation qui en dit plus qu’un long discours cher Monsieur Estrosi. Roste décrocha son téléphone. Durand ? Ouais, dis moi tu as les coordonnés du ministre ? Oh je déconne Durand, c’est bon... Tu pourrais interroger la base de la brigade financière pour savoir qui se cache derrière ce cher Monsieur Estrosi et sa bien pensante BNG s’il te plaît ? Merci.
Moi je vais essayer de dégoter un mandat pour fouiller le bureau de notre disparue dans l’immeuble de la BNG...
Cent mots (ou plus) -défi #100- (MAP)
Cent mots qu'y veulent !
T'es sûr ?
Ben pisque j'tel dis !
Nous v'là refaits dis donc ! Mais pourquoi qu't'as dit que t'allais l' faire !
Chais pas, ça m'est v'nu comme ça ! P'tête pour montrer que j'suis pas si bête qui z'ont l'air de l' croire !
De quoi que t'vas causer alors ?
J'me l'demande bien ! T'as pas une idée toi ?
Euh …
Tu m'aides pas vraiment !
Mais dis donc, c'est toi qui t'es fourré dans c'pétrin hein j'te rappelle !
Aïe !
Quoi !
Ben j'ai déjà dépassé les 100 mots, j'viens d'regarder dans les statisiques là en haut d'la page !
Tu crois qu'y vont s'en apercevoir ?
Bof, y zont d'aut' chats à fouetter au Défi du Sam'di !
Bon et ben t'as pu qu'à l'envoyer ta participation.
Mais j'ai pas de titre, tu sais bien qu'y zaiment bien qu'on mette un titre !
Oh, mais c'est plutôt des enquiquineurs ! Et j'te veux que 100 mots et pis qui faut un titre après ça ! Faut leur apporter à domicile aussi ?
T'énerve pas Zézette, j'vais mettre comme titre « SANS TITRE » t'sais comme pour les tableaux qu'on a vu l'aut' jour à l'expo d'peinture !
Ah oui, d'ailleurs y zont bien fait de mette ça passque de toute façon on ne voyait pas c'que c'était qui z'avaient voulu dessiner !!!
Bon, alors HOP c'est parti pour les défis !
C'est bien mon Alfred, t'es drôlement un as toi ! C'est pour ça que j't'aime !!!
Liste de courses poétiques pour 8 convives magasin de la féérie -défi #6 - (KatyL)
laitages et surgelés
-nuages blancs de cumulus pour napper les desserts
-crème de neige de l'Hymalaya pour les glaces
-condensé de sucre glace parfumé à la fraise
conserves
-air pur en boite pour diffuser pendant le repas
-8 boites de bisous sucrés au miel des Vosges
-8 boites de délices d'amour en cœur d'artichaut
liquides et boissons
-eau pure de pluie des Alpes
-orage en bouteille pétillant surprise
-vin des Dieux de la table de Bacchus
desserts
-éclairs au chocolat électrique en paillettes d'or
-corbeille d'abondance de fruits du paradis
fruits et légumes
-feuillages divers pour salades( cueillies par les fées)
-fruits rouges en baies apportés par les oiseaux de paradis
-fleurs d'Ibiscus géantes farcies au gingembre et citrons
-haricots géants ( du chat botté * le producteur)
plats préparés ou surgelés
-8 feuilles de rhubarbe séchées , roulées , garnies de clochettes à la violette
-8 galettes aux œufs d'albatros garnies de rêves bleus.
Menu pour 8 personnes repas gratuit en toute amitié assis sur un petit nuage bien cotonneux
table ornée de lumières d'étoiles et lucioles
vaisselle de fine porcelaine décorée d'oiseaux
nappe brodée de fil d'ors des anges
fleurs et végétations en décor
Quand vous voulez , seulement il faut faire les courses avec moi un ou deux volontaires !!
katyL