Participation de Lilou
- Oui attends une minute, Gigi, je prends mon agenda…
Agenda, vous avez dit Agenda ? Mon sang ne fit qu’un tour et devant les yeux hagards de ma propriétaire je poussais mon cri de colère
Halte, au secours, non, non, non, et non !!!!… Je n’ai plus une place libre, pas une case, pas une ligne, même pas un endroit où poser un crayon.
Je suis déjà tout gribouillé, rayé, biffé, raturé, barré et déchiré de crayon, de feutre, d’encre. Je suis agressé par les pointes billes appuyées avec force ; pourtant je suis tout doux. Je suis gommé, gratté et effacé comme un palimpseste ! Et encore mon papier n’est pas aussi beau.
Je n’en peux plus, je vomis, je recrache, je rejette et repousse tous rendez-vous.
Dentiste, médecin, soirée aquagym, vernissage des aquarelles de la copine, les randos avec les copains qui râlent parce que cela va trop vite ou pas assez…. Suffit !
Je ne veux plus rien… mes pages ont le teint gris...
Je veux être blanc, bien blanc, lisse comme la peau d’une pomme. Avoir le teint pâle mon rêve….
Pas la peine de hurler ou de vociférer j’ai dit NON !
Allez tiens je vais me mettre aux mots croisés ou sudoku…
Participation de Venise
Je viens de comprendre quelque chose en regardant cette photo.
Une chose capitale.
La révélation si on veut.
Je viens de comprendre que le vivant comptait sur nous.
Et que nous avons revêtu l’habit du fossoyeur.
Nous passons à la surface de ce monde sans l’aimer.
Nous ne sommes pas arrivés à ne pas faire le mal que nous avions en nous.
Mais un jour une fauvette épuisée vous tombe dans la main.
Elle ignore l’existence du mal que vous avez en vous.
Agrippée au rideau de la beauté du monde, la fauvette vous cloue le bec. !!!Comme font les grands maitres quand ils veulent vous donner une leçon de modestie.
La fauvette c’est notre employeur, elle est prête à nous licencier un masque de voleur de vie sur la figure .
Depuis cette fauvette dans la main je ne suis plus orpheline, je suis la fille de la fauvette.
Nous devrions tous restaurer cette filiation avec la nature et colporter les dernières nouvelles du ciel .
Nous avons posé notre chaise sur un gouffre et seules les fauvettes en faisant des trous dans la nuit ont le pouvoir d’arrêter cette chute.
Nous sommes devenus et resterons des moineaux effrayés devant la puissance de la nature
Le ciel dans la main (Walrus)
Je dirais un moineau, femelle.
Il n'y en a plus à Bruxelles.
Si leur absence me fait mal,
Eh bien je cours au Portugal !
Zenobia (Vegas sur sarthe)
C'est décidé quand je serai grand, je serai ibis.
Pas n'importe quel ibis... pas un rouge d'Amérique ni un nippon made in Taiwan mais un ibis chauve, un de ces échassiers à tête rouge vêtus de noir un peu comme les bédouins.
Alors sans me retourner je m'envolerai jusqu'à Palmyre pour aller aider la dernière femelle - Zenobia - à enseigner la route migratoire à quelques jeunes ibis rescapés.
Ce matin on a passé la frontière dans un autobus hongrois; je n'ai pas quitté la main de ma petite amie, celle qui m'a trouvé dans un fossé il y a maintenant deux semaines, piaillant et ébouriffé.
Ici on est bien traités et la nourriture est abondante, beaucoup trop pour mon appétit d'oiseau; tout ça doit coûter cher et on ne sait même pas qui paie tant la confusion est grande.
On raconte que d'où je viens les gardes forestiers ont été chassés du centre par des fanatiques et que la balise de Zenobia a cessé d'émettre.
Je ne suis qu'un maigre piaf mais quand j'aurai repris des forces, troqué mon bec contre un plus grand et rallongé mes rémiges, je reviendrai combattre cette injustice de toutes mes griffes, mes seules armes mais elles en vaudront bien d'autres.
Ils ont voulu détruire la mémoire des hommes mais l'ibis chauve renaîtra et avec lui bien des espoirs...
Zenobia et moi, nous nicherons dans ce qui reste des ruines des joyaux du Moyen-Orient, et de nos cris rauques et nasillards nous ranimerons l'espérance sur les sanctuaires reverdis.
Dans un ciel sans nuages nous dessinerons un arc de triomphe bien vivant et indestructible...
Le Choix (JAK)
Petit oiseau veux tu la bague,
La bague qui va t'enserrer
Serrer, cerner de près, ou bien veux tu
Veux-tu être enfermé dans une cage dorée ?
D’ores et déjà je t’en supplie choisi la liberté
Liberté me réponds-tu est ce possible dans ce monde
Ce monde où tout est répertorié, surveillé coincé!
Coincé entreet
Au lieu de voler là-haut, bien haut vers la liberté
Les amis des oiseaux (Laura)
Ne croyez pas que je n’aime pas les oiseaux
Les fleurs, les chats, les chiens et autres bestiaux
Et j’aime les gens qui protègent les oiseaux
Les recueillent, les soignent et les relâchent plus beaux
Ce que je reproche à certains des amis des oiseaux
C’est de s’attendrir démesurément sur des animaux
Tout en blessant sans honte les humains, leurs égaux
Psychologiquement et même physiquement, comme certains bestiaux
Qu’ils vénèrent tout en ignorant leurs principes moraux.
Comme la caresse à un chat ou la photo de végétaux
Fait mal à celui qui attend un seul d’amour de ses liens familiaux
Apprentissage (par joye)
Maintenant, je sais que mes capteurs n’étaient pas particulièrement sadiques, mais lors de ma captivité, surtout au début, j’étais convaincue qu’ils prenaient un peu trop de plaisir à me battre, me gifler, et, même pour un temps, me fouetter. Je devins accoutumée au goût de sang dans ma bouche et le noir dur et froid de ma cellule.
L’un d’entre eux, un petit gros, aimait surtout m’arracher les cheveux. Je me souviens du jour où je le vis, juste avant de m’évanouir, brandir une poignée blonde, tout en criant triomphalement. Aujourd’hui, encore, quand j’entends parler d’une voix agitée une langue que je ne connais pas, certaines parties de mon cuir chevelu me brûlent un peu.
Plus tard, je compris qu’ils obéissaient tout simplement aux ordres. Il leur fallait seulement me garder en vie, tout en sachant que mon cadavre ne valait rien. Entre un corps vivant et un cadavre, pourtant, qu’il y a des centaines de possibilités pour soulager les frustrations. C’est ce que nous apprîmes ensemble, mes capteurs et moi.
Cela dit, il était presque trop tard avant que je ne retrouve des moyens pour vivre la plupart des brutalités, mais c’était par accident. La leçon fut longue et je faillis mourir avant de comprendre comment m’en échapper.
C'était le jour où l’un, un grand, un peu plus en colère que les autres, vint me voir en brandissant une matraque. Au troisième coup, ou peut-être au sixième, j’oublie, je perdis conscience, mais juste avant, j’avais l’impression d’être devenue un petit oiseau.
L’hallucination me permit de croire que les écrasantes douleurs venaient non pas de ses coups sauvages mais plutôt d’une paire d’ailes qui me poussaient dans le dos. Je me souviens aussi des chants d’oiseau que j’entendis juste avant de m’évanouir. Je compris plus tard que les pépiements venaient de ma propre gorge, aux moments où je n’avais ni plus la voix ni la force de hurler.
Bref, c’est ainsi que je pus y survivre, avant de retrouver ma liberté si je peux vraiment me servir de ce mot. Je ne peux plus me tenir debout, ni marcher sans une canne, et les cicatrices au visage me rendirent méconnaissable, même pour ma famille. Maintenant, je vis seule et je n’ai plus de miroirs à la maison, c’est plus facile ainsi.
Il m’arrive de sortir, mais j’avoue que c’est récent.
Par exemple, l’autre jour, au parc, je vis une petite fille au parc qui avait rattrapé un petit oiseau, je ne sais pas comment.
Elle le tenait dans sa petite main sale. D’un coup, j’entendis des pépiements, et je sentis battre des ailes autour de nous. Il paraît que quelqu’un prit la petite par le bras, et la secourut afin qu’elle relâche l’oiseau, qui lui, profita du moment pour se sauver de sa captivité.
Après, on me dit que c’était moi qui hurlais, et que c’était moi qui avais attaqué la gamine.
Je ne sais plus.
L’important, c’est que ce moineau et moi, on est de nouveau libérés.
l'oiseau tombé du nid par bongopinot
Si vous les voyez
Ne soyez pas étonnés
Il se sont rencontré
Au lendemain d'un vent effréné
Lui, était tombé du nid
Un jeudi dans la matinée
Elle, enfant abandonnée
Sur le chemin de l'oubli
Lui, avait son aile abimé
Et il était affaibli
Elle, avait son cœur brisé
Et était seule dans la vie
Lui, piaillait sans cesse
Elle entendit de petits cris
S'approcha et s'accroupit
Et elle le prit avec tendresse
Le déposa au creux de sa main
Où tout de suite, il se blottit
Sa douceur et sa chaleur l'envahirent
Pour eux, il était déjà loin le chagrin
Tout deux partis sur les routes
A deux plus fort que jamais
Elle marchait et il chantait
Dans leurs yeux plus de doute
Participation de Fairywen
Le Passeur d’Ames
Un oiseau s’est posé
Au creux de ma main
Il m’a regardée
Et m’a dit « viens ».
J’ai fermé les yeux
Et je l’ai suivi
Dans un monde merveilleux
Qui de la douleur se rit.
Vous qui restez ne pleurez plus.
Enfin je ne souffre plus.
Mon corps blessé s’est tu.
Il n’en pouvait plus.
L’oiseau m’a redonné
Mes jeunes années
Et ma liberté.
Liberté (Pascal)
Regardez ! Regardez dans le creux de ma main !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
Au pied d’un nid, je l’ai trouvé au petit matin !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
Regardez ! Regardez comme il est magnifique !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
Il est un enchantement, un tour de baguette magique !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
Si je lui coupe les ailes, il sera à moi pour toujours…
Ecoutez ! Ecoutez tous ses registres d’entrain !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
Jamais il n‘a de cesse de me réciter ses refrains !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
Je vais le garder, c’est mon ami, je vais l’apprivoiser !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
On ira par les chemins, tous les deux, on ira pavoiser !
Si je lui coupe les ailes, il ne sera plus jamais un oiseau…
Caressez ! Caressez la douceur de son plumage !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
Dans ma vie, il n’y aura plus de terribles orages !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
Jamais il ne me délaissera pour retrouver des belles !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
Jamais plus il ne s’éloignera de moi à tire d’aile !
C’est mon oiseau ! C’est mon oiseau !
Et pourtant, c’est l’oiseau que j’aime…
Variations sur le poème basque : « Txoria Txori » de Joxean Artze.
https://www.youtube.com/watch?v=63GO1URJKOs
Merci à Fred Arrieta, (forcément basque) à qui j’exposais le thème de la semaine, de m’avoir soufflé ce magnifique dilemme.
Défi #371
Ont sauté la barrière, hoplà !
(Pour le son, cliquez sur l'image)
Fairywen ; Vegas sur sarthe ; Lorraine ; Pascal ;
JAK ; joye ; bongopinot ; Walrus ; Venise ;
Son projet d'avenir par bongopinot
Un jean bleu, une veste noire
Tee- short et basket blanche
Un petit tour devant le miroir
Et il part comme une flèche
Vers son avenir son inconnu
Tête pleine et poche vide
Il court sur l'avenue
Il saute il est lucide
Intérim pôle emploi petit boulot
Son futur lui semble gris
Il vogue sur ses sanglots
Et son corps s’amaigrit
Ce destin l'ennui alors il se relève
Et décide de découvrir le monde
Repassant en boucle tous ses rêves
Son être se soulève et Son cœur inonde
Il sait qu'aujourd'hui, demain, ici ou ailleurs
Quelque chose l'attend de bon de solide
Il trouvera sa voie et prendra le meilleur
le bonheur n’existe pas dans des cœurs arides
Alors il se lance vers son ambitieux projet
Courir de ville en ville parcourir les chemins
Et de pays en pays avec sur sa tête son béret
Il nous enverra l'histoire de sa vie menée à bien
Participation de Venise
Qu’avais –je fais de mal
Pour que le PAPE en personne nous adresse un tel message. ?
J’ai regardé à la dérobé mon compte en banque, il était obèse.
Ces accusations avaient creusé des poches sous mes yeux.
Les riches étaient devenus des criminels dans le discours tenu au CONGRES.
Je me suis alors dit qu’il était peu être encore temps de chercher la rédemption avant qu’on m’abatte pour traitrise.
Je mes suis lancé dans cette nouvelle aventure avec une soumission totale.
¨Être pauvre me prenait tout mon temps.
Le passage de la richesse à la pauvreté fut une transition marquée par de grands renoncements
Fini les pantalon en lin blanc, les baskets fabriquées en Malaisie, .la cocaïne
Je me suis vite habitué au café imbuvable, en me disant qu’il y avait plus malheureux que moi.
Mon niveau de crédit était devenu quasi nul !!
Alors tout ce que les gens me donnaient étaient plus précieux que ce qui me manquait
J’en avais fini avec la quête de l’immortalité qui signait mon aveu d’égoïsme à l’égard de toute l’humanité.
Pourtant je m’accroche à la vie comme une tique avec mes trois amis chiffonniers
Édentés qui passent leurs journées dans les ordures comme des mulots.
Je continue à croire qu’il n’est pas raisonnable d’en demander d’avantage.
Après cette décadence, la misère s’est répandu comme la peste dans toute la ville .
On aurait dit que le PAPE avait fait des milliers de convertis.
Le réconfort alcoolisé des pauvres commençait à me préoccuper.
Seigneur me suis-je dit qu’elle époque nous vivons demain je me lance dans la reconquête
De mon statut de richissime nanti
Mais ça c’est une autre histoire !!
Et même l’Univers (Pascal)
Allez, je me lance !... Et pourquoi, moi aussi, je n’aurais pas droit aux éloges pompeux qu’on attribue naturellement aux grands auteurs ?... C’est décidé ! Mon précieux manuscrit ira se nicher dans toutes les boîtes aux lettres des grandes Maisons d’Editions parisiennes ! Enfin, je serai reconnu pour ce que je suis ! On dira de moi que je suis un grand écrivain ! Que dis-je : un poète ! Un dramaturge ! Un versificateur ! On dira que mes tournures de phrases d’épître sont des soleils brillants à chaque fin de chapitre !...
Mais oui, j’ai usé de métaphores, d’adjectifs multicolores et d’épithètes tout en or. Ils sont comme des fleurs épanouies dans les sillons de mon vocabulaire. Je n’ai pas écrit un seul mot difficile, de ces mots abscons, de ces mots hermétiques, qu’on ne trouve que dans des bouquins indigestes ou scientifiques, qui font croire à ceux qui les lisent qu’ils sont instruits et à ceux qui les écrivent qu’ils sont l’élite de l’écriture.
Déroulez le tapis rouge, faites sonner les trompettes de la Renommée ! On me lira dans toutes les grandes bibliothèques ! Je serai une référence, comme on consulte les oracles, je serai compulsé, on demandera mon avis ! De moi, on fera des sujets de dissertation, des compositions de philosophie, d’épiques discussions dans les Grandes Ecoles !
Allez, faites de la place sur les étagères de vos bibliothèques !... Avant, il y avait Platon, La Bruyère, Victor Hugo et maintenant, il y aura moi ! Poussez la Fontaine, Diderot, Pascal et ses Pensées ! Lisez les miennes ! Au zénith de vos rayonnages, je serai comme un guide, une illusion réelle, un soleil de bienfaits ; vous bronzerez pendant votre évasion de littérature…
Je serai adulé ; à chaque coin de rue, je signerai des autographes ! Je ferai des télés ! On me demandera sur tous les plateaux ! La Grande Librairie me réclamera ! Magnanime, je m’assoirai entre Amélie Nothomb et Jean d’Ormesson ! On demandera mon avis ! A l’antenne, les grands de ce monde m’écouteront et quand je me tairai, mes silences rapporteront encore mes aventures d’Armageddon ! Ce sera mon heure de gloire ; avec mon meilleur profil, je sourirai aux caméras et mes frissons seront mes plus belles décorations !...
Je leur raconterai les arcs-en-ciel tendus, la façon de danser dessus ; je leur raconterai les étoiles filantes et comment accrocher ses vœux contre ; je leur raconterai les abysses profonds, les sirènes qui s’y baignent et comment écouter leurs chansons sans réellement se noyer. Avec des mots de tous les jours, je leur parlerai d’Ivresse, d’Amour, de Solitude et de Rencontre. Sur la palette infinie d’impressions verbales, je leur dirai comment j’ai côtoyé des grands peintres et leur déluge d’émotions picturales ; dans des paragraphes bleutés, un instant d’apothéose, comment j’ai capturé les ressacs de la mer, la musique de leurs chuchotements, la couleur de leurs dentelles d’écume et le parfum de leurs friselis salins.
J’ai tout compris de la perversité de l’enivrement, des fourbes étincelles de l’ivresse et de la noirceur du fond du puits. J’ai brisé tant d’anathèmes, consolidé tant de châteaux de sable, tué tant de cauchemars. J’ai traduit les échos des cavernes, les sourires des statues, les courses d’étoiles filantes. J’ai décrypté les danses amusées des flammes des bougies, les ricochets des pierres de lac, les murmures de la source ! J’ai déchiffré les chimères lointaines, les éblouissements des flaques de pluie sur des vérandas pudibondes et les enchantements des grands vitraux enluminés ; contre ces vitres de tintamarre aveuglant, dans mes livres éperdus, j’ai effeuillé tant de marguerites, j’ai volé sur tant d’ailes d’oiseaux…
C’est certain, avec mes livres, j’inonderai toutes les librairies, tous les tourniquets des gares, toutes les bibliothèques municipales de toutes les villes ! Je serai traduit dans le monde entier et même l’Univers ! Des monuments porteront mon nom ! Des rues ! Non ! Des grands boulevards ! Mieux ! Des écoles ! Sous les platanes des cours de récré, on récitera mes poèmes ; devant l’âtre des cheminées, entre les flammes de l’exaltation souveraine, on lira mes pléiades de mots crépitant d’intense Félicité…
Quand on ouvrira un de mes livres, on ressentira aussitôt une grande poussée de bien-être ! Je serai le pansement des afflictions de ce terrible monde moderne, la bouffée de Liberté qu’il nous manque tant ; je serai le Rêve qu’on a tous perdu. Ici, vous lirez des confidences d’une lettre au père Noël ; là, vous suivrez la trace d’une goutte de pluie effarouchée. Ici, vous écouterez une troublante sonate avec ses dièses, ses bémols et ses soupirs ; là, vous supposerez l’écroulement tumultueux d’une vague d’équinoxe sur des récifs énamourés. Ici et là, on ne parlera que d’Amour, de tous ses pouvoirs, de tous ses beaux dégâts, de la Séduction et de tous ses mécanismes aveuglants de poudre aux yeux…
Chez moi, les causes perdues sont encore secourables, les naufragés retrouvent toujours une plage ; les désespérés, une main tendue ; les damnés, le Pardon ; les moribonds, une bouffée d’oxygène. Chez moi, il n’y a pas de Paradis parce qu’il n’y a pas d’Enfer ; les démons sont tous des anges repentants. Chez moi, les faits divers sont des éclosions de printemps. Je suis le sucre des réalités amères, mes accents ne sont jamais graves, mes majuscules sont des révérences de début de phrase et mes points de suspension sont d’intimes branches d’envol à votre imagination. Allez, je me lance !...
Ces éditeurs parisiens, blasés de toutes les turpitudes humaines, ils verront bien comment j’ai apprivoisé les nuages, comment j’ai traduit les mirages, comment j’ai peint les visages ! Avec mille palpitations, on me lira en fermant les yeux ; on ne voit bien qu’avec le cœur…
Quelle pétulance ! (Joe Krapov)
- Il va bien falloir qu’en silence ou pas un jour je me lance, dit la scie.
- Ne te casse pas le tronc ! répond l’arbre. Il y a déjà le nageur qui fait la planche ».
- Il va bien falloir qu’un jour je me lance, dit Tom à Hawks (Howard).
- Dans le commerce de haches à destination des bedeaux ? C’est encore illégal, répond Hiawatha.
- Il va bien falloir qu’un jour je me lance, dit le boomerang.
- Ca ne sert à rien, tu t’appelles Reviens, répond l’aborigène.
- Il va bien falloir qu’un jour je me lance, dit l’accessoire de l’athlète.
- T’es pas un peu marteau, non ? répond le spectateur des J.O. qui se l’est pris sur la tête.
- Il va bien falloir qu’un jour je me lance, dit le « Pouah ! ».
- 3 mètres trente-six ! J’suis dégoûté ! répond l'athlète. Et de dépit, il en lance un autre.
- Il va bien falloir que je m’arme strong, dit Lance.
- T’as qu’à dire que c’était à l’insu de ton plein gré ! répond Richard.
- Il va bien falloir qu’un jour je me Lens, dit le musée du Louvre.
Et le mineur-campeur le pousse dans le dos. Le musée glisse le long de la pente et atterrit sur le carreau de la fosse 9.
- Euch’ terril, ch’est à mi ! J’étos là avint ti ! T’es très ben là d’ù qu’tes quéu. Si té m’cros pas, acoute eum quinchon !
- Il va bien falloir qu’un jour je me lance, dit le diaporama.
- Ah non ! A tous les coups, c’est encore Joe Krapov qui chante, dessus !
Une traduction en français de ces paroles en Ch'ti est consultable ici.