Rua do capelão (Walrus)
C'est en passant devant cette chapellerie que toute l'affaire me revint en mémoire : je l'avais rencontrée au restaurant Les Chapeliers, au numéro trois de la rue du même nom, à Bruxelles.
J'y étais attablé avec une bande de copains, sous l'escalier. Nous étions tellement entassés à notre table que pour pouvoir manger plus facilement, nous avions dû mettre au point une procédure : tandis qu'un convive sur deux se penchait vers son assiette, les autres se redressaient pour leur faire de la place. C'est Pierrot qui était à la manœuvre et donnait la cadence à la chiourme qui ramait dans les assiettées de stoemp-saucisse.
Alors que je me trouvais en position relevée, j'avais posé la main droite sur une marche de l'escalier à claire-voie menant à la salle du premier. C'est là qu'elle m'a marché dessus.
Elle m'a regardé entre deux marches et m'a lancé un joyeux "Desculpe !"
Une Portugaise ! Ou, plus vraisemblablement au vu de son accent chantant et de son couvre-chef digne du sambadrome de Rio, une Brésilienne. Je l'aurais parié et même qu'elle s'appellerait Zoe, Zozo pour les intimes. Mais j'ai pas pu vérifier, c'était à mon tour de ramer.