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Le défi du samedi

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26 mars 2011

Monsieur William, vous manquez de tenue ! Qu'alliez vous faire dans la petite rue ? (Joe Krapov)

Avec ce qui restait de Waterman dans son encrier et le peu de discernement qui est le sien, mon frère aîné, William Krapov, qui aime bien parler de lui à la troisième personne, comme Alain Delon, a rédigé non pas une mais neuf lettres ! Ce sont celles de son « Abécédaire du printemps qui passe » ou plutôt de son «Dictionnaire personnel» : il n'a rien à envier au blog de la plus célèbre admiratrice Italianophile de Fernand Raynaud (Adrienne) ni non plus au fameux « Dictionnaire de la rousse » de Pierre Kovboï. Cliquez sur les chiffres de 1 à 9 ci-dessous pour lire son dico en forme de polar.

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Z comme Zorro
Pour ce qui est de l'ordre alphabétique, William en fait toujours ou trop ou pas assez. Sans doute, en matière de syndrome sécuritaire, les instit’s de cette école sont ils pareils ? C’est pourquoi j’ajouterai volontiers la lettre Z comme Zorro à son dictionnaire personnel : Marina Bourgeoizovna qui sait toujours tout sur tout et a ses antennes partout – mieux que Dieu ! - m’a expliqué que dans cette école-là, les gamins ont prétendu aux enseignants qu’un homme « leur avait tiré dessus » plusieurs fois. Et personne n’a rien entendu ? Pas de douilles ? Pas d’impact de balles ? J’ose espérer qu’ils fabulent et dans ce cas je pense qu’ils  regardent trop ce feuilleton de Walt Disney ou les films de cowboys à la télévision. A moins qu’il ne s’agisse d’abus de jeux vidéo « avec des gros guns » comme dit Mlle Zell ?
Merci en tout cas à « Monsieur William » d’avoir fait en sorte que l’équipe Krapov puisse encore bien faire rire qui le voudra avec ses incroyables mésaventures !

P comme parapluie
P.S. Le « coupable » a été retrouvé. Les enfants fabulaient bien et l' « arme » n'était... qu'un vulgaire parapluie comme celui de M. William dans la chanson des Frères Jacques ! A la décharge des mômes, il faut bien préciser qu'ils n'en avaient jamais vu de leur vie : c'est normal, il ne pleut jamais en Bretagne et encore moins qu'ailleurs à Rennes. Par contre, si M. Claude Guéant met davantage de policiers dans les rues, le parcours qui mène au parc Oberthür va peut-être bien finir par ressembler à un labyrinthe ! Pauvre William ! S'il doit rester enfermé dans son bureau à barreaux, j'irai lui porter des oranges ou une pièce montée des grands jours !

D comme Dieu
Et Dieu dans tout ça ? Bonté Ludivine, je l'ai oublié ! Je ne sais pas comment il fait, lui, pour s'ennuyer le dimanche et s'emmerder les autres jours ! Moi je n'ai pas bien le temps !

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26 mars 2011

Sang d'encre (Poupoune)

Au fond de l’encrier, un peu de sang séché. Seule trace de l’hypothétique victime d’un éventuel crime qui aurait peut-être été commis ici.

La disparition de la jeune-femme nous avait été signalée quelques heures plus tôt. Ses proches étaient sans nouvelles depuis une semaine. Tous s’accordaient à dire que ce n’était pas normal. Son domicile ne présentait aucune trace de lutte, aucun désordre inhabituel. Si je n’étais pas tombé par hasard sur ces quelques gouttes de sang, on n’aurait sans doute pas poussé plus avant la recherche d’indices.

On a relevé des tas d’empreintes. Et un poème.

Le poème était d’une platitude à pleurer, un genre de déclaration d’amour torturé aussi pauvre dans le vocabulaire que dans la rime, mais il était joliment écrit sur du beau papier épais qui ne semblait venir d’aucun bloc ou cahier trouvé sur place. L’écriture soignée ne ressemblait à rien de ce que notre disparue avait écrit d’autre. Ce que le graphologue a confirmé : non seulement ça n’avait rien à voir avec l’écriture de la jeune femme, mais en plus le poème avait été écrit à la plume d’oie. Et il n’y avait rien dans l’appartement qui ressemblait à une plume, d’oie ou de n’importe quel autre volatile.

On a fait défiler tous les propriétaires des empreintes qu’on avait relevées, pour les interroger et les éliminer de la liste des suspects. Même si on ne savait pas exactement de quoi on aurait pu les suspecter. Restait un jeu d’empreintes qui ne correspondait à aucune relation connue de la jeune femme. On a interrogé tous ses parents et amis au sujet d’un éventuel amoureux romantique et potentiellement transi, mais personne n’avait entendu parler d’un quelconque prétendant. On a donc confié le poème et l’encrier aux scientifiques en espérant qu’ils sauraient en tirer des pistes à explorer et, de mon côté, j’ai poursuivi mes recherches auprès du plus grand spécialiste en poésie que je connaissais : notre médecin légiste. Il était féru de belles lettres et versifiait lui-même à ses heures perdues. Je ne sais pas s’il était bon ou mauvais, mais je suis presque sûr qu’il était le seul à faire rimer « romantique » avec « rigidité cadavérique ».

Quoi qu’il en soit, à la lecture des quelques vers de notre poète inconnu et suspect, quand il a demandé s’ils avaient été écrits à la plume sur papier vélin, j’ai senti qu’on tenait quelque chose.

-          Il y a ce type… un jeunot qui se prend pour Rimbaud parce qu’il a la même coupe de cheveux... c’est son style. Et toute la richesse de ses œuvres tient dans la qualité du papier et la calligraphie. Ça pourrait être ton gars.

-          Et tu le connais comment ?

-          On fréquente les mêmes lieux de perdition.

-          Tiens donc ?

-          Des cafés littéraires où les rimailleurs de mon genre peuvent déclamer leur poésie devant d’autres rimailleurs.

J’aime quand le hasard et la chance font de leur mieux pour m’être favorables. J’ai demandé au légiste de m’emmener dans ces cafés et de me dire en chemin ce qu’il savait du bonhomme.

-          Je dirais qu’il est encore plus mauvais poète que moi.

-          Tu es mauvais ?

-          Ce n’est sans doute pas à moi de le dire. Disons que lui a reçu en plusieurs occasions des critiques plus sévères que moi.

-          Ah… et il prenait ça comment ?

-          Mal. Mais sans doute pas au point de tuer ses détracteurs, si c’est le sens de ta question. Il m’avait demandé conseil une fois…

La chance a continué de nous sourire et dès le premier café, le patron a su nous dire où trouver notre poète suspect : il logeait dans l’appartement à l’étage, alors on est montés le voir.

-          Comme ça, tu donnes des conseils aux aspirants poètes ? Tu dois pas être si mauvais alors…

-          Moi j’ai surtout une matière première originale. Lui… Un type lui avait dit qu’il devrait arrêter un peu les mièvreries et tremper sa plume dans ses tripes plutôt que dans l’eau de rose. Il voulait savoir ce que j’en pensais.

Mon téléphone a sonné en même temps que nous frappions à la porte du poète. Elle n’était pas fermée et des bruits étranges provenaient de l’intérieur. J’ai répondu à l’appel tout en poussant la porte. C’était un gars du labo.

-          On a analysé l’encre du poème.

J’apercevais notre poète, apparemment en train d’écrire. Une jeune femme était assise près de son bureau et…

-          Et ben en fait, c’est pas de l’encre !

… il trempait régulièrement une plume dans…

-          Et vous ne devinerez jamais ce que c’est !

… la fille ? Le ventre de la… Bon sang ! Je n’étais pas bien sûr de ce que je voyais. C’est la voix du légiste qui a confirmé mon impression :

-          Merde. Je lui avais dit que moi, ma plume, je la trempais plutôt dans les tripes de mes victimes, mais… enfin… c’était une image !

J’ai complètement gâché l’effet du type du labo en concluant ses révélations à sa place :

-          C’est du sang.

 

 

26 mars 2011

L'ancre de nos mondes (Captaine Lili)

 

Au fond de l’encrier

Patientent les possibles,

Les questions que l’on se tait,

L’imaginaire qui nous peuple.

Du fond de l’encrier

Peuvent naitre des larmes

Ou des fleurs,

Des libellules, des paysages.

Au fond de l’encrier

Il y a l’ancre de nos mondes,

Et puis il y a ce qui tremble

Comme feuille d’automne.

26 mars 2011

Parce que MAP le vaut bien (Walrus)

Au fond du tiroir, un sombre étui laqué.
Au fond de l'étui quelques stylographes.
Sous les capuchons, des plumes à l'or maculé d'encre séchée.
À côté des stylos, un encrier, une bouteille d'encre plutôt.

Cela fait des années que je n'ai plus utilisé de porte-plume.
J'ouvre la bouteille.
Le joint du couvercle en carton vernis colle au goulot, résiste puis se déchire.
Au fond du récipient, un Sahel bleu marine.
L'encre s'est asséchée, comme mon inspiration.

 

26 mars 2011

AU FOND DE L’ENCRIER… (Lorraine)

 

Au fond de l’encrier, il y a un tablier noir, la plume ballon, et cette odeur inoubliable, un peu âcre, qui monte aux narines et inquiète.

                - Attention, dit Mademoiselle, nous allons écrire dans un cahier, suivez bien la ligne, regardez au tableau, je montre…

                Avant, elle montrait et on écrivait sur l’ardoise. Aujourd’hui elle trouve qu’on a fait assez de jambages, on est grands, on ouvre le cahier et surtout, surtout, on fait attention aux taches !

                - Pas trop d’encre sur la plume, juste le bout, on n’appuie pas, on écrit « Papa fume la pipe ».

                Papa fume la pipe ! On connaît. C’est facile. Enfin… »J’ai fait un pâté, Mademoiselle ! ». Mademoiselle Armande se penche sur Antoine, elle secoue la tête, dit : « Antoine, tu as pris trop d’encre ! Regardez tous: on trempe la plume doucement, on essuie le bord sur l’encrier, et alors seulement on écrit . Vous avez compris ? et s’il le faut, prenez votre essuie-plume ».

                On fait oui de la tête, on crie : « Oui, Moiselle ! »…Et Anita s’exclame : « j’ai aussi fait un pâté »…même plusieurs pâtés. On sort prestement les buvards du pupitre. Les buvards, c’est drôle, ils écrivent à l’envers ce qu’on écrit à l’endroit. Mais pour l’instant, ils absorbent surtout les taches, sauf dans le cahier de Mariette, très sage, qui fait tout bien, le chouchou de Mademoiselle, on le sait. On ne l’aime pas beaucoup. Elle fait trop attention à sa robe, à son cartable, à son bulletin…Elle a toujours 10. Moi j’ai 7. Parce que je bavarde. Alors Mariette se tourne vers moi et, mettant son doigt sur sa bouche, murmure : « Chut !... ». Je n’aime pas du tout Mariette…

                Mon essuie-plume a une tête de coq, il est rouge et noir. Ma plume s’accroche dedans et quand je recommence à écrire, elle grince. Sur le cahier, il y a de petites éclaboussures. Mais pas de fautes. Ginette s’applique, elle n’arrive pas à terminer la phrase. « C’est bon, dit Mademoiselle, on reprendra demain ».

                On va à la récréation.  On a tous les doigts tachés d’encre.

                Dans l’encrier, il y a l’école…

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26 mars 2011

Nos yeux dans un encrier (Sebarjo)

 

Puisqu'on vivra tous les jours bigleux
Et puisque l'amour rend aveugle
On écoutera heureux
Les jolis meuh
Des vaches qui meuglent
J'aimerais quand même te dire
Ne louche pas c'est encore pire
Tes lunettes sont tombées
Dans mon encrier.

J'ai attaché tes loupes à de jolies chaînes
Et pour ne plus du regard  te louper
J'en ai mis aussi sur les miennes
On rêvait de lentilles et de limpidité
J'aimerais quand même te dire
Ne louche pas c'est encore pire
Tes lunettes vont tomber
Dans mon encrier.

Pour ne pas les oublier quand on se lève
Pour pouvoir les garder
Jusqu'au bout de nos rêves
Sur nos rétines je les ai collées
Mai je sais que t'aimerais me dire
D'enlever mes binocles pour dormir
Qui m'font les valises dilatées
Comme un encrier.

Puisqu'on vivra tous les jours bigleux
Et puisque l'amour rend aveugle
On écoutera tendrement
Les jolis meuh
Des vaches qui meuglent
J'aimerais quand même te dire
Ne louche pas c'est encore pire
Tes lunettes sont tombées
Dans mon encrier.


26 mars 2011

Qu’y a-t-il au fond d’un encrier ? (Adrienne)

 

Au fond d’un encrier, il y a quelques grains de poussière, de minuscules particules qui empêchent la plume de courir sans heurt sur la feuille. La pointe sent l’obstacle, si infime soit-il, dérape, dévie et parfois projette une gouttelette.

La belle page d’écriture est déparée. On est consterné. On s’appliquait si bien, pourtant, le nez sur la feuille.

Au fond de l’encrier, il y a un reste d’encre dont on s’aperçoit, en l’utilisant, qu’elle n’a plus exactement la même couleur : elle est un peu plus délavée, instable. Elle est moins bleue.

La belle page d’écriture devient grise, avec ici et là des petits points plus sombres. On ne trouve pas ça joli. On soupire.

Au fond de l’encrier, il y a encore tous ces mots qu’on voulait écrire. On n’a que sept ans mais on sait déjà qu’il n’y a pas de temps à perdre.

Heureusement, quelqu’un lève le doigt et dit :

- Madame, je n’ai plus d’encre  dans mon encrier !

26 mars 2011

La lettre - (Brigou)

 

Les verbes se bousculent
Boudent, chahutent
C’est la confusion.

Elle réfléchit.

Une pensée la traverse
Une idée agréable
Un songe inavouable.

Elle laisse de jolies traces sur le papier
Noircit des pages et des pages.
Les mots sourient.

Elle les attrapent, les sèment, les plantent.

Si elle avait le temps
Elle pourrait écrire indéfiniment
Au risque d’y passer la nuit.

Mais elle se promet d’être légère
De piocher au fond de l’encrier
Des petites choses de rien du tout.

 

26 mars 2011

En crier‏ (titisoorts)

Et voilà, je recommence, j'appréhende, ma plume glisse sur le papier blanc, je broie du noir, je sens au fond de moi que je dois être lâche. Au début j'y voyais mon visage, sur ce mirroir
d'encre. Je ne savais pas que j'allais m'abreuver de ce sang. J'étais innocent, j'aurais du me faire un sang d'encre. J'ai donc plongé mon epée de plume pour y transpercer mes carapaces. Ensuite les mots se couchaient sur les feuilles vierges, ils arrivaient sans reflexion comme pour m'épurer. Les mots se dressent pourtant fiers d'être placés là ou ils sont, par erreur mais surement pas par hasard. Les mots qui sortaient de ma plume, abruptes et sans ame. Mais pour arriver à la fleur qui poussse dans la clairiere, il faut d'abord défraichir le terrain. Ma plume des premiers temps etait plutot un marteau piqueur, il à fontionné plusieurs mois et des fois encore, me secouant. Allez je replonge ma plume ,je retourne au combat contre moi meme. Les pensées s'eclaircissent, je reve d' une purete d'expression, d'une liaison de l'ame, du cerveau, du coeur, une harmonie avec terminaison ma plume qui prendraient leurs forces au moment ou je la plonge au fond de 'encrier, la force du bout de mes doigts avec déjà l'idée des mots à coucher. Ecris moi je serais qui tu es, peur de me trouver ou de m 'y perdre dans la solitude des maux de l'encre transformées. Un train d'ecrit de phrases intimes, parfois TGV parfois micheline, cela depend de la forme de l'écrivain, il arrive que je deraille.
Je recommence à avoir peur pourtant je sais que je suis loin de l'union avec mon âme, il m'arrive de ressentir ma carapace qui me protège et m'empêche de m'être, dans l'intelligence d'adaptation de l'homme.
Faut il au fond en crié pour sortir l'écrit.

26 mars 2011

L'escalier (Sable du temps)

Au fond de l'encrier
j'ai trempé ma plume
je me souviens
les doigts tachés
d'encre violette
la buée sur les vitres
et la cour de récré,
les genoux écorchés
l'ombre du grand Meaulnes
et la senteur d'orange
des goûters d'autrefois
je me souviens
les enfants moins sages
l'école buissonnière
un plus un font deux
pleins et déliés se mêlent
l'encre est sympathique
l'écriture secrète
et les billets galants
au fond de l'encrier
j'ai perdu ma plume
depuis longtemps
encre y es-tu
plus de secret ni de marelle
plus d'il était une fois
je lève l'ancre
pour rêver les mots

26 mars 2011

Au fond de l'encrier (Joye)

 

Au fond

De l’encrier

Tous ces mots

Déjà oubliés

Je vois

Le noir

Où se noie

Tout mon désespoir

Na na na na na na na

Silence

Ébène

Où demeurent

Tous mes mots de peine

Ils restent

Muets

Tous ces mots

Jamais exprimés

Na na na na na na na

Les mots qui restent cachés

À chaque fois que je me tais…

Au fond

De l’encrier

Vivent les mots

Que j’ai rejetés

Des mots

Subtils

Pour absoudre

Mon cœur inutile

Na na na na na na na

26 mars 2011

C’est fait (Val)

 

Je mange mes stylos. Je ne les mange pas, je les ronge. Je les ronge à sang. A sang d’encre ?

Petite, les quelques fois où j’ai vu un encrier, j’ai eu l’idée bizarre d’y goûter. A ce qu’il y avait dedans.

Je n’ai pas d’encrier, j’ai des stylos. Mais, devinez quoi ?
Par deux fois, cette année, au travail, j’ai réalisé plus ou moins un rêve de gosse.

Goûter à l’encre, ça, c’est fait ! Mouarf !

26 mars 2011

Blancbec et Eurêka (Vegas sur Sarthe)


A force de ruses et de quelques exactions nous avions réussi Lulu et moi à gagner les meilleures places, celles qui touchaient le gros poële de fonte aux braises rougeoyantes et surtout celles qui rendaient illisible l'écriture calligraphiée de madame Blancbec au lointain tableau noir.

Forts de cette excuse et le cul au chaud, nous pouvions alors nous concentrer en toute impunité ou presque sur de passionnants travaux tels que la gravure sur table, la mastication des boulettes de sarbacane et la confection de planeurs en papier buvard.

Aujourd'hui c'était jour de Physique et un dénommé Archimède allait nous offrir une occasion formidable de jouer avec les encriers.
Cet Archimède me parut fort sympathique quand j'appris de la bouche même de Blancbec qu'il était aussi l'inventeur des vices sans fin!

Dans nos petits bidets de porcelaine où l'on n'avait jamais eu que le droit de tremper la plume du gradé - le fameux sergent major - il nous était enfin permis d'en explorer les profondeurs afin de vérifier la fameuse loi inscrite au tableau:
"Tout corps plongé dans un liquide...gna gna gna" la suite étant parfaitement indéchiffrable et c'était tant mieux. 

Blancbec n'eut pas le temps d'en achever l'énoncé que, dans l'abîme violette j'avais déjà ordonné la plongée d'une craie-bathyscaphe baptisée Eurêka pour la circonstance. En pilote confirmé je guidai mon engin vers le fond, bien décidé à vaincre cette force étrange dirigée de bas en haut et surtout pressé d'atteindre le fond avant mes camarades et néanmoins adversaires.
 
Une course s'engagea entre Lulu et moi et comme il semblait mieux maitriser son engin, j'envoyai un savant coup de pied dans son bureau ce qui vida le bidet en un superbe tsunami d'un bleu profond sur sa chemisette blanche...
Débarrassé de ce redoutable concurrent j'allais poursuivre mon exploration quand la main sèche de Blancbec s'abattit sur ma nuque telle un couperet.
Déjà Eurêka s'abimait, m'ôtant toute chance de découvrir l'ivresse des profondeurs d'une mer d'encre.
Lentement je refaisais surface, lourdement lesté d'une sanction exemplaire... deux cent fois!
Alors je plongeai gravement ma plume en un dernier adieu à mon bathyscaphe, diluai l'abîme violette de quelques larmes avant d'entamer la première d'une longue série de lignes:
"Tout corps plongé dans un liquide..."   
Une vocation venait de sombrer.



26 mars 2011

Dernière lettre (Célestine)


Il ne me reste plus que l'encre
pour tremper mon chagrin dedans
ma plume aiguisera sa pointe
acérée comme tes yeux noirs

tes yeux de braise ont transpercé
mon cœur comme matière molle
glacé , privé de toute vie
il s'est écroulé devant toi

Tu as , en un éclat de rire
tatoué dans le vif de ma peau
avec ton encre indélébile
une blessure inguérissable

Je regarde cet encrier
et un froid intersidéral
me saisit dans son noir dessein

tous les mots que j'en sortirai
se cogneront,
sans espérer même un regard,
Au mur de ton indifférence.

Je boirais cet âcre élixir
Cet ignoble sang de vieux poulpe
J'avalerais ce choléra,
ce noir poison , cette ciguë
Si je savais que tu reviennes

 

Il ne me reste plus au fond
que cet encrier dérisoire
pour te décrire ma brûlure
avant de m'y laisser sombrer.

26 mars 2011

Un homme ... (MAP)

 

 

Un homme à la mine sombre

illustrateur dépressif

poursuivait ses noirs dessins

jusque très tard dans l’ennui ….

 

Une araignée solitaire

vint lui tenir compagnie

se percha sur son épaule

et …  tomba dans l’encrier.

 

Ce fut le Sergent Major

qui lui apporta secours

car sa plume salutaire

devint radeau au long cours.

 

C’est ainsi que deux destins

furent bien vite liés.

Voilà donc ce qu’on appelle :

une amitié bien « encrée » ! ! !

 

plumetal2 

26 mars 2011

"Quand j’aurai écrit tous mes mots" (Tendreman Spice)


 

Quand j’aurai écrit tous mes mots
Quand j’aurai craché tout mon être
Alors il n’y aura plus rien, là tout au fond
Même plus envie de crier

 

Je serai, arrivé au fond de l’encrier
Un homme seul
Désemparé
Moi

 

26 mars 2011

Ecrire (Berthoise)

 

62940317_1_Ecrire. Toujours écrire. Forcément écrire. Écrire pour le geste, écrire pour la forme, écrire pour le fond. Mais le fond, le fond de l'écriture, le pourquoi du comment du qu'est-ce que ça veut dire est-il si important ? J'ai appris à écrire au temps des porte-plume, de la bouteille à bec violette, des encriers en porcelaine blanche, des buvards roses. Joli camaïeu. Il y avait les pâtés, inévitables mais rares. Il y avait la main légère dans les montées, et plus grave dans les descentes. J'aimais écrire. Plus tard, on eut droit au stylo-plume. Mes parents en avaient chacun un, de marque Waterman avec une plume en or. Le mien avait moins de valeur, il ne fallait pas faire des envieux et courir le risque de se le faire voler. Au collège, j'ai connu l'encre de Chine et les dessins industriels avec les tire-lignes et les plumes à réservoir. Quand ça bavait, on attendait que ce soit sec et on grattait avec une lame légère. Je me souviens aussi des cours de dessin. À l'époque, on ne parlait pas d'arts plastiques, ni d'arts visuels, on faisait du dessin. J'ai dessiné à l'encre de Chine encore, des têtes de dos avec des chevelures compliquées. Je devais m'appliquer à dessiner chaque cheveu du haut vers le bas, sans lever la plume.

J'écris toujours. Pour les besoins de ma profession. Parfois, je me demande même si je ne l'ai pas choisie justement pour ça, à cause du geste. Écrire. J'ai un stylo-plume dans ma trousse. J'ai une trousse. Avec aussi un stylo rouge. Obligée. Les élèves écrivent en bleu ou en noir. J'annote en rouge. Ils corrigent en vert. J'use plusieurs stylos rouges de septembre à juin. C'est un peu dérisoire mais je regarde le niveau d'encre baisser. Je mesure la quantité d'écrits. Quand j'apprends à écrire à mes élèves, je suis exigeante sur la façon de tourner les lettres, j'insiste sur l'endroit où on lève le crayon. Je prépare avec soin les modèles.

Maintenant, je tape les textes sur mon clavier. Mais il m'arrive le soir de les écrire sur des cahiers au stylo bille. Je rature, fais des rajouts, des petites étoiles pour les renvois. Mon écriture n'est pas la même qu'à l'école. Rapide, simplifiée, un peu illisible. Mais ce n'est que pour moi.

J'aime écrire.


 

26 mars 2011

Des regrets... (The Unknown)

Qu’y a-t-il au fond d’un encrier ?

 

Au fond de mon encrier il y a

les lettres jamais tracées,

les mots jamais formés,

les phrases jamais imaginées.

 

Au fond de mon encrier il y a

les lettres que je ne t’ai pas envoyé,

les mots que je ne t’ai pas soufflé,

les phrases que je ne t’ai pas murmuré.

 

Au fond de mon encrier il y a

les lettres recommandées,

les mots trop haut prononcés,

les phrases que l’on va regretter.

 

Au fond de mon encrier il y a

toutes tes lettres que j’ai gardé,

tous tes mots que j’ai aimé,

toutes tes phrases que je ne peux oublier.

 

Au fond de mon encrier il y a

notre histoire terminée,

ton histoire éloignée,

mon histoire à pleurer.

 

Au fond de mon encrier il n’y a plus

ces lettres que j’ai dessiné,

ces mots que j’ai inventé,

ces phrases que j’ai trop tardé.

26 mars 2011

Papa qu'y-a-t-il au fond d’un encrier? (Venise)

Papa qu'y-a-t-il au fond d’un encrier?

Mon bonhomme, il y a  tout l’alphabet

Capture01

Tout l’alphabet!!!!

Oui,tiens,

Penche toi au dessus de l’encrier et regarde.

Voici la lettre A qui arrive à la nage avec son cortège de mots  et qui s’accroche déjà à ma plume major.!!

J’éprouvais à ce moment le poids de mon jeune âge.

Acacias, A queduc  A quarium, les mots sortaient en tourbillonnant au dessus du cahier.

Regardes bonhomme me dit mon père le B qui s’accroche aux récifs, attrape le mot bouée et sort de l’encrier qu’il respire plein poumon.

J’entendais à mon tour le choc des sabots qui ébranlent le sol.

Pousse toi dit mon père, un nuage de poussière s’était élevé au dessus de l’encrier.

La lettre M majestueuse comme une montagne faisait un panache et m’incitait  à la volée à plaquer la lettre sur du papier.

Les lettres étaient régies par une dynamique complexe.

Je n’avais aucune idée alors ce que cette découverte allait produire des années après sur moi ;

Capture01

Comme les lavandières qui trempent leurs linges dans l’eau claire

Je sais maintenant parler de la brise qui rebrousse le duvet sur le ventre du moineau.

Et raconter les tremblements de la toile d’araignée dans le vent.

Tout me vient à chaque fois que je me penche au dessus de l’encrier

Le bonhomme que j’étais,debout dans la pénombre à peine plus grand que moi et coiffé d’une casquette de base ball me fait signe au loin.

Il tient dans sa main l’encrier de mon père et  me fait un signe de la main.

Moi je suis devenu cartographe, A main levée j’improvise des cartes que je garde dans ma poche.

Bon travail m’a dit mon père c’est où que tu as appris à écrire et dessiner ces cartes ?

Je lui souris, devine  ! Il m’a souri à son tour  et son regard a dérivé vers le lointain comme si il se remémorait le temps de mes apprentissages.

.

 

 

19 mars 2011

Défi #142

                 Qu'y a-t-il au fond d'un encrier ?ENCRIER

                                   Bonne recherche à vous !

                                  Adressez vos découvertes

                               à samedidefi@hotmail.fr

                               A samedi prochain !

 

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