Deux voix au musée (AlainX)
Visite au musée (Venise)
Le hall du musée était impressionnant. Dans cet espace immense, tout était plus silencieux
Qu’au dehors. On entendait couiner les semelles sur les dalles polies, amplifiées par l’écho vertigineux qui tombait du plafond. Tout le monde même les enfants semblait tenir à mie voix d’importantes conversations sur la science et l’histoire.
Au milieu du hall il y avait un bureau d’informations surmonté d’une montagne de dépliants à destination des visiteurs. Les murs étaient remplis de frises chronologiques sur l’histoire dela Terre.
Il y avait aussi un diaporama sur les dinosaures Un petit garçon avait découvert un tableau de boutons et à cet instant j’avais envie de le rejoindre et de m’abandonner à cette activité jubilatoire qui consistait à plonger le musée dans la totale obscurité.
Mais tout au contraire je me suis dirigée vers l’espace climatologie quand un gardien d’un pas hâtif m’a dévisagée .C’est alors que je me suis aperçu que je n’avais pas refermé mon énorme parapluie.
Désolée ça porte malheur dis-je en en essayant de le fermer .mais il résistait. J’avais l’impression d’être un personnage de film muet en plein gag jusqu’à ce qu’un visiteur me prenne doucement le parapluie des mains, le replie et me le rende.
Le hall bruissait d’importantes conversations scientifiques. Quand soudain je me souvins que j’étais l’invitée de la journée, je devais faire un exposé sur les Indiens – pied noir.
Le directeur du Musée s’avançait vers moi les sourcils froncés comme si il avait une équation difficile à résoudre.
Pour tout vous dire en temps normal tout ce qui concerne l’indien pied noir m’intéresse beaucoup, mais à cet instant j’avais du mal à me concentrer et je décrochais malgré moi.
Le directeur du musée col roulé noir veste noire avait l’air d’un matheux coincé. La seule concession qu’il faisait au présent c’était un étrange anneau piqué dans le lobe de son oreille gauche comme si il sortait tout juste d’une fête de pirate et avait fait disparaitre toute trace de son costume .
Puis – je vous aider dit il. ?
Qu'est-ce qui avait pu me mettre dans un état pareil ?Je réfléchissais à toutes les manières dont je pouvais rassurer mon interlocuteur .
Je rêve dit il en me dévisageant quel âge avez-vous ?
Treize ans dis je ;puis :euh ….. Douze en fait.
Douze ans ? Mais c’est sss…..
Il s’est arrêté sur ce sss Zozoté et il a secoué la tête. !!!
C’est vous que j’ai eu au téléphone mercredi dernier ?
C’est vous qui me parliez de la plus vielle nation pied noir les peigans du nord ?
De leur langue le niitsipussin et de leur technique de chasse sur le bison d’Amérique du nord ?
J’ai fait oui de la tête. Le directeur du musée s’est pris le visage dans ses mains et s’est écrasé le nez dans ses paumes ,et il a soufflé par les narines en faisant beaucoup de bruit.
Mais vous savez tout ça à douze ans ?
J’ai cru qu’il allait lui aussi appuyer sur tous les boutons histoire de faire de la lumière dans le musée, mais il a crié parfait formidable, mais vos parents pourquoi ne vous ont –ils pas accompagné pour cette conférence ?
Euh dis je en bredouillant pour abréger cet insupportable interrogatoire ils sont morts !!
Défi #194
Visite au Musée !
Nous attendons vos découvertes, vos impressions, vos observations
à
A tout bientôt !
Ont aiguisé leur langue à la meule
Sur la terrasse abandonnée… (Mamido)
C’est la fin de l’été
Sur la terrasse abandonnée
Les herbes folles ont poussé
Quelques pétales échappés
D’une rose fanée
Jonchent le sol.
Avant de prendre leur envol
Pour des cieux plus sereins
Les hirondelles sur le fil
Forment la gamme sans fin
D’un doux chant aux accords subtils :
Celui de la fin de l’été
De la terrasse abandonnée
Où la rose a jeté en corolle
Sa jupe sur les herbes folles…
Promesses (AlainX)
Adrienne se rebiffe (Adrienne)
Le jardin (Venise)
Quelle fausse modestie !!
Elle sait bien qu’en laissant son arôme trainer, elle restera la vedette de tout un été !!
Et que nous demanderons tous sur la terrasse un soir de juillet.
Qu’est-ce qui sent bon comme ça ? Je les aime discrètement étouffées et sans en faire des tonnes, elles ravagent nos mémoires engourdies.
Ce naturel cette finesse exquise, ce visage à peine dissimulés
On croit toujours qu’elle est mouillée après une pluie improbable.
Est-ce de très bon goût ce déferlement de Roses soutenus
Sur un fond de ciel bleu. ?
C’est du sang neuf, la dernière énergie de l’année qui est en cause dans le jardin.
Il y a sans doute au fond du jardin entre les poussières des nuages et une brouette pleine de noyaux de pêche, les traces d’un daim
Le jardin ce matin, c’est un miracle et comme tous les miracles il n’a pas besoin d’être vérifié.
J'inspecte votre cible (Walrus)
... et je dois le constater : Joli tir groupé !
Vous devez avoir la main ferme, le regard aiguisé et une arme parfaitement ajustée.
Participation de KatyL
Les pétales de roses légers et vaporeux, couchés sur le sol depuis peu, d’où viennent –ils ??
De ce tableau de la forêt près de chez moi ? Il y a bien du rose, un arbre rose en effet !
De celui-ci sans doute, le jardin au printemps ??
De celui-ci représentant une boutique de fleurs où quelques pétales ont pu s’échapper du magasin et s’en aller vivre leur vie sur le trottoir ??
De ce bouquet d’hortensias ???
Enfin allez-vous me dire d’où viennent ces pétales de rose ?
Je sais ! Ils viennent du bouquet de fleurs que vous formez tous, et de nos écrits, ils vont au gré du vent, ils s’éparpillent sur la toile, mais pas celle du peintre, l’autre toile, celle du net.
Comme il sent bon l’amitié ce parfum des écrits.
Métamorphose (Lise)
Métamorphose
Quand la roue se repose
De sa course infinie.
Chaque métamorphose
La transforme et grandit.
Son oeil est une rose
Dont le coeur refleurit.
Ainsi en toute chose
S'éparpille la Vie.
À fleur, le temps (tiniak)
Le temps, c'est du vent, mais la pierre ?...
J'étais là, pour ma promenade
- un jeu pas loin de la parade;
au front logé quelque mystère
accaparé par l'atmosphère
J'observais dans mon entourage
les bâtiments plus ou moins vieux
au mitoiement pas très heureux
mais dont je tirais avantage
Et puis, j'ai regardé mes pieds
A l'endroit où je m'arrêtai
je découvris cette insolence :
la nature et sa résistance !
D'entre les pavés jaillissait
une banale touffe d'herbe
(pas de quoi en faire une gerbe,
mais assez pour m'interpeler)
Pour ajouter à ma surprise
le hasard jeta sur le sol
quelques vestiges de corolle
soufflés par l'automnale bise
Je révisais mon jugement :
le temps ne donne pas mesure
par nos œuvres d'investiture
mais son naturel évident
Je finis donc ma promenade
sans jamais plus lever le nez
mais à surveiller qu'à mes pieds
ne se trouvât quelque boutade
Depuis, je ne vois dans la pierre
qu'une cynique et vaine injure
à ce que peut faire nature
sans prétendre à quelque carrière
Demeure le temps, son passage
Y cherche quel est mon courage.
Rose-bonbon (EVP)
Je suis venu sur la rosace de pierre,
Avec une rose en témoignage d’amour éternel,
Elle avait fichu le camp, la garce, avec marcel.
J’me retrouve couillon avec les pétales par terre.
La prochaine fois j’apporterais des bonbons,
Au moins, j’pourrais les manger,
J’aurais toujours l’air du roi des c…s,
Mais ça console ces trucs sucrés !
A rose is a rose is a rose is a rose (Anémone)
La roue est en mouvement, fut-elle immobile.
Une rose est une rose est une rose,
Ronde comme tous les cycles.
Même éparse en pétales.
L'oeil se fixe sur le centre du Labyrinthe,
Sur ce qui se déroule dans ses méandres.
Alors que dans le même instant tout va et vient, libre
Entre l'intérieur et l'extérieur du Dédale.
Oublier (Célestine)
Il lui fallait oublier sa bouche, surtout sa bouche. Une bouche grenade qui lui explosait la langue en étincelles. Un salmigondis de papilles fruitées et agaçantes comme une limette cueillie sur l’arbre un matin d’été, torrent de framboise et de menthe et d’anis.
Il lui fallait oublier sa peau, ses courbures de velours, un velours mat et fluide, et étourdissant et enivrant de la douceur salée dorée d’un coquillage. Oublier la suave langueur de ses bras blancs, naturellement refermés sur lui en berceau, ses mains virevoltantes qui se jouent de sa nuque, petit animal fou accroché à son cou.
Il lui fallait oublier ses cuisses ombrées de lune effarées de plaisir, son petit cul potelé, la palpitation sauvage de ses seins de crème et de satin, sa fleur de lys immaculée aux feulements de tigresse engloutie. Sa voix passion de cascade fraîche, sa voix désir de colombe frémissante, sa voix tourment de fontaine et de soleil. Et puis ses yeux de jade intemporelle, tour à tour glace et feu, citron et miel.
Et tous les délicieux supplices de son cœur.
Elle avait ri, d’un sourire de perle vénéneux , l’éclair vert de sa prunelle laissant venir la tempête. Il lui faudrait oublier aussi son parfum flou de myrte et de cardamome, lui crevant les narines quand l’image même de sa folie disparaissait dans un éclat de rire cruel.
Elle lui avait balancé son bouquet à la tête en criant « c’est fini ».
Il regarda les pauvres pétales dispersés au vent gris de novembre, et y vit clairement les morceaux de son cœur égosillé de désespoir.
Il y a douze pieds dans un alexandrin (Joe Krapov)
Evidemment, dès qu'il s'agit de découper un cercle, les Bretons sont là ! Dans le rond de Saint-Vincent, ils découpent quatre-quarts, ils s'en paient une tranche, ils essuient leurs doigts bien gras sur le fond de leur bragoù-bras et ils font glisser par là-dessus un coup d'cid' dont vous m'direz des nouvelles, M'ame Corneille !
Côté kouign-amann, c'est peut-être plus sympa et plus prudent de couper le cercle en huit, rapport à votre taux de cholestérol limite et au fait que, justement, autour de la table, on est huit !
Ce qui est bien aussi, à part couper les cheveux en quatre et se fiche du tiers comme du quart, c'est de couper les tartes en douze. Surtout si on a invité Blanche-Neige, les sept nains et les trois petits cochons pour un buffet disneyatoire. Ou les sept mercenaires et les trois mousquetaires, les ceusses qui s'entendent comme les cinq doigts de la main pour mettre les bouchées doubles.
J'aime bien le chiffre douze. Il y a les douze travaux d'Hercule, le mystère des douze chaises d'Il'f et Petrov, les douze mois de l'année républicaine : Vendéemièvre Brunolemaire Primaire Névrôse Morôse Mixomatôse Terminal Loréal Orignal Labrador Corridor et Fruidor.
Il y a aussi, qui sont si drôles, les douze signes du zodiaque :
Le bélier, qui enfonce toutes les portes même quand elles sont ouvertes ;
Le taureau à qui l'on mène la vache en désarroi et la vie dure dans des arènes ;
Les gémeaux dont je ne sais jamais lequel est Pollux, lequel est Castor, lequel est Simone de Beauvoir et lequel Jean-Paul Sartre ;
Le cancer qui ne s'use que si pile Wonder (Stevie, tu ne devrais pas conduire avec ta vue qui baisse !) ;
Le lion mowim mowim qui dans la jungle terrible jungle est mort ce soir ;
La vierge bien souvent marrie d'échapper à la conception en vue de rester immaculée (surtout, si, ah le coup vache, on lui montre le taureau en action !) ;
La balance que j'ai failli oublier – quelle injustice c'eût été de ne pas la dénoncer à la police comme la championne des hésitantes ! - ;
Le sagittaire avant de s'en servir une rasade supplémentaire, de la potion magique du Sar Rabindranath Duval ;
Le scorpion qui squatte, mais jamais trop longtemps, le dos des grenouilles naïves ;
Le capricorne c'est finicorne et direcorne que c'était la villecorne de mon premier amourcorne ;
Les poissons qui n'ont pas forcément la taille réglementaire et qu'on est obligé de rejeter dans le marais de la maison VIII où leur regard vitreux s'épanouira sans doute, surtout celui des carpes s'il y passe un lapin ;
Le verseau qui gaspille si souvent la flotte – Mademoiselle Zell, sors de la douche, ça fait trois quarts d'heure que j'attends mon tour ! - et dont on ne voit jamais le recteau.
Il y a aussi les douze coups de minuit et surtout, plus scientifiquement, les douze heures d'une demi-journée que mesurent la trotteuse, la grande aiguille et la petite sur la montre ou la pendule en prenant toutes les positions du Time-Kama-soutra avant de se retrouver l'une par-dessus l'autre, comme en pile à midi ou minuit pile et de repartir pour un tour.
Il y a également les douze divinités de l'Olympe, douze hommes en colère et j'espère aussi qu'à me lire quelqu'un(e) se fendra un jour une ou deux de ses douze paires de côtes.
Vous avez remarqué le titre ? « Il y a douze pieds dans un alexandrin », c'en est un !
Mais assez philosophé pour aujourd'hui. Il est temps, grâce à Jacques Grello, Guy Béart, aux Frères Jacques et aux Krapov brothers, de savourer l'histoire d'un cycle * de douze heures dans un monde idéal : il y fait beau !
* En parlant de cycle, j'ai tellement pétalé dans le yaourt ailleurs sur la toile que j'ai oublié d'en parler, des pétales de la photo. Pour la peine, en voici d'autres. Des Rennais, cette fois. Et la boucle est bouclée !
La vie en rose (Sebarjo)
La Vie en Rose
Souviens-toi de ce jour où nous étions tout ouis !
Ce jour à l'unisson, main dans la main, où nous flottions sur notre petit nuage et puis nagions légèrement sur notre cirrocumulus.
Aériens.
Souviens-toi nous sortions tout ébahis et fûmes éblouis par la lumière soudaine. Et, sur le perron de la mairie, envahis par une pluie de pétales de rose, nous dessinions malgré nous et allègrement des sourires immenses avec nos lèvres rougeoyantes.
Notre arc-en-ciel.
Souviens-toi quelques jours plus tard, nous avons foulé cette place à nouveau. Amusés, nous avons retrouvé quelques pétales survivants qui avaient voleté gracieusement au vent, pour se coucher en face du théâtre de la ville.
Vestiges d'un jour
Pétales sur le pavé
Vent frais du printemps
Je me suis alors souvenu de cette chanson que j'aimais te chanter :
Participation de Titisoorts