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Le défi du samedi

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9 octobre 2010

défi 118 (Caro_carito)

lampe_houssin

Une question d’éclairage

Le ciel est bas et le soleil ne pointe pas entre les deux tours. Je viens d’entendre le bip du micro-ondes, pas le temps d’allumer la cafetière ce matin. Le reste de café d’hier suffira, ajouté aux cinq minutes avant de plonger en apnée. Les grèves du jeudi filent encore dans le trafic du métro. Heureusement, les averses des deux derniers jours se sont essoufflées dans la nuit.

Une mésange vient de dégringoler du cerisier. Savourer la pause au goût amer, où chaque parcelle de mon corps se détend et, où mes pensées frémissent, attentives à l’envol de l’oiseau, à ce nuage tumultueux ourlé de bistre.

« Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé... »

La voix s’éteint en même temps que ma tasse cogne la table. La tension est revenue, dans la minute, ils vont tous se réveiller et, de nouveau, cette voix nasillarde reprendra en boucle ce refrain idiot. Des bruits de porte, de douches interminables, des cris, des bousculades, il y aura Paul et Philomène, qui engloutiront un bol de céréales, les deux petits suivront. Stéphane arrivera, tranquille, en jean et chemise impeccable. Après lui, une odeur de vieux accompagnera le bruit haché d’une canne sur le carrelage. Une odeur surette, désagréable, envahissante. Tenace. Je le hais.

«        De jeunes mélodies,

Et tu vas saluer le jour renouvelé. »

Tiens, aujourd’hui, il a retrouvé un gramme de mémoire. Mais il chante toujours aussi faux. L’autre jour, dans un accès de franchise, j’ai mentionné que cette torture devrait être interdite, Stéphane l’a apparemment mal pris en me débitant un discours sur les bases de la république, la sainte trinité, liberté gnagna, gnagnagné. C’est pourtant pas son père…

« Alouette, Alouette… »

Tiens le disque est rayé. Embouteillage à l’entrée pour ceux qui sont en retard, pour ceux qui sont à l’avance et Magali, l’aide qui s’occupe du vieux, sonne à la porte. Un des jumeaux, bonnet de traviole sur la tête, se précipite et j’entraperçois une silhouette vaguement féminine et le sourire énergique. Comment peut-elle le supporter ? J’entends le rythme inégal de la claudication. Les petits sont déjà dehors. Stéphane sourit au duo que forment l’insupportable vieillard et son massif ange gardien fraîchement débarqué. Elle vient de défaire son manteau. Sanglée de blanc, elle se tourne lentement vers lui et ils entament de concert le refrain, le visage ridé s’éclaire tandis que les mesures se répètent. Je les verrai presque baver d’admiration, mon spectateur de mari et le couple de rossignols. Je m’éclipse en bafouillant que je suis en retard, mais personne ne m’écoute.

Je suis loin déjà et les odieuses notes résonnent, toujours et toujours…. Je sais bien pourquoi ils lui sourient tous ; il est bourré de fric. J’ai bien vu le rictus de Stéphane quand nous étions tous réunis, deux sœurs / un frère et les pièces rapportées, pour se partager le vieillard ; soit couper en trois les quelques semaines où il vivrait encore sans complètement perdre la boule. Les deux aînés, les préférés, je savais qu’ils étaient prêts à tout pour ne pas laisser une miette des immeubles et des actions, des bijoux et des pièces rutilantes du coffre. Et d’autres conneries aussi. J’allais dire que je ne voulais pas de lui, quand Stéphane m’a prise de court ; nous nous sommes retrouvés avec le paternel, le lundi suivant.

À cet instant,-là, dans le bureau où bataillait des styles de nouveaux riches, j’ai détesté le visage de Stéphane sous l’éclairage hideux de la lampe Houssin. Tout comme j’abomine chaque jour davantage les lèvres mielleuses de sainte Magali, protectrice des futurs grabataires dans la blancheur du matin. À chaque fois, j’entends « la mise sur le vieux ! » et le tiroir-caisse qui chante.

Je ne veux pas de lui, il ne m’a jamais aimée. Ma mère est morte sans réponse à ce reproche, étais-je sa fille ? Vraiment ?

Je sens l’air froid, je me prépare à démêler les lignes du standard d’une voix attentive et policée. Dès la fin de la ligne de tram. Je m’en fous. Hier, quand je suis allée éteindre sa télé, écran plat, beuglante à souhait, je l’ai enfin vu. La lumière blafarde avilissait ces joues, révélant des cheveux épais et sombres encore. J’ai passé mes mains dans mes boucles cuivrées, caressé mes tempes à peine blanchies. À l’évidence, je ne saurais jamais.

Mais, cela n’avait plus d’importance, j’avais décidé, je n’étais plus sa fille. Tu peux aller saluer le jour renouvelé, avec ton cerveau en pâté d’alouettes, tu peux bien crever. Mais surtout, tu peux bien vivre.

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9 octobre 2010

"Petite alouette" (Tiphaine)

… Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé
               De jeunes mélodies,
Et tu vas saluer le jour renouvelé…

Puis plus rien…
L'enfant regarde le maître, le maître regarde l'enfant.
L'enfant voudrait bien se souvenir de la suite.
La suite voudrait bien se souvenir de l'enfant.
Et le maître ?
Le maître attend.
Il a tout son temps, le maître.
Mais pas l'enfant.
Mais pas l'alouette.

Dans le fond de la classe des chuchotements légers :
- Dans l'air te balançant, tu montes et tu chantes,

               Et tu montes toujours…
L'enfant n'entend pas, il regarde le bout de ses chaussures.
Le maître entend, il fronce les sourcils d'un air sévère.
Les chuchotements cessent aussitôt.
Puis plus rien…

L'enfant regarde le maître, le maître regarde l'enfant.
L'enfant aimerait faire plaisir au maître.
Le maître aimerait faire plaisir à l'enfant.
Mais l'enfant ne se souvient plus des mots.
Mais les mots ne se souviennent plus de l'enfant.
Et le maître ?
Le maître sait les mots.
Il a tous ses mots le maître.
Mais pas l'enfant.
Mais pas l'alouette.

L'enfant baisse la tête.
Le maître se lève.
Derrière la fenêtre, un frôlement léger…
Comme un battement d'ailes.

9 octobre 2010

Souliko (Joe Krapov)

Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé
De jeunes mélodies
Et tu vas saluer le jour renouvelé.

Mais connais-tu aussi cette chanson de Géorgie
Que j'adaptai hier
En français ?

Même si je n'ai pas la voix appropriée
D'un rossignol milanais
Laisse-moi te la chanter :

081228_156

1

Dans le cimetière de province
Où n’est enterré aucun prince
Mes pas font crisser les graviers de l’allée
Et dessous la voûte étoilée

2
Un rossignol chante sa chanson
Pour accompagner à l’unisson
Mes sanglots muets et ma douleur profonde
D’être resté seul en ce bas-monde

3
Oh ma Souliko où donc es-tu ?
Mais le rossignol soudain s’est tu
Une rose rouge pousse au pied d’un arbre
Souliko est là sous le marbre

4
Ici gisent nos amours mortes
Nos bonheurs que le vent emporte
Et ce que souligne la petite rose
La fragilité de toute chose

5
Chante rossignol chante encore
Peut-être que tu n’as pas tort
Joins ta mélodie au bruit sourd de mes pleurs
Ton grain de folie à ma douleur

Pour entendre la chanson en français par Joe Krapov, cliquez ici



9 octobre 2010

Guillaume, le cor et le lit (Berthoise)

J'aime le son du cor, le soir au fond des bois...
Non, pas tellement. Enfin, je ne crois pas. Ai-je déjà entendu le son du cor,  le soir, au fond des bois ? À bien y réfléchir, non. J'ai déjà entendu le son du cor, mais ce n'était ni un soir, ni au fond des bois, c'était un après-midi, dans une cour de ferme
. Pour être honnête, le soir, c'est souvent au fond de mon lit que je suis, et le soir, du fond de mon lit, c'est la chouette que j'entends. La chouette vit au fond des bois, elle. Mais elle daigne approcher l'orée du bois pour m'honorer de son chant. Qu'elle en soit ici remerciée. J'aime entendre la chouette, le soir, du fond de mon lit.
Du fond de mon lit, au printemps, j'entends aussi les querelles incessantes des hirondelles qui nichent dans la remise. Le matin. Le soir, je ne les entends pas. Peut-être, quand vient le soir, au printemps, suis-je moins attentive aux querelles des hirondelles.
J'entends aussi le chant du merle et celui de la grive musicienne.
Mais celui que j'écoute et qui me ravit, c'est celui de la chouette, le soir, au fond de mon lit.
Pas d'alouette dans mon orchestre  pour me chanter l'aubade. Aussi je ne puis dire avec le poète :

"Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé
               De jeunes mélodies,

Et tu vas saluer le jour renouvelé."

Chez moi , l'alouette se mange en pâté. Mon grand-père s'appelait Guillaume.

Mon bon Guillaume, as-tu bien déjeuné ?

Mais oui madame, j'ai mangé du pâté.
Du pâté d'alouette,
Guillaume, Guillaumette.
Chacun s'embrassera
Et Guillaume restera.

9 octobre 2010

Alouette (KatyL)

Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé 

Les ailes engourdies.                  

Où vas-tu saluer le jour renouvelé ??       

Ultimes mélodies,

Entendras-tu ce chant d’infinie poésie ?

Ton nid moelleux quitté

Tu fends déjà le ciel en quête d’ambroisie,

Et de la vérité.

*********************************

Alouette, tu pars, dans le clair firmament

Libre épanouie,

Oiseau des champs de blé, tu voles fièrement

Une lueur bleuie,

Et tes ailes blanchies de l’aube naissante

Ton plumage ouvert,

Ta robe déployée agile évanescente,

Exil au ciel, d’hiver.

************************************

Alouette, tu pars, esprit désemparé
L’aube monotone

Oublie déjà le chant dont tu l’avais paré

Un jour de l’automne.

Elégant voyageur, vis avec audace !

Tu fuis léger et libre,

Tu emportes de moi un regard fugace,

Et mon cœur qui vibre.

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9 octobre 2010

Comme un chant d’oiseau (Vanina)

A 16 ans, elle est belle comme un cœur, une Sylphide romantique : elle tombe amoureuse. Elle est danseuse étoile, lui danseur plein de charme. Ils entament un pas de deux, leur corps est graphie, ils se marient.
Mais voilà, elle avait été trop confiante, Lallouette, car c’est son nom, est un homme volage, avant même leur mariage, il la pigeonne. Mais ce ne fût pas la mort du cygne, elle est oiseau de feu, flammes de Paris : nous sommes dans les années 30, elle demande le divorce et l’obtient !
Dans un grand jeté, elle fredonne :
« L"Al(l)ouette, tu pars, le gosier tout gonflé
de jeunes mélodies,
et tu vas saluer le jour renouvelé"*
dans les bras d’une autre parmi
tant d’autres dont plus jamais
je ne serai ! »
Elle n’a pas 20 ans, elle n’a plus qu’à s’envoler de nouveau. Construire un autre nid…
Le jour se lève sur le sacre du printemps.


* Vers d'André Theuriet (1833-1907) tirés de son poème "Petite alouette"

9 octobre 2010

Pâté aux girolles (vegas sur sarthe)

André Theuriet a dit:
"Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé
De jeunes mélodies,
Et tu vas saluer le jour renouvelé".

Mais c'était sans compter
sur tous nos chérubins inscrits à la comptine
qui rêvent de plumer
Et ta tête et ton bec, tes yeux de gélatine

Ton dos ré-mi-mi-ré
Ton cou de chocolat, tes ailes nougatine
Ta queue saint-honoré
jusqu'au couplet final beurré sur la tartine

Méfie toi des gourmets
Tu as beau turluter mieux que le rossignol
ton gosier tout gonflé
finira, refroidi, en pâté aux girolles.

9 octobre 2010

LE CHANT DES OISEAUX (Lorraine)

Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé
De jeunes mélodies
Et tu vas saluer le jour renouvelé
Bonjour, la compagnie !

Le merle s’est perché sur le clocher là-haut
Et siffle ses folies
J’entends le sansonnet, ou plutôt l’étourneau
Parler de l’Italie

Le jaseur d’Amérique a mis son bandeau noir
Il dit qu’il fait très doux
Le geai bleu est bruyant pour annoncer le soir
Il vient je ne sais d’où

Voici le roitelet, huppé ou couronné
« Sisisi…sisisi
Dit-il, ne vous déplaise ! Et sans tergiverser
Voyez…il est assis! 

Ah ! beau chardonneret élégant et charmeur
Ta voix, ton gazouillis
Agacent  le pinson qui se pose,  râleur
A l’ombre du taillis

Vous êtes les oiseaux innombrables chanteurs
Volant à votre guise
Je guette vos refrains avec l’espoir au cœur
Quand le jour agonise

Et si je rêve un peu à l’envol de vos ailes
C’est que vous êtes beaux
Comme un bonheur perdu quand peu à peu chancelle
Le chant sous vos jabots.

 

9 octobre 2010

Alouette, tu pars... (Joye)

Alouette, tu pars…

Tyler Clementi, étudiant à l’Université de Rutgers, s’est jeté du Pont George Washington
dans la nuit du 29 septembre 2010. Il avait dix-huit ans.


le gosier tout gonflé de jeunes mélodies…

Ce jeune homme était un violoniste talentueux. Sa toute dernière partition portait les traces de désespoir,
de trahison, d’humiliation, sa vie privée atteinte par un autre qui ne comprenait pas
que l’amour entre deux individus ne regarde pas un tiers,
ni des milliers d’autres…


Et tu vas saluer le jour renouvelé…


Dans un monde où la pudeur, le respect, et la compassion
sont à la portée de tous, un monde où
la haine et la méchanceté ne sont plus que des mots oubliés
dans un vieux dictionnaire.

tyler_clementi

Image de www.teenspress.com

2 octobre 2010

Défi #118

Nouvelle proposition de défi d'écriture :

Le_chant_des_oiseaux    

Seule contrainte :

Glissez dans votre texte ces quelques vers d'André Theuriet (1833-1907) tirés de son poème "Petite alouette"

"Alouette, tu pars, le gosier tout gonflé
               De jeunes mélodies,
Et tu vas saluer le jour renouvelé."

Prenez votre plus belle plume et  ...  (à vous de compléter)

vous connaissez l'adresse :

samedidefi@hotmail.fr 

Bon vol !

A samedi prochain !

2 octobre 2010

Déjà au lit :

2 octobre 2010

Les saisons du couple (Caro et Kloelle)

Caro

Les saisons du couple.


Tableau 1 Printemps

17 h. Un théâtre de banlieue, un décor, un lit vierge. Le va-et-vient d’un projecteur des coulisses au centre de la scène. Deux corps en creux, absents des draps blancs, moulage éphémère.

Dans la salle sombre, trois silhouettes au quatrième rang, le halo d’une lampe. Un nom Ménard. Un autre, celui d’une femme. Un couple, non l’ombre d’un couple. Fragile. Des mots, un dialogue crescendo, les trilles du printemps et les promesses, la lumière, les rideaux en arrière plan, le souffle d’un ventilateur, une valse d’embryons de poussière sur les tentures épaisses et passées. Le solde d’un vieux décor, lieu éteint d’un marivaudage peut-être. Brusquement, une main debout dans la pénombre. La course d’un stylo sur le carnet, des notes, encore des notes. Une voix tranchante, « Oui, rendez-vous demain, deuxième audition. Vous deux. Scène 1. »

Le silence et des pas lointains sur les lattes de bois inégales

 

Tableau 2 Eté

14 h. La générale. Le même théâtre de banlieue, un décor, un lit défait. L’invasion d’une lumière dorée. Deux corps sur le lit, l’un contre l’autre. Une musique pétrie de carreaux de mosaïques irisées sur leurs peaux claires, sur leurs corps drapés dans le tumulte des draps. Entre eux, un babil inaudible, syllabes lentement découpées jusqu’à la mélodie des mots d’entente. Un brusque rougeoiement, une fenêtre largement ouverte, le vent tiède en caresse sur la commode vierge, sur le chevet, sur le sol. Le couple dans un jour artificiel, l’un contre l’autre, boléro, valse, promenade, course et le bavardage des mains, des jambes, des hanches, des bouche. Et enfin des yeux.

Puis plus rien. Jusqu’au vagissement et l’éclair bleu sur le berceau au fond à droite.

Tableau 3 Automne

20 h. Pénombre. Une rumeur diffuse, le bruit des portes, des corps, grincements des strapontins, le murmure du velours rouge sous le poids des spectateurs. Derrière le rideau, le cliquetis des derniers réglages. Des hommes à la marche lourde et aux silhouettes longilignes, le choc d’un marteau sur l’éclat du bois, un juron.

Elle, Lui. A droite. Une main sur le rideau, tremblante. L’hésitation. La tirade, l’indécise, chausse-trappes menaçant, béante depuis trois semaines, nœud des actions et des dénouements: les mots-clefs, incontournables et périlleux. Le mouvement silencieux et répété de ses lèvres, à elle. Son regard. Leurs peurs communes, cet instant où… l’arrêt ou la mise en danger ? Trois coups. Une respiration tenue, les yeux clos, deux âmes tendus comme des arcs, en suspens. Le rideau rouge fendu, trois pas vers la lumière.

 

Tableau 4 Hiver

23 h. Dernière représentation. Les vacillements des lumières, les raclements des malles, des meubles. Des rires et des baisers sonores. Elle, accroupie. Sous sa paume le bois sale du plancher, nu, déserté, muet. Le noir, pas la pénombre, le noir solitaire d’un théâtre en exil. Les plaisanteries au loin. Juste Lui, une caresse muette sur ses cheveux pâles. Un soupir, un regret.

Main dans la main, sur le départ. Un ultime baiser à la scène. Un homme, un trousseau lourd à la main. La dernière lumière éteinte. Le tour de clef. L’ultime.

PS: photo issue du blog http://redsardine.over-blog.com/article--housse-de-couette-ma-meilleure-ennemie--42791074.html

2 octobre 2010

Aux plumes (MAP)

Edredon

2 octobre 2010

Occupation étrangère de NOTRE lit ! (trainmusical).

INTRODUCTION
Notre lit au milieu de la chambre.

PENDANT
Elle : son regard sur lui au centre du lit.
Lui : dans la détente avec elle.
Elle : dans la recherche du confort auprès de lui.
Lui : son corps contre elle.
Elle : délicieuse sensation.
Lui : son admiration en elle.
Elle : satisfaite de si belles caresses.
Lui : sa sensualité pour une bonne lèche.
Elle : ces poils dressés sous la finesse de sa langue.
Lui : la douceur.
Elle : encore et encore !
Lui : la délicatesse du plaisir.

APRÈS
Elle et lui : chacun de son côté dans le même lit.
Lui : des yeux fermés.
Elle : dans le dodo.

CRITIQUE
Elle et lui : le sans gène du squat de NOTRE lit !
Nous : notre pardon de cette occupation intempestive dans la compréhension d’êtres si adorables.

CHAT_CHAT

2 octobre 2010

Les amoureux (Brigou)

brigou

2 octobre 2010

Vieille cérémonie, nouvelle peau ? (Joe Krapov)

Souvenir suraigu dans le Chelsea hotel
Du satin de ta peau et des bruits de New-York,
Mamelons érigés, queues de poisson, sirènes
Et dans mon portefeuille une unique photo
De nous sur le trottoir.

O mon épouse gitane à la sauvagerie
Ardente du brasier des vieilles origines,
Mon absente chassée des fichiers de police,
A ce moment fatal des trois coups à la porte
Quelle révolution !

- Field commander Cohen ? Etat d'arrestation !

Et ta voix grave et suave
Et les trois coups de feu
Et la fuite éperdue dans le couloir livide,
La foule, le départ et la séparation
Pour les siècles des siècles

Souvenir suraigu de la chambre au Chelsea,
Des combats surannés,
Des ébats condamnés.
Ô Chambres anonymes,
Naissance, amour, décès,
Et vos murs, seuls témoins toujours quasi-muets
De notre humble vécu.

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Chelsea Hotel #2

2 octobre 2010

A bit crowded (Adrienne)

Rome, premier novembre. 17 heures, 17 heures trente, peut-être, et déjà la nuit. Une chambre d’hôtel; au centre, un grand lit et sur ce lit, un couple.

Lui, allongé sous les couvertures, l’air agonisant de l’homme légèrement enrhumé – ou de certains hommes, en tout cas – malade, donc, ou prétendument malade. Trop malade pour dîner encore avec elle ce soir-là.

Elle, sur le bord du lit, la tête dans les mains, les yeux secs et brûlants, le cœur à l’envers, anéantie. En état de choc. Avec des envies de « solution définitive ».

Vingt-sept ans de mariage sans le moindre nuage et le voilà amoureux comme un collégien.

Amoureux d’une autre, depuis le printemps dernier.

Rome, premier novembre. 17 heures, 17 heures trente, peut-être, et la fin d’un parcours. De grands mots sur de grands maux. Toujours… jamais… plus jamais.

2 octobre 2010

Presque rien (Captaine Lili)

Une maison, une chambre

17 heures à la pendule

Elle et lui, sur le lit, dans la chambre jolie

Les doigts en valse

Les corps en chœur

17 heures dix à la pendule

Une tête sur une épaule

Les bras de lui sur ses hanches à elle, belle

17 heures vingt à la pendule

Deux peaux, un souffle

Le lit comme une île

Le temps à l’arrêt… ou presque

Une maison, une chambre

17 heures et quelques

Un couple beau d’amour

Un presque rien de tendresse

 

2 octobre 2010

Action ! (Vanina)

Gros plan de la caméra - une montre sur le poignet avec manche de chemise du cameraman: 17h00; fond flou: parquet. Balayage vertical (bas en haut) - vue sur un jeune couple silencieux, elle: les cheveux longs roux détachés sur les épaules, lui: les cheveux bruns, pas très longs mais bouclés. Zoom arrière - le couple, nu (mais pudique) et à genoux, sur un grand lit aux draps blancs ouverts mais pas froissés; le lit de bois au centre d’une chambre aux murs de tissu beige, propre, lumineux; par la fenêtre un ciel bleu, au loin une tour d’acier et de vitres/miroirs. Augmentation du son - paix de la nature, chants d’oiseaux, insectes volants; en arrière plan sonore, tumulte de la rue, voix humaines, cris. Zoom avant sur le couple immobile - les yeux dans les yeux, pleins d’Amour réciproque, lui: les yeux bleus, elle: les yeux noisette avec des éclats de verts; respirations retenues: tension; les mains dans les mains: douceur et crispation confondues. Zoom sur les mains - vue sur les alliances en or. Son…- un bruit intense d’explosion. …au début du zoom arrière - une violente lumière orangée. Camera fixe le temps de voir - à la place du couple, des cendres avec les deux alliances. Chute de la caméra - vue rapide par la fenêtre, au loin la tour légèrement masquée par un ciel gris, poussiéreux. Plus aucun son… caméra au sol, plan fixe - vue sur la montre dans un tas de cendre au sol: 17h02.

2 octobre 2010

Une chambre en ville (Sebarjo)

Une chambre en ville


Hôtel des Amériques, deuxième étage, chambre avec vue Numéro 24, dite La chambre verte. Un lit sans dessus-dessous. Un homme et une femme... dessus-dessous.  17 heures...


Comme chaque dimanche, Le Beau serge retrouvant Sa Sirène du Mississipi, pour une histoire sans faim... Amour sans suite, l'amour en fuite, amour aux Baisers volés, sans toit ni loi ni Domicile conjugal, amour aux quatre cents coups tirés sur le pianiste, l'Amour avec La femme d'à côté...

Cléo de 5 à 7 pour une Nuit américaine. Une belle fille comme elle, choisie par pure maniaquerie cinéphile, par simple maniérisme cinématographique. Pour le goût des pellicules sans l'odeur de l'après shampooing et du sel laissé sur La peau douce par la nouvelle vague.

Faisant son Jules - et elle sa gym - te voilà encore un Enfant sauvage, un de ces Barons perchés italo-calvinaux, dépensant sans comté ton Argent de poche pour tous ces joujoux, bijoux bisous du cou jusqu'aux genoux. Cache-cache sous les draps, passe-passe sur l'oreiller, mais hélas pouic-pouic sous les taffetas de soie ! A quatre pattes sur le pouce, cherchant des poux sous la couette en faisant Deux anglaises et l'incontinent mais ne trouvant qu'une queue ... de cheval ! Tournant l'étalon, le pied mal(a)pris, en grandes pompes autour du sommier délatté, ring saccagé et désormais dela(i)ssé.

Quatre boules de cuir à bout de souffle et une petite femme en pleurs, sur l'écran noir d'une nuit blanche. Deux Truffes mal peignées. Septième round, septième art : Chaos Knocking-Out aux portes du paradis. Fin du cinq à sept. Aussi dévastateur et horripilant qu'un ouragan monégasque, un Mistral gagnant décoiffant deux Mistons impossibles. L'amour comme un télégramme (stop !), un aller-retour sans Dernier métro, un expresso sans ivresse, un café viennois sans crème fouettée. Une Mariée en noir sans Noces rouges, Un Homme aimant les femmes sans l'éphémère. Résultat : cœurs nettoyés à sec, au fil des jours et des lunes. Vivement dimanche...


NB : Un grand merci à François Truffaut ! Mais aussi à Agnès Varda, aux Trois Claudes (Chabrol, Lelouch et Nougaro) et aux autres...


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