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Le défi du samedi

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9 avril 2011

Vision (32Octobre)

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9 avril 2011

Défi 144 (Caro_Carito)

Quand je ferme les yeux, j'entends.
9 avril 2011

Quand je ferme les yeux (Tendreman Spice)

Quand je ferme les yeux
Je la vois, elle, les yeux fermés
Les yeux fermés en train de prendre du plaisir

 

9 avril 2011

L'oeil et le bon (Vegas sur sarthe)

Quand je ferme les yeux
je vois des camaïeu
des bonnets plantureux
des dessous vaporeux

Je ferme les mirettes
et je vois des gambettes
des femmes à lunettes
et plein de midinettes

Je ferme mes quinquets
je sens mon bilboquet
de jeune freluquet
qui raye le parquet

mais soudain...

Quand on ferme les châsses
on est pris dans la nasse
des tyrans pleins aux as,
des centrales-crevasses

Assez des paperasses,
des tours de passe-passe,
si on ferme ses châsses
on va droit dans l'impasse

Alors...

J'ai un compas dedans, qu'a rien d'un Cupidon
Finis les yeux fermés, j'ouvre l'oeil et le bon

9 avril 2011

QUE VOYEZ-VOUS QUAND VOUS FERMEZ LES YEUX ? (Joye)

Denis et Diane étaient des jumeaux. Ils avaient les mêmes yeux noirs, les mêmes cheveux gras, la même peau cireuse, les mêmes joues creuses. Ils vivaient au bout d’un long chemin, vraisemblablement dans une maison, qu’on ne pouvait pas voir depuis l’autoroute.  On disait que c’était quelque chose d’affreux, avec des trous dans les murs, et des poules se promenant dans la cuisine, des cochons faisant leur sieste dans le living.

Ce n’était pas la robe de Diane qui allait nier cette rumeur. Elle en avait peut-être d’autres, mais elle portait toujours la même, une petite affaire immonde, à carreaux, avec une mince ceinture usée autour de sa taille incertaine. Ses socquettes grisâtres tombaient toujours aux talons, se réfugiant dans ses chaussures noirâtres avec leurs lacets effilochés. Lorsqu’elle souriait -- et elle souriait beaucoup lorsqu’on la regardait -- on voyait que ses dents de devant avaient été cassées. Maintenant, je sais que cela dut faire très mal, l’accident qu’elle put avoir, mais à l’époque, je n’y pensais pas. C’était laid, c’est tout.

Un jour de printemps à la récré, quelques copines parlaient des feux d’artifice. Je n’en avais jamais vu. Sans vouloir admettre que mes parents se levaient tous les jours avant l’aube pour traire les vaches, ce qui faisait qu’ils n’avaient ni le courage ni l’envie de nous amener en ville tard le soir pour voir cela, j’écoutais les autres témoins, avec déférence et sans me prononcer.

Soudain, nous entendîmes la voix rare et graveleuse de Diane, qui avait osé s'approcher.

-  Si l’on ferme les yeux et les frotte très fort,  on peut en voir, des feux d’artifice.

Silence. Personne ne la regarda. C’était comme si elle n’avait rien dit.

Elle attendit un peu, et lorsqu’on ne répondit pas, elle s’éloigna, ses godasses éraflées faisant un bruit solitaire dans le gravier.

Après cela, elle n’essaya jamais de nous parler.

Je ne sais plus ce qui arriva à Denis. À un moment donné, il arrêta de venir à l’école. Cela ne dérangeait personne. Il était vite oublié. Il est morti il y a quelques années, mais je ne sais pas comment.

Sa sœur continuait à être là, toujours au fond de la salle, chétive, invisible dans sa robe honteuse, ses dents cassées luisant dans un sourire constant,  jusqu’au jour où son ventre commença à s’arrondir. Elle ne venait plus aux cours de gym. On se chuchotait en rigolant que c’était Denis le papa. Je reconnais aujourd’hui que c’était peut-être vrai.

Sans trop savoir pourquoi, j’aimerais la retrouver et lui demander comment elle va, si elle se maria. J’aimerais lui parler de la méchanceté inconsciente et abominable des enfants qui ont parfois la chance de grandir moins cons.

J'aimerais lui dire qu'à chaque fois que je ferme les yeux en les frottant très fort, je peux la revoir, au plein milieu des feux d’artifice.

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9 avril 2011

Défi 144 (Droufn)

Je me dirige mécaniquement vers la machine à café du 3ème. Je frôle de la main le béton brut des murs afin de m'aider à trouver mon équilibre. Mes pas sont incertains. Je ne sais pas trop ce que je fais là. Une folle envie de me réfugier chez ma grand-mère partie il y a bien longtemps se reposer au paradis des gens bien me tire en arrière. Je ferme les yeux et je la vois, son sourire inamovible, son regard si désarment d'indulgence.  Elle, saurait quoi me dire ou ne pas dire pour seulement m'écouter, en me préparant mon dessert favori derrière son poêle à charbon. Elle saurait lire dans mes yeux les impacts des coups durs, puis dans un regard débordant d'affection, me tendrait une tasse encore tiède au parfum de vanille. Elle sortirait son tricot, celui qu'elle ne fini jamais, celui qu'elle redéfait sans cesse puis elle s'assoirait sur sa chaise en bois, près du poêle. Je me laisserai bercer par le cliquetis des aiguilles pour m'abandonner dans le vieux canapé usé et me liquéfier dans un moment de bien être.

 Mais le refuge ne reste accessible plus qu'en rêve et je ne rêve plus.

Je continue de marcher, la moquette me semble haute, les lumières agressives, les regards inquisiteurs.

- Bonjour, ça va?

ça va! Je n'entends plus le bruit des aiguilles, il fait froid, le poêle est éteint, la chaise vide.

 

9 avril 2011

La dernière image (Poupoune)

Derrière mes paupières closes, c’est son joli visage d’ange que je vois. Ses petits cheveux fins toujours emmêlés, ses yeux moqueurs, son sourire édenté d’avoir payé son tribut à la petite souris, son petit menton en triangle, ses sourcils si nettement dessinés qu’on les croirait tracés au feutre. Je la vois avec toujours exactement la même expression. Fraîche, innocente, magnifique. Figée.

Elle a dû changer. Je n’ai aucune idée du temps qui s’est écoulé. Ses dents ont dû repousser. Ses cheveux épaissir. Son regard se durcir un peu. Je donnerais mon dernier souffle pour la revoir. Rien qu’une fois. Voir quelle adolescente, ou peut-être déjà quelle femme elle est devenue. Au lieu de ça je ne vois encore et toujours que cette même image de ce qu’elle était à cet instant précis où mes yeux se sont fermés, pour ne plus se rouvrir, quand cette voiture sortie de nulle part m’a fauchée sur le trottoir. Et je donnerai probablement bientôt mon dernier souffle pour rien.

 

9 avril 2011

fermer (toutes) les écoutilles (Zigmund)

Que voyez vous quand vous fermez les yeux ?

Voilà une consigne pour moi, me suis je dit.

J'avais devant moi un assez long voyage en voiture  : aller prévu le samedi, fiesta sur place,  et retour le dimanche . 

Je n'allais pas conduire, le paysage de part et d'autre de l'autoroute était inintéressant et gagnait à se faire oublier... tout était en place pour fermer les yeux et tester "de visu" ce qu'on voit à l'intérieur de ses paupières.

Bon, premier souci ne pas s'endormir...aucun risque, nous sommes cinq dans cette voiture, et l'auto radio diffuse du rock.(demander du baroque ou du classique serait ici incongru)

Tiens, puisqu'il fait jour et soleil, des couleurs claires presque dorées m'aparaissent et dessinent des arabesques sous mes paupières closes et ...

Mais...

Parmi les occupants de la voiture, l'une a un petit défaut  imparable : elle parle sans arrêt, parvient à commenter chaque panneau, et raconte sa semaine passée en long en large et en travers. Impossible de se concentrer... si quelqu'un a un bâillon ... bon d'accord, ça ne se fait pas...

Pourquoi peut on fermer les yeux mais pas les oreilles ?

Et ma consigne alors ?

Tiens, un moment de silence, je referme les yeux et...

Catherine, la voix synthétique et miellée du GPS vient de prendre le relais...

GRRR !!!

C'est signe que nous arrivons à destination, d'ailleurs, dans la voiture, chacun y va de son itinéraire préféré et si possible différent de celui du GPS (sauf moi, toujours replié sur "ma" consigne).

Fermer les yeux pendant la fiesta ? vous n'y pensez pas, c'est un mariage. Partout des caméras et des appareils photos, prêts à fixer ces moments inoubliables ; être photographié en flagrant délit de méditation,  serait mal vu et on pourrait jaser...

Les jours suivants, je suis retourné au travail... où je répète plusieurs fois par jour  à mes malades : "ouvrez les yeux ! bon sang ! " (oui, ici, c'est le contraire du dentiste) "mais docteur vous êtes en pleins phares !" se plaint un patient ébloui...

Il me reste la nuit, mais, même si je me couche tard, à part quelques rares post images,(*) une fois les yeux fermés  je m'endors illico.

Voilà, je vous laisse sur cette citation trouvée lors d'une ballade sur la toile à ce sujet
« est-ce que c'est la nuit parce qu'on a fermé les yeux ?»
[ Lars Gyllensten ] - Infantilia

(*)  les post images : en simplifiant vous fixez un objet,  après éblouissement,  vous fermez les yeux et vous voyez toujours l'objet ou ses contours en négatif.

9 avril 2011

Ferme les yeux (Sebarjo)

Ferme les yeux
Et tu verras, mon amour,
Des traces de pneus
Dans les rues des faubourgs,
Une très vieille usine
Qui finit de tomber en ruine,
Un bus accordéon
Qui fait danser la foule
Dans la lumière des néons
Et la laideur de leurs ampoules.


Ferme les yeux
Et tu verras, mon amour,
Quelques barres au milieu
Des tours et des tours,
Des enfants qui malgré tout,
Sur le bitume courent et jouent,
Des ballons qui s'envolent
Tous ces shoots qui décollent,
Quelques seringues délaissés
Dans les seringas déglingués.


Ferme les yeux
Et tu verras, mon amour,
Le soleil sur notre banlieue
Iriser pleinement le jour,
Délaissant la fureur et les cris
Faisant frémir la nuit ;
Incendier le béton
Qui croule et nous échappe,
Nous retenant en prison
En nous coulant dans sa chape.


A quoi bon fermer les yeux ?
Aveuglés par notre amour,
Nos rêves sonnent creux
Face à ce qui nous entoure.
Nous mettons tout notre coeur
Pour quelques lésions d'honneur,
Nos nuits d'été ne sont que songe
Au coeur des journées d'hivers,
Une eau sale née d'une éponge
Que délaissent les serpillières.

9 avril 2011

Défi #144# - rappel du #4# en éclair (Flo)

 

Ce défi 144 qui se poursuit après avoir été photographié par les services de l'identité judiciaire un 1er avril 2011 en guise de poisson d'avril.

C'est pourtant le 4ème des 24 défis qui débute en ce lundi 04/04/2011! Les 4 sont vraiment à l'honneur cette année puisque c'est la première fois qu'ils figurent sur une facture alimentaire pour un montant de 44,44€, "signe d'argent" lui souffle la caissière alors que sa carte bancaire se fait débiter et que nous sommes en pleine crise financière!

Lorsqu'elle ferme les yeux et qu'il fait nuit, elle ne voit rien si ce n'est ce voile noir immensément profond ressemblant à un espace infini sans ses étoiles. Les fermer lui permet d'entendre cette voix qui lui tient compagnie et lui parle lorsqu'elle est avec elle-même jusqu'à la bercer parfois quand elle décide de s'endormir.

Lorsqu'il ferme les yeux et qu'il fait jour, c'est en revanche un voile orange extrêment pénétrant. Il voit ces petits vers invisibles qui sautillent sans arrêt et constamment sans pouvoir être capturés par les multiples regards fixes qu'il leur jette.

C'est ainsi qu'en ce quatrième jour, il la voit sur la place Masséna: cela a été possible parce que de la gare du Nord il a rejoint celle du Sud par le RER D et ses 5h40 de trajet.

De croiser son regard la replonge dans ce passé proche qui devient si présent. Reviennent alors en mémoire le rideau rouge des urgences, l'alcool et la tentative de strangulation. Forte d'un tel vécu, courageuse et suffisamment distancée de ces blessures, elle ose l'affronter, lui faire face et le piéger. Attirée dorénavant par l'étude de toutes espèces du genre masculin trop aisément dominateur, elle ne fuit plus.

Elle avance en le fusillant de ses prunelles bien ouvertes sans se bercer d'illusions ni écouter la voix qui aurait tant voulu que ça ne se passe jamais.

Il a mordu à l'hameçon. Elle est sur la case blanche, il est sur la noire. Ses troubadours sont en place. La partie peut commencer.

9 avril 2011

Quand je ferme les yeux… (Mamido)

 

mamido144

Quand je ferme les yeux, la plupart du temps,  je vois de belles choses :
… Mes souvenirs d’enfance et de jeunesse…
… Mes chers disparus, tant aimés, qui me manquent chaque jour et qui viennent me parler et m’accompagner dans mes nuits sans sommeil…
… Les gens de ma famille et mes amis éloignés, que j’imagine, loin de moi mais heureux, vaquant à leurs occupations dans leur univers familier…
… Les lieux jadis visités, les bons moments qui s’y sont déroulés…
… Ceux où je ne suis jamais allée et qui me font rêver…

Mais quelquefois… souvent… il arrive que mes yeux se ferment sur mes pires terreurs, sur d’effrayants cauchemars, sans cesse renouvelés, sur des idées noires qui viennent m’obséder.

Toutes les mauvaises choses qui se passent dans le monde,  jour après jour, et que j’aimerais bien éviter de voir, s’imposent malgré moi, malgré tout, derrière mes paupières closes.

Et alors, là, j’ai l’impression que ma tête et mon cœur explosent. Car j’ai beau essayer, j’ai beau m’acharner à penser aux belles choses, rien n’y fait.

Et dans ces moments, je sais hélas, que même ouvrir les yeux n’arrangera rien.

9 avril 2011

Face à moi-même (Vanina)

 

Lorsque je ferme les yeux et que j’avance à l’aveugle … tâtonne, questionne mon environnement pourtant coutumier, je constate le décalage entre ce qui est et ce que me montre ma mémoire...

Quand je ferme les yeux après avoir observer une source lumineuse, je vois des nuages colorés, des lueurs fantomatiques.

Si je ferme les yeux, après avoir lu la lettre d’une amie, après avoir regardé des photo de famille, j’ai alors l’impression de traverser un miroir … comme dans un reflet, le présent passe et les souvenirs se font plus présents.

Ainsi, lorsque je ferme les yeux, dans le calme et la sérénité, dans la colère ou la peur, j’ouvre toujours une porte sur un îlot intérieur… Jamais la même porte, jamais le même îlot.

 

9 avril 2011

Quand je ferme les yeux (Joe Krapov)

Quand je ferme les yeux je revois très souvent les dernières photos  que j’ai prises. Et s’il y a un endroit où cela fonctionne particulièrement bien, c’est dans notre voiture… quand Marina conduit, évidemment, et que je peux écrire à la place du mort.

(Le mort a jeté l’encre ! Il n’écrira plus rien ! Il ne crachera plus sur la tombe de personne, ne jouera plus au bridge. Il est parti faire des galipettes au musée-purgatoire de Metz).

110402_017

Le vélo fleuri
Offre mieux que les lauriers :
Les feuilles du thé

 

 

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Au porte-bagages
Emplacement réservé :
J’attends Madeleine

 

 

Quand je ferme les yeux je revois mes photos et j’écris des haïkus qui se marieront avec elles. C’est une activité qui me blinde contre la réalité et me fait supporter les nouvelles décevantes : mademoiselle Zell à l’hôpital, le carnaval de Nantes annulé, le chat qu’on va emprisonner pour le ramener à Rennes.



110403_036Carnaval fantôme :
Seule est déguisée ici
Anne de Bretagne

 

 

 

110403_061

Hôpital de Nantes

Yann-Fanch qui l’a peu fringante
Ici se lamente

 

Quand je ferme les yeux, je songe à tout cela, je mesure notre chance d’avoir des hôpitaux, de nous aimer un peu, beaucoup, passionnément, de n’avoir pas d’avions militaires au-dessus de la tête, de guerriers à nos portes,  juste quelques têtes d’haineux qui glosent sur les ondes, gens que l'on oubliera parce qu'inessentiels, et je repars pêcher d’autres bonheurs d’avril dans mon paradis vert.

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J’ai toujours à cœur
De capturer vos couleurs
Au Thabor, tulipes

 

 

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Marié(e)s en costumes
Où donc vous photographier
Sinon au Thabor ?

 



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Cultiver toujours

Même au ras des pâquerettes
Son côté « fleur bleue »


 

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Pensée matinale :
Pour revigorer le cœur
Une fleur suffit

 


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Le sommeil de plomb
Pèse-t-il autant ou non
Qu’un sommeil de plume ?

 

 

110402_104

 

Dans l’oeil du poisson
Tout se retrouve tordu
Comme un hameçon

 



P.S. Ne vous inquiétez pas pour Mademoiselle Zell : elle s'en est sortie. C'est une chanceuse en fait : elle avait 6 chances sur 100 000 de faire un pneumothorax, eh bien, comme elle ne manque pas d'air, elle a décroché le cocotier ! Ca c'est fait !
C'est comme son père : il avait une chance sur sept milliards de devenir Joe Krapov ? Il l'a saisie ! Pour autant, si la famille est chanceuse (?), c'est quand même comme la vie : on ne sait pas ce qu'on gagne au bout du conte ! Le droit de fermer les yeux, peut-être ?

9 avril 2011

Horizon perlé (Captaine Lili)

 

En cette havre-île*,

Lire et rêver,

Chanter

L’éclat du printemps,

Ou des autres saisons,

Comme un désir d’enfants,

Un clin d’œil chipon

Au temps qui défile

En cette havre-île,

L’aimer,

Le caresser,

Mon homme, mon amant,

Ecrire des chansons

Telles violettes dans un champ,

Caresses papillons

Sans larmes de crocodiles

Les yeux fermés,

Rallier un horizon perlé…

 

*merci à TendremanSpice pour l’expression !

9 avril 2011

Les yeux fermés (Sable du temps)

Quand je ferme les yeux

 je vois
des éclats d'étoiles
scintillantes
des ballons multicolores
un tableau de wyeth
le chien qui l'attend
un balcon sur le large
et des matins
tranquilles
embrumés de douceur

j'entends
la voix de l'oubli
murmurer
l'indicible
le souffle du vent
dans les ajoncs
des cantates merveilleuses
et des arias baroques
le chant des sirènes
le cri des mouettes
et ses pas sur la plage

je goûte
le café du matin
le carré de chocolat
le bonbon
sur la langue
les pêches de vignes
juteuses
les instants volés
au temps qui passe
nectar
de fruits défendus

 je sens
les foins que l'on coupe
les soirs d'été
l'herbe mouillée
après la pluie
l'arôme vanillé
des îles lointaines
et la fragrance enivrante
de son parfum
d'ambre précieux

j'effleure
du bout des doigts
je frôle je dessine
un visage
au sourire lumineux
des promesses
le sable des châteaux
la fraîcheur du ruisseau
nos mains qui se joignent
en caresses joyeuses
petites touches de couleur
palette de bonheur
et d'extase

quand je rouvre les yeux
libres sens
interdits.
...

9 avril 2011

QUAND JE FERME LES YEUX (Lorraine)

 

Quand je ferme les yeux,  je laisse venir le monde. Il ne demande pas la permission, il arrive en débandade, mêlant le vrai et le faux, jouant à cache-cache avec des illusions, des projets, des souvenirs.

                C’est ton visage, maman, tu me regardes, je t’aime. Même si je ne l’ai jamais dit, tu le savais, n’est-ce pas?

                Un cortège dévale d’une rue, je devine votre regard entre les fentes du masque, vous ai-je suivi? Ai-je répondu à vos lettres?.. je vous perds dans la foule,. Et voici les chats de ma vie,  ceux qui m’ont apporté l’enchantement de leurs yeux impénétrables et pourtant si aimants;  voici une toute petite fille dans son berceau, une grande fille (déjà!) au bras de son père, son mariage, mon vertige soudain. Et la vie qui reprend. Voici une fée, elle voltige dans ma chambre, nous nous parlons quelquefois,  elle n’a pas de nom, seulement une baguette qui danse devant mes yeux éblouis. Non, je ne rêve pas, je m’évade.

                Quand je ferme les yeux, j’escamote ce qui me fait souffrir. Je m’accroche au bonheur, j’efface d’un doigt obéissant les larmes retenues, je revois ce matin de printemps qui m’est resté dans le coeur parce que tu avais vingt ans et moi un peu moins.  Qu’avons-nous fait des autres années?

                Quand je ferme les yeux, je me revois en cet avril : je  ferme les tiens pour toujours...

                Et puis, je m’abrutis de travail, je vois s’empiler les articles à écrire, les inconnus à interviewer, les heures à emplir encore et encore pour ne penser  à rien, refuser d’autres compagnons,  taire ma solitude, et sourire, enfin apaisée, à mes petits-enfants.

                 Quand je ferme les yeux, je ferme aussi très discrètement la porte sur les bruits du monde, leurs vanités, leurs déchirements, leurs cris de désespoir, les incertitudes, les hésitations, et les peurs.  Il m’est venu une sorte de sérénité et désormais comme une main se pose sur un front brûlant, je vois la Poésie.

                Quand je ferme les yeux, je rêve.

9 avril 2011

Même pas en rêve... (The Unknown)

 

Qu’est-ce que j’y vois quand j’ferme les yeux ? Ben que dalle qu’est-ce tu crois ? Bon dieu vous en avez d’ces questions vous les psys ! Je m’appelle pas Dieu, je suis pas omniscient moi, ni omnipotent, j’ai pas la science qu’infuse ni la double vue, quand je ferme les yeux ça devient tout noir, comme dans un four ou au fond d’la mine. C’est ça que vous vouliez entendre, que quand je ferme les yeux ou que j’suis dans l’noir j’ai la frousse ?! Ben tu peux t’brosser Martine, j’ai peur de rien moi, sauf de ma bourgeoise et quand je ferme les yeux c’est pour pioncer et rien d’autre !

 

Quoi des rêves ? Non mais sans rire vous croyez vraiment qu’on a que ça à faire de rêver nous ! On n’est pas comme vous le cul posé dans un fauteuil toute la sainte journée, on bosse nous et quand on va s’coucher c’est pour dormir ou renouveler la main d’œuvre qui va crever les poumons noirs comme du goudron. Quand on dort, on dort, pas l’temps d’rêver, faut qu’on s’repose pour retourner à la taille le lendemain. Z’avez qu’à descendre un jour, vous comprendrez et vous poserez moins de questions débiles, sauf vot’ respect.

 

La dernière fois que j’ai rêvé je crois bien que je mouillais encore mes draps parce que l’année d’après j’étais en âge d’être le canari d’une équipe alors vous voyez j’ai pas bien eu le temps d’en faire des rêves, même pas éveillé parce que la mine ça vous file bien des idées de voyage en avion dans les îles, sur les plages de sable blanc à la mer turquoise mais la paie de la semaine, elle vous fait vite redescendre les pieds sur terre et le billet, à part le contremaitre et le Directeur, y en a pas un qu’à les moyens de s’le payer.

 

Bon écoutez c’est pas que je m’ennuie, z’êtes bien mignonne et tout et tout mais pendant que je suis là je suis pas au fond et moi je suis payé à la taille pas à l’heure alors même si je suis ici pendant mes heures de travail et ben ça me rapporte rien du tout, peau d’... pardon. Alors s’il vous plaît, faîtes votre rapport, dîtes que je vais bien, que je suis apte pour le fond et que c’est pas la peine de m’emmer... de m’enquiquiner avec des tests et des questions sur ce qu’il y a derrière mes paupières closes.

 

Savez Madame, quand j’aurai cassé ma pipe, que j’boufferai les pissenlits par la racine, que les vers se paieront un festin sur mon compte, quand l’toubib m’aura baissé les paupières et que l’curé aura balancé son sermon, avec un peu d’chance, j’commencerai à y voir quelque chose avec les yeux fermés et si j’ai du bol ce sera pas les corons, ce sera pas le charbon, ce sera pas de la soupe aux cardons trop claire, ce sera les canyons, les gros camions et les Harley davidson.

 

Et si j’ai vraiment le cul bordé de nouilles, faîtes excuse, les harpes célestes elles sonneront plutôt comme des Fender Stratocaster genre Chalk Farm Breakdown de The Hillbilly Moon Explosion, Saint Pierre il aura un stetson plutôt qu’une auréole sur la tête et si le fils du grand patron a rien de mieux à faire ce jour là et qu’il veuille m’accueillir en personne, plutôt que du vin de messe, ben i’m’servira une blonde bien fraîche genre bud et plutôt que du pain azymé un hotdog plein de choucroute et de moutarde, voilà.

 

Sur ce j’m’en va vous laisser parce que vot’ divan là, ben l’est pas fait pour les honnêtes travailleurs comme nous autres, il est bien trop confortable et donne bien trop envie d’y faire la sieste ou autre chose et on a pas les moyens. C’est bon, j’peux y aller, vous êtes sûre ? Vous y voyez plus clair maintenant... ben vous êtes bien la seule. Allez à l’année prochaine, si le crabe ou un coup d’grisou m’ont pas envoyé en vacances à Paris Texas d’ici là.

 

9 avril 2011

Quand je ferme les yeux (Venise)

 

Quand je ferme les yeux

Le vent m’emporte dans les bras de ma mère

Il prend avec mes larmes  ma joie de la revoir

Je vous le dis tout simplement et sans mystère

Les miens s’en sont allés et sous mes pieds j’ai crû un temps que le sol allait se dérober

Quand je ferme les yeux

C’est un peu d’herbe mouillée qui me revient

Pour pas que je m’endorme sans mon enfance au creux des reins

Et, toi papa qui m’a appris à rire de tout

Maintenant que tu es parti la haut  et que j’ai compris que tu as décidé d’y rester

Quand je ferme les yeux ce sont les tiens qui éclairent mon chemin

Moi j’veux la même mort que toi dans le silence des abeilles

Quel con a dit qu’en fermant les yeux on ne voit plus rien !!!

Toi qui cherches, toi qui doutes

Ferme les yeux pour semblant pour revivre le colin Maillart

Car la vie va si vite si vite qu’au grand gallop elle nous précipite 

Alors fermons les yeux quand qu’il est encore temps de les ouvrir sur les enveloppes bleus de l’aimé

Sur la ville qui gronde comme une ruche,

Et toi ferme les yeux et entends mes talons qui marchent vers toi

Avec mes hanches de violon j’avance d’un pas léger vers toi

Ces rêves saugrenus qu’on fait paupières closes

Sont pareil à ces formes que le vent sculpte à la gouge  dans les dunes

Les yeux fermés mes atomes crochus avec le monde me mentent

Un accordéoniste aveugle  accompagne  les merles moqueurs accrochés à notre cou.

 

2 avril 2011

Défi #144

   Que voyez-vous Yeux_ferm_s

quand vous fermez

       les yeux ?

 

Adressez vos visions

               à

samedidefi@hotmail.fr

2 avril 2011

Ont mordu à l'hameçon...

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