Défi 144 (Droufn)
Je me dirige mécaniquement vers la machine à café du 3ème. Je frôle de la main le béton brut des murs afin de m'aider à trouver mon équilibre. Mes pas sont incertains. Je ne sais pas trop ce que je fais là. Une folle envie de me réfugier chez ma grand-mère partie il y a bien longtemps se reposer au paradis des gens bien me tire en arrière. Je ferme les yeux et je la vois, son sourire inamovible, son regard si désarment d'indulgence. Elle, saurait quoi me dire ou ne pas dire pour seulement m'écouter, en me préparant mon dessert favori derrière son poêle à charbon. Elle saurait lire dans mes yeux les impacts des coups durs, puis dans un regard débordant d'affection, me tendrait une tasse encore tiède au parfum de vanille. Elle sortirait son tricot, celui qu'elle ne fini jamais, celui qu'elle redéfait sans cesse puis elle s'assoirait sur sa chaise en bois, près du poêle. Je me laisserai bercer par le cliquetis des aiguilles pour m'abandonner dans le vieux canapé usé et me liquéfier dans un moment de bien être.
Mais le refuge ne reste accessible plus qu'en rêve et je ne rêve plus.
Je continue de marcher, la moquette me semble haute, les lumières agressives, les regards inquisiteurs.
- Bonjour, ça va?
ça va! Je n'entends plus le bruit des aiguilles, il fait froid, le poêle est éteint, la chaise vide.