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Le défi du samedi

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31 juillet 2010

Ont déjà mitonné leurs défis -4-

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31 juillet 2010

Participation à la consigne 58 (Venise)

venise31

31 juillet 2010

Participation à la consigne 109 (32Octobre)

venise31

31 juillet 2010

La fausse disparition -défi #101- (MAP)

En  cette fin de royauté

on a cru qu'il avait filé

mais il est là de tout son être :

Le rouet trône à sa fenêtre !

Copie_de_DSCF3596

31 juillet 2010

Chapître 4 - Défi n°24, La file d’attente... (Fafa)

Quoi de plus banal que d’aller chercher son pain et des croissants frais le matin.

Tout le monde allait sans un mot, vaquait à ses occupations sans prêter attention aux autres. Elle n’en espérait pas plus ici de toute façon. La vie en ville n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait connu dans sa petite bourgade de Bretagne. Ca lui revenait tout d’un coup, personne ne vous aurait croisé sans vous dire bonjour.

La boulangerie était là, quelques pas encore... la file d’attente commençait sur le trottoir.

Quelle idée vraiment de venir prendre son tour en espérant qu’un habitué la reconnaisse et lui adresse un signe de tête ou mieux, la salue.

Elle s’installa juste derrière une dame d’un certain âge à la tenue particulièrement soignée pour aller acheter sa baguette. Elle sourit. La femme prit son geste pour une marque de politesse et lui rendit son sourire avec un hochement de tête.

Elle avança de deux pas. Un petit acacia chétif faisait une légère ombre sur la vitrine, jouant avec le reflet du soleil. Elle put entrevoir l’intérieur de l’échoppe. La file s’étirait encore sur plusieurs mètres après la porte. Elle devait compter au moins dix personnes et trois serveuses s’afféraient derrière les banques. Ce ne serait vraiment pas de chance si dans tout ce petit monde il ne se trouvait pas quelqu’un qui la reconnut pensa-t-elle.

La petite file avança doucement au moment ou un client vêtu d’un bleu sortait, difficilement, en se contorsionnant entre le montant de la porte et une personne qui se trouvait juste sur le pas.

 - Pardon ! grogna-t-il avant de traverser le trottoir au pas de charge et de s’engouffrer dans un camion garer en double file.

Celui-ci ne l’avait pas vu mais il ne semblait pas être du quartier, sans doute un ouvrier sur la route d’un chantier qui s’arrêtait acheter son pain pour le midi.

Une enfant sortit juste après l’ouvrier, elle ne devait pas avoir plus de dix ans. Elle avait le regard littéralement scotché à ses baskets. Sans doute la ou une des premières fois où ses parents la laissaient aller chercher le pain. Peu de chance qu’elle la reconnaisse. Elle salua l’enfant à son passage.

 - Bonjour.

La gamine leva les yeux et s’enfuit à toutes jambes en lâchant un petit « Bonjour Madame ».

Deux nouveaux clients sortirent ensemble, un homme et une femme d’âge mûr qui échangeaient des commentaires sur l’aspect des gâteaux et leurs prix. Ils la croisèrent sans prêter la moindre attention à elle mais en croisant son regard. Encore deux qui ne la connaissaient pas.

La file avança d’un coup et elle se retrouva dans le magasin. Enfin elle allait pouvoir être vue du personnel. Les trois filles étaient bien occupées.

L’une d’elle faisait des allers retours dans l’arrière boutique pour réapprovisionner les étagères en pains en tous genres sans prendre le temps de regarder les clients. Celle-ci devait être une apprentie qui ne venait au comptoir qu’en cas de grosses affluence, tant-pis.

La seconde servait les clients au fur et à mesure que la file avançait, se tournant d’un sens puis de l’autre pour attraper qui un pain, qui une viennoiserie, qui une religieuse au chocolat, qui était particulièrement appétissante d’ailleurs. Elle ne l’avait encore pas regardé.

La troisième devisait tranquillement avec les clients en enregistrant et encaissant les commandes. Elle était un peu plus âgée que les deux autres. Cela devait être la patronne pensa-t-elle. Mais elle non plus ne la regardait pas pour l’instant.

Une jeune femme BCBG et un homme aux cheveux gris et au pas lents étaient sortis. Ni l’un ni l’autre ne l’avait reconnu, ils étaient tous deux passés à côté d’elle en l’ignorant totalement.

Trois autres personnes sortirent encore sans prêter la moindre attention à elle. La patronne l’avait maintenant aperçu mais elle resta impassible. La deuxième serveuse elle aussi l’avait vu mais n’avait pas eu plus de réaction.

La jeune apprentie se concentrait toujours sur ses étagères.

Elle commençait à sentir le désespoir monter en elle lorsqu’une main se posa sur son épaule.

 - Bonjour Chloé ! Comment tu vas ? La voix était enjouée et pleine d’allant.

Elle se retourna pour faire face à son interlocuteur, soulagée qu’on l’ait enfin reconnu.

 - Bonjour !

 - Oh excusez moi madame je vous ai pris pour quelqu’un d’autre... Désolé.

L’homme reprit sa place dans la queue qui commençait à se reformer derrière elle. La vieille dame un peu snob venait de régler sa commande.

 - Bonjour Madame ! Qu’est-ce que vous désirez ?

En l’espace de deux secondes tous ses espoirs venaient de s’envoler, elle sentit des larmes brouiller son regard, elle éclata en pleurs.

 - Qu’est-ce qui ne va pas Madame ?

Tout le monde la regardait dans la boulangerie. Tentant de se reprendre, dans un sanglot elle répondit.

 - J’ai oublié mon porte-monnaie. Et elle reprit à pleurer.

La patronne, la serveuse, les clients dans la file, tous la dévisageaient interloqués, même la petite apprentie.

 - Mais enfin faut pas vous mettre dans des états pareils pour si peu, ça arrive. La serveuse semblait plus gênée que compatissante.

 - Excusez-moi. Murmura-t-elle entre deux reniflements.

Elle sortit rapidement en évitant tous les regards. Elle vit en passant que le jeune homme qui l’avait abordée regardait fixement le bout de ses souliers.

 - C’est pas grave. Glissa-t-elle doucement à son attention.

Derrière elle la serveuse embarrassée interrogea doucement sa patronne.

 - Qu’est-ce qu’elle a madame Eloie aujourd’hui ?

 - ...

Une fois dans la rue elle marcha à l’opposé de la porte de l’immeuble d’où elle sortait quelques minutes plus tôt. Elle ne releva la tête qu’après avoir copieusement mouillé son chemisier par ses larmes. Elle avait bien dû marcher un kilomètre, elle n’avait plus la moindre idée d’où elle se trouvait. Elle regarda tout autour d’elle à la recherche d’un point de repère quelconque, un nom de rue ou une façade familière.

Son regard s’arrêta sur une plaque en cuivre fixée à droite d’une porte cochère. L’inscription noire en creux la laissait perplexe et hésitante.

Pourquoi pas après tout. Elle poussa la porte, entra sous le porche et s’avança jusqu’au hall de l’immeuble. La gardienne en la voyant n’eut pas la moindre hésitation et lui montra du doigt la porte juste en face de sa loge. La même plaque qu’à l’extérieur mais en modèle réduit s’agrémentait  d’un laconique « Entrer sans sonner ».

Elle poussa la lourde porte et entra...

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31 juillet 2010

défi et des garçons (Zigmund)

113Depuis la parution de la consigne #113 "je tournais autour " en me gardant bien d'y toucher. J’étais tranquille, peinard, "bénaize" et v'la t’y pas que Katyl vient me quérir pour une interprétation de son tableau et une réponse au défi. Et la voilà qui parle de chevalerie, de relever le défi d'une dame de coeur ...aie ! et moi qui dans le sillage de Poupoune, mais sans son talent, nourrissais de noirs dess(e)ins  pour ce tableau et les enfants. 
Donc la question est « où vont ces enfants ? »

                        1/ Mai 2012 : ils sortent de l’isoloir, sont allés voter et se dirigent 

                            -soit vers un avenir lumineux

                            -soit vers la frontière la plus proche

113_Bl113_R

   2/ ou  peut être sont ce de  jeunes moldaves, ou des roms à la frontière de la communauté européenne

3/Mais non, ils vont rejoindre les petites filles de Walrus dans leur cabane au bout du jardin.

                       4/ il n’y a plus de papier dans les toilettes...

5/ ils participent au tournage de la version pour enfants de « Blair Witch Project »113_bw

6/ mandatés par l’Ogre, ils suivent la trace du petit poucet et de ses frères pour agrémenter son  repas du soir.113_sph

7/ ils  s'en vont porter une bouteille de Jasnières à leur mère-grand (parce que des petits pots de beurre, elle en a déjà  un paquet et  même que c'est pas bon pour ses triglycérides et son cholestérol)

8/ ils reviennent de chez leur ophtalmo préféré. Nous voyons  le jeune garçon protanope*  guider sa frangine myope vers l'opticien le plus proche.

(elle a cassé ses lunettes en jouant avec les petites filles de Walrus)113_Pro113_myo

9/ honteusement soudoyés  par l'ophtalmo ils s'en vont proposer à Walrus un rendez vous rapide chez  le dit ophtalmo en échange d'une meilleure idée pour traiter cette consigne.

Je dépose aux pieds de Dame Katyl mes plus plates excuses pour le piétinement de cette consigne et de son tableau bucolique.

* voulant relever également la partie ophtalmolgique du défi, je suis allé puiser dans mes souvenirs et dans google  les renseignements sur  les anomalies de la vision des couleurs (pour  briller en société dites dyschromatopsies)

en gros

-achromatopsie : maladie rare 1/40000=> vision en noir et blanc parfois(souvent?) associée à l'albinisme 120px_Ishihara_11

-protanopie :atteinte de la vision du rouge

-deuteranopie :atteinte vision du vert

-tritanopie : atteinte axe bleu jaune (maladies acquises)dalton6

le dépistage le plus connu de la vision des couleurs est le test d'Ishihara.

Le daltonisme se transmet par les filles et atteint les garçons  ...admirez le subtil  retour au titre.


31 juillet 2010

consigne 49‏ (rsylvie)

Pas à tordre du bonnet, cette femme est folle à lier.

Voir une orchidée dans ce chiffon fortement colorisé.

Fallait pas avoir la tête bien sur les épaules ».

Magali houssine de droite à gauche. Elle voudrait faire pipi. Seulement c’est pas l’heure de la sortie… tenir encore une quart d’heure et l’entretien sera fini. Elle essaie de se vétiller comme elle peut et se remet au travail. Seulement l’inspiration est partie, aussi soudainement que cette envie pressente est apparue. Magali oringue à la volée le travail de ses petites camarades punaisés sur les murs de la salle d’attente. Pas folichonnes toutes ces couleurs croupionnées les unes aux autres. « Tien La Sandra a vraiment fait du bon boulot » pense-t-elle. Un coup d’œil devant, un coup d’œil derrière, « pouah ! C’est moche » ébousine-t-elle en découvrant la réalisation zibée à droite.

Magali peux-tu me warranter son dessin ! toi qui a le nez en l’air depuis plus d’un quart d’heure » bolchevise une blouse blanche. Tarmacadmisée, l’enfant reste muette. Impossible de paloter tant elle est contrariée d’avoir été démasquée par cet homme qui connaît son nom. Elle qui n’a encore parlé à personne depuis que….

Car voyez vous, Magali joue un rôle. Elle n’est plus « la p’tite pépette d’amour de papa et maman » depuis son admission dans cette grande maison pleine d’étrangers Elle n’est plus elle, mais une autre. Fini la gentille fillette qui licher la joie de vivre. Maintenant elle queute d’une lame acérée tout ce qui l’approche. C’est une tueuse, une méchante qui ne veut pas qu’on l’aime ! C’est plus fort qu’elle, il faut qu’elle rudente tout ce qu’elle touche.

Non elle ne veut pas imaginer un joli papillon. Alors qu’elle voit le rouge du sang de ses parents qui se déchirent. Le jaune de la colère qui monte en eux. Le vert froid de la violence dans leurs yeux. Le bleu de la vie heureuse qu’elle n’aura plus jamais. Bien sur qu’elle voudrait y voir l’espoir d’être à nouveau leur petit trésor à tous les deux. La possibilité d’une réconciliation et de vivre tous réunis dans le petit deux pièces, à trois pas du tramway. Seulement le vieux monsieur, aux lunettes trop petites pour ses gros yeux gris, a dit que « c’était fini tout ça. Elle devait être une grande fille et apprendre à vivre sans ses deux parents réunis. Que c’était pas de sa faute s’ils n’étaient plus ensemble, mais tout simplement qu’ils ne s’aimaient plus. Par contre, tous les deux l’aimaient très fort ».

Puisque vous êtes incapable de parler… Restez pas à moitir, et faites moi un joli dessin sur cette feuille ». D’un geste de colère, Magali s’empare d’un tube, tournoie jusqu’à godronner la feuille blanche avant de la tendre à la blouse blanche… pour s’enfuir en direction des sanitaires se soulager, et pleurer tout son saoul, jusqu'à sa prochaine mise en scéne.

31 juillet 2010

Biographie fromagère sifflée sur la colline (Défi #12) (Joe Krapov)

    On a fini par aller le voir, «Bienvenue chez les Ch’tis ». On a préféré, de loin, « Quand la mer monte ». Il y a comme un ratage dans le film de Dany Boon et il est lié à cette séquence dont on a fait ensuite tout un fromage, celle de la tartine de Maroilles trempée dans le bol de café noir. Est-il bien raisonnable, en ce début de XXIe siècle de se gausser de traditions régionales qui n’existent pour ainsi dire plus ? Et puis c’est quoi ces Parisiens sans goût à force d’avoir tellement bu, tellement fumé et qui nous balancent en échange de nos couleurs et odeurs provinciales un cinéma aussi aseptisé qu’un plateau de TF1 ? Est-ce obligatoirement faux-mages ou désert , maintenant ?

    Allez bon, on ne va pas s’énerver les nerfs sous prétexte que la vie se chante, la vie se pleure et qu’il faut naître à Monaco si on veut avoir une chance de voir monter Carlo au festival de Cannes - attention à la marche et au contrepet, SVP ! - ou, pour les filles, de séduire un lord Anglais en promenade sur la même à Nice.

    Odeur mise à part, les fromages, c’est bien pratique pour raconter sa vie ! A chacun sa chanson, à chaque voyage son fromage. Alors revenons au Maroilles car moi aussi je suis né au pays de la bière du Ch’ti. Allez, roulez, mes souvenirs et ma musique, c’est ma tournée ! A l’Abbaye du Mont-des-Cats, au pays de la tulipe noire, une belle des champs séduisit mes seize ans dans les rues du vieux Lille. A la santé d’hier et des amours défuntes, je bois un verre de Chimay bleue. Est-ce un  caprice des Dieux qui m’a faît naître au Nord, sous des cieux si lourdauds que les canaux s’y pendent, là où les briques rouges des maisons virent très vite au noir de charbon. En tout cas, j’en suis parti.

    A l’abondance des bleus sur les bras du grand-père, mineur, qu’il appelait « coups de veine », j’ai préféré ma chance à moi, ma bonne étoile. Elle m’a emmené, à vingt ans, sur les Champs-Elysées, dans le jardin du Luxembourg, sur le marché aux puces de Saint-Ouen, en un mot : à Paris. A Paname, c’était mon « happy birthday » tous les jours : les joies de la cuisine, le temps des œufs au plat et des films par douzaines, des concerts, des bouquins et  de la guitare. Un peu de paradis pour un coureur échappé de l’Enfer du Nord puis, quelques années plus tard  l’amour qui s’en vient là-dessus amener dans la brume du matin la fille du shérif, la première femme de ma vie, mon Saint-Just de l’Esrabonjour ! Et voilà mon brin d’amour corsé qui emmène le roi du blues que j’étais vers les plus belles années de sa vie, le sourire aux lèvres et la fleur aux dents.

    Oh la la ! On s’en va, comme dans le poème de Rimbaud, pas sérieux vers le château de sable aux accents très aigus de cette ville de la Sarthe où je jouerai parfois le chanteur des rues, le joueur d’échecs ou l’un des comédiens de « Sous terre et se taire ». Et je revois encore la boule des moines de Solesmes, le ciel bleu du Haut-Jura de nos vacances et les « Viens voir le loup » de ma Marie-Madeleine qui vont changer nos vies !

    Et bientôt, comme tout bébé a besoin d’une maman, voici qu’un cadeau de papa s’installe pour un été indien de neuf mois à l’intérieur de celle-ci. Ainsi ouis-je en février de l’an suivant sa complainte de l’heure de pointe à la maternité de Château-du-Loir sous la neige :
- Attention, mesdames et messieurs, tagada tagada voilà Benjamin le Dalton, le grand Condé en personne ! »

    Or l’amour c’est « Plus je te vois, plus je te veux » ! Ainsi, deux ans plus tard, c’est un peu de paradis en plus sur le chemin de papa.
- Alors, qu’est-ce que c’est ? »
    Au bout des rails qui vont au Mans, il y a un autre bébé, fille cette fois : elle s’appelle Elsa et a des yeux à rendre fou de saint-amour plus d’un poète communiste.

    Oui mais la mer est toujours bleue et toujours loin. Une Bretonne partie de chez elle n’est réellement heureuse qu’une fois de retour en Bretagne. Est-ce pour cela ou pour le plaisir de partir à nouveau quand la chance passe qu’un poste pour moi se libère chez Dédé le kid ? Enfin, quoi qu’il en soit, nous mutons encore et voilà que nous atterrissons dans mon village du bout du monde : Rennes ! Ici personne ne fabrique de trou du cru ! Ici personne n’aspire à une AOC de cervelle de canut, bien que certains prétendent parfois vivre plus en intelligence qu’ailleurs. Alors, j’ai craqué : j’ai posé mes valises, je me suis installé dans mes fromages, je suis devenu un Rennais et peut-être même désormais qu’il n’y a pas de pis Rennais que moi !

    Eh non, tout ça, ça ne va pas changer le monde ! Oui, ce n’est rien que du vent, la vie : on va de trou en trou comme la dent du chat qui explore le gruyère !

P.S. 19  noms de fromages et 46 titres de chansons de Joe Dassin, est-ce que ça vous ira ? Faut-il vous emballer tout ça dans du papier journal ? Moi je dis ça, c’est rapport au voyage… et à l’odeur surtout !

31 juillet 2010

On nous cache tout ! (Walrus)

Pire, on ne nous dit rien !

Le titre de l’œuvre nous est inconnu.

Peut-être, après tout, l’artiste n’a-t-elle pas jugé utile de lui en donner un. En bon Belge, je peux néanmoins rêver qu’elle l’ait intitulé “Ceci n’est pas une forêt”.

Mais cela nous ramènerait au décor.

KatyL aurait réalisé, pour mieux berner son monde, un décor en studio avec éclairage à base de spots et d’écrans de réverbération, un peu comme certains suspectent la NASA d’avoir pris les vues de la marche sur la lune dans un hangar du désert américain.

Et le décor, j’en ai assez parlé pour l’instant.

Non, en dignes humains convaincus d’être les nombrils de la création, concentrons-nous sur ce qui nous semble tout naturellement devoir être le cœur de l’œuvre : le couple de personnages.

Dès le premier regard que j’y ai porté, une question m’a sauté à l’esprit et depuis me ronge. Mais rien n’y fait : je n’en trouve pas la réponse.

C’est un peu comme si je me demandais si le canard chat de Schrödinger était toujours vivant (Le veau d'or, lui, je vous rassure, est toujours debout).

Là, vous vous dites que je vous balade avec mon chat. Que je vous endors alors que je ne me pose sans doute qu’une de ces questions stupides et totalement dénuées d’intérêt n’ayant pu germer que dans mon esprit malade.

Que nenni !

Allons, ne me dites pas qu’elle ne vous est pas venue à l’esprit à vous aussi, que vous n’avez pas comme moi été mis sous stress par l’angle de vue ambigu qu’adopte l’artiste pour représenter son sujet et nous jeter ipso facto dans la plus cruelle incertitude,  la plus extrême angoisse, la plus totale consternation !

Car j’ai beau étudier la lumière, scruter les plus infimes détails, pousser l'agrandissement  jusqu'à la pixellisation, (n’ayant qu’une reproduction de l’œuvre, il ne me sert à rien de la radiographier), rien à ce jour ne m’a permis de trancher :

Les enfants se tiennent-ils par la main ?

Ah ! Hein ?

Tant pis pour vous, il me faudra envisager séparément les deux hypothèses. Car nous ne sommes pas ici dans le monde quantique ou, plus précisément, au niveau quantique de ce monde.

31 juillet 2010

Huit titres sur un plateau -défi #12- (Vegas sur Sarthe)

Aux défis les plus fous, une réponse idoine:
à un vieux Pont-l'évêque, à la Tête de Moine,
à un Curé Nantais il préférait l'Edam
il était comme ça, Dassin aimait les femmes.

Entre poire et fromage Dans les yeux d'Emilie
il comptait les moutons et aussi le Brebis

Il est bien loin déjà Le temps des oeufs au plat
et des seins riquiqui, façon Mozzarella

Une étoile était née, Je la connais si bien
elle qui scintilla et brilla... Savarin

On dit que le Kiri Ce n'est rien que du vent
apportez nous plutôt un bout de Parmesan

Un Bridel en promo C'est un coeur de papier
à côté d'un morceau de ce beau Brie fermier

A la fin du concert Je viens comme un voleur
échanger l'autographe contre l'Appenzeller

Une question me vient Depuis l'année dernière
où se cacherait Joe...dans les trous du Gruyère?

Et pour accompagner La chanson des cigales
un trou d'air ira bien, celui de l'Emmenthal

31 juillet 2010

Prise de court ! -Défi #4- (Flo)

Et si pour ce défi du Samedi je choisissais de rendre l’espoir visible pour ne pas permettre aux pantins d’exister et vous laissais décrypter le ou les tags #é-s ?

défi n°4 de l’été.

Inventer des frontières invisibles c’est forcément les rendre indivisibles. (l’invisibilité est forcément indivisible puisqu’on ne la voit pas). C’est comme passer d’une vision à une décision ou d’une divination à une destination…

Ne me demandez pas pourquoi c’est sorti dans cet ordre… (surtout si on me traite de pyromane en plein été).

Mais pourquoi ne pas imaginer une cape et un loup qui permettent, non pas de nous rendre invisibles, mais de rendre visibles d’abord les fils qui feraient de chacun d’entre nous des pantins, puis d’identifier ceux qui détiennent les fils de celles qui détiennent les ficelles…

C’est mon premier Samedi de l’été où je me sens un peu plus légère et où je vais pouvoir rendre visible ces quelques lignes de manière plus apaisée ( ayant décidé de me libérer de quelques petites contraintes, un peu lourdes parfois). Ce qui me fait tenir, ce sont mes mots, l’espoir qu’ils représentent et l’émotion qu’ils me procurent lorsque je les relis.

Il n’y a pas plus agréable que de se relire surtout quelques années après…

Alors les effluves marines ragaillardissent ces narines respirées puis soulagées, à travers ces poumons gonflés, à regarder l’espoir être et disparaître pour être à nouveau, à bomber ce torse, parfois obstinément, à combattre le néant, ce qui paraît être rien, cette transparence, cette translucidité, cette inexistence pour ne pas dire évaporescence.

Tant de choses et tant de personnes sont invisibles : c’est ça le plus triste. (ce côtoiement d’idées « sans odeur, sans saveur, sans valeur » sur un tas de dos transpirant et transparents). La consigne est donnée alors je m’acharne…à la rébellion !

Je quitte mon portable et retrouve mon vieux cou-cou, cette tour sur laquelle je vais m’escrimer, m’essayer et me redonner espoir, courage et invincibilité. C’est vrai la Porte de Flo s’est arrêtée à Paris. Olivier, lui, il ne l’emportera pas au paradis, ça je vous le dis… Même si quelque part les déménageurs Bretons sont complètement dans l’ère du ton parce que ce sont mes derniers jours à Clermont et parce que je viens de réceptionner ce samedi des cartons de Soupline, Malesar (bordeaux) et top budget…Mercredi, c’est sûr j’aurai la tête dans les cartons(…) mais plus dans le guidon !

[PS : « Je quitterai le Nord, la première semaine d’Août »]

31 juillet 2010

Adrienne se laisse complètement aller-défi 12- (Adrienne)

 

Le défi 12 (25 mai 2008) devait être un défi au fromage: un récit, un poème, un souvenir, une recette, une tranche de vie, une parodie, un dialogue, tout ce que la littérature compte comme genres mais... au fromage ! Avec comme contrainte supplémentaire d’insérer un titre d’une chanson de Joe Dassin. Et puis, interdiction de commencer une seule phrase par une consonne. Je me suis permis d’y ajouter quelques allusions à des chansons d’autres chanteurs…

Avec Annie, J'ai craqué comme du fromage de Mongolie!

A la folie, se disait-elle, je l’ai aimé à la folie, Comme la lune a besoin du soleil pour exister sur cette terre, ou comme Quand on a seize ans, quoi, et qu’on pète les plombs de l’extase amoureuse dès qu’il vous dit ‘Fais-moi de l'électricité’...

Allons danser Valérie, lui avait-il intimé ce premier soir de La fête du fromage au Château d’Harzé (http://fdf.ourthe-ambleve.be/pages/programme.htm). Et elle l’avait suivi. Il faut dire qu’il était beau avec Le costume blanc crème et La fleur aux dents! Un costume blanc crème, Le café des trois colombes n’avait jamais vu ça ! Il avait La beauté du diable...

Après la fête, après Le dernier slow, ils avaient longuement marché, beaucoup parlé, ils s’étaient raconté leur courte vie, leurs rêves, leurs désirs. Un dimanche, Au bout des rails du tram 33 (pour aller manger des frites chez Eugène), il l’avait longuement embrassée Dans la brume du matin. Elle était oh…! Au septième ciel, si heureuse, transportée, véritablement! Entre deux adieux, ils s’embrassaient encore et encore. Il était si difficile de se quitter, même pour quelques heures. On était bien loin du ‘ Laisse-moi dormir ‘ de ces derniers mois…

Et si tu n'existais pas, dis-moi pourquoi j’existerais ?’, lui disait-il autrefois, lui qui n’était pourtant Pas sentimental pour deux sous (Oh ! C'est du mélo, tout ça, se plaisait-il à affirmer quand Le chanteur des rues bramait ‘C'est bon l'amour’ ou exhalait une Chanson triste et qu’elle versait une larme) .

On s'en va’, lui avait-il annoncé dès le premier soir,’ je te ferai voir Les Champs-Élysées, Le jardin du Luxembourg, les vaches rousses blanches et noires made in Normandy et même L'Amérique, si tu veux. Il paraît que L'été indien est si beau, là-bas, à Kansas City ou en Louisiana…’

Après Le service militaire, ils s’étaient mariés. Il a plu, ce jour-là, ‘mariage pluvieux, mariage heureux’, avait décrété ce Pauvre Pierrot, paix à son âme. On sait ce que valent ces dictons, mais on a beau dire, Ca va pas changer le monde

A mon fils’, avait dit Petite mama en portant un toast aux nouveaux époux, entre la poire et le fromage, ‘et ne suivez pas Le chemin de papa, Le tricheur qui m’envoyait Siffler sur la colline à tourner chèvre pendant que lui, il allait cueillir La violette africaine après Le marché aux puces, du côté de La rue Marie-Laurence! Allez, mon grand, Fais la bise à ta maman, et sache que Si tu viens au monde, c’est pas pour attendre tranquillement La dernière page de ta vie! Et maintenant, buvons tous, C'est ma tournée! Allez roulez et Vive moi!!

Elle avait déjà Tellement bu, tellement fumé, la pauvre femme, qu’elle ne savait plus ce qu’elle disait.

Et l'amour s'en va : Ce n'est rien que du ventAh ! où est-il, ce temps des ‘Je t'aime, je t'aime’, des ‘Plus je te vois, plus je te veux’, Le temps des œufs au plat avec du gruyère râpé, Le petit pain au chocolat , Les joies de la cuisine savoyarde quand ils allaient au ski et le temps de L'amour etc.

A toi, se dit-elle, à toi j’ai tout donné. Alors qu'est-ce que c'est? Oui, qu’est-ce qui n’a pas marché? On se connaît par cœur, bien sûr, après un certain temps. Est-ce pour cette raison-là ou Pour le plaisir de partir brouter l’herbe du pré d’à côté?

Oh là là, Les plus belles années de ma vie, je les lui ai données, mais la vie Tourne tourne tourne comme la baratte au beurre et Joe macho était allé voir ailleurs. Oui, Depuis l'année dernière, en fait, l’année dernière à Marienbad… Un lord anglais lui avait susurré qu’elle était La femme idéale, mais elle était restée fidèle à son Joli Minou qui pendant ce temps-là allait lécher la soucoupe de La nana du Piano mécanique… Annie !

Annie de l'année dernière, mais avant elle, il y avait aussi eu Carolina, Cécilia, Marie-Ange, Marie-Jeanne, Marie-Madeleine, Martine, Sylvie elles finiraient par être aussi nombreuses que les fromages belges (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fromages_belges)

Elle était sûre de n’en oublier aucune, elle les avait classées par ordre alphabétique. Elle n’allait tout de même pas attendre qu’il en arrive au Z comme Zoé, non ?

Au début, elle n’avait pas voulu en faire un fromage, les hommes, ‘Les aventuriers’, comme il disait en bombant le torse, étaient sans doute tous les mêmes. On pleure un peu, Mais la mer est toujours bleue et le camembert toujours aussi coulant quand il est à point. Un petit air de musique pour lui murmurer ‘tu es La première femme de ma vie’ et elle fondait comme le reblochon de la tartiflette et lui disait ‘Je te crois’.

***

Alors un jour, Moi j'ai dit non, ça suffit, Je vais mon chemin, j’irai porter mes petits petons ailleurs, Comme disait Valentine. Au revoir et Salut , d’autres ont fait ce pas, Pourquoi pas moi? Un peu de paradis m’attend peut-être encore dans Mon village du bout du monde, mais certainement plus de Ton côté du lit! Un baby bébé babybel sur les bras (je ne te le laisserai pas, il est bien entendu que Tout bébé a besoin d'une maman) et Dédé le Kid à la main, notre petit Désiré, Pauvre Doudou qui n’arrête pas de demander pourquoi C'est fini entre nous, mais honnêtement, Dis-moi dis-lui ce qu’il faut répondre à un enfant de six ans!

Il est Un peu comme toi, notre Dédé, Le château de sable qu’il construit, il aime le démolir lui-même…

Il me faudra Combien de temps pour t'oublier? 

***

Avis aux amateurs : Il reste encore une centaine de titres de Joe Dassin et probablement un millier de fromages  

31 juillet 2010

She's Not There (Joye)

N° 8 Consigne de Kloelle

Vous voulez bien me raconter ce que vous feriez de surprenant ou de défendu si d'un coup de baguette magique je vous rendais invisible l'espace d'une petite heure


Ce pauvre St-Exup' l'avait un peu à l'envers : l'invisible est essentiel pour le coeur. Essentiel et invisible comme la pensée, invisible comme l'inspiration, invisible comme la bonté, l'amabilité, l'intelligence et encore.

Si j'étais invisible pour une petite heure, je prendrais une minute pour aller faire des chatouilles avec leurs propres plumes aux grands rigolos qui m'épatent ;

j'en prendrais une pour aller faire siffler le vent, trembler les ombres, et d'autres menaces sinistres pour inspirer les auteurs d'experts frissons littéraires ;

j'en prendrais une aussi pour filer chuchoter des idées aux oreilles des grands nounours qui essaient de se faire passer pour des ogres;

j'en prendrais une autre pour m'envoler et écouter les artistes qui fredonnent des mélodies, tout en mariant leurs jolis mots aux belles images ;

j'en prendrais une autre pour causer aux pinceaux des artistes qui peignent et dessinent comme des anges, et pour danser sur les clavier de ceux qui écrivent ainsi ;

Les autres minutes d'invisibilité, je les garderais pour d'autres plaisirs inespérés : passer plus facilement à l'aéroport en prenant de grosses bouteilles de liquides et de crèmes ; ne pas faire la queue ; admirer silencieusement l'enfant qui dort ; faire un bisou à mon papa qui est,  lui aussi, invisible...

Et puis je reprendrais ma forme et j'attendrais gentiment qu'on me dise « Ah tiens, te voici, amie Joye, qu'est-ce que nous sommes contents de te revoir ! »

31 juillet 2010

LE MOT CADEAU (KatyL)

IN .... mot était caché dans la 1ère boite , un premier petit mot comme un symbole chimique , ou comme quelque chose dans le vent "in" relié au suivant puis au 3ième et au dernier..par un ruban
Ils ne formaient qu'un tout, mais il fallait ouvrir les autres boites ...je mis un certain temps .....
TEMP....ou temps , c'était le deuxième, divisé en puzzle , que je reconstituai , reconstituer le temps il faut le faire!
il était relié au mot suivant par un ruban bleu, long, long, comme un long fleuve .....
PO.......Pô .. ça tombe bien, c'est un fleuve Italien, il sent toute la beauté de la peinture, de la sculpture, des édifices, des génies Italiens de la renaissance....incroyable cette boite à cadeau, cela semble réel pourtant !!
RELLE .. réel réelle... c'est bien réel, J'ai compris !!
C'est le mot intemporelle ou intemporel qui est le cadeau
- comme l'écriture est intemporelle
- comme  l'art est  intemporel
- comme l'espace temps est intemporel puisque INFINI .........................
voilà le cadeau la notion de l'intemporel.
Je vous l'offre à vous tous........... emballé du ruban bleu

24 juillet 2010

Les défis -3- arrivent dans notre boîte aux lettres !

24 juillet 2010

Haïku de l'OUBLI (MAP)

Projet_Etrange_r_veil

24 juillet 2010

Bellisama parle aux oies (défi #9) (Vanina)

Dans la ferme où elle vit heureuse, entourée de sa famille et d’animaux de toutes sortes, aujourd’hui, Bellisama a décidé de parler à Sidonie et aux oies.
Tout commença quelques jours plus tôt, lorsque Bellisama entendit parler le vétérinaire. Il avait employé des mots inconnus, auxquels elle ne voulait pas demeurer étrangère. Chaque jour depuis, elle s’appliquait à lire dans l’encyclopédie familiale la définition d’une espèce animale afin d’agrandir ses connaissances.

Et, c’est ainsi qu’elle s’adressa aux oies : Oie_de_Vanina

« Chère Sidonie, elle s’adressait à l’oie de tête,
chers oies,
On peut différencier les oies sauvages et les oies

domestiques. A ce sujet, si tous les petits s'appellent des

oisons, le terme de jars ne s'applique, lui, qu'aux mâles

des oies domestiques.
Aussi, que vous soyez cendrées, rieuses, naines,

des moissons, des neiges et j’en passe…
vous êtes des oiseaux de la famille des anatidés : les

canards et les cygnes en font aussi partie.
Sachez que l’on qualifie d’« oies » les bernaches mais aussi

les ouettes et quelques autres oiseaux... »

Bien qu’intéressées par les propos sur leurs lointaines

cousines, les oies commençaient à montrer quelques signes d’impatience, à être moins attentives. Bellisama ne se démonta pas ! Elle reprit son souffle et orienta le sujet différemment :

« On retrouve les oies dans la mythologie ! Esope a écrit une fable sur l’histoire d’une oie qui pondait des œufs d’or… dit-elle en prenant un ton mystérieux.
Moi, je connais l’histoire de Nils Holgersson qui migra avec les oies, ajouta-t-elle avec un brin de fierté. Maman m’a offert le dessin-animé. Et puis dans ma chambre, j’ai un jeu de l’oie ! Tout ça va si bien avec mon prénom !
Savez-vous que Belisama est représentée chevauchant une oie chez les peuples gaulois…
Quand je serai grande, je ferai partie de l’OIE (Office International des Epizooties -désormais appelé Organisation mondiale de la santé animale) ainsi j’aiderai et les hommes et les animaux !

Sachez pour conclure, que si moi je discours, vous les oies, vous cacardez !
Merci de m’avoir écouté. »

Elle esquissa un salut. Les oies avaient été attentives jusqu’au bout. Emplie de la satisfaction du travail accompli, elle s’en retourna jouer, observée par Aglaé et les autres cochons, Saturnin et les canards, Chantecler et son harem : chacun se demandant si eux aussi auraient le droit au savant discours, de Bellisama, sur leur espèce.

24 juillet 2010

contribution défi samedi 58‏ (Venise)

venise24

24 juillet 2010

Chapitre 3 - Défi n°11, L’amnésie... (Fafa)

Elle reconnaissait la sensation mais ne comprenait pas pourquoi elle la ressentait ce matin.

Elle avait dû s’écrouler et dormir comme une masse car le lit était à peine défait.

Pas un bruit, elle était seule visiblement.

Pas de pantoufles, forcément, mais le sol en parquet était agréablement frais sous ses pieds nus.

Elle s’avança lentement vers la salle de bain dont elle apercevait la faïence de chaque côté du grand dressing qui faisait office de cloison.

Dans la grande glace au-dessus de la double vasque de béton ses traits n’étaient pas creusés, ses cheveux à peine décoiffés.

En allant vers la cuisine pour y chercher un verre d’eau ou mieux, un café, serré, elle remarqua le cadre photo sur la petite console baroque...

 - Merde ! C’est quoi ce délire ?

Elle se contenta d’un verre d’eau du robinet.

De retour dans la chambre elle fouilla dans le dressing et trouva de quoi s’habiller, sans trop savoir si cela lui allait ou non.

Par la fenêtre qu’elle venait d’ouvrir et qui donnait sur un grand balcon elle ne reconnut pas le quartier qu’elle voyait.

Elle ne reconnaissait ni les gens, ni les immeubles, ni les vitrines des magasins.

 - Je m’étais pourtant juré de plus jamais faire ça. Qu’est-ce qui m’arrive ?

Elle retourna dans le salon ou se trouvait la petite console et le cadre.

L’homme à côté d’elle sur la photo était plutôt séduisant, grand, bien habillé avec du charisme.

Elle, paraissait heureuse.

En arrière plan ce qui semblait être une belle maison de campagne, paysagée avec une piscine.

Cela devait bien faire dix ans qu’elle ne s’était pas saoulée à ne plus se souvenir de ce qu’elle avait fait la veille ni avec qui elle avait fini la nuit, cela remontait à la fête pour son diplôme.

Le plus étonnant était l’absence totale de mal de crâne et plus inquiétant, cette impression d’avoir perdu un morceau d’elle-même.

 - Bordel mais c’est qui ce mec ? Qu’est-ce que je fous là ?

Le vide complet, un vrai lavage de cerveau.

Pas de bosse, pas d’hématome, pas de douleur, rien qui puisse laisser penser à un accident...

Pas possible que tout disparaisse comme ça même après une nuit de débauche, il devait y avoir une autre explication.

Elle fouilla l’appartement à la recherche de son sac, en vain.

Quelle heure pouvait-il bien être ? Pas de montre, pas de pendules, la télé...

Le journaliste de la chaîne d’info répétait pour la énième fois son scoop du jour. De petits messages défilaient sous sa chemise pendant qu’une pendule électronique rappelait aux spectateurs qu’ils n’avaient plus rien à faire là et que leur place était au bureau.

Dix heures trente minutes et une poignée de secondes.

Qu’est-ce qu’il venait de dire... samedi vingt-quatre, Bison Futé voyait rouge pour les départs et orange pour les retours, chaud week-end de juillet...

Elle laissa le premier de la classe continuer sa litanie, elle se sentait moins seule.

Cela allait bien lui revenir, elle allait avoir un éclair et tout reviendrait, c’est sûr, maintenant !

 - Qui suis-je !

Malgré la télévision son cri déchira l’air vide de l’appartement.

Elle se mit à pleurer, doucement, elle tomba à genoux sur le carrelage froid du séjour, puis plus fort, des sanglots la secouèrent.

Il fallut plusieurs minutes avant que les spasmes cessent. Elle se releva, retourna dans la salle de bain et se passa une serviette humide sur le visage, elle se reconnaissait.

 - Je ne sais plus qui je suis mais je sais que je suis moi...

- Te v’la bien avancée avec ça !

Elle éclata de rire, un rire nerveux, à la limite de la démence, non elle n’était pas folle.

Elle reprit bientôt son calme, sa maîtrise d’elle et sa confiance. Elle était sûr d’elle, elle le sentait, elle avait l’habitude du stress.

 - Reprends toi ma fille comme aurait dit Desproges !

Ça aussi elle s’en souvenait, elle aimait les tirades acides et interminables de ce génie de l’humour pince sans rire que personne n’avait remplacé.

Sa mémoire ne revenait toujours pas mais son esprit commençait à nouveau à fonctionner comme il en avait l’habitude, méthodiquement.

Elle cherchait des réponses, maintenant bien sûr mais tous les jours aussi, c’était ça son métier, elle en était sûre, poser des questions et trouver des réponses.

Rien dans cet appartement ne lui rappelait quoi que ce soit.

L’idée qui lui traversa alors la tête aurait sans doute parut saugrenue à n’importe qui d’autre mais pas à elle...

24 juillet 2010

L’offre d’Adrienne (Adrienne)

Le défi n° 10 (11 mai 2008) disait : Offrez un lieu qui ne vous appartient pas (un monument, une ville, un pays, la maison de votre voisin…) à la (aux) personne(s) de votre choix.

« Bonjour ! Oui, c’est moi, votre prof de français cette année J Vous pouvez entrer. Les vestes au portemanteau, s’il vous plaît ! Bonjour, toi ! tu vas bien ? Pas de chewing-gum en classe, s’il te plaît ! La poubelle est ici… Bonjour ! Tu as passé de bonnes vacances ? Et ton frère, ça va ? Ah ! il ne recommence que le 20 septembre, lui ;-) Bonjour ! oh dis donc, tu es bien bronzée, toi J , tu as passé de bonnes vacances ? Bonjour, entrez, entrez… Tout le monde est là ? Je vais fermer la porte… Tout le monde a trouvé une place ? Il en reste une ici, viens te mettre ici, toi… Oui, toi… tu t’appelles J***, n’est-ce pas ? Tu es le frère d’A***, non ? C’est bien ce qu’il me semblait. Elle va bien, ta sœur ? Tu lui feras un petit bonjour de ma part…

Vous pouvez vous asseoir… Voyons, voyons, vous êtes combien, là ? 27 ? Et bien, heureusement que je connais déjà quelques-uns d’entre vous… Je vous préviens tout de suite, j’ai du mal avec les noms… mais je fais des efforts ! La preuve, j’ai déjà un peu potassé à l’aide des listes de l’année dernière J Oui mais voilà, il y en a qui ont drôlement changé leur look depuis l’année dernière… »

Et ainsi de suite, la première heure de cours peut commencer.

***

J’ai un lieu qui ne m’appartient pas mais que j’offre chaque année à une centaine d’élèves, un lieu où nous sommes toujours un peu à l’étroit mais que je voudrais rendre accueillant et convivial, à la fois confortable et propice à la réflexion, aux échanges, au travail. Un îlot de francophonie dans un océan de néerlandais et d’anglais, ma petite île généralement ensoleillée sur laquelle chacun est obligé de ne parler que le français.

C’est « ma » classe.

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Le défi du samedi
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