Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Le défi du samedi

Visiteurs
Depuis la création 1 050 511
Derniers commentaires
Archives
27 octobre 2012

"Histoire de champignon " (rsylvie)

 

C’est simple, il suffit de trouver une bonne douzaine de ces magnifiques spécimens rouges, tachetés de blanc, et le tour est joué. Enfin, c’est ce que pense chemin faisant, Violette, une des brillantes élèves de l’école Thaumaturge.

« Tomate !

Urges » !

Mugit une voix d’homme derrière la porte.

« Il me faut cet ingrédient, si nous voulons que la toile soit unique ».

D’un pas décidé, Odette quitte la pièce, s’empare d’un chandail et franchit le seuil de l’atelier pour se rendre quai des martyres, afin de trouver le précieux solanum lycopersicum.

« ….Bon, voilà….

Le décor est planté pour notre nouveau spectacle de fin d’année….

…. l’histoire de L’arc en ciel du bonheur...

Cette fois-ci, toutes les classes pourront y participer. De celle de mademoiselle Béatrice, à la section des petits de maternelle » explique la directrice du primaire, aux parents réunis pour l’occasion.

Assise sur un tronc d'arbre en bordure de lisière, Violette soulève d'une main fébrile, le tissus à carreaux qui recouvre son panier et en énumère le contenu.

  • 10 plumes de perroquet
  • 7 nageoires de poissons multicolores
  • 6 ailes de papillons
  • 4 toiles d’araignées

Mais toujours pas d'amanite !

Violette est contrariée, oui fortement contrariée. Plus d'une journée qu'elle cherche et rien, pas la moindre tue mouche. Violette est bien triste, et puis, elle est fatiguée. Alors ce n'est pas le moment de venir la chatouiller. Quand passe un loup au ventre rebondi. D'un bon, Violette est debout. L’œil vif, elle a perdu son air soucieux et contrariée. Soudain, elle éclate de rire et part dans la direction opposée.

Mercredi, c’est jour de marché.

Assise côté passager, à la droite du chauffeur, Odette, tout en serrant son sac, jette un coup d’œil en direction du plan. Elle va descendre à la prochaine station, se diriger vers le marché couvert et l’entendre dire : « Alors ma p’tite dame, qu’est-ce qu’il vous faut aujourd’hui ?

Comme d’habitude, 1de vos tomates bien rouge s’il vous plait ».

Le marchand n’est pas insensible au charme de la jeune femme. Depuis le temps qu’elle vient à son étale, il a eu tout loisir de l’observer et deviner qu’une bonne fée n’a pas dû se pencher sur le berceau de vie de cette dernière. Alors cette fois-ci c’est décidé, il va faire un geste.

De retour dans le bus Odette, jette un œil vers le précieux sac en papier, et là étonnement. Avec la jolie tomate, une belle pomme bien mure. Sans perdre de temps, elle croque à plein dents en faisant bien attention de savourer chaque bouchée, l’une après l’autre. Sortie du bus, le fruit terminé, elle jette ce qu’il en reste, puis continue son chemin.

Allez allez tout le monde dehors, c’est assez pour aujourd’hui…. Tout sourire des avancées de la pièce, Mademoiselle Béatrice, conduit les enfants vers la cours de récréation, afin de profiter des derniers après-midi de soleil.

« Le petit chaperon est bien venu ici », constate Violette. Mais pas la moindre trace de capuchon rouge. Ni dans la chambre de mère grand, ni dans le coffre du chasseur. Mais où le loup a-t-il pu mettre cette obsédante couleur vermeille ?

Contrariée l’adolescente sort de la vieille bâtisse, pour s’enfoncer dans les bois à la rechercher du précieux mycota, quand sur son chemin, un trognon de pomme !

Blanche neige, pense-t-elle soudain. Il me faut la rencontrer. Puisque je ne trouve pas de champignon, j’aurai au moins une bonne grosse pomme bien rouge. Et voilà Violette qui se remet en route, guidée par le sifflet des lutins de la forêt.

« T’en as mis du temps ! Donne » grogne Absinthinio.

Et d’un geste grave, il s’empare de la tomate

qu’il lance vers le mur, projetant ainsi des jets vermillons

 sur la toile meurtrie de couleurs artistiques.

« Toc toc toc…. Mais entrez donc »…

Et Violette de sourire en quittant la maisonnette.

Une bien grosse

Une bien rouge

Une bien brillante et grosse pomme rouge dans la poche.

…… bravo, bravo crient les parents, plus fiers les uns que les autres, des exploits réalisés par leurs chères têtes blonde,s docilement alignées les unes derrière les autres dans la salle communale du village, sous les regards complices de mademoiselle Béatrice, et la directrice de l’école primaire.  

 

…. Bref, tout cela pour vous dire,

que je ne suis jamais allée à la pêche aux champignons.

Enfin... Jamais, serait exagéré. J’y suis allée, 1 seule et bonne fois.

Seulement, je n’étais plus une petite fille.

J’avais déjà une bonne 20taine d’années.

Mais celui qui m’a aidé à retrouver mon chemin,

m’a prise pour une petite fille tant j’avais l’air égarée !

Et l’autre raison,

c’est que je n’avais trouvé aucun champignon pendant ma cueillette !

Mais cela est une autre histoire.

Publicité
27 octobre 2012

Champignons (Sable du temps)

Satoko la petite Japonaise
aime les champignons,
ceux du grand livre ouvert sur ses genoux.
Elle les connaît  tous.
Le sourire aux lèvres
et les yeux fermés
elle récite
leurs noms étranges
aux senteurs de forêts.  
Coulemelle morille blanche
 pied bleu mousseron
rosé chanterelle
et autres bolets.
Sans oublier l'amanite
rouge et blanche.
ah non cruelle
pas toi dans mon panier d'osier !
Son esprit s'évade
vers ces contrées d'automne
aux prairies couvertes de rosée
 aux sous-bois odorants.
 Cueillette savoureuse
un jour peut-être ?
Satoko tout à son bonheur
rouvre le yeux
et regarde fascinée
le plus beau le plus extraordinaire
des champignons.
 Il n'est pas dans le livre
elle s'en souviendrait.
Quelle merveille !
 - « oooh j'ai chaud j'ai chaud qu'est-ce qui m'arriv...... » -
...
Hiroshima, 6 août 1945.

27 octobre 2012

Une histoire de champignons (EVP)

  

Dans la forêt de Rambouillet

Peinait un tout petit mousseron,

Sur la mousse près d’un châtaignier,

A se hausser vers les rayons pâlichons,

D’un doux soleil, merveille.

 

A quelques feuilles de cet endroit,

Orgueilleusement se dressait

Un cèpe de bon aloi mais fier-à-bras,

Qui du petit mousseron, se gaussait,

Se moquait, ironisait.

 

La mousse te chatouille le chapeau,

Ridicule petit comestible,

Tu ne monteras pas plus haut,

Pour te voir il faudrait des lentilles,

Ou des lunettes, coquettes.

 

Regarde, moi je vis sur un grand pied,

Et mon chapeau : Une capeline !

Je suis un met fort recherché,

Mon goût est tout à fait sublime !

Magique, gastronomique.

 

Un froissement, deux grandes pattes

Qui s’approchent, un panier qui se pose,

Un couteau qui coupe le grand fat,

Dans le panier gît la belle chose.

Avec ses copains, dans le pétrin.

 

Petit mousseron ne veut plus se presser,

Pour devenir grand, il a bien le temps,

Un rayon d’or qui caresse le châtaignier,

C’est beau, et la mousse est si douce à présent,

Où il se tapit, tout petit.

 

Prenez garde à trop vous vanter,

Vous les grands, les puissants,

On vous coupera le pied,

Ou la tête, ça c’est vu, c’est courant

Craignez la révolution des moucherons !!

27 octobre 2012

Pièces de collection (Anémone)


Un jour, enfin tu m'as dit:
"Mignonne, viens donc voir.
Que je te montre ma collection."
Avec bonheur j'ai découvert
Ton Amanite, ta Pézize,
Ton Agaric et tes Strophaires,
Ton Coprin chevelu.
Puis tu t'es aperçu
Que moi aussi j'avais pour toi
Quelques trésors à mettre à nu.
Je t'ai dévoilé mes Lactaires,
Mes Clitocybes, mes Clitopiles,
Mes Hygrophores, ma Chanterelle,
Ma Clavaire Crépue. Tout a suivi.
Depuis, quand tu me dis: "Mignonne..."
Je sais qu'il n'est pas du tout question
De chasse aux papillons.
Heureusement, bien qu'étant candides,
Nous n'étions nullement candidats
A la candidose fétide.
Alors, afin de ne pas tourner en rond,
Quand tu me dis encore "Mignonne...",
Je t'interromps.
Et je t'emmène sans plus attendre,
Toi mon Ronsard, moi ta Cassandre,
A la cueillette aux champignons.
                          

27 octobre 2012

J't'ai apporté des champignons (Vegas sur sarthe)

J't'ai apporté des cortinaires
du plaisir à retardement
passeque le cèpe c'est ordinaire
et qu'on en trouve même au Mans
J't'ai apporté des champignons

Je t'ai apporté des lactaires
quelques lépiotes helveola
des amanites printanières
qui valent bien ton chocolat
J't'ai apporté des champignons
Et puis ces oronges vineuses
ces gymnopiles lumineux
ceux à la peau gélatineuse
et aux anneaux tout boutonneux
J't'ai apporté des champignons
Vois ce tricholome chevalier,
ce bidaou, ce coprin noir
dont les goûts si particuliers
te feront pâmer dès ce soir
J't'ai apporté des champignons
Je te sais bonne cuisinière
tu sauras bien les relever
les cuisiner à ta manière
et en jouir à en crever

J't'ai apporté des champignons

Publicité
20 octobre 2012

Défi #217

 

Et si vous nous contiez des histoires de :

Champignons

vécues ou inventées ....

Nous attendons la récolte à

samedidefi@hotmail.fr

A tout bientôt

20 octobre 2012

En ont fini avec la ficelle et le papier

20 octobre 2012

La grande question (Célestine)

Les soirs d’été quand je me mets

A ma fenêtre, et que j’écoute

Le doux frisson des constellations sous la voûte

Une question vient me troubler,

Pauvre marionnette en déroute,

Qui tire les ficelles de ce monde insensé ?

 

Célestine

20 octobre 2012

Participation de KatyL

Mon cher ange,

Je sais que tu es grand, tu vas avoir un bébé à ton tour d’être papa, quel bonheur !

Je voulais te faire un cadeau qui sort de sa boîte…du fond des années de ton enfance.

Tu te souviens du théâtre de marionnettes que j’avais fait pour toi, et les petits personnages cousus par moi…les histoires inventées … la musique, les bruitages qui te faisaient ouvrir des yeux ronds comme des billes , comme j’aimais ces instants de complicité intenses, comme j’aimais voir ta bouche s’étonner, tes petites mains se serrer ou battre à tout rompre, et ta voix tantôt  cassée au bord des larmes  qui soutenait le personnage dans la peine, ton rire aussitôt cristallin parce que le personnage que tu défendais avait enfin réussi à s’en sortir..

 Katy1                Katy2                    

Mon tendre amour, ce théâtre, ces personnages je te les ai gardés bien serrés, pour toi, pour le bébé, tu auras le temps de t’entraîner avant sa naissance et ses premiers mois.

Katy3    Katy4   Katy5

 Si cela te semble impossible, si tu n’as pas trouvé d’intrigue, créé les bruitages, tu sais, il y a quelque part une femme qui peut le faire.

Oh ! Les années sont passées, mais tu sais pour les comédiennes il est difficile de s’arrêter de jouer, s’il te prend l’envie de faire revivre les marionnettes, alors sache que j’ai gardé des histoires dans d’autres boîtes et qu’elles n’attendent que toi pour en sortir.

Je pourrai même te dire que la vie m’a appris encore plus de choses et que mon répertoire s’en est enrichi, ne sommes-nous pas tous la marionnette de quelqu’un d’autre ? Qui va tirer les ficelles cette-fois ? : «  le bébé » ! Oui nous serons tous pendus à son rire à ses grands yeux, et bien que je sois derrière le décor c’est lui qui me tirera par le lien du cœur, comme toi tu as su si bien le faire.

Alors ce spectacle-là, qu’il dure, qu’il dure !! Allons-y M. Guignol !!

Je t’aime tant et lui je l’attends.                                               Ta maman pour toujours.

Katy6                                Katy7

 

20 octobre 2012

Guignol (Venise)

J’y vais !!!

                Vas-y .bras tendu à l’escrime, imitant des gestes sortis tout droit des légendes de cape et d’épée, un crayon au bout du doigt Gnafron fait des moulinets à grands mouvements

circulaires dans un sens et dans l’autre.

Et vlan crient les enfants             Guignol

Flageolet a maintenant une balafre du haut en bas de son veston.

Les enfants rentrent dans la danse et se collent à l’allégresse de Gnafron.

Index pointé et jeux de jambe appliquée trépignant sur le sol de terre battue.

AH ! Malheur à toi crie Flageolet le bâton raide sur la nuque de Gnafron.

En cette fin d’hiver 42, une parcelle de vie ici me donnait le droit d’être ce que j’étais, une enfant !!

Un bienfait ne venait pas tout seul je consacrai ma vie plus tard à faire rire à mon tour.

 Les enfants

20 octobre 2012

Marre d'être manipulée (MAP)

Marionnette

Coupée de mes fils

cherche désespérément

un mari honnête !

20 octobre 2012

Fantochina et Polichinelle (SklabeZ)

Préambule: Une fois de plus je n'ai pas trouvé le temps de préparer un texte pour ce défi. Je vous adresse néanmoins celui-ci, que j'avais préparé et déjà publié sur Un mot. Une image. Une citation.

Image de chez icanhascheezeburger.com
Le rideau vient de tomber.
 
Portant dans ses bras la croix de bois et les fils qui l’ont toujours maintenue et animée, Fantochina la marionnette, s’assoit et détend ses jambes. Le spectacle vient de se terminer et elle essaye, à grand-peine de reprendre sa respiration.
 
Cela fait maintenant près de vingt ans qu’elle se donne en spectacle et les représentations sont de plus en plus éprouvantes. Malgré la fatigue, Fantochina est triste. Elle vient d’apprendre que c’est son dernier tomber de rideau et qu’on lui retire son costume de scène. Elle est triste et la perspective de finir au fond d’une cave, couverte de poussière, abandonnée sur une vieille étagère, l’incommode au plus haut point.
 
Professionnelle jusqu’au bout des ongles, elle avait pourtant, comme à chaque fois, répété son spectacle. Pour chasser ce trac encore et toujours présent, malgré les années, elle avait aussi fait le vide dans sa tête pour habiter et incarner son personnage… Mais tout a une fin, et pour elle, c’est la dernière fois.
 
 
Si on me remplace, qui pour prendre la suite ? Qui reprendra le flambeau pour assurer le spectacle, amuser et réconforter notre jeune auditoire ?N’ayant pas la réponse, elle décide d’interroger son marionnettiste. Ils font équipe depuis si longtemps et ils se connaissent parfaitement.
 
« Écoute-moi, mon ami. Depuis de nombreuses années, nous jouons avec succès, et sans relâche notre petite comédie bouffonne. Jamais nous ne pourrons supporter le désœuvrement et l’ennui. Retapons notre vieille roulotte et reprenons la route comme à nos débuts.
 
- Ne rêve pas, ma pauvre ! De nos jours les routes ne sont plus sûres et nos bambins n’ont plus envie de mettre le moindre sou dans notre spectacle. De plus, tu es rongée par la vermine, tes articulations sont rouillées et couinent désagréablement, tes jambes sont vermoulues, tes vêtements sont mités, ton teint défraîchi… » La critique est hostile.
 
Plus la critique est hostile, plus l'artiste devrait être encouragé.  Loin de se démonter, elle s’enferme dans sa loge et cogite. Elle se souvient d’une histoire extraordinaire que lui avait confiée la poupée de chiffon d’une habilleuse, rencontrée il y a longtemps, dans un théâtre quelconque.
 
Elle rassemble les bribes de sa mémoire et commence la confection d’un masque et d’un costume de scène. Elle y consacre toute sa nuit.


Au petit matin, elle réveille son marionnettiste et lui dit : « Je ne suis peut-être plus en état de me produire, certes ! Mais  toi ? N’est-ce pas toi qui, en tirant les ficelles est le seul et véritable acteur de mon rôle ? Eh bien ! À ton tour de monter sur les planches, tu seras Polichinelle ! »
 
Et c’est ainsi que, Fantochina convainquit son possesseur de porter le masque qu’elle lui avait confectionné pour jouer le premier rôle.
 
 
 
20 octobre 2012

Le marionnettiste‏ (titisoorts)

Je croyais que je ne faisais qu'un
ne pensais pas qu'au dessus de moi
des cordages fait de petits brins
que je portais une croix de bois

Hé ho toi le marionnettiste
toi le super illusionniste
prestigitateur arriviste
ne te prends pas pour un artiste

Quand je croyais me faire la belle
il y a quelqu'un qui me rappelle
j'étais sûr de tirer les ficelles
le fil à la patte c'est mortel

Hé ho toi le marionnettiste
toi le super illusionniste
prestigitateur arriviste
ne te prends pas pour un artiste

C'est toi Dieu au dessus de ma tête
ou es-tu toi même marionnette
je ne veux pas être un rebelle
mais toi pose un peu mes ficelles

Hé ho toi le marionnettiste
toi le super illusionniste
prestigitateur arriviste
ne te prends pas pour un artiste

Et si ma vie ne tient qu'à un fil
et si le fil de ma vie se défile
je recherche un fil conducteur
au fil du temps celui du bonheur

Hé ho toi le marionnettiste
toi le super illusionniste
prestigitateur arriviste
ne te prends pas pour un artiste

 

 

 

20 octobre 2012

Tardieu qu'il nous tardait de devenir marionnettistes ! (Joe Krapov et Marina Bourgeoizovna)

20 octobre 2012

Mécanique des fluides et manipulation à la pelle (Anémone)

Mécanique des fluides et manipulation à la pelle

     Prends garde    
     Qu'en refusant d'être la marionnette de l'un,
     Tu ne deviennes celle de l'autre.
     Car l'imbécillité se transvase
     A la vitesse du son.
     Ainsi font font font.
     Prends garde que la chanson
     Ne produise une génération
     De siphonnés à la pelle
     Mettant en péril ton éveil,
     Comme de vénéneux champignons.

20 octobre 2012

MARIONNETTISTE (Joye)

20 octobre 2012

Participation de Sebarjo

 

Les Marionnettes

 

Marionnette_en_papier

 

Il avait plu tout le week-end. Une pluie presque tiède.

C'était octobre, période, non pas de l'été indien, en nos contrées, mais de la mousson bretonne qui prend à la gorge et engorge les fossés où, sous les feuilles mortes, se cachent châtaignes et cèpes.

Mais si dehors ça tombait, dedans ça montait.

La pression, l'ambiance.

Les enfants n'en pouvaient plus de rester enfermés. Comme cloîtrés. Et au remède de l'enfermement et de l'ennui, le DVD n'est pas une solution. Juste une illusion pour d'amères désillusions. Même ET, Bach to the future, Beethoven... et encore moins Amadeus n'y pourront rien ! Vous connaissez la musique... Passer les trois quart d'heure, ça monte, ça monte. On s'énerve et les cinq dernières minutes deviennent infernales !

J'ai donc dit à ET et à ses petits amis musiciens, to phone home (cinéma!) and go out !

Et au lieu de s'user les nerfs optiques et les nerfs tout court sur un écran, j'ai sorti les pastels, les crayons de couleurs, les feutres, l'encre de Chine, les plumes, les pinceaux et le papier canson des grandes occasions. Toute la petite famille s'est attablée et on a dessiné. J'ai lancé un thème : Les bonhommes. Un classique. Bien sûr, on avait le droit aux arbres, aux fleurs, aux voitures et aux maisons ! Mais uniquement pour le décor.

Chacun s'est alors concentré, occupé à noircir et à iriser ses quelques centimètres carrés de papier blanc, bercé par le clapotis de la pluie contre la porte-fenêtre du salon. Personnellement, j'étais pris en étau par une bise intestinale tenace et un crachin tout aussi tenace qui glougloutait dans mon estomac... Comme si le poulet rôti du dimanche midi piaulait encore !

Pour ne plus l'entendre, j'ai décidé de mettre de la musique. J'ai alors farfouillé dans mes vieux vinyls. C'est alors que j'ai re-découvert les 45 tours, planqués derrière ma trentaine de 33. Plus petits mais plus véloces sur les platines.  Plus aériens.

J'ai  zappé les années 80 et j'ai pioché quelques sixties. Et pour rigoler, je les ai fait tourner chacun à leur tour. Toutes les six à dix minutes, je me levais pour changer de face ou de disque. Comme quoi, il est possible de marcher même lorsqu'il pleut.

les enfants ont tout de suite apprécié ces vieilles chanson et les craquements du diamant sur les spirales des microsillons qui accompagnent joliment la langueur automnale.

J'ai d'abord passé les quelques titres anglo-saxons, vestiges de ma maigre collection : Eight days a week, We love you, Nights in white satin, Massachussets...

 

disques_anglosaxons

 

Et puis je me suis lâché !  J'ai sorti quelques chanteurs français, presque oubliés. Adamo et Sa nuit, Guy Mardel qui N'avoue jamais, Leny Escudero et sa Ballade à Sylvie, Claude François et ses Même si tu revenais, Jean Ferrat et Sa montagne, Eddy Mitchell et son Good bye prêcheur...

 

disques_francais

 

 

Et puis sont arrivées Les Marionnettes de Christophe...

Tout s'est alors enchaîné. On s'est déchaîné.

Oui, sans préambule ni concertation, on s'est tous mis à chanter à tue-tête comme un seul choeur vibrato-wah wah.  Et en plus de bonshommes en papier, on a sorti de la ficelle, du carton, de la colle... Nos bonshommes ont pris forme, car tout en chantant, on les a transformés en marionnettes.

 

Christophe_les_marionnettes

 

Il avait plu tout le week-end mais comme ce week-end fut joyeux ! Ce dimanche, Christophe nous avait fait tourné la tête des dizaines de fois avec ces marionnettes !

Jusqu'au moment où, au-dessus de nos têtes, on a vu suspendue à son fil, comme une marionnette, une araignée qui descendait du plafond... Et nous ? Quels fils, quel marionnettiste au-dessus de nos têtes ?

...

Mais loin de perdre le fil et notre feeling, sans se défiler, on a recommencé de plus belle.

J'ai fini par empoigner ma guitare chantant jusqu'au soir :

 

alt : Noomiz

 

 

20 octobre 2012

Théâtre privé (Ristretto)

Ce soir recommençons le jeu de pantomime,

Sans auditoire aucun et le guichet fermé,

Créons la mise en scène au décor raffiné

Et l'artiste sera désir qui nous anime.

 

Maintenant soyez maître et laissons là le mime.

Je remets en vos mains les fils pour me guider,

Telle marionnette attachée à aimer,

Et jusqu'au paroxysme où le plaisir s'exprime.

 

Au risque de rougir, je vous en fais l'aveu

De vos paumes sur moi je veux sentir le feu,

Me pâmer sous vos yeux à ce cours magistral.

 

Emmenez- moi plus loin, ouvrez d'autres chemins,

Epicez-moi de mots provocants et coquins,

Pour qu'en fougueux duo nous jouions le final.

 
20 octobre 2012

QUAND LES MARIONNETTES PRENNENT VIE (Lorraine)

La nuit, quand le marionnettiste dort, les marionnettes s’éveillent.  Le Chevalier rejette son épée et s’extrait de sa lourde armure. Il n’est plus ce valeureux croisé qu’il incarne depuis tant d’années mais un homme jeune amoureux d’une princesse. Celle qui, enjambant ses jupons en haillons, cesse d’être Esmeralda par cette nuit sans lune.

Princesse, non. Femme tout simplement. Elle se hâte vers un rendez-vous galant, il le voit bien, le Chevalier, il sait qu’elle aime ailleurs. C’est Arlequin qui l’attend au creux de l’impasse et l’attire contre lui. Jamais lui, Chevalier de Montauban, vainqueur des Sarrasins,  n’aurait cette hardiesse. Jamais en une nuit trop courte il n’aura l’audace d’exprimer sa passion.

 Le marionnettiste les reprend en main dès l’aube pour les astiquer, les recoller tant soit peu, les frotter pour que leurs ors et leurs paillettes luisent. Le Chevalier voit bien que les yeux d’Esmeralda brillent plus fort et qu’Arlequin fanfaronne. Il voit aussi la douce Fée des Eaux, si pâle, si fluide, s’étioler plus encore chaque matin ; comme lui, elle  sait lire l’amour des autres et cacher le sien pour cet Arlequin séducteur. Même si Pierrot, si beau dans son costume lilial, dépose chaque soir une rose devant la boîte feutrée où elle feint de dormir, elle est triste, de plus en plus triste.

Le marionnettiste, lui, ne voit rien que son agilité manuelle qui, sur scène, heurte le Chevalier à un Cyrano de comédie, ou envoie au ciel constellé d’étoiles, la fée diaphane. Une sorte de Mère Michel tricote au bord de l’estrade quand le spectacle commence, et elle commente  les pitreries d’Arlequin, les prouesses du Chevalier, la beauté d’Esmeralda. Quelquefois, Pierrot la fait taire, car il chante à la lune. Et tout le monde écoute. Quand le marionnettiste, fatigué, éteint les lumières, il ignore que ses gigantesques poupées vivent pour quelques heures la vie des hommes. Et il ne comprendra jamais pourquoi, un matin d’été, il a retrouvé le Chevalier désarticulé dans la rigole voisine, comme s’il s’était tiré une balle dans la tête…

 

20 octobre 2012

Ventriloquie (EVP)

Papoti, c’est ainsi, c’est ainsi
Papoti c’est ton nom : Oui

Il m’enfile par derrière
Comme un gant de Pécari
Il m’assoit en grenouillère
Sur sa cuisse de colibri

Il me fait dire des horreurs
Et des mots pas très polis
Y’a des fois, il me fait peur
Un schizo ce malappris

Papoti, c’est ainsi, c’est ainsi
Papoti c’est ton nom : Oui

Même s’il bouge pas les lèvres
C’est de moi que l’on se rit
J’finirai par m’mettre en grève
S’il continue ses folies.

Le soir il s’raconte des histoires
Il me met près de son lit
Il attend de moi, bonne poire
Que j’approuve ses théories

Papoti, c’est ainsi, c’est ainsi
Papoti c’est ton nom : Oui

Peut dans l’œil, se mettre le doigt
Et en faire des litanies
Je suis muet, je reste coi
Mais j’en sais beaucoup sur lui…

P’tit zizi, c’est ainsi, c’est ainsi
P’tit zizi c’est son nom : Oui

Publicité
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité