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Le défi du samedi

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7 décembre 2013

Drôle de personnage ! (MAP)

Il se prenait pour une lumière

lumiere

mais n'éclairait pas plus qu'une lampe de chevet !

Lampe de chevet

 

 

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7 décembre 2013

! Attention Public Averti ! (Stella No.)

ste

 

Aujourd’hui, je fête mes trente ans. Mariée, trois enfants, un poste de cadre peu épanouissant, je suis plutôt du genre sage et réservé. Je ne bois pas, je ne fume pas et je sors peu car j’ai toujours une tonne de repassage qui m’attend à la maison. Une vie très passionnante, en somme.

Ce soir, mes amies m’entrainent en boite de nuit. Ça fait bien dix ans que je n’y suis pas allée. En fait, pour être exacte, c’est depuis que j’ai rencontré celui qui allait devenir mon époux, pour la vie, pour le meilleur et pour le pire.

Mes amies ont décidé que je devais fêter cette nouvelle dizaine, autrement que par la bouteille de mousseux et le fondant au chocolat que je fais chaque année. Elles ont donc préparé une soirée de fête : restaurant chic puis boite de nuit. Selon elles, je manque de fun dans ma vie. Elles ont surement raison, mais comment pourrais-je manquer de ce que je n’ai jamais eu ?

Devant leur insistance, je me suis résignée. Elles m’ont demandé de faire un effort, alors j’ai mis une jolie robe indienne, mauve et noire à manches trois-quarts, qui m’arrive au-dessus du genou. Emma m’a prêtée ses bottes noires à talons hauts. Je suis assez surprise de pouvoir marcher avec ces choses. Elle voulait que je mette des bas mais impossible de faire tenir la bande élastique alors je les ai abandonnés au profit de petites socquettes pour protéger mes pieds.

Je suis un peu fébrile, j’ai peur des surprises qu’elles peuvent m’avoir réservée.

Emma, Mel et Sally viennent me chercher avec la décapotable de cette dernière. C’est vrai que c’est la classe d’être véhiculée ainsi, ça me change de ma vieille berline. Les filles sont excitées, on dirait que ce sont elles qui fêtent leur anniversaire.  

Elles m’emmènent dans un restaurant proche de la boite de nuit.  Le repas est bon, l’ambiance feutrée, je ris beaucoup avec mes amies. Je ne suis, cependant, pas sereine. J’ai comme un nœud à l’estomac qui ne me permet pas de profiter pleinement de la soirée. J’ai le pressentiment que quelque chose va se produire. Je suis incapable de manger avec le bon appétit qui me caractérise d’ordinaire. Les filles s’en rendent compte et expédient le repas rapidement. Nous ne prenons même pas de dessert, un comble pour un anniversaire !

La boite de nuit est encore déserte lorsque nous arrivons. Je me sens déjà plus à l’aise dans cette pénombre, je le suis encore plus lorsque l’espace se remplit d’anonymes. Nous avons une table réservée, et tout en dégustant des mojitos, je peux observer les ballets de corps inconnus. Je me sens hypnotisée par leur transe, j’oublie peu à peu mes inhibitions. Je sens monter l’envie irrépressible de m’adonner au lâcher-prise. Et c’est cette chanson que j’aime tant qui va mettre le feu à ce désir que je dois assouvir. Les premières notes de Midnight City se font entendre et je me lève en m’écriant : « j’adore cette chanson ! ». Mes amies sont surprises mais elles rient et me suivent.

Je commence à me déhancher sans réfléchir, je laisse mon corps s’exprimer en toute quiétude.  Je ferme les yeux et ressens la musique. Les vibrations des basses résonnent dans mon cœur, je sens leurs effets dans mon ventre. Mes bras virevoltent autour de moi, tandis que je penche la tête en arrière et laisse mes longs cheveux caresser mes fesses. Mon esprit s’imagine seul et heureux. Je peux entendre tout proche de moi la voix du chanteur, elle me parle, elle m’attise, elle chuchote à mon oreille cette ode à la vie. J’ouvre les yeux en sentant un souffle dans ma nuque : il est là. Le chanteur. Il murmure ses incantations au creux de mon oreille, il est dans mon dos, si proche que je ressens sa chaleur. Je me tourne vers lui, nous sommes face à face. Il chante toujours tandis que je tends la main vers lui. Il est bien là, je ne rêve pas. Cet homme à la voix envoutante et au regard brulant. Il s’approche de moi afin que je puisse le toucher et nos corps se meuvent en harmonie l’un contre l’autre. Les yeux dans les yeux, nos souffles se mélangeant, nous évoluons sans nous soucier de ce qui nous entoure. Je ne sais plus qui je suis, je vis l’instant tel qu’il se présente. Sa main remonte doucement mon bras pour effleurer ma joue. Son contact m’électrise, je passe la langue sur mes lèvres, j’ai soif, j’ai faim, je ne sais plus. J’aperçois une lueur de convoitise dans son regard. Je sais qu’il me veut. Mes seins sont durs, ils crient pour être délivré de leur gangue de coton. Mon bas-ventre me supplie de commettre l’innommable. J’ai envie de cet homme. Et il le sait. Mais la musique nous soumet à sa volonté. Inexorablement nos corps se cherchent, se repoussent puis s’attirent. La tension monte en même temps que le tempo se fait plus rapide. Nos mains s’effleurent, nos corps se frôlent, je joue de mes cheveux pour me cacher de son regard ou au contraire pour m’offrir pleinement. Je lui tourne le dos pour faire mine de m’éloigner, il me retient contre lui murmurant ses mots enchanteurs. Nos lèvres se rapprochent dangereusement et les derniers accords de la chanson résonnent sans que nous avoir laissé commettre l’irréparable. Plus rien existe autour de nous. Le temps est suspendu. Je suis ancrée dans son regard, nos respirations sont rendues rapides par le désir et chacun attend de l’autre la permission de franchir les quelques millimètres qui nous séparent. Un coup de pouce du destin et un danseur me propulsent contre lui. Nos lèvres s’unissent avec ferveur et empressement. Nos langues se cherchent et se rencontrent. Il n’existe rien d’autres que le ballet sensuel qui se joue et nos mains qui s’effleurent encore avec pudeur. J’oublie tout ce qui se passe autour de moi, je ne suis plus une mère, je ne suis plus une épouse. Je ne suis qu’une femme qui s’enivre de sensations depuis longtemps oubliées.

Le regard dans le sien, je n’existe que pour sentir sa peau contre la mienne. Je penche légèrement la tête pour lui présenter le creux de mon cou, cet endroit si tendre où pulse ma vie. Il comprend instantanément et pose ses lèvres délicates sur cette zone qui a toujours été la plus érogène. Des frissons parcourent ma peau, mes poils s’érigent tandis que les sensations se décuplent. Tout devient plus intense. Il pose ses doigts autour de mon poignet gauche et remonte doucement vers mon coude. Le chemin ainsi tracé me semble brulant, il garde l’empreinte de sa délicatesse. Ses lèvres s’affairent sereinement, la ferveur a laissé place à une exploration sensuelle : mon cou, mon oreille, ma joue, mes yeux, mon nez, mes lèvres. L’homme est méthodique pour mon plus grand plaisir. Il apprécie chaque zone offerte à lui. Il goute, savoure, exalte. Et moi, j’exulte.

Mes mains s’aventurent sur ses bras, son torse, son dos, sa nuque. Je plonge mes doigts dans ses cheveux et attire son visage afin de parcourir moi aussi cette peau qui m’embrase. Je veux le respirer comme il m’a respirée. Je veux que lui et moi ne fassions qu’un. Je me coule contre lui, il n’y a que nos vêtements qui nous empêchent d’être peau contre peau. Le désir fait rage, nous ne contrôlons plus nos pulsions. Il me prend la main et pose son front contre le mien. Nos souffles sont courts et nos yeux ne se quittent pas. Je sais qu’il attend que je m’éloigne. Je reste et m’appuie encore plus fermement contre lui. Il sourit légèrement en fermant les yeux, je l’effleure de mes lèvres. Il m’entraine vers les toilettes. Je ne me pose aucune question, je le suis. Sans aucune frayeur, je l’observe fermer la porte après que la dernière personne soit sortie. Je ne souffle aucun mot lorsqu’il prend un préservatif au distributeur, puis après un regard furtif vers moi, quelques autres. Je n’ai qu’un sourire béat aux lèvres lorsqu’il se tourne de nouveau vers moi et qu’il pose ses mains sur mes hanches. Là encore il pose son front sur le mien, en quête d’un refus. Pour toute réponse, je pose une main sur son torse et de l’autre je déboutonne un bouton de ma robe. Je laisse ainsi apparaitre la dentelle qui me gène tant depuis que je l’ai entendu chanter doucement à mon oreille. Le signal est donné, il me prend presque maladroitement les lèvres tout en soulevant ma robe. Je relève une jambe afin se sentir les effets de notre corps à corps sur lui et commence à onduler les hanches. Après un râle, il interrompt le baiser pour embrasser mon sein à travers le tissu. Dans mon bas-ventre, l’orage gronde. Je suis indifférente à l’environnement et aux gens qui frappent à la porte. Je ne vis que pour l’instant. Je suis pressée, impatiente, je souffre de ne pas être délivrée de cette tension en moi. Je saisis fermement son jeans et fais sauter bouton et braguette. Il s’immobilise, surpris de ma véhémence, et pousse une plainte faible lorsque je baisse pantalon et caleçon afin d’avoir accès librement à l’objet de mes investigations. Lorsque je le saisis entre mes mains et que je le parcoure, il frissonne violemment et reprend mes lèvres tout aussi fortement. Je frotte son sexe contre ma culotte, j’en ai assez de ce jeu de séduction. Je revêts son sexe de l’enveloppe protectrice : il me le faut en moi maintenant. Il partage le même empressement que moi. D’une main sous les fesses, il me soulève le dos contre le mur pendant que je noue mes jambes autour de lui. De l’autre main, il arrache le derrière rempart avant mon intimité puis il plonge en moi. Le feu de mon bas-ventre s’en trouve à la fois soulagé et attisé. Rien ne nous sépare, nos désirs se fondent l’un dans l’autre. Chaque coup de reins m’emplit d’un plaisir si intense que j’ai la sensation que je vais m’évanouir. Je ne peux retenir les petits cris de ravissement et je le sens attisé par mes réactions. Le rythme s’intensifie et la profondeur des mouvements se fait plus ample. La tension monte inexorablement jusqu’à je n’en puisse plus et laisse échapper un long murmure de plaisir. L’orgasme m’a pris en même temps que mon compagnon se déversait par spasme. Nous reprenons peu à peu nos esprits. Aucun mot n’est échangé, les regards sont tendres, les gestes empreints de douceur. Ce que nous avons partagé ne se commente pas, il se vit. Nous nous rhabillons sereinement. Nos cœurs s’apaisent, nos mains cessent de trembler, nos esprits sont apaisés.

Nous nous quittons à la sortie des toilettes sur un dernier baiser.

Je rejoins mes amies partagées entre le choc, la crainte et l’envie. Là encore je ne dis rien, je me contente de ressentir.

Ce soir, j’ai trente ans. Ce soir, j'existe.

7 décembre 2013

Ma rencontre avec Dieu (Droufn)

Je suis en pleine ascension de la face Nord des Grandes Jorasses. Cela fait bien deux heures que pendu au bout de rien je m'efforce de gravir, centimètres par centimètres, cette paroi abrupte et terriblement éprouvante pour mes muscles qui sous l'effet de l'acide lactique,  commencent à se durcir dangereusement.

Je suis épuisé, il faut absolument que je sorte de ce devers rapidement. Je n'ai plus le droit à l'erreur. Soudain, c'est la crampe, une fulgurante douleur tétanise mon épaule gauche, plus moyen de bouger, mes mains deviennent moites, l'adrénaline affole mes neurones, la peur embrume mes pensées, je crie..

« Au secours, au secours, y'a quelqu'un !!!! » à 3400 mètres d'altitude, sur une paroi rocheuse ou même les aigles ne peuvent nicher, une voix me répond « Oui ! je suis là mon fils.. ai confiance, lâche toi, je te retiens.. » sans réfléchir « Papa ???? » La voix me répond « Non, c'est dieu qui te parle, tu as appelé au secours et je suis là.. »

Dans un éclair de lucidité et sans lâcher le rocher, je m'entends dire désespérément : « Maiiis.. y'aurait pas quelqu'un d'autre ? »

Il y a des fois ou le pragmatisme est la seule foi et il vaut mieux.

7 décembre 2013

L'enfant journal (Venise)

 

            Je m’étais installée dans un hôtel au bord de la plage d’ABOU D’ABHI.

            Le matin j’étais le plus souvent seule au bord de l’eau alors que le soir il y avait un peu plus de monde et je devais bousculer les enfants qui barbotaient dans l’écume des vagues.

            Un matin je fis une bien étrange rencontre.

            Un enfant journal.

Il était incapable de me donner son nom et j’étais assurée de son improbable identité.

            Est – il Pakistanais Bangladais ?  Nul ne le savait.

      Il disait se rendre en ville pour faire des courses et prendre des nouvelles.

-          Je voulais lui emboiter le pas, mais il replia si vite ses feuilles de journaux qui lui tenaient lieux de silhouette que je le perdis de vue un instant.

-          Il accéléra soudain son pas

-          soudainement l’enfant journal manifesta une inquiétude vive . Sa robe de papier commençait à prendre feu à cause d’un mégot mal éteint sur le trottoir.

-          Avec mon don de seconde vue, j’accourus pour sauver sa robe qu’une colonne d’oiseaux de mer commençait à agacer.

-          Il m’était difficile d’apercevoir son visage de papier alors j’emboitai son pas à distance .de telle sorte que s’il s’était retourné qu’il ne s’alarme point. Il ressemblait à un léopard des neiges perdu en plein ÉMIRAT ARABE ;

-          Une sorte de peinture rupestre échappée d’un paysage fossilisé ondulait devant moi S’il s’était prêté à la conversation et que mes paroles l’eussent froissé il serait où aujourd’hui ?

-          Il  prit soudain l’allée centrale qui mène au palais princier et accéléra le pas comme un chef d’État.

-          Le prince rebelle arrive criait on dans la cour du palais le prince rebelle revient !

7 décembre 2013

Le six heures douze (Vegas sur sarthe)

Aujourd'hui j'ai rencontré le six heures douze.
Il était pile à l'heure et ça m'arrangeait car je n'aurais pas supporté d'attendre plus longtemps. Je l'avais souvent raté mais pas cette fois-ci.
J'avoue que j'avais peur mais je n'ai pas eu mal, enfin guère plus que les autres jours, depuis qu'elle est partie avec l'autre.
Je l'avais rencontrée dans le train - c'est drôle ça - le dix neuf heures huit, celui des gens tristes qui rentrent de Nantes après leur journée de travail.
C'était la première fois que je rencontrais quelqu'un, enfin quelqu'un qui mérite qu'on s'y attache.
Tous les autres, mâles ou femelles, je les oubliais dans la minute qui suivait mais pas Elle.
Très vite, trop vite j'ai tout su d'Elle, enfin je l'ai cru jusqu'à ce jour... le jour où le dix neuf heures huit l'a ramenée en compagnie de ce type vulgaire.
C'est quoi tous ces gens autour de moi? Qu'est-ce qu'ils attendent?
Le six heures douze est arrêté en pleine voie et il n'est pas prêt de repartir.
Il faudra qu'ils soient patients, sous les roues j'ai laissé pas mal de moi, des choses inutiles à présent.
Dans les haut-parleurs ça parle d'un accident de personne...
C'est ça, on peut dire personne. C'est comme ça qu'Elle peut m'appeler maintenant.
Il doit être six heures trente, l'heure où Elle a l'habitude de se lever.
Elle aura les cheveux en désordre et son étrange regard de chien battu.
Sans doute va t'il la retenir au lit? Moi, c'est ce que j'aurais fait.
Elle manquera un train ou deux, ou plus, de toute manière je sais qu'il y aura du retard ce matin.
J'ai bien fichu la pagaille, mais c'est lui qui avait commencé!
Je sens qu'on me soulève maladroitement. On doit pas savoir par quel bout me prendre. On m'emporte.
Elle n'en saura rien. Les faits divers, c'est pas son truc...
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7 décembre 2013

Le merle et la mulotte (Sable du temps)

Beau Merle, siffleur pas moqueur, et Souricette, œil vif pelage doux, se rencontraient chaque jour, sous la ramure.
Ils se connaissaient depuis longtemps.
Elle écoutait avec ravissement les sifflotements de ce célèbre virtuose de la gent ailée, enchanter l'alentour. - “ Siffle Beau Brun, ton plumage est-il semblable à ton ramage ?
“- ( Souricette taquinait ses classiques ! )
Il aimait l'entendre raconter des histoires fabuleuses, réciter les comptines rigolotes, qui faisaient la joie des familles de “ trotte menu “ et autres rats des campagnes alentour.
Ainsi passaient, sagement, les jours et les saisons.
Par un bel après-midi d'automne, la brise venue des collines avait, dans un souffle, chantonné : “ un petit poisson, un petit oiseau s'aimait d'amour tendre … “
Ce fut la révélation.
Tout était possible, Oh! l'heureux présage, l'invite au plaisir intense et complice, à l'instant mille fois rêvé, mille fois désiré.
Premiers regards, premiers émois.
Souricette, troublée, avait permis le frôlement soyeux.
 Beau Merle, conquérant timide, avait osé la caresse et murmuré : - “ Ah ! te prendre sous mon aile “.
Heure exquise, à l'indicible volupté, folle passion, douce fourrure et belles plumes, corps et âmes mêlés.
Puis, impatient, l'implacable sablier, avait bousculé le temps.
Beau Merle, siffleur pas moqueur, le cœur lourd mais les yeux plein d'étoiles, s'était envolé dans la lumière du jour finissant. et Souricette, œil vif pelage doux, s'en était allée se perdre dans les chemins creux, en rêvant que demain, oui demain, peut-être … à tire d'aile …


...

7 décembre 2013

Aux portes de la folie (Djoe L'Indien)

J'ai rencontré ce soir, entre deux réverbères,
Un renard à poil blanc et à la queue de chat
Mais ce que j'ai cru voir, près de ces lampadaires...
Ca n'existe pas ! Ca n'existe pas !

J'ai croisé dans le noir, et le bois de derrière,
Un vieux cerf bleu à ski déguisé en sherpa...
Un cerf à ski d'accord, mais bleu jusqu'au derrière,
Ca n'existe pas ! Ca n'existe pas !

L'autre jour a toqué par trois fois à ma porte,
Un cygne à dents de sabre et à la robe à pois.
Mais un cygne voyons, qui frappe de la sorte,
Ca n'existe pas ! Ca n'existe pas !

Par un matin d'été, musant dans la clairière,
J'ai vu un cheval d'or jouant des maracas ;
Mais un cheval en or comme une chevalière,
Ca n'existe pas ! Ca n'existe pas !

Un dimanche tout gris, longeant le cimetière,
J'ai vu un spectre saoul qui dansait la samba !
Un spectre pourquoi pas, mais buvant de la bière...
Ca n'existe pas ! Ca n'existe pas !

Pas plus tard qu'aujourd'hui j'ai vu par la fenêtre
Un homme à blouse blanche et faisant les cent pas,
Mais je suis au cinquième et je me dois d'admettre...
Qu'il est vraiment là ! Qu'il est vraiment là !

7 décembre 2013

"Mue" (Électre)

Elle est partie seule d'un aéroport qu'elle ne connaissait que de l'extérieur, pour arriver dans une ville qu'elle connaissait peu de l'intérieur. Elle a pris un tram et deux métros pour arriver dans un café où l'attendait quelqu'un qu'elle connaissait. Elle a vu le flot incessant des gens dans les couloirs souterrains, a entendu le bruit strident de la fermeture des portes et le sifflement lancinant du frottement des rails contre les voitures. A regretté sa ville où l'on ne se déplace quasiment qu'à pieds. Elle a repris un métro, est sortie un arrêt trop tôt, a trouvé sa destination grâce à des gens qu'elle ne connaissait pas. A rencontré par hasard quelqu'un qu'elle connaissait. Des inconnus qu'elle serait amenée à revoir. Elle a cru qu'on pouvait à pied aller d'un point A à un point B en un temps raisonnable. Elle se trompait. A pris un bus, s'est arrêtée au terminus, n'a pas reconnu le quartier que pourtant elle connaissait. S'est fait guider par son smartphone, par téléphone, a accumulé les plans, métro, quartier, université. Elle a erré dans des couloirs aux portes numérotées. A découvert des escaliers insoupçonnés. A eu un choc en reconnaissant la cour d'où quelques années plus tôt elle avait téléphoné pour annoncer une bonne nouvelle. Le couloir où l'on avait affiché la liste des reçus. Les toilettes où elle troquait ses vêtements et sandales d'été contre une tenue de rigueur vite abandonnée dès les épreuves passées, rasant les murs pour ne pas croiser les examinateurs dans cette tenue si incongrue. Elle a payé, donné sa photographie, obtenu en échange un certificat de scolarité. Elle a reçu sur fond bleu et rouge sa photographie surmontée d'une inscription où figuraient en blanc les mots "Paris" et "Île de France" au milieu de divers numéros. Elle n'a pas reconnu la parisienne de la carte. Encadrée de ces titres insolites, malgré son sourire familier, il s'agissait de quelqu'un d'autre. Elle a contemplé du bus les lumières de la ville pour rentrer. La matinée butineuse de la ville quand elle y est retournée. Elle a croisé avec surprise un maire revenant d'électeurs fantômes, croyant d'abord que c'était une affiche oubliée, que ça ne pouvait pas être vrai. Mais ça l'était. Elle a visité l'exposition d'un peintre qu'elle ne connaissait pas et qu'elle a beaucoup apprécié. Vu des enfants qui avaient déjà bien poussé. Retrouvé des amis de son autre pays. Elle n'a pas trouvé les dinosaures qu'elle était venue chercher. Elle a rencontré le poisson lune, le pyrosome, le camphur, le marabout d'Afrique, le bec en sabot du Nil, la grue couronnée et le daman des rochers. Rencontré des espèces éteintes et d'autres qui risquent de l'être bientôt. Des espèces exotiques et des espèces presque familières. A rêvé devant le baudet à poils longs du Poitou et le koala. Les oryx sont restés impassibles à son passage. Un animal à cornes lui a fait un clin d’œil. Elle a pris le métro pendant un temps infini. Comme une litanie elle s'est répété les noms des stations, Raspail, Bastille, Bienvenue, Gaîté, Champs-Élysées. Impossible encore de les retenir dans l'ordre. Elle a observé. A longé des centres commerciaux et des parkings à perte de vue. Des entrepôts à ciel ouvert. N'a pas pris en photo un empilement de plots de chantier qui lui plaisait pourtant dans ce lieu désolé. Elle a repris l'avion dans un aéroport qu'elle connaissait, avec quelqu'un qu'elle connaissait. A encore regardé par la fenêtre sans reconnaître les montagnes qui pointaient au-dessus des nuages. A fait des hypothèses sur les villes et les vallées. A regretté de ne pas mieux connaître la géographie.

***

Elle s'est dit qu'elle y retournerait finalement volontiers. Qu'elle finirait par apprivoiser l'étrangère dont elle avait reçu la carte. À devenir un peu cette parisienne sans y perdre rien - et même en y gagnant sans doute autre chose.

Et qu'elle verrait enfin les dinosaures.

***

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7 décembre 2013

Vers onze heures (Walrus)

Ce lundi à bord du tram 51, Je l'ai rencontré.

D'abord, je ne l'avais pas reconnu. Visage noir soutenu (noir de noir diraient-ils chez Côte d'Or), joufflu, imberbe, peau luisante, yeux globuleux, nez épaté, le genre plutôt Zoulou quoi, rien de bien particulier donc, à Bruxelles. Côté vêtements, pas mieux : baskets bâillants, jean crade, pull flasque, doudoune usagée. La tenue classique de la majorité des usagers mâles de cette ligne de tram (et des autres, supputé-je)... Sauf qu'il y avait le couvre-chef. Une gadhâdha, cette coiffe entièrement blanche typique des chefs de tribu du Golfe, confectionnée d'un grand foulard frangé serré sur le front d'un bout de tissu blanc noué.

Une sorte de Cheikh en blanc, mais noir, si vous voyez ce que je veux dire...

D'abord, je ne soupçonnais rien, car la conversation qu'il avait avec un autre individu du même style mais sans la coiffe et donc parfaitement banal, tendait à prouver l'imminence de son expulsion du territoire, vu qu'il était arrivé ici bien après la fin de la guerre et qu'il ne pouvait donc revendiquer le statut de réfugié politique. Mais c'était là sans aucun doute la volonté de Dieu...

C'est là que la chose s'est brutalement révélée. Ce même Dieu, il l'avait, disait-il, rencontré et ce dernier l'avait investi d'une mission. Mission secrète apparemment car la conversation a brutalement pris une direction inattendue où il était question de chiens qui seraient des vivants-morts et à qui il ne fallait pas donner d'eau à boire (il n'a pas mentionné la bière), car ce serait blasphrémer (sic). À moins que cette mission n'ait été précisément de laisser les chiens, morts ou vivants et vice versa et/ou réciproquemnt, avec leur soif.

Son interlocuteur s'en étonnait un peu, soulevant l'indignation du saint homme, mais la fin de cette intéressante dispute casuistique a été reportée sine die, le contestataire étant arrivé à son arrêt et étant descendu l'air goguenard.

Je suis donc resté seul sous le regard de braise du Prophète, mais par bonheur je n'ai pas eu le temps de rôtir :  je devais moi aussi quitter le véhicule sacré à l'arrêt suivant.

N'empêche, tomber sur le Prophète dans le tram 51, quelle aventure !

 

7 décembre 2013

La poule et le couteau (EVP)

Un jour, une poule de l’espèce la plus caquetante,
Trouva un couteau de l’espèce la plus coupante.
Peu versée dans les couverts, elle entreprit de lier connaissance,
Jugeant la chose intéressante du seul fait de sa brillance.
Elle s’adressa à sa virole, trouvant sa découpe fort seyante.
Que vous êtes jolie et comme votre ligne est élégante !
Mais quand je m’approche de cette lame qui figure votre corps,
Hélas l’image emplumée qui s’y reflète est une insulte au décor,
Le bec jaunet, les yeux chassieux vraiment quelle horreur !
Il faudrait changer de robe, si vous voulez, au coq, faire honneur.
La poule moqueuse se gaussait encore de l’instrument,
Quand la fermière la prit par les pattes, incontinent.
Toute heureuse d’avoir retrouvé son couteau,
La poule en sut l’usage tout aussitôt !!


Poulettes qui tant des autres vous moquez
Sans même vouloir apprendre ni envisager,
C’est à vous-même que renvoie la triste réalité,
De cette volaille idiote qu’on pluma sans pitié.

….

     - Encore un bout de sot-l’y-laisse ?
     - Oh oui et des frites aussi !!

7 décembre 2013

Rencontres insolites (Joe Krapov)

 

DDS 275 réveil

Quand le réveil sonna ce matin-là, M. Plumpsack eut bien du mal à émerger de son sommeil mais il finit par sortir du lit avec un désir de passage à l’acte bien ancré : à partir de ce jour, comme son épouse, promis-juré, il noterait tous ses rêves.


 

DDS 275 pull

Celui qu’il venait de faire était fort troublant : il se trouvait dans un endroit improbable et il grelottait de froid, complètement nu dans une vaste étendue de neige quand un personnage étrange surgit du ciel, juché sur un nuage et lui tendit un pull en mohair. Il remercia le donateur et revêtit le pull.

 

 

 

dds 275 carotte

Puis le froid lui creusa l’estomac, le mit en appétit et il imagina une bonne soupe de carottes, pareille à celle que savait si bien cuisiner sa grand’mère.



DDS 275 étoile

La nuit précédente, il avait rêvé qu’il était sur une plage, à la recherche d’étoiles de mer qu’il faisait ensuite sécher pour les offrir à Mme Plumpsack qui en faisait collection.



 

DDS 275 bretzel

Madame Plumpsack notait ses rêves chaque matin. Quand c’était fait, elle partait cuisiner des bretzels.




DDS 275 nounours

Ce matin-là, elle avait noté dans son cahier rose qu’elle avait retrouvé le nounours à noeud rouge que sa sœur avait égaré lorsqu’elle avait trois ans.




DDS 275 marteau

Au petit- déjeuner, en échangeant autour de leurs rêves, M. et Mme Plumpsack avaient conclu qu’ils étaient complètement marteaux et que c’était sans doute grande perte de temps que de noter toutes ces âneries : la nuit n’était pas la revanche du jour.



DDS 275 bougie

- Oui, bien sûr, admit M. Plumpsack, mais il n’y a pas de mal à se faire du bien. Et ton carnet de rêves prend moins de place que ta collection d’étoiles de mer et de moules à gâteaux.
- Il me semble que tu en profites bien de mes moules à gâteaux, enfin, des gâteaux qui viennent se nicher dedans !
- C’est vrai, mais même si je ne continue pas par la suite, il faut que je note ce rêve-là !
- Qu’est-ce que c’était ?
- Au début, on était à une vente à la bougie.

 

DDS 275 champignon

- Ca existe encore des choses comme ça, à l’heure d’Internet, des smartphones et des cartes 12 G ? Ils organisent des ventes à la bougie virtuelles sur E-bay ?
- Dans mon rêve, oui, sauf que le commissaire-priseur n’avait pas de marteau. Il brandissait un énorme champignon et au lieu de dire « Adjugé ! » il gueulait « Amanite » !
- Ca ne m’étonne pas de toi que tu rêves de symboles aussi visiblement phalloïdes !


DDS 275 pot de chambre

- Je crois qu’on dit phalliques. A un moment il y a eu tout un lot de pot de chambres anciens et parmi ceux-ci s’en trouvait un de couleur rouge. J’ai voulu enchérir mais aucun son ne sortait plus de ma gorge.

 

dds 275 soulier

Alors, sans voix, j’ai ôté mon soulier et j’ai tapé sur mon pupitre. « Vipère lubrique ! Vipère lubrique ! » a hurlé mon voisin qui avait un rouge-gorge vivant en guise de chapeau sur la tête.

 

 



DDS 275 ciseaux

Mais une main géante armée d’une paire de de ciseaux est venue le couper en deux. Ce n’était qu’un militaire de papier et l’entité géante a protesté : « Alors, on ne salue plus ? ». « Non, on ne salue plus ! » a répondu le rouge-gorge. « On est là pour acheter un pot de chambre afin d’y ranger des étoiles de mer ». « C’est tout à fait ça » ai-je commenté et alors, à ce moment-là...


DDS 275 rouge-gorge

- Je le lirai dans ton cahier quand tu seras parti mais dépêche-toi de finir ton café, car sinon tu vas encore être en retard au boulot !

M. Plumpsack se leva, passa dans le sas de décompression, enleva son pull en mohair et le reste de ses vêtements. Une fois qu’il fut tout nu, il ouvrit la porte du blockhaus et sortit dehors où il faisait une température étouffante sous un ciel uniformément gris où ne perçait aucun soleil. Il alla sonner à la porte de M. et Mme Gummibärchen. Hans, son collègue de travail, sortit avec un rouge- gorge sur la tête et son pot de chambre rouge à la main.

Ils s’enfoncèrent dans le désert en chantant :
« A la chasse au vieux nounours
Je ne veux plus aller Lorelei
Et pourquoi j’irais tuer
Une bête qui ne m’a rien fait ?
Et pourquoi, milliard de malheurs,
Je ferais plaisir à ma belle-sœur ? ».

Quand ils eurent terminé les trois couplets, Hans demanda :
- Qu’est-ce que t’as dans ta gamelle pour ce midi, Ludwig ?
- De la soupe aux carottes du temps de ma grand-mère. Et puis une bonne surprise pour toi !
- Ah oui ? Qu’est- ce que c’est ?
- Greta nous a trouvé des champignons séchés !
- Ah chouette ! On va pouvoir fumer !
- Ah ouais, c’est pas trop tôt ! Et pis ça va nous changer du gouda !

30 novembre 2013

Défi #275

Rencontre(s) insolite(s)

 

rencontres-insolites

Nous attendons avec plaisir vos récits

réels ou inventés à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

30 novembre 2013

Se sont enfoncés dans les bois

30 novembre 2013

La fuite (MCL)

 

MCL

 

D’habitude, j’aime les couleurs flamboyantes de l’automne, la lumière magique qui filtre à travers les branches, mais ce qui me ravit le plus c’est le craquement des feuilles mortes sous mes pas.  Ce bruissement a toujours eu un effet apaisant sur moi. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, je donnerais tout pour une forêt dense, des arbres feuillus bien verts et surtout le silence d’un tapis de mousse et d’herbe tendre. A chaque pas, à la moindre brindille écrasée, je sursaute, le cœur battant. Je jette un coup d’œil par dessus mon épaule. Je ne les vois pas, mais je sais qu’ils sont à mes trousses. Je sens la sueur qui dégouline dans mon dos. La peur suinte par tous mes pores. J’ignore qui ils sont ni pourquoi ils me pourchassent. J’ai même oublié depuis combien de temps je cours dans ces sous-bois. Mon seul souvenir est cette petite route de campagne et la grosse berline noire qui me suivait. C’est au moment où j’ai dû faire une embardée pour éviter le ravin que j’ai compris qu’ils en avaient après moi. J’ai accéléré au mépris des limitations de vitesse et, dès que l’automobile a disparu de mon rétroviseur, j’ai bifurqué sur un chemin de terre. Je crois qu’ils ne m’ont pas vue, mais j’ai préféré ne pas reprendre la route. La voiture est restée cachée derrière un talus, à l’abri des regards. Je ne sais pas où cela me mènera mais je dois fuir à travers bois.

La peur au ventre, je continue à courir. Le souffle me manque, ma gorge est sèche malgré l’humidité qui commence à tomber. Le ciel s’assombrit. Bientôt il fera nuit. La fatigue qui me gagne peu à peu me fait trébucher à plusieurs reprises. Soudain, au loin, je perçois des lueurs, comme si la ville était tout près. J’ai vaguement conscience qu’elle ne devrait pas se trouver là, pourtant c’est bien un réverbère qui m’apparait, répandant son halo de lumière dans une ruelle sombre. Quelque chose ne tourne pas rond. J’ai l’impression qu’il s’agit d’un rêve, un cauchemar dont je ne parviens pas à émerger. Le danger est palpable, tout proche. Pour autant, j’ai le sentiment que je n’ai plus rien à craindre. La bise mordante ne me transperce plus. Une douce chaleur m’envahit progressivement. C’est comme si mes sens percevaient des sensations contradictoires. Je fais des efforts pour aller vers cette chaleur réconfortante qui me procure un sentiment de sécurité. J’essaie de faire le vide dans ma tête car je suis en train de comprendre que j’ai tout imaginé. J’ai beau à présent en avoir la certitude, je peine à remonter à la surface, à revenir à la réalité. Chaque fois, c’est un peu plus difficile. Un dernier effort. Un cri rauque monte de ma gorge, un cri de désespoir.

— Ma chérie, réveille-toi. Ce n’est qu’un mauvais rêve !

Je m’assois dans le lit complètement hébétée, en nage. Toujours ce même rêve qui revient, ces mystérieux poursuivants, dont je ne vois jamais le visage, dont j'ignore tout. Ce sont juste des silhouettes, des ombres malfaisantes. Au fil du temps, elles s’approchent de plus en plus près. Le danger est imminent. Et chaque fois, j’ai de plus en plus de mal à me réveiller. Je raconte mon rêve à Paul, des sanglots dans la voix. J’ai peur.

— Ne cherche pas à fuir. Au contraire, tu dois les affronter.

C’est décidé, la prochaine fois je les attends. Je dois savoir. C’est le seul moyen de vaincre mes démons. Mais si ce jour-là je ne me réveillais pas...

 

30 novembre 2013

Participation de JAK

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30 novembre 2013

Décret Municipal (Célestine)

On savait déjà que le Maire de la petite ville de Sassent-la-Rose aimait beaucoup la propreté, mais là, vraiment, son dernier décret municipal dépasse les bornes et jette un froid sur toute la commune. Désormais, en automne, les arbres ne seront plus autorisés à laisser négligemment tomber leurs feuilles mortes sur le sol. Depuis que les platanes de ma rue, en bons citoyens, traversent la chaussée à tout bout de champ, les bras chargés de feuilles, pour aller les déverser dans les containers prévus à cet effet, la circulation est devenue difficile! Et on ne compte plus les troncs d'arbres qui percutent violemment des automobiles. Les sapins, eux, sont au bord de la crise de nerfs. Leurs aiguilles leur filent entre les doigts. Les saules n'arrêtent pas de pleurer, Le mélèze est mal à l'aise, le marronnier marronne dans son coin. «Hêtre ou ne pas hêtre? » se demande le chêne. Seul le bouleau s'y met, alors vraiment, non, trop d'amendes! Trop de prunes! Aux prochaines élections, monsieur le Maire, les électeurs vont vous montrer de quel bois ils se chauffent!

 

cél

 

30 novembre 2013

liberté! liberté! (titisoorts)

Il y a des rêves qui n'ont pas de limites. Il y a des rêves qui malgrés les évidences, malgrés les renoncements, que l'on croyait morts au fond de nous. Il suffit qu'une simple lueur nous les fasses resurgir, remontés à la surface, et que vous reprenez en pleine face. Je vais vous racontez l'histoire d'un de ses rêves qui va en travers de vous essayer d'exister en plein jour.

 
-" Allez maman, laisses moi partir, allez"
Maman erable était bouleversé, jamais un de ses enfants n'avaient été si pressé de quitter le nid, n'avait cette enthousiasme au fond de lui.
-" Ecoutes, ce n'est pas encore le moment, profites du paysage. Regardes ou tu vies. Ouvres tes yeux. Tu n'es pas bien au milieu de tes frères et soeurs. Tu ne risques rien ici. Nous sommes là ensemble, à nous protéger mutuellement contre le soleil brûlant, une famille quoi.Et moi qui t'aime, qui te nourrit de ma sève, à te faire grandir à te rendre magnifique. Tu sais la vie, grandir auprès de sa famille, je t'es vu naître le jour du printemps, je m'en souviens encore. Ensuite l'été fut venu, tu découvrais la vie, tu ressentais tu touchais la nature du bout de tes sensations. Et bientôt tu commenceras à changer de couleur. Le dessus de ta peau va se tacheté, tes marques de vieillesses. Tu te détacheras de moi, triste, je te regarderais mourir à mes pieds pour perpétuer notre famille. 
-" Oui,  tu m'as déjà raconté cette histoire" dis l'enfant feuille en soupirant.
-" Je te dis çà pour te protéger, j'ai peur pour toi. Tu veux finir sur un trottoir, loin de nous? Il se fait tard maintenant, à demain. Nous ne sommes qu'au début de l'automne".
-" Oui maman, bonne nuit". L'enfant feuille s'est endormit avec ses rêves et ses envies, rêva beaucoup cette nuit. Une nuit comme les autres, enfin pas tout à fait.
Le vent se leva dans la nuit. Il soufflait par rafales. Cela réveilla la feuille qui rêvait de voyage, de vols. Et de la pensée à l'acte, de la folle pensée à l'acte fou, il décida, au lieu de se recroqueviller dans le sens du vent, comme lui avait appris sa maman. L'enfant feuille se gonfla, se redressa et fit face au vent. "Emmènes moi, disait la feuille emmènes moi vers mes rêves". Et le vent souffla fort, la feuille résista, fit front, puis se détacha sous l'effort. Cela réveilla maman arbre, elle ressentit ce détachement se manque et vit son enfant feuille, encore vert encore jeune s'élever vers le ciel et on entendit loin dans le vent "liberté liberté yaouh!"
Maman arbre souriait, sa chair a prit son envol et elle ferma les yeux heureuse d'un amour mélancolique. Si vous levez les yeux dans le ciel de votre ville, vous pourrez voir une feuille avec la banane, si vous tendez l'oreille vous entendrez
" liberté ! liberté! yahou!"

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30 novembre 2013

Feuille d’automne - suite au défi 271 - (Sergio)

Elle était la devant ses yeux, magnifique, éblouissante .Elle était la première chose et la seule qu’il voyait depuis qu’il avait décidé de rouvrir les yeux.

Ce fut une souffrance atroce de se forcer à mettre en mouvement vers le haut ses paupières brulées, craquelées. Mais il fallait qu’il voit, qu’il se raccroche à quelque chose Apres ce qu’il venait de vivre il devait s’arrimer à quelque chose de beau .

Il ne fut pas déçu. Elle était la devant lui, tout prêt de son visage et dans sa merveilleuse simplicité elle lui tendait les bras semblant lui dire « regarde-moi, oublie »

C’est ce qu’il avait fait .Oubliées les horribles minutes précédentes, oubliés cet instant où dans le train qui le ramenait chez lui il avait vu les deux cabas à carreaux blancs & bleus oubliés par les deux africains et presque en même temps que cette lecture prémonitoire un terrible flash, blanc à l’extrême et comme une expansion de l’univers dans un assourdissant hurlement cataclysmique. Il avait été projeté au travers de la vitre du wagon puis avait traversé le grillage bordant la voie et un enchevêtrement d’arbres, de ronces et de lianes. Il avait été éructé comme si l’explosion le vomissait tel un aliment indésirable. Son dos et ses vêtements avaient été lacérés. Au passage forcé au travers du grillage, sa peau et des muscles avaient été arrachés. Il avait atterri durement dans ce sous-bois, dans ce creux remplis de feuilles mortes.

 Il s’était recroquevillé en position fœtale ne pouvant même plus hurler de douleur tant il était dans un halo flottant, assourdi comme hors de ce lieu .Il avait mentalement fait le tour de son corps.

Aucune information ne put le rassurer. Chaque centimètre de peau, chaque articulation, chaque extrémité lui envoyait des signaux alarmants. A chaque aspiration il avait l’impression d’ingérer du verre pilé.

La petite feuille morte, si fragile lui sauva la vie.

Elle était désormais sa seule amie. Il suivit ses conseils.

Il se retira entièrement dans sa boite crânienne, tout au fond de lui-même dans un endroit secret que lui seul connaissait. Il avait déjà pratiqué cela, certes en des moments moins pénibles pour s’échapper dans des réunions familiales ou professionnelles. Il était présent à n’en point douter, écoutant doctement des surdéveloppés de l’Ego pérorer, physiquement mais déjà il était ailleurs.

Sa position couchée latérale lui donnait une vision verticale de son amie. Elle représentait presque l’ensemble de son champ de vision. Sans ses lunettes perdues dans la tourmente il ne possédait plus que la vision de prêt. Ce qu’il voyait le réconfortait. Il se concentra sur cette feuille et une vision apaisante lui vint à l’esprit, ce qui ne manqua pas de l’étonner au vu de la froideur de leur relation depuis bien longtemps, mais ………..

Cette feuille, bienveillante, souriante presque dans son bel habit de soie mordoré, avançant ses deux bras dans un élan protecteur lui rappela un tableau qu’il avait vu dans sa jeunesse, au bras de son père au musée des beaux-arts de Lyon : La vierge à l’enfant. Elle était devant lui, prête à le prendre dans ses bras maternels et l’envelopper dans un linge immaculé. Elle lui souriait, apaisée. Son visage rond, bienveillant lui apportait un refuge.

Peut-être étais ce aussi les effets des analgésiques puissants que son cerveau, dans un réflexe programmé fabriquait en grande quantité. Dès l’atterrissage, si l’on peut dire, son hypothalamus avait libéré massivement des opioïdes dans l’espace inter-neurone afin d’amortir les signaux de la douleur qui remontaient de toute part puis injecté des endorphines. Pour le moment c’était la seule solution qui s’offrait à lui. Durer, simplement durer. Il ne pouvait supprimer l’origine du mal mais bâillonnait les messagers.

Sa vierge parée de feuilles mortes faisaient la même chose. Elle l’exfiltrait de la zone de cauchemar. Il n’était plus la, il flottait dans une zone inatteignable.

Au bout d’u temps qu’il ne pouvait définir, il entendit une voie bizarre, étouffée, évoluant dans un registre hertzien ultra bas et comme exaaaaagéééééément raaaaaleeentiiiie .Il ressentit plus qu’il ne sentit réellement, au travers de sa forteresse, des bruissements, des pas sourd autour de lui .il ressentait dans son corps la vibration sourde du choc des semelles sur le sol autour de lui.

Il sut que les secours étaient là.

Il ouvrit les yeux et vit la petite feuille qui lui souriait.

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30 novembre 2013

La Chanson de Prévert (Joe Krapov)

Sur la fin de sa vie, Beethoven avait tellement les feuilles mortes (1) qu'il croyait qu'il était peintre et qu'il s'appelait Serge Gainsbourg !

(1) : en argot les feuilles sont les oreilles. Autant dire qu'il avait les portugaises ensablées comme sur l'image ci- dessous :

 

DDS 274 Beethoven aux feuilles mortes

 

30 novembre 2013

AUTOMNE, Automne !! Oh Bel automne ! (KatyL)

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Le défi du samedi
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