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Le défi du samedi
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7 décembre 2013

Vers onze heures (Walrus)

Ce lundi à bord du tram 51, Je l'ai rencontré.

D'abord, je ne l'avais pas reconnu. Visage noir soutenu (noir de noir diraient-ils chez Côte d'Or), joufflu, imberbe, peau luisante, yeux globuleux, nez épaté, le genre plutôt Zoulou quoi, rien de bien particulier donc, à Bruxelles. Côté vêtements, pas mieux : baskets bâillants, jean crade, pull flasque, doudoune usagée. La tenue classique de la majorité des usagers mâles de cette ligne de tram (et des autres, supputé-je)... Sauf qu'il y avait le couvre-chef. Une gadhâdha, cette coiffe entièrement blanche typique des chefs de tribu du Golfe, confectionnée d'un grand foulard frangé serré sur le front d'un bout de tissu blanc noué.

Une sorte de Cheikh en blanc, mais noir, si vous voyez ce que je veux dire...

D'abord, je ne soupçonnais rien, car la conversation qu'il avait avec un autre individu du même style mais sans la coiffe et donc parfaitement banal, tendait à prouver l'imminence de son expulsion du territoire, vu qu'il était arrivé ici bien après la fin de la guerre et qu'il ne pouvait donc revendiquer le statut de réfugié politique. Mais c'était là sans aucun doute la volonté de Dieu...

C'est là que la chose s'est brutalement révélée. Ce même Dieu, il l'avait, disait-il, rencontré et ce dernier l'avait investi d'une mission. Mission secrète apparemment car la conversation a brutalement pris une direction inattendue où il était question de chiens qui seraient des vivants-morts et à qui il ne fallait pas donner d'eau à boire (il n'a pas mentionné la bière), car ce serait blasphrémer (sic). À moins que cette mission n'ait été précisément de laisser les chiens, morts ou vivants et vice versa et/ou réciproquemnt, avec leur soif.

Son interlocuteur s'en étonnait un peu, soulevant l'indignation du saint homme, mais la fin de cette intéressante dispute casuistique a été reportée sine die, le contestataire étant arrivé à son arrêt et étant descendu l'air goguenard.

Je suis donc resté seul sous le regard de braise du Prophète, mais par bonheur je n'ai pas eu le temps de rôtir :  je devais moi aussi quitter le véhicule sacré à l'arrêt suivant.

N'empêche, tomber sur le Prophète dans le tram 51, quelle aventure !

 

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Commentaires
D
Moi aussi j'ai croisé un prophète<br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=XD-V6bRa98w<br /> <br /> Bon, je n'ai pas eu le temps de lui causer non plus, il devait prendre son bus...
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J
On signerait un chèque en blanc pour un tel prophète ! bien
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J
L'essentiel étant bien sûr de ne pas y rencontrer Arthur et Paul, ces drôles de pistolets qui viennent à Bruxelles pour s'y prendre de querelle ! (Ces poètes français, finalement, ne cassent pas des briques ! http://www.youtube.com/watch?v=ngUMA_aKmak) ;-)
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S
Moquez vous, ce sont les plus fous qui ont fait les meilleurs génies ou artistes :-P
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E
Tu as de la chance , le prophète de la ligne 51 te protège des chiens gremlins !!<br /> <br /> Moi, remarque je suis extrêmement pro-fêtes, mais je n'annonce que le menu...Et encore !! :):)
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V
Si c'est un cheik de bonne souche, ça va encore :)
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C
Un cheikh en blanc...sacré Walrus! Muahaha! <br /> <br /> J'espère que tu es vite rentré donner de l'eau à ton chien, au cas où...
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J
Ton erreur était de te dire « mondieu ! » quand il t'a abordé !
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