Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Le défi du samedi

Visiteurs
Depuis la création 1 050 486
Derniers commentaires
Archives
18 octobre 2014

Mes petits amis par bongopinot

bo01

Un petit chat

Très amusant.

Nettoyant

Son poil angora.

 

Et un gros chien

Pataud, aboyant

Et très remuant

Au pelage brun

 

Chez moi se rencontrèrent

Une véritable catastrophe

Et la maison surchauffe

Dans un bruit de tonnerre

 

Comme chien et chat

Deux vrais ennemis

Mes jours et mes nuits

Sonnent comme un combat

 

Et, un beau matin

Une patte brune abrita,

Une pelote angora

Pour un matin câlin

bo02

Ils sont devenus inséparables

Sans que je ne comprenne pourquoi

Mais pour ma plus grande joie

Mes petits amis à pattes sont adorables

bo03

Publicité
18 octobre 2014

Moeutz (par joye)

C'est bon signe

Shtinky le chat

et Earl le chien

sont mes copains

et je trouve ça bien.

Un monde de chats

N'serait que des griffes.

Un monde de chiens

Serait excessif.

Alors miaou

Pour les uns

Et ouah

Pour les autres,

Afin qu'ils fassent tous

Partie des nôtres !

Shtinky le chat

et Earl le chien

sont mes copains.

Et je trouve ça bien !

 

Dessinateur : Patrick McDonnell, le papa des Mutts

18 octobre 2014

La planète des chiens (Pascal)


Tous les matins, je suis réveillé par le chien d’un papy voisin. Par les effets d’échos sonores, il en fait aboyer d’autres. Pour ne pas le sortir, il lui ouvre sa porte d’entrée et le gentil clebs va faire ses besoins dans le jardin. Mais le toutou, il se les caille dehors ! Aussitôt sa commission terminée, il aboie après son maître pour retourner dans la baraque. Selon l’humeur du vieux, s’il l’entend ou s’il ne l’entend pas, c’est le clairon dans tout le quartier !
Je me suis déjà expliqué avec lui ; à deux heures du matin, le jeune clébard aboyait tout ce qu’il savait. Son maître avait dû s’endormir devant la télé parce que je voyais des traits d’images derrière ses volets. Après un quart d’heure d’efforts sur la sonnette, il s’est enfin décidé à entrouvrir sa porte d’entrée. Explications un peu houleuses sur le respect du voisinage, la vie en communauté ; j’ai esquissé une vague idée sur le droit de chacun qui s’arrête là où commence celui des autres, etc. Enfin, à contrecoeur, il a daigné rentrer son clebs. Une autre fois, c’était à minuit ; du balcon, j’ai gueulé ma désapprobation mais le vieillard n’en avait cure ! Je me suis fait traiter de taré avant qu’il s’enferme chez lui avec son bâtard.

Ha, l’amour à quatre pattes, l’amour à la langue bien pendue, l’amour à poil… Mais il faut qu’il se fasse les poumons, son chien ! Comprenez-vous ? Au prix des boîtes, des consultations chez le vétérinaire, des dommages collatéraux dans la baraque, du toilettage, il a bien le droit d’aboyer aussi !... Et le collier ; vous avez vu le collier ?! C’est celui du brave Nestor, son chien précédent ! Mais c’est un animal de compagnie ! C’est un chien pour parler, c’est pour se rendre utile tous les jours qui passent ; depuis qu’il est veuf, il n’a plus personne pour l’écouter et le subir… C’est tellement réconfortant de se sentir considéré même dans les yeux de son Médor.
Un chien, c’est toujours content ; ça remue toujours la queue, pourvu qu’il ait de l’eau dans son bol et de la bouffe dans sa gamelle. Mais son chien, il le comprend, il ne lui manque que la parole ! Tant qu’on n’a pas de chien, on ne peut pas comprendre ; c’est un peu comme des parents sans enfant. Il faut en avoir un pour entrer dans la grande famille des maîtres.

Je connais des gens qui ont des chiens qui bouffent mieux qu’eux. Je connais des gens qui bouffent ce que leur clébard ne veut pas. C’est qu’elles deviennent difficiles, ces petites bêtes de compagnie ! Faut distraire leur appétit. Ils surveillent les merdes de leurs animaux domestiques et ajustent le régime à leurs boyaux si fragiles !

« Mon chien s’ennuie, il stresse, il dort mal… » « T’es fou, pas d’os de lapin ! Ça perce les intestins ! Pas de chocolat, c’est du poison ! Pas de pain, ça le constipe !... » « Il dort avec moi, il prend toute la place… »

Echange de bons procédés de son côté, le chien, jamais il ne dit :

« Tu m’emmènes au restaurant ?... On va quand au cinéma ?... Ouah, tu pues de la gueule, ce matin !... Encore des boîtes ?... T’enlèves pas tes bigoudis pour nous promener ?... On va où en vacances ?... On passe notre temps chez ta mère !... Quand est-ce que tu arrêtes de fumer ?... Sors la poubelle !... Il t’a loupée, ton coiffeur… T’as encore bigorné la bagnole !... » Etc.
Lui, il ne nous juge pas ; il profite de la main qui le caresse et le nourrit. Un chien, c’est un peu comme un miroir optimiste : quand on le regarde, il est toujours content. On peut tout dire à son chien ; c’est notre confident, il croit tout avec le même entrain. Les embrouilles, les chinoiseries, les malheurs, il transforme tout ça en jeux, en câlineries, en tendresse. L’ampleur des dégâts de l’isolation moderne est proportionnelle à l’engouement pour les animaux de compagnie. Le chien, c’est devenu le psy de tant de gens.

Et les maîtres. A la télé, vous pouvez leur montrer des massacres d’enfants, des crimes, des découpages de chair humaine, des guerres bien saignantes, ils ne s’offusquent pas mais montrez-leur des plaies sur un chien maltraité, tout de suite, ils montent au créneau ! Catégoriques, ils préfèrent leurs bêtes aux humains !
Il y a bien quelque chose qui déconne au royaume de ces maîtres. Je pense qu’ils ne sont plus tout à fait capables de discerner les vraies importances dans ce bas monde ; ils les laissent à d’autres, cela dépasse leurs compétences. L’innocence animale est le seul leitmotiv de leur quête du Bonheur. Ils se paient sur la bête, c’est Report sentimental, caresse qu’ils n’ont pas donnée, occupation de solitude, désolation ordinaire, etc. Y a comme du mou dans leur comprenette, un certain décalage dans leur affectif. Déçus, ils ont des nostalgies si grandes qu’il n’y a que leurs animaux qui peuvent les comprendre. Trahis, l’Amour des Hommes, ils n’y croient plus ; alors, ils se laissent embrasser par leur toutou, même s’il vient de se lécher le cul avec une grande application de vermifuge, et ils se sentent enfin aimés.

Je les fuis, ces gens ; ils ne sont plus dans la réalité. Je crains leur morale, leur regard sur le monde, leurs conclusions de vétérinaires comme seules justices du moment. Psychologues, ils pensent chien, ils jouent chien, ils mangent chien, ils dorment chien, ils parlent chien, ils traduisent ses silences, ses aboiements et ses regards intéressés, ils vivent à son heure et survivent de cette seule occupation.
Quand je les visite, ils laissent leur Arthur (aujourd’hui, les chiens ont des prénoms d’humain) me renifler la braguette et s’il me reconnaît, ils me reconnaissent. Au bout d’un moment, j’ai l’impression d’être dans un chenil. C’est plein de photos du clébard dans les cadres, de bave sur le carrelage, de marques de crocs dans les encoignures de portes, de tapisserie déchirée et autres jouets sonores qui jonchent le sol. C’est leur petit dernier, alors, ils me racontent tous ses exploits, de la dernière dent de lait jusqu’au premier jappement, et je me demande ce que je fous dans cette merde. Mon pull est plein de poils, j’ai de l’écume sur le pantalon, quelques coups de dent dans les chaussures et je pue le chien mouillé. Chut ! Il y a trente millions d’amis, à la télé !...

Enfin, j’hésite entre aller flinguer le maître de deux coups de chevrotine dans la gueule ou aller perdre son chien pendant le sommeil du vieux. J’ai bien pensé à brûler sa baraque, à soudoyer quelques artificiers pour tout faire péter ou l’attaquer en justice pour maltraitance à animal. Il l’avait laissé attaché au soleil pendant deux heures, j’ai les photos… Si on ne met plus les violeurs en prison, lui, Il pourrait bien s’y retrouver avec mes preuves !...
En attendant d’être sourd, j’ai acheté un casque ; je passe mes journées avec ça sur les oreilles. Je n’entends plus rien, ni les oiseaux, ni le vent dans les branches, ni les enfants qui jouent dans la cour de récré. J’ai fait faire des devis pour du triple vitrage, j’ai calfeutré tous mes volets, on m’a même conseillé de prendre… un chien…

18 octobre 2014

L’autre (Fairywen)

 

L’autre.

 

Il la haïssait. Elle était tout ce qu’il ne supportait pas chez une femme. Elle était indépendante, têtue, se fichait comme d’une guigne de tout ce qui était régime et assumait ses rondeurs, ne suivait pas la mode, ne se maquillait pas, n’hésitait pas à dire ce qu’elle pensait –il était d’ailleurs difficile d’avoir le dernier mot avec elle-, et surtout, surtout, elle ne se pâmait pas d’admiration devant lui. Combien de fois avait-il cherché à la prendre en défaut… ? Il ne savait plus. Il savait juste qu’il avait échoué, toujours. Elle était efficace et douée dans son travail, et ça le faisait bouillir de rage.

Et puis un jour il crut avoir enfin trouvé une faille. Elle n’était pas venue ce matin-là, elle ne vint pas le suivant, ni celui d’après. Jubilant d’avance, il alla voir le chef du personnel pour signaler une absence injustifiée, ravi de pouvoir enfin causer des ennuis à celle à qui il ne cessait de penser. Son vis-à-vis le laissa achever sa diatribe avant de lui jeter un regard où se mêlaient la pitié et le mépris :

« Vous ne savez donc pas… ?

-Savoir quoi ?

-Vous êtes bien le seul, alors… Elle a été renversée par une voiture, elle est à l’hôpital, dans le coma, et son état est critique. »

Ce fut comme s’il recevait un coup de poing. Il blêmit, recula d’un pas, refusant la réalité de ce qu’il venait d’entendre et soudain, il tourna les talons et sortit en courant, bousculant sans ménagement tous ceux qui avaient le malheur de se trouver sur son passage. Il n’y avait qu’un seul hôpital dans la ville, il s’y rendit sans ralentir, et débita sans respirer le mensonge qu’il avait forgé : c’était sa fiancée, il était en déplacement lorsque l’accident était arrivé, il n’avait pas pu être là plus tôt… Touchées par l’évident désespoir de ce beau jeune homme, par son air égaré et échevelé, les infirmières le laissèrent entrer dans la chambre.

Lorsqu’il la vit sur ce lit d’hôpital, si pâle, branchée à tous ses tuyaux, il crut que son propre cœur allait s’arrêter. Il s’approcha lentement et s’agenouilla à côté du lit. Doucement, il prit sa main dans la sienne et y posa ses lèvres en murmurant :

« Ne me laisse pas… »

 

Jour après jour il revint, pour lui parler, lui lire des livres, lui dire qu’il l’attendait. Au début, la famille de la jeune femme s’était étonnée de sa présence. Il avait usé de son charme naturel pour les séduire, et bientôt plus personne ne se rappela qu’elle ne leur avait jamais parlé d’un quelconque fiancé. Il lui parlait de lui, de son enfance, de ce qu’il aimait. Il lui disait qu’il l’emmènerait faire le tour du monde, qu’il l’aimerait comme elle n’avait jamais été aimée. Il la suppliait de revenir.

Et puis un jour où il s’était endormi à son chevet, épuisé, le miracle eut lieu. Il sentit une caresse sur sa joue mal rasée, une caresse légère, hésitante. Il releva brusquement la tête et croisa son regard, un regard à la fois doux et perplexe.

« Tu es revenue…, lâcha-t-il dans un souffle.

-Je voulais partir. La douleur était trop forte. Et puis j’ai entendu une voix m’appeler, une voix qui avait mal, alors je suis restée.

-Je suis venu dès que j’ai su. Sans toi, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Ne t’en va pas, mon amour. Je t’aime. »

Elle sourit. Elle n’était pas étonnée. Durant toutes ces semaines, dans le brouillard dans lequel elle flottait, elle s’était raccrochée à sa voix, à ces mots qui lui disaient tout ce qu’il s’était caché à lui-même, cette attirance immédiate qu’il avait ressenti pour elle qui ne correspondait pas le moins du monde à ce qu’il recherchait chez une femme et qu’il avait caché sous cette agressivité débordante. Alors qu’elle était inconsciente, il l’avait touchée, séduite, elle avait appris à le connaître pendant qu’il lui ouvrait son cœur, ce cœur si bien cadenassé que personne n’en avait jamais trouvé la clé.

« Me pardonneras-tu ? murmura-t-il en effleurant ses doigts de ses lèvres.

-Sais-tu seulement combien de fois tu m’as demandé pardon ?

-Tu m’as donc entendu ?

-J’étais dans un monde étrange. Je pouvais voir, entendre, mais pas répondre. Je t’ai entendu, oui. J’ai attendu tes visites, aussi. J’avais toujours peur que tu ne viennes plus.

-Alors si tu le veux bien, je vais m’enchaîner à toi, pour la vie. »

Pour la première fois, elle lui rendit son baiser lorsqu’il posa ses lèvres sur les siennes.

 

Elle était encore en fauteuil roulant lorsqu’ils se marièrent. Un mariage qui en surprit plus d’un, mais il supporta avec bonne humeur les commentaires gentiment railleurs dont il fut la cible, tandis qu’elle riait doucement. Et lorsqu’il vit la magnifique photo scotchée sur la porte de son bureau, qui représentait un chien et un chat se faisant face, poils hérissés et regard peu amène, il comprit qu’il en avait encore pour quelque temps à supporter les railleries de ses collègues.

 

Mais à vrai dire, il s’en moquait…

18 octobre 2014

Rantanplan (Vegas sur sarthe)

C'est pas ma faute, je suis comme ça depuis tout bébé, je dors en chien de fusil.
Je n'ai pourtant jamais été chasseur et je les ai même en horreur.
Aussi quand - dès potron-minet - la caravane des prédateurs du canton est passée sous mes fenêtres, je n'ai fait qu'un bond hors du lit.
D'habitude quand la caravane passe, le chat miaule - comme dans le dicton - mais pas cette fois-ci!
Je reconnais que mon chat a du chien et je n'ai qu'une crainte c'est qu'il rejoigne un jour la meute par je ne sais quelle envie d'aller jouer à chien perché dans les bois.
Je tiens beaucoup à ce petit compagnon que j'avais eu un mal de chien à trouver en ligne.
Enfin... c'est l'animalerie qui était en ligne. Mon chat - croisé gouttière et chêneau - lui était en rond quand je l'ai trouvé, en rond et en ronron ce qui fait que j'ai craqué.
C'est vrai qu'il a du chien, mon chat! D'ailleurs il aboie, des petits miaulements brefs en rafales pour saluer les randonneurs ou bien la factrice... si bien que j'ai été obligé de mettre un écriteau sur la boîte à lettres “Attention. Chat hyperactif”.
Certains disent qu'il faut appeler un chat un chat mais c'est au dessus de mes forces et puis c'est souvent lui qui m'appelle et pas le contraire.
Malgré ça - nom d'un chien - je l'ai appelé Rantanplan, n'en déplaise à l'animalerie qui lui avait établi un passeport européen au nom d'Adonis... pourquoi pas Apollon!
Le passeport européen, le tatouage et les vaccinations, c'est pas donné alors quand ils m'ont proposé de lui mettre aussi une puce j'ai décliné sous prétexte qu'il en avait déjà plusieurs sur lui.
La caravane est loin et j'entends les cris des chasseurs, les aboiements des chiens mais pas celui de Rantanplan.
Alors je fouille sa panière, enfin... sa niche dans l'espoir d'y trouver une explication. Il y a un bordel là-dedans! C'est pourtant pas faute de lui dire “Range ta panière!”
Mais rien, pas une lettre, aucune trace. Je tombe sur un os, celui que je lui avais donné à ronger la veille et qu'il a à peine touché.
C'est vrai qu'il n'est pas très os, mais moi encore moins alors je les dépose devant sa niche, juste entre les deux chiens de faïence qui décorent l'entrée.
Il y en a qui donnent leur langue au chat, moi je lui donne les os, c'est mon choix.
J'ai d'autres chats à fouetter que lui donner de la langue, au prix où ça coûte!
Et puis est-ce qu'on sait d'où vient leur langue? Et si c'était de la langue de chat? Il aurait un chat dans la gorge? Non, merci!!
J'entends la proche qui ameute... non, ça doit être la meute qui approche. Déjà?
C'est égal, je n'entends toujours pas mon Rantanplan.
Où est passé ce corniaud?
Rantanplan!!”
D'habitude il ne répond pas et c'est exactement ce qu'il fait en ce moment.
La meute passe comme une tornade devant la maison - troupeau braillard, vulgaire et anarchique - suivie des prédateurs armés jusqu'aux dents.
L'un d'eux s'arrête, m'interpelle:”Z'auriez pas vu une espèche de chat chauvage, M'sieur?”
C'est marrant cette manière qu'ils ont de parler quand ils sont armés jusqu'aux dents!
Le M'sieur le dévisage, blémit à la pensée que son Rantanplan est en grand danger et s'entend répondre:”Z'auriez intérêt à aller voir par là”.
Je pointe bravement mon doigt en direction de la route de Changé où se trouve le refuge de la SPA.
Il a l'air satisfait, vaniteux et satisfait.
Dans mes jambes, une petite chose vient se frotter avec des miaulements brefs en rafales...
Publicité
18 octobre 2014

Participation de Venise

Je suis d’une famille où le rire est aussi mal vu que les larmes.

Alors quand je reviens à la maison de mes origines, je suis d’abord une faute de goût.

Mes idées modernes me valent à chaque fois une convocation dans le bureau de mon pére .

                               YOU Are a PROSTRITUTE

Traite-moi de Putain puisque tu y es  dis–je en claquant la porte.

Nous sommes depuis plus de vingt ans chien  et  chat.

Mais un jour je le sais  à SAINT MORITZ je le jetterai par la trappe du téléphérique

 

11 octobre 2014

Défi #320

Comme chien et chat ...

chien et chat

A bon ou mauvais entendeur ....

Nous accueillons vos participations à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

 

11 octobre 2014

Ont reconnu Dulle Griet sur le dessin de la lettre de Victor Hugo et ont donc écrit un truc "canon" !

11 octobre 2014

Jardins éphémères (MAP)

Je viens de visiter "Les Jardins éphémères" décorant la Place Stanislas à Nancy.

Le thème cette année est la guerre de 1914.

Jardins éphémères

  Je me demandais bien ce que les jardiniers de la ville auraient comme idée sur ce thème. C'est sans nul doute mal les connaître car l'effet rendu est plus qu'émouvant. Ce qui m'a le plus touchée comme bien des visiteurs ce sont ces témoignages écrits par les soldats sous forme de poèmes très courts, des "haïkus" qui ont été présentés sur des ardoises ou des blocs de pierre.

"Les haïkus, écrits instantanés, concentrant l'émotion, la peine, la mort comme la joie éphémère de côtoyer une nature résistante"

Mais je vous laisse les lire comme je les ai découverts : 

Un alléluia d'oiseaux

 

Un cercle d'oiseaux

 

Un pinson chante

 

Unpetit pêcher rose

 

 

Une sculpture de l'artiste Jean No évoque l'éclat des bombes :

 

Sculpture de Jean NO

 

Des caisses de munitions servent aujourd'hui à accueillir la  Nature :

Caisses de munitions

Et voici le texte qui m'a le plus émue :

"Le moribond criait : "Maman" !

De l'arrière le journaliste a entendu :

"Vive la France !"

                                           Marc-Rodolphe Guégan

11 octobre 2014

Une lettre retrouvée (Prudence Petitpas)

pru01pru02

11 octobre 2014

La lettre retrouvée (Walrus)

Merci, MAP !

Je l'ai retrouvée, mais ce n'a pas été sans mal, sauf qu'au dessin j'ai immédiatement reconnu Victor.

Il s'agit d'une page extraite d'une lettre de Victor hugo à son épouse Adèle Foucher, épouse qu'il n'avait pas, contrairement à sa maîtresse Juliette Drouet, emmenée dans ce voyage en Belgique.

Cette lettre a été écrite à Audenarde le 24 août 1837 et vous pouvez en retrouver le texte intégral à la page 36 de ce document lequel ne reprend hélas pas les dessins.

Quant à la page elle-même, je ne puis m'empêcher de vous en livrer immédiatement le contenu, romantique à souhait :

"   J'ai vu le gros canon de Gand dont je te fais ici un petit croquis.
   C'est un énorme tube fait en lames de fer forgé, un vrai engin du quinzième siècle. Ceux de Gand en ont fort peu de soin Ils l'ont juché sur trois façons d'assises rococo sculptées en guirlandes, et toute la gueule de la bombarde n'est qu'un réceptacle d'ordures. Ce canon a dix-huit pieds de long et pèse trente-six mille livres. On distingue très bien, dans l'intérieur, les cannelures que font les lames de fer. La bouche a deux pieds et demi de diamètre. Cela jetait de gros boulets de granit ou des tonneaux de mitraille. C'est énorme.
   Ce n'est rien cependant à côté de ces bombardes de Mahomet II que traînaient quatre mille hommes et deux mille jougs de bœufs, et qui vomissaient d'immenses blocs de rochers. C'étaient des espèces de volcans que ce turc penchait sur Constantinople.
   Il y a de beaux tableaux à Saint-Bavon, deux surtout, l'un de Rubens, l'autre de Jean Van Eyck, l'inventeur de la peinture à l'huile. Celui de Rubens, qui représente l'admission de saint-Amand au monastère de Saint Bavon, est admirable. Le groupe d'en bas est de la plus splendide tournure. L'autre, "

Voilà, vous savez presque tout sur cette lettre retrouvée à grand renfort de Google et de Tinyeye.

Comment ? C'était pas ça le but du jeu ?

 

wa01

 

11 octobre 2014

Il a vu les canons de trop près (JAK)

Il a vu les canons de trop près

 

Je suis fan de généalogie. Chacun son  violon d'Ingres

Pour arriver à un confortable recueil d’ancêtres, j’ai consulté pas mal de registres.

J’ai également cherché dans les courriers  anciens de la famille, lettres, témoignages, photos…

Et la carte dont je vous mets ci-dessous la reproduction,  retrouvée enfouie dans des cartons  m’a profondément émue.

ja01

Henry Pitiot mort pour la Franceja02

repose comme soldat INCONNU
DANS LE CIMETIERE NATIONAL
DE FLOING Ardennes
Il avait 22 ans

                 

Et je suis fière de lui poster cet hommage.

Il a vu de  trop près les gros canons  dont Victor  faisait un dessin à sa femme !

11 octobre 2014

Participation de Venise

Lorsque je vis le caducée dessiné tout en bas de la lettre, une poussée d’adrénaline me prit à la gorge.

Ça faisait des semaines que je n’avais plus mis le nez dehors à déchiffrer  ce texte écrit en araméen.

J’avais une mine de déterré.

Cette lettre retrouvée prêt du cadavre du docteur LEONARD me hantait jour et nuit quand ce matin les mots prirent un sens imprévisible.

Tout soudain s’éclaircit et les mots du texte prirent une autre dimension. 

J’avais passé ma vie à la modérer modérément, tantôt une éponge qui ne réagissait jamais

Tantôt un astre mort qui attendait un train qui ne passerait jamais. 

Je m’effondrai pour la première fois comme un ballon d’eau percé sur le canapé la lettre à la main.

Dans mon sommeil une voix me traduisit l’intégralité de la lettre

 

ve03

11 octobre 2014

Les lettres à retrouver (par joye)

Voici les lettres qui se sont égarées de mon texte

cette semaine.

À vous de les retrouver et les remettre au bon endroit.

Les lettres

 

Fallait que je bouge le ...
Pour prendre mon bulletin de ...
Mais en y allant, je vis, bouche ...,
Un homme muni de deux  ... !
Il poursuivait un énorme ...
Qui n’avait qu’une ...
Il ne manquait pas d’...
Ce bourreau, rempli de .... !
Je dis « Monsieur, vous êtes un ... ! »
Il ne me répondit que « ... »,
Puis menaça encore le pauvre ...
Je le poursuivis alors au ... ...
Et puis, je le poussai dans l’ ...
Après, je fêtai au resto-...
En prenant un grand ...

11 octobre 2014

Fais-moi un signe (EnlumériA)

Angelo contemplait l’album avec circonspection. Il venait de le trouver dans l’armoire sous une pile de ces vieux draps de toile brodés aux initiales de son arrière-grand-mère. « C. S. » Comme son écrivain préféré C.S. Lewis, sauf que là, il s’agissait de Catherine Skolarczyk, l’aïeule polonaise qui hantait encore les soirées de noël à travers d’antiques anecdotes racontées par Grand-Pa.

Angelo essuya une imperceptible poussière dans son œil gauche. Oh, non, pas une larme ; les garçons ne pleurent pas, les hommes encore moins et Angelo se situait à la frontière des deux mondes.

Grand-Pa ne raconterait plus jamais d’histoires ; inventées ou non. Grand-Pa était mort la semaine dernière et comme disaient ces adultes stupides : « Il est disparu. »

En bas, la mère et la tante d’Angelo s’affairaient à emballer ce qui était récupérable pour la famille ; livres, bibelots, un peu de vaisselle précieuse. Le surplus s’en irait chez Emmaüs.

La couverture de l’album était en cuir ouvragé représentant une scène orientaliste, probablement un souvenir du séjour au Maroc de Grand-Pa. Il était parti là-bas dès les premiers mois de sa retraite étudier des bizarreries soufies. Là-bas, il avait rencontré des chamanes capables de boire de l’eau bouillante, de marcher sur des braises ou encore d’embrasser des cobras sur la gueule sans se faire mordre. Il était comme ça, Grand-Pa, intéressé par toutes sortes de superstitions hétéroclites. Dans son dos, on se moquait un peu de lui, gentiment mais quand même. Un sacré plaisantin, Grand-Pa, un numéro, comme on dit. Les adultes ricanaient en se poussant du coude. « Il n’a pas dû fumer que du tabac, là-bas, hein. » Avec de grands clins d’œil appuyés. Ce que ça peut-être con, un adulte.

Angelo ouvrit l’album et y trouva ce qu’il s’attendait à y trouver, de vieilles photos défraichies. Un petit rire secoua les épaules de l’adolescent. Grand-Pa jeune, il était drôle avec ses cheveux qui lui tombaient jusqu’aux épaules. Oui, voilà, Angelo trouva ce qu’il devait trouver et puis ce qu’il ne s’attendait pas du tout, mais alors pas du tout à trouver. Une lettre. Oui, une lettre cachetée, comme dans l’ancien temps et qui plus est, adressée à lui, Angelo. Bon. Il l’ouvrit. Que pouvait-il bien faire d’autre. Et il lut.

— Qu’est-ce que tu fabriques, là tout seul, Angie ?

L’intrusion de maman le fit sursauter.

— Rien. J’ai trouvé un album photos de Grand-Pa avec une lettre dedans. J’étais en train de la lire.

Maman s’assit par terre à côté de son fils et demanda, toute ingénue, ce qu’elle racontait la lettre de son père.

— Et qu’est-ce qu’il raconte, ton grand-père, dans cette bafouille ?

Angelo prit un air buté.

— Mais, m’man. C’est à moi qu’elle est adressée cette lettre. C’est mon grand-père comme tu dis.

M’man ébouriffa la tignasse brune de son fils et dit :

— Oui, mais c’était aussi mon père, bonhomme. Allez raconte.

— Ben, c’est bizarre. Il dit comme ça que quand je lirais cette lettre, il serait mort mais que de là-bas — Angelo montra le passage à sa mère — Tu vois là, il a écrit «là-bas »… et que de là-bas donc, il nous ferait un signe.

Une petite moue ironique déforma le beau sourire de maman. Elle haussa les épaules et dit que Grand-Pa avait toujours été un peu farfelu, un peu barré tu sais.

— Pourquoi, tu dis ça m’man ?

— D’après toi. Ce qu’il a écrit n’a pas de sens. Là-bas, enfin. Il est mort, d’où veux-tu qu’il envoie un signe.

Angelo agita la lettre au-dessus de sa tête.

— Je sais pas, moi. De l’au-delà, de l’autre côté quoi.

— Allons, mon petit. Tu sais bien que tout ça, ce sont des contes de fées pour rassurer les enfants. Quand on est mort, on est mort. C’est fini, c’est tout.

— N’empêche que…

Maman s’impatienta.

— Allez, viens, dit-elle d’un ton agacé, arrête de raconter des conneries. On a eu assez d’un excentrique dans la famille.

Angelo se remit debout. Il hochait la tête, grommelait des paroles incompréhensibles. Cela eut pour effet d’énerver un peu plus sa mère.

— Quoi encore ?

— Il dit, là-dedans — Il continuait d’agiter la lettre sous le nez de sa mère — qu’il va nous faire un signe dès que j’aurai ouvert l’enveloppe.

Maman, les mains sur les hanches, toisa Angelo avec un petit air narquois.

— Oui. Ça fait au moins dix minutes qu’elle est ouverte cette enveloppe. T’as vu un signe, toi ?

Angelo ne répondit pas. Il regardait le plafond en pinçant les lèvres.

En bas, un bruit de verre brisé réveilla la maison. Tante Anna poussa un petit cri de frayeur aussitôt ponctué par un autre fracas. Comme des casseroles qu’on aurait jetées sur le carrelage de la cuisine. Les yeux de maman s’arrondirent de frayeur.

— Mais c’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce que tu fous, Anna ?

Pour toute réponse, tante Anna se mit à crier de plus belle alors qu’un nouveau vacarme se fit entendre.

Derrière Angelo, les portes de l’armoire se mirent à battre et à claquer à toute volée ; toutes seules.

L’adolescent riait comme un perdu.

— Des conneries, hein ! Et ça, m’man, c’est quoi ? Un conte de fée ou la superstition d’un vieux fou ?

 

Évreux, le 8 octobre 2014.

11 octobre 2014

La lettre retrouvée par bongopinot

Une enveloppe fanée,

Jaunie et datée,

Que j'ai retrouvée,

Marque le temps passé.

 

Et dedans une lettre

Que je lirai peut-être.

C'est ton père qui l'a signée

Et c'est à toi qu'elle est adressée

                

Cette lettre égarée

Ou peut-être oubliée

Écrite à la main

En un moment chagrin

 

Est-ce-que je peux la lire

Je ne sais pas quoi faire

Je ne veux pas avoir l'air indiscret

Et peut-être y découvrir un secret

 

Mais, tu n'es plus, alors je l'ai lue

Et  je suis troublé et ému

Par ces mots, écrits par ton père

Pendant la grande guerre

 

Dans une enveloppe fanée

Une lettre retrouvée

Je l'ai précieusement rangée

Pour ne  jamais plus l'oublier

11 octobre 2014

Participation de Lilou

Ma très chère Eulalie

 

Vous ferais-je offense si je prends la plus belle de mes plumes, une plume ordinaire ne pourrait souffrir de tracer pour vous ma très chère amie, ces quelques mots. Ce que j’ai à vous dire ne souffre pas l’attente.

Il m’a semblé que nous étions en osmose ces derniers temps et que nous pouvions envisager une vie commune. Je vous revoie, votre robe de soie orange dont les plis moirés, dansaient autour de vos chevilles si fines et délicates. Votre ombrelle de dentelle blanche protégeait votre visage des rayons brûlants du soleil dans cette allée du jardin de votre grand-père. Oh !  Comme cette image reste l’obsession de mes nuits sans sommeil. Aucun oubli n’est possible !

Vous souvenez vous lorsque je vous ai récité l’Ode à Cassandre comme votre main a glissé dans la mienne. Vous avez été si émue que n’avez pu que bégayer une petite comptine :

Un, deux, trois

Nous irons au bois

Quatre, cinq, six,

Cueillir des cerises

Sept, huit, neuf,

Dans mon panier neuf.

 

Nous nous sommes alors assis sous le grand cerisier. Vos yeux couleurs de l’océan se sont fermés pour m’écouter. Plus tard vous m’avez confié en dégustant une part de clafoutis avoir entendu les orgues jouer la plus grande des symphonies.

Votre parfum d’orchidée sauvage mêlé aux senteurs de lilas blanc m’a enivré, un orage d’été n’aurait pu m’offrir plus de sensations aussi douces que violentes.

Las, l’accès à votre corsage ouvert sur vos petits seins ronds et fermes me fut interdit ; l’obéissance aux obligations de la bienséance sans doute qui ne cacha pas cependant votre émotion.

Ma chère Eulalie, je dois vous avouer que tout empli de cette image, mon esprit bouillonne et tourbillonne ; si fort qu’hier j’ai eu un léger accident en me rendant à la cave alors qu’un entonnoir à la main afin de remplir un bouteille de sublime Bordeaux (que je compte offrir à Monsieur votre père), je n’ai pas vu la porte. je me suis cogné et celle-ci est sortie de ses gonds. J’ai trébuché et chu dans l’escalier. Dans ma chute, j’ai déchiré la cravate que vous avez tant admirée et qui ne me quitte jamais.

Heureusement dans cette aventure, ma moustache que vous avez si tendrement caressée, n’a pas défrisé.

Tout ceci est bien peu en regard de mes rêves les plus fous, les plus oniriques, je vous vois allongée, reposant au milieu de pétales de roses dans la clarté de l’aube, les rayons pâles du soleil levant, caressent votre corps nacré comme une opale, à votre doigt brille un anneau d’or !

Pardonnez, ma très chère Eulalie, mon emballement, mais, j’irai dès demain, puisque l’opportunité se présente, demander votre main délicate à votre père.

11 octobre 2014

La lettre d'Elise (KatyL)

La lettre d’Elise

 

J’ai hérité d’un meuble de rangement de ma grand-mère avec deux jolis tiroirs et deux petites portes dont la délicate moulure rétro donne à celui-ci un air désuet romantique que j’aime beaucoup.

Je n’avais guère eu le temps de m’en occuper avant cet été et il était remisé bien sagement depuis la mort de mon aïeule dans le grenier.

Décidée à le mettre en place dans mon entrée j’ai décidé de le faire descendre par mes fils afin de lui redonner patine et aspect rutilant.

Je commencai par démonter les deux tiroirs afin de bien le dépoussiérer mais l’un d’eux résista, mon fils ainé entreprit de m’aider, quant au bout d’un moment le tiroir enfin céda, en tirant, nous vîmes une lettre coincée à l’arrière de celui-ci et entre le fond, celle-ci tomba au sol.

-« tiens une lettre de grand-mère » dis-je en reconnaissant de suite son écriture caractéristique !

J’entrepris de l’ouvrir car sur l’enveloppe aucune mention n’était apparente.

« Mon Très Cher Jean,

Si tu savais comme je t’ai cherché partout, depuis notre jeunesse où la guerre nous a séparés après ce petit bal du 14 juillet 1914, où tu m’as tant fait danser sous les flonflons musette du père Grégoire et son accordéon…que  de souvenirs en moi malgré les années passées, je ne t’ai jamais oublié.

Nos premiers baisers ont laissé en moi une empreinte que je n’ai pu retrouver.

Comme je les ai attendu tes lettres guettant chaque jour le facteur tout le temps que tu étais au combat dans ces maudites tranchées, je ne sais même pas si tu as reçu les miennes ?

En mai 1916 une de tes cousines que je suis allée voir à vélo pour prendre de tes nouvelles m’a dit que tu étais mort !!! Et là tout s’est écroulé pour moi, Jean cher Jean je t’ai tant pleuré si tu savais.

Je me suis mariée à Raoul et j’ai eu trois filles avec lui,nous  avons été heureux mais sans plus je n’avais guère le temps de m’apitoyer sur mon sort, trois filles à nourrir et les difficultés de la vie , les soucis de santé de Raoul qui avait été gazé dans les tranchées et qui souffrait beaucoup des poumons, et qui en est mort au bout de 10 ans de mariage et de nombreuses souffrances, ma fille ainé Geneviève qui elle est décédée de la tuberculose à 18 ans ! Je suis donc restée veuve avec deux filles et que mon courage pour avancer.

La vie est passée avec ses petites joies et ses grandes peines, je suis partie habiter à Paris plus proche de mon travail, mes filles et moi vivions dans tout petit appartement sous les toits…mais face au parc des Buttes Chaumont ! alors là mon Jean c’était le bonheur du dimanche , la promenade au parc avec les filles, ses cascades , ses rochers, ses petits chevaux de bois et le guignol qui les faisaient pleurer de rire, et bien sûr le dimanche pour elles la barbe à papa !

Pourquoi je te dis tout cela maintenant, parce que je te croyais mort et que du coup je ne t’ai pas cherché toutes ces années, mais un jour au parc j’ai rencontré Simone tu sais celle qui fumait et qui chantait la Madelon, figure toi qu’elle me reconnait aussi et que nous nous mettons à parler du bon vieux temps, j’en viens à lui dire que tu auras été mon seul amour avec ce pauvre Raoul, mais que toi je t’avais dans le cœur, dans les sens, dans les fibres de mon corps.

Elle m’a écoutée sans broncher et d’un coup s’est mise à pleurer, et me dit :

-« tu sais Elise ton Jean il n’est pas mort, il est revenu au village amoché comme y a pas, il boitait, il a eu une main presque arrachée, et il parait qu’il est resté en soin longtemps dans un hôpital militaire sans mémoire, il ne savait plus son  nom plus rien ! C’est un gars de son village soigné aussi qui lui a redonné son identité. Le médecin a fait venir sa famille qui l’a reconnu aussi. Alors un long très long travail sur sa mémoire a dû être entrepris par les docteurs et sa famille, cela a pris deux ans et un jour Jean est revenu tout doucement à lui en entendant jouer un air d’accordéon. Cet air de musique a réveillé sa tête Elise tu te rends compte » !

Alors là mon Jean je me suis écroulée sur le banc tant l’émotion était forte pour moi, tu étais en vie !! Mon amour. Oh je sais c’est osé de te dire cela mais après ces années je peux le dire sans rougir.

Les gosses et la Simone m’ont ramené chez moi, et crois-moi j’en ai été si bouleversée de te savoir en vie que je ne dormais plus ! Simone m’a dit que tu étais marié et que tu avais deux fils !

Alors j’ai pensé encore plus fort à toi d’années en années, Oh ! Mon Jean si tu savais !

Je suis âgée maintenant je sais où tu es, j’ai vu ta maison, j’y suis allée deux fois et je t’ai vu de loin, je t’ai reconnu de suite, mon sang n’a fait qu’un tour j’étais sur le point d'aller vers toi lorsque j’ai vu un bambin à vélo te rejoindre, je me suis assise pour pleurer mais je n’ai pas osé te déranger après tout ce temps, et puis je me suis dit, vais –je encore lui plaire, va-t-il me reconnaître ? Alors je t’ai regardé avec ton petit-fils sans bouger de mon banc.

Puis l’année dernière je suis revenue une fois dans l’espoir de te parler, c’était l’été il faisait chaud j’avais mis une robe bleue, je m’étais fait couper les cheveux à la dernière mode, mes filles me poussaient à te rencontrer en me disant que si je ne le faisais pas elles le feraient elles iraient te parler, donc j’étais décidée cette fois ! En sonnant à ta porte personne ne répondait ! Une voisine est venue me dire :

«Que tu étais à l’hôpital depuis deux mois malade d’un cancer. Que tu étais veuf depuis longtemps et que tu cherchais à joindre une femme que tu avais connu tout jeune et que tu ignorais où elle était ? Tout le monde le savait ici ! Mais au fait me dit-elle vous ne seriez pas cette Elise que Jean cherche partout ? »

-« oui c’est moi dis-je en pleurant à chaudes larmes, à quel hôpital est-il ? »

Elle m’a donné l’adresse, j’y suis allée et je t’ai vu dans ton lit blanc, tu dormais à cause des médicaments et du traitement, je t’ai pris la main je t’ai embrassé

Je me suis couchée sur ton lit sans que tu t’en aperçoives, mais une infirmière est venue me dire de partir que je ne pouvais pas rester ici, que les visites étaient limitées.

Pour te voir il fallait demander à ta famille et au docteur que l’hôpital n’était pas un lieu ouvert à qui veut entrer !!

Je suis rentrée chez moi heureuse de t’avoir touché heureuse d’avoir embrassé ton visage, d’avoir pu me mettre à tes côtés presque deux heures, et je me suis empressée de t’écrire cette lettre à l’hôpital afin que tu puisses la lire lorsque tu seras réveillé, bien décidée cette fois à ne plus te quitter, mon Jean.

Je ne pense qu’à toi nuit et jour, je suis habitée par toi depuis notre premier baiser, je t’attends je te soignerai si Dieu nous accorde du temps, nous ne nous quitterons plus.

Ton Elise

 

Je m’assis sur une chaise à la suite de cette lecture si bouleversante, et à mon tour je pleurais sur ce passé qui était mien puisque de ma chère grand-mère.

Je me suis renseignée auprès de ma tante de la suite, et pourquoi cette lettre était là dans ce tiroir ?

Elle m’apprit que Jean était décédé le lendemain de la visite de sa maman. Que du coup il est parti sans savoir qu’Elise l’attendait aussi quelque part.

Moi je crois que Jean dans son sommeil et sa dernière journée de vie a senti qu’elle était là au bord du lit, et il est parti serein de se savoir aimé et retrouvé par celle qu’il cherchait tant.

Ma grand-mère est morte un an jour pour jour après son Jean.

11 octobre 2014

Misairable (Vegas sur sarthe)

Mon Totor bien-aimer,
Je suis une misairable.
Je dois t'avouer une chose que je t'ai cacher pendant nos cinquantans de bonne heure.
Je ne suis pas lauteure de toutes ces laitres que tu as ressu jour après jour et qui ne sont rien dôtre que leuvre de masseur.
Ô je ne prétends pas te faire sourire haliday qu'un porteplume dans la main de masseur ait pu te trompé ainsi, toit l'extra-ordinaire poète, le romanssier, le drame à turge.
Si mon cor, mon cent, mon cœur, ma vit, mon âme se sont employer à t'aimer - comme l'écrit si bien ma frangine - il n'en est pas de maime de ma pôvre plume tout juste bonne à balailler devant ma porte.
Bien sûr, c'est normale tu vas croire que ce n'est pas moi non plu qui écris cette laitre mais une dernière fois encore cette seure dont tu ignores l'existance.
Oui je l'appelle ma Cosette, oui je l'ai forcer à écrire jour après jour sous la contrainte mais sa plume est si talent tueuse... et puis à bien y réfléchir tout ça est un peu de ta fôte, non?
J'aurais aimé t'écrire “Ton amour est un élixir divin qui enivre tout mon être”, mais j'en suis bien incapable - c'est quoi un élixir - et ma “boniche” le faisait si bien à ma plasse.
Si ses pâtes de mouche ont pu fatiguer tes pôvres zieux, j'en suis fâcher mais n'est-ce pas le fond qui conte plus que la forme?
Vingt mille laitres, vingt mille forfétures mais c'était si bon de relire dans tes bras ces jolis maux que je n'ai jamais écrits et qui te plaisaient temps.
J'espère que cette dernière laitre comptera autan que toutes les zautres et maime qu'elle aura plus de valeure que toutes les zautres puisque c'est vraiment la mienne et qu'il m'en aura bien coûter de l'écrire.
C'est à paine si j'ai la force de tenir la plume, il est vrai que j'en ai si peu la bitude et je sais que tu sauras me pardauner toutes mes fôtes jusqu'à la dernière.
Ta Juju
11 octobre 2014

Le corbeau (Fairywen)

Le corbeau.

 

Il enrageait. Des jours maintenant qu’il avait envoyé sa lettre, des jours qu’il attendait, épiait, des jours qu’il guettait derrière les rideaux telle une vilaine araignée tapie dans un coin sombre. Mais rien, toujours rien… Le couple en face était toujours là, toujours heureux… Pas une dispute, pas un nuage dans leur histoire d’amour. Ils continuaient à rire de tout et de rien, à s’embrasser à perdre haleine, à rester dehors la nuit pour regarder les étoiles, serrés l’un contre l’autre. En bref, ils continuaient à être heureux.

Pourtant il l’avait bien préparée, sa lettre… Les insinuations mensongères qu’elle contenait étaient suffisamment vagues pour ne pas être vérifiables, et suffisamment précises pour faire naître le poison du doute dans leur couple si parfait, et finir par tuer leur amour, dans les cris et les larmes. Il les détestait tellement, eux qui osaient s’afficher comme ça devant lui…

Et rien, rien, toujours rien… C’était pourtant impossible qu’il ne fasse pas mouche… ! Des décennies maintenant qu’il rédigeait ce genre de courrier, des décennies qu’il empoisonnait la vie des gens, par pure méchanceté, pour le plaisir de faire le mal. Son premier échec se profilait-il… ? Il n’en mangeait plus, n’en dormait plus, et la nuit où, à l’aide de son télescope, il les surprit en train de faire l’amour dans leur chambre, c’en fut trop. Il ne put supporter leurs gestes de tendresse, leurs baisers, leurs caresses, leurs soupirs de plaisir et leurs mots d’amour qu’il devinait… Son cœur noir s’arrêta d’un coup, et il s’effondra sur le sol, une grimace de douleur figeant son visage.

 

Lorsque le corps fut évacué, le couple d’en face le regarda s’en aller sans émotion apparente. On ne pouvait pas dire que l’homme les avait bien accueillis lorsqu’ils étaient venus s’installer dans cette petite maison à la campagne, et à vrai dire, ils étaient soulagés d’être débarrassés de sa présence malfaisante. Brendan passa un bras autour de la taille d’Anthony et posa un baiser sur le coin des lèvres de son compagnon :

« Ça te dit, une petite promenade dans les bois ?

-Avec toi, toujours. »

Ils fermèrent leur porte et s’engagèrent sans hâte sur le chemin. Inconsciemment, ils sentaient qu’ils avaient échappé à une catastrophe, et éprouvaient le besoin de se rapprocher l’un de l’autre.

 

Trop occupés l’un par l’autre, ils ne prirent pas garde au nid de pie sous lequel ils passèrent en entrant dans la forêt, et ne virent pas l’oiseau noir et blanc à l’œil vif et malicieux qui déchiquetait soigneusement une lettre pour en tapisser le fond de son logis.

 

La lettre du corbeau avait fini par être retrouvée…

Publicité
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité