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Le défi du samedi
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11 octobre 2014

Participation de Lilou

Ma très chère Eulalie

 

Vous ferais-je offense si je prends la plus belle de mes plumes, une plume ordinaire ne pourrait souffrir de tracer pour vous ma très chère amie, ces quelques mots. Ce que j’ai à vous dire ne souffre pas l’attente.

Il m’a semblé que nous étions en osmose ces derniers temps et que nous pouvions envisager une vie commune. Je vous revoie, votre robe de soie orange dont les plis moirés, dansaient autour de vos chevilles si fines et délicates. Votre ombrelle de dentelle blanche protégeait votre visage des rayons brûlants du soleil dans cette allée du jardin de votre grand-père. Oh !  Comme cette image reste l’obsession de mes nuits sans sommeil. Aucun oubli n’est possible !

Vous souvenez vous lorsque je vous ai récité l’Ode à Cassandre comme votre main a glissé dans la mienne. Vous avez été si émue que n’avez pu que bégayer une petite comptine :

Un, deux, trois

Nous irons au bois

Quatre, cinq, six,

Cueillir des cerises

Sept, huit, neuf,

Dans mon panier neuf.

 

Nous nous sommes alors assis sous le grand cerisier. Vos yeux couleurs de l’océan se sont fermés pour m’écouter. Plus tard vous m’avez confié en dégustant une part de clafoutis avoir entendu les orgues jouer la plus grande des symphonies.

Votre parfum d’orchidée sauvage mêlé aux senteurs de lilas blanc m’a enivré, un orage d’été n’aurait pu m’offrir plus de sensations aussi douces que violentes.

Las, l’accès à votre corsage ouvert sur vos petits seins ronds et fermes me fut interdit ; l’obéissance aux obligations de la bienséance sans doute qui ne cacha pas cependant votre émotion.

Ma chère Eulalie, je dois vous avouer que tout empli de cette image, mon esprit bouillonne et tourbillonne ; si fort qu’hier j’ai eu un léger accident en me rendant à la cave alors qu’un entonnoir à la main afin de remplir un bouteille de sublime Bordeaux (que je compte offrir à Monsieur votre père), je n’ai pas vu la porte. je me suis cogné et celle-ci est sortie de ses gonds. J’ai trébuché et chu dans l’escalier. Dans ma chute, j’ai déchiré la cravate que vous avez tant admirée et qui ne me quitte jamais.

Heureusement dans cette aventure, ma moustache que vous avez si tendrement caressée, n’a pas défrisé.

Tout ceci est bien peu en regard de mes rêves les plus fous, les plus oniriques, je vous vois allongée, reposant au milieu de pétales de roses dans la clarté de l’aube, les rayons pâles du soleil levant, caressent votre corps nacré comme une opale, à votre doigt brille un anneau d’or !

Pardonnez, ma très chère Eulalie, mon emballement, mais, j’irai dès demain, puisque l’opportunité se présente, demander votre main délicate à votre père.

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Commentaires
M
Je partage en tout point l'avis de Célestine !
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P
Quel bel enflammé ! C'est joliment tourné, on se balade entre les mots avec un grand plaisir.
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P
Une lettre qui vous em"porte" jusqu'au mariage.. Quelle belle romance, j'espère que cette Eulalie ne l'a pas éconduit....
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K
joli!! et message un peu suranné comme j'aime <br /> <br /> Eulalie sent si bon , la demander en mariage parait évident
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V
un exercice de stylé superbe qui nous éclaire sur notre empressement et nos désillusions, la relation épistolaire tout un art ici
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E
Votre parfum d’orchidée sauvage mêlé aux senteurs de lilas blanc ! Il faudrait être totalement autiste pour y résister. ça vous a quand même une autre gueule qu'un bain-douche de chez Carrefour.
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W
Quel casse-cou ! Descendre les escaliers de la cave sur la porte, c'est l'inventeur du snowboard le mec !
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B
De toute beauté cette lettre Lilou <br /> <br /> <br /> <br /> " j’irai dès demain, demander votre main délicate à votre père."<br /> <br /> <br /> <br /> espérons que tout c'est bien passé mais ceci sera une autre histoire peut-être <br /> <br /> <br /> <br /> Bravo j'ai adoré ta lettre
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V
Un peu casse-gueule mais tellement bien tourné que "beau papa" devrait dire Oui!
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C
Délicieusement suranné, on pense irrésistiblement à un certain Marcel P...<br /> <br /> La petite moustache, sans doute, et ce parfum inimitable de bourgeoisie empesée du début du vingtième siècle...
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J
Eulalie ululera de plaisir en lisant cette lettre !
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