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Le défi du samedi

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27 septembre 2014

Fontaine, je ne boirai pas de ton OH ! (par joye)

Les crèmes anti-rides !

(me gavent, torrides)

Piqure de Botox !

(non ! pas orthodoxe)

L’acide hyaluronique !

(me file la panique)

Facettes en céramique !

(me rendent boulimique)

Machine à laser !

(c’est pour les losers)

Blanchiment des dents !

(me semble trépidant)

Microgreffes de cheveux !

(j’trouve ça morveux)

Un grand mésolift !

(ça me laisse pétroglyphe)

Fontaine de jouvence !

(sans façon, j’y renonce)

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27 septembre 2014

Participation de Nhand

 

 

Au temps du crépuscule

 

 

LOGO NH-PF

27 septembre 2014

D’une fontaine (EnlumériA)

« An de grâce 1558. Quelque part en Nouvelle Espagne. Je m’appelle Miguel Aixeres Calderon. J’écris ces lignes sur ce cahier de voyage sans avoir la certitude que quelqu’un les lise un jour. Je ne sais même pas si ce flacon descendra le fleuve jusqu’à l’océan. Il y a de cela bien des années, j’ai traversé le grand océan par delà lequel règne les grands monstres du bord du monde. J’ai suivi Diego de Alvaro dans ses folles expéditions, puis las d’obéir aux ordres déments d’un fou détourné de Dieu, nous nous sommes mutinés, mes compagnons et moi. Accompagné d’Alejandro de Valladolid, mon presque frère et de Jacek, un salopard de mercenaire polonais, j’ai fuit vers les grandes forêts de l’Ouest à la recherche des grandes cités d’or. Notre guide, dans un baragouin mêlant l’espagnol, l’allemand et sa langue de sauvage, nous expliqua que l’or n’était rien. Qu’il existait une plus grande richesse encore. Une fontaine de vie, là-bas, au cœur de l’océan vert peuplé de bêtes immondes et féroces où même les païens les plus bornés n’osaient s’aventurer.

Sur notre route, nous avons rencontré un ermite, un vieux moine-soldat débarqué trente ans auparavant avec les troupes de Pizarro. La folie mystique avait eu raison du vieil homme, mais dans son délire, il bredouillait l’histoire de la quête d’Alexandre le Grand ou les exploits d’Al Khidr le Verdoyant, légendaire héros mahométan et énigmatique mentor de Moïse. Il racontait comment le premier avait échoué dans sa quête et le second réussi. Il racontait encore comment, à l’instar de ces personnages mythiques, lui et ses frères d’armes étaient partis à la recherche de la Fontaine de Jouvence. Il était le seul survivant et il n’avait pas trouvé la fontaine ; juste la grâce de Dieu dans le yagé* qu’il buvait du matin au soir. Le bougre pissait dru et divaguait d’importance. Cependant, mon intuition me soufflait que la vérité sortait de sa bouche.

Alejandro et Jacek estimèrent que l’aventure valait la peine d’être tentée. Quelques jours de marche, expliqua le moine, et vous la découvrirez. Alors, si c’était si proche, pourquoi n’avait-il pas continué ? Il montra la vieille femme qui se cachait dans la hutte et je compris que pour cet homme, il existait une richesse encore plus grande que la jeunesse éternelle.
Nous reprîmes la route dès le lendemain, suivant les rives du fleuve et les instructions du moine.
Au bout de trois jours, Jacek fut mordu par un serpent. Il mourut quelques heures plus tard en blasphémant. Alejandro et moi étions à bout de forces, mais nous apercevions à un méandre du fleuve, les arbres jumeaux décrits par le moine. À partir de là, il fallait bifurquer au Nord et marcher tout droit la journée entière jusqu’à parvenir à une pyramide dissimulée sous les frondaisons. Nous décidâmes de passer la nuit sous les arbres jumeaux. Le lendemain, j’étais seul. Alejandro avait disparu.
Je repris ma route en priant la Vierge de m’accorder force et courage et le soir venu, nonobstant le tintamarre des singes hurleurs et des toucans, je perçus un ruissellement.
La fontaine se trouvait là, au fond d’une clairière dallée de granit. Une idole païenne la surplombait. L’eau miraculeuse s’écoulait dans une vasque d’or. Deux cougars sculptés dans la roche veillaient de chaque côté. Je m’approchais en balbutiant une prière… et je trébuchai.
Une vive douleur me souleva le cœur. Un épieu traversait ma cuisse de part en part. Le moine m’avait mis en garde contre les pièges possibles mais, aveuglé par mon impatience, j’avais oublié ses recommandations. Au prix d’un effort insensé, je parvins à me dégager. La douleur était insupportable, mais la perspective de boire l’eau de Jouvence décuplait mes forces. Je parvins enfin à la vasque et je bus goulument.
Il ne se passa rien. Dans les frondaisons, les toucans ricanaient et les singes hurleurs menaient grand tapage. La jungle toute entière semblait se moquer de moi. Ma blessure saignait abondamment. Mon esprit s’enfonçait dans une torpeur infrangible et je perdis connaissance.
Lorsque je repris conscience, il faisait nuit noire. Je ne souffrais plus. Je constatai avec stupeur que quelqu’un avait pansé ma blessure. Je crus voir une lueur vacillante sous les arbres mais peut-être n’était-ce qu’une illusion. Tout était calme et je me rendormis après avoir bu quelques gorgées à la fontaine.
Le lendemain, je me réveillai frais et dispo comme au premier matin du monde et j’avais faim. Une corbeille de fruits était posée sur les marches de la fontaine. Une cavalcade de pieds nus et des rires d’enfants résonnèrent tout autour. Je mangeai et soudain, je perçus quelque chose d’inhabituel. Mes mains, la veille encore fripées et tavelées, paraissaient celles d’un damoiseau. Je coupai fébrilement une mèche de mes cheveux et je constatai qu’ils étaient redevenus aussi brun qu’au jour de mes vingt ans. Je poussai un long cri d’allégresse et je me mis en devoir de remplir mon outre jusqu’à ras-bord de cette eau miraculeuse.
Je repris la route. Il était temps que je rentre chez moi. J’allais pouvoir montrer au vieux moine fou qu’il ne l’était pas tant que ça. Et peut-être lui offrir, à lui et à sa compagne, quelques gorgées.
Ma surprise atteignit son comble lorsque je parvins à la rivière. Solidement amarrée à un arbre, une pirogue m’attendait.
La lame me transperça le cou à l’instant même où j’adressais à Dieu une prière de reconnaissance. Une ombre surgit des frondaisons, s’empara de mon outre et sauta dans la pirogue. Dans un brouillard rouge, je reconnus la silhouette dégingandée d’Alejandro. Au prix d’un effort surhumain, j’arrachai la dague. Dieu merci, celle-ci n’avait pas tranché la jugulaire. »

***

 — Le reste n’est qu’un gribouillage indéchiffrable accompagné d’une sorte de plan.
L’expert referma le vieux cahier à reliure de cuir et regarda l’homme assis en face de lui avec curiosité. Un homme d’une trentaine d’années, au visage sec et aux yeux d’un noir de jais dans lesquels on pouvait lire le reflet d’une immémoriale désillusion. Élégamment vêtu, il faisait penser à un hidalgo des temps modernes.
— Comment vous êtes-vous procuré ce document ?
L’homme fit un geste vague de la main.
— Je connais quelqu’un qui connait quelqu’un… Croyez-vous que je peux en tirer un bon prix ?
Il s’exprimait avec un accent indéfinissable ; comme s’il avait passé sa vie à parcourir le monde.
L’expert regarda encore une fois le cahier.
— C’est rédigé dans la langue de Cervantès. Et je ne dis pas ça pour faire une figure de style. Il s’agit sans aucun doute possible d’espagnol du XVIe siècle.
— Je sais, murmura l’homme d’un air songeur.
— Vous l’avez appris à l’école ?
— La meilleure qui soit. Alors ? Qu’en pensez-vous ?
— Eh bien… Laissez-moi quelques jours. Moi aussi, je connais quelqu’un qui connait quelqu’un.
L’homme se leva pour prendre congé. Il s’avança vers la porte en boitant légèrement. Il se retourna et dit d’une voix blanche.
— Je compte sur vous. J’ai vraiment besoin de cet argent.
En prononçant ses mots, il rejeta son épaisse chevelure en arrière. C’est seulement à cet instant-là que l’expert remarqua la balafre que l’homme avait au cou, juste sous l’oreille droite.

* Le yagé est un breuvage à base de lianes consommé traditionnellement par les chamanes des tribus indiennes d'Amazonie,

 

Évreux, le 24 septembre 2014.

27 septembre 2014

Ma fontaine de jouvence par bongopinot


Dans mes veines coule une source
Me laissant des moments d’insouciance,
Un œil plein de malice
Un jardin au goût d’enfance
 
Une vie aigre-douce
Un esprit en vacances
Un univers de nuances
Le tout plein d’espérances
 
Ça me donne la puissance
Une part d’intelligence
Sans peur des sentences
Et sans volte-face
 
Et je chante et je danse
Ma douce romance
Et vous fais ma révérence
Et tout recommence
 
Dans mes veines coule une source
Comme une eau salvatrice
Qui de jour en jour me renforce
Égale à une fontaine de jouvence

27 septembre 2014

Schwarzy de Châteauroux (Vegas sur sarthe)

Au tout premier gorgeon, il perdit les deux roues
d'un fauteuil devenu sa dernière voiture,
au second lui revint cette musculature
qui l'avait consacré Schwarzy de Châteauroux.
Le troisième sifflé, une étrange raideur
d'un futal trop étroit explosa la braguette,
de lointains souvenirs tombés aux oubliettes
en vagues de désir montaient des profondeurs.
Mais au gorgeon suivant, il se trouva imberbe
le front tout boutonneux des pubères en délire
qui lisent des romans comme Le blé en herbe.
Après quelques Areu et s'il avait su lire
du haut de ses Pampers au fronton de Provence
il aurait vu écrit Fontaine de Jouvence.
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20 septembre 2014

Défi #317

La Fontaine de JOUVENCE

fontaine de jouvence

ALORS ???????

Jetez vous à l'eau et envoyez

vos découvertes à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

20 septembre 2014

Ont réussi le défi de la semaine

20 septembre 2014

Participation de JAK

ja01

Zéphyr  Ô doux vent passe sur moi  avec efficience

Esquisse sur mes nerfs   le calme de la patience 

Ne me laisse pas au bord de la colère vaine

Illumine mon âme de pensées  plus sereines

Tout en moi est bouillant et s’enflamme sans fin

U tilise pour calmer mon esprit ton souffle si serein

De la maitrise  fait moi voir la sage attitude

Enfin je connaitrai  peut être  la zénitude

 

Est-ce toujours facile de GARDER son SANG FROID ??? Défi #316

20 septembre 2014

Sang-froid (Minuitdixhuit)

Mon épouse est la plus belle, la plus amoureuse, la plus intelligente et la plus riche de toutes les femmes à cent lieues à la ronde. Ai-je de la chance ? Oui. Certainement. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Retour sur le passé.

    En ce temps là, je souffrais d’une vie pénible de vagabondages, à dormir misérablement dans des fossés nauséabonds, à me protéger du soleil sous des frondaisons lugubres. Autour de moi, on se gaussait, on me méprisait, on me piquait d’un bâton pour me faire décamper. Au mieux, on me fuyait dans des cris de terreur. Certains essayaient même de m’occire, m’obligeant à me réfugier dans les endroits les plus sombres, les plus humides, les plus sordides de cette terre !

Et que dire de mes compagnons de l’époque ! Des pustuleux, des visqueux à la prétention boursouflée, qui occupaient leur temps à dévorer sans fourchettes, à copuler sans pudeur, à brailler sans vergogne…

    M’était-il facile de garder mon sang-froid ? Cela ne se posait pas : je n’avais pas le choix. Mais la vie est ainsi faite qu’un jour, sans le vouloir vraiment, après des années de mauvais chemins, on en prend un autre, et qu’on y fait une rencontre. Pour ma part, ce fut sous les traits d’une princesse pas dégoûtée qui me trouva charmant.

            D’un baiser tendre, elle me fit perdre mon sang-froid batracien et, depuis ce jour, pour son plus grand plaisir, j’ai le sang particulièrement bouillant. 

20 septembre 2014

Juste un peu de sang-froid suffirait (EnlumériA)

Étonne-moi !

 

Le lieutenant jeta une chemise à sangle sur la table puis s’assit à califourchon sur une chaise, bras croisés sur le dossier. Il regardait le prévenu avec l’intérêt professionnel d’un laborantin observant une paramécie. Au bout de quelques secondes qui parurent durer dix fois plus il dit d’une voix morne :

— Commençons. Nom, prénom, âge et qualité.

Le prévenu s’agita sur son siège.

— C’est marqué dans mon dossier. Ouvrez-le et lisez-le.

Le lieutenant afficha une lippe désabusée en hochant la tête et réitéra :

— Nom, prénom, âge et qualité.

Le prévenu poussa un soupir agacé. Il comprenait qu’il était inutile de jouer au plus fin. Ce flic avait manifestement tout son temps…

— J’ai tout mon temps, confirma le policier, et de plus, je suis payé pour ça. C’est quand vous voulez.

— Jean-Charles Martinot. Je suis né le 30 avril 1978 à Honfleur. Mécanicien au garage des Quatre-routes, à Vernon. Vous savez, celui qui est juste après le rond-point. Avant, il y avait un carrefour… les Quatre-routes, c’est pour ça.

— Depuis combien de temps, vous travaillez chez eux ?

Le prévenu se détendit. L’interrogatoire prenait le ton d’une simple conversation.

— Je ne sais plus exactement. J’y suis entré en 2005 ou 2006, quelque chose comme ça.

Le lieutenant ouvrit le dossier, le feuilleta au hasard, sans vraiment chercher quelque chose.

— Vous avez été embauché le 13 mars 2005.

— Si vous le dites.

— C’est indiqué là. Vos patrons semblent très contents de vous. Il était question de vous nommer chef d’atelier.

Le lieutenant se leva pour faire quelques pas, sortit un paquet de Philip Morris de sa poche de chemise et proposa une cigarette à Martinot. Celui-ci refusa en montrant le panneau d’interdiction de fumer. Le flic haussa les épaules, alluma une cigarette et reprit place sur la chaise, cette fois d’une manière plus conventionnelle. Il ouvrit un tiroir et en sortit un cendrier à moitié plein.

— Les règlements, on s’arrange avec. Depuis quand connaissiez-vous la victime ?

Cette fois-ci Martinot n’hésita pas.

— Le 24 juin 2013. À 19 heures 30.

Le lieutenant ne put retenir un ricanement.

— Ça vous aura plus marqué que votre boulot.

— C’est que… C’était la Saint-Jean. Chez nous, je veux dire dans ma famille, on fête ça. Mes trois frères s’appellent tous Jean quelque chose. Pour l’heure, j’allais fermer. Elle s’est présentée en panique. Sa voiture était garée un peu plus loin et ne démarrait plus. Elle avait un rendez-vous urgent, un truc professionnel, je ne sais plus trop.

— Alors vous, bon prince, vous l’avez aidé.

Un sourire niais apparut sur le visage de Martinot.

— Ben… C’est qu’elle était plutôt gironde. Comme qui dirait une sorte de Megan Fox en roux, si vous voyez ce que je veux dire.

— Non, pas vraiment. Ensuite ?

Martinot renifla. Il contemplait le plafond d’un air bête. On aurait dit qu’il cherchait le secours d’un dieu retardataire.

— Je lui ai réparé sa foutue caisse. Une saloperie japonaise. Merde ! Comme s’il n’y avait pas assez de marques françaises. Un fusible avait grillé. Rien de grave. Ça m’a prit cinq minutes. Elle était folle de joie et de soulagement. Elle m’a posé la main sur le bras comme ça et m’a dit que j’étais un type épatant. Et puis, elle est partie.

— Somme toute, l’affaire aurait pu en rester là.

— Oui. Sauf que ce n’est pas ce qui s’est passé. Le lendemain, elle est revenue au garage, à l’heure de la fermeture encore. Pour me payer un verre. Vous auriez vu la gueule des copains. Moi, j’étais fier, vous pensez bien. On a bu un verre, puis deux et là, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai perdu mon sang-froid et j’ai tenté de l’embrasser.

— Vous vous êtes pris un râteau.

Martinot se redressa. La fierté illuminait son regard.

— Eh non, justement. C’était parti comme sur des roulettes. On est allé manger un morceau au Lapin qui fume, sur la place de l’église et puis…

Une étincelle égrillarde s’alluma dans le l’œil morne du flic.

— Et puis ?

— Ben… Vous savez ce que c’est quoi… On s’est retrouvé chez moi et…

— Et ?

— Merde ! Je ne vais pas vous faire un dessin.

Le lieutenant écrasa sa cigarette dans le cendrier et fit signe à Martinot de continuer. Ce dernier renifla pour cacher son embarras.

— Elle m’a dit, je veux dire Liliane…

— Liliane Bonafont. Née à Gisors le 5 novembre 1986. Décédée assez brutalement le 27 septembre 2014, à Vernon. C’est-à-dire hier. Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur les circonstances exactes de ce… de l’évènement ?

— Elle m’a dit que j’étais épatant au lit. C’était la première fois qu’une femme me disait ça vous comprenez. Moi, j’étais comme fou. Je ne savais plus quoi faire pour la garder. Une belle femme comme ça qui trouvait épatant un loser comme moi. J’étais aux anges, moi. Il y a de quoi perdre son sang-froid, vous ne croyez-pas ?

— Non. Que s’est-il passé hier ?

— Hier, ça a été la goutte qui a fait déborder le vase.

— Expliquez-moi ça.

Un profond silence s’installa dans la pièce. Martinot adopta l’air penaud d’un gamin qui vient de se faire prendre en flagrant délit de tripotage du petit oiseau. Le lieutenant consulta sa montre et suggéra à Martinot de se mettre à table parce que justement, il était bientôt midi. On n’allait pas y passer le réveillon non plus.

— Liliane, elle en voulait toujours plus. Étonne-moi, qu’elle disait sans cesse. Surprends-moi. Allez, encore. J’y ai laissé mes nerfs à ce jeu-là. J’osais toutes les audaces, jusqu’au ridicule, monsieur. Jusqu’au ridicule le plus débile pour l’étonner encore et toujours. Ces derniers temps, mes… exploits ne récoltaient qu’un vague sourire condescendant. Ça n’allait jamais. Et puis, hier… Elle est venue me rejoindre au garage. Sur le coup de midi. Elle voulait que je la prenne dans le vestiaire. Bon dieu ! Les copains étaient en train de casser la croûte juste à côté. Elle m’a provoqué. Elle soulevait sa jupe comme une… Quoi ? Qu’est-ce que vous avez à me regarder comme ça ? Ça vous fait rire.

— Même pas. Allez, finissons-en.

— Moi, avec la tournure que ça prenait, j’ai pas pu. J’ai pas pu faire ce qu’elle attendait de moi. Alors, elle s’est mise à rire comme une conne, à se foutre de ma gueule en disant : « Allez, Jean-Marc, étonne-moi une dernière fois ! » C’est là que j’ai perdu mon sang-froid.

Le lieutenant regardait ses ongles d’un air songeur.

— 47 coups de tournevis ! Vous appelez ça perdre votre sang-froid ?

Martinot haussa les épaules.

— En attendant, vous auriez vu l’étonnement qu’il y avait dans ses yeux, juste avant de mourir.

 

Évreux, le 16 septembre 2014.

 

20 septembre 2014

Fusillade de l'OK Salle de Classe (par joye)

Apprendre à enseigner au lycée est souvent un baptême de sang. À la fac, on vous gave des théories et des happy-end. On ne vous apprend jamais le sang-froid. Jamais. Ça, vous êtes né avec ou sans, mais cela ne s’apprend pas.

Heureusement pour elle, madame L avait de la bonne génétique et déjà pas mal de cicatrices de bataille quand elle croisa l’Élève J. C’était un ado petit et chétif. Au pays où tout est grand et où le manque de taille est méprisé, J souffrait d’une condition souvent fatale pour l’ado mâle au physique maladif.

Pour compenser ses treize ans, ses cinquante kilos, son 1 mètre 35, J était devenu un vicieux. Il était violent, et assez intelligent pour se faire seconder par son frangin lorsqu’il s’agissait d’une attaque préméditée contre ses camarades de classe. En plus, J  avait aussi beaucoup de difficulté à accepter l’autorité d’une jeune femme, surtout une qui était bien plus grande que lui.

D’où naquit la confrontation du siècle, le jour où madame L, sa prof d’anglais, lui demanda de changer de place. Ce n’était pas un coup de tête de la part du professeur : ce matin-là, J était au fond de la salle en train de graver des obscénités sur son pupitre.

-          J, ça ne va pas. Venez vous asseoir ici.

La prof indiqua un pupitre au premier rang à côté d’elle.

-          J’ai pas envie, grogna le petit, sans lever la tête.

-          J, venez vous installer ici.  Maintenant. 

La voix de la prof restait calme, mais ferme. Professionnelle. Expérimentée.

J leva sa tête et fixa la prof de ses yeux qui luisaient de haine.

-          Vous et quelle armée allez me faire bouger ?  fut sa réponse agressive.

-          J, si vous ne faites pas ce que je demande,  vous devrez quitter la salle de classe et aller voir cela avec le proviseur. Vous avez le choix.

Madame L savait bien qu’il fallait toujours laisser un choix, surtout aux désespérés rageants.

Le petit, furieux, continua à lui lancer un regard cinglant. Madame L, sûre d’elle, attendait.

-          Allez le chercher vous-même, le proviseur, moi, je ne pars pas !  J se dressa dans le pupitre, ses deux mains devenues des poings.

C’était peut-être à ce moment précis que madame L commença à trembler un peu, et les poils de sa nuque se hérissaient, mais elle savait que quitter la salle de classe marquerait la défaite morale de l’un ou de l’autre. Alors, elle resta debout, et ne dit rien.  Les autres élèves de la salle de classe restèrent silencieux. Ils n’allaient pas défendre le petit bourreau, pas question.

Soudain, et comme un petit lapin découvert dans un buisson,  J se leva et fila vers la sortie.

Là, il s’arrêta, fit un grand coup de pied à la porte et, avant de partir, cracha son venin : « J’espère que vous crèverez ! »

***

Deux heures plus tard, J réapparut dans la salle de classe de madame L. Le proviseur lui avait dit que c’était madame L qui choisirait de lui permettre de revenir dans le cours ou non.

J s’adressa grandement à madame L :

-          J’ai parlé avec le proviseur. Vous pouvez me dire où m’asseoir. 

Madame L n’était pas surprise. Il ne présentait pas ses excuses. Il s’était décidé de lui donner sa permission ; il serait enfin d’accord pour qu’elle fasse son travail à elle !

-          Oh, vous savez, J, répondit madame L, maintenant très calme, je ne peux rien dire à propos de cela maintenant, mais j’ai bien une question pour vous, et quand vous aurez une réponse, revenez me voir. Voici ma question : Qu’est-ce qui vous a fait penser que vous aviez le droit de me parler ainsi ?

Malheureusement, J n’avait pas de réponse. Et madame L ne le revit pas cette année-là.

 

20 septembre 2014

Participation de Nhand

LES APARTÉS DE MARIE & MARLÈNE (1)

 

 

Tu sais pas la dernière ?
Dis-moi...
On raconte que Jacques aurait zigouillé Pépite.
Ah bon...
Que vous risquez pas de la retrouver parce qu'il l'aurait égorgée... Pire, vous l'auriez carrément mangée, farcie aux p'tits oignons.
Ah bon...
Moi, j'y crois pas.
Non ?
Bah non, vous êtes quand même pas des mangeurs de chats !
...
Et Mme Guedin, tu sais, la femme du boucher...
Oui ?
Elle fait courir le bruit comme quoi Manon serait pas la fille de son père... De Jacques, quoi. Enfin, tu m'as comprise.
Normal, je m'appelle Marie, donc j'ai fauté avec le Saint-Esprit.
A ce qu'il paraîtrait, selon ses dires bien sûr, la p'tite serait le fruit d'une liaison que tu aurais eue avec Max.
Max Lapereau, le garagiste ?
C'est ça.
Quelle imagination...
C'est un peu gros, quand même !
...
D'ailleurs, en parlant de Manon, on rapporte aussi que vous la battez.
Ah bon...
C'est à cause qu'elle s'est ramenée en cours de piscine avec ces énormes bleus sur le bras et la cuisse, l'autre jour.
Ah oui, sa chute de poney...
Non mais n'importe quoi, les gens !
...
Et puis tu sais que votre 4x4, ça fait jaser hein !
Ah bon...
Pas seulement le 4x4, d'ailleurs... Mais aussi la piscine, la nouvelle salle à manger, le home cinéma, les panneaux solaires, le voyage en Croatie...
Ils ont le droit d'être jaloux.
Tiens-toi bien, la mère Vachard répète à qui veut l'entendre que vous auriez gagné des sous dans des conditions euh...pas très catholiques. Soi-disant que tu te prostituerais en Belgique.
Ah bon...
Oui, et d'après M. Boulet, qui n'en démord pas, Jacques cultiverait du cannabis dans votre cave... Non mais, c'est hallucinant !
Faut bien qu'ils déblatèrent, les pauvres, ça les occupe...
Attends, t'es pas une pute, et Jacques, pas un dealer !
...
Mais comment tu fais ?
Tiens, tu peux me passer mon téléphone s'il te plaît ?... Là, derrière la théière... Mate-moi ce coucher de soleil magnifique... Ça mérite une photo !
...
Merci.
C'est vrai que c'est beau...
Et comment !
Non mais sérieux, Marie, comment tu fais pour rester zen avec tous ces couteaux qu'on te plante dans le dos ?
Facile : j'applique la méthode Pépère 1er de Corrèze. Essaie, tu verras, c'est magique. Tu rentres dans la peau d'une blanche colombe qui plane tellement haut, au-dessus du monde, qu'aucune bave d'aucun vilain crapaud ne peut t'atteindre.
La méthode quoi ?
Euh... Oublie !
...
Entre nous, Marlène, tu as déjà entendu parler d'un certain Président qui s'appellerait...François Hollande, non ?
Ah... D'accord, je vois... C'est pour ça, Pépère 1er...
Tu en connais d'autres, toi ?
Mais pourquoi de Corrèze ?
Bon, euh... T'as terminé ta clope, si on allait rejoindre les hommes à l'intérieur ?

 

 

LOGO NH-PF

 

Comme vous avez pu le constater, le titre est suivi du chiffre (1), logique, puisque des apartés de Marie & Marlène (personnages totalement fictifs, il va de soi), je projette d'en écrire d'autres par la suite, pas forcément tous les samedis mais suivant mon niveau d'inspiration et le thème proposé. Bien sûr, quand je pressentirai de votre part un début de lassitude, je les rangerai. 

20 septembre 2014

SANG-FROID ? (Lorraine)

        Le chemin de halage s’enfonce dans la nuit tombante. La lumière falote du réverbère cligne comme un œil borgne.

        Dans l’obscurité de sa chambre, l’homme se redresse. Il frissonne. Froid ? Panique ? Il serre les poings. La musique du bar hurle jusqu’à lui .. Il va descendre, nul ne l’entendra.

 Il laissera la valise dans la garde-robe. Ils auront tôt fait de l’ouvrir, de retrouver le tableau de maître espagnol de la jolie infante qu’il a dérobé il y a trois ans. Ce soir, il abdique. Il a déjoué tous les pièges, toutes les poursuites policières, les filatures, la dernière  dénonciation…En vain. Ils le  talonnent, ils seront là bientôt. Une immense lassitude l’étreint. Mais très vite son imperturbable sang-froid refait surface.

Un bref instant sa silhouette s’encadre à la fenêtre. C’est l’heure. La route est déserte. Dehors, le ciel étoilé de septembre lui arrache un soupir. Là, plus bas, la Meuse scintille sous la lune.

L’homme allume une cigarette, sa pointe incandescente troue une seconde l’obscurité.

Il descend vers le fleuve…

 

20 septembre 2014

Participation de Venise

La lettre  du dormeur du val à sa mère.

 

              Maman,

 

Ce n’est que septembre avec son temps de chien

Et je crois l’entendre le ciel est chagrin

Je trempe de mon sang ma vielle plume

Pour te parler de cette parodie de guerre qui semble sans fin.

Merci  pour cette époque qui nous sépare tragiquement

Et ton silence vaut bien tout ce vacarme qui m’entoure

Et ce tapis de feuille autour de moi comme un linceul me tend les bras.

Et ma tombe aura –telle un nom  je suis pris dans d’étranges questions.

Mère garde ton sang froid

Les fleurs en boutons vont bientôt pleurer en silence

Et il sera temps que je pleure un frère, un fils tout en fouillant d’une main ma blessure au ventre.

A dieu mère je ne reviendrai  pas de cet enfer j’entends déjà  cogner mon cœur solitaire

Et je vois les vieux rideaux de la maison et ton visage derrière.

 

20 septembre 2014

Le monde est à l'envers ( petitmoulin )


Le monde est à l'envers.
J'ai face à tel défi
Fût-il du samedi
Bras et jambes coupés
Et tous les sangs glacés.
Tandis que mon aïeul
À ses risques et périls
Descendit du pommier
Pour vous chauffer le sang,
Et à ce qu'on en dit
Vous  en fûtes bien aise,
Vous voulez aujourd'hui
En toutes circonstances
Maîtriser vos ceci
Dominer vos cela
En un mot vous voulez
Garder votre sang froid.
Cependant qu'abreuvés
À la contradiction,
Quand par nécessité
Je quête la chaleur
Au midi de l'été,
Vous semez avec soin
Deux ou trois mélanomes
Sur votre peau dorée.
Moi qui n'ai d'autres choix
De vivre en pointillés
Dès les premiers frimas
J'envie vos cheminées
Et vos chiens et vos chats
Et tous ceux qui n'ont pas
Comme nous le sang froid.
Laissez parler colères
Révoltes et passions
Laissez-vous donc aller
À vos ébullitions,
Hormis, c'est entendu
Quand vous me croiserez
Lové sur vos sentiers.
Là, je vous en conjure,
Gardez votre sang froid,
Ne cherchez pas bâton
Pour me briser le dos
Je ne suis pas Satan
N'écoutez pas l'antienne
Je vous laisse la vie
Vous me laissez la mienne.

20 septembre 2014

Chloé et Paul par bongopinot

Chloé enfant plutôt docile

Part à l’heure pour l’école

 Et retrouve Paul en chemin

 Ils sont tous deux bons copains

  

Mais Paul est lent et étourdi

 Ça lui vaut quolibets et moqueries,

 Des autres élèves de sa classe

 Il serre les poings, souffre en silence

 

Chloé  ne trouve pas ça juste

 Son cœur devient si  triste

 Et quand Paul lui offre, un sourire

 Elle lit dans ses yeux, le désespoir

 

Elle essaie de garder la tête froide

 Mais sent monter en elle une rage

 En un instant son calme lui échappe

 Et d’un coup elle se lance et frappe,

 

Le plus vil et virulent des élèves

 Qui tombe mais de suite se relève

 Surpris, estourbi  il essaie de riposter

 Mais Paul et là et aide sa chère Chloé

 

Et là, un coup de sifflet retendit

  La récréation est enfin finie

 Chacun retourne dans sa classe

 Chloé n’est pas fière de cette expérience

 

Et arrive la dernière heure de cours

 Sans mot, pas besoin de discours

 Ils disparaissent tous deux tels des magiciens

 Et ils rentrent chez eux se tenant par la main

 

Paul lui dit qu’il n’est pas toujours facile

 De changer un troupeau d’imbéciles

 En personnes de bon sens et de droit

 Mais il faut essayer de garder son sang froid

 

Alors ne deviens pas comme eux

 La bagarre pour eux n’est qu’un jeu

 Je ne suis pour eux que le vilain petit canard

 Mais toi, Chloé, tu connais la fin cette histoire.

 

 

20 septembre 2014

Self-control (Vegas sur sarthe)

Qu'elle ait de leur maison défoncé le portail
oublié les gamins à l'étude du soir
lavé à quatre vingt son unique chandail
et fait sauter les plombs avec la rôtissoire...
 
Qu'elle ait dilapidé tout l'argent des vacances
déclaré au voisin qu'elle était nymphomane
postulé pour un job dans la jungle birmane
et de tous leurs contrats résilié l'assurance.
 
Inspirant par le nez, expirant par la bouche
il allait retrouver la paix et l'harmonie
en lançant ce CD Vaudou-Patagonie...
 
Du lecteur encombré s'enfuyaient quelques mouches
une mini-pizza en sortit... aux anchois
il perdit à la fois son souffle et son sang-froid.
 
20 septembre 2014

Tom (Fairywen)

 

 

Tom.

 

J’ai le sang froid. Enfin, en principe. Si on ne vient pas me chauffer les oreilles, j’ai le sang froid. Ce n’est pas si désagréable que ça. S’énerver et courir dans tous les sens n’est pas recommandé pour jouir d’une longue vie et d’une santé florissante. Donc j’ai de la chance. Enfin, en général, parce que parfois mon manque de réaction me joue des tours et me vaut d’être croqué tout cru par plus vif que moi.

Mais parfois aussi, c’est moi qui croque tout cru moins vif que moi. Car si j’ai le sang froid, comme je l’ai déjà dit, il m’arrive de le perdre. Quand ça chauffe autour de moi, par exemple. Là, je sens mon sang bouillir dans mes veines, je me mets à courir dans tous les sens, et gare à qui croise mon chemin !

Mais pour ça, bien sûr, il faut qu’il fasse beau. Aujourd’hui, il fait gris et frais, le soleil a décidé de partir sous d’autres cieux, alors je vais rester tranquillement sur mon coin de rocher et bouger un minimum.

 

Oh pardon, je ne me suis pas présenté : je suis Tom le lézard…

13 septembre 2014

Défi #316

Est-ce toujours facile de

GARDER son SANG FROID ???

Garder son calme

Nous attendons avec curiosité vos réponses à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt les amis !

 

13 septembre 2014

Se sont pliés aux règles (bien que ce ne soit pas leur genre)

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Le défi du samedi
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