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13 septembre 2014

une histoire d’autrefois (Fairywen)

 

Une histoire d’autrefois.

 

Cette histoire s’est passée il y a longtemps, dans un temps ancien où les hommes ne vivaient pas dans des cités de verre et de béton et connaissaient encore les rythmes de la nature. Pourtant, même pour cette époque pétrie de croyances et de superstitions, même dans ce village perdu au cœur de la montagne, la petite fille avait un comportement étrange. Personne ne savait qui elle était, ni d’où elle venait. Un soir, alors qu’une nuit d’été s’apprêtait à recouvrir les chaumières et que tous songeaient à aller se coucher après un agréable moment passé à discuter sous le vieux chêne de la place principale,  elle était apparue. Comme ça, toute seule, venue de nulle part. Et elle avait souri, un sourire joyeux, lumineux, un sourire qui donnait l’impression que les étoiles du ciel étaient descendues dans ses yeux.

Depuis ce jour elle était restée, dormant chez les uns et les autres, sans jamais parler, toujours souriante. Souvent, elle disparaissait dans les bois munies de menus offrandes qu’elle disposait ça et là, selon un plan qu’elle était seule à connaître. Les animaux l’adoraient, et il y en avait toujours qui tournoyaient autour d’elle.

Au fil des années, elle avait grandi et était devenue une jolie jeune femme. Son comportement, lui, était resté le même : elle s’invitait dans une maison au gré des envies, restait un peu, puis repartait pour mieux revenir un jour. Elle ne faisait de mal à personne et tout le monde l’aimait malgré ses coutumes étranges. Ou peut-être bien à cause d’elles, qui sait…

D’autres années s’écoulèrent encore et elle devint une vieille femme, qui se déplaçait plus difficilement, mais qui continuait à parcourir les bois et à investir une demeure ou une autre selon sa fantaisie. On lui réservait toujours la meilleure place, celle où ses vieux os pouvaient le mieux se réchauffer en hiver et se rafraîchir en été, et à table, on lui servait les morceaux les plus tendres. Car malgré son âge avancé, elle apportait toujours la joie avec elle lorsqu’elle arrivait quelque part, et pour ça, tous lui en étaient reconnaissants.

Mais ce soir-là la tristesse serrait le cœur des habitants du village. Celle qu’ils avaient connue petite fille, puis jeune fille, jeune femme et enfin vieille dame arrivait au crépuscule de sa vie. Voilà déjà deux jours qu’elle ne s’était pas levée, et ce soir, tout le village, inquiet, était réuni autour d’elle. Lorsqu’elle les vit tous se presser dans la pièce, elle sourit, d’un sourire très doux, très tendre, et pour la première fois, elle parla, d’une voix qui tintinnabulait comme un carillon enchanteur :

« Ne soyez pas tristes, mes amis. Vous tous qui avez accueilli et choyé l’enfant perdu arrivée il y a de si nombreuses années, vous qui ne m’avez jamais rejetée malgré mes habitudes étranges, ne soyez pas tristes. Si ma forme actuelle va disparaître, je ne vous quitterai pas pour autant. Je suis née de l’amour des fées, j’ai trouvé refuge ici lorsque ma famille a été tuée par des hommes qui n’acceptaient pas la différence. Je n’y ai trouvé que de l’amour et de la compréhension, et à présent que ma vie terrestre arrive à son terme, il est temps pour moi de rendre ce que j’ai reçu. Je vais rejoindre mes petits amis des bois, ceux que j’allais nourrir tous les jours, avec l’aide complice des enfants et parfois des plus âgés. Nous tous, nous vous protégerons des maladies, des attaques et des accidents. »

Les villageois n’étaient pas encore remis de leur surprise que la vieille femme disparut dans une pluie d’étoiles, qui s’éparpillèrent dans la pièce pour se poser sur le cœur de chacun des habitants. Sans doute naturellement plus disposés que les adultes à croire au merveilleux, les enfants jurèrent avoir vu une petite fée aux ailes scintillantes disparaître par la fenêtre avec un rire argentin.

 

La fée tint sa promesse, et depuis ce jour, le village est sous la protection des petits êtres de la forêt. Aux voyageurs de passage qui s’étonnent de voir des offrandes de nourriture et de petits vêtements disposés ça et là dans les bois, les villageois prétendent qu’il s’agit d’une coutume locale qui amuse les enfants. Et lorsque ces voyageurs arrivés par hasard s’en vont, au bout de quelques kilomètres à peine, ils oublient l’existence de cet endroit hors du temps, où les créatures magiques cohabitent paisiblement avec les humains.

 

Ne le cherchez pas, il n’est sur aucune carte. L’enfant des fées tient sa promesse et veille sur lui. Il n’en reste que des légendes qui se murmurent dans la montagne et voyagent au gré des vents…

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Commentaires
N
Dommage que ce village n'existe sur aucune carte, j'y aurais bien faire un tour. <br /> <br /> Et toi, tu nous emmènes toujours dans des pays enchanteurs, peuplés de fées et de légendes. J'en ai eu une rafraîchissante lecture, merci.
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J
Tu n'as pas ton pareil, pardon ta pareille, pour nous emmener dans des pays de féerie ou haine et violence n'existent pas. Bravo et merci d'avoir partagé ces coutumes étrange "with us" ! ;-)
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B
Une merveilleuse légende pour les enfants et les adultes qui aiment comme moi encore les jolis conte ; merci fairywen pour ce délicieux moment en compagnie des fées
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Y
:)
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K
oui et yes !! là ça va
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K
oyui rien d'autre à ajouter un conte pour nos enfants chéris bien joli
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E
voilà un bien joli conte dans la grande tradition
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F
"passe en courant et repart" : merci tous !!!
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E
Ce matin, je viens de lire un magnifique conte d'automne. Youpi.
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V
Les légendes nourrissent le coeur des hommes et l'aident à s'améliorer. Beau récit, Fairywen
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J
Une bien belle légende, et bienheureux que l’on ne puisse la démystifier en cherchant le nom de ce village sur google maps
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