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Le défi du samedi

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11 octobre 2014

Mon Amour (Pascal)

 

Ma Femme, mon Amour, je ne peux même plus te décrire le ciel. Il fait noir sans faire la nuit et l’horizon flamboyant s’est embrasé du tonnerre des canons qui s’approchent. Je vois leurs gueules immondes qui crachent le feu maintenant mais je n’entends plus rien.
J’ai tellement serré ton petit médaillon dans le creux de la main que la sueur a terni la photo sépia. Mais c’est ton souvenir qui me regarde chaque seconde dans cet enfer.

Tu me manques mon Amour.

J’ai l’impression de sentir tes cheveux d’or quand je ferme les yeux ; je sais bien depuis tous les morts qui traînent ici et là que mon cimetière sera cette boue rougissante.

 Tu me manques mon Amour.

J’aime tant caresser ton visage si attendrissant et redessiner tes sourires du bout des doigts comme pour m’imprégner de ton image sublime. J’aime la blancheur de ta peau laiteuse quand mes mains explorent tes jupons et quand mes caresses se perdent dans tes rires pour m’enhardir vers tes frontières cachées.

Tu me manques mon Amour.

Il pleut des bombes rugissantes et les gaz suffocants nous font tomber plus facilement encore que des pantins de foire assommés par des boules en tissus. J’ai égaré mon masque et les vitres étaient cassées. Je tousse bien un peu depuis, mais je suis robuste.

Ici, tout est fait pour mourir. Je n’ose pas parler à mon voisin dans la tranchée, ni même savoir son nom ou sa région, car il peut partir à chaque seconde. Nos uniformes sont tellement boueux que s’il était un ennemi, je ne m’en rendrais même pas compte. On ne voit aussi même plus les quelques galons jaunissants des officiers pour savoir qui nous commande. Les tireurs d’élite, d’en face, les choisissent en premier et s’en font des cibles honorables à raconter à leurs collègues et à graver sur leur crosse.

Tu me manques mon Amour.

Je ne sais pas quoi manger, on n’a plus de ration et la cantine a explosé dans un déluge de mitrailles tout à l’heure. J’ai l’estomac tellement noué que plus rien ne passe. Il coule des bouts de corps, des boyaux et des cervelles un peu partout. Alors mon Amour, je pense au tien, quand tu t’allonges si près de moi, en fermant les yeux, dans notre grand lit blanc. Tu vois, j’ai les yeux qui brillent quand je pense à nous, dans nos moments intimes.

Tout à l’heure, il faudra monter à l’assaut de tout ce qui est devant nous. Ils nous attendent aussi et il me faudra de la chance, pour rester debout. Je n’arrive même pas à fermer les yeux de celui qui gît à mes pieds. Une balle a traversé son casque et sa tête, en même temps. Il me regarde fixement, avec incompréhension. Il n’avait plus de fusil pour être utile. Il était présent et attendait son jugement dernier. Il s’enfonce doucement dans ce cimetière, les bras en croix, pour seule et dernière prière. Je n’ose pas le toucher, il pourrait être contagieux de cette maladie fulgurante qui court ici. Pourtant, il a l’air de se reposer maintenant.

J’ai pris son casque pour t’écrire cette lettre du bout de mon crayon qui pleure sa mine. Alors les taches sur ce papier, c’est la pluie, le sang et les larmes qui accompagnent ces quelques mots.

Mon Amour, je t’aime.

J’aurais dû te le dire plus souvent, quand tu fleurissais tes cheveux au printemps, quand tu accrochais les cerises à tes oreilles dans l’été pour que je les croque avec ton cou frémissant, quand, dans l’automne, on mordait dans la même grappe de raisin dans une rangée coquine à l’abri des regards indiscrets et quand, au grand hiver, nous partagions le même fauteuil, si près du bon feu crépitant de notre cheminée.

Une patrouille vient de passer dans ma tranchée en écrasant le pauvre gars qui sombre dans la boue. Ils ne l’ont même pas vu. Tout se confond ici. Il est mort et pourtant je le trouve vivant, plus que nous. Il n’a plus peur lui, il n’est plus aux aguets, il n’est plus malade des heures qu’il lui restait à vivre.

Mon Amour, j’ai peur.

Je crains devoir te laisser vivre sans moi. Je ne pourrai plus te chérir et te protéger, je ne pourrai plus t’enlacer et te raconter mes baisers aux envies de nos caresses enfiévrées, je ne pourrai plus apporter le bon pain sur notre table avec ma sueur, comme seul salaire honorable. Je crains devoir te quitter à présent. Je ressemble déjà à celui qui se baigne dans la boue devant mes guêtres.

Mon Amour, tu vas me manquer.

Ta petite médaille me découpe la main et je saigne ton absence. On vient de passer le mot qu’on pouvait griller une petite cigarette. La dernière. Dans cette mauvaise blague, je tire un reste de tabac et je tremble du bout des doigts pour enrouler le papier mouillé.

Tu te souviens quand, après une nuit tumultueuse, tu aimais tant me préparer ma cigarette ? J’aimais bien ton bout de langue amusée qui courait avec précaution sur cette préparation de femme, en fumée future. Et puis, tu ramassais tes effets froissés et tu partais en courant à la cuisine, pour me faire un grand café. Quand j’y pense fort, j’ai le goût chaud de ce doux breuvage et ton sourire en échange pour tous ces plaisirs tellement simples.

La gueule balafrée du sergent de service encore vivant me tend un godet de ratafia infect sans me regarder, comme un dernier verre. Dans un peu, cet ignoble va me demander ses dernières volontés : Celles de me faire décoller de la boue pour aller m’empaler contre quelque baïonnette hostile, une balle de passage, une grenade trop mûre ou une mine perverse. Je vais tenter de te rester vivant jusqu’à ma prochaine lettre pour te dire, encore et encore, combien je t’aime.

Adieu mon Amour. Adieu. Tu vas me manquer.

 

Emile.

 

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4 octobre 2014

Défi #319

La LETTRE retrouvée ...

La lettre

Bonne lecture

et bon partage ...

à  samedidefi@gmail.com

A tout bientôt !

 

4 octobre 2014

Se sont plongés dans l'immatériel

4 octobre 2014

Patrimoine (JAK)

ja01

 

Scrutez,  lorgnez,  admirez ces ouvrages laissés

Zieutez, observez,  mais surtout n’abimez.

Lisez,  abreuvez vous aux sources,

Puisez des idées pour enrichir vos forces

Oyez  les musiques  des  géniaux créateurs

Humez les mousses, inhalez toutes  les senteurs

Foulez tourbières, marais, pelouses sèches, lagunes...

Que la nature a laissés à chacun chacune

Cultivez la mémoire, éveillez les esprits.

 

Dès lors

 

Respectons  ces biens  légués par nos ancêtres.

Il nous faudra un jour    les abandonner  intacts

à nos enfants. En chœur    constituons    un pacte

Qui sera un vigilant   gardien idoine

Un    absolu  hommage à notre patrimoine

 

 

Nous en  avons la ja02

4 octobre 2014

Participation de bongopinot

Visite de musée

Patrimoine culturel

Septembre égayé

Promenade de sel

 

Jardin éphémère

Chemin des beaux arts

Le temps est moins amer

A l’abri des remparts

 

Et ce beau château

Entouré de verdure

Garde dans berceau

Tableau et peinture

 

Sous  fond de musique

De belles poésies

Se récitent en public

Nous offrant la magie

 

Et tous ces badauds

Venus admirer

Église ou bateau

En cette fin de soirée

 

Journée du patrimoine

Découvrir s’émerveiller

Une pause sereine

Pour toute la vie s’en rappeler.

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4 octobre 2014

Monument (Minuitdixhuit)


Il y a une vieille cabine téléphonique désaffectée en face de la gare de mon village. Une nuit — il était deux heures du matin — on rentrait par le dernier train, et Douchka, en forme, avait subitement eu l’envie de faire l’amour. Heureusement, j’étais là !
Mais elle voulait que ça se passe ici, dans cet aquarium antique, et pourquoi pas, au début, ça me paraissait excitant. Mais alors, une fois dedans, malgré toute la bonne volonté de Doudou, rien à faire, impossible... À l’heure de la 4G, je n’avais plus aucune barre réseau… L’abonné absent.  
Elle avait compris, j’avais remballé le matériel défectueux, mais ce n’était pas une défaillance qui allait désarmer Doudou quand elle avait une idée en tête, et là, je dis tête, mais je pense autre chose. Bref, le jardin public était tout près sur notre chemin, avec ses petits coins secrets, et elle m’avait bousculé dans un bosquet discret. Tout avait bien fonctionné, merci de vous en être inquiété.
Au bout d’un moment qu’on s’activait, j’avais levé la tête, pas que je m’ennuyais, mais certaines positions du Kama-Sutra l’exigent ainsi. Et là, dans la pleine lune, si j’ose dire, j’avais découvert, découpé dans ce ciel d’une nuit d’été, qu’on était au pied du Monument aux Morts de mon village.
Eh bien ! Vous me croirez si vous le voulez, tous ces noms qui étaient définitivement gravés sur la pierre du mémorial, ils clignotaient, et ils nous disaient, allez-y, c’est pour ça qu’on s’est fait trouer la peau ou fracasser la tête, pour ça qu’on vous a légué le patrimoine immatériel de nos âmes, pour qu’un jour la planète entière puisse espérer que le gazon sur terre, c’est fait pour baiser dessus, pas pour y creuser des tombes dessous.
(Et la suite, ça a été très fort, mais ça, vous connaissez certainement.)
Maintenant, quand je croise un Monument aux Morts, je lui lance un petit signe affectueux, et il est rare que le mec ou la nana en plâtre, en bronze ou en je ne sais quoi, ne me retourne pas un petit clin d’œil complice.

 

À Gabriel, mon grand-père,
Légion d’Honneur,
Croix de Guerre 14-18 en plus
et moitié du visage en moins.

4 octobre 2014

Il pleut sur mon patrimoine (EnlumériA)


— À qui parlais-tu encore ? On t’attend pour manger.
— Au Patron. Je parlais au Patron.
— Oh ! Celui-là, il commence à me plaire. Il n’a pas de vie de famille, lui ?
— Bah ! Non, justement. Enfin si, ça dépend de quel point de vue on se place.
— Ouais. C’est compliqué tout ça. Allez ! Viens manger, les enfants attendent.
— J’arrive dans une minute.
— Quoi encore ?
— Il faut que j’aille voir la réserve de bois. Je pense qu’il faudra que j’en commande prochainement.
— Non, mais t’es pas bien ? Sous cette pluie battante ? Tu vas prendre froid.
— Justement. T’as pas remarqué qu’il pleut de plus en plus souvent ? C’est un signe, non.
— Un signe de quoi ? Il n’y a plus de saisons, que veux-tu que je te dise.
— Le Patron a raison. Il va falloir que je me mette au travail.
— Holà ! Dans quoi tu vas nous embarquer, encore ?
— Écoute, Noria, Il faut vraiment sauver notre patrimoine. C’est le Patron qui le demande. Je n’ai pas vraiment le choix.
— Le patrimoine ? Quel patrimoine ? Tu rêvasses trop mon pauvre vieux. Depuis quand on a un patrimoine, nous ?
— Mais, je te l’ai déjà expliqué. Tu n’écoutes pas ce que je te dis ? Le patrimoine naturel, quoi.
— Oh si, j’écoute. J’aurai même tout entendu, ces derniers temps. Et d’abord, tous ces bestiaux, tu comptes en faire quoi ?
— J’ai mon idée. C’est bien pour ça qu’il faut que je commande du bois.
— Bon, allez, on en rediscutera plus tard. Viens manger, maintenant, Noé. La soupe va refroidir.

Évreux, 1er octobre 2014

4 octobre 2014

Participation de Nhand

LES APARTÉS DE MARIE & MARLÈNE (2)

 

 

C'était quelque chose, hein, l'Elysée !
Alors, tu l'as vu ?
Ça, pour l'avoir vu... Oh, pas dans sa totalité bien sûr, mais c'était déjà très impressionnant.
On dit qu'il n'est pas si grand que ça, pourtant.
Tu plaisantes !
...
En tout cas, ça valait le coup, d'avoir attendu quatre heures sous la pluie.
...
Et Jacques qui n'en finissait plus de pester... Ah, celui-là, je te jure !
« Pas dans sa totalité »... tu veux dire qu'il s'est contenté d'un « coucou » depuis une fenêtre, qu'il s'était caché sous la veste de son garde du corps de peur qu'on lui lance des tomates, ou qu'il avait encore son casque sur la tête parce qu'il rentrait tout juste d'une virée coquine à scooter ?
...
Alors ?
Je te parle de l'Elysée, Marlène. Tu sais, cet espèce de palais qui est accessoirement la résidence du Président de la République.
Ah oui, d'accord... Mais... Mais François, tu l'as vu ?
François, François... Tu me rappelles ces pécores surexcitées qui n'étaient venues que pour lui !
Quand même...
Elles ont vite déchanté, les pauvres chéries !
Quoi, il n'était pas là ?
Si tu veux, il avait mieux à faire, avec l'enlèvement de Gourdel, la guerre contre l'état islamique, et... Ses rendez-vous galants ! Tu ne crois pas ?
J'aurais été vachement déçue, moi, de me taper la queue pendant autant de temps, pour au final ne même pas lui serrer la main !
Et tu lui aurais raconté quoi, s'il te plaît ?
Je ne sais pas, moi... Je lui aurais dit « bonjour M. le Président », par exemple...
C'est la meilleure ! Voilà le plus impopulaire des présidents, celui que tout français censé rêve d'étrangler, et toi, tu rêves de lui serrer la main ! Remarque, tu n'es pas la seule parmi les inconscients. Fallait voir, le monde, la file d'attente s'étendait jusqu'à la Concorde. On déteste le président, mais plus que jamais, on veut le voir, l'approcher, le toucher... Il y avait carrément des bonnes femmes, devant nous, qui s'étaient ramenées avec des photos de lui... Comme s'il allait leur signer un autographe !

Pourquoi pas...
C'était les journées du Patrimoine, pas la saint-François !
Oui, c'est sûr...
Voilà !
Et sinon, c'est comment, l'Elysée ?
Magique ! Grandiose ! Toutes ces dorures, tout ce mobilier magnifique, ce bon goût... Le comble du chic made in France ! Et la Salle du Conseil des Ministres, le bureau du Président, les jardins... C'est plus beau qu'à la télé. J'y vivrais bien, moi !
Tu n'es pas blonde, tu es plutôt mignonne et bien foutue, tu en as dans le ciboulot, tu as de jolis chicots, tu as la quarantaine... Tu as tout ce qu'il faut pour lui plaire, écris-lui, vends-toi auprès de lui, envoie-lui une photo suggestive, ça se pourrait bien qu'il morde à l'hameçon... Et si par hasard tu deviens la 1ère Dame, ton vœu sera exaucé, tu pourras t'installer sous les lambris de la République, à ta guise... Mais dépêche-toi, il ne te reste plus que deux ans et demie !
Quoi ? Tu rêves ! Qu'est-ce que tu veux que j'aille foutre avec ce têtard qui ne ressemble à rien ?
Mais il a le pouvoir...
La belle affaire !
Parce que ton Jacques, tu trouves qu'il ressemble à quelque chose, toi ? Tu parles d'un patrimoine !
Enfin, Marlène !
Même s'il me proposait une journée porte ouverte pour visiter sa mauvaise humeur permanente, sa barbe qui pue la bave ou son marcel imbibé d'Azzaro, je n'en voudrais pas, perso... Je me demande comment tu fais !
...

 

 

LOGO NH-PF

4 octobre 2014

Y'a pas marqué Patrimoine! (Vegas sur sarthe)

Dis l'Antoine, t'en as un d'patrimoine, toi?”
Pour sûr que j'en ai un d'patrimoine. J'ai la ferme des vieux et les animaux des vieux et la fille des vieux aussi... la Georgette”
Ah? Moi, j'sais pas si j'en ai un”
T'en as forcément Lucien! On a tous un patrimoine”
Et ça s'reconnait à quoi au juste un patrimoine?”
C'est un truc, comme qui dirait un machin qu'est pas complètement à toi mais un peu quand même, vu qu'tu dois l'sauvegarder, l'entretenir sinon quelqu'un viendra t'le piquer!”
Ah ouais... alors ma p'tiote factrice ça s'rait comme qui dirait mon patrimoine?”
Quelle p'tiote factrice?”
Ben celle de Fouzy-sur-la-Tronche que j'entretiens d'puis six mois et que j'veux pas qu'on m'la pique, c'est mon patrimoine?”
Vu comme ça, l'Antoine... c'est comme qui dirait ton patrimoine”
 
Mais pourquoi ta Georgette que personne en voudrait, tu dis qu'c'est ton patrimoine?”
C'est pas pareil, l'Antoine... c'est du patrimoine par alliance et ça, tu l'traînes toute ta vie jusqu'à ta mort ou ben la sienne”
Sauf que toi, ton patrimoine y t'rapporte du blé alors que l'mien y m'coûte le peu qu'je gagne!”
Ouais mais y'a patrimoine et patrimoine! Parait que plus il est jeune et plus y coûte cher.
J'ai entendu dire qu'y en a qui volent des vieux patrimoines pour pouvoir en entretenir des plus jeunes”
Ah? Et c'est quoi la différence entre un vieux patrimoine et un jeune?”
Ben c'est un peu comme qui dirait ma Georgette et ta p'tiote factrice... ça a pas la même tête ni les mêmes envies... et pis ça fait pas la cuisine pareil”
Hein? La cuisine, ça compte aussi dans l'patrimoine?”
Cré vingt diou! Sans la boustifaille, y aurait pas d'patrimoine! Regardes les amerloques avec leurs beurgueurs et leur coca... y z'en ont pas d'patrimoine!”
Ah bon? Et tous leurs indiens, leurs valets en silicone et leur rézosoçio... c'est pas du patrimoine?”
Un rézosoçio? C'est quoi ça?”
J'en sais foutre rien! C'est un rézosoçio, c'est comme ça”
 
Tu veux que j'te dise l'Antoine, tous leurs trucs qu'y savent même pas eux-mêmes c'que c'est, ça peut pas être du patrimoine”
Pourquoi ça?”
Ben parce que l'patrimoine c'est du concret, de l'authentique. Faut qu'ça t'colle aux sabots comme qui dirait une terre bien grasse... enfin tu m'comprends!”
Ouais! Pour sûr que ma p'tiote factrice c'est du patrimoine, passe qu'elle est bien grasse et pour me coller elle me colle!!”
Tu vois ben qu'j'avais raison l'Antoine... te v'là avec un patrimoine”
Pffuuiii... quand j'y pense ça fait quelque chose... un p'tiot patrimoine qui bosse aux PTTs! Hé, Bernard!!!”
Quoi?”
Sers-nous une tournée d'ton patrimoine 2002!”
4 octobre 2014

Balade culturelle (Fairywen)

 

Balade culturelle.

 

« Journées du Patrimoine culturel »… Mmmm, intéressant programme… j’aime beaucoup visiter des lieux anciens, imaginer ce qui a pu s’y passer… Et durant ces journées-ci, des lieux fermés au public sont ouverts ? De quoi satisfaire ma curiosité !

Sauf que… Tout le monde a la même idée, et c’est des heures et des heures d’attente… Et je n’aime pas attendre ! Alors je me suis rappelé que ce sont aussi les journées du Patrimoine Naturel…

 

Donc j’ai sellé mon cheval, et je suis partie en balade… Au bord de la rivière, pour y voir les canards et les poules d’eau, et passer sous les saules pas encore complètement défeuillés, et voir les roseaux se balancer doucement dans le vent léger… Voir aussi les colchiques dans les prés, puisque c’est l’automne. Puis nous avons longé la forêt parée des couleurs de l’automne, vu les écureuils courir sur le tronc des arbres, croisé des chevreuils en vadrouille. Entendu le geai qui criaillait, vu les hirondelles rassemblées pour partir vers d’autres cieux, en Afrique, où elles verront peut-être mon amie Isabelle.

Et enfin nous sommes rentrés, sans hâte. Nous n’avons croisé personne. Ils étaient tous au Patrimoine culturel, et nous ont laissé le plus beau : le Patrimoine naturel.

4 octobre 2014

Participation de Venise

                En tant que responsable du patrimoine je tiens à remercier ici

                Le légendaire laurier rose, et le  rossignol dont le cri doré à la feuille d’or enchante nos soirées.

Je serai durant ce siècle, intransigeante avec les hommes qui tenteront de salir le bleu de la mer.

 Et je n’ai pas perdu la partie en ce qui concerne les pôles  et l’épaisseur des glaces que je veux protéger sous deux mètres de silence.

Vous en aurez le souffle coupé, car ma détermination sera pire qu’un poing de marbre dans vos poitrines.

La vie est à peu près cent milliards de fois plus belle que celle que nous l’imaginons et j’en suis la gardienne.

Je presserai votre visage comme fond les enfants sur une vitre pour que vous en perceviez

La féerie.

 

Je ne garde pas ce patrimoine parce qu’il est beau, mais parce qu’il escorte les hommes depuis la nuit des temps, et que c’est une NEF ouverte sur l’univers.

J’interdirai que vous emportiez quelque chose avec vous sinon votre fatigue à arpenter cette terre .

Vous avez usé jusqu’à la corde ma patience , et je vous prendrai comme une chatte prend ses petits dans sa gueule pour vous mettre à l’abri contre vos excès .

Voilà chers amis comment je vais habiter ma nouvelle fonction

un ange se lève et prend la parole

Madame la responsable du patrimoine

J’ai fait la course ce matin avec un homme et j’ai été battu

Et alors ?

 Mais Il n’avait pas d’aile

Oui je sais ils vont toujours plus vite

 

4 octobre 2014

Quand Pierre Paul nous tient par la queue...diable ! (par joye)

Peter-Paul

 

27 septembre 2014

Défi #318

PATRIMOINE

*

Patrimoine

Bonne visite !

A tout bientôt à

samedidefi@gmail.com

27 septembre 2014

L'inspiration leur a SOURY

27 septembre 2014

les promeneurs (Fairywen)

 

 

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Les promeneurs.

 

Ils marchent dans les allées du parc, main dans la main. Ils ne vont pas bien vite, mais leurs pas s’accordent comme seuls peuvent s’accorder des pas qui se connaissent depuis longtemps. Sans se concerter, ils s’assoient sur le banc situé en face de la rivière où s’ébattent cygnes et canards. Elle sourit en voyant les canetons nager comiquement derrière leur mère, et il sourit à son tour. Malgré les années écoulées, elle s’émerveille toujours comme une enfant des petites choses de la vie, et lui éprouve toujours autant de bonheur à la voir rire.

Ils se remettent en route au bout de quelques instants et reprennent leur promenade quotidienne, toujours main dans la main. Ils n’ont pas besoin de parler pour se comprendre, ils s’aiment depuis si longtemps, maintenant. Il la trouve aussi belle que lorsqu’il l’a rencontrée, près d’un demi-siècle plus tôt, elle voit toujours le fringuant jeune homme venu lui faire la cour tant de décennies auparavant. Ils ne voient ni les rides, ni les corps qui se voûtent, se fatiguent plus vite et s’usent lentement.

 Car dans la fontaine de jouvence de leurs yeux dansent toujours un garçon et une fille de vingt ans, éternels amoureux qui tourbillonnent sur la musique de l’amour…

 

27 septembre 2014

Participation de Célestine

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Fin de journée

 

 

 

Ce soir, j’ai traversé la cour. Le soleil de fin septembre éclairait d’une lumière poudrée les cheveux en broussaille des derniers élèves de la journée. Ceux que l’on vient chercher tard et qui ont toujours peur qu’on les oublie. Leurs petites culottes courtes flottaient sur leurs genoux cagneux, et leurs incisives avançaient en ordre un peu dispersé…

J’ai regardé ces petits poulbots courir après leur balle en mousse un peu élimée. Ils portaient au front toute l’innocence et l’espoir du monde.

J’ai pensé à ces sublimes photos de bébés en trois dimensions, dans la douce transparence du ventre de leur mère. J’ai pensé aux perce-neige, aux lionceaux qui jouent maladroits avec leurs frères, aux bourgeons des saules aux lueurs des aurores printanières.

Un immense soupir de bonheur m’a secouée comme un frisson. J’ai fermé les yeux. Maman s’est approchée de moi avec un gros morceau de clafoutis aux cerises. Elle a arrangé mes tresses en les nouant de rubans turquoise et mauves. J’ai sauté à la corde. Une corde qui avait la soie du temps qui passe sans abîmer les choses. Un lien puissant qui me tient vivante et joyeuse.

J’ai rouvert les yeux. J’ai franchi le portail de l’école en faisant un petit signe aux élèves. « Au revoir, maîtresse ! » ils m’ont crié en agitant leurs mains noires de poussière.

De loin, l’école brillait, comme une orange au soleil couchant. J’ai pensé que ce métier était vraiment ma fontaine de jouvence. J’ai souri.

27 septembre 2014

La fontaine de Jouvence (KatyL)

La fontaine de Jouvence

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La fontaine est  au milieu de la place, juste avant la porte en arcade du cœur du vieux village, c’est d’ailleurs la première chose que j’ai vu en arrivant ici. Autour quelques commerces, des bancs vermoulus, des arbres qui ombrent  les pavés un peu disjoints  et l’entourent aimablement, elle a l’air innocente au premier abord.

Mais voilà !

Un jour de chaleur j’avais beaucoup marché et je m’étais arrêtée sur l’un des bancs. N’y tenant plus j’ai plongé ma main dans cette eau cristalline pour étancher ma soif ! Une vieille dame qui m’observait de près me dit :

-« Si tu bois de cette eau ma jolie et que tu fais un vœu en regardant le ciel, là juste entre les deux arbres centenaires, ce que tu vas demander t’arrivera »

-« Voyons ! Madame je ne crois pas à ces sornettes, mais j’ai soif et je vais en boire »

Je plongeai ma main, l’eau paraissait si belle, si limpide, si fraiche, que je ne pus y résister, seulement au moment de la porter à mes lèvres, je regardai machinalement entre les deux arbres vers le ciel, et je  dis en riant :

Allez ! Je vais demander à rester jeune et joyeuse, cela ne m’engagera pas beaucoup puisque je le suis, jolie de surcroît ! Je me retournai en riant pour dire à la vieille dame que j’avais fait ce vœu mais elle avait totalement disparu, volatilisée !!

Bon je ne m’en formalisai pas plus que cela, je rentrai chez moi joyeuse comme à l’accoutumée.

Les années sont passées sur moi comme des feuilles légères, avec parfois des douleurs, des deuils, des soucis, mais je reprenais toujours le dessus.

J’avais maintenant un âge avancé mais j’étais toujours alerte, courante, sautillante, riante à souhait, à peine quelques cheveux blancs dans mes cheveux blonds, j’allais souvent à la fontaine et j’avais oublié cette histoire et cette vieille dame, cependant je prenais toujours une main d’eau froide pour étancher cette soif qui ne me quittait pas , j’étais penchée sur l’eau  pour en reprendre lorsque dans le miroir je revis le bonne vieille de mes 25 ans qui me souriait, je me retournai mais personne !!! Je regardai à nouveau dans l’eau et elle était là qui m’attendait ;

Dans un murmure à peine audible de moi seule, elle me murmura :

-«Alors ne t’avais-je pas dit que ton vœu se réaliserait, tu es toujours jolie, pas ridée du tout, alerte et vive, joyeuse comme un pinson ! »

Mais c’est vrai me dis-je, mes amies me le répètent sans cesse.

-« Qu’as-tu mangé ou bu Marjolaine pour être toujours aussi vive, si gaie si jeune ? Ce n’est pas juste regarde nous avec nos douleurs et nos crispations, toi tu traverses le temps sans te faner ! »

Je haussais les épaules, je ne prêtais aucun crédit à cela mettant ces phrases de mes amies sur le compte de la mansuétude à mon égard, du coup je réalisais que cette eau avait un pouvoir que j’en buvais depuis des années toutes les semaines, en plongeant mon regard dedans à nouveau je vis la vieille qui me fit un clin d’œil malicieux, son regard me disait, ça y est ! Elle a enfin compris !  Puis dans un dernier clapotis elle murmura : «  c’est moi la source de jouvence je suis l’âme de cette eau, tu vivras longtemps mais tu dois passer ton pouvoir secret à une autre femme»

Je rentrai chez moi, je réfléchis à qui allais-je passer cette miraculeuse source de jouvence ?? Lorsque l’aînée de mes petites-filles, Gwendeline entra avec un magnifique bouquet de roseska02

-« Pour toi ma petite mamie, pourvu que je te ressemble plus tard ! »

-« Tu sais ma chérie dans le haut du village il y a la fontaine et ……………… »

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27 septembre 2014

Vive l'eau (JAK)

Vive l’eau

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Est-ce l’avantage, ou l’inconvénient de l’âge qui fait que souvent d’une image semble sourdre,  à la manière d’un flot, un souvenir noyé dans le puits de notre enfance. Un écrivain, dont je  tairais le nom J, nous en a retracé si bien le jaillissement soudain.

En découvrant  cette belle pierre « porteuse » d’eau, une  comptine, que me gazouillait  ma grand-mère, a refait surface.

Je pense que comme bien  des enfants je n’aimais pas me  mouiller.

J’ai vu le phénomène se reproduire avec des préados qui laissaient couler la douche, mine de rien, et s’occupaient à d’autres choses dans la salle d’eau … (honnis soi qui mal y pense)

 

Voici cette chansonnette

 

Un petit enfant bien sage

Doit se laver tous les jours

Les mains, le cou, le visage

Pour se faire aimer de tous

Vive l’eau, vive l'eau 
Qui rend propre, qui rend propre
Vive l'eau , vive l'eau 
Qui rend propre et qui rend beau !

 

Un peu de naïveté et de fraicheur en ce début de semaine, cela coule de source  pour nous laver de  toutes les noirceurs, qui nous tsunami-sent  

 

Lundi 22 9 2014 JAK pour Défi #317

27 septembre 2014

Participation de Venise

On m’avait dit, va au bassin des trois cascades, jette tes vêtements sur une pierre et fend les eaux ombreuses, et limpides du bassin.

Tu ressortiras dans une blancheur de lune atteignant ainsi la luminescence de la jeunesse.

Je glissais dans les eaux miraculeuses quand je fus soudain interpellée par une carpe.

Là je t’arrête immédiatement les carpes  sont muettes  je sais c’est idiot dis je dans un rire un peu fou .mais je n’ai pu m’empêcher de la faire parler.

Chaque saison porte en elle son rire c’est là que réside ta jeunesse 

Tu atteindras ainsi uns seuil de délivrance qui tournera le dos à tous les produits cosmétiques .j’appelai cela l’harmonieux vertige qui va du sourire au rire et au fou rire .

Je sortais du bassin inondée d’une joie nouvelle  empreinte de douceur et de complicité

Quand soudain je fis face à un ours polaire un de ces ours qui se fond dans le paysage

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C’est exact ,ce moment procédait plus de la magie qu’autre chose je sais cet animal porte des forces plus grandes que lui 

Et son regard me conduisit  à l’épicentre des mystères polaires.

Oui je sais les ours polaires  n’ont pas l’habitude de s’étendre en discours mais là aussi croyez moi  sur parole .

L’ours polaire me dit garde toute ta vie le CAP au nord  et pour cela ne perd pas la boussole

Le’ grand  âge te guette et pour cela des choses secrètes doivent être cultivées sous la neige

De tes saisons. . Dévoile tes voiles dans ton imaginaire que tu gardera s intactes . là réside ta jeunesse.

Nous sommes de vieux arpenteurs géomètres qui avons en nos cœurs la légende des siècles

Et en navigateur attentif  .tu t’accrochera s à l’aiguille aimantée de ta boussole maudissant ta jeune arthrose !!!.

27 septembre 2014

Le poète (petitmoulin)

Il délogeait des ronciers

La parole rugueuse

Délivrait chaque mot

De ses haillons

Il lavait aux fontaines

Leur usure journalière

Au dernier sursaut de la nuit

Un à un, les accordait

Au consentement de l'aube.

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