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Le défi du samedi

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16 janvier 2016

Mes amis disparus (Marco Québec)

Ferré a chanté
Que sont mes amis devenus
D’après un texte de Rutebeuf

À mon tour de parler
Des gens de ma vie disparus
Avec des mots qui ne sont pas neufs

Où es-tu toi, sœur Sainte-Élizabeth
Souriante sous ta cornette
Tu m’as fait la première année
Tu as surtout su me rassurer
Pour apprendre à lire
À compter, à écrire

Où es-tu toi, le grand Mathieu
Tu étais toujours sérieux
Mon seul ami du secondaire
Ta présence me fut salutaire
Dommage qu’on se soit brouillé
Pour des motifs que j’ai oubliés

Où es-tu toi, monsieur Garneau
Tu avais quitté l’Église
Pour rejoindre ton Éloïse
Tu étais mon prof de philo
Tu avais percé ma carapace
M’avais dit à mon tour capable d’audace

Où es-tu toi, ma belle amie
Sache que tu manques à ma vie
Tu m’avais un jour déclaré
Souhaiter plus que l’amitié
Tu as épousé un Jéhovah
Et depuis l’on ne se voit pas

Où es-tu, toi mon premier amour
Notre voyage fut bien court
Je descendis à la première station
En raison de ta mère qui bouchait l’horizon

Où es-tu, toi qui m’as fait rêver
Pendant tant d’années
Je ne t’ai jamais raconté
Le désert que j’ai traversé

Nos chemins se sont croisés
Puis se sont éloignés
Toutes et tous, vous avez disparu
Et appartenez à un passé révolu

 

Pour votre plaisir : La chanson de Léo Ferré chantée par Claude Dubois, artiste québécois
https://www.youtube.com/watch?v=Epdrf2zXXGE

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16 janvier 2016

99 dragons : exercices de style. 32, Genre "Après la bataille" mais sur les traces de Pérec (Joe Krapov)

REMY SANZEAU, BIENFAITEUR DE L’HUMANITE SAUF SI ELLE EST VEGETARIENNE

La bête était gigantesque, effrayante, dangereuse mais le petit gars, Rémy Sanzeau, avait réussi à l’exterminer. Sa lance avait transpercé la carapace, sa Durandal à lui, épée bénie des dieux, ancêtre d’autres Excalibur à venir avait tailladé dans le gras, les pustules, le ventre et les membres du bestiau, avait fait jaillir le sang sur le tablier blanc du dépeceur. Et c’est bien ce que Rémy était en train de faire, se payer sur la bête, tel que cela avait été établi préalablement avec le chef des tribus libyennes, Hafez Keujdi Ibn Paskeujfez qui avait fait appel à lui et à d’autres, plus pleutres, qui s’étaient esbignés devant la rude tâche. Lui n’avait pas fui et avait vaincu.

- Si je te débarrasse de cette enflure-là qui sème la terreur et la calamité dans tes terres, avale sans leur enlever la laine les brebis de tes paysans, réclame en guise de cerise sur le gâteau la chair de ta chair, la main et le reste de ta fille chérie, autant dire le beurre et l’argent du beurre de la crémière ; si je te libère de cet empêcheur de vivre libre et heureux, je ne te demanderai qu’un seul avantage en échange de ce service. Je désire m’établir marchand de viande en tes terres. J’ai les crédits nécessaires qui me viennent d’un héritage familial, les certificats vétérinaires du cheptel et les diplômes nécessaires que j’ai acquis après cinq années d’études à l’Université de Rennes 3.
- Kèkséksa, Rennes 3 ? avait tiqué Hafez Keujdi.
- C’est une université étrangère dans un pays qui s’appelle la Gaule et s’appellera plus tard la France mais avant ça il y aura en icelle le duché de Bretagne. C’est là qu’est-Rennes.

Epaté par tant de science, d’aisance et aussi par le peu de salaire qui lui était demandé, le chef de tribu un peu pingre avait accepté le deal. C’était, avait-il dit au grand vizir Itiz Verybad, du gagnant-gagnant à 100%.

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***

Et maintenant le magasin, que dis-je, la chaîne de magasins RSC, « Rémy Sanzeau Charcutaille » était installée dans chaque village de Libye, fréquentée par les ménagères avec leur petit panier et appréciée de leurs maris avec leurs grands appétits. Plus aucune nécessité d’aller chasser et tuer les animaux en vue d’assurer la subsistance de la famille. Rémy Sanzeau et ses équipes assuraient l’emplissage rapide des caddies ® et ensuite celui des ventres, travaillant ainsi au bien-être suprême de chacun. Ses chasseurs tuaient les bêtes sauvages, ses éleveurs abattaient les animaux dans les fermes, ses vendeurs débitaient la marchandise et des salamalecs du genre « il y en a un peu plus je le laisse ? » aux clientes béates.

« Maintenant, est-il écrit dans le dernier bulletin mensuel de la start-up, le secteur tertiaire peut prendre de l’ampleur et la Libye devenir une puissance de premier plan en marchant à pas de géant (« walk like a giant » in the british language) vers un futur aussi bien garni qu’un filet gagné à la kermesse miraculeuse de Dargif-Al-Sur-Yvette. Car derrière chacune des vitrines d’RSC, à l’arrière de chaque tête de veau garnie de persil dans les narines, c’est carrément Byzance ».

Et cela est bien vrai. Dès que la cliente a pénétré dans l’établissement elle peut admirer des quartiers entiers d’une viande luisante, dégraissée, apprêtée, appétissante, suspendue à des esses rutilantes : des chapelets de saucisses, du salami venu du Danemark, de la hampe, de l’araignée, de l’échine, du jarret, du gîte, de la perdrix, de la caille, du faisan, de la biche, du chevreuil ; et, parce que RSC est aussi très vite devenu traiteur et vend des plats préparés, de l’aiguillette de sanglier, de la vraie daube qui n’est pas « de la daube », du pâté de marcassin, du filet de rumsteck au vinaigre de cidre, des paupiette de la reine Paulette, du magret de canard, des travers, des pieds panés, de la queue aux herbes, du petit salé aux lentilles, du speck à l’Appensell, du civet de lièvre, des grives au genièvre, des gésiers, du saupiquet nivernais, du ris de veau à l’ancienne, de l’aillade, du fricandeau, des tripes, de la pissaladière au lard et aux graine de carvi…

Et dans les chaumières, les cuisines et les salles à manger, quelle activité ! C’est sûr, ça y va de la fricassée, de la quiche, du pâté de tête, du parfait au Muscat de Rivesaltes, de la caillette, de la langue, de la crépinette de pieds, du cake charcutier, de la terrine au piment d’Espelette, de la palette fraîche au lait, du carré au cidre, de la ventrêche, des petits farcis, de l’échine à la bière de garde, du curry d’agneau, de la blanquette arrière, du cabri au lait…

Et vas-y que je te barbecute au crépuscule d’été ! Que je te pause sandwich aux rillettes dûment préparées, que je te fais le lit de verdure au carré d’agneau, que je te me repaye une tranche, que je te tartine à l’envi, que je te tajine de pintade aux mirabelles, que je te sers la pastilla aux épices, que je te gave de hamburgers…

Seuls les végétariens crachent sur cette réussite parce qu’elle ne va pas dans leur sens. « C’est cinq fruits et légumes, pas cinq cent grammes de steak haché par tête de pipe et par repas, bande d’adipeux et de gras du bide ! ». Sachant que le grincheux traverse les siècles, le fait qu’ils étaient déjà là en ces temps anciens n’a rien de surprenant.

Ce qui reste inexplicable cependant et d’une injustice flagrante, c’est que Rémy Sanzeau a disparu des tablettes. Aucun livre, aucune revue, aucun article, aucun universitaire ne fait état dans ses travaux de l’existence, grâce à lui, d’une ère bénie de la Libye débarrassée d’un tyran aussi légendaire qu’animal par un petit apprenti en chemise bleue à petits carreaux, tablier blanc et petit chapeau carré, blanc lui aussi, sur le chef.

Il faudra attendre les années 1940 et 1950 et même plus si affinités. Le célèbre dessinateur Hergé, auteur des « Aventures de Tintin » a repris vraiment très brièvement dans les cases de sa bande dessinée ce que je viens de narrer en détail à mes lecteurs et lectrices chéri(e)s. Il en a fait un gag très récurrent dans lequel un marin barbu en retraite qui habite un ersatz du château de Cheverny est sans cesse dérangé par des appels mal dirigés par la dame du « Fil qui chante » (j’ai aussi lu Lucky Luke et dans le même genre, il y avait également le gag du 22 à Asnières de Fernand Raynaud).

Qui plus est, Hergé s’est quelque peu planté dans la graphie en transcrivant « Sanzeau ». Ce malentendu vaudevillesque est parfaitement injuste, gars Rémy, mais c’est la vie. Heureusement que je suis là et que je peux, si ça aide, rétablir la vérité des faits !

DDS 385 Boucherie Sanzot

 P.S. Ami lecteur, amie lectrice, tu l’auras peut-être remarqué ? Dans ce texte à la Pérec n’apparaît jamais la quinzième lettre de l’alphabet, ce qui, en un sens, ne manque pas de sel !

16 janvier 2016

La disparition de Rêves de plume

 

L'avis de la voisine, curieuse de la vie

Un gentil monsieur ! Mais depuis que sa femme était partie dans le sud, il était un peu à l'ouest.
Et rencontrer une fille de l'est lui avait fait plutôt perdre le nord.
Il était déboussolé, un peu dépressif quoi !


L'avis du père  Sévère, peintre de lavis

Un brave gars mais pas du coin !
Je le voyais passer faire son jogging, courant ventre à terre comme s'il avait eu le feu au derrière, suant sang et eau.
Ah il avait souvent un drôle d'air, plutôt fait pour la ville ...
Pas dans son élément quoi !

L'avis du garde champêtre, avis à la population

Ah ça !! Venu se mettre au vert, on ne peut pas dire que le pays lui ait porté chance.
Un vrai chat noir ! Collectionneur de bleus malencontreux qui lui faisaient voir rouge ou rire jaune !
Il en aura vu de toutes les couleurs, il en a eu assez et il est parti !

Mais tout en haut de la colline, dans la cabane perchée qu'il a aménagée, il regarde les petites fourmis s'agiter.
Va-t-il les écraser, les ignorer ?
Il attend l'avis de cette folledingue de Rêves de plume !

16 janvier 2016

Abracadabra…. (Clémence)

La veille, ils avaient tout vérifié et introduit leur destination dans le GPS de leur voiture. Quelques minutes après minuit, ils fermèrent la porte de l'appartement, casèrent leurs valises dans le coffre et un panier pique-nique sur le siège arrière. La nuit et la route étaient à eux.

Première pause à trois heures.

Le silence régnait dans le véhicule, lui perdu dans les méandres de la conduite responsable, elle dans les ruelles des petits villages escarpés.

Deuxième pause aux petites heures.

Après avoir avalé un café et un croissant, ils étaient dans une forme éblouissante. Ravis de ce qui les attendait. Ils avaient tant espéré ces jours d'évasion !

 

Le bleu nuit avait cédé sa place à l'heure bleue et la lumière dorée ne tarderait plus à illuminer leur route.

 

Tout à coup, elle fronça les sourcils. Il pinça les lèvres.

- On dirait que quelque chose d'étrange se passe, dit-elle doucement.

- Mmm, il me semble aussi.

- Une idée ?

- Pas vraiment….

- J'ai l'impression d'avoir déjà vécu cet instant, dit-elle en croisant ses bras.

- Pas possible, tu le sais bien.

 

Les minutes s'étiraient en développant une impression de torsion. Elle frissonna et jeta un pull sur ses épaules et lui demanda s'il voulait le sien aussi. Il refusa.

 

- Il manque quelque chose, s'écria-t-il brusquement.

- La moitié de la route ?

- Mais non, c'est autre chose. Quelle heure est-il ?

- Huit heures trente , du matin.

- Et alors ? Nous sommes en été, et le soleil se lève à….

- Vers les six heures, dit-elle en terminant sa phrase en point d'interrogation.

- Zut… il est huit heures trente et une, le ciel est d'un bleu d'azur et le soleil n'est nulle part….

- Nulle part, c'est exact, ponctua-t-elle en se retournant. Mince alors. T'as une explication ?

- …..

- T'as une explication, toi ? répéta-t-elle.

- C'est à cause de tous leurs exercices, gronda-t-il en frappant le volant.

- Ah, de qui ? Des scientifiques ?

- Non… les autres ! Bien plus dangereux, bien plus subversifs !

- Tu me fais peur… explique….

- Les intellectuels…

- Mais ils ne s'en prennent pas au soleil, les intellectuels. Ils n'ont que des mots au bout de leurs doigts, dit-elle en souriant.

- Les intellectuels, je confirme. Avec leurs idées. Regarde bien, dit-il en tendant son index vers le pare-brise.

- Je ne vois rien….

- Regarde bien, là, devant toi. Ils ont placé un point d'interrogation. Et comme par hasard, le point du point d'interrogation cache le soleil. Voilà pourquoi il a disparu…

- Ça se peut, cela pourrait être l'explication, mais… Mais pourquoi ils feraient cela ?

- Les intellectuels du samedi sont terribles, je peux te l'affirmer. Ils ont des défis déboussolants…

- Tu veux rire ? Par exemple, imaginer pourquoi le soleil a disparu! Et tu vas leur répondre quoi ?

Il tourna légèrement la tête vers elle, caressa sa joue et continua, très sérieux:

 

- Je vais faire simple ! Je vais leur répondre que le soleil s'est barré car il en avait marre d'entendre :

- Quand est-ce qu'on arrive à la mer ? Je veux faire des châteaux de sable…

- Quand est-ce qu'on arrive à la plage ? Je veux bronzer couleur caramel…

- Quand est-ce qu'on arrive à la montagne ? J'ai hâte de faire du ski…

- Quand est-ce que la pluie va s'arrêter de tomber ? Je voudrais faire sécher le linge au vent...

- Quand est-ce que le soleil va faire blondir les blés ? J'ai besoin d'une bonne récolte...

- Quand est-ce que le soleil a rendez-vous avec la lune ?

- Pourquoi il est jaune, le soleil. Quand est-ce que le soleil sera noir, vert ou rouge ?

 

Alors, je crois que le bonhomme, de temps à autres, il a envie de voir la neige fondre au soleil . Il a envie d'enfiler un bain de soleil, de s'allonger sous un soleil de plomb, quitte à prendre des coups de soleil.

Puis, un cocktail aux fruits exotiques entre ses rayons, admirer enfin son coucher en guettant le rayon vert !

 

 

 

16 janvier 2016

À MON ENNEMIE INTIME QUI A DISPARU (Alain André)

 

À lire vos mots, vos phrases,  votre verve,

Je me trouvais bien vain de vouloir m’y frotter !

Ma timidité, mon humilité foncières inhibaient mon verbe !

Frappé de mon insignifiance et de mes phrases empotées.

 

Je donnais libre cours à ma timidité, à ma paresse crasse.

Il est aisé parfois, de se réfugier dans sa timidité,

Se cacher dans un brouillon, en attendant que ça passe ;

Posant  en étendard devant Son nez la page inhabitée.

 

Faut-il  décrire  cette ennemie intime et incongrue ?

Cette petite peur de ne pas savoir, de ne pas pouvoir ;

Qui nous fait reculer devant l’avenir inconnu,

Cette  facile excuse à ne pas vouloir ?

 

Cette petite peur a disparu, grâce à vos avis avisés que je vous remercie bien humblement de m’avoir adressés.

 

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16 janvier 2016

Sur son 31 (Vegas sur sarthe)


Ce jour-là Monsieur Grivois se sentait étrangement léger, comme libéré d'un poids.
Jamais il ne s'était senti si relâché et si bien dans son corps jusqu'à ce qu'il en découvre la raison devant la grande glace du salon... il manquait quelque chose à son gilet.
Son embonpoint assidûment entretenu par maints banquets et repas d'affaires s'en trouvait plus qu'à son aise, et pourtant une sensation de malaise oppressant lui comprimait la poitrine alors même que son ventre s'alanguissait.
D'un doigt tremblant il titilla la triste boutonnière – comme un second nombril – dans le fol espoir d'y faire ressurgir un bouton facétieux mais rien, pas le moindre bout de fil ni fragment de nacre qui puisse le renseigner sur les causes de la catastrophe.
Un bouton avait disparu.
Dans sa vie bien réglée de clerc de notaire à l'étude de Maître Finaud, jamais Monsieur Grivois n'avait imaginé qu'une boutonnière puisse être privée de son bouton comme une mortaise de son tenon ou un gousset de sa montre.

Asphyxié, frisant l'apoplexie, Monsieur Grivois tentait de se remémorer son coucher de la veille, le retour de la soirée qu'il avait passée au...
au Sphinx chez Marthe Marguerite, ça ne pouvait être que ça !
Il aurait perdu ce bouton chez «Martoune», la tenancière de l'établissement qu'il fréquentait chaque mercredi.
Il ne faisait aucun doute que parmi les soixante-cinq pensionnaires du 31 boulevard Edgar-Quinet, l'une d'entre elles aurait dans leurs ébats dérangé son costume, mais laquelle et dans quelle alcôve, quel boudoir ou quelle chambre égyptienne ?
Quelle “courtisane” l'avait déboutonné hier soir?
Etait-ce Aphrodite, grande bouche et cervelle d'oiseau, si gourmande mais si étourdie?
Etait-ce Samantha, pulpeuse et expéditive, charnue mais trop pressée?
Ou était-ce encore les deux sœurs Esther et Myriam, chamailleuses et brouillonnes?
Le Sphinx ouvrait à quinze heures et en marchant d'un bon pas, il y serait à l'ouverture pour retrouver son précieux bouton.
A l'idée de devoir encore se délester d'un pourboire pour passer la porte rien que pour retrouver son bien, il faillit se raviser mais une boutonnière ne pouvait par principe souffrir de solitude plus longtemps.
Mademoiselle Boisseau – la cousette du cinquième étage – aurait tôt fait ce soir de recoudre le bouton volage et tout rentrerait dans la normalité.
Comme il croisait Madame Mangin et sa fille au pied de l'immeuble, il les salua en prenant bien soin de tenir son chapeau à hauteur de la forfaiture.

A mesure qu'il marchait une terrible idée le taraudait. Et si l'on ne retrouvait pas ce bouton ? Si quelque employée de ménage l'avait jeté ou emporté pour elle-même ?
Ne disait-on pas que l'établissement possédait un tunnel secret qui menait aux catacombes ?
A partir de là, le bouton pouvait même avoir quitté la capitale, été monnayé dans quelque lointain souk pour finir au plastron d'un marchand d'esclaves...
Combien de gens mal intentionnés privent un honnête propriétaire de son bien – même le plus maigre – pour l'abandonner lâchement dans quelque fond de tiroir ?
Combien de bijoux, de chapeaux, de postiches et de cannes pouvaient bien avoir été définitivement perdus dans cet endroit qui à l'instant présent portait si bien son nom : un lieu de perdition.
Un Prévert, un Sartre ou un Dali n'y avaient-ils pas dans un moment d'extase ou d'égarement oublié quelque objet qui aujourd'hui s'arracherait à prix d'or aux enchères autant qu'un manuscrit ou qu'un tableau ?
On allait bien se moquer de lui lorsqu'il allait réclamer son petit bitoniau de nacre qui pourtant manquait tant à sa mise.
Il lui fallait trouver un prétexte, une idée de génie pour grossir l'évènement, amplifier le désastre et mobiliser tout le personnel afin de ratisser l'établissement ! Une battue, c'est cela, on devait organiser une battue au bouton de nacre, sonder chaque sommier, retourner chaque tapis, battre chaque tenture et même questionner chaque pensionnaire...
Ce bouton ne lui venait-il pas de cet ancêtre et capitaine des Dragons qui l'avait arraché en 1683 sous les murs de Vienne au costume d'apparat du grand vizir Kara Mustapha en personne, juste avant sa décapitation par le sultan Mehmed IV?
L'histoire serait crédible, l'affaire était d'importance et ne souffrait aucun retard! Il pressa le pas d'autant plus facilement que son gilet débraillé le lui permettait.
S'il arrivait avant quinze heures, il tambourinerait à la porte, se ferait ouvrir afin qu'on répare l'offense sans plus attendre.
On démasquerait la voleuse et on la jugerait dans l'instant pour la conduire à la guillotine!
Cette catin allait tâter de la «veuve» pour avoir spolié un bien aussi précieux, certes un morceau de coquillage percé de quatre trous mais un trésor de guerre qui illuminait l'arbre généalogique des Grivois depuis des siècles.


Sur la porte fermée du Sphinx, quelqu'un avait placardé une affichette que Monsieur Grivois – descendant d'un valeureux capitaine des Dragons – déchiffra, la mort dans l'âme :
«A compter de ce jour et jusqu'à nouvel ordre, l'établissement Le Sphinx est réquisitionné à titre de logement destiné aux couples d'étudiants convalescents de la Fondation de France».

Ainsi un bouton de nacre du gilet de Monsieur Grivois – descendant d'un courageux capitaine des Dragons – allait-il finir au fond de la poche désargentée d'un étudiant hirsute, braillard et dévergondé pour ne pas dire drogué, par la seule décision d'un organisme philanthrope et au mépris de la mémoire d'un sauveur de la France...


Trois jours plus tard on retrouva Monsieur Grivois, un pistolet à la main et baignant dans son sang; une large boutonnière à hauteur du cœur témoignait d'un irréparable acte de désespoir.

9 janvier 2016

Défi #385

Etrange disparition

Disparition

Pour satisfaire notre curiosité

faites nous connaître vos explications éclairées

à samedidefi@gmail.com

Merci à vous !

A tout bientôt !

 

9 janvier 2016

Ont suivi le rythme

9 janvier 2016

Et passe le temps par bongopinot

bo01

 

Mes pas effleurent le sol

Petits pas petit rythme

Si tendre et si calme

Je saute et m'envole

 

Au loin une symphonie

Se faufile dans le vent

Sur le boulevard du temps

Je souffle mes bougies

 

Il court à la vitesse du son

Laissant sur moi de belles traces

Entre poésie et silence

Et tournent les saisons

 

Il tape et donne la mesure

Sur un champ de partitions

je suis ma composition

Qui m'emmène vers mon futur

 

Des odeurs d’hier

Des moments de pourquoi

Des épisodes de joies

Des tableaux de lumière

 

Une course contre la montre

Que l’on ne peut remonter

Avance, à rythme régulier

Pour nous faire ... disparaitre

 

9 janvier 2016

Participation de Venise


Quand le JAAAAZZ EST
Quand le JAAAZ est là !!!

OK OK   !!! c’est un sans faute Avec ce rythme tu va prendre l’ascenseur social !

Et dis à tes congénères que tu ne passeras pas inaperçue .
Quant à moi je vais de faire franchir les ruisseaux frais qui coulent au fond des vallées intimes du succès .

Néanmoins il y avait un je ne sais quoi dans cet enthousiasme qui semblait déplacé après ma piètre interprétation.

Le rythme , le rythme ce mot me dérangeait .
Mon cœur était traversé d ‘une course  folle , un sanglot se traça un chemin jusqu’à ma gorge et je me suis mise à danser barracuda de cloclo!!!

Je suis dans ta vie , je suis dans tes bras !!! J’ai plus d’appétit qu’un barracuda !!

Mon cœur sortait de ma poitrine et lui criait vas y tous ensemble on est avec toi .

T’es qu’un foutu menteur , je n’ai aucun rythme je chante faux et je me suis levée pour foncer sur mon père qui était au piano .
Tu m’a s déjà fait le coup avec le patin à glace tu voulais faire de moi une étoile !!

Tu as du talent , pas un talent phénoménal dit mon frère qui passait par là
Tu sais peu de gens savent ces choses là !!
Et en léchant les bon culs tu peux faire une carrière .
C’est là qu’il a pris la tarte aux fraises de maman en pleine gueule.
Le voilà mon rythme frérot .

ve01



J’ai 93 ans ce soir et cette soirée mémorable je m’en souviens encore , mais ce soir mon rythme cardiaque me joue des tours il se pourrait que cela soit le dernier spectacle que je donne bonne année .

9 janvier 2016

St-Copé (par joye)

cha cha cha2

9 janvier 2016

Participation de Fairywen

Liberté

Chad eut juste le temps de s’écarter lorsque la lourde porte s’ouvrit. Ou plus exactement, claqua violemment contre le mur et se brisa en deux. Le jeune homme aperçut vaguement une silhouette masculine de haute taille passer devant lui avant que des éclairs rouges et or ne se mettent à fuser sur un rythme infernal. Instinctivement, il se plaça devant Taanit pour la protéger de l’espèce de démon qui détruisait tout autour de lui et qui se tourna vers eux dès qu’il ne resta plus un seul être vivant autre qu’eux trois et la panthère. Les muscles tendus, prêt à défendre sa compagne au péril de sa vie, il n’entendit que vaguement les paroles de la jeune fille.

— Nous n’avons rien à craindre, c’est mon frère.

Chad ne bougea pas, fixant toujours celui qui s’approchait d’eux. À présent qu’il ne déchaînait plus ses sortilèges, il reconnut en lui un être humain et non un démon. Ils avaient sensiblement le même âge, et sa ressemblance avec Taanit était indéniable. Pourtant, s’il se détendit légèrement, Chad ne se décidait pas pour autant à s’écarter, ce qui parut beaucoup amuser l’arrivant.

— Je vois que ma sœur s’est trouvé un chevalier servant digne de ce nom. Mais rassure-toi, je n’ai pas l’intention de vous faire du mal, ni à toi ni surtout à elle.

— Tu m’excuseras, mais ta démonstration d’il y a cinq minutes ne plaide pas en ta faveur.

— Disons que j’étais un rien en colère.

Chad remarqua alors que la captivité avait laissé des traces sur le corps de son interlocuteur, qui avait plus que visiblement souffert de sa détention. Il finit par céder à l’injonction de Taanit et s’écarta, laissant enfin la jeune fille sauter dans les bras de son frère, qui la serra tendrement contre lui.

— Merci, petite sœur. Je savais que tu réussirais.

— Jamais je ne t’aurais abandonné. Tu vas pouvoir retrouver ta place, maintenant.

— Oui, et j’ai dans l’idée que des têtes vont tomber très bientôt. Mais avant…

Il refit face à Chad.

— Si j’ai bien compris, je te dois des remerciements à toi aussi.

— Ravi d’avoir rendu service.

— À moi ou à ma sœur ?

Une lueur malicieuse brillait dans les yeux de l’ancien captif. Chad eut une grimace faussement contrite.

— Disons que Taanit n’est pas quelqu’un à qui on peut dire non.

— Oh, crois-moi, ça, je le sais…

— Ce qui veut dire, grand frère… ? intervint une voix dangereusement calme.

— Mais rien du tout, petite sœur, rien du tout…

Le roi se tourna brusquement vers Chad.

— Que penserais-tu de rester dans notre monde ? Comme conseiller royal, par exemple ?

— Moi, un conseiller royal ?

— Peut-être que si vous êtes deux, on arrivera à faire quelque chose de ce royaume… les coupa la voix devenue moqueuse.

— Tu comprends mon problème ? soupira ostensiblement le roi, entrant dans le jeu de la fausse dispute mille fois répétée.

— Oui, je comprends, sourit Chad, pas dupe pour deux ronds.

Il se perdit dans les prunelles émeraude qui le regardaient avec amusement avant d’ajouter.

— Je comprends et je suis tout disposé à te soutenir…

9 janvier 2016

Laughing in rythm (Walrus)

Quand MAP a parlé rythme, comme je ne suis ni enseignant ni élève, je n'ai pas pensé "rythmes scolaires", un sujet qui, vu d'ici, semble passionner la France entière. Je n'ai même pas non plus imaginé qu'elle nous demande de pondre des bouts rimés rythmés.

Non, en ex-grand-amateur de la chose, j'ai immédiatement pensé "Jazz" et singulièrement à un morceau de Slim Gaillard et Slam Stewart intitulé comme ce billet. Je l'ai retrouvé sur Youtube mais je ne l'ai pas trouvé très convaincant, comme quoi les souvenirs sont parfois trompeurs.

J'ai par contre retrouvé les mêmes gaillards (si j'ose dire) participant à une scène forcément endiablée puisque tirée de Hellzapoppin' (ce qui signifie quelque chose comme "ça pète en enfer" ou "ça pète d'enfer").

Et ne me dites pas que ça manque de rythme !

 

9 janvier 2016

Participation de Nhand

LA RETRAITE

 

 

Quand la limace prend son temps
Pour défigurer sa laitue
Dont les jupons verts froufroutants
Font traîner aussi la tortue,

Je cours,
Au long de la sainte journée,
Je cours,
Année après année...

Quand un bateau va doucement
Sur le bleu de la mer étale
Qui s'étend paresseusement
Dans sa splendeur horizontale,

Je cours,
Dès que s'illumine l'aurore,
Je cours,
D'abord, et puis encore...

Quand j'en aurai vraiment assez
De foncer à toute berzingue
Derrière mes dossiers pressés,
J'abandonnerai ce bastringue,

Mais toi,
Seras-tu là, dans le virage,
Dis-moi,
Ou n'es-tu qu'un mirage ?

 

 

LOGO NH-PF

9 janvier 2016

Un grand classique (MAP)

Visser des boulons ...

surtout garder le rythme

visser des boutons !!!!!

..................

Visser tout ce qui se présente !!!!!

*

A quel film cela vous fait-il penser ?

A quel acteur ?

Facile n'est-ce pas !

Un petit extrait rien que pour vous !

9 janvier 2016

Entrez dans la danse (Clémence)

Elle avait annoncé sa venue tout en douceur. Des frissons, des frémissements, un engourdissement, des grondements, des déchirements et puis tout à coup, une sérénité absolue. Comme en apesanteur. La musique atonales des longues conversations était un bercement paisible, bien que certaines inquiétudes crissaient déjà de leur bémol. Les jours avaient laissé leur place aux semaines, celles-ci s'empressèrent de céder le pas aux mois.

 

Une nuit, l'orage se déchaîna. Arrachements, étouffements et douleurs. Un éclair, un cri.

De longues arabesques bleutées, elle est là, toute menue. C'est le printemps, le printemps du monde, le printemps de sa vie.

 

Mais déjà, elle danse, de bras en bras. Elle danse de ses premiers pas, elle danse de ses premières courses. Elle danse et les autres entrent dans sa danse.

C'est le temps de l'insouciance, c'est le premier temps de sa vie, celui où elle est le centre du monde.

 

Danser puis courir. Sauter à pieds joints dans la cour de récréation. La ronde des comptines et des crayons de couleurs. Les arcs-en-ciel d'aquarelle, les soleils oranges et les lunes bleues.

La course arrive, au galop pour les garçons, en rondes pour les filles. Les ballons de foot et la balle au chasseur.

Les sucres d'orge et les berlingots pointus.

Les premières promesses. Les premières déclarations, les premières déceptions. Les premiers toujours, le premiers jamais.

 

Danser, courir, puis se mesurer !

Les superlatifs, les absolus, les extrêmes. Les défis, les paris.

La tête plus haute que les étoiles, la tête remplie de tous les possibles.

Oui, elle rendra le monde meilleur. Certes, elle ne reproduira pas les mêmes erreurs.

Elle n'est plus le centre du monde, elle est le monde.

La toile est son univers.

 

Elle a des millions d'amis, mais elle se sent si seule. Avec les factures, les premières fractures.

Un bout de rêve s’effiloche, un pan de vie s'effondre.

Retour à la vraie vie.

Pas celle du bonheur absolu, mais celle des petits bonheurs et des petites joies qui se succèdent.

Pas celle du malheur absolu, mais celle des petites peines, des petites douleurs qui s'amassent dangereusement.

Fragile équilibre a reconquérir chaque matin, à consolider chaque soir.

 

Telle une horloge géante, Chronos devient chronophage, dévorant tout sur son passage.

Les il faut remplacent les j'aimerais. Les tu dois remplacent je choisis.

Les impératifs commandent au présent sous la menace d'un futur cataclysmique.

Danser sur un fil.

Courir dans son couloir,

Toujours plus vite.

Le temps aux trousses !

 

Quel rythme d'enfermement. Trouvera-t-elle la faille ? La toute petite faille par laquelle elle glissera, une main, une pointe de pieds, un bras en arabesque.

 

Retrouver les volutes bleues de la lenteur.

9 janvier 2016

LES RYTHMES (Alain André)

 

Un jour, il y a longtemps, dans un pays tout neuf aux mœurs brutaux et esclavagistes,  les nègres magnifiques imaginèrent  le Jazz ! Issu du mariage entre la symphonie des dieux et les tams-tams de l’Afrique! Issu des rythmes des labeurs  enchainés, gueulant le désir de vivre libre, marchant en chœur sur le chemin du ciel, martelant  la douleur et le désespoir, la foi et l’espoir, et le bonheur aussi, celui de vivre, d’être unis dans la même vibration,  de croire et de vouloir, sûrs, au fond d’eux mêmes que viendraient des jours meilleurs .

Gospels.( God spell, interpellant Dieu  en chœur), sublimes et émouvant mon âme jusqu’au trognon, fouillant mes certitudes, balayant mes doutes, m’emplissant d’une joie frisant l’orgasme,  et moi, comme un con, pleurant d’émoi, basculant dans le vide, oscillant au rythme des mains noires.    

Puis des  mains  d’or désargentées, s’usèrent sur des guitares de fortune  pour donner le jour à des rythmes mélancoliques : Blues des hommes libres mais méprisés, rejetés, pauvres. Des blancs inspirés en firent leur musique : Rythm and blues, berce et roule, populaire et folk.

 Des mots jetés au cœur d’accords unis aux battements des cœurs.  Nos oreilles sont leurs héritières, nous avons reçu la richesse de ces sons, nous les nantis, heureux et insouciants, nous en fîmes notre bagage luxueux, et nos cœurs battent à l’unisson de leurs rythmes qui riment aujourd’hui avec frisson, joie, danse, sens.

 

9 janvier 2016

Brrr (Rêves de plume)

 

Et une, et deux, et ...
Pirouette vent d'hiver
Je cherche mes gants

 

9 janvier 2016

Rythmes (Marco Québec)


Printemps, été, automne, hiver
Rythment mon année
Vêtements d’hiver
Pour me protéger
Vêtements d’été
Quitte à en rajouter
Pneus d’hiver
Pneus d’été
Sports d’hiver
Ski, patin et raquette
Sports d’été
Baignade, kayak et bicyclette

Les repas
Rythment ma journée
Déjeuner
Pris avec avidité
Dîner
Que je vais souvent sauter
En raison de mon heure de lever
Souper
Généralement partagé
Sans oublier les collations
Qui arrondissent mon bedon

Ombre et lumière
Rythment mon âme
Les jours de joie
Ma vie près de toi
Les heures de peine
Les heures de haine
Le temps de la fierté
Le temps de la mocheté
La vie à genoux
Et la vie debout

Naissances, maladies et décès
Rythment la vie
La mienne
Et celle des gens que j’aime
Naissance de jumeaux
Maladies chroniques
On diagnostique
Un cancer des os
Et le voilà passé
De l’autre côté

Engagements choisis
Amours et amis
Défi du samedi
Rythment ma semaine
Un rythme que  j’aime
Vous l’avez compris

9 janvier 2016

Rythmes (Emma)

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Le défi du samedi
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