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Le défi du samedi

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4 mars 2017

La fête du slip (EnlumériA)

 

     Lord avait toujours souhaité avoir un animal de compagnie. Il me racontait souvent que dans son enfance, il avait possédé un petit chat blanc baptisé Cream ainsi qu’un énorme labrador au dos si large que son père menaçait sans cesse de s’en servir comme table de salon mobile. Trooper.

     Cependant, il avait tellement souffert quand ses compagnons étaient morts qu’il reportait sans cesse le projet d’avoir un autre animal à la maison. Certes, déclarait-il, je ne suis plus un gosse mais quand même, j’ai toujours un cœur que je sache. Je ne suis pas un monstre.

     C’était toujours à cette saillie que je m’esclaffais. De cette sorte de ricanement narquois qui parfois peuvent heurter les âmes sensibles ; une population assez restreinte dans ce monde cruel mais dont Lord faisait néanmoins partie (enfin sauf le lundi après-midi, mais ça c’est une autre histoire). Vous savez quoi ? Je pense vraiment que Lord était une sorte de monstre ; à sa manière.

     L’aventure commença un dimanche. Comment ça un dimanche ? Parce que Lord n’aurait jamais envisagé de m’inviter un autre jour et certainement pas un lundi après-midi (mais ça c’est… Bref !) Il m’avait donc invité un dimanche à déjeuner pour me concocter un de ses fameux rôtis bouillis au four dont il avait le secret. Lord maitrisait l’art de rater systématiquement la cuisson des viandes : canard trop cuit, porc bouilli à peine rosé à l’intérieur et steaks carbonisés. Le pire, c’est qu’il était convaincu d’être un cuisinier hors pair. « Chez Lord, la table est bonne », répétait-il à l’envi. « Tout le secret est dans la cuisson ! » Quand il martelait ça, j’avais le sombre projet de lui arracher la langue du gosier et de la lui enfourner dans le c… séant. Remarquez que Lord n’enfournait jamais une viande, il la… téléchargeait. C’était une expression qu’il employait sans cesse en rigolant comme si c’était la première fois qu’il nous la servait celle-là. Je mourais d’envie de l’inscrire à l’émission Norbert Commis d’Office. Pour le punir.

     Or, ce fameux dimanche, il n’y eut pas cochon bouilli à la table de Lord. On y servait du kangourou. Oui, vous avez bien lu. Du kangourou.

     J’étais abasourdi. De l’autruche, j’aurais compris. On en trouve dans n’importe quelle grande surface. Mais du kangourou ? Même pas cuit ? Ça dépassait mon entendement. Jusqu’à ce jour, j’imaginais que le seul rapport entre Lord et cet animal bondissant se situait au niveau du slip. Comment ? Vous ne saviez pas ? Eh oui. Lord était traditionnel jusque dans ses habitudes vestimentaires. Jusqu’au slip, quoi. Que voulez-vous. Une éducation stricte, un atavisme lourd et un je-ne-sais-quoi de provocation. Voilà l’homme.

     Je reposai mon verre de Montrachet. J’attendis que les arômes d'épices, de miel, de fruits secs et de fougère de beurre se dissipent dans ma bouche — et demandai d’une voix blanche : « C’en est vraiment ? »

     Lord me toisa avec cet air grave de gamin surdoué qu’il affectait lorsqu’une question l’embarrassait. Il se racla la gorge, cherchant la réponse adéquate. Entendez par là une réponse qui me dissuaderait de lui jeter mon assiette au visage.

     C’est précisément à cet instant là qu’un éclaboussement de verre brisé se fit entendre dans le bureau. Lord haussa les épaules et je détestais le sourire niais qui fendait sa trogne. La mine de gamin surdoué venait de s’évaporer pour céder la place au rictus embarbouillé d’un clown débarqué du cirque.

     Je scrutais la porte du bureau avec insistance. Je levai la main, le doigt en l’air. Le symbole universel qui signifie : « Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? »

     « C’en est pas. » dit Lord. « C’est du veau. »

     Je sentais la moutarde me monter au nez. Je réitérai ma question. Lord se leva et ouvrit la porte du bureau précisément au moment où un tambourinement mal rythmé se fit entendre. Lorsque la porte fut grande ouverte, les bras m’en sont tombé. Là, dans l’encadrement de la porte, se tenait un kangourou. Le bestiau regardait partout d’un œil inquiet. Le bureau d’un lord anglais n’est pas vraiment l’environnement naturel d’un marsupial.

     « Je te présente Zébulon, dit Lord. Mon nouveau pote »

     Mouais. Le pote en question paraissait se calmer. Il arborait un très joli collier vert avec un petit médaillon qui indiquait probablement son nom. Par tous les saints ! Il ne manquait plus que les gants de boxe.

     Nous nous remîmes à table. La tranche de veau, bien sûr, n’était pas assez cuite et pour tout dire elle avait une drôle de saveur. Je mis ça sur le compte de la sauce. Dieu merci, il restait la bouteille de Montrachet. C’est ensuite que j’ai remarqué le gros pansement sur le flanc du kangourou. Je regardai soudain mon assiette avec effroi.

     « Nom de Dieu ! Lord. C’est la fête du slip ou quoi ? Qu’est-ce que c’est que cette comédie ? C’était quoi cette putain de viande ? Il venait d’où ton veau ? Tu vas répondre oui ou merde.

     Lord but son verre cul sec.

     « Ben, en fait, je t’ai menti. C’était pas vraiment du veau. »

     J’eus un haut-le cœur. Je tentai de reprendre mes esprits et demandai :

     « Mais pourquoi t’as fait ça ? C’est monstrueux.

     — Je voulais juste me préparer à la disparition de Zébulon, un jour. Alors je me suis dit comme ça que d’en manger une petite tranche, juste une petite tranche, ça pourrait exorciser le problème. Tu n’imagines pas à quel point je suis soulagé. »

     Ce jour-là, je sus que Lord pouvait être un monstre un autre jour que le lundi après-midi.

 

Evreux, le 3 mars 2017

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4 mars 2017

Que fuyez-vous ? ( petitmoulin)

 

Que fuyez-vous ?
Qui sont ces chiens
Jetés à vos trousses
Les crocs plantés
Dans la chair des idées
Nauséabondes
Le front collé
Contre des murs
Tachés de boue ?
Est-il vrai qu'il existe
D'insaisissables territoires
De liberté
Au bout de votre exil ?

Que fuyez-vous ?
Que laissez-vous derrière vous ?

 

4 mars 2017

Le Kangourou Magazine (Pascal)

 

Sur une terrasse ensoleillée, pour parfaire le sujet de la semaine, je tournais fébrilement les pages d’un « Kangourou Magazine » quand je tombais sur cet article qui, franchement, semblait bien étrange, au milieu de ma lecture. Curieux, je l’ai lu, comme tout ce qui me passe devant les yeux…

« Quand le débat s’élève, qu’il soit métaphysique, irrationnel ou passionnel, il est une pléthore d’individus qui confèrent à d’autres le bon soin de leurs explications savantes ; ils ont délégué à plus spécialistes qu’eux, sur nombre de grandes questions. Alors, hautains, sûrs d’eux, ils les citent comme les preuves irréfutables de leur savoir. Qu’elles soient de politique, d’économie, d’idéologie, de loi, de religion, etc, ils ne doutent jamais, ils ont leurs références pour tout ; ils ne sont pas pris au dépourvu, il suffit qu’ils ouvrent le tiroir adéquat dans leur mémoire au moment opportun. Alors, d’un bon mot, d’une fière maxime, d’une grande tirade, ils évoquent superbement celui-ci ou celui-là, tel livre ou tel axiome, telle date ou telle occurrence. Indélicats et grands narrateurs, ils coupent la conversation, ils l’orientent sans lui donner d’ampleur et d’intérêt, ils couronnent avec leurs ornements, ils nous servent leur réchauffé comme l’évidence indiscutable du moment, et la conversation cesse en général avec leur point final car leurs conclusions exhaustives  sont sans appel.

Cartésiens par devoir, opportunistes par insolence, ils ont des idées arrêtées sur tout mais elles ne leur appartiennent pas ; c’est cela la vraie Ignorance. Puisqu’ils leur ont mandaté leurs considérations, ils ont adopté les synthèses des autres. De fait, ils vivent par procuration ; leurs dénotations sont butées, leurs exposés sont périmés, leurs affirmations sont centenaires, voire plus.
On peut faire une carrière avec ce genre d’inconnaissance. Illusionnistes, professionnels de la supercherie, camelots hypocrites, du politicien à l’écrivaillon, du journaliste à l’ambassadeur, ils gravitent dans toutes les sphères, ces cosmonautes acrobates ; ils se servent de l’intelligence des autres pour faire croire à la leur ; tout le monde en connaît. Souvent forts en gueule, leur maigre expérience fait jurisprudence devant les autres ; rajoutez-leur du parti pris, des préjugés, des a priori, vous obtiendrez un personnage fat, indélicat, blessant, inadapté, etc.

Malheureusement, ces gens sont sans imagination ; ils sont instruits par tout ce qu’ils ont lu mais ils n’ont gardé que les phrases « phares », qu’ils citent encore et toujours, à hauteur de leur compréhension intéressée. Protégés par ce Savoir d’en haut, jamais ils ne se remettent en cause. Dans le brouet de leur esprit, au fer de lance de leur vie, ils ont leurs intimes convictions, leurs certitudes immuables, leurs argumentations infaillibles. Ils sont un peu équilibristes ; tout leur édifice repose sur ces fondations que le temps érode naturellement avec d’autres événements qui contredisent les précédents et ainsi de suite.
S’ils s’instruisent encore, ils ne lisent que les livres qu’ils comprennent ; ils ont leurs auteurs préférés, leurs sujets de prédilection, pour ne pas se remettre en question et, surtout, ne pas s’apercevoir de leurs lacunes abyssales.
Durant toute leur existence, devant un imprévu de discussion, ils ouvrent machinalement leurs petits tiroirs secrets ; c’est facile, c’est rassurant, c’est sans nulle problématique. Tribuns, devant les yeux des autres, ils agitent leurs marionnettes et le tour est joué.

L’instruction, c’est apprendre et savoir, mais le Savoir n’est pas de citer untel ou untel, de déclamer tel théorème, tel vers ou telle vérité facile, c’est s’élever en élevant les autres dans la compréhension, l’humilité et la générosité.
L’intelligence, c’est effectuer quand on ne sait pas, c’est créer, c’est chercher, c’est apprivoiser la fascination de l’Inconnu. C’est cette faculté d’adaptation, ce pouvoir de disposer de son libre arbitre qui fait de nous des hommes libres et non des aliénés aux préceptes usagés comme seule gouvernance.

Puisque le monde est ainsi fait, nos mœurs sont anciennes, on battit sur de l’ancien et on vit de l’instruction des livres anciens. Conditionnés jusqu’à l’âme, pétris d’acquis, ne vous sentez-vous pas à l’étroit, parfois ? Iconoclastes de ce Passé, nous devrions  constamment nous remettre en cause, affiner nos certitudes avec tempérance, limer la rigidité cartésienne avec des outils de tolérance, ôter son armure de préjugés, jeter aux orties le vénérable et renaître humain. On ne peut pas s’accrocher à des vérités figées dans le temps alors que nous vivons dans le maelstrom bouillonnant de notre planète. C’est notre faculté d’adaptation qui nous pousse en avant. L’Histoire s’écrit au présent ; celle d’hier n’a plus cours, celle de demain est tellement illusoire. Nous sommes tous les apprentis du matin naissant.

Un jour, à force de citer les autres, ces gens, somme toute transparents, sont totalement hors de propos, leurs réflexions sont obsolètes, leurs justifications sont vieillottes. Sur leurs antiques piédestaux, empêtrés dans des toiles d’araignées, ils s’effritent, ils implosent lentement, ils radotent, ils se rabougrissent, ils dégénèrent. Un autre jour, sans bruit, ils s’écrasent sur leurs fondements, ces mille petits tiroirs creux, dans la poussière de l’Ancien… »

Honnêtement, je n’ai pas tout compris. Instruction, politique, intelligence, savoir, histoire, tout se bousculait dans ma petite tête ! Que faisait donc cet article sibyllin au milieu de mes macropodidés ? Je laisse à d’autres le soin de le distiller. Vite, j’ai tourné la page ! L’Australie, les aborigènes, Sydney, les Montagnes Bleues, l’Outback, la Grande barrière de corail, c’est le vrai leitmotiv de la semaine, chez nos amis Impromptus ! Je ne devais m’intéresser qu’à l’emblématique kangourou, à ses mœurs, son habitat, sa façon de se reproduire ! Pour moi, c’était dans la poche ! Le slip Kangourou ? Je laisse au joyeux drille de service le soin de sauter d’Eliane en Eliane…

Vous savez quoi ? J’ai tout rangé dans le petit tiroir, celui des choses irrationnelles ; je trouverais bien quelques mots à balancer à mon auditoire si jamais, fortuitement, le sujet viendrait à sourdre dans le milieu de mes connaissances. J’étais sûr de faire mon petit effet d’omniscient et tant pis s’il me fallait, un jour, m’écrouler sous tout ce savoir démodé.
Nonobstant cette remarque intime, il me restait « l’apprentissage du matin naissant » comme un nouveau lever de soleil rassurant, un de ces matins lumineux où tout reste à vivre… dans la démesure scintillante des Sensations…

 

4 mars 2017

Participation de Venise


Il fallait bien que je m'y attende

le taux d’échec des kangourous  au saut de clôture est extrêmement élevé et les espaces australiens fourmillent de clôtures meurtrières.

Ce kangourou là était particulièrement incompétent car dans sa chute en avant il s'était emmêle ses pattes arrière dans les fils de fer .

Sous son poids les fils remontèrent encore plus haut et l'animal se retrouvait  pied et poing liés .
 

Quand je le vis je roulais à folle allure en direction de Sydney Un frisson me parcouru le dos .

En m'approchant je sentis que son rythme cardiaque  s'accélérait. Il avait l'air franchement ridicule avec ses jambes en l'air et la tête pleine de bruit.

Je m'approchai de lui pour réfléchir au problème . Il n’avait qu’une façon de le soulager sans que les fils déchirent  sa peau .J'exerçais une pression sur les fils de fer pour soulever le kangourou.  Mais il pesait une tonne . Il me fixait d'un regard totalement inexpressif comme pour me dire “désolé-je ne parle pas ta langue” . Faut dire qu'ils ressemblent aux moutons car ils ont comme eux une gamme très restreinte d' expressions significatives .

Gardez à l'esprit que je n'avais jamais vu la couleur d'un kangourou dans mon pays natal  .je décidais de trancher  le câble avec mon coupe à boulon ramassé sur le pont de bois

Allez mon vieux  c'est pas le moment de faire des caprices lui dis-je énergiquement . A ma grande surprise il passa ses deux bras autour de mon coup . Puis il sauta sur le pont et j'ai pu lire furtivement dans ses yeux noisettes son étonnement .

 

4 mars 2017

Devinette classique (Walrus)

 

Où se trouve le mouchoir de l'empereur sorcier ?

Dans la poche du Khan Gourou !

 

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25 février 2017

Défi #444

444

Kangourou

Et que ça saute !

 

25 février 2017

Ont pris l'accent local pour nous raconter ça

25 février 2017

Le fou attachant par bongopinot

bo


Depuis tout petit
Son terrain de jeux c’est la rue
Un vrai Yamakasi
Au langage en peu cru

Peut-être un peu fou
Mais tellement attachant
Un véritable casse-cou
Jobastre hallucinant

Et il vole et virevolte
De plus en plus haut
Acrobate désinvolte
Aime les sauts les saltos

Et rien ne l’arrête
Ni le vent ni la pluie
On ouvre nos mirettes
A ses passages inouïs

De sa passion
Il en a fait son métier
Il est toujours en action
Avec un moral d’acier

Il parcourt les villes
Avec sa bande de copains
Musiciens et acrobates agiles
D’un cirque contemporain

25 février 2017

Non Mais ! (JAK)

jobastre

25 février 2017

Participation de Venise

Peut on faite confiance aux jobards?

 

A Marseille oui .

Car c’est une espèce endémique  qui sévit entre Marseille et Carry le Rouet ,c’est dire la rareté de l’espèce.

Ils citent souvent Cleant Eastwood et font des blagues ringardes.

Ils  sirotent  un pastis  sous le pont de la fausse monnaie et ils  rient pour n‘importe quoi. Ils trainent souvent prés d’un jeu de boule aux abords de la corniche

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On aurait dû les traiter d’andouilles mais ils mettent un point d’honneur à se surnommer jobards!!

Ils exècrent le tennis et le basket , trop guindés pour eux.

Ils aiment la pagaille , les cagoles, et les paris en tout genre .

 

Je me souviens l’un d’entr’eux;

« Je te parie qu’il ne traversera pas le port st jean . », c’était comme s’ils se disputaient le nombre d’anges qu’il y a sur la basilique notre Dame .

 

J’ai pris la responsabilité de leur rendre hommage car il faut l’admettre ils nous enseignent le ridicule , la légèreté l‘insouciance .

Ils prennent toujours l’entrée de service et durant un mariage de copains ils balancent des chaussures alors que les  autres déversent du riz.

Ils ne sont jamais arrivés à éclaircir aucun mystère ils te regardent en riant et te disent ils faut vivre ma petite !!

SACRE job-astres!!

 

Avant d’être mangé par les termites j’ai voulu rentrer dans leur congrégation, juste un soir de vague à l’âme .

J’en suis encore toute retournée leur réputation est loin d’être usurpée  .

Ce sont de vrais jobards. Si il ya une franchise jobard aux paradis j’investis pour l’éternité l’affaire je crois que Cantona est déjà sur le coup

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25 février 2017

JOBASTRE (Laura)

 

Je dis plutôt kéké dans la phrase exclamative et négative: Fais pas ton kéké!

Où ai-je pêché cette expression marseillaise: dans l'enfance de mon grand-père?

Bercée par sa gouaille à la Gabin; sa casquette ne faisait pas de lui un jobastre

Avec les risques qu'il a pris dans le maquis et en étant lui-même

Secret, sacré, ton souvenir n'efface pas tes erreurs mais les excuse

Tendre  et tempétueux, moderne patriarche d'une tribu orpheline

Rends-je honneur à mon aïeul dans cet acrostiche "Jobastre"?

Exprimant ainsi mon grand-père, ce héros en  bancal oxymore.

 

25 février 2017

RORQUAL (EnlumériA)

 

     Avertissement : ce personnage a vraiment existé. Qu’est-il devenu, je n’en sais rien. J’ai changé son nom (pour la confidentialité) mais à peine pour la sonorité qui colle bien au bonhomme. Son prénom ? Je crois ne l’avoir jamais entendu. Rorqual, c’était en quelque sorte sa marque de fabrique.

     Il débarqua un beau matin aux archives de la compagnie d’assurances dans laquelle je travaillais. Je me souviens d’un : « Salut la compagnie ! » beuglé d’une voix de stentor.

     Toute l’équipe est restée bouche bée. C’était un petit bonhomme bedonnant au visage lunaire orné d’une barbichette à la Napoléon III ; sourire de chat du Cheshire. Un énorme nœud papillon orange dégringolait sous son double menton. Son œil pétillait d’une sorte de malice imbécile. Ce dernier détail aurait d’ores et déjà dû me mettre la puce à l’oreille.

     Le chef nous le présenta rapidement — Monsieur Rorqual — puis il lui expliqua succinctement le travail.

     Ce fut exactement deux heures plus tard que le festival commença. Du fond des rayonnages nous parvint un cri perçant suivi d’un juron que la décence m’interdit de rapporter ici. Intrigué, je fus un des premiers à aller voir ce qu’il se passait.

     Rorqual se trémoussait comme un asticot au bout d’un hameçon en se cramponnant le poignet. Son visage exprimait la souffrance la plus vile. Il nous expliqua qu’il venait de se piquer le doigt avec une agrafe et invoquait l’accident de travail avec véhémence. Incapacité et gangrène, voilà ce qu’il proclamait d’une voix chevrotante. Aussitôt je l’invitai à cesser son cinéma. Ce genre de truc arrivait tous les jours. Manipuler de vieux dossiers comportait certains risques… acceptables. On lui apporta un café et il finit enfin par se calmer.

     Nous sûmes plus tard qu’il se disait mime et humoriste. Une sorte d’intermittent du spectacle qui assurait ses fins de mois par quelques missions d’intérim. La puce grimpait imperceptiblement vers mon oreille.

     Le temps passait tranquillement agrémenté çà et là des saillies à deux balles de tonton Rorqual. Nous avions fini par le surnommer l’humorial-killer. Ce type nous faisait hurler de rire non par son sens du comique mais par son incroyable ridiculité.

     Un jour, il demanda s’il pouvait se servir du téléphone. (Pas de portables à l’époque). Oui, bien sûr. Faut juste pas abuser. Tu m’en diras tant.

     Il téléphonait à sa dulcinée dix ou douze fois par jour pour lui demander ce qu’elle faisait, pour dire qu’il l’aimait, pour lui réclamer des déclarations réciproques. Nous hésitions entre fou-rire et exaspération. Il proclamait à qui voulait l’entendre que sa dulcinée était la femme la plus belle et la plus merveilleuse du monde. Aucune des nôtres ne pouvait lui arriver à la cheville. En gros, nos épouses et petites amies étaient des chèvres et la sienne une nouvelle Maryline.

     Vint le jour où il décida de nous la présenter. Elle viendrait déjeuner à la cantine avec lui mais attention souligna-t-il : « Si j’en vois un seul d’entre vous en train de la draguer, je jure que les tables vont voler ». C’est à compter de ce jour qu’il obtint son sobriquet définitif : « Le Médium Sorcier ».

     Et la puce venait tout juste d’escalader ma clavicule.

     La nouvelle Maryline se révéla une petite maigrichonne au nez comme un pique-gâteau qui, ma foi, paraissait plutôt aimable et réservée à côté de ce tartarin. Inutile de vous dire que nous fîmes tous assaut de la dame, multipliant les compliments, les sourires langoureux et les plans drague les plus éculés. Le benêt se tint coi et je n’ai aucun souvenir qu’une seule table n’ait jamais volé ce jour-là.

     Les derniers temps nous parvînmes à lui faire croire que le chef prenant sa retraite il était pressenti pour le remplacer ; en haut-lieu, l’on avait entendu de lui les plus grandes louanges. Le Médium-Sorcier était tellement imbu de lui-même qu’à aucun instant il ne flaira le traquenard.

     Il déboula vent debout chez le DRH pour le remercier de cette promotion inattendue. Sans frapper. Je sus plus tard par les secrétaires qu’il s’était fait virer avec perte et fracas, comme un malpropre.

     La puce arriva enfin à mon oreille. Nous avions dégoté là un jobastre de classe internationale.

     Sa mission prit fin peu de temps après cet exploit. Allez donc savoir pourquoi.

     Je le revis quelques mois plus tard à la fête de Lutte Ouvrière ou je donnais un concert avec mon groupe. Il nous invita à la prestation qu’il donnait sur l’une des scènes secondaires. Là, je fus témoin d’un désastre sublime. Ce jobastre magnifique se fit jeter de la scène par le service d’ordre sous les huées du public. Son humour plutôt particulier n’eut pas l’heur de remporter les suffrages de l’assistance.

     Ce jour-là, je compris que la présence de cette puce dans mon oreille devenait intolérable. Et un peu honteux tout de même, je la chassai vigoureusement.

 

Évreux, le 24 février 2017

 

25 février 2017

Alors, queutchi, peucher ! (joye)

adieu cropped partie ii

25 février 2017

Le plus jobastre des trois n'est pas celui qu'on pense (Joe Krapov)

Avec autant de 51 dans le cornet, ils étaient complètement ganares, Marius et Olive ! De la pièce à côté, moi qu’ils traitaient de jobastre parce que je savais remplir des grilles de Sudoku, je les entendais divaguer par-dessus le flot déjà bien bruyant du programme de la télé.

DDS 443 Marius et Olive_a_paris01

- Si j’étais toi, je lui confierai pas le boulot, à ce piacampi !

- Tu me l’as déjà dit. Arrête de faire le rababéou !

- Je comprends pas comment on peut faire un truc pareil. Il a vraiment pas de rate ! J’ai jamais pu saquer les gonzes qui font les mias !

- Vé le, celui-là qui fait le caque avec ses rébannes !

- Fais le bouger, ton tafanari, la bombasse !

- Mais jette les, tes boules ! Tu fais que des naris ! Oh les oncles, mettez-vous un peu de côté ! Si ça c’est une équipe de champions, alors mingui ! Ces types, c’est des vrais jobastres !

- Vise-moi ce gars-là, c’est un mange-merde. Il vendrait même sa mère ! A Paris, c’est plein de mafalous ! Mais c’est pas le tout de faire le James, après il faut assurer ! Oh fifre que t’y es ! Qu’est-ce que tu veux me faire accroire ? Arrête de faire le gandin ! Degun te calcule !

- Fan de chichourle ! Oh tronche d’esque, qu’est-ce que tu fais ? Regarde-moi cet estassi qui court à contresens ! Allez zou, faï tira, que sinon demain on y est encore !

- Il va nous embistrouiller avec ses plans foireux ! Je suis sûr qu’y a un engambi !

- Va caguer à Endoume, toi ! On va pas se laisser emboucaner par cet idiot quand même ?
Qué couillosti, ce René ! Embraille-toi que tu as le chichibelli ! Si c'est tout ce que tu as à montrer, tu peux te la claver !

- Regarde-moi ce cataplasme qui connaît même pas sa droite de sa gauche. Je capte pas la moitié de son plan ! Il a les cacarinettes, lui ! C'est une sacré bande de cakes, ces minots !

DDS 442marius_et_olive_a_paris- Oh, celui-là, peuchère, c'est pas sa faute. Il est bien brave mais je lui confierais pas le chantier si j'étais toi. C'est une broque !

- C'est une sacrée équipe de bras cassés, oui ! Ils ont que des bouscarles dans la tête. T'ias des bougnettes sur la chemise ! Va te changer ! Celui-la, depuis qu'il acheté la villa à Cary Grant, qué boudenfle ! C'est qu'une bouche !

- On peut plus s'en débarrasser, de ce type. C'est un vrai boucan ! Casse-toi, bordille ! Qu'est ce que tu nous regardes, toi, avec tes yeux de bogue ? Tu veux ma photo ?" Mais t'ies un vrai bestiari ! Mangiapan !

- Tais-toi, banaste, tu m'escagasses ! Regarde l’autre qui nous suit partout ! C'est une vraie arapède !
Regarde-le, cette tronche d'api !

- Un coup de genou dans les alibofis, ça calme !

- Dis, espèce de viole, t’ias pas fini de nous soûler ? J’y comprend queutchi à ce micmac !


***

Je n’ai jamais su ce qu’ils regardaient ce soir-là parce que j’avais entamé une partie d’échecs avec Manu. On avait le choix, dans nos suppositions, entre un match de foot PSG-OM, la minute quarante de défilé matrimonial au sein duquel on aperçoit Marcel Proust ou le début de la campagne officielle des élections présidentielles !

Ce qui est important c’est que moi j’ai encore gagné.

Allez, adessias, collègues, et à la semaine prochaine ! Il est sympa quand même notre asile de fous, non ?


P.S. Cette semaine je me suis fait aider par (j’ai pillé, oui !) Richard-David Roux. Merci à lui !


25 février 2017

Jobastre (petitmoulin)


Il traversait
Tous les déserts
Une gourde remplie
De rêves suffisants
Il affrontait
Toutes les tempêtes
De tous les océans
Sur un bateau
Ivre de ses défis
Il gravissait
Toutes les montagnes
Pendu au piolet
De l'esbroufe à haut risque
Il franchissait
Tous les abîmes
À cloche-pied sur un fil
Parcourait toutes les audaces
Enjambait tous les dangers

Ses mains tremblaient
Comme herbe sous le vent
Dans le champ silencieux
De ses amours

25 février 2017

Last tweet (Walrus)

443_4

25 février 2017

Participation de Jaqlin

Sur l’air de « Lisette …t’as une drôle de binette.. »
(vedette, fut un temps, des cours de récré que j’ai longtemps fréquentées)

 

 

 Refrain :                                                                      

Jobastre, jobastre                         

T’es le pire des désastres !

Tu gobes tout c’ qu’on t’dit

T’as rien d’un dégourdi.

*****

T’as pas un seul rival,

Tu décroches la timbale,

A tous les coups tu gagnes.

Même  gros comme une montagne,

Tu tombes dans l’panneau

Comme un vrai bourricot.  Refrain

*********

T’as pas deux sous d’ jugeote,

T as une tête de linotte

Si on d’vait t’ décorer

C’s’rait d’ l’ordre des bras cassés

A moins qu’ce soit, chochotte

D’c’ui des fiers à r’passer.  Refrain

*****

T’enfonces les portes ouvertes

Avec tes airs d’athlète

Le miroir aux alouettes

N’a pas d’secret pour toi

On l’sait rien qu’à ta tête :

L’roi des jobastres, c’est toi ! 

 

25 février 2017

Au nom du Père (Pascal)

 

Je t’ai cherché ; si tu savais comme je t’ai cherché…

Tout gamin, déjà, dans le confessionnal, il fallait que je t’avoue des péchés ! Mais à huit ans, on n’a pas de péchés ! Le cérémonieux de service, caché derrière ses petits trous, il voulait que j’avoue des fautes que je n’avais même pas commises ! Alors, pour m’extraire de son inextricable piège, j’y allais de quelques bonbons de gourmandise, de quelques mensonges sans envergure, de quelques gros mots innocents que j’avais lancés dans la cour de récréation. Si, à la surveillance de mes parents, j’étais un enfant ordinaire, rien ne pouvait échapper à ton regard !  Je devais subir ta justice ! J’étais un jeune délinquant, une brebis égarée de la Route ! J’étais puni ! J’étais sale avec toutes mes mauvaises actions ! Il fallait laver ces péchés ! Pour me sauver, il m’envoyait réciter des Pater et des Ave devant l’autel de son église ! Et ce Jésus cloué sur sa croix, avec toute sa Misère sur sa figure, est-ce que j’en étais responsable ? Et ces épines acérées qui le ceignaient de la couronne du roi des juifs, est-ce moi qui le faisais souffrir ?...   

Pour nous attirer tes bons offices, dans les chambres, on avait un crucifix au-dessus de nos lits ; chaque année, on y coinçait religieusement du buis béni. M’man avait son chapelet, son évangéliaire, son foulard de résipiscence ; pour égayer son éternité et préparer la nôtre, fervente par contumace, elle nous envoyait à ta messe du dimanche…

Ha, des églises, des cathédrales, des basiliques, des collégiales, des couvents, des calvaires, je peux dire que j’en ai visité ; j’en ai pratiqué, des chemins de repentance ; de génuflexions en signes de croix, de prosternations en Magnificat, le matin, le soir, la nuit, l’après-midi, j’allais à ta rencontre et tu ne venais jamais. J’avais besoin de ta présence, d’un détail qui justifierait ton authenticité, d’un bout d’auréole incandescente, d’un simple sourire de vitrail, d’un ordre divin pour motiver ma présence terrestre !...  

On me criait : « Où court-il, ce jobastre* ?!... » « Que cherche t-il, le visage caché dans ses mains ?!... » « L’illuminé ! Du Ciel, n’attends que la pluie !... » « Tes pèlerinages, c’est de la poudre aux yeux, un délit de paysage, une fuite en avant !... » « N’accrois pas ton Savoir !... » « Rejoins le camp des agnostiques, des mécréants et des hérétiques !... » « La religion, c’est l’opium du peuple !... »

Ha, j’en ai lu, des livres savants, j’en ai récité, des versets ; j’en ai allumé, des cierges ; j’en ai vu danser, des flammes ; j’en ai vu briller, des étincelles. Les cantiques, les psaumes, les Alléluia, les Hosanna, les Bibles, les images pieuses, je savais tous les pièges pour te capturer ! Les courants d’air froids, la poussière vertébrée, la lumière tamisée des vitraux, les ombres des Saints se baladant de banc en banc, la psyché du bénitier, la musique de l’orgue, c’était tes seules réponses...

Est-ce qu’une église remplie de bons fidèles a plus de chance de te voir rappliquer ? Est-ce qu’à l’Elévation, tu descends nous voir ? Est-ce que le bruit de la quête dans la corbeille t’anime ? Pourquoi les riches ne croient pas en toi alors que les pauvres te prient tous les jours ? Et ces riches, quand ils étaient pauvres, ils te priaient ? Pourquoi, tout le temps, on te réclame des miracles impossibles ? Pourquoi on te blâme comme si c’était toi qui conduisais ce maudit bus, celui qui s’est foutu dans le ravin avec cinquante gamins enfermés à l’intérieur ? Pourquoi on bénit les armes et les canons, les voitures et les camions ? Je me suis marié dans ton église, j’ai baptisé mes enfants dans ton église, on a enterré ma mère en passant par ton église ! Ton paradis et tes Verts Pâturages ne sont qu’un triste champ rempli de croix ?... Je voulais mourir pour avoir les solutions à tous ces questionnements !...

La Nature, les petits oiseaux, les arcs-en-ciel, les fleuves et les ruisseaux, c’était dans la panoplie de ta chasse au trésor mais je ne te voyais pas dans tous ces décors. Je t’ai cherché dans les yeux d’une femme ; il y était question d’Amour, bien sûr, mais ce n’était pas celui que j‘espérais. Je suis parti sous d’autres Cieux ! Je t’ai cherché dans la fumée des bouges, dans l’alcool des mauvaises bouteilles, dans la luxure et la fange ; j’ai menti, j’ai douté, j’ai blasphémé, j’ai juré, je voulais attirer ta Colère Divine pour que tu te montres ! Naïf, je me suis compromis avec des divinités sans relief et des démons sans avenir ! Je voulais ta pluie providentielle, tes éclairs célestes, ton tonnerre salutaire ! Portant inlassablement ma croix si lourde, j’avais l’impression tenace d’être ce triste Jésus d’église en train d’implorer le Ciel, avec mes yeux de pauvre chien battu…

J’arrive au bout. L’ouest est sans concession ; autour de moi, les ombres s’allongent avec des hypocrites révérences de bienvenue. Les guirlandes de ses couchers de soleil n’ont plus les brûlures d’antan et, la nuit, les étoiles brillantes n’ont plus les mêmes figures astrales. Tellement emporté par les devoirs de l’existence, tellement ébloui par les miroirs de l’ambition, tellement égoïste et présomptueux, j’ai failli ne jamais te rencontrer.

De recoupements en épreuves, d’avarice en générosité, d’apathie en exaltation, d’ambition en humilité, petit à petit, tu t’es découvert. Depuis le début, tu cheminais à mes côtés ! Tu étais mon sauf-conduit, mon ombre bienfaitrice, le parrain de mes bonnes actions, le guide spirituel de ma moralité. Pendant l’éternité de cette Quête intense, j’ai appris que les battements de mon cœur étaient les battements de mon âme. Tu n’étais pas dehors ; niché en mon sein, tu étais la Fièvre de mon Energie, le Ministre de mon empathie, la Vérité du Hasard, Le Rédempteur, le vrai miroir de ma conscience !
Quand je pleure, c’est de l’extrait de Bonheur qui coule sur mes joues ; ces larmes lavent mes péchés ! Quand je ris, il me semble que les portes du Paradis claquent en échos accompagnateurs ; ces rires sont des pièces d’or lancées contre l’Adversité !

Aujourd’hui, si on me disait que tu n’existes pas, ce serait comme si je n’existais pas. Ce serait comme si on me disait que le ciel n’est pas bleu, que les oiseaux ne volent pas, que la mer est sans un poisson, que les forêts sont sans arbre, que ma mère n’est pas ma mère. Plus je vieillis, plus tu prends toute la place ! Est-ce la Sagesse ?... Je t’ai cherché, je t’ai trouvé. J’ai ce leitmotiv qui danse dans ma tête : « Aimons-nous les uns les autres. » Si l’or fait briller les yeux, l’Amour illumine le cœur…

 

25 février 2017

Tra la la la lère (Vegas sur sarthe)


Quand elle m'a traité de jobastre, j'ai d'abord pris ça pour un compliment mais le ton n'y était pas et le regard non plus.
Quand j'ai demandé ce qu'elle entendait par jobastre elle a répondu que j'étais vraiment un foutu jobastre et elle a ajouté fada pour que je comprenne bien.
Chez moi le fada on l'appelle beusenot ou beuillon.
Elle n'était pas d'ici assurément et en plus elle se trompait: je ne suis ni jobastre ni fada ni beusenot, je suis juste un peu naïf.
J'aurais pu la traiter de cul-terreuse sauf qu'elle avait plus l'accent du sud que de Saône-et-Loire et d'abord cul-terreuse c'est pas une insulte.
J'avais pas envie de l'insulter, je voulais juste qu'elle me voie autrement qu'un jobastre.
J'ai dit “Y'a pas d'jobastres chez toi?”
Elle a ri :”Si... et des broques, des caraques, des fangoules et des pédés aussi!”
J'ai compris que d'où elle venait la vie ne devait pas être facile.
“Et des cons? Y'a aussi des cons chez toi?” ai-je insisté.
Elle a éclaté de rire:” Des cons on en met partout, c'est même une ponctuation chez nous, con”
J'avais hâte de savoir dans quelle contrée on finissait les phrases en rendant hommage aux cons.
Je découvrais une marseillaise, une vraie de vraie. Elle a raconté la Bonne Mère, son quartier populaire du Panier en mélangeant tout... l'immigration, Borsalino, Plus belle la vie, les grognasses – ses copines – les bars pourraves et la défonce.
A côté de ça j'avais l'air d'un beusenot avec ma moutarde, mon pain d'épices et mon blanc-cassis.
Alors j'ai sorti le grand jeu, le ban bourguignon, un  “Tra la... Tra la... Tra la la la lère” en approchant les mains en forme de coupe à hauteur de la trogne pour les faire tourner comme si on regardait à travers, et elle a été scotchée, rétamée, pécho la marseillaise!

Du coup je suis passé du statut de jobastre à celui de ravi.
Y parait que c'est vachement mieux... en tout cas on est devenus potes.

24 février 2017

Avis à nos participants bien aimés

 

Devant séjourner ce WE en Côte d'Opale, il n'est pas impossible que la WiFi locale me joue des tours.

Soyez donc indulgents si la mise en ligne de vos participations devait subir quelques problèmes.

Tout sera de toute manière rentré dans l'ordre lundi.

 

Meilleures amitiés

 

Walrus

 

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