Le plus jobastre des trois n'est pas celui qu'on pense (Joe Krapov)
Avec autant de 51 dans le cornet, ils étaient complètement ganares, Marius et Olive ! De la pièce à côté, moi qu’ils traitaient de jobastre parce que je savais remplir des grilles de Sudoku, je les entendais divaguer par-dessus le flot déjà bien bruyant du programme de la télé.
- Si j’étais toi, je lui confierai pas le boulot, à ce piacampi !
- Tu me l’as déjà dit. Arrête de faire le rababéou !
- Je comprends pas comment on peut faire un truc pareil. Il a vraiment pas de rate ! J’ai jamais pu saquer les gonzes qui font les mias !
- Vé le, celui-là qui fait le caque avec ses rébannes !
- Fais le bouger, ton tafanari, la bombasse !
- Mais jette les, tes boules ! Tu fais que des naris ! Oh les oncles, mettez-vous un peu de côté ! Si ça c’est une équipe de champions, alors mingui ! Ces types, c’est des vrais jobastres !
- Vise-moi ce gars-là, c’est un mange-merde. Il vendrait même sa mère ! A Paris, c’est plein de mafalous ! Mais c’est pas le tout de faire le James, après il faut assurer ! Oh fifre que t’y es ! Qu’est-ce que tu veux me faire accroire ? Arrête de faire le gandin ! Degun te calcule !
- Fan de chichourle ! Oh tronche d’esque, qu’est-ce que tu fais ? Regarde-moi cet estassi qui court à contresens ! Allez zou, faï tira, que sinon demain on y est encore !
- Il va nous embistrouiller avec ses plans foireux ! Je suis sûr qu’y a un engambi !
- Va caguer à Endoume, toi ! On va pas se laisser emboucaner par cet idiot quand même ?
Qué couillosti, ce René ! Embraille-toi que tu as le chichibelli ! Si c'est tout ce que tu as à montrer, tu peux te la claver !
- Regarde-moi ce cataplasme qui connaît même pas sa droite de sa gauche. Je capte pas la moitié de son plan ! Il a les cacarinettes, lui ! C'est une sacré bande de cakes, ces minots !
- Oh, celui-là, peuchère, c'est pas sa faute. Il est bien brave mais je lui confierais pas le chantier si j'étais toi. C'est une broque !
- C'est une sacrée équipe de bras cassés, oui ! Ils ont que des bouscarles dans la tête. T'ias des bougnettes sur la chemise ! Va te changer ! Celui-la, depuis qu'il acheté la villa à Cary Grant, qué boudenfle ! C'est qu'une bouche !
- On peut plus s'en débarrasser, de ce type. C'est un vrai boucan ! Casse-toi, bordille ! Qu'est ce que tu nous regardes, toi, avec tes yeux de bogue ? Tu veux ma photo ?" Mais t'ies un vrai bestiari ! Mangiapan !
- Tais-toi, banaste, tu m'escagasses ! Regarde l’autre qui nous suit partout ! C'est une vraie arapède !
Regarde-le, cette tronche d'api !
- Un coup de genou dans les alibofis, ça calme !
- Dis, espèce de viole, t’ias pas fini de nous soûler ? J’y comprend queutchi à ce micmac !
***
Je n’ai jamais su ce qu’ils regardaient ce soir-là parce que j’avais entamé une partie d’échecs avec Manu. On avait le choix, dans nos suppositions, entre un match de foot PSG-OM, la minute quarante de défilé matrimonial au sein duquel on aperçoit Marcel Proust ou le début de la campagne officielle des élections présidentielles !
Ce qui est important c’est que moi j’ai encore gagné.
Allez, adessias, collègues, et à la semaine prochaine ! Il est sympa quand même notre asile de fous, non ?
P.S. Cette semaine je me suis fait aider par (j’ai pillé, oui !) Richard-David Roux. Merci à lui !