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Le défi du samedi

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27 mars 2021

Vous connaissez Givet ? (Walrus)

 
Quand la Meuse, après avoir traversé Charleville (chère à mon neveu Joe Krapov), pénètre en Belgique, elle y entraîne un bout de territoire français.

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À la pointe de cette pénétration : Givet, au pied de son gradin calcaire (au cours de géo, nous l'appelions "le gredin calcaire") coiffé de sa citadelle voulue par Charles Quint, ce Gantois belliqueux, d'où son nom : le Fort de Charlemont.

Immédiatement au sud de Givet : Chooz et sa centrale nucléaire (Si ça doit péter, se sont dit les Français, autant que ce soit au sein de la Belgique), un site que j'ai visité. Oui,  j'ai des entrées partout, pire qu'un dictionnaire. Aux balbutiements du nucléaire, j'ai même visité Fontenay-aux-Roses.

Mais ceci n'est qu'une parenthèse, revenons à Givet !

Au temps de ma jeunesse, où la Belgique était encore un pays soumis à une semi-prohibition, Givet, si proche, était une étape incontournable des excursions dominicales (le samedi n'était pas encore chômé), question de pouvoir s'enfiler des perroquets, des arcs-en-ciel et autres boissons à taux d'alcool sérieux et aux couleurs  exotiques.

Tandis que les adultes avaient leur nez dans leur verre aux terrasses des bistrots, réfléchissant, béats, aux taux de change  extravagants pratiqués par les commerces locaux, les enfants couraient les maisons de presse (si, si, elles ouvraient exprès le dimanche) pour s'acheter des  opuscules aussi étranges qu'inconnus chez nous : les Pieds Nickelés, Bibi Fricotin, Wrill ou Sabord...

Je vous entends d'ici : "Tout ça c'est des couill(onad)es ! Ça vient, la Houille ?"

Mais nous y pataugeons chers lecteurs, nous y nageons même, car c'est précisément à Givet que cette sympathique rivière vient mélanger voluptueusement ses eaux à celles de la Meuse.

Donc, oui, parfaitement, je connais la Houille !

Mon unité scoute a organisé des camps sur les berges de son cours belge et j'y ai même rencontré des orpailleurs (encore un mot à deux francs cinquante comme le chantait Boris). Mieux : j'ai participé avec un zig, doctorant dans une université, à une recherche discrète sur la teneur en monazites de ses dépôts alluvionnaires.

Que les ardents défenseurs de la préservation des milieux naturels se rassurent : ce n'est pas exploitable.

Quoi encore ?

Ah, les monazites ! Ce sont de petits cristaux brunâtres de phosphates de terres rares, nous les identifiions par diffraction X.

Vous voudriez pas aussi un petit topo sur la DX, des fois ?
 

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27 mars 2021

Houille - Vanina

PL&E_Houille_web

27 mars 2021

houille (joye)

Houille

27 mars 2021

Le ciel peut bien s'ouvrir (petitmoulin)

 

Le ciel peut bien s'ouvrir
à la lumière du jour
ou se blesser au tranchant
de la mélancolie
L'oiseau peut bien chanter
et la fontaine se taire
Dans ton caveau de houille
au fond de la terre
un pic fait des trous
dans tes pensées
la lueur d'une torche
joue avec l'ombre
de ta peur

Couvert de suie
tu meurs de trop de nuit
qui coule dans tes veines

 

27 mars 2021

Des crassiers recyclés ! (Ilonat)

 

Aïe, houille ! Déjà vendredi soir
Et pas écrit un mot sur cette histoire de charbon
Que même un gars du Nord en avait fait une chanson

Il parlait des crassiers
Il parlait des corons
Avec ses gueules noires
Qui descendaient au fond
Avec la peur au ventre par ces petits matins glacés
Pour ne rentrer qu’au soir cassés et harassés
Et sans même entrevoir sans même imaginer
Une autre vie un autre ailleurs
Ensoleillé

Ouille ! Ça fait froid dans le dos
La vie de ces gens là
Ces paysages là
Les terrils, les corons
Avec ce ciel si bas si lourd
En guise d’horizon

Mais les mines ont fermé
Laissant nos gueules noires
Sur le carreau d’un désespoir
Entouré de crassiers !

Youpi ! Heureusement que les temps changent !
Et voilà nos terrils reconvertis en sites touristiques
Classés Numéro 3 au Palmarès
Des 20 destinations recommandées par un célèbre quotidien du soir :

 « Vestiges d’une épopée industrielle révolue, ces pyramides noires renaissent à la vie ! Sous les rayons d’un soleil d’automne, de grands aplats de vert viennent se détacher sur le noir du carbone… sur leurs pentes, le pavot cornu pointe encore ses petites fleurs jaunes. Au printemps, l’épervier picorelle, l’œillet,  l’églantier ou le prunellier prolifèrent à loisir. … trois cents espèces de plantes, d’oiseaux, de lézards et de batraciens… »

Un parcours idéal pour randonner, courir ou pratiquer la marche nordique…

Allons, séchez vos pleurs
Gueules cassées et gueules noires
Vos crassiers de misère sont devenus terrains de jeux
Terri- loisirs et terrils de mémoire
Tant qu’il y a de la vie
Il y a quand même un peu d’espoir

 

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27 mars 2021

Trou noir - tiniak (tiniak)

 

Tout va bien
Tout va bien…

 

Le doux printemps s’en vient fendre ce bel oignon

C’est quoi déjà son nom ?

 

Tout va bien
Tout va bien…

 

La rage fait son trou dans un poitrail exsangue
C’est quoi, le prochain angle ?

 

Tout va bien
Tout va bien…

 

La lune est allumée, quand meurent les étoiles
C’est d’amener la voile ?

Tout va bien
Tout va bien…

 

Le socle expire enfin, et remonte au charbon

loupiote-gaz au front

 

Tout va bien
Tout va bien…

 

La cage a fait son œuvre et patiente à son tour

un grisou dans le four

 

Tout va bien
T’ ...!!

“M’amour…”

 

27 mars 2021

Au charbon, Joe Krapov ! (Joe Krapov)

Je suis prescient ou quoi ? Dans mon insomnie du 19 mars, vers les 4 heures ou 6 heures du matin, j’ai écrit cette krapoverie-ci, qui peut se chanter sur l’air de cette publicité :


L’HOMME D’AUJOURD’HUI, CE RENÉGAT !

On oublie vite comme hier
On vécut d’industrie charbonnière

On a oublié pour de bon
Qu’il y eut une bataille du charbon

On passe le chiffon du malheur
Sur le destin de Jean l’mineur

Qui descendait chaque jour au fond
Pour qu’vous vous chauffassiez au charbon

Songez-y donc la prochaine fois
Que vous irez au cinéma !

Le lendemain, sur le Défi du samedi, qu’est-ce qui sort du dictionnaire Walrussien ? «Houille» !

Une occasion en or de rendre hommage à mes ancêtres mineurs avec cette chanson accentuée «comme là-bas, dis !».

27 mars 2021

W comme wallon (Adrienne)

 

Ce devait être au début des années septante quand le téléphone a été installé: les nouveaux voisins ne s'appelaient plus Albert et Julia et ils n'avaient pas le téléphone. 

On avait quitté le numéro 17 et la rue de grand-mère pour une maison où mini-Adrienne ne s'est jamais sentie chez elle.
Mais on avait le téléphone ;-) 
Ainsi qu'une porte de derrière et une porte de devant. 
Sauf que ni l'une ni l'autre n'était située à l'avant ou à l'arrière - vu qu'elles étaient toutes les deux sur les côtés - et que tout le monde utilisait la porte de derrière, même les visiteurs, alors que seule celle de devant avait une sonnette. 
Bref, un jour le voisin frappe à la porte de derrière et demande s'il peut utiliser le téléphone. 
Bien sûr qu'il peut. 
Le brave homme parle si fort dans le combiné que dans la pièce d'à côté, on peut suivre la conversation. 
Sauf que mini-Adrienne n'y comprend rien du tout. 
- Allô? ici c'est Devlé-Chauvert! répétait-il. 
- Pourquoi il dit Devlé-Chauvert? demande-t-elle à sa mère. 
- C'est parce qu'il téléphone en Wallonie. 
C'est ainsi que mini-Adrienne a appris trois choses: que le voisin, qui ne connaissait pas un mot de français, s'exprimait assez couramment en wallon, qu'il adaptait son nom de famille - Devleesschouwer - à son public, et que s'il était maigre comme un clou et crachait ses poumons, c'est parce qu'il avait travaillé dans le Borinage comme mineur de fond.    
        
27 mars 2021

Généalogix (Kate)

 

A1

A2

Dans les Combrailles (comme ailleurs*) depuis le Moyen-Âge (voire avant), on fabriquait du charbon de bois pour aller le vendre dans la plaine de Limagne.

On vivait de peu : quelques légumes, quelques poules, quelques lapins, quelques vaches... J'ai des souvenirs durables du début des années 70 ("Seventies") où des cousins vivaient dans une pièce unique dans une masure au sol en terre battue, où le lit tutoyait la table et où je disais que je n'avais pas soif pour ne pas boire de l'eau dans un verre aussi culotté, gens humbles et chaleureux que mon père aimait.

Mon arrière-grand-mère Anne descendue au marché de la petite ville vendre le contenu de son panier y est restée. La vie y était rude aussi : le froid, le travail, la pauvreté. Les hommes voulaient partir : à l'armée, aux colonies ou finissaient par arriver à Paris au départ de Pont-du-Château avec les bateliers de l'Allier puis de la Loire et souvent restaient à la capitale où Dame Misère les attendait aussi.

Ils ont fait porteurs d'eau pour les bourgeois : eau froide, eau chaude... Et puis le métier s'est éteint. Ils ont porté des sacs, roulé des tonneaux sur les quais de Bercy : du bois, du charbon, du pinard, du sable, du bois... Certains ont pu accéder à un petit commerce "Bois, charbons" et d'autres travailleurs venus du Massif Central et d'ailleurs ont grossi leurs rangs.

Les bougnats, comme on les a surnommés. Ils étaient plutôt les "Auvergnats de Paris" mais "bougnat", c'est plus court. S'ils ont transporté de tout, certains, plus entreprenants, ont monté des bistrots dans le sud de Paris : 11ème, 12ème, et même le Flore au Quartier Latin et tant d'autres...

À la fin du 19ème siècle, les "filles-mères" n'avaient souvent d'autre recours que d'abandonner leur enfant non désiré. Ma grand-mère est née ainsi à Paris 14ème de père inconnu et a été mise directement à l'Assistance Publique par sa mère Claudine. Comme le décrit si bien Ivan Jablonka dans "Ni père, ni mère", elle a, comme tant d'autres été placée dans une ferme loin de Paris où l'on travaillait plus qu'on ne mangeait, comme il se doit...

Comment a-t-elle pu rencontrer mon grand-père en ville ? Par le bal, par hasard... Je ne sais. Mon père, qui aimait bien tout savoir (et aimait raconter), ne l'a jamais su : on était plutôt du genre "taiseux" sur ces choses-là. D'une servitude à l'autre, ils se sont mariés et le chef de cette famille était Anne. Veuve prématurément, elle allait monter un café pour gagner des sous... Pas grand chose : ma grand-mère malheureuse, mon grand-père sombrant dans l'alcoolisme, deux de leurs trois enfants aux destins tragiques.

Parmi tous les monuments de Paris que mon père aimait, du Père Lachaise à Montmartre, des Champs Elysées au Louvre, des quais à Saint Michel, j'ai mis longtemps à comprendre pourquoi le Lion de Denfert figurait sur la liste : les branches cassées de ses origines maternelles, peut-être...

(*) et encore dans la forêt anglaise au XXIème siècle évoquée  dans l'épisode de "Inspecteur Barnaby" (dont je ne retrouve pas le titre) où Joyce va chercher du charbon de bois pour organiser un barbecue pour l'anniversaire de John et se retrouve nez à nez avec des crânes humains...

(**) dont ma première rencontre en 2018, suite à La Grande Librairie, avait été "En camping car"...

27 mars 2021

Arc en ciel (JAK)

 

Aujourd hui je mélancole et broie  du noir
Eh oui, quoi, je reste coi, là  devant cette  page blanche
Ce mot   d’houille m’indispose.
Je songe  à chercher des rimes,
L’une  d’entre s’propulse  directe de ma matière grise
J’en deviens tout écarlate
Non jamais je n’oserais ici dactylographier
Le nom de d’un tel organe rosé !

Je pourrais parler du charbon, mais c’est  trop fuligineux
Ça manquerait de clarté,

 

Je me paie un petit noir  pour bichonner mes neurones
Mais mes idées restent  grivelées , tout se transforme en grisaille

V’là que  j ’ai les petzouilles, car il va me falloir conclure
Et ceci devient bien glauque. !

Alors ce billet  très particulièrement  smaragdin
Va-t-il partir dans la corbeille ?

Non car mes doigts aux ongles corallins, sur les touches du clavier tapouillent

J’espère,
Je   reprends des   couleurs,
Mon sourire redevient azurin,
Mes pommettes de joie rosissent, enfin révolu  le ton anthracite.

Vite, vite, à Walrus j’envoie toute  cette carabistouille,
C’est certain, tout au moins je l’escomptouille, il aimera mieux que du Marcel !

 

 

http://samedidefi.canalblog.com/archives/2021/03/20/38874851.html

27 mars 2021

Marginal (Vegas sur sarthe)

 

« Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles », Chaval sentait sous ses doigts quelque chose de dur, de compact et léger à la fois … il prit la chose, se releva en armontant son patalon, repoussa Catherine qui s'accrochait à lui et s'enfuit sans un mot en direction de Montsou.
A l'estaminet de Rasseneur, il saurait trouver Souvarine, le russkov qui savait tout. Un anarchiste ça sait tout.

« Quoque ch’est cha, biloute ? » lui demanda Chaval tout excité en exhibant fièrement son caillou.
Au fond du troquet le cordéoneux qui jouait du Pierre Bachelet s'interrompit et c'était une bonne chose.
« Quoque ch’est qu’te berdoules avec ta gaillette ? » s'enquit Rasseneur accoudé au zinc.
Souvarine palpait et soupesait la pierre d'un noir mat
aux reflets bleu ardoise ; il la rendit à Chaval en marmonnant : »Reprends ta gnognotte mon gars, ça vaut que t'chi »
Chaval insista, vociférant : 
« Sûr que si on creuse, y'en a des tonnes là dessous, un foutu pactole ! ».
Rasseneur ricanait : «Y'a rien là-dessous, gamin. Si y'avait ça se saurait »
« Si té cros que j'te cros » aboya Chaval en serrant sa houille comme une sainte relique « j'm'en vas creuser dès demain matin ».

A cet instant la huche s'ouvrit brutalement sur la Maheude et ses mioches cramponnés à sa blouse.
«Il a encore sauté ! » cria t-elle à l'assemblée.
« Qui ça ? Le Bonnemort ?» lança Rasseneur « y'a longtemps qu'son chifflet peut pus rin faire »
« Ferme tin clapet» répondit la Maheude «ch'est Linky qu'a sauté. Cha saute tout l'temps ».
Depuis que l'arrière-petit-fils Hennebeau avait fait équiper le coron des Deux Cent Quarante en compteurs communicants, tout partait en sucette.
On ne causait plus que de ça dans le coron et aussi de tous ces moulins à vent qu'il avait alignés sur la grande route de Marchiennes jusqu'à Montsou.

« Ces éoliennes ch'est du bren » avait conclu Souvarine «mais l'a bin fait son burre le Hennebeau ».
« J'rigolerai ben l'jour où y'aura plus d'vent » osa le petit Jeanlin dans les jupes de sa mère.
L'assemblée s'esclaffa tandis que Chaval sortait précipitamment avec son caillou. Catherine l'attendait dehors : «  Quoque ch’est qu'ce truc que t'es parti sans finir ton affaire ? »
Chaval eut un rictus mauvais et – brandissant la chose – il dit simplement : »J'appellerai cha du charbon de terre ».
Inaudible, Catherine murmura : « Cha march'ra jamais ».
Chaval ajouta « Ch'est pas ton Lantier qu'aurait trouvé cha... lui qu'a jarté à Flamenville faire le soudeur à l'aut' bout d'la France ! »

Dans l'estaminet le cordéoneux avait enchaîné sur l'air d'Emmanuelle … Pendu au mur depuis trop longtemps, le portrait de Zola émit un soupir avant de se décrocher.

 

27 mars 2021

Extraire la houille, Ouille ! (Lecrilibriste)


Extraire la houille
Ouille, ouille ouille !
C’est pas un job de poule mouille
C’est pas pour les monstres sacrés
Ni les starlettes de la télé
C’est un foutu sacré métier !

Descendre dans la fosse
C’était pas une affaire de gosse
Pourtant les galibots
dès leurs douze ans passés
dans les abysses  descendaient
pour apprendre ce dur métier
et les gueules noires, éclairer
les regarder piocher, piocher

Fallait façonner les étais
Pour avancer, sécuriser
Repérer du grisou l’odeur
Et anticiper le danger
Car il pourrait tout faire sauter
Malgré le risque qui rodait
Fallait  piocher, piocher, piocher

Fallait avoir gants, casque et pelle
pic à tête, pic acmé , pic à veine
Pince, masse et rivelaine
Surtout ne rien oublier
Quand on est dans la fosse
On peut plus remonter
Il faut piocher, piocher, piocher

Extraire la houille
Ouille, ouille, ouille !
C’est pas un job de poule mouille !


27 mars 2021

La famille Houille. (maryline18)

 

Il y a bien longtemps, vivait tout là haut, la famille Houille.

Il y avait papa Houille, houilleur la nuit et boxeur à ses heures perdues et puis maman Houille, championne de la soupe à l'ail et leurs cinq enfants. Atrabilaire, seules les notes d'accordéon parvenaient à adoucir le mauvais caractère du chef de guerre famille. Avant ou après minuit, ils étaient donc six à avoir la trouille au ventre... Cendre-Haillons, adorait l'école et sa maîtresse qui sentait toujours bon. Celle-ci venait d'inscrire au tableau le titre de la leçon du jour :

La généalogie

Bien qu'elle ouvrait grandes ses oreilles, la petite fille avait beaucoup de mal, enfermée dans un huis-clos infernal familial permanent, à saisir la signification de ce mot. Plus l'institutrice tentait d'expliquer, plus son attention se diluait dans les fissures mal enduites du plafond...Poursuivant le cours, elle nota, en espérant raccrocher le wagon des rêveurs et réveuses :

Le géniteur

la fillette n'avait entrevu qu'un seul "génie" pour l'heure ( ne ressemblant en rien a son enfoiré de père ), et sortant de la lampe d'un certain... Aladdin. C'était vraiment ce que l'on appelle une sale journée ! Par ennuie, elle se remémora son dernier rêve :

Elle avait bu une potion magique qui décuplait ses forces. Dans une nuit aussi noire que du charbon, elle entendit retentir les cris insupportables d'une sioux malmenée. N'écoutant alors que son courage, elle posa sur son visage le masque de chef indien aux longues nattes, accroché au mur près de son lit et fila sans bruit dans la cuisine. Elle se saisit de la poèle à frire la plus lourde et remonta quatre-à-quatre l'escalier. Elle ouvrit violemment "la chambre des supplices" d'un coup de pied, en poussant un cri effroyable et saccadé ( par l'action de sa main frappant sa bouche, comme elle l'avait vu dans les westerns) . Le monstre lui fit face et c'est alors qu'elle lui écrabouilla sa grande gueule de géniteur de m...

Derrière les cils papillonnants des petites filles sages, se cachent parfois de drôles de desseins...

27 mars 2021

Paysages de houille (Laura)

 

J'ai quitté ma terre de textile, plus précisément de bonneterie pour suivre un homme de textile dans un pays qui l'était aussi, comme l'était toute la France... jadis. Cette terre était aussi un paysage de houille mais, si nous avons beaucoup circulé et visité , je suis passée à côté de ce passé du Nord jusqu'à ce que je visite le musée du Louvre-Lens alors que je n'étais plus dans cette région. Ce coin de France portait dans sa chair les traces de cette industrie et son absence en a fait un paysage triste et beau. C'est curieux que je me retrouve aujourd'hui vivre dans un autre paysage de houille, Saint-Etienne que j'imaginais d'ailleurs grise de charbon alors qu'à mon premier posé ici, je suis tombée amoureuse jusqu'à m'y réinstaller, y continuer ma vie professionnelles, de veuve aujourd'hui. Ces paysages de houille, je te les dois, toi, homme de textile, qui m'a confirmé que l'industrie était source de bonheur et de souffrance, oxymore de la vie même.

 

20 mars 2021

Défi #656


Chose promise,
chose due !

Houille

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20 mars 2021

Nous ont fait entendre leur gazouillis... ou leur gargouillis

20 mars 2021

La gargouille (Pascal)

 
Retour à la nature ou cachette introuvable, mes parents avaient loué un gîte dans un petit village perché dans un coin perdu de la France profonde. Au mitan des quelques maisons, il y avait un seul croisement de chemins caillouteux ; vers le nord, c’était des champs et encore des champs ; vers le sud, c’était la forêt et encore la forêt ; vers l’est, c’était le cimetière, avec des croix et des croix ; au sud, c’était la petite église, avec ses pigeons et ses fientes…  

C’est le bus du voyage qui nous avait laissés dans le croisement ; on avait plein de valises comme si c’est ici qu’on allait habiter. La lettre que tenait mon père indiquait l’église comme point de ralliement. Sur le chemin, nous marchâmes un moment dans la poussière, les flaques séchées et dans les caillasses ; je salissais mes beaux souliers tout neufs ; quelques rideaux de fenêtres s’écartèrent prudemment sur notre passage.
Plus perdu que cet endroit, il fallait chercher ; il n’y avait pas de magasin d’alimentation, pas de bar-tabac, pas de boulangerie, rien qui ne puisse justifier un quelconque approvisionnement. Je l’appris plus tard ; les quelques rares habitants du coin n’étaient ravitaillés que par un antique camion-épicerie-journaux aux teuf-teuf asthmatiques ; à prix prohibitif, ma mère y achetait le pain, la gazette et de quoi manger…  

Cet appartement spartiate, reconverti en modeste gîte, ce devait être l’ancien logement du curé ; il accolait l’église. Arrivés devant la porte, comme s’il nous avait reconnus du bout du chemin, en baissant la tête, un paysan nous apporta la clé de l’appartement, et il repartit si vite, qu’on n’était même pas sûrs de l’avoir vu. En silence, nous nous installâmes, en rangeant nos bagages ; mon petit lit était pile au-dessous d’une véranda, ce genre de petit fenestron qui aide la lumière à éclairer la maison…

Ici, c’était bucolique. À l’aube, c’était le chant du coq qui laissait des points de suspension à mes derniers rêves ; la journée, on avait les mouches et les taons, les guêpes et les sauterelles qui rentraient dans la maison ; le soir, c’était les grenouilles d’une mare toute proche qui vocalisaient leurs amours ; la nuit, c’était les cloches de l’horloge de l’église qui sonnaient les heures en se moquant bien de ceux qui essayaient de dormir sous son aile. M’man achetait des œufs chez des voisins ainsi que de la volaille qu’ils nous apportaient plumée et vidée. On avait aussi les légumes ; jamais je n’avais mangé d’aussi bonnes soupes…

Mes parents avaient de grandes discussions auxquelles je ne comprenais pas grand-chose ; des fois, ils se grondaient et ils me disaient d’aller jouer dehors ; des fois, ils se rabibochaient et ils me disaient d’aller jouer dehors. Alors, je partais courir la campagne et les environs. Du haut de mes presque sept ans, les arbres, les oiseaux, les gerbes de blé, les épouvantails, les rares grandes personnes que je croisais, tout ce que je découvrais était plus géant que moi ; j’avais toujours la tête en l’air.
C’est là, qu’horrifié, je m’aperçus qu’une effrayante bestiole avait pris ses quartiers d’espionnage juste au-dessus de notre logement ! Je tapai dans les mains, je lui jetai des pierres ; avec un arc improvisé, je lui décochai mes flèches ! Impossible de déloger cette monstruosité d’un autre siècle, d’effleurer sa carapace en granit ! Tous les jours, je tentais de la chasser ; elle était comme un oiseau de mauvais augure, le doigt dénonciateur qui dit que c’est ici que cela se passe. J’en parlai à mon père mais ce n’était que le millième de ses soucis ! Il avait apporté son poste de radio ; pendant des heures, il écoutait les événements qui se passaient dans le pays, en hochant la tête. Ce qui se disait devait être grave parce qu’il n’avait jamais le sourire. La nuit, il écrivait des longues lettres qu’il remettait, le matin, au chauffeur de l’autobus, au croisement ; dans sa main tendue, il rajoutait le prix des timbres, et même un peu plus pour payer le service au conducteur…  

Quand elle avait le temps, maman m’emmenait balader. On prenait des petits chemins ; elle me racontait des choses de grands, auxquelles elle rajoutait ses leçons sur la nature.  La guerre et les fleurs, les méchants et les fraises des bois, l’occupation et les petits oiseaux, c’était plus humanisé, plus sucré, plus bucolique. Immanquablement, on se retrouvait devant le portail du cimetière ; on ne se privait pas pour aller visiter les morts. Je quittais mon béret, j’enlevais les mains de mes poches et je défilais devant les tombes en baissant les yeux. M’man disait toujours que ce n’est pas ici qu’on pratiquait la délation, un mot que je ne tardai pas à comprendre…

Effets de l’église et de son bénitier, par je ne sais quel miracle, sur notre boîte aux lettres, dorénavant, on s’appelait Durant. David Durant, combattant le dragon perché sur la toiture, avec ma fronde, il y aurait de quoi en faire un récit pour le « Défi » de samedi.
Dès que je le pouvais, je m’occupais de cette hydre maudite qui nous espionnait avec ses gros yeux globuleux et ses griffes toujours sorties ! Un soir, alors que je m’étais obstiné à la déloger, il me sembla qu’elle avait battu des ailes, comme si elle en avait eu marre que je l’asticote ! Ce n’était qu’un éclair dans le ciel ! Pour se venger, cette affreuse chimère avait déclenché un terrible orage, à moins que ce fut mes flèches qui avaient percé les nuages ! Toute la nuit, en réelle punition, elle dégueula son trop-plein d’eau sur la vitre de ma petite lucarne !...  

Les hirondelles étaient reparties ; les mûres poussaient sur les ronces comme pour adoucir leurs épines acérées. Un jour de fin d’automne, une voiture noire est venue chercher mes parents. Il y eut des cris, plein de fumée, de poussière, des bruits de portières, et puis plus rien. Moi, j’étais chez notre vieille voisine, en train de ramasser des œufs, sous le duvet du ventre des poules, avec elle. Elle m’a caché derrière son tablier, a juré ses grands dieux, à qui l’interrogeait avec brusquerie, qu’elle n’avait vu personne…

J’ai presque soixante-dix ans ; j’ai retrouvé ce petit village perdu, au cœur de la France profonde, et j’ai reconnu son croisement à peine goudronné. Vers le sud, c’est la forêt, et encore la forêt ; vers l’est, c’est le cimetière, avec des croix et des croix ; au sud, c’est l’église et ses pigeons aux roucoulements remplis de rumeurs de campagne… 
Porté par le souvenir de mes souliers tout neufs, j’ai emprunté le chemin qui mène vers la maison du Seigneur ; pour m’accompagner, au tempo d’une mélancolique mélodie d’antan, chantaient les guêpes et les taons, sautaient les criquets et dansaient les mouches. Sur le toit du clocher, la sale bestiole avait quitté son piédestal ; je veux croire qu’un seul coup de mitraillette l’a définitivement épouvantée alors que, moi, je n’ai jamais su y arriver pour sauver… papa et maman…

 

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20 mars 2021

Gargouille (JAK)

gargouille samedi

20 mars 2021

Mon château en carton par bongopinot

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J'ai pris un carton

Pour faire un château

Avec des tours des donjons

Que j’ai ciselé au couteau

Et pour le pont-levis

Des ficelles et des feuilles

Coupé avec minutie

J'ai aussi collé des gargouilles

Faites en papier maché

Et pour garder mon château

De beaux chevaliers

Portant des drapeaux

 

Et c’est là que mon frère est arrivé

Et d’un simple coup de pied

Il a tout cassé

Et tout écrasé

 

Mon château en carton

N'est plus qu’une ruine

Et mes chevaliers sans nom

Ont mis leurs drapeaux en berne

 

20 mars 2021

Gargouille (Vanina)

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