17 février 2018

RIVER (Caro_Carito)

 

Atrabilaire

Je rêve ; ils m’ont traitée d’atrabilaire. J’ai le choix : ouvrir le dictionnaire du grand-père qui trône dans la bibliothèque familiale, fouiner sur wiki ou aller voir un psy. J’avais pourtant cru que le repas de famille, à défaut de bien se passer, ne se révélerait pas anxiogène. Au final, il a fallu qu’ils posent sur la table leurs biles et leurs angoisses.

Atrabilaire

Je pense à ce mec dans cette série, River, celui qui parle avec les morts ; il se sentait différent, limite zombique. Moi c’est pareil. Atrabilaire… Je leur en ficherai. Sale bande de cruciverbistes amateurs de scrabble.

Atrabilaire

Je pique le Côte-rôtie avant que la Bérangère le boive jusqu’à la lie. Je me damnerai pour son bouquet, pour sa jambe, pour son goût qui tient en bouche et son retour. Je gémirais de plaisir s’il y n’avait pas cette tablée de sots dont la complaisance tient lieu d’intelligence.

Atrabilaire

On ne m’y reprendra plus. J’ai pris la tangente avec une part d’un brie qui vaut des épousailles et le Pomerol. Sacré ce pinard. Et un verre en cristal, il faut bien ça. Je gare la bagnole quelque part entre Luynes et Cinq-Mars-la-Pile. Je voyage toujours avec un couteau avec tire-bouchon alors je peux déguster, pour de vrai. Je m’enivre d’un coup en pensant à Baudelaire et tous les autres, les Carver, Baudelaire, Goffette, Neruda, Lorca, Verhaeren, Jaccottet ou bien la Chedid. Et leurs frères… Je m’enivre de vin et de poésie.

Et puis là, à la marge, je regarde le ciel, détrempé comme une aquarelle sombre. Un mélange de nuées et de lumière… atrabilaires. Je repense encore à ce mec, dans River, et je me dis que l’on parle toujours avec ceux que l’on invente, et il vaut mieux l’esprit d’un Morgon que celui d’un bileux de surface.

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20 janvier 2018

Les jours meilleurs (Caro_Carito)

 


Il est arrivé dans la nuit. Cependant, dans la folie qui avait suivi Félicie, dernière-née des tempêtes qui balayaient le Pays des Gaillerons depuis le 12 février, personne ne s’était rendu compte de sa disparition. Le village avait eu son compte de toits pulvérisés, de vieillards envolés, d’inondations, de vaches en goguette, de pillage et de pénurie. Alors la disparition d’un wagon d’une compagnie de chemin de fer économiquement à l’agonie, qui pouvait s’en soucier ?

Lorsque Bastien est venu nous avertir de sa présence incongrue une semaine après la catastrophe, nous avons fermé la porte de la maison à double-tour. Après avoir intimé au chien d’attaquer tout intrus et l’avoir laissé, nous avons parcouru la distance qui nous séparait du bois des Luets.

Le wagon nous attendait à l’ombre d’un érable, presque fringant ; sa porte entrouverte nous invitait à pénétrer dans un intérieur impeccable. Une première classe. Nous avons fait le tour en potentiels propriétaires. Deux couchettes dans le compartiment des contrôleurs. A peine quelques feuilles et quelques branches accrochés aux vitres et pas une éraflure. A croire qu’il avait poussé, d’un coup, là au fond du pré, comme les jonquilles surgissent au printemps.

La première fois que nous avons embarqué, nous nous étions décidés pour le pays des mille étangs. Le printemps était encore timide. Nous avions pris les parkas et le panier rempli de saucissons et de jambon-beurre-cornichons. Le café était resté au chaud dans le thermos et, à midi, nous avions étendu sur l’herbe une vieille couverture. Jeux de ballons et courses avaient ponctué la journée. Pendant le retour, sur les murs verts du wagon, les enfants avaient accroché des dessins de pièces d’eau colorées. J’avais tracé un itinéraire zigzagant sur la page arrachée d’un vieil atlas : terre de Picadou, étang d’Hardouine et de Bignotoi. Joachim avait raconté des histoires d’écrevisses américaines et de meurtres non résolus, il avait parlé d’une vieille guerre avec des américains et des allemands, des histoires de pêche et de chasse. Nous étions rentrés, fourbus, comme si nous avions effectivement franchi des dizaines de kilomètres ; le wagon n’avait pourtant pas bougé d’un iota.

C’est pendant l’été où nous voyagions le plus, l’Espagne et le Luxembourg, la Bosnie-Herzégovine, de plus en plus en loin, de plus en plus longtemps. En 2036, notre première traversée des Etats-Unis. A nous les vastes plaines, l’odeur de T-Bone grillé que même les courants d’air ne parvenaient pas à chasser. Du coca, des beans et du bacon au petit déjeuner. A Pâques, nous allions invariablement voir la mer, comme un pèlerinage. Joachim préférait les Landes, les enfants tour à tour, Marseille, Antibes, ou Perpignan. Je voulais la longue bande claire et humide du Sillon voire une des plages sauvages cachées entre Cancale et Saint-Malo. A la fin du jour, nous repliions nos rêves et rentrions.

La nuit s’approche derrière le vieux bosquet. Il me faut retourner au wagon ; un enfant a oublié un jeu ou un nounours. Il faisait si chaud aujourd’hui que nous avons pris des bassines et des bidons remplis d’eau. Nous avons traversé l’Atlantique jusqu’en Araucanie, visitant Temuco, la ville de Pablo Neruda, regardant les trains de son enfance, touchant le sable de Puerto Saavedra. Ensuite nous avons joué à faire naître des vagues et des embruns dans des cuvettes en vieux plastique. Les mers sont aujourd’hui si sales que l’on ne s’en approche pas.

Après avoir rapidement trouvé la peluche retardataire, je me suis assise sur une banquette. Près de la vitre, une feuille recouverte d’un poème s’agite doucement. Ce matin, après l’avoir accrochée, j’avais cru apercevoir une mouette brisant le ciel et, plus loin, l’océan, identique à ceux que j’avais croisés quand il était encore possible de pousser les frontières et de voyager.

Immobile dans la pénombre fragile, je me rappelle la mer, je repense à l’odeur saline que nous ne reconnaitrions sans doute plus. Ici, nous pouvons croire en des jours meilleurs. Dans ce wagon qui semble être né, dans un champ, d’une tempête et d’un poème de Pablo Neruda.

 

Oh ! long Train de nuit,

souvent

du sud en direction du nord,

au milieu des ponchos mouillés,

des céréales,

des bottes que la boue raidit,

en troisième classe,

tu as déroulé la géographie.

C’est peut-être alors que j’ai commencé

la page terrestre,

que j’ai appris les kilomètres

de la fumée,

l’étendue du silence.

 

Pablo Neruda : Mémorial de l'île Noire (1964. extraits)

 

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06 janvier 2018

Le don (Caro_Carito)

 

Ils s’étaient tous penchés sur son berceau, oncles, tantes, chiens, chats, hamsters, ange-gardien, fantômes, pères biologique ou attestés dans les registres, mère de cœur et de ventre, ainsi que la tripotée de frères, sœurs, cousins et petites cousines. Aucun n’était muni de baguette magique mais chacun prodiguait au nourrisson né ce 25 décembre à minuit, non pas dans l’étable mais sur clic clac du salon, mille dons et mille vertus.

L’Emmanuel comme on le surnomma aussitôt les détrompa très vite et, lorsqu’il atteignit ses quinze ans, la famille disloquée par les divorces et les coups hasardeux et habituels du destin ne lui promettait plus rien si ce n’est une vie ordinaire. Le gamin continua donc son bonhomme de chemin.

C’est plus tard, que l’on se rendit compte de son don, ou plutôt du don qu’il avait choisi parmi tous ceux que lui avait donnés la nature. Allez, je vous en dévoile quelques-uns pêle-mêle : imbattable au poker, au scrabble, au bridge et à la crapote – pouvoir infléchir n’importe quelle assertion philosophique en deux coups de cuillère à pot de nutella – découvrir le meurtrier quel que soit le polar, Mary Higgins Clark ou Colin Dexter – ne jamais rater la mayonnaise, le soufflet au parmesan et le bus de 6 h 47. J’en passe.

L’Emmanuel, c’était un gamin, puis un jeune à la barbe naissante et, sans doute aujourd’hui, un homme sage et avisé ; ce sera, si Dieu le peu causant l’autorise, un vieillard à la blanche chevelure et aux idées tranquille. Le doué, parmi tous ce qui lui avaient été apportés en présent dès avant sa naissance, avait choisi – ô sagesse ! – le don d’ubiquité : il savait vivre sur terre et, en même temps, être heureux dans ses rêves.

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03 mai 2014

Aparté (Caro_Carito)

Il lui reste une heure. Excepté sa Fender fétiche, toutes ses guitares ainsi que son costume de scène doivent déjà se trouver dans sa loge. La balance est au cordeau depuis le début de l’après-midi. Il a déjà sifflé son litre de Benriach 19 ans d’âge, le seul assez efficace pour évacuer le stress à venir de la scène ; l’autre litre lui est camouflé dans une banale bouteille derrière son ampli et lui fera tenir les heures de concert, les sauts, les déhanchés, les solos qui n’en finissent jamais. Et pas que la gnôle d’ailleurs, mais ça… cela appartiendra à la légende.
Oui, Barbara, sa fidèle assistante et ex-p.. de femme a sûrement assuré comme d’habitude. Leur divorce lui avait coûté une baraque et la moitié d’une île. Une Harley aussi. Mais il y avait gagné la paix et une partenaire à toute épreuve.
Oui, la paix. Un coup d’œil dans le salon aux murs ornés de fusils, de disques d’or, d’une tête d’orignal empaillé. Il y aussi un bar chargé de fûts de bière, de bouteilles vides, de restes de fêtes et un immense canapé en cuir usé par la ribambelle de pin-up carrossées qu’il a culbutées, seule ou en compagnie.
Il s’enfonce dans le vieux fauteuil, celui qu’il n’a jamais remplacé depuis plus de quarante ans. Il est 17 h 30, aucune chance que qui que ce soit ne s’aventure à le déranger. Il attrape la télécommande de sa chaîne dernier cri et fait taire les feulements de guitare. Soudain, il n’entend plus que les crépitements du feu. Il se lève, sort de sa pochette un vieux vinyle et retourne s’asseoir pendant que les premières notes de l’album se saisissent de chaque parcelle de la vaste maison. Un son friable, au toucher délicat, fragile. Il ferme les yeux.
Cinq minutes et neuf secondes, solitaires, honteuses, jouissives. Un concerto italien de Bach, inoubliable, inavouable, qu’il savoure les yeux fermés, juste avant que Jasper, leur chauffeur, passe le prendre à 174h5. Cinq minutes neuf secondes d’un plaisir interdit, tatoué plus sûrement sur son corps que les dessins qui ornent ses bras et son torse.
Il a rangé le disque, l’a dissimulé dans une fente que seul lui connaît, caché la platine. Il soulève sa carcasse sanglée de cuir. Il sent l’alcool qui lentement lui donnera l’envie de bouger, courir, faire hurler ces mélodies qui résonneront dans les corps de la foule massée devant eux. Il sait aussi que, quand il entamera un de ses solos, chaque note de Bach se faufilera dans ses riffs, prolongeant la mélodie plus loin que le succès, l’orgueil, l’argent ou la drogue ne le feront jamais.

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31 mars 2012

A propos du rien : (Caro_Carito)

Rien
 
Des pétales clairs
Coule le fleuve d'Héraclite
Un prunier à terre

Caro187
Ogata Korin
Fleurs de prunier blanches
1710-16
 

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24 mars 2012

L'âge de raison (Caro_Carito)

La brosse glisse sur les cheveux. Deux mains énergiques partagent les boucles brunes en deux parties égales et les tressent rapidement. Un élastique de part et d’autre. « Tu as les yeux tout rouges. C’est à cause de la poupée que tu as perdue ? » La fillette hoche la tête. « Chloé, tu es grande, tu as sept ans. Ce n’est pas malin de se mettre dans cet état pour une vieille poupée en tissu. »

Maintenant que la petite est prête, Laurence boutonne le manteau bleu ciel. « Tu m’écoutes ? » La gamine lève la tête. « Avant d’aller au marché, on va faire un tour dans le jardin, tu as dû la laisser traîner dehors. »

Chloé fixe la poussette où son cousin gesticule. Elle sait bien qu’en arrivant du parc hier, elle est tout de suite montée dans le bureau où on a tiré un lit pour elle. Elle a pris ses crayons de couleur. Elle n’aime pas le jardin, la pelouse est pleine de boue ; le chien lui tourne autour et la bouscule. Elle n’aime pas non plus que sa maman l’ait laissée pour les vacances chez sa sœur. Mais elle n’a pas le choix. Alors elle s’ennuie.

Chloé se tient dans l’entrée, son panier à la main. Elle aperçoit le chien, la truffe collée à la porte-fenêtre. Sa tante ouvre la porte. Julien qui a réussi à s’extirper de sa poussette s’élance. Il saisit soudain une poignée de fils multicolores et la brandit avec des cris de joie tandis que le chien sautille autour de lui.

« Chloé, je crois que l’on a retrouvé ta poupée. » Les mains de Julien s’ouvrent, des bouts de laine tombent par terre. C’est tout ce qui reste de la chevelure de Sidonie, la poupée en tissu que lui avait fabriquée Mamette. « Écoute, Chloé, tu ne vas pas encore te remettre à pleurer. Ça va bien, tu as sept ans, l’âge de raison. On ne pleure pas pour une vieille poupée rapiécée.» Laurence récupère son fils et le case dans la poussette. Chloé les suit. Elle se dit que Julien a dû lui prendre Sidonie quand elle dessinait et qu’il l’a jetée au chien comme une vulgaire balle en tissu.

Elle serre contre elle ce qui reste de son enfant chérie. Mamette avait confectionné ses cheveux avec des laines de toutes les couleurs tirées de sa précieuse boîte à ouvrage. Les yeux bleus taillés comme dans du verre bleu ont sûrement disparu quelque part dans le jardin. Quant au petit corps de tissu, aux habits de princesse… Chloé revoit les vieilles mains déformées broder avec application son nom sur le bord de la robe en liberty. Mamette lui avait ensuite tendu Sidonie. Ce furent les dernières vacances qu’elle passa avec la vieille dame.

« Chloé ». La fillette court vers le trottoir ; on l’attend.

Le lendemain, elle se réveille avant tous les autres, pousse la porte-fenêtre. Dans sa poche gauche, des cailloux qu’elle lance au chien pour qu’il ne s’approche pas. Elle va jusqu’au carré de roses. Elle préfère les jonquilles, mais il n’y en a plus et le vilain chien ne s’approche pas de ces petits buissons d’épines. Chloé se met à genou dans la terre grasse. Elle gratte et enterre les bouts de laine soigneusement enfermés dans du papier de soie. Elle recouvre la petite tombe d’une poignée d’herbe et de pâquerettes. Elle sent que les larmes reviennent avec force ; ses mains sont si sales, surtout ne pas se frotter les yeux. Elle soupire et les ferme très fort. Ne pas pleurer puisque, comme les grand-mères, les poupées meurent aussi et vous laissent toute seule… toute seule avec l’âge de raison.

 

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17 mars 2012

Un thé et une madeleine. (caro_carito)

« Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse: ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. […] Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. »*

Une madeleine. Une gorgée de thé. Arrêt du temps.

Je n’ai pas trouvé de madeleine. Pas la moindre miette. Je peux énumérer la tarte aux pommes fondantes du dimanche midi. Les pignons de pin de nos dînettes d’enfants. Les étals de bonbons au marché du samedi, le sac en papier marron rempli de nounours à la guimauve et de serpents longs et colorés. J’ai trouvé des éclairs, des meringues, des mokas, des tartes au sucre et des camotillos**. Du sucre candi et des cugnoles***, des marrons glacés qui reviendront enrubannés chaque décembre, des œufs de Pâques. Les pains au lait coupés en deux et recouverts d’une pellicule dure de chocolat noir de mes quatre heures. Des malabars et les mentos à la récré. Des étés diabolo fraise et le premier panaché…

Aucune madeleine.

Peut-être respirer avec délicatesse ce Pouilly-Fumé, fermer les yeux, effleurer l’âme du vin. Une gorgée et les Champs Elysées s’entrouvrent. Une deuxième gorgée, les portes à double-battant s’effacent. Une troisième, que ce vin jamais ne se tarisse puisque les paradis sont éternels

Mais l’ivresse, même légère, n’est pas félicité.

Pas l’ombre d’une madeleine. Ou peut-être cette main ouvragée par le temps. Une fillette aux nattes brunes. Le vieil homme se penche vers elle et glisse entre ses lèvres un chocolat interdit. Elle serre encore plus fort cette main si douce. Ne pas laisser s’échapper l’enfance… Fermer les yeux, fermer les poings. Ne pas laisser s’enfuir le souvenir.

 

*extrait de « Du côté de chez Swann – Combray. A la recherche du temps perdu » Marcel Proust.

** camotillos dessert péruvien à base de patates douces caramélisés au four

*** ou coquille de Noël ou cougnou… brioche que l’on déguste à Noël dans ch’nord.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Avesnes_sur_Helpe/actualite/Secteur_Avesnes_sur_Helpe/2008/12/23/article_la-cugnole-la-brioche-de-noel-la-petite.shtml

 

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04 février 2012

Hiver liménien (Caro_Carito)

 

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De jour et de nuit

Elle murmure un chant gris

Mer, ciel et bruine

 

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28 janvier 2012

Parfois, n'être que l'ombre de soi... (Caro_Carito)

Cri
 
L'hiver vit et meurt
Même l'ombre de ton corps
me manque. J'ai mal.
 

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14 janvier 2012

Poussière (Caro_Carito)

Il y a toujours un peu de poussière. Partout. Vous ne la voyez pas, mais elle est là, présente. Sur une étagère, sur le mince liseré de bois de l’armoire. Sur la boîte où s’entassent des cartes postales que les enfants découperont un jour pour l’école ou un jeu. Sur les broderies et le tissu moiré qui recouvrent les touches du piano.
Il y a toujours un peu de poussière. Là et encore là. Dans ce regard que vous posez sur un banc du jardin des plantes, sur un visage impassible qui vous rappelle d’autres traits. Dans la chanson que la radio hurle à tue-tête sur une piste de danse, dans ce surnom que quelqu’un vous donne et que vous aviez oublié. dans cette histoire que vous racontez près de la machine à café un lundi ou dans un mail ou à table au moment où l’on apporte la salade et le plateau de formages.
Il y a toujours un peu de poussière chez moi. Sur le buffet en chêne, sur les livres entassés dans la bibliothèque. Sur la vitre. Il y a celle du dehors, de la cour blanche, celle du tourbillon d’enfants qui grimpe et descend les escaliers. Des amis qui passent. Je l’aperçois parfois cachée là où je viens de passer le chiffon bleu. Oui, chez moi il y a toujours un peu de poussière qui se dépose sur mes mots.

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