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Le défi du samedi
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19 février 2011

L’école ménagère (Caro_Carito)

Sa mère lui avait passé la brosse dans ses cheveux. Prête, dans sa chemise de nuit fleurie, elle n’avait plus qu’à se glisser sous l’édredon. Un chapitre d’un livre rose qu’elle lirait avant d’éteindre la lampe. Demain, elle natterait ses cheveux. Il lui faudrait vingt minutes pour arriver au collège. En chemin, Maria et François la rejoindraient.

Ils réviseraient en marchant l’interro du jeudi. Des déclinaisons allemandes. Ils divagueront sur les copies que leur rendrait la prof de français. Sandrine savait que sa note ne dépasserait pas la moyenne. Il y avait dans le regard de cette femme, une sentence muette qui la clouait sur place et indiquait la barre qu’aucune note ne franchirait, quelque soient ses efforts. Devant cette silhouette courtaude, elle se sentait devenir idiote, comme quand son père rabâchait à sa mère, qui trimait entre ourlets passepoilés, fronces et patrons, que les femmes n’étaient bonnes qu’aux affaires la maison.

Treize heures trente. La sonnerie annonça le cours d’Éducation manuelle et technique. Le premier trimestre n’avait pas été très glorieux, une session cuisine où elle avait aligné des gâteaux épais et des gougères plates comme des limandes et la création d’un circuit électrique de guingois. Là, il s’agissait de la partie couture où Sandrine se trouvait encore plus godiche que devant son dernier sujet de rédaction. Elle avait dû recommencer trois fois la coupe des tissus de la pochette matelassée que les élèves étaient censés vendre à la kermesse. Aujourd’hui, toute la classe devait s’installer derrière la machine à coudre. C’est quand elle appuya sur la pédale qu’elle sût que les séances restantes allaient être un enfer. Ce truc était un engin du diable que rien ne pouvait arrêter. Elle faillit se piquer les doigts, créa laborieusement un matelassé psychédélique. Elle réussit à casser l’aiguille lors de sa dernière tentative. Finalement, la machine partit à la réparation puisqu’elle avait réussi à coincer un nombre incalculable de fils dans la petite trappe qui contenait les engrenages.

Elle ramena pour Pâques un bulletin peu glorieux. Ses parents haussèrent les épaules avant de replonger dans le feuilleton du vendredi soir. Elle aurait sans doute éclaté en sanglots, le visage enfoui dans son coussin… s’il n’y avait pas eu cette remarque du prof d’EMT : il vaut mieux que Sandrine se consacre aux maths et à la physique plutôt qu’à un quelconque travail manuel. C’était là où elle trouverait sa place. Elle se dit que c’était la première fois qu’une note exécrable lui procurait autant de plaisir.

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Commentaires
C
Quand je pense à une vilaine machine, je pense d'abord à Christine de Stephen King et ensuite à cette foutue machine à coudre. Je n'étais pas douée avec la pédale, il faut dire que sans doute je la prenais pour celle de ma grosse caisse ou de mon charley. j'ai eu le même problème quand j'ai pris des leçon de conduite.
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T
Pareil en travail manuel au collège et même en TP de chimie à la fac ...pas manuel qu'ils ou elles disaient ...<br /> mais comme Walrus, quand j'ai bricoler dans les entrailles des chomatographes ...alors là au bout de quelques temps je dépannais les collègues :))
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T
Pareil en travail manuel au collège et même en TP de chimie à la fac ...pas manuel qu'ils ou elles disaient ...<br /> mais comme Walrus, quand j'ai bricoler dans les entrailles des chomatographes ...alors là au bout de quelques temps je dépannais les collègues :))
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Z
une super histoire. je me souviens que certaines filles de ma classe se barbaient en cours de couture tandis que nous avions des cours de bricolage auxquels je n'accrochais pas vraiment. quasi incapable de me servir d'une percçeuse ni d'une machine à coudre d'ailleurs. j'aurais bien aimé qu'on me vire de ces cours vers le cours de maths ...
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A
jamais eu de cours d'EMT non plus, et je le regrette, j'adorerais savoir coudre mes propres vêtements :-)<br /> il est super, ton texte, caro!
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W
Je n'ai pas eu de cours d'EMT et j'ai donné dans la physique et la chimie. N'empêche que dès ma prise de boulot je me suis retrouvé à bricoler dans les entrailles de chromatographes ;o)
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V
http://www.mediapart.fr/journal/international/170211/marks-spencer-et-les-usines-chinoises-la-double-ethique<br /> elle évitera les camps de travail en chine !!!
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S
Ouah! On a subi les mêmes douleurs en EMT! Ma prof s'appelait mademoiselle Mauvenue, tout un programme ... Je me souviens en effet d'avoir fait du matelassage, mais c'était pour une manique. Et les séances de collages pour confectionner un "superbe" nécessaire à courrier? <br /> Ceci dit, tout ça pour se faire adouber dans le domaine maths et physique-chimie, en ce qui me concerne, y'avait pas de risques!!! <br /> PS finalement j'ai réussi bien plus tard à apprivoiser une machine à coudre, mais j'ai quand-même un pincement au coeur à chaque fois que mon pied effleure la pédale.
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J
Evidemment, que leur fille soit douée pour les maths, ça leur fait des bosses aux parents.<br /> <br /> Un titre alternatif pour ton joli texte : "Singer in the rain" !
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M
Rien de pire qu'une machine à coudre non maîtrisée !!! L'ennemie implacable est là devant vous !!! Je compatis !!!
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T
Les cours d'EMT, tout ça ne nous rajeunit pas, mes choux aussi étaient plutôt raplapla Je suis de tout coeur avec ton héroïne.
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V
Une belle illustration du combat de l'homme et de la machine. J'ai le souvenir de terribles moments au lycée technique, derrière une fraiseuse ou un tour lorsque la machine s'emballait et que la pièce de métal volait dans l'atelier sous les cris du prof et les rires des copains!
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J
Ouaaaaaaaaaaaais ! Quand j'avais 12 ans, Madame "Reeks" (pue) m'a f**t* un C+ pour le pan de ma jupe cousue à la main, la vache. Mais bon, ma cop's Debbie avait découpé un grand trou dans le devant de la sienne, alors...<br /> <br /> J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce texte, caro. BRAVO !
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