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Le défi du samedi

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27 décembre 2008

L’histoire bégaie (Joe Krapov)

 

Tout le monde était tombé d’accord. A commencer par le Président tournant de l’Europe qui, en 2009, aurait dû laisser sa place à son homologue Tchèque.

- C’est pas pour dire, avait-il commenté avec son langage de charretier ignorant qu’il fallait mettre un « ne » avant les « pas », mais je vois pas pourquoi je devrais laisser ma place à un Tchèque ! Voilà des gens, M’ame Chabot, que y’a vingt ans encore ils étaient pour ainsi dire sans provisions. Alors oui, si on me propose de recommencer 2008, je dis oui tout de suite. Casse-toi, 2009 ! Pauvre conglomérat de journées qui pourront qu’être pires ! ».

 

Recommencer 2008 au lieu de passer en 2009 ! Même au père Noël ça lui avait plu cette idée ! Lui était en pleine lune de miel avec le clone de Miss Mamie Fontenay-le-Comte. Contrairement à ce qu’affirmaient les médisantes de droite et de gauche, cette dame-là, c’était la perle rare. Bonne cuisinière, gentille, cultivée, pas feignante au lit, expérimentée voire experte en tout, elle ne ressemblait en rien aux clones de mijaurées dont Mister Coke l’avait gratifié jusqu’à présent en échange de son job d’emballeur-chauffeur-livreur aux couleurs de sa limonade. Pour eux deux, c’était simple. Soit on les laissait revivre 2008 en boucle, soit il rendait son tablier rouge et son pompon et il partait s’installer avec sa Dulcinée au Puy-du-Fou pour y vendre des kebabs !

 

L’oncle Camille, lui, riche de ses deux bistrots rennais et de son amour exclusif pour la reine de Bogota, son épouse Agata, s’était tenu ce raisonnement très syllogique : «  En 2008, j’ai perdu 8 kilos. En 2009 je vais en perdre 9. Puis 10 en 2010. A ce rythme-là, dans six ans il ne reste plus rien de moi ! Alors oui, quitte à revivre ma crise du mois de juillet, je préfère quand même recommencer 2008 ! ».

 

Ces trois-là étaient des bienheureux qui étaient arrivés au sommet et craignaient de redescendre. Mais ceux qui avaient touché le fond, par peur que tout ne devînt pire, étaient partants eux aussi.

 

George W. Bush s’imaginait en 2009 transformé en pyramide de chaussures façon Handicap international. Jérôme Kerviel, enfoncé par Robert Madoff dans l’ascension du Tourmalet-diction puis ridiculisé dans le col de l’Aubisque-bisque-rage se voyait effacé du livre des records avant même d’y être entré puis ensuite oublié de toutes les mémoires, banni de l’histoire du cyclisme financier par la cruelle roue de l’infortune.

 

Le mollah Omar trouverait-il encore un mobylette en 2009 ? Michel Houellebecq qui ne pouvait déjà plus s’habiller à la CAMIF et BHL qui se demandait s’il ne devait pas se mettre au col en dentelle trouveraient-ils encore des lecteurs pour leurs jérémiades ? Chrysler trouverait-il un repreneur ? Le Général Motors prendrait-il du galon à l’Armée du salut ?

 

La gardienne des sceaux en disgrâce conserverait-elle son poste ? Une fois qu’elle serait sortie du gouvernement, quel journaliste du plus bas (ca)niveau s’intéresserait encore à son histoire d’Immaculée conception en robe de chez Dior ?

 

Maintenant qu’on offrait une prime à la casse, combien de lycéens descendraient dans la rue ? Ils se mettaient à pousser comme des champignons : à la Grecque ! A l’allure similaire où l’on supprimait les postes d’enseignants, ne valait-il pas mieux déjà, dès janvier, mettre les cahiers au feu et la maîtresse au milieu, étendre Paris-plage par-dessus les pavés pour que tout le monde soit sur le sable et faire travailler jusqu’à 90 ans, y compris le dimanche et les jours fériés, ceux qui avaient encore la « chance » d’avoir un boulot pénible ?

 

L’initiative « salvatrice » était venue de l’Université de Rennes 3, bien involontairement, du reste. Il y avait eu des fuites dans la presse à propos du projet Tornado. On avait même publié des photos de cette machine au nom d’aspirateur qui permettait de se déplacer dans le temps et le buzz avait circulé sur Internet : si on fabriquait en série un modèle gratuit qui remmènerait tout le monde au 1er janvier 2008 ?

 

Car 2008, au fond, c’était une année neutre ! Revivre une année de transition, ça évitait de s’enfoncer plus avant dans la crise et les déceptions à venir. C’était prolonger l’état de grâce de Barack Obama, c’était éviter de vieillir, appliquer cette consigne forcément nouvelle : « Aujourd’hui, la grande faucheuse est morte ! ».

 

Tout le monde était tombé d’accord et ce 31 décembre 2008 on attendait que le Président de l’Université de Rennes 3 vienne dire sur le petit écran ou le home cinéma s’il acceptait la mise à la disposition de tous de sa machine à retourner là où ce serait mieux : hier.

 

Finalement, une jeune femme à l’air timide était apparue sur les écrans. Elle avait une robe rose, des fleurs dans les cheveux et ceux-ci étaient relevés en macarons qui la faisaient plus ressembler à la Sheila de « L’école est finie » qu’à la princesse Leia de « La Guerre des étoiles ». Isaure Chassériau, car c’était elle, avait déclaré ceci :

 

- On ne peut pas ! On ne peut pas rester dans l’expectative. Ce n’est pas courageux, ce n’est pas généreux. Retourner un an en arrière, c’est certes intéressant car ça nous permet de rester en terrain connu voire archi-connu. Mais c’est priver les enfants nés cette année des joies leur enfance et des saveurs de leur vie à venir, c’est retirer aux malades tout espoir de guérison, enlever aux nations en guerre toute perspective de trouver un jour la paix, c’est condamner les imbéciles à ne jamais changer d’avis. Et surtout, par-dessus tout, si nous refusons de passer en 2009, NOUS NE CONNAÎTRONS PAS LA SUITE DU FEUILLETON DE POUPOUNE ! »

 

Comment avait-on pu faire l’impasse là-dessus ? L’histoire de ce monsieur qui fréquentait la maison close de madame Suzanne pendant que son épouse attendait un bébé, son pseudo-enlèvement qui tournait mal, John Mac Dermott qui enquêtait dans ce milieu enjuponné et canaille au rythme lent de la fusion de son glaçon dans le whisky, Fanfan, Lulu, Gégé…Ce serait effectivement trop concon qu’on ne connaisse pas la suite.

 

Ce dernier argument avait tapé juste. Tous les amateurs et mateuses de feuilletons s’étaient rappelé à temps leur addiction à la loi des séries. Rater « Pirates des Caraïbes 4 », « Shrek 15 » et « Marie-Antoinette 2 : la reine perd la tête » de Sofia Coppola, c’était tout simplement impensable. Tout était rentré aussitôt dans l’ordre.

 

***

 

- Il suffit qu’on leur raconte des histoires et les hommes se jettent en avant sans aucun problème ! La goule enfarinée et la fleur au fusil !

- Mais enfin, Isaure, tout à l’heure à la télé, tu as dit toi-même…

- Moi, si tu veux savoir, si tu veux bien aujourd’hui que je ne te raconte pas d’histoires, je revis en boucle au Musée quelques journées de l’an 1838. J’ai vingt ans éternellement et je pose pour mon oncle le peintre Eugène Amaury-Duval. Quel intérêt ça a cette stagnation dans le temps ? Mais à côté, à quoi rime ce Massacre des innocents ? Alors tu vois, Joe Krapov,  ça ne me coûte rien de dire tout et son contraire.

- Je ne sais pas si toi ou moi on comprendra quelque chose au bout du conte ou au bout du compte, mais je suis au moins d’accord avec ce que tu as déclaré tout à l’heure pour terminer : « Bonne et heureuse année 2009 à toutes et à tous ! ».

 

 

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27 décembre 2008

2008 : Année encore plus longue que l’agonie d’un fumeur (Val)

Voici plusieurs semaines qu’elle l’avait annoncé. Sobrement, mais fermement. Cette année, une fois n’est pas coutume, elle avait une résolution. Lorsque le trente-et-un décembre, à minuit, le monde basculerait dans la nouvelle année, elle, elle basculerait, en une fraction de seconde, du clan des fumeurs à la secte des non-fumeurs. C’était écrit. Les jeux étaient fait.

.

Elle, elle ne revenait jamais sur sa parole, c’était ainsi. Tout le monde le savait. Ce qui sortait de sa bouche était évidence. Elle l’avait dit, elle le ferait. Pas de retour en arrière possible.

.

Il était vingt trois heures cinquante neuf lorsqu’elle porta frénétiquement à sa bouche la dernière cigarette de l’année, et, si vous suivez, de sa vie.

Il était vingt trois heures cinquante neuf, et elle avait affirmé qu’elle n’absorberait aucune fumée toxique en 2009. Seulement, fumer une cigarette lui prenait cinq bonnes minutes au minimum…

.

Que ferait-elle ? L’éteindrait-elle quand sonneraient les douze coups de minuit ? C’était fort possible ! Rappelez-vous, elle n’avait jamais trahi l’une de ses propres promesses.

La terminerait-elle, en débordant de quelques minutes sur l’année sans tabac ? C’était peu probable. Elle ? Rompre un engagement qu’elle avait pris devant témoin ? Ne serait-ce que de quelques minutes ? Personne n’y croyait !

.

Vous me croirez si vous voulez…

.

Il était vingt-trois heures passées de cinquante neuf secondes, et elle fumait depuis plusieurs minutes déjà. Et pourtant, l’horloge affirmait que seules cinquante neuf secondes s’étaient écoulées depuis qu’elle avait allumé sa cigarette.

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Elle tenait toujours ses engagements. Elle avait assuré qu’elle serait non-fumeuse en 2009. Il était tellement improbable qu’elle revienne sur sa parole, qu’elle ne soit pas capable de tenir sa résolution que, contre toute attente, le monde ne bascula pas dans la nouvelle année à l’heure prévue.

.

CQFD

Elle avait dit qu’elle serait non fumeuse en 2009.

Elle ne revenait jamais sur ces résolutions.

Elle fumait.

Nous étions encore en 2008.

Point !

Logique implacable !

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Depuis, plusieurs semaines se sont peut-être écoulées. Qui sait exactement depuis combien de temps nous aurions dû passer en 2009 ? Elle n’a pas arrêté de fumer. Le monde a stagné en 2008.

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Les incidences collatérales sont énormes et planétaires.

Combien d’enfants, qui étaient prévus pour janvier 2009, auront une date de naissance erronée ? L’Etat civil indiquera qu’ils sont nés (tous !) le trente et un décembre 2008 à vingt-trois heures cinquante neuf !

Combien de semaines encore le nouveau président des Etats-Unis d’Amérique devra-t-il attendre la passation de pouvoir ? 

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Ses proches, pressés de trinquer à la nouvelle année, ont tout essayé. En vain.

Trop jeune sans doute, trop candide, un peu, trop confiante, aussi, elle voit le cancer des poumons, celui de la gorge, les infarctus, l’obstruction des artères et autres dangers comme des menaces très abstraites.

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Le fait de payer (cher !) pour prendre des risques graves, qui mettent sa vie en danger, à long terme, à échéance trop lointaine pour qu’elle en ait pleine conscience, ne lui fait aucun effet. L’abscons, pour elle, c’est le risque imminent, c’est la folie de celui qui paye une fortune pour un saut à l’élastique. Payer pour risquer sa vie, elle aussi, elle s’adonne à cette folie qui dépasse l’entendement avec zèle, mais d’une manière plus sournoise, et de plus longue haleine. Elle ne le réalise pas vraiment. Pas aussi nettement que lorsqu’elle les aperçoit tomber du pont…

.

Les répercussions à court terme, en revanche, elle les connaît plutôt bien. Les crises de migraines répétées, les cernes, la couleur du teint, les dents qui jaunissent, les rides précoces, l’odeur de tabac froid qu’elle imagine dans son sillage, les bronchites chroniques, les semonces des proches…

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Les dégâts se consument et deviennent cendres qui s’envolent au gré du vent.

Les évidences sont mégots qu’elle écrase et jette.

Nous sommes le trente et un décembre. Il est vingt trois heures et cinquante neuf minutes. Nous devrions être en février 2009, presque…

Elle n’a pas cessé de fumer. Le temps s’est arrêté.

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Qui sauvera le monde de cette torpeur ? Qui viendra à bout de cette paralysie temporelle ? Qui mettra fin à cette immobilité absurde et dramatique ?

.

Elle le sait : seule, elle ne pourra pas…

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27 décembre 2008

Papa Sun (Papistache)

— "Mercure ! Voilà Ta Mère Juchée Sur Un Nuage Pourri.
— Quoi ? Retire c’qu’tu viens d’dire sur ma mère ! Et d’abord, le nuage y peut pas êt’e pourri, parce que Pluton, grosse naze, e’fait pl’us l’poids. Pluton, c’est plus un’ planèt’. C’est  un vulgaire caillou. Oooh ! Pluton !"

Les enfants, soyez sages, continuez la ronde autour de papa Sun.


— "Méchante ! Vivement Tu Meures ! Je Suis Une Nouvelle Planète.
— Oh ! L’aut'e’. Un' nouvelle planète ?  Un caillou perdu au fond d’l’espace. Va soigner ton acné, eh Pluton, t’as des furonc’s et tu pues du bec ! Dégag', t’es pas d’not’ mond' ! Minuss' !"

Les enfants, soyez sages, continuez la ronde autour de papa Sun.


Eh, oui, frères humains, qui par nous vivez, les astres au cours immuable se chamaillent et se taquinent. Quatre milliards et demi d’années : L’univers est un gamin !

— "Minab'e Vieille Terre ! Mauvaise Joueuse, Sors Une Nouvelle Provocation !
— Oh ! L’aut’ ! On peut jamais rigoler ! E’s fout en rogne. C’est Neptune qui t’a passé ses gaz. Pète un coup, t’es toute pâle !"

Les enfants, soyez sages, continuez la ronde autour de papa Sun.

Eh, oui, frères humains qui par nous viviez, les astres au cours immuable se chamaillent et se taquinent. Quatre milliards et demi d’années : l’univers est un gamin.


Pluton s’est fâchée. Elle a tiré la Terre par les couettes. Oh ! Trois fois rien, un quart de demi-seconde. Une si faible rupture dans la révolution. Seulement la Lune... la Lune, astre des poètes, jamais au courant, n’a pas senti l’hésitation dans la course de la Terre. La Lune a quitté son orbite. Désemparée, elle est allée percuter Mars qui, déjà passablement échauffée et rougeaude, (c’est une sanguine la Mars) a pété un câble. Jupiter, qui retenait ses gaz depuis trop longtemps s’est esclaffée et s’est atomisée en éjectant Saturne hors du système solaire. Trop légère la Saturne, trop coquette, avec ses bracelets scintillants. Zouuuuu ! Exit Saturne. Du coup, Uranus et Neptune,  planètes gazeuses s’il en est, décident de prendre  la place vacante. Quelques centaines de millions de kilomètres  plus près de papa Sun, c’est une occasion qui ne se renouvèlera pas avant quatre milliards et demi d’années peut-être. Seulement, emportées par leur élan (véloce, Janeczka ? je ne sais pas !) elles s’approchent trop près de papa Sun et  c’est l’embrassade. Ni la Terre, ni Vénus ni Mercure n’ont voulu demeurer en reste :

Bonne année papa Sun  !
Bonne année !
Tous nos vœux de bonheur !
Et la santé surtout !
La santé !


Les enfants, vous êtes gentils, mais, la ronde ? Qui va continuer la ronde ?

— "Oh ! Mais y’a Pluton, là-haut, qui boud' encor'. E’ va la continuer la rond', l’aut’, là-haut, avec ses furonc’s et sa peau crevassée. Eh ! Caillass' !"

Eh ! oui, frères humains, qui par nous avez vécu, Pluton poursuit sa rotation. Seulement, Pluton, sa rotation autour de papa Sun, c’est en  248 années 31 jours et 7 heures terrestres qu’elle l’effectue. Alors ... la nouvelle année, ben... c’est pas encore pour demain !

27 décembre 2008

Minuit suspendu (Poupoune)

Comme tous les trente et un décembre depuis un petit paquet d’années déjà, j’étais vautrée sur mon canapé avec mes huit tranches de saumon fumé et mon pain de mie pour moi toute seule, me faisant un devoir de ne pas me coucher avant minuit pour une raison qui m’échappe encore… Je m’envoyais ma surdose de saumon en prêtant une oreille et un œil distraits à la télévision qui déversait son habituel flot de mélodies ringardes avant d’avoir été à la mode, quand on sonna à ma porte.

J’étais pas exactement en tenue de fête alors j’ai vite enfilé un jean avant d’aller voir qui c’était, et j’avais pas entrouvert  ma porte qu’une furie est entrée en trombe et a investi mon salon sans vraiment y être invitée…
- Bon, qu’est-ce que vous foutez ? qu’elle a fait, comme ça, en me regardant, pas bonjour, rien…
- Excusez-moi, mais si je peux me permettre, qu’est-ce que VOUS foutez ? j’ai fait, bien droite dans mon jean.
- Alors ça, si vous y voyez pas d’inconvénient, on verra plus tard. Y a plus urgent dans l’immédiat !
- Et je peux savoir…
- Oui ! Oui ! J’y viens ! Vous énervez pas… Je vous explique.

Et elle m’a expliqué. Une histoire à dormir debout… mais elle y mettait tellement de passion et de conviction que j’ai pas eu le cœur à l’interrompre… Soit disant que minuit n’arriverait pas et que la nouvelle année ne pourrait pas commencer tant que je n’aurais pas respecté une bonne résolution que j’avais prise un an plus tôt. J’étais toujours un peu agacée mais aussi de plus en plus amusée… Miss Foldingue en personne dans mon salon.

Quand elle a eu fini son baratin, elle s’est tue et m’a regardée. Je voyais pas bien quoi lui dire… On s’est regardé comme ça un moment, et puis elle a fini par me dire :
- Faudrait pas trop traîner quand même, ça risque de créer des désordres cosmiques.

Alors là je me suis marrée. Elle était bonne celle-là ! Elle a eu l’air un peu déçue et m’a demandé :
- Vous me croyez pas, c’est ça ?
- Bingo !
- Bien… Il était quelle heure quand je suis arrivée ?
- Euh… Pas loin de minuit. Pourquoi ?
- Parce que dans ce cas minuit devrait être passé, ça fait un petit moment qu’on papote, n’est-ce pas ?
- Euh… oui.
- Bien ! elle a fait avec un petit air triomphant. Alors dites-moi, c’est toujours aussi calme, ici, à minuit le 31 décembre ? Pas une clameur, pas un coup de klaxon, rien ? Et à la télé ils ne font plus tout un tas de tralalas à minuit ?

Elle avait raison… C’était flippant. A la télé, sur toutes chaînes, l’image était comme figée. J’ai ouvert la fenêtre et j’avais l’impression d’habiter une ville fantôme… Et c’est une impression qui n’existe absolument jamais, chez moi. Même le dimanche à l’aube. Jamais. J’hésitais encore à la croire, la brindezingue, mais elle offrait quand même une alternative moins flippante que la fin du monde…

Alors je lui ai demandé, incrédule :
- Mais c’est toutes les résolutions de tout le monde qui doivent être respectées ?

Là c’est elle qui s’est marrée :
- Si on devait s’occuper de toutes les mémères qu’ont promis de maigrir et de tous les fumeurs qu’ont juré d’arrêter, on serait encore à l’âge de pierre ! Non… On ne fait respecter que les résolutions importantes.

- Importantes ?
- Oui, importantes. Pour l’humanité, ou pour la planète, pour l’univers…
- Et moi j’ai pris une résolution importante comme ça ? Vous me faites marcher ?!
- J’ai malheureusement pas que ça à faire…
- Ah… Et c’est quoi cette résolution ?
- Ça ! Pas à moi de vous le dire… Moi je suis là pour vous secouer un peu, mais je peux rien faire de plus…
- OK… Je suppose que c’est pas mon histoire de régime ? Parce qu’en fait après le saumon j’étais bien décidée à…
- Non, non, évidemment !
- Ouais… Bien sûr. La cigarette non plus, donc ?
- Vous fumez ?
- Ah ouais. Non.
- Allez ! Faites un effort ! Vous en avez pris beaucoup des résolutions l’année dernière ?
- Ben je me souviens pas trop bien, en fait…
- Bon : on est entre nous, faites pas votre timide, allez-y, bon sang !
- Ben… j’avais aussi décidé de… euh… enfin… de m’inscrire sur un site de rencontres…
- Et vous l’avez pas fait ?
- Non.
- Pourquoi ?
- C’est ça, ma résolution importante pour…
- Non non, je suis curieuse, c’est tout. Bon, une autre !
- Euh…
- Allez !
- Ben…
- Oui ?
- J’avais dit que j’arrêterais d’écrire dans mon coin et que j’essaierais de… faire lire un peu mes… mes trucs.
- Et ?
- Rien.
- Rien ?
- Non, je l’ai pas fait.
- Et ben au boulot !

Elle disparut sur ces mots, me laissant perplexe et toujours bloquée au seuil de l’année nouvelle… J’hésitais entre appeler les urgences psychiatriques ou me mettre à mon ordinateur pour scribouiller un peu au cas où et je finis par opter pour cette seconde option… Je ne sais pas exactement à quel moment ça s’est produit mais la nouvelle année est finalement arrivée.

Ailleurs, devant un autre écran, un homme a lu cette nouvelle plume hésitante. Il l’a aimée. Il l’a louée. Elle lui a inspiré des poèmes et des textes de toute beauté qui donnèrent un souffle nouveau à la littérature, révolutionnant la poésie, l’art et l’amour.


27 décembre 2008

Techniciens renommés cherchent grenouille désespérément... (Tilleul)

Le temps s’est arrêté… Dans toutes les chaumières du nord au sud et de l’est à l’ouest, les chiffres des pendules et les aiguilles des montres se sont immobilisés sur 23h29. Les verres sont prêts, le champagne est frappé… tout le monde attend anxieusement que résonnent les douze coups de minuit. Il semblerait que la maitresse du temps, notre mère la grande horloge, soit tombée en panne… Pourtant, d’une très grande précision, dotée d’engrenages anciens certes, mais très performants, elle n’a jamais manqué cette célébration du passage à l’an neuf…

Voilà ce que des techniciens renommés ont découvert sur le sommet du monde… 

la_grande_horloge

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27 décembre 2008

Une minute avant le Nouvel An (Martine27)

Le Maître du Temps est drôlement embêté.

Il voit bien qu'il y a un problème dans sa horloge à eau, il manque une goutte, une toute petite goutte.

Or cette toute petite goutte représente la minute avant le début de la nouvelle année.

Bon vous me direz une horloge à eau, ça fait un peu vieillot.

Certes, mais le Maître du Temps y est attaché. Ca fait des milliers d'années qu'il s'en sert et les inventions nouvelles comme les horloges atomiques et autres ne lui plaisent pas. Et puis, il faut le reconnaître elle a de l'allure cette horloge à eau.

Seulement voilà, il y a une toute petite brèche tout en haut et lorsque l'eau prévue pour l'année qui finit de s'écouler y a déversée, la petite goutte de la dernière minute en a profité pour prendre le large.

Et le voilà donc à une minute de la nouvelle année dans les premiers pays à changer d'année avec des gugusses qui restent coincés sur "plus qu'une minute, plus qu'une minute, plus…." Bref c'est agaçant.

Ailleurs, d'autres n'arrêtent pas de lever une jambe pour la poser hors du lit, ailleurs encore une bombe est sur le point d'éclater encore quelques instants à vivre pour les innocents de l'autre côté, ici un enfant cherche à naître tandis qu'un vieillard aspire au repos, là la voiture n'a pas encore embouti l'arbre, là les lèvres de la mère restent à quelques millimètres de la joue de son enfant. Bref le monde est bloqué à cause d'une toute petite goutte.

Où est-elle donc passée ?

Ah, la voilà qui zigzague tous azimuts cette petite friponne.

Au début de cette année elle a bien vu qu'elle pouvait passer une année à se promener, plutôt que de rester enfermée avec ses sœurs dans ce bidule bizarre, alors elle en a profité.

Elle s'est étirée, et plop elle s'est évadée du château du Temps.

Et depuis elle se balade dans le monde.

Elle en a vu des choses, des belles, des moches. Elle s'est amusée avec ses frères et sœurs de l'extérieur, pluie, neige, grêle. Elle s'est baignée avec ceux des rivières et des mers, même si parfois (enfin même souvent) ils n'étaient pas vraiment propres. Elle s'est attardée sur les fleurs avec ses cousines rosée. Elle s'est mêlée aux pleurs d'un enfant battu. Elle a glissé quelques instants sur les lèvres du soldat mourant pour le soulager. Elle a joué à créer des arcs-en-ciel. Bref, elle a profité des beautés et des horreurs du monde.

Maintenant, il est temps pour elle de rentrer à la maison. Elle sait que le Maître du Temps l'attend avec impatience pour que l'ancienne année s'achève et que la nouvelle commence. Elle est d'ailleurs un peu en retard, mais si peu. Une chose est sûre, pourvu que la petite brèche ne soit pas rebouchée pour qu'une petite minute de temps puisse être libre l'année prochaine de parcourir le monde à son tour.

Voilà le château du temps est là, elle se glisse dans la horloge à eau et dégringole jusqu'au fond, son rôle est rempli et elle emporte pleins de souvenirs à raconter là où elle va.

"Zéro, 2009 bravo"

"Allez au boulot il faut tout préparer pour ce soir"

"Déflagration… le sang gicle, la mort s'invite"

"Ouinnnnnn, bravo Madame voilà un beau petit garçon et attention voilà votre petite fille qui s'annonce"

"Adieu à tous, j'ai bien vécu"

"Bon sang quel choc ! Heureusement que j'étais attaché"

"Oui mon amour, un gros bisou, viens vite"

Bonne année à tous.

Clepsydre

27 décembre 2008

WONDERFUL TONIGHT (Joye)

- Chérie, viens, on va être en retard.
- Oh, quelle heure il est ?
- Ben, 23 h 30. Allez, ma douce, dépêche-toi un peu, hein ?
- Je ne pourrai pas y aller, faudra que tu y ailles sans moi !
- Quoi ? Mais qu'est-ce qui te prend ? Allez, viens !
- Non, j'peux pas.
- Mais pourquoi pas ?
- Passeque...
- Passeque pourquoi ?
- Passeque ma robe n'est pas assez belle. Personne ne va me dire que je suis jolie.
- Quoi ? Mais c'est ridicule, t'es ravissante ! Toute jeune, toute fraîche ! Non, mais d'où tu sors cela, que t'es pas belle ?
- Tu ne comprends pas, t'es un homme.
- T'as raison, je ne comprends pas ! Mais c'est quoi cette histoire ?
- Ben, tu sais bien que l'Année 2008 sera là avec toutes ses copines...
- Oui, et ?
- Oui, et, bon, elles sont toutes des vaches !
- Pardon ?
- Ben, des vaches, tu sais !
- Des vaches ? Oui, okay, admettons, que l'Année 2008 n'a pas été très sympa pour beaucoup de monde, mais bon, comme en 1929, ce sont des choses qui arrivent...
- Et puis, tu te rappelles 2007, oui ? Son mois de mai ? En France ?
- Ah, oui, c'est vrai, certains disent toujours que cela a foiré aux urnes, mais soyons raisonnables...
- Et 2006, hein ? Tu ne te souviens pas de ce que celle-là a fait à la planète Pluton ?
- Eum, chérie, Pluton n'est plus une planète.
- Exactement ! Et c'est la faute à qui ?
- Eum...
- Et 2005, hein ?  Katrina ? Et 2003, la navette spatiale qui a explosé ?  Et puis 2001...
- Écoute, ma belle, tu sais bien que tu n'es pas comme les autres ! Et je t'assure qu'en ce moment tu es la plus belle de tout jamais.
- Oh...tu crois ?
- Je ne crois pas, je le sais, mon amour !
- Et ma robe ?
- Magnifique !
- Vraiment ?
- Vraiment. Tout comme le chante Clapton « Oh, my darling, you look wonderful tonight! »
- Oui ?
- Bah oui ? Est-ce que je t'ai déjà une seule fois menti ? Hmm ?
- Bah, non.
- Alors, on y va, on va être en retard ! Hein ?
- D'accord. Merci mon chéri.
- Merci à toi, ma belle ! Allez, on y va.

27 décembre 2008

Passage encombré (Teb)

En cette année 2018, le gouvernement universel terrien a décidé, depuis quelques mois, (dans le but que ses réformes soient appliquées partout en même temps) d’abolir les fuseaux horaires.

Dans le même temps, il a fait construire une superbe horloge universelle, mécanique, pour qu’elle ne dépende d’aucune source d’énergie. L’image de cette horloge est diffusée partout dans le monde, sur des écrans numériques.

Située au beau milieu de nulle part, elle est gardée nuit et jour par une armée de gardes universels.

Chaque jour, à 10 heures pétantes, en grande cérémonie, le « gardien du temps » vient remonter le mécanisme.

Ce 31 décembre 2018, tout s’est passé comme prévu. Les coutumes n’ont pas changé… Même si elles se sont internationalisées… Un joli mélange de toutes les cultures…

18 heures… Chacun vaque à ses occupations pour préparer le réveillon…

20 heures… Les femmes se font belles.

21 heures… Un peu partout, la fête commence. Les terriens boivent, jouent, mangent, dansent en attendant la nouvelle année.

23 heures 55… les gens se rassemblent sous les écrans, pour ne pas rater le passage à la nouvelle année.

23 heures 56

23 heures 57

23 heures 58

23 heures 59

23 heures 59

23 heures 59

23 heures 59

23 heures 59

Sous les yeux de quelques milliards de terriens éberlués, la petite aiguille sursaute chaque minute… mais ne passe pas le 12…

Le monde entier s’est immobilisé… dans l’attente de la minute suivante, qui n’arrive pas !!!

Bon sang, mais… keskispasss ???

Un coup d’état ???

Une rébellion ???

Une attaque extraterrestre ???

Un dérèglement du champ magnétique terrestre ???

 

Dès la première minute, le « Gardien du Temps » s’est précipité au chevet de la « malade »…

Il a passé tous les mécanismes en revue…

Rien…

Quand, tout à coup, en regardant l’horloge arrêtée en 2018…

Mais… quel est cette chose pointue qui dépasse entre les aiguilles ???

Hissé jusqu’au centre de l’horloge, le « Gardien du Temps » découvre… une souris !!!

souris

Sa queue, coincée entre la petite et la grande aiguille, a arrêté le cours du temps !!!

Et voilà comment une chose aussi minuscule qu’une queue de souris peut empêcher le monde de tourner… pendant 5 mn…

horloge

27 décembre 2008

rsylvie n’a toujours pas trouvé de chaussure à son pied !

et oui, il en est pour qui la vie est ainsi faite, futilités en tout genre. Notre héroïne de ce jour en est une. Une star, une étoile qui brille au firmament du bien paraître. En ce soir de bal de la saint sylvestre elle se doit sylvette de briller. Mais voilà comment illuminer une piste de danse, quand à 23h59 à défaut de s’appeler Cendrillon, on est encore pieds nus en bas du vaste escalier qui monte au salon.

Car bien sur, elle est dans la cave, pauvrette. En pleurs devant une étagère de chaussons, tous mieux rangés les uns à coté des autres, dans l’attente du noël prochain. Mais dans ce rayon si bien ordonné, pas de trace de soulier.

Dehors il ne fait pas bien chaud.

Normale pense-t-il, on est en plein hiver.

Il ressert maladroitement ce qui lui sert de manteau, et fait un double nœud avec l’écharpe qui lui protége le cou.. .. Une chance se dit-il, d’avoir croisé cette gentille dame qui allait déposer ce carton de vieux vêtements au secours catholique. C’est bien dommage qu’elle ai mis tant de chaussures et pas une paire de gants. Cela lui aurait été trés utile par ce temps. Mais il est heureux. Et rien ne pourra assombrir cette journée.Il sait, il le ressent au plus profond de son cœur. Aujourd’hui sera une belle journée.

Vous me direz qu’il est bien courageux d’avoir le sourire au cœur, lui que la vie n’a pas gâté. Mais c’est ainsi, il est joyeux. Et rien ne le fera pleurer. De toute façon, il n’a plus de larme. Les interminables soirées à l’Assistance Publique de Baunes lui ont tout pris. Plus de place pour l’angoisse des ombres géantes dans le dortoir, la peur des grands qui vous menacent avec leurs canifs, la crainte des pions qui vous dénoncent au directeur,,, c’est belle et bien fini. Ce soir à 24heures

soit minuit,

soit demain1er janvier

il sera majeur….

Et n’aura plus jamais besoin de se cacher de l’autorité.

Fini les petits boulots d’arpette sur les chantiers. Alors OUI , en regardant les aiguilles du clocher qui indiquent 23h59, il sourit. Et puis, la douce musique qu’il entend par de-là les grilles de ce grand jardin, lui ravit le cœur.


Les premières notes de musique retentissent à peine dans le salon, que déjà tous entonnent le célèbre « voulez vous danser grand mère »,,,, à l’intention de l’honorable octogénaire qui a réuni toute sa charmante famille autour d’elle. Toute non, il manque la petite nièce. Mais elle est si, si….

Non ce n’est pas comme cela qu’il faut dire.

Il manque la petite nièce. Celle que tous appelle la peste, la poison, la chipie, la , la…..

En fait, elle est tellement superficielle, que même sa conversation vous endort….

Voilà pourquoi personne ne semble avoir remarqué son absence.

Elle est en colère sylvie. Rien à se mettre et la fête qui bat son plein.
D’autant plus que son aventure ne semble soucier personne. Pas même la domestique.
Où est-elle réfléchit soudain sylvie, qui pense à une machination de la part de cette dernière.

Et voilà une coupable toute trouvée. Hier quand madame sa mère lui a demandé d’aller porter la caisse de vêtements non utilisés au secours catholique. Subrepticement elle a ajouté ses chaussures, pour se venger de toutes les méchancetés qu'elle lui dis  !

Il ne lui reste plus qu’à vite se rendre à la sacristie, récupérer les précieuses chaussures. A cette heure, il n’y a personne dans les rues. Ainsi on ne s’apercevra de rien, et elle pourra ensuite, illuminer le bal de sa présence.

A peine dehors, notre sylvie tellement pressée

 ne fait pas attention et se heurte à une silhouette.

« Din ding dong »

Bonne année mad’moiselle

Son sourire est si, si….

En fait je ne devrais pas dire comme cela.

Din ding dong

Oups ! pardon mam’selle.

Est-ce la violence de leur rencontre

Son sourire si lumineux, si….

Toujours est-il que depuis,

Sylvie n’a toujours pas de chaussure aux pieds

Mais dans son cœur il y a un sentiment nouveau

doux comme le bonheur
 
tout simplement
............................
qu'à vous tous, cette nouvelle année
soit douce comme le bonheur... rsylvie

fleur

27 décembre 2008

L'heure walrus (Caro_Carito)

horloge


L’horloge sommeille dans la pénombre glacée. Cliquetis de métal dans la solitude des vieilles pierres. Les Parques glissent entre leurs doigts flutés les fils de nos vies, défaisant l’écheveau emmêlé de nos destins. Une ombre passe dans le square abandonné. Un courant glacé effleure le manteau de la cheminée. Telle une sentinelle muette aux abords d’une salle à manger vêtue de rires et de lumière.

Minuit au loin. Les Parques suspendent leurs gestes. Un rayon de lune se pose sur le mécanisme à peine vieilli par les siècles. La grande aiguille de métal recouvre la petite. Douze coups et une brèche béante. Quelques minutes glissées là par les facéties d’un calendrier. Chaque année voit se nicher quelques minutes dérobées jusqu’à ce 31 décembre ; là le décalage se fait fracture. Le grand Horloger suspend le ballet des secondes et lance les dés. Les ombres se font plus pressantes. Le silence enveloppe chaque geste. Le Maître va-t-il, au gré d’une face blanche de jeu de hasard, envoyer le monde ad patres ? Faille béante, invisible à nos yeux, dans laquelle notre monde peut, en un battement de cil, basculer.

debronze


La course du dé se fait plus hésitante, oscille encore quand une main s’en saisit. Les parques retournent à leurs métiers, les ombres se font à nouveau discrètes et quelques dieux toussent. Dans l’ombre, le grand Horloger sourit, il est inutile de forcer le destin. Ebrécher le temps, vanité des vanités...

Le rayon de lune s’estompe, la roue dentée reprend sa course. Il est minuit passé.

27 décembre 2008

Normal (Walrus)

31 décembre 2008, il est vingt-quatre heures zéro minute zéo seconde, mais 2009 n'arrive pas !

Normal : pour compenser le ralentissement progressif de la rotation de la terre, "on" a décidé de rajouter une seconde à cette année.

Pas d'affolement, ce ne sera pas long...

bonne_annee

27 décembre 2008

Brave Mémé (MAP)

« Comment peut-on raccommoder
un trou dans … un emploi du temps ? » 

« C’est très simple ! » me dit Grand Mère
-qui ne s’étonne jamais de rien-
« Je l’ai fait grand nombre de fois.
Accorde-moi quelques secondes
je décroche la grande aiguille
de mon horloge à balancier.
Regarde comme elle est jolie :
 si fine, pointue, élancée …
et … continue à me parler
ainsi je pourrai me servir
du fil de la conversation
pour ravauder ce bel ouvrage. »
……….

Ainsi fut fait, mais sans penser
au seuil de la nouvelle année …
………….

Vite, vite, brave Mémé
il reste juste une minute !
L’aiguille doit être replacée
pour que, sans attendre, débute
un tout nouveau mois de JANVIER !

M_m_

 MAP

 

21 décembre 2008

Aux premiers coups de minuit

MinuitMAP ; Walrus ; Caro_Carito ; rsylvie ; Teb ; Joye ; Martine27 ; Tilleul ; Poupoune ; Papistache ; Val ; Joe Krapov ; Janeczka; Cartoonita ;

21 décembre 2008

Défi # 40 (rappel)

Consigne 2: (pour le 27)

Nous sommes le 31 décembre, il est 23h59, et un incroyable obstacle empêche le monde de basculer dans la nouvelle année. Quel est-il, ce terrible contretemps?
Vous saurez l'éviter pour garantir le passage à la nouvelle année.

samedidefi@hotmail.fr

20 décembre 2008

Retard du Père Noël (Violette7)

Comme je suis malade et que je dois être brève et comme j'habite à 17 kms de la maison du Père-Noël je me permets de rétablir la vraie vérité par ce SMS reçu peu avant 19 heures :

G bu 1 kou ché la R'née, mdr,g tréné, t1kiète jariv, arété l'ciné, v'zèt' tebé, grave, den 5mn j'sui OK, LOL, el'No

20 décembre 2008

Ou est le Pere Noel? (suite et fin) - Janeczka

- Ma mie! assieds-toi donc, je vais t'expliquer. Nous avons encore quelques heures devant nous.

Ils s'installerent donc tous au coin du feu et le joyeux bonhomme leur conta l'histoire suivante:

Alors qu'il faisait sa promenade annuelle rituelle dans un bois pas trop eloigne, le Pere Noel se trouva nez-a-nez avec un gros ours brun.
A ces mots, tout le monde retint sa respiration; mais, voyant qu'il ne portait pas une egratinure, ils se detendirent.
Gustav continua:

- Je n'etais pas fier face a ce grand gaillard. Son air peu commode et son physique d'armoire a glace m'ont effraye. Je n'avais jamais ete aussi pres d'un animal sauvage, j'etais sur de finir dans sa gamelle.
Puis il m'adressa la parole.

"Bonjour, Pere Noel! je te connais bien, je t'ai deja vu par ici, mais je n'ai jamais trouve le courage de t'approcher.
J'ai beaucoup entendu parler de toi, tu sais... par mon cousin Angelo... Il habite dans le sud de la France..."
Angelo! a ces mots, j'ai souri. Qui ne connait pas Angelo? cree par les petites mains habiles de Lutine Tilu! elle a toujours eu un don pour ce genre de choses... deja a l'epoque, quand elle travaillait ici!

Ce grand nounours m'a donc propose d'aller chez lui boire un the, ce que je ne pouvais refuser. Nous avons passe des heures a parler de Noel, de choses et d'autres... il m'a avoue beaucoup aime mon travail, je lui ai tout naturellement donne mon autographe. Nous n'avons pas vu le temps passer! c'est en regardant son horloge suisse que je me suis affole. Heureusement, il est ami avec un elan veloce qui m'a ramene ici en quelques secondes.
Et voila la raison de mon retard!

- Oh Gustav, dit doucement la Mere Noel, l'annee prochaine, c'est toi qui l'invite, d'accord?

20 décembre 2008

50,01 % (Papistache)

— Oncl’Papistache Twelve, s’il te plaît, raconte-moi une histoire.
— Neveu-Mon-Neveu, t’ai-je déjà dit le jourle Père Noël a cessé d’exister ?
Raconte, Oncl’12 !

Au début du XXIe siècle, quand la télévision occupait encore les soirées des gensJe t’ai déjà raconté la télévision ? — le producteur mondial des variétés avait entrepris de lancer un grand vote du public pour savoir si le Père Noël était toujours une valeur sûre.

Toutes les chaînes, de tous les pays du monde, retransmettaient la cérémonie. A l’heure dite, le score tomba : 50,01 % des habitants de la planète avaient choisi d’affirmer que le Père Noël était “has been”.

Instantanément, il cessa d’exister. Plus de Père Noël. Il restait bien des souvenirs de ses heures de gloire, mais le vote l’avait rayé du présent. Lui-même n’y avait pas résisté : il avait disparu.

Tous les continents avaient voté. Un des huissiers, retenus pour l’occasion, avait bien relevé qu’il manquait les voix de l’Antarctide. Le chef des programmes avait répondu en disant qu’en Antarctide, à part une vingtaine de scientifiques givrés, ne vivaient que des manchots. Ce continent était recouvert par les glaces, à l’époque.

Mais le petit huissier, cela le chagrinait. Il était huissier dans l’âme, ce qui veut dire qu’il avait tout fait dans son métier : des expulsions, des ventes, des constats d’adultère. Ce n’est pas qu’il y avait éprouvé du plaisir, non, il se disait que le travail devait être fait et qu’un autre que lui aurait pu s’y prendre plus mal.

L’oubli du vote de l’Antarctide le chagrinait. Il passa la nuit à s’informer. Il téléphona à d’autres petits huissiers qui téléphonèrent à d’autres. Au petit jour, un message lui parvint.

Un petit royaume du Nord de ce qui fut l’Europe, la Belgide, avait organisé un grand voyage pour des milliers d’enfants de son pays. La Belgide était un pays unique en son genre. Son roi passait l’essentiel de son temps à poser pour des dessinateurs ou graveurs afin que les timbres de son pays soient ornés de son effigie. Il le faisait très, très bien.

Les ministres de ce pays étaient les plus drôles qu’on ait jamais vus. Ils souriaient tout le temps et poussaient de grands cris de joie quand ils se rencontraient et ils s‘embrassaient sur la bouche en  claquant bien fort les lèvres. Parfois, quand l’un d’eux s’endormait au beau milieu d’un discours,  les autres ministres  baissaient la voix pour le laisser rêver en paix.

Enfin, ça, c’était plutôt les ministres du Sud. Au nord de la Belgide, les ministres étaient un peu différents. Ils avaient l’habitude de saupoudrer leurs plats de sciure de bois. Essentiellement de la sciure de manche à balai. Comme la sciure n’était pas plus digeste à cette époque qu’aujourd’hui, elle avait tendance à s’accumuler dans les intestins des hommes politiques et le manche à balai, insensiblement, se reconstituait, ce qui donnait à leur allure comme un air un peu constipé, un peu rigide.

C’est cette allure rigide qui donna l’idée aux ministres du Sud d’offrir aux enfants de leur pays un voyage en Antarctide pour y sympathiser avec les manchots. Mais, en Belgide, on n’avait pas de bateau. Les ministres qui souriaient toujours décidèrent d’en acheter un à leur voisine, la Francide.

Les Francidiens possédaient un grand porte-avions qu’ils promenaient de pays en pays dans l’espoir qu’on le leur vole parce qu’ils ne savaient plus quoi en faire. Les Belgidiens se déclarèrent prêts à l’acheter. En Francide, c’était une bonne nouvelle. Toutefois, au moment de signer, le ministre francidien, avoua que son bateau contenait des produits hautement cancérigènes à son bord et que cela coûterait très cher de le nettoyer. En Belgide, on rigola très fort. Le premier ministre, qu’on n’avait pas réveillé depuis trente-six heures, embrassa sur la bouche son homologue francidien et lui dit : Chez nous, on a voté une loi qui interdit à nos compatriotes d’attraper le cancer, alors... votre porte-avions nous convient tout à fait.

Voter une loi qui interdise d’attraper le cancer ! En Francide on s’inspira du principe, mais les Francidiens étaient moins disciplinés que les Belgidiens et l’effet ne fut pas aussi probant. On y renonça vite.

Alors, le petit huissier refit ses comptes et comme le porte-avions comptait essentiellement des enfants, le vote bascula en faveur du Père Noël. 50,01% !

Mais, Neveu-Mon-Neveu, le Père Noël avait cessé d’exister. Ce n’est pas comme s’il avait pris sa retraite. Il n’existait plus ! Alors, sans comprendre ce qu’il lui arrivait, le petit huissier devint le Père Noël. Il ne se posa pas de questions : il était le Père Noël.

Il avait eu le temps, pendant la préparation de l’émission, d’analyser les causes du vote aussi serré. Dans de nombreuses maisons, les parents des enfants, au fil des ans, avaient pris l’habitude de corriger le choix du Père Noël. Très rarement, les parents cachaient les jouets apportés par le bonhomme, en jugeant que leur garnement n’avait pas mérité de cadeau. Mais c’était très rare. Le plus souvent, les parents, complétaient, au pied du sapin, la distribution du vieillard rougeaud, et, petit à petit, ils avaient même totalement pris en charge toute la mise en scène.

Le petit huissier de Noël, donc,  décida de faire l’impasse sur toutes les maisons où les familles avaient pris sa place. Il décida de se concentrer sur les habitations qu’il connaissait bien pour y avoir procédé à des saisies, des expulsions, etc... Des maisons, où sa présence était attendue et espérée. Il savait interpréter les signes de la misère. Il l’avait si souvent côtoyée.

Il s’amusa beaucoup. Se déplacer à la vitesse de la lumière, pour apporter des cadeaux dans des foyers où il était attendu le remplissait de joie. Il lui sembla même que le gros nuage gris qu’il portait toujours au-dessus de sa tête, s’était fait un peu plus léger.

Il n’oublia, bien sûr, pas les petits Belgidiens au Pôle Sud. Il leur apporta des milliers de diodes lumineuses que les gamins entreprirent  de fixer au cou des manchots afin qu’ils illuminent la banquise. C’était, vu du ciel, un très joli spectacle.

Comme il lui restait du temps, le petit huissier de Noël entreprit de visiter des régions de la planète où son prédécesseur ne s’avisait jamais de mettre les pieds. Déposer un cadeau au pied de la couche d’un petit aborigène d’Australie, qui ne s’y attendait pas du tout, le combla de félicité. Il  apporta ainsi de petits couteaux de poche dans les forêts tropicales, des pelotes de ficelle sur les hauts plateaux andins, des loupes pour les jeunes Berbères, des perles, des coquillages, des fruits frais pour les petits Inuits. Il déposa même un immense iceberg qui dérivait dans l‘océan, au beau milieu d’un désert de sable. Les enfants des  chameliers y creusèrent des cabanes tout un mois durant.

Il choisit ses cadeaux avec beaucoup de soin et d’attention. C’était facile, il lui suffisait de se replonger dans ses souvenirs.
Une lampe de poche, un gyroscope, des osselets... tous ces cadeaux modestes qui avaient autrefois constitué les seuls présents que, le matin de Noël, il découvrait dans ses souliers.

Le petit huissier de Noël, après avoir achevé sa tournée, se posta tout en haut du firmament. Il aurait s’étonner d’y parvenir, il ne le fit pas. Il était le père Noël. Son petit cœur resserré d’huissier avait gonflé. Il sentait bien qu’il n’était pas Dieu. Juste un petit livreur d’émotions. Mais là-haut, une idée lui était venue. Il sentait que la tâche serait lourde, mais il avait l’éternité pour lui. Il se donna pour mission de tenter de rendre soluble dans l’eau le mystère du sourire béat des ministres de la Belgide du sud. Ainsi, il en ferait des cachets qu’il distribuerait à tous les ministres de la planète.

Neveu-Mon-Neveu, je cherche toujours à lire sur le visage des dirigeants de la planète si le petit huissier de Noël a réussi à fondre ses cachets. Je suis vieux et il ne me reste guère d’années à vivre, mais toi, maintenant que tu connais l’histoire, sois attentif. Tu trouveras bien un moyen de me faire savoir si le petit huissier de Noël a réussi.

20 décembre 2008

Père Noël !!! Ohhh !!! (Teb)

Mercredi 24 décembre 1998…

Il est 18 heures.

Mère Noël tourne dans son salon comme un lion en cage.

Père Noël est sorti depuis des heures.

Il livre aux Restos du Cœur les bûches fabriquées dans leur atelier.

Il devrait être là depuis longtemps.

Tout est prêt pour le départ de la tournée.

Les lutins ont fait le chargement.

Mère Noël s’est occupée de l’attelage.

Il ne manque plus que l’homme en rouge.

………………..

Qui n’arrive pas.

 

Mère Noël oscille entre inquiétude et colère.

Qu’il ne soit pas à l’heure pour la tournée est étonnant.

Ce couronnement du travail de l’année compte beaucoup pour lui.

Mais… en même temps… il a beaucoup changé, cette année.

Très souvent, il est rentré en retard,

A chaque fois il s’était laissé entrainer à boire plus que de raison.

 

Mais tout de même, le soir de Noël.

Elle n’y croit pas.

Fâchée, déçue, inquiète.

Elle ne sait que penser.

 

Pour en avoir le cœur net, elle décide de partir à sa recherche.

 

A quelques mètres de la maison, là… sur un banc… une forme rouge affalée.

photo1

Son cœur se serre.

Même ce jour là !

Elle s’approche.

Il dort, tête renversée… bouche ouverte.

Des ronflements sonores s’échappent de sa gorge.

 

Folle de rage et de chagrin, elle ramasse de la neige.

Et s’en vient sans bruit lui frotter le visage.

Un sursaut.

D’un bond, il est debout.

Reconnaissant Mère Noël, il réalise !

« Quelle heure est-il ??

Ma tournée !! »

 

« Tout est prêt !! Elle n’attend que toi, mécréant !!! »

Cette année, c’est le couple Noël qui distribuera les cadeaux aux enfants.

photo2

               

Mère Noël a décidé de faire la trêve… pour cette nuit.

Mais il ne perd rien pour attendre !

Dès demain, elle passe à l’attaque.

 

Cette année encore, les enfants auront leurs cadeaux…

Mais l’an prochain ???

Personne n’est à l’abri… non, personne !!!

20 décembre 2008

Comment se déplacer sans rennes ? (Tilleul)


La crise sévit partout, même en Laponie… Les rennes se sont vus refuser l’augmentation demandée au bonhomme rouge… Ils ont décidé de faire grève. La luge est prête, chargée d’une multitude de cadeaux pour tous les enfants, mais les quadrupèdes vieillissants sont entêtés et rien ni personne ne parvient à leur faire changer d’avis…

Le temps presse. Père Noël a bien une voiture munie d’un GPS, mais il n’a jamais conduit… Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas compliqué ! Dans le ciel ce soir-là, il n’y a pas grand trafic.

Vite, il accroche son traineau et le voilà parti, assis derrière le volant de son bolide.

" Tournez à droite "… il n’y prête pas attention…

" Au prochain carrefour, tournez à gauche "…

" Qui parle ? Il y a quelqu’un ? "

" Tournez à gauche "

" Puisque vous insistez, je tourne "… et voilà notre père Noël survolant la Sibérie…

" Où diable sont passées les maisons des petits Français ? "

" Tournez à droite "

" D’accord ! Mais à part toutes ces étoiles dans le ciel, je ne vois aucune lumière sur terre ! "

Après de nombreuses heures, il se décourage un peu… " Je n’arriverai jamais à l’heure "…

Sur un gros nuage, enfin, il aperçoit une habitation… c’est la demeure du grand saint Nicolas… En repos depuis trois semaines, il prête volontiers son avion ultra rapide à son confrère du Grand Nord. Mieux!  Il propose son aide à notre conducteur d’un soir…

Cette nuit-là, on a pu voir deux pères Noël sur le toit du monde, l’un, coiffé d’une mitre et l’autre, d’un bonnet…


20 décembre 2008

Little Miss Kartoffel (Joe Krapov)

 
- Je ne comprends pas, Renne1 ! Qu’est-ce qu’il fout ? La mère Noël a chargé les
cadeaux dans le traîneau, on nous a attelés, la piste d’envol est dégagée, il
est 18 heures et le patron n’arrive toujours pas !
- Tu ne t’es pas arrangé, Renne2, depuis l’année dernière ! Toujours à
t’inquiéter pour un rien ! Aie confiance, ça va bien se passer !
- Et pourquoi elle pleure, d’abord, la mère Noël ?
- C’est la fin de son CDD. Ce soir il la remplace par une neuve. C’est pour ça
qu’il est absent, il est parti la chercher, en France, au Puy-du-Fou.
- La France ? Mais c’est le bout du monde !
- Il est parti avec la quatre chevaux.
- Ca ne me rassure pas plus. Il suffit qu’un Pégase perde un fer, qu’il ait
envie de lui faire le coup de la panne, à la nouvelle. Ils adorent ça, les mecs
!
- Pas lui. Et pas une quatre chevaux. Ca ne tombe jamais en panne, ces bêtes-là
!
- Et puis, pourquoi une Vendéenne ? On n’a plus de pain alors on mange de la
brioche ?
- C’est un concours national. Il en vient de toutes les régions. Des
Charolaises, des Limousines…
- Avec des bouteilles de lait sur le toit ?
-… des Vosgiennes, des Normandes, des blondes d’Aquitaine.
- Il paraît qu’elles ne sont pas futes futes celles-ci !
- Bordelais et borderline, c’est pas pareil, Renne2 !
- Pour moi, tu prêches en vain. Tout ça c’est du même tonneau. Grand cru et
petit QI.
- Sûr, il y a des Gasconnes, aussi !
- Comme la Lune d’où descend Cyrano ?
- Ah, c’est vrai que tu as des lettres, toi !
- Il va nous ramener qui, à ton avis, ce vieux cochon ? Miss Languedoc ? Miss
Midi Pis rennais ? Miss Franche-Comté ou Miss Franche Rigolade ?
- De toute façon, la pauvre fille, pour ce qu’elle aura à faire ici ! Emballer
des cadeaux toute l’année, c’est pas un cadeau pour ce genre d’emballeuse ! Et
au bout d’un an il faudra qu’elle fasse ses paquets pour laisser place à une
nouvelle !
- Attends, Renne1, c’est pas l’usine quand même ici ! Bosser dans un château,
avec plein de petit personnel…
- Des nains ! Appeler des nains, petit personnel, c’est pas politiquement
correct !
- Et puis, cette fille, ça n’est jamais qu’un clone. La vraie Miss
Poitou-Charente peut continuer à pédaler dans le yaourt sur la Terre tant
qu’elle veut !
-…
- 18 heures 10, dis donc ! Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé. T’as son numéro
de portable ? Tu peux pas l’appeler ?
- ‘Tain, c’est vrai qu’il est chiant ! Bon alors : 99 99 99 99 99. Ca sonne.
- Tu lui as mis quoi comme sonnerie sur son joujou ? Le « Petit papa Noël » de
Tino Rossi ? Minuit chrétien ? Mon beau sapin ? Jésus reviens ?
- Arrête, t’es con, me fais pas rire ! Ah, ça y est, il décroche ! Dites-donc
père Noël, c’est Renne1 et Renne2. Vous n’oubliez pas qu’on a du taf, ce soir ?
On vous attend, nous ! On piaffe ! Quoi ?
- …
- Mais fallait appuyer sur…
- …
- Mais non, fallait pas mettre en mode manuel ! Automatique, ça vous fait tout
tout seul !
- ...
- OK, OK, je me calme. Mais non, je ne m’énerve pas les nerfs, c’est Renne2
qui…A tout de suite !
- Alors ?
- Il arrive. Ca a été plus long que prévu. Reste harnaché ! Il a eu des
problèmes avec le dé cloneur.
- Ah ben ça promet pour tout à l’heure !
- Mais non, c’est juste qu’il était tellement fébrile qu’il a tourné la molette
du mode manuel sans le faire exprès. Meeeeerde ! J’étais tout beau tout propre !

La quatre chevaux lancée à vive allure vient de se vautrer dans le bonhomme de
neige construit par les nains. Cela a provoquée une énorme gerbe de neige sur
les rennes et sur le traîneau. Le père Noël, l’air fâché, tout beau tout propre
lui aussi dans son smoking à queue de pie (noire bretonne ?), s’extirpe de la
calèche, en fait le tour et va ouvrir la porte, très vieille France, donnant le
bras à sa nouvelle compagne.

Comment décrire la princesse ? Il ne faut pas demander à Renne1 et Renne2 de
nous aider à le faire : ils sont écroulés de rire. Eux qui s’attendaient à voir
débouler un canon ils voient s’avancer prudemment sur la neige une dame d’âge
canonique, maquillée comme un sapin de Noël, coiffée d’un chapeau ridicule et
vêtue de fringues BCBG d’un autre âge.

Le père Noël la fait entrer dans le château puis il revient quelques minutes
après, paré de son costume traditionnel et portant sa hotte chargée de joujoux.
Il s’installe sur le siège du conducteur et ordonne d’emblée :
- Taisez-vous ! Ou plutôt non, dites ce que vous avez à dire ! Vos sarcasmes
rennais, je veux bien les entendre maintenant que vous êtes deux. Après le
décollage-déclonage vous serez douze milliards et ça je ne supporterai pas,
alors autant qu’on règle tout entre hommes tout de suite. Oui mon dé cloneur à
décoclonné, oui j’aurais pu ramener Miss Mayotte, Miss Antilles, Miss Corse, la
belle Otéro ou la belle de Cadix. Mais quand la technique se met contre vous,
elle se met contre vous ! Cette fichue machine ne s’est remise à marcher qu’une
fois orientée vers Miss Mamie Fontenay-le-Comte qui présidait le jury. Allez
riez encore tout votre soûl de la belle de Fontenay, bande de patates, et puis
après, en route ! Moi je ne suis pas là pour rigoler. Je suis là pour faire le
job, je fais le job.
- Oh mon pauvre ! lâche encore Renne2
- Joyeux Noël quand même, père Noël !
- Et bonne année, Grand-mère !

Noël ne fut jamais aussi joyeux, partout sur la Terre, que cette année-là.
Pourquoi ? Nul ne le sait. Miss Terre et pot de yaourt, comme on dit en Iowa
quand on n’a plus de boule de gomme.

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