rsylvie n’a toujours pas trouvé de chaussure à son pied !
et
oui, il en est pour qui la vie est ainsi faite, futilités en tout
genre. Notre héroïne de ce jour en est une. Une star, une étoile qui
brille au firmament du bien paraître. En ce soir de bal de la saint
sylvestre elle se doit sylvette de briller. Mais voilà comment
illuminer une piste de danse, quand à 23h59 à défaut de s’appeler
Cendrillon, on est encore pieds nus en bas du vaste escalier qui monte
au salon. Car
bien sur, elle est dans la cave, pauvrette. En pleurs devant une
étagère de chaussons, tous mieux rangés les uns à coté des autres, dans
l’attente du noël prochain. Mais dans ce rayon si bien ordonné, pas de
trace de soulier. Dehors il ne fait pas bien chaud. Normale pense-t-il, on est en plein hiver. Il
ressert maladroitement ce qui lui sert de manteau, et fait un double
nœud avec l’écharpe qui lui protége le cou.. .. Une chance se dit-il,
d’avoir croisé cette gentille dame qui allait déposer ce carton de
vieux vêtements au secours catholique. C’est bien dommage qu’elle ai
mis tant de chaussures et pas une paire de gants. Cela lui aurait été
trés utile par ce temps. Mais il est heureux. Et rien ne pourra assombrir cette journée.Il sait, il le ressent au plus profond de son cœur. Aujourd’hui sera une belle journée. Vous
me direz qu’il est bien courageux d’avoir le sourire au cœur, lui que
la vie n’a pas gâté. Mais c’est ainsi, il est joyeux. Et rien ne le
fera pleurer. De
toute façon, il n’a plus de larme. Les interminables soirées à
l’Assistance Publique de Baunes lui ont tout pris. Plus de place pour
l’angoisse des ombres géantes dans le dortoir, la peur des grands qui
vous menacent avec leurs canifs, la crainte des pions qui vous
dénoncent au directeur,,, c’est belle et bien fini. Ce soir à 24heures soit minuit, soit demain1er janvier il sera majeur…. Et n’aura plus jamais besoin de se cacher de l’autorité. Fini les petits boulots d’arpette sur les chantiers. Alors OUI , en regardant les aiguilles du clocher qui indiquent 23h59, il sourit. Et puis, la douce musique qu’il entend par de-là les grilles de ce grand jardin, lui ravit le cœur. Non ce n’est pas comme cela qu’il faut dire. Il manque la petite nièce. Celle que tous appelle la peste, la poison, la chipie, la , la….. En fait, elle est tellement superficielle, que même sa conversation vous endort…. Voilà pourquoi personne ne semble avoir remarqué son absence. Elle est en colère sylvie. Rien à se mettre et la fête qui bat son plein. Et
voilà une coupable toute trouvée. Hier quand madame sa mère lui a
demandé d’aller porter la caisse de vêtements non utilisés au secours
catholique. Subrepticement elle a ajouté ses chaussures, pour se venger
de toutes les méchancetés qu'elle lui dis ! Il
ne lui reste plus qu’à vite se rendre à la sacristie, récupérer les
précieuses chaussures. A cette heure, il n’y a personne dans les rues.
Ainsi on ne s’apercevra de rien, et elle pourra ensuite, illuminer le bal de sa présence. A peine dehors, notre sylvie tellement pressée ne fait pas attention et se heurte à une silhouette. « Din ding dong » Bonne année mad’moiselle Son sourire est si, si…. En fait je ne devrais pas dire comme cela. Din ding dong Oups ! pardon mam’selle. Est-ce la violence de leur rencontre Son sourire si lumineux, si…. Toujours est-il que depuis, Sylvie n’a toujours pas de chaussure aux pieds Mais dans son cœur il y a un sentiment nouveau doux comme le bonheur
Les
premières notes de musique retentissent à peine dans le salon, que déjà
tous entonnent le célèbre « voulez vous danser grand mère »,,,, à
l’intention de l’honorable octogénaire qui a réuni toute sa charmante
famille autour d’elle. Toute non, il manque la petite nièce. Mais elle
est si, si….
D’autant plus que son aventure ne semble soucier personne. Pas même la domestique.
Où est-elle réfléchit soudain sylvie, qui pense à une machination de la part de cette dernière.
tout simplement
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qu'à vous tous, cette nouvelle année
soit douce comme le bonheur... rsylvie