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Le défi du samedi

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20 décembre 2008

Compte à rebours (rsylvie)

compte à rebour.....C'est ce soir !!!!

-"beausoir, je suis Léo rédacteur en chef

de « la banquise »,

le célèbre quotidien qui vous a bien des fois

rapporté les aventures

de ces illustres aventuriers des temps moderne

Hors il est dix-huit heures et le Père Noël est introuvable 

depuis qu’il est parti préparer son attelage.

-Car en fait, on chercheR0dolphe…. T’es où ?

-qu’est-ce que tu faison a du travail.               
-Comment ça 
tu ne veux pas venir !
-sans toi
comment
faire ma tournée ?

-Bon bon bon je saistu es copié de toute part

-Oui certain ferait bien de s'abstenir

-Pales imitations aux multiplescouleurs

-MAIS OUI c’est toujours toi le plus beau 
-OUI tu es le préféré des enfants

-Allé gentil renne, on y va ?
                                                

                                                    
-C’était Léo en direct de la banquise

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20 décembre 2008

Ou est le Pere Noel? - Janeczka

As-tu vu
Le petit bonhomme
Au chapeau pointu?

... gloups!
Il est 18h en Laponie
Et l'homme a l'habit rouge
N'est nulle part.
Les lutins se mettent
A le chercher
Frenetiquement.

Il n'est pas devant la tele
      ... pas en train de faire une sieste
      ... pas non plus en train de troner
      ... pas en train de couper du bois
      ... pas en train de faire la cuisine
      ... pas en train de prendre un bain
La vaisselle est faite, le linge repasse; les derniers cadeaux sont en train d'etre emballes, les dernieres verifications faites - traineau, rennes...
Alors ou est le barbu au ventre rond??

Tout le monde s'affole, le cherche fievreusement, sort, appelle son nom. Mme Noel se fait un sang d'encre, prie tous ses saints pour que rien ne lui soit arrive. Sera-t-il la a minuit pile (heure de la Laponie)?

Vers 21 h, desesperes, certains de ne jamais le revoir, les lutins et la Mere virent arriver M. Noel.

- Gustav! que t'est-il arrive?...

La suite... a 12h (heure de Paris)

20 décembre 2008

MERE NOELLE A LA RESCOUSSE (Martine27)

La Mère Noëlle fulmine (oui Mère Noëlle j'ai bien le droit de féminiser le nom me semble-t-il).

Où peut bien être passé son zigoto de mari.

En paréo, elle sort de la paillote pour le chercher.

(Pardon ? Ah vous, vous interrogez, la Mère Noëlle en paréo, dans une paillote, depuis quand fait-il si chaud au Pôle Nord. Non en fait, les Noël se sont délocalisés, ils en avaient marre de la neige et du froid, ils ont donc acheté une île des Mers du Sud. Bon au début, les lutins ont un peu récriminé, faisait trop chaud, les ours polaires allaient s'ennuyer d'eux, etc, etc… Mais depuis un an qu'ils sont arrivés tout va pour le mieux.)

A part, à part qu'il est 18 h 30 et que le Père Noël manque à l'appel alors qu'il est censé partir au boulot dans quelques heures.

Confiant le chargement des derniers paquets aux lutins, Mère Noëlle s'enroule plus étroitement dans son paréo et part à la recherche du déserteur. Sa disparition est d'autant plus étonnante que son costume a également disparu, or, il ne le met qu'au dernier moment.

Mère Noëlle file vers la plage où Père Noël aime à se délasser.

Et là sur le sable humide, elle découvre des traces de bottes, des bottes grande taille, celles de son époux pas de doute là dessus.

Seulement voilà ce qui est inquiétant c'est que ces traces se dirigent droit vers la mer, pas normal, pas normal du tout !!!

Mère Noëlle repart vers sa paillote et troque le paréo contre une tenue de plongée et la voilà qui s'en va barboter dans l'eau bleue.

Très curieusement et pas du tout naturellement, les traces de bottes continuent sous l'eau.

Notre courageuse Mère Noëlle les suit.

Bientôt les traces plongent plus profondément et la lumière diminue un peu.

Mère Noëlle s'interroge de plus en plus. Que peut-il bien se passer ? Pourquoi le Père Noël marche-t-il ainsi au fond de l'eau et sans que cela lui pose le moindre problème de respiration semble-t-il bien.

Après quelques minutes de nage intensive, Mère Noëlle arrive devant un grand rocher devant lequel les traces s'arrêtent, le Père Noël aurait-il été absorbé par ce roc ?

Mère Noëlle tapote dans tous les coins, rien. Alors furieuse (oui pour tout vous dire Mère Noëlle est un peu soupe au lait) elle saisit un caillou qui passait bêtement à proximité et se met à taper comme une dingue contre le mur de pierre qui la sépare de son cher et tendre.

Ce déchaînement de furie porte ses fruits car brusquement une porte s'ouvre.

Mère Noëlle pénètre dans la grotte qui vient de s'ouvrir et là, stupéfaction !

Devant elle se dresse un superbe palais sous-marin (bon histoire de faire court et de faire travailler votre imagination, je vous laisse vous faire votre propre image du-dit palais) autour duquel nagent poissons (normal), dauphins (normal), tritons et sirènes (beaucoup plus bizarre encore que Mère Noëlle vivant au milieu de lutins ne devrait s'étonner de rien).

L'une de ses jeunes péronnelles s'approche de Mère Noëlle et lui fait signe de la suivre. A la voir onduler devant elle, Mère Noëlle se retient de lui envoyer un bon coup de palme dans le croupion, si elle a osé faire ça devant Père Noël elle va la faire cuire au court-bouillon (on peut être Mère Noëlle et être jalouse non mais).

L'une suivant l'autre, elles pénètrent dans le superbe palais sous-marin (voir parenthèse ci-dessus mais pour l'intérieur cette fois-ci).

Elles arrivent dans la grande salle du trône où siègent le Roi et la Reine de la Mer et à côté d'eux, dans un état second se tient Père Noël.

Le sang de Mère Noëlle ne fait qu'un tour, et le couteau à poisson entre les dents (au figuré bien sûr), elle attaque.

"Qu'avez-vous fait à mon mari ? Pourquoi est-il là ? Vous vous rendez compte que vous êtes en train de saboter Noël ?". (Oui elle a enlevé le détendeur de sa bouteille d'oxygène et elle peut respirer sous l'eau c'est comme ça, ne cherchez pas à comprendre, c'est un conte de Noël oui ou non ?)

Le Roi lève une main pacificatrice "Une question à la fois, Chère Madame. Votre mari a juste un petit peu de mal à se remettre du chant de nos sirènes qui est, vous le savez, très persuasif mais parfois un peu hypnotisant. Ensuite s'il est là c'est parce que nos enfants le réclament. Parce que permettez moi de vous le dire, mais depuis qu'il fait sa tournée, pas une fois, mais pas une seule fois, il ne s'est préoccupé de nos petits bigorneaux d'amour. Donc pour une fois, sa tournée il la fera sous l'eau et par sur terre"

"Mais c'est hors de question, les enfants humains l'attendent avec impatience"

"Et nos crevettes à nous vous croyez qu'ils ne méritent pas de cadeaux ?"

"Si certainement, mais vous n'avez qu'à désigner un Triton de Noël et qu'on en parle plus, chacun son élément"

"Eh bien, justement Chère Madame (le roi est très poli, logique, c'est un roi) votre époux ne parait pas du tout dans son élément parmi nous. Vous en revanche, passez mon l'expression, vous semblez comme un poisson dans l'eau".

Et effectivement Mère Noëlle se comporte au fond de l'eau comme si elle était en plein air. Elle voit avec inquiétude un fin sourire entendu se dessiner sur les lèvres du Roi.

"Mais la voilà la solution, je suis sûre qu'elle vous agréera très Chère Madame".

Et nous voilà arrivé à 11 h 55.

Le Père Noël fin prêt, tout beau dans son costume, tient fermement en main les rênes de ses rennes (désolée je n'y suis pour rien si ces mots se prononcent pareil). Il s'est parfaitement remis de son incursion sous-marine et debout dans son traîneau il s'apprête à démarrer sa tournée.

La Mère Noëlle fin prête, toute belle dans son costume de sirène, tient fermement les rênes de ses hippocampes géants (dont l'un a un museau un peu rouge). Elle s'est parfaitement mise d'accord avec le Roi et la Reine des mers, et debout dans sa conque marine, elle s'apprête à démarrer sa première tournée de distribution de cadeaux sous les mers.

 

20 décembre 2008

AU SECOURS DU PÈRE NOËL (Joye)

C'était la veille, celle de Noël
À dix-huit heures, c'était formel,
Mais le bonhomme était nulle part
Et c'était l'heure de son départ !

Où il était ?! Noël, le père,
A pris, à tort, un somnifère
Pensant que c'était antalgique
Et lui en manque de viatique !

Or,  il dormait déjà son plein
Couché par terre, sous le sapin.
Au Pôle Nord régnait la panique.
Que ferait-on sans vieux "St. Nick" ?

Les rennes attendaient patiemment,
(Les lutins juraient bruyamment)
Mais moi, sa femme, m'y connaissais
Alors, très vite, je les rassurais !

J'ai jeté une sceau d'eau bien froide
À sa figure, et puis l'escouade
De lutins chantaient « Tintez cloches » !
Mais lui flanquait de grosses taloches

Et même Rodolphe a pris une claque
Car Papa N. était patraque
Et commençait à ronfler dur
Sous le sapin, parti, pour sûr.

Alors, j'ai eu la bonne idée
De mettr' ses robes, et, malmenée,
J'ai crié en partant « Motus ! ».
Avant que sonne l'angélus

Du matin du vingt-cinq décembre
(Car j'étais la tout' premièr' membre
Du club qui aide le Père Noël
Une fois par an dans son bordel).

Oui, ça m'est arrivé depuis
De rappeler à l'epoux exquis
À qui il doit sa renommée ?
À sa douce et tendre. Assommée.
20 décembre 2008

Le Père Noël voit rouge (Pandora)

Les lutins sont ravis, ils sont parfaitement dans les temps et s’accordent même le luxe de fumer une cigarette (au chocolat bien sûr). Le traineau a été briqué et passé au polish, les rennes brossés et attelés et  les jouets rangés et préparés selon un ordre précis. Chaque minute compte et les enfants sont tellement nombreux que tout doit être pensé avec le plus grand soin, la tournée est une vraie course contre la montre mais tout est prêt. Il ne manque plus que l’artisan de la fête, le héros du soir. Le Père Noël. En retard, ce qui est très inhabituel.

Et pour cause…

- Mais qu’est-ce que tu as fait à mon costume ?

- Rien du tout. Habille-toi maintenant!

- Je ne peux pas enfiler ça, ce n’est pas mon costume.

- Mais enfin Noël, arrête de faire l’enfant !

- Ca ne peut pas être MON costume !

- Je te dis que c’est le même, habille toi !

- Non, MON costume est rouge. Pourquoi n’est-il pas rouge ?

- Les enfants n’y verront que du feu.

- Mais ils ne sont pas tous daltoniens !

- Je te promets que tout va bien se passer. De toutes façons, ce qu’ils veulent ce sont les cadeaux ! Et puis il était temps de changer un peu, ce rouge commençait à me donner la migraine. Fais-moi plaisir chéri, habille-toi. Les enfants t’attendent et tu vas être en retard…

- Tu aurais tout de même pu m’en parler avant…

Le Père Noël prend le costume et s’habille tout en continuant de ronchonner. Quand il est enfin prêt, la Mère Noël s’approche pour l’embrasser.

- Je te trouve très sexy en bleu…

- Vraiment ?

- Oui, vraiment. Et quand tu verras ma nouvelle parure de Mère Noël, du même bleu que mes yeux, tu arrêteras de te plaindre.

- Montre-la-moi vite alors.

- Bas les pattes, c’est pour APRES la tournée. Dépêche-toi de partir, les lutins doivent commencer à s’inquiéter.

- Tu ne perds rien pour attendre, je serai bientôt de retour ! Mais dis-moi chérie ?

- Oui ?

- Tu es sûre que ce changement de sponsor était vraiment nécessaire ?

- Quand tu verras le voyage de rêves que Pepsi nous offre, je te garantis que tu ne regretteras plus ton costume rouge!

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20 décembre 2008

Brassin de Noël (Walrus)

24 décembre 1960, le patron des "Armes de Chimay" se présente à la loge de la brasserie de l'abbaye de Scourmont.
Il frappe à la porte. Rien ne se passe.
Il frappe plus fort. Rien derechef.
Il se met à tambouriner sur le battant (vous ai-je dit qu'il avait le tempérament sanguin ?)
Au bout d'un temps, une voix lui parvient :
- Pourquoi donc, mon fils, faites-vous ce raffut du diable ? C'est fermé à cette heure !
- Je viens prendre livraison de mes casiers de trappiste en grandes bouteilles. Crie l'autre.
- Je vous répète que c'est fermé, mon fils.
- Mais Le père Noël me les avait promis pour dix-huit heures et j'en ai besoin pour mon civet de réveillon !
- Je ne suis pas au courant, mon fils.
- Mais il me faut ces bouteilles ! S'énerve le restaurateur...
- C'est que, voyez-vous mon fils, le père Noël a disparu. Nous le cherchons en vain depuis bientôt deux heures.
- Mais je me fous de cette disparition, le temps m'est compté et...
- Mon fils, je ne saurais vous aider, je ne suis que frère convers, la livraison n'entre pas dans mes modestes compétences
- Mais alors, trouvez quelqu'un qui les ait, ces compétences, nom de ...
- Vous blasphémez, mon fils ! Ça n'arrange pas votre cas !
- Je ne suis pas votre fils ! Et je veux ma bière !
Et il se met à secouer violemment l'huis.
Après quelques instants, ce dernier s'ouvre sur l'Abbé, Dom Guerric Baudet.
- C'est vous, mon fils, qui braillez comme un âne ?
- Je devrais sans doute bramer comme un renne, ça ferait peut-être venir le père Noël...
- Le père Noël est indisponible, mon fils, que lui voulez-vous donc ?
- C'est, Révérend Père, qu'il m'avait promis quelques casiers de...
- Ce n'est que cela ? Que ne l'avez-vous dit de suite, au lieu d'ameuter toute la Trappe ?
- Mais je l'ai expliqué au frère...
- Ah, lui ! Oui... Bien que n'ayant pas voix au chapitre, il est contre la vente de bière et essaie par tous les moyens de l'empêcher. Père Anselme, voulez-vous régler le problème de notre ami ?


Chimay

Il va sans dire, et bien mieux encore en le disant, qu'en dehors du Père Noël et de l'Abbé Dom Guerric Baudet, tout est faux dans ce conte de Noël. Sauf, peut-être, le caractère, oh très légèrement, emporté de mon ami le restaurateur.

20 décembre 2008

Lapinou a disparu (Adi)

« Lapinou… Lapinou d’amour, où te caches tu ? »

 

« LAAAAAAAAAAAAPIIIIIINOUUUUUU », s’égosille la mère Noël.

 

Là c’est l’année de trop ! Tous les ans le mari de la mère Noël disparaissait le 24 décembre ! Il était 18h, la tournée de cadeaux commençait dans 6 heures, et ce n’était pas elle qui allait prendre les commandes du traineau !

« Dieu seul sait où il se cache », s’écrit elle.

 

Elle lui avait dit pourtant, lors du repas de midi, qu’elle aurait tout préparé pour son départ, et qu’il devait être là tôt pour bien faire son travail. Pour ce qui était de la préparation, elle n’avait pas menti.

Elle était passée à l’atelier faire l’inventaire des cadeaux avec les lutins, elle avait nourri les rennes, réparé la hotte qui se casse tous les ans, et elle avait même préparé un petit casse croûte pour la route.

 

« Didiou !!! Mais où es tûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûû ?????? »

 

Elle avait fait le tour de la maison, enfin, du chalet : personne.

Elle avait appelé les amis du père Noël – surtout la petite Souris avec qui le père Noël avait l’habitude de s’enfiler quelques verres : personne.

Elle avait interrogé un à un les lutins : rien !

 

Cela faisait deux heures qu’elle tournait et virait chez elle. Tout était prêt. Il ne manquait que le personnage principal.

Finalement elle avait décidé de s’asseoir et d’attendre. Il finirait bien par revenir, car même s’il disparaissait tous les ans, il revenait toujours à temps. Certes, il devait se dépêcher un peu, du coup les cadeaux n’étaient pas bien disposés au pied du sapin et parfois même il se trompait, mais il envoyait les lutins derrière lui pour réparer ses erreurs. Le travail était fait et c’était le principal.

 

La mère Noël s’était endormie sur le canapé, devant la cheminée. Le père Noël s’approcha doucement, lui embrassa le front, pris son baluchon – qui contenait le casse croûte – et partit pour sa tournée.

 

« 23h57, il me reste trois minutes pour commencer, je suis large ! », se dit le père Noël, en prenant place dans le traineau.

 

*

* *

 

Le père Noël était joyeux. Pas comme l’année dernière. Comme à son habitude il avait quitté sa « poupée en sucre », comme il l’appelait, après le repas du midi. Comme à son habitude il avait pris la route du Sapin, il avait marché pendant des heures. Et comme d’habitude il était entré dans le Santa’s bar.

Il n’avait pas rendez vous avec une maitresse, ou avec un lutin, histoire de trinquer avant le grand moment de l’année. Non absolument pas.

 

Tous les ans, à partir de 17h30, le Santa’s bar organisait le Noël des pères Noël.

Là notre père Noël, le français, revoyait ses acolytes. L’anglais, l’allemand, le suisse, l’italien etc…

Et à ce moment là, chacun se racontait les anecdotes de l’année passée, et vers 19h, il recevait tous un petit présent de la part de la Coopérative des Père Noël de la Terre.

 

Cette année il avait eu des crayons de couleur, et comme il adorait dessiner, il allait pouvoir s’en donner à cœur joie. L’année dernière il avait eu un poisson rouge, lui qui n’aimait pas les poissons il avait été déçu !

 

Tout en distribuant les premiers cadeaux, le père Noël songea qu’il ferait mieux de dire à la mère Noël où il allait tous les ans, et qu’il devrait lui annoncer sa passion du dessin…

 

*

* *

 

En se réveillant la mère Noël songea qu’elle devrait dire à son mari que toutes les nuits de Noël, les mères Noël de tous les pays se retrouvaient pour fêter le Noël des mères Noël.

 

« On verra ça l’année prochaine… »

20 décembre 2008

Contretemps (Brigou)

24 décembre à dix-huit heures ; les lutins aperçoivent le message sur la table.

« Contretemps… dois m’absenter ! Signé : Père Noël ». 

La situation est grave. Que se passerait-il si Noël ne pouvait pas avoir lieu ? et si le Père Noël était parti pour toujours ?

Tout est prêt pour ce soir. Jacquot, le chef des lutins, a acheté tous les jouets des enfants. Ludo, le plus jeune, a emballé les cadeaux avec du beau papier et de jolis rubans. Martino, l’assistant, a chargé le traîneau du Père Noël, il s’est appliqué afin que les paquets ne tombent pas quand ce dernier s’envolera. Quant à Léo, il a contrôlé la liste des enfants.

Mais où est passé le Père Noël ? L’heure tourne. Toute la petite troupe décide alors de consulter la célèbre voyante Mme Irma. Celle-ci accepte bien volontiers de leur rendre service, après tout le Père Noël est aussi son ami.

Elle sort sa boule de cristal et après quelques minutes de concentration, il lui semble localiser le Père Noël. Une image apparaît…. Elle voit autour de lui quelque chose de jaune, de grosses taches noires et blanches ! Soudain elle comprend : « il est à l’étable, avec la petite vache ! ».

Les lutins se regardent et se précipitent vers la grange. Le Père Noël est effectivement agenouillé et caresse une vache sur le museau en lui parlant tout doucement :

«  tu vois ma belle, tout s’est bien passé… ton veau est en parfaite santé, occupes toi de lui maintenant, je dois te laisser, il y a des enfants qui m’attendent et je ne veux pas les décevoir. Je file… ».

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20 décembre 2008

John Mac Dermott sauve Noël (Poupoune)

Ce 24 décembre, comme tous les 24 décembre, j’avais passé la journée au bureau à cuver après la cuite magistrale de la veille… C’était une tradition, la soirée de Noël chez Gégé. On la faisait le 23 parce le 24, la Toinette voulait que Gégé l’emmène à la messe de minuit alors il fermait de bonne heure… Elle croyait pas plus au bon Dieu qu’aux promesses de Gégé qui jurait une fois par an qu’il arrêterait de boire, mais elle aimait bien les chansons et elle trouvait que dans son costume de fête et ses guirlandes le curé faisait « très Noël », comme elle disait. Alors nous, comme on était pas exactement à cheval sur les traditions, ben on se prenait la biture de Noël le 23 décembre. Avec tous ces gens qui nous reprochaient de boire sans raison, on mettait un point d’honneur à ne pas rater les occasions de picoler où justement on en avait une bonne, de raison…

 

En cette fin de journée du 24 décembre, alors que les rues commençaient à se vider et que les néons capricieux de chez Gégé avaient cessé de clignoter sous les fenêtres de mon bureau, j’étais donc pas frais. Comme ma Lulu travaillait cette nuit, j’avais le temps de finir de cuver tranquille… Un grand cœur ma Lulu : elle avait presque de la tendresse pour « ses désespérés de Noël », comme elle les appelait. Tellement malheureux d’être seuls qu’ils venaient se réchauffer l’âme et le reste dans les bas des filles de chez la Rolande la nuit de Noël… et pour rien au monde elle leur aurait fait faux bond, ma Lulu. Une grande dame. Et du coup moi je songeais à me positionner horizontal, bien calé au fond de mon canapé pour faire ma nuit, quand ils ont débarqué.

 

Trois zigues qui devaient pas faire trois mètres de haut à eux trois, déguisés en nains de jardin sautillants et qui se sont octroyé d’office le canapé que j’essayais d’atteindre en titubant. Ils m’ont fixé avec un mélange de dédain et de scepticisme. Je les ai fixés avec un mélange de nausée et de doute : y avait-il vraiment trois nains de jardin assis sur mon canapé ou étais-je encore vraiment bourré ? Je me suis rassis derrière mon bureau en me disant qu’une fois que ça tanguerait plus j’y verrais sûrement plus clair. Mais ils étaient toujours là. Et cette fois je les ai fixés de mon plus beau regard d’abruti. Jusqu’à ce qu’y en ait un qui se décide à parler :

 

- C’est vous Jean-Marc De la Motte ?

- Euh… ouais. En fait c’est John Mac Dermott.

- Oui, oui, on a vu la plaque tape-à-l’œil sur la porte…

- Tape-à-l’œil ? Ben faut bien qu’on la voit quand même !

 

Voilà que des guignols échappés du cirque faisaient des remarques désobligeantes sur ma plaque ! J’y avais mis presque tous les bénéfices de ma première enquête, dans cette plaque : « John Mac Dermott & Associés, détectives privés », en belles lettres tout emberlificotées sur fond de dorures rutilantes… Bien sûr que c’était tape-à-l’œil ! Ils croyaient quoi les nabots, que la clientèle allait venir là des fois par hasard voir si y aurait pas un détective dans les parages ? Fallait l’attirer, le chaland !

 

- Et d’abord comment vous savez que je m’appelle Jean-Marc De la Motte ?

- On sait beaucoup de choses… D’ailleurs, les associés, là, ils sont où ?

- J’en ai pas, vous le savez pas, ça ?

- Bien sûr que si… On vérifiait. Vous avez dit la vérité, ça vous rachète un peu…

 

Ils commençaient à me les briser, les demi-portions. L’allait pas falloir qu’ils s’attardent trop. J’avais déjà la tête comme une timbale un soir de concert alors faudrait pas qu’ils me titillent beaucoup avant je vérifie si un par un ils pourraient redescendre par le vide-ordures.

 

- Bon, et vous avez atterri ici par erreur pendant un concours de lancer de nains où vous êtes venus pour une raison particulière ?

- On a besoin de vos services.

- Vous voulez que je prenne Blanche-Neige en filature ?

- Le Père Noël a disparu.

- 

- Vous avez entendu ?

- Oui, oui. Euh… Lequel ?

- Vous en connaissez beaucoup ?

- Ben… euh… Alors y a le père Noël qui tient la boucherie « Au bon nonos à Nono », y a le père Noël qui vient le jeudi chez Gégé avec le père Antoine, y a le père Noël qu’on appelle comme ça parce qu’il a épousé la mère Noëlle, mais en vrai il s’appelle Robert…

- Bon, ça va, arrêtez. Nous on cherche le vrai Père Noël. Celui qui doit distribuer les cadeaux aux enfants cette nuit.

- Hum… Et vous êtes ?

- Ben ses lutins, pardi ! Vous croyez qu’on est quoi ? Des nains de jardin ?

 

Je sais pas pourquoi je les ai pas foutus dehors illico, histoire de piquer la ronflette dont j’avais besoin, toujours est-il que je les ai laissé m’embobiner, les minus. Faut dire que j’avais pas beaucoup mieux à faire cette nuit : dans mon état je ferais sûrement pas avancer beaucoup l’autre enquête que j’avais sous le coude et puis faut avouer qu’ils avaient réussi à m’amuser, les trois clowns, avec leur histoire de Père Noël à retrouver d’urgence, attendu qu’on était le 24 décembre et qu’il était déjà 18 heures…

 

Comme c’était fermé chez Gégé, j’ai sorti la bouteille de secours que je garde au bureau pour les cas de force majeure et je m’en suis jeté un petit avant de partir avec mes trois mini-comparses à la recherche du Père Noël.

 

Ils m’ont expliqué que d’après la feuille de route de leur boss et compte tenu de la dernière position qu’il leur avait signalée, il devait pas être loin… Pour ne négliger aucune piste, j’ai passé un coup de fil à ma Lulu pour lui demander si elle avait déjà vu passer des Pères Noël au bordel… Elle en avait déjà eus deux, mais aucun dont la barbe était vraie. Je lui ai dit de me prévenir si des fois il s’en présentait un plus crédible. Par acquis de conscience j’ai aussi passé un coup de fil chez Madame Suzanne à la Fanfan. C’était pour elle que je travaillais en ce moment et comme je bossais à l’œil elle était toujours prête à me rendre service. Mais pas de Père Noël de son coté non plus pour le moment. Elle m’appellerait si jamais.

 

On arpentait les rues le nez en l’air histoire de pas le louper si des fois le vieux s’était coincé dans une cheminée, mais je cherchais surtout une idée de l’endroit où il pourrait être intelligent de chercher. D’habitude c’était à mes copains de beuverie chez Gégé que je soumettais ce genre de question et en général je ressortais du rade cassé comme un coin mais avec une piste pour le lendemain mais là, Gégé fermé, mes alcoolos étaient dispersés aux quatre coins de la ville, certains buvaient même à domicile autour d’une dinde, ou deux pour ceux qu’étaient mariés, alors j’avais plus qu’à me démerder tout seul avec mes lutins… C’est con, ça les aurait fait marrer, les poteaux, chez Gégé, de me voir me ramener avec mes nabots…

 

J’étais perdu dans mes pensées quand je me suis pris de plein fouet un parcmètre planté droit comme la justice au milieu de mon chemin. Et c’est là que j’ai eu l’idée.

 

- Et vous êtes allés chez les cognes ?

- Croyez vraiment qu’ils nous auraient pris au sérieux ?

- Ben je vous ai bien pris au sérieux, moi…

- Vous êtes un ivrogne de privé raté sans le sou et vous n’avez accepté de nous aider que parce que vous préférez toujours ça plutôt que cuver seul dans votre bureau miteux un soir de Noël.

- Z’êtes durs là…

- 

- Mais on va quand même faire un saut à la maison poulaga. Venez.

 

J’accélérai le pas direction le commissariat, bien la première fois que j’y allais de mon plein gré en ne risquant pas a priori d’y finir la nuit en cellule de dégrisement, avec comme trois petites ombres qui trottinaient derrière moi… Ça me faisait marrer de les faire galoper et comme ils m’avaient quand même un peu vexé, j’allongeai encore mon pas. J’entrai le premier dans le commissariat, mes trois nains suants et soufflants arrivant en courant un peu après… On a la vengeance qu’on peut.

 

- ‘Soir !

- ‘Soir.

- Z’auriez pas eu du Père Noël, des fois, ce soir ?

- Lequel ?

 

J’entendais les nabots s’agiter dans mon dos, apparemment ça les chiffonnait qu’on mélange leur patron. J’ignorai.

 

- Z’en auriez pas un qui dit qu’il est le vrai Père Noël ?

- Si, à peu près tous…

- OK. Qu’est-ce que vous avez alors ?

- Attendez… que je regarde… On a déjà deux états d’ébriété…

 

Mes lutins secouaient la tête.

 

- … un tapage nocturne, un vol à l’étalage …

 

Trois têtes qui se secouaient avec encore plus d’énergie en faisant gling-gling du grelot qui pendouillait au bout de leurs bonnets ridicules.

 

- … un exhibitionniste…

 

Gling gling gling gling gling.

 

- … un qui nous a foutu un bordel montre au carrefour Saint-Jérôme en bloquant la circulation avec un char à bœufs…

- C’est lui ! C’est lui ! C’est lui !

 

Je regardai mes lutins avec perplexité… Ils avaient l’air bien sûr d’eux. Moi j’étais pas super au point sur les us et coutumes en vigueur, mais le char à bœufs, quand même, ça me turlupinait.

 

- Et votre patron il devrait pas plutôt se balader en traîneau tiré par des rennes ?

- Si. On vous expliquera. Vous pouvez le faire sortir de là ? Il va être super en retard, là.

- Brigadier ? Vous le gardez pour quoi celui-là ?

- Bof… Pas grand-chose. Il était pas très cohérent, un peu désorienté, il emmerdait tout le monde avec ses bœufs, alors on l’a mis là mais si vous le voulez vous pouvez le prendre, hein ? Z’avez qu’à signer là. Et pis vous oublierez pas ses affaires : il avait un grand panier… Le char et les bœufs sont dans un champ, près de chez Léon, à la sortie de la ville… Voyez où c’est ?

- Je vois, ouais. Merci bien. Joyeux Noël.

 

Sur le chemin pour aller chez Léon, ils m’ont expliqué que le Père Noël avait eu une grève des rennes cette semaine. Ils réclamaient le droit à des jours RTT et refusaient la clause qui stipulait que le 24 décembre ne pourrait être posé qu’à titre exceptionnel et à condition de ne pas compromettre les livraisons. Les négociations étaient dans une impasse mais les livraisons devaient quand même être faites. Le Père Noël avait essayé de jouer les briseurs de grève avec son histoire de char à bœufs. Ça lui avait pas bien réussi jusque là.

 

Les lutins pensaient que si le Père Noël acceptait de retirer la clause du 24 décembre, les rennes reprendraient le travail sans délai et assureraient la livraison. Le Père Noël était sceptique mais n’avait plus vraiment le choix. Moi je pensais qu’il allait être temps de reboire un coup si je voulais pouvoir continuer à écouter ce dialogues de dingues.

 

Arrivés au champ de Léon, tout le monde est monté dans le char, les lutins, le Père Noël et les bœufs, et je jurerais qu’ils se sont volatilisés.

 

Moi je suis rentré au bureau me réchauffer à ma bouteille de secours et dormir enfin, histoire de me remettre les idées en place après cette nuit déconnante.

 

Mais quand au terme d’un court sommeil agité j’ai vu ma Lulu, sa silhouette longiligne se découpant sur la lumière blafarde du petit matin, en train de s’effeuiller avec langueur au rythme de ses talons aiguilles cliquetant sur mon plancher grinçant et tout ça, rien que pour moi, j’ai su que j’avais bien fait de le sortir du mitard, le Père Noël, et qu’il avait pas oublié de me gâter en retour. 

20 décembre 2008

Extraits de mon journal intime (Val)

Mercredi 24 décembre 2008

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6h00

Je n’arrive plus à dormir. Je préfère me lever. La nuit a été pourrie, entre l’excitation des enfants en cette veille de Noël, mais surtout de départ, et mes propres démons. J’aime pas passer de mauvaises nuit. Je me suis servie un café pour annuler le mal de tête, et je m’apprête à enfiler mon gros châle pour aller fumer ma première cigarette de la journée, histoire de ne pas trop la neutraliser, ma migraine. Ça me fera du bien. Bon sang, comme cette journée va être longue !

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7h00

Plus qu’une heure et je les réveille. J’ai hâte. Je m’ennuie. Comment font-ils pour dormir ? Moi, je ne peux pas. Les valises ont été bouclées hier au soir. Tout est prêt. Y’a plus qu’à partir…Arf, je vais aller me faire un café, et puis fumer une cigarette, ça va me faire passer le temps, et surtout me permettre de décompresser . Et puis surtout… tout à l’heure, en fumant dehors, j’ai eu comme un flash. Une bribe d’idée géniale. Je vais voir si cette deuxième cigarette me permet d’élaborer mon plan en détail.

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8h00

Ils sont à la table du petit déjeuner, tous les trois. Ils sont contents. Tout le monde est de bonne humeur. Sauf moi. Ils ont hâte de partir… Pour ne pas leur gâcher leur joie avec ma mine déconfite, je file prendre une douche. Je préfère le replis, ce matin. Et puis, j’ai des projets secrets depuis ma première clope… j’ai besoin de l’intimité de la salle de bain pour tout planifier. Je n’ai pas le droit à l’erreur.

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9h00

La voiture est chargée. A bloc ! Forcément, avec les cadeaux…Papa Noel nous prend vraiment pour ses larbins ! Je pense que je lui dirai, tout à l’heure…

C’est mon mari qui prend le volant, comme d’habitude. Tant mieux, j’ai envie de ne rien faire. La vague idée de ce matin est devenue une obsession. Je n’entends ni mon mari me parler, ni les enfants m’appeler. Je suis déjà loin…au cœur de ma folle entreprise.

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10h00

Les enfants se sont endormis dans leurs sièges auto. Le silence règne dans la voiture, lancée sur l’autoroute à vive allure, depuis que j’ai imposé à mon mari d’éteindre la radio. Elle m’agresse. Il n’y est question, comme ailleurs, que du maudit réveillon de ce soir, et du travail du Père Noel ! J’ai besoin de silence pour me concentrer. Bah, j’vais essayer de lire un peu, tiens !

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11h00

Mon fils s’est réveillé. Il a envie de faire pipi. Ça ne fait que m’arranger, moi qui rêve d’un café et d’une cigarette. J’en ai besoin pour réfléchir. Faut pas que mon attention baisse, surtout pas ! Si près du but…

Après cette troisième cigarette de la journée je me sens bien. Je suis détendue. Ce Noel ne sera pas comme les autres, c’est à dire fade et ennuyeux, j’en ai maintenant la certitude. Cette année, Noel ne sera qu’à moi !

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12h00

La petite pleure. J’arrive pas à lire. On roule un peu vite. C’est nul ! Surtout pour moi… J’ai pas vraiment hâte d’arriver. J’suis un peu tendue.. Et si je m’apprêtais à faire une grosse bêtise ? La plus grosse de ma vie…

Non, il ne faut surtout pas que je renonce. Je le mérite bien ! Il me doit bien ça, Papa Noel. Je me sens toujours si seule, la nuit de Noel… entourée, mais profondément seule. Cette année tout sera différent, il faut juste que j’aille au bout de mon plan…

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13h00

Nous voilà arrivés. Embrassades d’usage. Faire semblant de se réjouir d’être là. Je n’ai jamais su les considérer comme des membres de ma propre famille. Ils sont si différents de moi… Je n’ai jamais rien à leur dire. Je me force, mais ça sonne faux. On vient juste d’arriver, et je m’ennuie déjà. Heureusement que cette nuit me fait mille promesses, toutes plus belles et tendres les unes que les autres… ça me permet de tenir, et de sourire sincèrement. Pour une fois…

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14h00

J’ai même pas faim. Je ne les écoute pas. Je suis ailleurs. Je préfère aller endormir ma fille à l’étage plutôt que de rester à table.

Oui, c’est ça ! Au lit, ma puce ! Moi, ça tombe bien, j’ai deux ou trois détails à régler là-haut, dans les chambres. C’est pas tout ça, mais il faut que tout soit en ordre pour cette nuit ! Je suis déterminée à présent, et rien ni personne ne pourra me faire renoncer à ma folle entreprise. Enfin je vais avoir ce Noel parfait dont je rêve depuis des années…

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15h00

Chouette, je me tire ! Ouf, j’ai bien failli ne jamais avoir l’occasion de me barrer. Il fallait aller chercher les pains et la buche degueu commandés pour ce soir, et tout le monde était volontaire pour y aller. Ils ont failli tout faire rater !

Je préfère aller faire les courses que de me coltiner la préparation des assiettes, à vrai dire. C’est pas de la flemme, c’est de l’ennui, et un peu d’irritation, aussi. Je ne les supporte pas. Je fais de gros efforts, mais définitivement je ne les supporte pas. Dire que, comme chaque année depuis sept ans, je vais passer Noel avec eux… Si je n’avais pas eu mon plan B, j’en pleurerais.

Allez, démarre le moteur au lieu de penser ! C’est le moment ! Roule ma poule ! C’est maintenant que tout va se jouer. Maintenant, ou jamais. Ce soir, c’est mon grand soir !

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17h00

Je suis sur les lieux. J’entends mon téléphone portable sonner mais je ne veux pas répondre. Ils attendront ! Mon cadeau de Noel est dans mon coffre. Et quel cadeau ! Le plus beau de toute ma vie. J’en ai les larmes aux yeux…

Maintenant que c’est fait je ne peux plus reculer. J’irai au bout ! Allez, il faut que je rentre les retrouver, à présent. J’ai encore tant à faire pour que ma nuit étoilée soit parfaite…

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18h00

J’me suis faite engueuler. Deux heures pour un aller-retour à la boulangerie qu’est à deux kilomètres, ils ont pas compris ! C’est mon mari le plus fâché. Il a flippé. Faut dire que j’ai pas répondu au portable. J’ai pas su quoi leur dire pour me justifier… Surtout qu’ils ont parcouru mille fois le trajet entre la maison et la boulangerie. Sur, j’y étais pas. Je ne peux pas leur dire ou j’étais, c’est mon secret. Je ne sais pas justifier non plus mon escapade à l’étage, avant même de déposer le pain à la cuisine, qui a réveillé ma fille. Je sens bien qu’ils me trouvent bizarre. J’m’en fous ! L’important est que les jeux soient faits, à présent. Quelle belle nuit ça va être… J’aurais tellement aimé partager ma joie avec quelqu’un…

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19h00

Flash spécial d’informations pendant l’apéro. Le père Noel a disparu. Il n’est pas à son poste. Je tremble. Je sens l’angoisse gagner mon corps. Et si quelqu’un avait vu quelque chose ? Et s’ils faisaient le rapprochement ? Je tente d’écouter d’une oreille ce qu’ils disent, à la télé. Les autres arrêtent pas de parler…Bon, apparemment, le Père Noel a disparu sans laisser la moindre trace. Des enquêteurs sont à sa recherche, mais les premières investigations n’ont rien donné. Je souffle.

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20h00

Ouf ! Aux infos, ils disent qu’il n’y a pas de témoin oculaire. Le père Noel a été enlevé, mais personne ne peut dire par qui. Ils n’ont aucune piste plausible. Je suis rassurée. Je me sers une petite coupe de champagne. Je brule d’impatience. Je ne songe même pas à fumer. Je veux juste réussir à trouver un prétexte pour monter, et commencer à moi aussi faire la fête. De mon coté ! 

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21h00

On passe à table. J’ai pas faim. J’ai qu’une envie, c’est de monter. Mais aucun des enfants n’est fatigué. Quelle poisse !

Je n’ai tout de même pas pris tant de risques pour ne pas profiter de cette soirée ! Il va falloir que je trouve un moyen de monter à l’étage, et vite. Je suis obsédée par ce qui m’attends là-haut. Je trépigne et ne tient plus sur ma chaise. Je n’arrive plus à me contenir. Faut que je monte, et vite !

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22h00

Qu’est ce que je fais là à manger du foie gras avec eux ? Après sept ans, je me sens toujours aussi étrangère, ici. Ces gens n’ont rien en commun avec moi. Ou plutôt, je n’ai rien à partager avec eux…Mon mari m’a promis que ce serait le dernier Noel… Je l’espère de tout mon cœur. L’an prochain, je veux qu’on passe Noel rien que tous les quatre. Voilà le cadeau que je vais demander à Papa Noel. Il ne pourra rien me refuser…

Ah ! Voilà que ma petite se frotte les yeux. Et moi je m’en frotte les mains… Il était temps, j’ai bien cru mourir d’impatience.

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23h00

Je me sens un peu coupable. Et mes enfants ? C’est très égoïste, ce que j’ai fait, finalement. Tout le monde se goinfre de gibier et s’enivre, et moi je peste contre moi-même et mon égoïsme ravageur.

 Vite, trouver une excuse pour remonter…J’ai qu’à dire que je suis indisposée, tiens, si on m’interroge ! ça c’est une belle excuse ! Personne n’objectera quoi que se soit à ma sortie de table.

J’ai des idées brillantes, je trouve. Vraiment, la nuit de Noel me va bien, cette année.

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00h00

J’ai rendu sa liberté au Père Noel. J’ai profité du fait que mon grand se tache de buche glacée pour monter le changer, et j’ai donné la clef au Père Noel pour qu’il file par l’escalier de secours. Je lui ai demandé pardon en pleurant. J’ai lu dans ses yeux qu’il m’avait déjà pardonné.

Je n’ai pas eu le cœur de le garder en otage toute la nuit. Il m’a fait de la peine…

Je l’avais kidnappé tout à l’heure, en sortant de la boulangerie. J’avais mis sur pieds ce plan machiavélique ce matin, à l’aube. Oh, je n’ai demandé aucune rançon…

Non, moi, j’ai kidnappé Papa Noel pour qu’enfin la nuit de Noel soit magique pour moi aussi, au moins une fois. Je suis exclusive… j’ai pas voulu le partager.

Moi, je ne voulais pas faire de la peine aux petits enfants. Je voulais simplement redevenir une petite fille, et passer la nuit de Noel en tête à tête avec un tendre papa aimant, rempli d’indulgence et de bonté.

J’ai eu des remords, je l’ai libéré. Et, pour me faire pardonner du retard qu’il a pris à cause de moi, c’est moi-même qui me chargerai, cette nuit, de déposer sous le sapin les cadeaux destinés aux enfants de ma famille. Ça lui fera toujours ça en moins…

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20 décembre 2008

Drame en Laponie (Caro_Carito)

 

Lu dans la dernière édition de France Flash

Drame en Laponie.

En pénétrant dans l’atelier de fabrication des jouets de Noël, l’équipe du matin des lutins a retrouvé le corps sans vie du Père Noël. Le célèbre homme en habit rouge était affalé près de la cheminée, un couteau de boucher fiché en plein cœur. La mère Noël est pour l’instant maintenue en garde à vue ainsi que M. Schiksal, ami très proche de la femme de la victime et président de la très récemment privatisée poste finlandaise. Il s’agirait où d’une banale affaire de mœurs ou d’une dispute ayant dégénéré sur fond d’intérêts boursiers. En effet, la famille Noël fait actuellement l’objet d’une enquête pour délit d’initiés depuis une étonnante prise de bénéfices sur l’Euronext. La victime clamait son innocence tandis que l’avocat de son épouse n’avait pas voulu répondre aux questions de la presse. Un mobile mêlant affaire de cœur et de d’argent n’est toutefois pas encore exclus.

Un appel à candidature pour pallier cette défection de dernière minute a été diffusé pour un intérim allant de la période du 21 au 31 décembre inclus (et oui ! le service après vente vous en faites quoi . Etant donnée les chiffres astronomiques du chômage dans notre région et la récente acquisition d’un traîneau autoguidé par GPS par Santa Klaus Illimited, nul doute que le poste sera très vite pourvu.

20 décembre 2008

Père Noël (MAP)

MAP
_P_re

14 décembre 2008

Sainte Odile

Bon anniversaire, Valérie !

Avec, par ordre d'apparition :

catgrisVersatile

 chat_qui_court2Cyclothymique

chat_qui_s_leve,Volage

 chat_qui_sen_vaChangeant

et le tout petit  catgrisIncertain

14 décembre 2008

Déjà sous le sapin

sapinMAP ; Caro_Carito ; Val ; Poupoune ; Brigou ; Adi ; Walrus ; Pandora ; Joye ; Martine27 ; rsylvie ; Joe Krapov ; Tilleul ; Teb ;

14 décembre 2008

Défi #40

Consigne double pour les fêtes!

Deux consignes pour les fêtes. Vous pouvez répondre à celle que vous voulez, ou aux deux si vous êtes inspirés.


Consigne 1: (pour samedi prochain, soit le 20)

Nous sommes le 24 décembre, il est dix-huit heures et le Père Noël est introuvable. Il a disparu.  A vous de nous dire ou il est passé et de faire en sorte qu'il soit à son poste à temps pour la distribution des cadeaux.


Consigne 2: (pour dans deux semaines, le 27)

Nous sommes le 31 décembre, il est 23h59, et un incroyable obstacle empêche le monde de basculer dans la nouvelle année. Quel est-il, ce terrible contretemps?
Vous saurez l'éviter pour garantir le passage à la nouvelle année.

samedidefi@hotmail.fr

13 décembre 2008

La conjonction (Papistache)

Madame Miel ! Madame Miel ! Lila le sait, ce n’est pas un nom à dompter les fauves. C’est un nom à donner à une amante alanguie, le nom d’une femme qui offrirait son corps aux savantes succions d’un amant-fourmilier gourmand. ‘Tu te feras bouffer, Miel, change de nom !” lui avait dit sa professeure d’anthropologie sociale à l’IUFM. Fiel ! Voilà un nom qui lui aurait promis une belle carrière de peau de vache à l’éducation nationale. Qui voudrait y mettre la langue ou même un doigt ? La mère Fiel en français, ça en aurait imposé. De plus, cela lui aurait donné l’occasion de rencontrer le sous-préfet chargé de l’instruction du dossier de changement de patronyme. Elle est pas belle la vie ?

Le sous-préfet ! Mademoiselle Corentin lui annonce que son rendez-vous de 11 h 30 est annulé. Monsieur Glaire est souffrant. Il devait signer sa demande de modification d’état-civil. Gloire, un fameux sésame pour qui veut briller au firmament de la scène artistique internationale. Antoine profite de cette demi-heure volée à son emploi du temps pour marcher dans le parc. Ses pas le dirigent vers le canal qui traverse le poumon  vert dec la petite sous-préfecture. Il ne sait pas qu’il ne reverra jamais ni son bureau, ni sa secrétaire, ni rien de ce qui forma son horizon jusqu’à aujourd’hui. Il ne le sait pas.

Lila quitte le collège ; sa honte transpire de chacun de ses pores. Si l’auteur l’avait voulu, il aurait montré le froncement du nez des collègues de la jeune femme sur son passage. Acre senteur détestable. Seulement, les couloirs sont déserts. L’aigre relent de peur, d’indignité et de trahison qui flotte dans le sillage de la jeune femme se mêle aux adolescents effluves des collégiens qui poissent les murs gris maculés de douteuses souillures anonymes. Lila ne sait pas que l’ombre gracile de son corps contenu dans de chastes vêtements pédagogiques ne se découpera plus jamais sur les ordures qui maculent les murs de l’établissement. Elle ne le sait pas.

Antoine s’approche du canal. Il a chaud mais ne quitte pas sa veste.

Lila se laisse porter par ses pas. Son pied ne se pose jamais sur la moindre faille. Elle maîtrise les pièges que l’existence lui tend sur chaque trottoir qu’elle foule. Elle maîtrise. Elle contient les forces obscures qui, sans elle, provoqueraient chaos et apocalypse.


Lila arrive dans la plaine des Comètes, face à la vieille sous-préfecture, de l’autre côté du canal. Côté populaire. Côté des marginaux qui squattent les fourrés. L’auteur pourrait dire le pourquoi du nom de la plaine. Il le ferait s’il écrivait un roman. Il aimerait tant jouer au démiurge omnipotent. Lila aurait-elle emprunté une passerelle, au-dessus du canal, si elle avait existé ? Qui le saura ?

Antoine ignore — tant de choses lui échappent — que l’un de ses prédécesseurs a refusé le permis de construire une passerelle qui aurait facilité le passage d’une rive à l’autre du canal. Le pont est loin, Antoine ne l’atteindra pas, il ne le sait pas. Il va s’arrêter avant même de l’apercevoir.

Un arbre remarquable — c’est ce qu’annonce la plaquette émaillée, qu’un fil de cuivre retient à la barrière qui entoure le phénomène — s’offre à son regard. Un arbre centenaire à l’écorce tourmentée. Un châtaignier ! Lila se baisse, se glisse sous la barrière. L’arbre l’attend. Elle marche vers lui, le touche. Si l’auteur l’avait voulu, il aurait fait passer par là un amoureux de la photographie — disons qu’il l’aurait appelé Dominique— qui aurait volé un cliché unique et qu’instinctivement — mais nous, nous aurions su qu’il n’était là rien d’instinctif — il aurait intitulé : “Miel au châtaignier”. Mais l’auteur ne l’aurait pas fait. Lila s’adosse à la rugosité de l’arbre, y suit, du doigt, les longues cicatrices de l’écorce et monte dans l’arbre ; les branches tortueuses — c’est un arbre remarquable — facilitent sa progression et Lila s’y  endort. Entre deux branches en Y. Lila s’y endort. Cette répétition, l’auteur l’aurait voulue.


Le soleil est chaud. Un garçonnet dessine à la craie une ville imaginaire remplie d’immeubles aux fenêtres argentées. Il dessine sur le quai cimenté du canal. Une péniche y est amarrée. Antoine s’approche :
— C’est très joli ! C’est une ville que tu as visitée ?
L’enfant ne lève pas la tête, son crâne aux cheveux coupés très courts est caramel :
— C’est toi le nouveau ? papa t’attend.

Une longue plainte tendre réveille la jeune professeure. Un homme, sous la frondaison qui la cache, joue du saxophone. Il doit être jeune. Disons qu’il est jeune. Lila ne voit qu’une partie de son dos et ses jambes. Un rayon de soleil souligne la frisure des poils de ses mollets. La plainte de l’instrument pénètre Lila qui devient arbre. Alors, l’arbre  lui enseigne la raison de singularité.


— C’est moi !
Antoine ne sait pas qu’il vient de quitter l’orbite sur laquelle il tournait depuis sa naissance. Une révolution dans sa révolution.

— J’ai germé ici, voilà neuf cents ans. L’arbre dira le nombre exact, mais l’auteur ne retiendra qu’un ordre de grandeur. Neuf cents ans !  Ici. Précisément au-dessus de cette intersection de forces telluriques qui nouent le monde. Mes racines s’enfoncent dans trois directions : trois axes de vie. Les humains croient que des racines de vingt mètres constituent des records. Ils se trompent, les miennes mesurent mille kilomètres.
Par la médiation du chant du saxophone, Lila écoutera le discours de l’arbre. Quand elle descendra, beaucoup plus tard, la nuit aura voilé la lumière, Lila aura entamé sa mutation. Les failles que, jusqu’ici, elle avait soigneusement évitées seraient désormais sa voie. Dans la pénombre de cette nuit étoilée, un scintillement lui montre le chemin. Lila marche sur le courant tellurique qui va la mener, de nœuds en nœuds, à coudre de ses pas un lacis de verdure autour de la planète.

Le marinier sort de sa cabine. Ses muscles jouent sous sa peau. Il est si beau. Antoine confirme son mensonge. L’homme à la peau cuivrée pourrait s’étonner que son nouveau mousse soit aussi bien vêtu. Il ne le fait pas. Il l’aurait fait qu’Antoine aurait inventé un baptême ou toute autre vague cérémonie familiale.
Le gosse a salué le départ de la péniche de la main et a poursuivi son dessin sous le soleil ardent. La péniche transporte une cargaison de craies de couleurs. Dans les moments où les étreintes fougueuses ,qui vont lier son corps à celui de son compagnon de navigation, s’apaiseront, Antoine va recouvrir le pont de l’embarcation d’arabesques envoûtantes.

Une provision de fruits ramassés sous l’arbre, Lila est placée sur son orbite. A chaque nœud, elle enfoncera en terre un arbre en espoir, les puissances enfouies sous la terre en accélèreront la germination. D’arbres remarquables en arbres remarquables, de carrefours en carrefours, un réseau végétal va enserrer la planète.

Il ne sait pas que cette fusion homosexuelle s’arrêtera à Rotterdam, ni qu’il rebondira de là vers un autre port, ni qu’il couvrira de ses ensorcelantes lignes tous les tarmacs de la planète. C’est trop tôt. Il ne peut pas le savoir. Ce n’est pas encore écrit. Pas encore. L’auteur y songe.

Lila Miel ne voit pas que, derrière elle, l’herbe retrouve force et vigueur. Un mince filet d’énergie pure verdit sous ses pas. Un satellite australien, en rotation autour de la terre enverra, quelques années plus tard, de curieux clichés montrant ce maillage à l’œuvre. Dans un observatoire, une jeune femme, Baïla — et pourquoi pas, Baïla ?— s’ingéniera à remonter l’historique des données et parviendra à situer le départ de cette renaissance. Elle fera le voyage jusqu’à la plaine des Comètes et quand un chant mystérieux l’aura initiée, elle partira dans la direction opposée à celle suivie par son aînée, Lila.

Valérie enverra un détective sur les traces de son époux. Un détective qui se prendra de passion pour des dessins à la craie qu’il photographiera avec un soin amoureux à chacune de ses découvertes. Valérie se lassera vite de payer un incapable. Le détective publiera de somptueux albums de ses images. Il en vivra aisément. Il s’efforcera de toujours maintenir un avion, un bateau, un tram, un pousse-pousse de retard sur Antoine qu’il ne croisera jamais.

Lila et Baïla vont sillonner le monde, en veillant à poser le pied sur chaque faille invisible que de subtils indices leur désigneront. Chaque soir, elles trouveront un lieu d’accueil occupé par de délicieux gardiens des trajectoires. Elles y seront nourries. Parfois des bras plus doux qu’ailleurs les retiendront une semaine ou un mois, voire plus, mais toujours elles reprendront le fil de leur ellipse.

Au fil des années, la collection des albums photographiques du détective — l’auteur l’aurait appelé Dominique ou Jean-Pierre — constituera une encyclopédie des errances d’Antoine. Valérie achètera plusieurs exemplaires, s’en fera offrir d’autres. Elle encadrera les plus belles reproductions pour décorer son appartement. Elle aimera y plonger son regard sans savoir pourquoi. Elle y puisera un apaisement divin, que son nouveau compagnon partagera. Des millions d’autres, sur la planète, comme elle, comme eux, y chercheront des réponses à des questions qu’ils ne s’étaient pas encore posées. Et, comme ce sera un roman, ils les trouveront.

L’auteur, s’il avait le temps, fouillerait les prédictions de Nostradamus — au besoin, il en inventerait une — et pour clore son ouvrage, il exhumerait une prophétie annonçant la félicité universelle au jour où  la conjonction de la course de trois comètes se donnerait à voir au-dessus d’une plaine traversée par un canal aux eaux plates et d’une sous préfecture vieillotte. Bien sûr, l’auteur reprendrait son brouillon et n’attendrait pas la fin de son livre pour amener la prédiction du mage, il placerait quelques jalons pour que les lecteurs pertinents en aient l’intuition avant le dernier chapitre.

Tiphaine, je vous demande de bien vouloir excuser le mauvais brouillon que je livre à la lecture ce samedi, il est 11h 59 à l’écran de mon ordinateur. Même en faisant vite, je ne posterai pas ma participation pour midi.  Je vais laisser tant d'incorrections ! En attendant, j’ai passé une excellente semaine en compagnie de vos personnages et croyez que les chemins que j’ai rêvés pour eux étaient mille fois plus beaux que ceux que j’ai réussi à écrire en cette matinée.
Pardon.

 

13 décembre 2008

Deux vies - Janeczka

Lila se retrouve dans le bureau du directeur sans trop savoir comment. Elle ignore qui a pris la releve de sa classe et ne s’en preoccupe pas.

Le directeur lui deballe des paroles qui se noient sous le bruit des vagues. Elle serre contre elle son cartable plein de ces cours qu’elle ne fera pas, qu’elle n’avait pas voulu faire. S’en sert comme d’un barrage, une defense. Le directeur la regarde dans les yeux, tente un vain sourire et soupire. La discussion, ou plutot le monologue, est termine. Lila comprend qu’elle peut s’en aller et s’enfuit aussi vite qu’elle peut, aussi loin qu’elle peut.

 

Antoine n’a pas vu le temps passer. Il est deja presque douze heures et la faim commence a se faire sentir.

Il s’est retrouve extrement occupe. Certains dossiers ont dus etre examines de pres. Des coups de telephone ont ete passes, des memos envoyes, mais pas de quoi fouetter un chat.

Antoine regarde ce bureau qui l’entoure. Des tableaux ‘zen’ (des paysages relaxants) et un poster ‘motivationel’ (On peut toujours aller plus loin !) sur les murs. Des tiroirs et des tiroirs remplis de dossiers. Ce lourd meuble en acajou sur lequel reposent son PC, son telephone et, bien sur, une photo de Valerie et des enfants. Il l’observe longuement et se dit qu’il a toujours essaye de faire de son mieux pour eux.

Il soupire. Est-ce vraiment le cas ?

Chassant ces pensees de son esprit, il se leve d’un bond de sa chaise et decide de prendre son dejeuner un peu plus tot.

 

Lila se refugie dans le premier cafe qui lui semble confortable et reconfortant. Quelque chose de discret, des teintes tout en retenue.

Elle s’installe sans dire un mot sur la banquette, laisse la chaleur ambiante la penetrer, ferme doucement les yeux.

Un serveur la tire doucement de cette non-reverie. Elle commande un cafe dans un soupir et se tourne vers la fenetre.

Elle n’avait pas voulu rentrer chez elle. Soudainement, elle avait eu peur de ces quatre murs ; de se retrouver seule, meme si Chagall etait la. Elle avait besoin de rassembler ses esprits, ou plutot non : de faire le vide dans son esprit. Faire table rase pour essayer d’avancer ; essayer d’oublier pour le moment, de mettre tout cela derriere elle.

Le murmure des conversations l’entoure come un cocon. Elle fixe son attention sur cette petite musique sans se concentrer sur les paroles. Elle observe les passants, trop presses pour la devisager. Elle jete aussi un oeil sur les clients qui poussent la porte du cafe.

L’un d’entre eux capte son regard. L’air d’un businessman accompli, mais le regard d’un homme seul, perdu, insatisfait de lui-meme.

 

Le serveur lui apporte son cafe.

13 décembre 2008

Etude de cas dans la salle de sciences - violette7

-"Voilà ", commença le professeur du haut de son estrade (Il détestait cette salle de cours réservée plutôt aux sciences avec un bureau perché au dessus des tables avec des carreaux en faiences, une salle qui n'inspirait pas la réflexion, une salle qu'il occupait en plus chaque vendredi de 15h à 17h avec ses étudiants) "voilà donc le texte d'aujourd'hui".
Il proposa comme à chaque fois une lecture commune à haute voix. C'est la fameuse petite brune qu'il n'osait regarder droit dans les yeux tellement justement, il la trouvait fameuse qui déclina sa proposition. En l'écoutant, il sentit que de cette lecture, déjà, ces élèves pouvaient trouver un sens. Il laissa un silence, un silence de digestion...digérer mes petits...digérer ce texte....digérer la lecture de la fameuse petite brune...
Quand il sentit son auditoire en attente, il reprit la parole : "vous avez une heure, une heure pour trouver une suite, une direction, une fin à ce texte....à vous!" La salle se fit muette, muette d'un silence à vous coller un fou rire immédiat......il se retourna vivement vers le tableau pour cacher son visage.
Ce texte, il l'avait écrit lui même. ce n'était pas dans ses habitudes...mais il était plutôt satisfait de lui.....c'est la petite brune, en plus qui avait fait la lecture à voix haute..il avait envie de s'en frotter les mains......
Les étudiants s'étaient mis à plancher. Il allait avoir encore de tout, de tout et de rien....Il savait pourtant lui de quoi il retournait , puisqu'il en était l'auteur. Il pensa qu'il serait plus sévère cette fois. Il s'attendait à toutes les banalités du genre : Lina et Antoine se rencontrèrent ce soir là devant la vitrine du boulanger et au pire devant les besoins du chien de Madame Beltran et leurs vies furent transformées.......Il y aura la psy de service qui reniflera l'impasse de ces deux vies, le doute et la non existence......Il y aura celle qui pense qu'on avance seule dans sa vie et qu'on n'a aucune raison de faire se rencontrer un Antoine et une Lina, .....Il y aura la description d'un crime à la Fred Vargas entre deux êtres , une pauvre fille pleine de rêves, un sale bonhomme, aigri de déménagements et de vieille secrétaire....Il y  aura les affaires de famille : Antoine doit annoncer à sa fille Lina qu'il s'est remarié avec une fille de son âge à elle avec qui il a des jumelles de 6 mois......ou bien Lina qui vient reprocher à son père de lui avoir légué le nom de Miel............... Il y a aura la plume qui dira : ça m'inspire pas, point.
Il y aura quoi encore? D'avance, il ne leur en veut pas.....décidément cette salle.......il ne l'aime pas...C'est un véritable défi que de se concentrer ici sur une histoire à pousuivre....   

13 décembre 2008

Suite de Pandora

Lila a fini ses cours, elle est dans le bureau du directeur. Il lui demande ce qui s’est passé ce matin. Elle se demande où il veut en venir. Il lui demande si elle se sent bien. Elle se demande quel temps il fait à La Baule.

Lila pense à la plage de galets, ceux qui sont si doux quand on les tient en mains. Le directeur pense qu’il en a assez de se coltiner tous les cas de l’académie.

Madame Miel, vous êtes avec moi ?

Lila sursaute, non elle n’était plus là. Elle se demande ce qu’il a bien pu lui raconter. Il se demande comment il va bien pouvoir d’en débarrasser.

Antoine regarde sa montre. Il est déjà 17 heures, la pile de gauche est maintenant beaucoup plus haute que celle de droite, l’objectif est presque atteint. Dans quelques minutes Mademoiselle Corentin viendra le voir pour lui demander s’il a encore besoin d’elle et il la libèrera. Il aime ces soirées où le service se vide et où le calme revient. Plus de téléphone pour l’interrompre en dehors de rares appels directs toujours problématiques. Le calme et la satisfaction d’une journée qui s’est écoulée sans encombre. Sans surprise mais sans encombre. Antoine n’aime pas les surprises.

Lila marche dans la rue, son gros cartable en bandoulière. Elle ne sait pas si les cours y sont encore ou si elle les a laissés sur son bureau. Ca n’a pas vraiment d’importance. Elle rentre doucement chez elle, mais elle ne marche pas sur les traits. Jamais.

Antoine enfile son pardessus et prend quelques dossiers avec lui. Il regarde si son bureau est bien rangé. Si les dossiers forment bien un rectangle parfait et si rien ne dépasse. Si le téléphone est bien à 45° par rapport au sous mains et si le stylo est à sa place. Il éteint la lumière et quitte le service en croisant la femme de ménage qu’il salue au passage. Antoine est toujours courtois avec ceux qu’on appelle le petit personnel. Il salue aussi le planton de garde à l’entrée qui lui propose de lui appeler un taxi mais Antoine préfère marcher.

Lila s’est assise quelques instants sur un banc pour regarder les pigeons qui volent. Et les charmants enfants qui jouent. Ceux-là même qui vont se transformer en horribles monstres quand elle les aura dans sa classe. Elle sort son roman pour en lire quelques pages mais elle est interrompue par quelques gouttes et la nuit qui tombent. Elle range le livre dans son grand cartable et prend le galet qui est au fond pour le tenir dans sa main en rentrant chez elle. Lila n’aime pas la pluie, elle n’aime que les embruns.

Antoine marche et s’arrête au quatrième passage piéton. Il remonte le col de son pardessus tandis que la pluie se fait plus épaisse. Une jeune femme pensive approche, un cartable sous le bras et un béret duquel quelques boucles blondes s’échappent sur la tête. Elle s’engage sur le passage sans regarder autour d’elle alors qu’un camion s’approche à toute allure. Antoine se précipite tandis que le camion les frôle dans un hurlement de freins et de klaxons.

Lila se sent brutalement tirée en arrière et hors de ses pensées dans un concert de décibels. Un homme en pardessus la tient contre lui et la regarde étrangement. Elle a manqué de se faire écraser. Elle ne sait pas quoi faire, c’est la première fois qu’un inconnu lui sauve la vie. Elle décide simplement de le remercier.

Il hésite entre la colère et l’attendrissement. Antoine n’aime pas les perturbations, même quand il se comporte en héros. Il ne sait pas quoi faire avec cette drôle de femme qui le regarde avec en souriant. Antoine n’aime pas perdre le contrôle.

Lila ne pense plus à la mer, ni aux embruns, ni aux galets. Elle caresse Chagall en pensant à cet homme brun en pardessus qui lui a demandé si gentiment comment elle allait. Et qui a insisté pour lui donner sa carte de visite.

Antoine n’arrive pas à se concentrer sur ce que lui racontent Valérie et les enfants. Il ne pense qu’à elle. Lila Miel. Un nom et un prénom qu’il se répète en boucle. Antoine n’aime pas les imprévus qui perturbent sa vie. Mais curieusement il commence à apprécier cette sensation étrange dont il n’a pas l’habitude.

Lila rêve à Antoine, le prénom de l’Homme en pardessus brun. Elle a regardé la carte et elle sait qu’elle l’appellera. Bientôt. Lila sourit en dormant.


13 décembre 2008

Il n’est pas de sauveur suprême (Joe Krapov)

 

« Il n’est pas de sauveur suprême

Ni Dieu, ni César, ni tribun. »

 

Il n’est pas de sauveur suprême

Ni pour Lila, ni pour Antoine,

Pour Chagall, Valérie,

Le boulanger, Madame Beltran,

Les élèves et Mademoiselle Corentin,

Ni pour moi ni pour personne.

 

Il n’est pas de sauveur suprême !

 

La preuve,

La preuve par neuf,

La voici :


dds_39_plaques_de_medecins_2

 

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