Lapinou a disparu (Adi)
« Lapinou…
Lapinou d’amour, où te caches tu ? »
« LAAAAAAAAAAAAPIIIIIINOUUUUUU »,
s’égosille la mère Noël.
Là c’est
l’année de trop ! Tous les ans le mari de la mère Noël disparaissait le 24
décembre ! Il était 18h, la tournée de cadeaux commençait dans 6 heures,
et ce n’était pas elle qui allait prendre les commandes du traineau !
« Dieu
seul sait où il se cache », s’écrit elle.
Elle lui
avait dit pourtant, lors du repas de midi, qu’elle aurait tout préparé pour son
départ, et qu’il devait être là tôt pour bien faire son travail. Pour ce qui
était de la préparation, elle n’avait pas menti.
Elle était
passée à l’atelier faire l’inventaire des cadeaux avec les lutins, elle avait
nourri les rennes, réparé la hotte qui se casse tous les ans, et elle avait même
préparé un petit casse croûte pour la route.
« Didiou !!!
Mais où es tûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûûû ?????? »
Elle avait
fait le tour de la maison, enfin, du chalet : personne.
Elle avait
appelé les amis du père Noël – surtout la petite Souris avec qui le père Noël
avait l’habitude de s’enfiler quelques verres : personne.
Elle avait
interrogé un à un les lutins : rien !
Cela
faisait deux heures qu’elle tournait et virait chez elle. Tout était prêt. Il
ne manquait que le personnage principal.
Finalement
elle avait décidé de s’asseoir et d’attendre. Il finirait bien par revenir, car
même s’il disparaissait tous les ans, il revenait toujours à temps. Certes, il
devait se dépêcher un peu, du coup les cadeaux n’étaient pas bien disposés au
pied du sapin et parfois même il se trompait, mais il envoyait les lutins
derrière lui pour réparer ses erreurs. Le travail était fait et c’était le
principal.
La mère Noël
s’était endormie sur le canapé, devant la cheminée. Le père Noël s’approcha
doucement, lui embrassa le front, pris son baluchon – qui contenait le casse
croûte – et partit pour sa tournée.
« 23h57,
il me reste trois minutes pour commencer, je suis large ! », se dit
le père Noël, en prenant place dans le traineau.
*
* *
Le père Noël était joyeux. Pas comme l’année dernière. Comme à son habitude il avait quitté sa « poupée en sucre », comme il l’appelait, après le repas du midi. Comme à son habitude il avait pris la route du Sapin, il avait marché pendant des heures. Et comme d’habitude il était entré dans le Santa’s bar.
Il n’avait pas rendez vous avec une maitresse, ou avec un lutin, histoire de trinquer avant le grand moment de l’année. Non absolument pas.
Tous les ans, à partir de 17h30, le Santa’s bar organisait le Noël des pères Noël.
Là notre père Noël, le français, revoyait ses acolytes. L’anglais, l’allemand, le suisse, l’italien etc…
Et à ce moment là, chacun se racontait les anecdotes de l’année passée, et vers 19h, il recevait tous un petit présent de la part de la Coopérative des Père Noël de la Terre.
Cette année il avait eu des crayons de couleur, et comme il adorait dessiner, il allait pouvoir s’en donner à cœur joie. L’année dernière il avait eu un poisson rouge, lui qui n’aimait pas les poissons il avait été déçu !
Tout en distribuant les premiers cadeaux, le père Noël songea qu’il ferait mieux de dire à la mère Noël où il allait tous les ans, et qu’il devrait lui annoncer sa passion du dessin…
*
* *
En se réveillant la mère Noël songea qu’elle devrait dire à son mari que toutes les nuits de Noël, les mères Noël de tous les pays se retrouvaient pour fêter le Noël des mères Noël.
« On verra ça l’année prochaine… »