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Le défi du samedi
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13 décembre 2008

Deux vies - Janeczka

Lila se retrouve dans le bureau du directeur sans trop savoir comment. Elle ignore qui a pris la releve de sa classe et ne s’en preoccupe pas.

Le directeur lui deballe des paroles qui se noient sous le bruit des vagues. Elle serre contre elle son cartable plein de ces cours qu’elle ne fera pas, qu’elle n’avait pas voulu faire. S’en sert comme d’un barrage, une defense. Le directeur la regarde dans les yeux, tente un vain sourire et soupire. La discussion, ou plutot le monologue, est termine. Lila comprend qu’elle peut s’en aller et s’enfuit aussi vite qu’elle peut, aussi loin qu’elle peut.

 

Antoine n’a pas vu le temps passer. Il est deja presque douze heures et la faim commence a se faire sentir.

Il s’est retrouve extrement occupe. Certains dossiers ont dus etre examines de pres. Des coups de telephone ont ete passes, des memos envoyes, mais pas de quoi fouetter un chat.

Antoine regarde ce bureau qui l’entoure. Des tableaux ‘zen’ (des paysages relaxants) et un poster ‘motivationel’ (On peut toujours aller plus loin !) sur les murs. Des tiroirs et des tiroirs remplis de dossiers. Ce lourd meuble en acajou sur lequel reposent son PC, son telephone et, bien sur, une photo de Valerie et des enfants. Il l’observe longuement et se dit qu’il a toujours essaye de faire de son mieux pour eux.

Il soupire. Est-ce vraiment le cas ?

Chassant ces pensees de son esprit, il se leve d’un bond de sa chaise et decide de prendre son dejeuner un peu plus tot.

 

Lila se refugie dans le premier cafe qui lui semble confortable et reconfortant. Quelque chose de discret, des teintes tout en retenue.

Elle s’installe sans dire un mot sur la banquette, laisse la chaleur ambiante la penetrer, ferme doucement les yeux.

Un serveur la tire doucement de cette non-reverie. Elle commande un cafe dans un soupir et se tourne vers la fenetre.

Elle n’avait pas voulu rentrer chez elle. Soudainement, elle avait eu peur de ces quatre murs ; de se retrouver seule, meme si Chagall etait la. Elle avait besoin de rassembler ses esprits, ou plutot non : de faire le vide dans son esprit. Faire table rase pour essayer d’avancer ; essayer d’oublier pour le moment, de mettre tout cela derriere elle.

Le murmure des conversations l’entoure come un cocon. Elle fixe son attention sur cette petite musique sans se concentrer sur les paroles. Elle observe les passants, trop presses pour la devisager. Elle jete aussi un oeil sur les clients qui poussent la porte du cafe.

L’un d’entre eux capte son regard. L’air d’un businessman accompli, mais le regard d’un homme seul, perdu, insatisfait de lui-meme.

 

Le serveur lui apporte son cafe.

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Commentaires
J
Qui pourrait devenir bien plus... ;)
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K
Un frôlement de rencontre...
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J
Pandora,<br /> <br /> On est jamais mieux servis qeu par soi-meme... ;)<br /> <br /> Walrus,<br /> <br /> T'es dur avec moi! :P<br /> <br /> Caro,<br /> <br /> On est deux... ;)<br /> <br /> Tiphaine,<br /> <br /> Mille mercis a toi.
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T
Les fins ouvertes sont celles que je préfère, tout est encore à inventer, rien n'est définitif. J'aime beaucoup l'atmosphère de cette histoire, ce qui se croise et se tisse peu à peu. Un beau moment d'émotion. Merci.
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C
Moi j'aime les cafés et les gens qui s'y perdent.
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W
Te faire lécher la plante des pieds par mon chat (Kenzo, le bourreau japonais) !
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P
Un faim ouverte qui met en appétit...<br /> Mais je crois qu'on va devoir s'imaginer la suite nous même ;-)
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J
Walrus,<br /> <br /> Tu vas me chatouiller? :P<br /> <br /> Papistache,<br /> <br /> Merci pour cet honneur.<br /> Je ne frequente pas les pubs, non, justement parce qu'ils n'ont pas cette atmosphere.<br /> Le cahier de roulement est une tres bonne idee.<br /> <br /> Val,<br /> <br /> Contente que ca te plaise meme s'il n'y a pas vraiment de chute.<br /> <br /> Joye,<br /> <br /> Tu me flattes!! merci beaucoup.<br /> <br /> MAP,<br /> <br /> A chacun sa fin... un cafe, oh oui!<br /> <br /> violette7,<br /> <br /> Si tu l'as vu, c'est donc que c'est vrai ;)<br /> <br /> Joe,<br /> <br /> C'est pour ca que je voulais une fin ouverte. Une fin definitive ne s'est pas imposee a moi et aurait de toute facon rendu le texte trop long.<br /> Contente que ca te plaise!!<br /> <br /> Poupoune,<br /> <br /> Rien n'est mieux que ce qu'on imagine, quelques fois! ;)<br /> <br /> Tilleul,<br /> <br /> J'y vais souvent... en imagination! ;)
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T
Un regard... eh eh! On peut imaginer la suite...<br /> Tu as l'air de bien connaitre l'ambiance de ce café!! :-)
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P
J'aime bien être amenée aussi joliment à une situation où il me reste tout à imaginer! <br /> <br /> Et oui, Papistache, je trouve que c'est une bonne idée.
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J
Il n'est pas de sauveur suprême. Tout reste ouvert ici et ce texte me plaît beaucoup. Tu as su conserver la tonalité de départ et très bien fait ressentir le fait que les deux personnages, et non un seul, sont en crise.
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V
c'est très bien raconté, exactement comme ça s'est passé en vrai...je sais...j'ai tout vu dans ce......café, c'est mon dernier mot aussi.....bravo...café....
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M
Bien sûr qu'on voudrait en savoir plus mais finalement c'est bien aussi comme ça ! On n'a pas toujours envie de voir les points sur les "i" ! Alors on le prend ce petit café ?
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J
D'un coup, Janeczka, tu me transportes vers un cours que j'ai suivi avant ta naissance, Oral Intepretation, et le jour où une de mes camarades de classe a récité un poème par Ferlenghetti, où l'auteur fait des parallèles entre le poète et le funambule.<br /> <br /> Travail délicat, que, tout naturellement, tu réussis avec beaucoup d'agilité.<br /> <br /> Bravo !
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V
Ce n'est pas gentil de nous laisser ainsi sur notre faim! <br /> N'empêche, ton texte de laisse lire. Il est vraiment sympa. <br /> La cahier de roulement, pourquoi pas.
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P
J'ai traversé toute la ville sous une pluie glaciale pour offrir un bouquet de fleurs à Mamoune et je commente, en premier votre texte, Janeczka, et il me vient à l'idée qu'on aurait dû faire un feuilleton de cette consigne, comme autrefois le cahier de roulement qui passait d'une main à une autre. On aurait passé chaque semaine à son voisin la charge de poursuivre le récit de Tiphaine. Au bout de six mois on avait vingt-cinq chapitres. Assez pour faire un roman. <br /> L'idée du cahier de roulement séduirait-elle les foules ? Dites-nous.<br /> <br /> Les "pubs" que vous fréquentez ont-ils cette même atmosphère feutrée ?
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W
Mais zut ! Encore une qui ne nous en dit pas plus.<br /> Attention !<br /> Nous avons les moyens de vous faire parler !
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