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Le défi du samedi
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21 décembre 2013

Mon grand-père Gilbert L cet aviateur de 14-18 (KatyL)

Il a tout fait dans son « coucou » de la 1ere guerre mondiale, le chemin des dames et  Verdun ../….

 Il a combattu avec bravoure et il est rentré au bercail avec maintes décorations et quelques cicatrices. Mais il a fait 7 enfants à ma grand-mère (dont mon père) il a travaillé à Boulogne-Billancourt avec Louis Renault sur l’ile ST Louis, il a été chef de département un très haut grade…. Et il a fini comme  « inventeur » aux nombreux brevets qui lui ont couté cher,  sur le moteur à 4 temps qui polluait moins et ne devait pas consommer autant d’essence (j’en avais déjà parlé) , trop en avance sur son temps !!

k2Il a survolé le temps, pendant la deuxième guerre, Il était chargé d’âmes….

Ensuite, Il a connu la gloire dans la Mayenne avec ses inventions et les articles de journaux.

k3

Et puis un jour, longtemps après tout cela il était bien âgé, je l’ai emmené à Boos en Normandie sans rien lui dire et je lui ai fait la surprise (à son anniversaire) de lui payer un autre baptême de l’air avec l’aviation actuelle  …..Il était tout ému, il a beaucoup parlé avec le pilote de la guerre, des avions, et dans ses yeux j’ai vu des étincelles d’amour pour moi que je n’ai jamais oublié.

Depuis je ne peux voir des vieux avions sans penser avec fierté à lui, je sens bien qu’il continue de survoler le ciel pour qu’aucun gros nuage ne vienne obscurcir ma vie.

Salut mon cher grand-père Gilbert L

Ta petite-fille KatyL

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21 décembre 2013

Participation de Droufn

Non! ce cheval n'est pas réel, je ne mesurais pas trois mètres à deux ans. D'ailleurs, Je n'ai pas fait de cheval par la suite, mon ours non plus.. Je me demande si le gamin sur la photo du défi a passé son brevet de pilote, lui.
 
 AdadaFrédo61
21 décembre 2013

la photo des souvenirs (Prudence Petitpas)

L'aéroplane-de-Papa-1934

Bon sang, cette maison, je la reconnais, c’est la maison de mon enfance, lorsque nous habitions la Chartonnière avec mes parents et mes frères et sœur… Que de souvenirs qui remontent à la surface, que de courses dans le jardin, de jeux dans le cerisier, de cris d’enfants que j’entends encore… surtout quand la jeune fille qui s’occupait de nous le soir, une certaine Simone que nous n’aimions pas du tout, s’évertuait à essayer de nous faire rentrer prendre notre douche. Nous nous cachions mes frères et moi, dans la cabane derrière la maison et ne respirions plus jusqu’à ce qu’elle nous découvre et nous emmène à grand coup de menaces et de quelques claques qui volaient sur nos oreilles. Maman s’occupait de notre plus jeune frère et ne se souciait pas des plus grands et de leurs jérémiades lorsque nous nous plaignons de cette mégère. Elle était étudiante dans une école d’infirmière et je souhaite pour ses patients, qu’elle fut plus douce avec eux qu’avec nous.

C’est encore dans cette maison que notre papa, entassait dans une remise des tonnes de jouets qui nous faisaient rêver quand nous avions le droit de passer la porte. Encore aujourd’hui, je ne comprends toujours pas pourquoi nous ne pouvions pas profiter de ces jouets et même l’explication que m’a donnée mon père plus tard, ne me convainc pas de l’utilité de cette frustration. Il m’affirma que ces jouets avaient été récupérés dans un magasin qu’il avait en vente et qu’il n’en était pas complètement propriétaire. Je penche plus, connaissant mon père, pour la version probable, d’une crainte de sa part de nous voir tout casser, et sa façon d’aimer collectionner à peu près tout ce qu’il trouvait, l’empêchait de nous distribuer ces trésors. Du coup, nous rêvions au beau garage rouge et aux poupées encore emballées qui trônait sur les étagères qui, un jour, nous disait notre père, seraient à nous.

Par contre je ne savais pas que le célèbre photographe, Monsieur Doisneau était passé par là et avait gravé pour l’éternité sur la pellicule, mon frère, le rare jour où notre père avait accepté de le promener dans ce bolide extraordinaire sorti tout droit de la fameuse remise. Voilà une belle façon de s’envoler au pays des souvenirs d’enfance et de saluer au passage, un maitre de la photo !

21 décembre 2013

À Joinville-le-Pompon (par joye)

avion

Mon papa n’avait pas assez d’argent pour qu’on l’appelle excentrique, il était tout simplement cinglé. Non seulement il s’habillait comme Dupont ou Dupond (cela variait selon le jour et son humeur) mais il me promenait aussi dans mon avion le dimanche dans un quartier chic de Joinville.

-          Papa, pourquoi tiens-tu à me promener comme ça ?  lui demandai-je enfin un jour.

-          Parce que nous n’avons pas les moyens de garder un chien, m’expliqua-t-il, patiemment.

Il me fallut encore quelques semaines pour lui demander pourquoi j’étais toujours habillé en marin au lieu de pilote.

-          Parce que, mon fils, j’attends que quelqu'un vienne décrocher le pompon !

Je passai toute la semaine suivante en sueur.

21 décembre 2013

Participation de JAK

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21 décembre 2013

Avion...? (Stella No.)

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21 décembre 2013

Jour de Corso (Mamido)

Mami
Robert Doisneau

Dans les années cinquante, le corso fleuri avait lieu tous les ans le dernier dimanche de Mai, jour de la fête des mères. La vogue s’installait sur la grand’place pour une semaine entière avec ses manèges et ses attractions qui faisaient le bonheur des plus grands aux plus petits.

Le défilé des chars fleuris était le clou des festivités Il était organisé par les associations de la ville qui unissaient leurs efforts pour présenter le plus beau des spectacle, chacune préparant dans le plus grand secret un char destiné à rivaliser d’inventivité et de beauté avec les autres.

Mon père, comme son père avant lui, était trombone dans la fanfare du centre culturel laïc. Cette année les militants avaient choisi l’aviation comme thème de leur char.

La benne du camion de Léon le limonadier avait été transformée en bombardier croulant sous les fleurs de papier crépon. Les passagers étant les garçons de l’école publique tous déguisés en aviateurs.

Tout autour, au sol, devait défiler une escadrille de petits avions construits avec des matériaux de récupération durant l’hiver dans le secret de l’entrepôt de Juste, le garagiste. Le mien, imaginé par papa à partir de deux caisses de bois et de trois des roues du landau de ma sœur avait une hélice et des ailes en carton et arborait de tapageuses fleurs de crépon confectionnées par ma mère et ma grand-mère. Une grande tige de métal servait à diriger l’engin.

Papa étant requis à la fanfare, c’est mon oncle Charles qui avait été désigné pour mener notre équipage.

« - Tu es sapé comme un milord » s’était exclamé mon père en le voyant débarquer dans la minuscule cuisine de notre appartement de la cité des verriers.

En effet, chapeau mou, chemise blanche, cravate, costume trois pièce et gants « beurre frais » à la main, mon jeune oncle avait fière allure. C’est qu’il comptait aller faire sa cour à la belle Henriette dès le défilé terminé.

« - Dans cette tenue, tu vas en faire chavirer des cœurs ! » s’était extasié ma mère qui rêvait de voir son frère, célibataire endurci, enfin établi.

Charles s’était pavané un moment autour de notre table en formica, tout en caressant avec feinte modestie, sa moustache soigneusement entretenue.

Avant de se précipiter sur les berges du fleuve afin de nous voir passer, au cœur du défilé et au son de la fanfare, toute la famille avait tenu assister à notre départ du balcon de la cité.

Nous avancions, protégés des premières chaleurs de la saison par les platanes de l’avenue. Moi, fier comme Artaban, dans ma drôle de machine, menée par l’élégant oncle Charles.

Mais aujourd’hui encore, je me demande quelle idée avait eu ma mère de me confectionner ce costume marin dont le béret à pompon était pour le moins incongru dans le monde de l’aviation auquel j’étais censé appartenir durant ce défilé.

 

Rive de Gier, le 17 Décembre 2013

21 décembre 2013

Ah ! Que j'aime les militaires ! (Joe Krapov)

 

DDS 277 Doisneau

Comment ? Parce que papa qui a le melon emmène Toto en costume de marin faire un tour en avion ce dimanche à Orly, vous osez m’imposer d’écrire 23 lignes au sujet de ces militaires qui encombrent ma mémoire et les plaques de nos rues ? Alors ça c’est le pompon, a(d)mira(b)l(e) MAP !

DDS 227 20e de cavalerie

 

23 lignes ? Sans parler de la ligne Maginot, de la ligne bleue des Vosges et de la ligne Holworth ? Je préviens dès le départ que je n’atteindrai pas l’objectif, Sir ! Il y a tant de troufions, d’adjupètes, de margis, de juteux, de sergots, de matafs, de zouaves, de biffins, de Saint-Cyriens, de colons, de lansquenets et de bachi-bouzouks de toutes sortes qui défilent en rangs serrés en chantant « Tire ailleurs, c’est mes galets » ou qui se sont transformés en moustache du (grand-)père qui regarde son troupeau bouffer la soupe froide dans l’arrière-cuisine de mon Alzheimer que je serais même tenté de mettre, dès le début, un terme au farfouillis dans mon hypermnésie. Car à part pour les Tuniques bleues et le 20e de cavalerie
« Je n’ai pas pour les militaires
De sympathie particulière ».

 

Je n’ai aucune envie d’aller sauver le soldat Ryan, de construire un pont sur la rivière Kwaï les jours où à Eylau le soleil brille, brille, brille et je préfère les canons de la beauté à ceux de Navarone. Alors vas-y sans moi, petit mousse, au carnaval des confettis – cons fétides aurait dit Desproges qui n’aimait pas plus voir là Pinochet que parader le Videla -. Va pourfendre l’ennemi dans ton aéroplane blindé, combats l’égorgeur de fils et de compagnes du moment. Après la guerre, on vous dira « Embrassez-vous » comme le chante Guy Béart dans sa chanson « Qui suis-je ?».

 

DDS 227 Taka Takata

Ou plutôt, non, je vais t’accompagner, la fleur de crépon au fusil en savon ! J’emmène avec nous le sergent Poivre et sa fanfare du club des cœurs solitaires, notre oncle Walrus qui s’y entend comme personne pour piloter un sous-marin jaune, Hannibal Syd et ses barrettes sur son éléphant effervescent, Taka Takata, Beetle Bailey, la septième compagnie, le général Castagnetas des Frères Jacques, le général qui dort debout de Ray Ventura, le général à vendre de Francis Blanche, le sergent Garcia qui lança le premier la mode des pantalons déchirés, l’ami Bidasse natif d’Arras, Snoopy dans son Sopwith Camel, le Captain Cap, celui de Pim Pam Poum, le général Alcazar, le lieutenant Blueberry, ce « dourak » de Dourakine et le sergent Major qui a un beau brin de plume.

 

DDS 277 laurel-et-hardy-conscrit-a-02-gc

Dans les airs, par- dessus nous, on verra s’envoler ceux que mon aérodromphobie galopante m’empêche d’habitude de mentionner : ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines, héros de la voltige pas encore tombés du ciel Higelinesque de l’enfance, Bob Mallard et Puchon, Tanguy et Laverdure les chevaliers du ciel, Dan Cooper, Buck Danny, Martin Milan, Laurel et Hardy conscrits, Saint-Exupéry, Hélène Boucher, Jean Mermoz, Guynemer, Lindbergh, Nungesser et Coli, Blériot, les frères Wright. Et les drôles de machines ont nom Latécoère, Stuka, Spirit of Saint-Louis, Antonov, Tupolev, Concorde, Caravelle, Boeing, Airbus, Rafale, Mirage, biplan, triplan et même Rantanplan, le chien qui plane à 15000 ou déconne à Mach 2, c’est selon. Excusez-moi d’avoir comme lui loupé bien des loopings et des manœuvres à Mailly près de Mourmelon-le-Grand mais raconter mon sé(r)vice militaire n’aurait fait qu’allonger inutilement ce texte par trop énumératif et déjà bien tiré par les cheveux hors du cockpit du raisonnable.

 

DDS 277 Uriah-Heep-Salisbury-423376

Tous ensemble nous irons nous mettre sous les ordres ou sous les orgues de Captaine Lili et elle en jouera magnifiquement comme Ken Hensley sur l’album Salisbury d’Uriah Heep. Ayant choisi la poésie plutôt que la guerre, Prévert plutôt que la connerie, serons-nous fusillés alors par les tenants du sabre et du goupillon pour avoir constitué le premier « sin tank » antimilitariste ?

Peu importe ! Avant d’atteindre les 23 lignes ou sûrement bien après les avoir sacrément dépassées, réjouissons-nous d’échapper aux foudres de la Frigide Barjot et de Christine Boutin : en matière de repos du guerrier, c’est toujours sur le chemin des dames que j’agite ma fourragère. Mais bon, toi, tu fais comme tu veux, moussaillon !

P .S J’ai envoyé valser les maréchaux d’empire que nous avons dans le Ney depuis qu’ils squattent les boulevards et que les arbres y font ceinture ainsi que tous les généraux hommes de pouvoir. A l’idée seule d’écrire leur nom trop souvent accolé à celui de dictature ou de massacre, je jaunis, comme disait le roi des Belges. Ah que !

 

21 décembre 2013

Exercices de style (Célestine)

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Jaloux

Je me demande pourquoi elle a tant insisté pour que j’aille promener le mioche. Comme s’il avait encore l’âge de s’exhiber dans cet accoutrement ridicule !

 Elle avait l’air bizarre. De toute façon, elle a tout le temps l'air bizarre en ce moment. Je suis sûr qu’elle me trompe avec le bellâtre du bal de l'autre soir et qu’elle m’a envoyé ses copines Jeannette et Simone pour me surveiller.Elles croient que je les ai pas vues, du coin de l’œil... Vous allez voir  que dès que j’aurai le dos tourné, elle le fera pénétrer dans notre maison…et me voler ma soupe…et dormir dans mon lit...mais je ne vais pas le laisser faire, ce moule-à-gaufre ! Il va tâter de ma botte secrète, ce Cyrano à quatre pattes !

 

Surdoué

Mes parents ont cru me faire plaisir en m’offrant ce jouet mais un avion qui ne vole pas, c’est ridicule…Réfléchissons cependant…En équilibrant la masse de l’avion et la portance issue de la vitesse augmentée du carré de l’hypoténuse de la force d’attraction de la terre, l’on pourrait obtenir un maintien en vol correct de cet aéronef. Hélas, mon géniteur n’a aucune notion des lois simples de l’équilibre relatif et de l’aéronautique, je crains qu’il ne soit intéressé que par les deux créatures de sexe féminin qui nous ont emboité le pas…

 

Proust

Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce bruit, c’était celui du délicieux petit grincement subtil et délicat des roues de l’avion miniature que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour là nous n’allions pas à la messe) mon père poussait du bout de sa canne cependant que je prenais place aux commandes, m’installant tel un vrai pilote dans ce petit cockpit tout orné de fleurs que ma tante Léonie avaient cueillies pour moi dans le jardin où ma cousine Berthe m’avait délicatement embrassé du bout de ses lèvres rosées, cependant que je rougissais comme une pivoine sous la caresse de sa langue douce comme une madeleine trempée dans une gorgée de thé.

 

Interrogatif

Mais qu’est ce que c’est que cet avion ? Ça ne sortirait pas d’un film de série B, un engin pareil ? Et ce costume ? Non mais vous avez vu l’allure qu’il a ? Il s’est regardé dans une glace, le gonze ? Et le mouflet ? On lui a dit qu’il pourrait faire un procès à son père pour sévices ? A-t-on idée d’affubler un môme d’un tel couvre-chef ? Un béret de marin, c’est un truc de notre époque, ça ? Et qui nous dit que ce n’est pas un avion volé ? Quant au deux greluches, elles ont pris le type en filature, vous ne croyez pas ? Ce sont peut-être deux fliquettes ? Ou deux assistantes sociales, plutôt, non ? Ça ne vous parait pas louche, toute cette histoire ?

 

Charlélie Couture

 

Comme un avion sans aile,
j'ai chanté toute la nuit,
j'ai chanté pour celle,
qui m'a pas cru toute la nuit

Oh libellule,
toi, t'as les ailes fragiles,
moi, moi j'ai les ailes fragiles,
moi, moi j'ai la carlingue froissée
mais j'ai chanté toute la nuit.

 

Haïku

Marronniers en fleurs

Une grosse libellule

Va sur le chemin

Pagnol

Une grosse libellule ? Rhôô, Monsieur Brun, vous avez abusé du pastis, qué ? Ce serait pas plutôt maistre Panisse que vous avez vu sur la Canebière, avé le chapeau melon, qui poussait le petit de Fanny dans son avion à pédale ?

-Non , non, je vous assure, c’était comme un gros insecte…

-Allons, allons, Monsieur Brun ! quand je pense qu’on dit que les Marseillais exagèrent ! Allez, zou, galinette, jouez c’est votre tour ! ô Bonne Mère ! une libellule ! pourquoi pas un cornet à piston, tant que vous y êtes…Té, vous me fendez le cœur ! Quand vous sortirez naturellement, mettez le chapeau, hé, monsieur Brun, on n'est pas à Lyon, ici, le soleil risque de vous escagasser la calebasse ! Une libellule...

 

21 décembre 2013

L'avion de Doisneau (Sebarjo)

 

 

Avion de doisneau

 

Robert Doisneau était un grand photographe, car en plus de jeter instantanément un regard sur son époque, il avait l'oeil.

Cette photographie, l'avion de papa – qui n'est pas l'une de ses plus illustres réalisations mais ce qui n'empêche pas son excellence – nous montre un enfant assis dans un avion qui fait office de voiturette, poussé par son père. Cette scène sent à plein nez l'après-midi endimanché des beaux quartiers.

Ce qui m'a immédiatement frappé dans ce cliché, ce sont les moues du père et du fils. Le père regarde le photographe en biais et n'a pas l'air très motivé pour faire pousser des ailes à son fils. Pour lui, cette sortie dominicale ressemble plutôt à une corvée. Et c'est surtout la bouille de l'enfant qui est marquante et révélatrice. Il ne se soucie guère de l'objectif, il en a d'autres qui crépitent dans ses yeux. Ses lèvres pincées révèle son désir d'embrasser le ciel, comme Jimi Hendrix quelques décennies plus tard dans Purple haze. Mais voilà, les adultes sont bien trop terre à terre et son paternel n'échappe pas à la règle, alors ce n'est pas demain la veille qu'il sera sur son petit nuage !

Car cet enfant n'a qu'une envie, que son avion décolle. Oui, il semble dire muettement à son père, mais de façon si intense intérieurement, Allez pousse-moi, vas-y plus vite ! Plus vite ! Allez vas-y papa ! Envole-moi !!!

En ce lyrisme précurseur, j'ai donc pensé, de manière plus ironique que cynique, à ce tube immémorable des années 80, Envole-moi, qui a bercé mon adolescence, bien que la génération Trenet n'ait rien à envier à la génération Goldman.

 

Désormais donc, à vous de voir,

si vous allez décoller, planer ou plutôt atterrir brutalement

en écoutant ma version ci-dessous !

 

 

Bonnes fêtes de fin d'année à tous !

 

 

14 décembre 2013

Défi #277

L'aéroplane-de-Papa-1934

Envoyez votre interprétation de cette photo de Robert Doisneau à

samedidefi@gmail.com

Bon VOL !

A tout bientôt !

14 décembre 2013

Ont trouvé le bon rythme

14 décembre 2013

Essuie-glaces (Pascal)

Un jour de grande mer, à la sortie d’un quart et pour tromper la faim, nous avions décidé, Willi et moi, de grimper jusqu’à la passerelle du navire. La cafétéria était fermée pour cause d’impossibilité de faire un quelconque repas. A l’entrée, ils avaient laissé des œufs durs et une caisse de biscuits secs, épais comme des gâteaux amidonnés, pour caler nos estomacs.

C’était un petit escalier en colimaçon qui emmenait dans la coursive supérieure, celle des cabines des officiers, où se trouvait aussi le carré (les dépendances) du commandant.

Deux jeunes mécanos effrontés, en guenilles mazoutées, traversant en catimini le prestigieux couloir avec ses fanions, ses sabres d’abordage décoratifs, la plaque commémorative en bronze avec le nom de tous les anciens pachas, c’était comme une gageure, un affront, un risque insensé de se faire refouler d’urgence avec pertes et fracas par le premier gradé croisé dans ce couloir au tapis rouge. Mais les voies de la curiosité sont impénétrables au pays des aventuriers.

Je ne sais plus qui avait poussé l’autre dans cette nouvelle expédition hasardeuse. Et puis, notre boulot, c’était de faire avancer le bateau ; quel mal y avait-il de vouloir savoir où il allait et ce qu’il faisait, au moins le temps houleux de notre visite intéressée.

Les mouvements désordonnés du navire nous bousculaient sur bâbord et tribord avec d’impressionnants soubresauts rugueux que nous maîtrisions mal. Plus on montait dans les étages de la superstructure, plus les mouvements du navire s’amplifiaient dans des roulis interminables. C’était dantesque et rigolo… On devait se tenir à deux mains contre la coursive pour garder un semblant d’équilibre. Tout n’était que longs grincements sans fin, gémissements de tôles contorsionnées, ou glissements d’objets insolites se retrouvant par hasard au sol, fuyants ou revenants comme prisonniers dans des ressacs insatiables.

Les tableaux encadrés de notre « François Mahé de la Bourdonnais » s’écartaient largement des murs d’acier pour conserver un semblant d’assiette pendant ces gîtes interminables. Puis ils se plaquaient de nouveau en force brutale comme s’ils voulaient s’incruster dans la tôle. Les mouvements oscillatoires désordonnés, au rythme aléatoire du roulis, avaient quelque chose de surnaturel. Tous ces objets animés se forgeaient une âme récalcitrante, revêche, belliqueuse aux aléas intransigeants de la mer démontée. C’était comme un bercement instable qui ne veut endormir personne.

L’humidité ambiante était attachante ; c’était l’huile flottante de l’engrenage d’un pignon fou. Et il fallait être bien fou pour rester en mer avec un pareil temps ! N’importe quel capitaine sensé irait s’abriter dans une anse, une crique, une baie. Mais non, nous on baladait en mer ! (En langage marin, peu châtié je l’avoue, on dit : se faire branler les couilles… expression bretonne, sans doute…) Nous avons croisé un officier qui regagnait sa cabine. Il nous a regardéscomme si nous étions deux mutins à l’assaut de la passerelle puis il a porté prestement la main devant sa bouche et il a foncé dans la coursive…

Nous approchions… Déjà, des senteurs d’embruns picotaient nos narines frémissantes. Nous sommes passés devant la cabine du commandant et nous avons escaladé les quelques marches abruptes qui mènent à la passerelle en étant toujours aussi malmenés par le roulis omniprésent. Il fallait vraiment s’accrocher, s’arrimer, se caler pour garder une notion approximative d’équilibre rampant.

Je me cramponnais énergiquement à la rambarde d’ascension en espérant rapidement le prochain contre-balancementdu navire pour terminer ce périlleux périple. Nous sommes enfin arrivés dans le poste de commandement. Je me souviens des minuscules essuie-glaces qui balayaient les vitres de la cabine.

Tout à coup, l’étrave du bateau a plongé dans le creux d’une immense vague et j’ai entendu les hélices s’accélérer par le bruit des vibrations courant dans l’acier du navire. Les ordres se suivaient sans empressement, on effectuait les corrections de cap, le manœuvrier à la barre compensait l’impétuosité de cette navigation forcenée. Deux jeunes officiers observaient le mouvement tournant d’un radar dans un globe orangé. Sur le pont, jouxtant la passerelle, une équipe de timoniers scrutait intensément la mer avec d’énormes jumelles.

Le navire s’enfonçait, s’enfonçait comme s’il ne trouvait pas la fin de cette descente vertigineuse. Tout le monde s’agrippait fermement avec une rigueur tenace qui laissait présagerl’imminence de l’impact féroce avec la vague frontale. Le pacha était arrimé dans son fauteuil de commandement. Il nous a regardésun quart de seconde avec une sorte d’intérêt décalé.

L’étrave plongeait encore. Willi croquait dans son biscuit en oubliant les miettes qui giclaient çà et là. J’avais l’impression que j’allais basculer en avant en allant m’encastrer dans les matériels de navigation. Le bateau tremblait jusqu’à la dernière soudure. Nous étions entrésdans le creux de l’immense vague. Les timoniers, à l’extérieur, se sont enfin cachés derrière les armatures de protection en délaissant les grosses jumelles de mer scellées sur leurs piédestaux.

Puis l’impact est arrivé, foudroyant, désordonné et jaillissant. L’étrave a cisaillé la vague bleu colère et le brise-lame l’a éparpillée en mille paquets de mers aux embruns dentelés d’écume qui se placardaient en gifles sonores dans les vitres de la passerelle. C’était à peine croyable. La vague déchirée a giclé par-dessus notre escorteur d’escadre en barbouillant les cheminées de bave coléreuse, en rinçant toute la mâture de pluie saline, en blanchissant les ponts de vagues ravageuses, coureuses, furieuses…

Dehors, les timoniers avaient les yeux rivés dans leurs puissantes jumelles et les ordres continuaient de fuser imperturbablement à travers les regards, les gestes, les silences pesants. Le bateau avait dompté la vague et il s’en amusait un instant en la laissant courir sous son ventre. Mais déjà, une autre, plus grosse, plus virulente, plus enragée, plus féroce se préparait à notre assaut.

C’est là que, pendant quelques instants, j’ai aperçu un petit chalutier à deux ou trois encablures de nous. Péniblement, il rentrait au port et nous l’accompagnions.

En grinçant leurs chansons revenantes, les ridicules petits essuie-glaces s’évertuaient à nettoyer en rythme le paysage de la prochaine vague, quand le pacha nous a ordonné de quitter sa passerelle…

 

14 décembre 2013

Un appel, des appeaux (Électre)

 

Ordinairement les mots répondaient à son appel. Le samedi elle visitait le sujet, puis elle le laissait tout au long de la semaine mûrir et se nourrir des événements. Souvent des fils lui apparaissaient assez vite et il n'y avait plus ensuite qu'à débrouiller, à ordonner, à faire danser les mots autour du noyau, à émonder pour arriver à l'essentiel. Le jeudi tout était presque prêt. Le vendredi était jour de corrections et de l'envoi un peu redouté, du "tant pis c'est pas parfait mais il faut y aller". Cette fois-ci c'était le vide. Elle avait pensé à son train-train - ou plutôt son bibliothèque-cantine-bibliothèque-cantine - quotidien mais ça manquait de swing. Elle avait pensé aux cloches, mais elle n'était toujours pas parvenue à démêler leurs horaires - sauf le carillon bien reconnaissable de neuf heures du soir. Elle avait remarqué qu'à huit heures du matin aussi il y en avait une volée jolie. Et puis à midi. Mais pas de quoi faire un système. Pas de quoi faire un poème. Elle avait pensé... Elle n'avait plus pensé à cela, prise dans le tourbillon d'une presque dernière semaine, entre les livres à lire ou à photographier, les cadeaux de Noël à faire, les derniers cafés con panna et tous les regrets de ce qu'elle n'aura pas fait... Quelques accrocs dans l'emploi du temps qui offrent des échappées hors les murs. L'indolence des journées ensoleillées, loin du tourbillon de la (grande) ville, loin de la fièvre qui viendra après. Encore un peu hors du temps - encore mais plus pour très longtemps. Encore un peu dans le suspens - comme la fin d'une longue vacance. Elle n'avait plus pensé qu'à cela. Elle avait essayé d'invoquer les mots. D'en provoquer des sabbats dans sa tête. De les laisser venir comme des oiseaux qui s'approchent si l'on reste assez longtemps immobile. Peine perdue. Cette semaine, décidément, le rythme n'était pas dans l'appeau. Ou peut-être qu'il ne marchait plus. Mais qui aller voir pour le réparer ? Peut-être qu'un peu de vraies vacances serait le bienvenu...

 

14 décembre 2013

tam tam tam tam (titisoorts)

Je cours.L'environnement où je suis, n'a plus d'importance. Mon subconscient a prit le relais. Mes pensées défilent. Mon coeur bat régulièrement, tranquillement. Le temps n'a plus d'importance, dans quelques instants je vais reprendre conscience et profiter de l'endroit où je suis, au milieu des pins. Regarde ces pins majestueux, laisse tes soucis de côté. Regardes ces arbres qui fiers comme des totems géants, veillent de toutes leurs hauteurs. Le paysage est magnifique; les couleurs d'automne sont présentes, changeantes à chaque instant. Parfois vous tombez sur des parcelles de jeunes pins qui dans un fouillis de fougères ressortent leurs têtes. 

J'étais bien, et tranquille sur un parcours que je fréquente depuis plus de vingt ans. Les paysages ont bien changé depuis ce temps. J'aurai pu mettre un bout d'étoffe ou bien un objet m'appartenant sur un petit pin de l'époque. Il serait maintenant à plus de vingt mètres, à mirer les paysages environnants. Les chemins sablonneux défilaient sous mes pieds. J'écoute une émission en différé. Le principe, est un invité reçu par Frederique Lopez ainsi que des chroniqueurs humoristes. Il y a au milieu un érudit, soit en philosophie,en histoire, en science, un astro physicien etc etc. Il nous raconte avec des mots simples par exemple le boson de Higgs, la connaissance à la porté de tous. 
Avant j'écoutais plutôt AC/DC et j'ai remarqué que mes pulsations s'affolaient lorsque je courais. 
J'ai bientôt fini de courir, je vais rentrer, la nuit va bientôt m'envelopper dans sa boîte noir. Mes pulsations ne vont pas s'accélerer quand je vais t'embrasser. Ou sont nos folles années, ou le simple fait de pensée à toi, me déglinguait le coeur. Je reste imperturbable. J'ai beaucoup d'habitudes à changer, ce  tam tam régulier dans ma poitrine s'enflamme doit s'emballer dans un rythme africain, un rythme endiablé, juste pour t'aimer.
14 décembre 2013

Gardez le rythme (Poupoune)

- J’ai un problème d’arythmie. Non, ce n’est pas exactement ça. J’ai plutôt… disons… un problème avec l’arythmie. J’ai besoin… d’un bon rythme. Pour tout. Tout le temps. Comment vous expliquer… ? Dans la rue, par exemple, pour peu que des talons claquent à proximité, il faut je cale mon pas sur le pas de la personne qui les porte. Même quand je n’ai nulle part où aller, c’est plus fort que moi. Le clac-clac sur l’asphalte est comme un appel auquel mes pieds ne peuvent pas résister… Si un robinet goutte dans la cuisine pendant mon repas, ma mastication se fait exactement au rythme du ploc-ploc dans l’évier. Selon l’importance de la fuite, mon repas peut durer affreusement longtemps… mais je vous jure que je ne peux pas faire autrement… Dans le train, même si le bon vieux tatac-tatoum n’est plus vraiment ce qu’il était, l’oreille attentive peut toujours percevoir l’incroyable régularité avec laquelle le bruit des roues sur les rails se fait entendre et je tourne toujours les pages de mon livre en rythme. D’ailleurs, j’ai fini par troquer les romans contre des revues parce que je n’arrivais pas à lire assez vite… A la maison, pour pouvoir essayer de vivre normalement, j’ai mis des métronomes partout pour reprendre un peu la main sur mon rythme de vie, mais c’est presque impossible de tout contrôler… Et tout ça est déjà bien compliqué, docteur, mais en plus, comme je vous disais, j’ai un vrai problème avec l’arythmie. Si le rythme sur lequel j’ai calé mon activité faiblit, s’accélère ou se brise pour une quelconque raison, je suis complètement perturbée. Je perds mes moyens.
-  A…
- C’est même pire que ça…
- Arr…
- A franchement parler, docteur…
- Arrêtez…
- Je crois qu’on peut même aller jusqu’à dire…
- Arrêtez de serrer…
- Oui : on peut dire que ça me rend dingue.
- Arrêtez…
- Par exemple, votre façon de faire cliqueter votre stylo, là…
- Arrêtez de serrer mon cou…
- C’était tellement anarchique !
- Au rythme de l’horloge…
- Non, vraiment, ça me rend folle !
- S’il vous pl…

14 décembre 2013

Elle danse (Hime Chan)

(écrit sous l'influence de Pony Pony Run Run / 2ème album)

Le rythme s'infiltre dans sa tête, dans son corps, dans son âme. Plus rien n'existe que ces basses qui pulsent dans sa poitrine comme les battements d'un second cœur. Les notes, la mélodie, tout dans cette musique lui hurle de se lever et de bouger son corps comme jamais. Inconsciemment, elle remue la tête, laissant libre cours à ce qu'elle est au fond d'elle. Plus d'anticipation, de réflexion, elle danse. Et rien ne semble pouvoir la satisfaire plus que la musique...

Lui, il la regarde. Ce déhanché gracieux, cette façon de se mouvoir, si étrange, fragile et forte à la fois. Il apprécie cette silhouette d'un œil expert. Il en a vu, des filles qui tentaient de séduire en se dandinant vulgairement. Mais celle-ci ne danse que pour elle-même. Elle n'en est que plus désirable. Malgré lui, il sent que ces mouvements sensuels et involontaires lui plaisent. Elle lui plaît. Alors il s'approche et commence à accompagner ses bras, son buste, dans leurs saccades harmonieuses. La musique a changé, tant mieux. Il flotte dans la brume des sons électroniques. Elle ne l'a même pas remarqué.

Elle n'en a rien à faire. Rien ne compte à part les paroles qu'elle hurle à pleins poumons en dodelinant le crâne. La foule s'est écartée de cette folle qui se déchaîne. Un peu effrayée mais surtout ébahie devant sa chorégraphie aléatoire. « Don't Stop » résonne maintenant dans la salle.

Il se colle à elle sensuellement. Elle ne sursaute même pas. Se contente de rester indifférente. Continue de danser. Il murmure à son oreille :

« Don't stop, oh oh oh,

Keep on moving !

You can't stop, oh oh oh,

Now she's living ! »

Il ne sait même pas si elle a entendu dans les tribulations de la musique. Il est heureux. Elle est heureuse. Chacun dans sa bulle, et pourtant ensemble. Si proches et si éloignés.

« Don't stop, oh oh oh,

You can't stop, oh oh oh... »

Clac. Fin de la soirée. Cela fait une heure qu'ils dansent ensemble, ils sont les derniers. Le videur les presse de sortir. Ils obéissent, encore enlacés. Finalement, pas si inaccessible... Complètement ivres de sons et de bruits, ils s'engouffrent dans l'air frais de la nuit. Il tente de lui voler un baiser sur le trottoir, mais elle s'échappe avec un rire :

« J'ai passé une très bonne soirée, merci... »

Il tend la main vers elle. Elle le repousse tendrement.

« Moi aussi. Est ce que... on pourrait se revoir ? » glisse-t-il avec un air presque coupable.

Son cœur bat vite. Trop vite. Un rythme fou qui s'affole dans ses veines. Mais elle baisse les yeux. La douleur pulse. Il veut la faire céder. Il la voit proche de la limite.

« Non, tranche-t-elle catégoriquement.

- Pourquoi ?

- J'ai... déjà quelqu'un... »

Une fine souffrance dans la poitrine, comme une minuscule déchirure. Pas de fissure, ni de crevasse profonde. Pas pour si peu. Elle s'éloigne, courbée. Ses pas sont chancelants. Elle zigzague un peu. Pas vraiment sûre d'elle. Une hésitation dans sa marche. Un espoir fou. Elle se retourne et reviens vers lui. Lentement. Trop lentement. Ses pieds qui se posent l'un après l'autre sur le sol. Apaisement. Elle revient. Dépose ses lèvres contre sa joue...

… et s'enfuit dans la nuit. Il la regarde. Pas de larmes. Se détourne. Rentre chez lui. Une étrange mélodie dans le cœur. Un rythme étrange.

14 décembre 2013

Participation de Droufn

Analyse de mot:
Dans le mot rythme y'a rythme et rythme rime avec cadence quand y'a du rythme. Mais dans le mot rythme y'a aussi ry et le ry est une sorte de ruisseau mais également une ville du Danemark, par contre thme ne veut rien dire si le ry ne le précède pas.. c'est ballot.
 
expérience personnelle:
Ce que je sais sur le rythme, c'est qu'on en a ou pas. Le rythme ne s'apprend pas, c'est un don, comme la beauté ou la connerie.
Moi j'ai le rythme, mais jamais le bon au bon moment.
C'est tout le problème de ma vie.
 
conclusion:
j'en conclu donc rien du tout.
 
PS:
Merci
14 décembre 2013

Le martien au ukulélé (Vegas sur sarthe)

Vindieu, dans mon enfance j'en ai paumé des parties d'osselets, de billes ou de chat perché.
J'étais trop lent ou trop rapide, trop bas ou trop haut, trop long ou trop court... tout comme mon costume du dimanche, celui qui grattait aux genoux au point qu'on m'appelait “cul salé” tant je gesticulais sur ma chaise à attendre la fin des sempiternelles boustifailles du dimanche.
Je ne me souviens pas avoir été jamais en harmonie avec le monde qui m'entoure. Quelles que soient les circonstances, j'avais l'impression d'être en décalage permanent avec les choses et les gens, tel un être venu d'une autre planète.
J'aurais donné cher pour échapper à une minuterie trop tôt éteinte, une porte qui se referme trop vite, un vélo qui freine bien trop tard.
J'étais un martien comme on nommait à l'époque toute créature étrangère à notre bonne Terre.
Aujourd'hui les martiens sont des gens comme vous et moi, surtout comme moi.
Que j'écrase les arpions de ma cavalière au mariage de l'oncle Hubert ou que je ferre trop tôt une touche de poisson-chat dans le canal de Bourgogne, je collectionnais les maladresses à vitesse grand W.
Pour me guérir de cette tare je suivais d'une esgourde et tous les jeudis le métronome du cours de musique de Mademoiselle Demongeot dont le nez crochu et violacé dénonçait catégoriquement tout lien de parenté avec la Mylène des affiches de cinéma.
Lento, Moderato et Presto étaient et resteront à jamais pour moi des frangins déjantés, un peu comme les Marx Brothers Harpo, Chico et Zeppo.
Bizarrement le martien que j'étais carburait sur les bancs de l'école et finissait toujours avant les autres si bien qu'il parvint sans s'en rendre compte à l'âge d'aller crapahuter sous les drapeaux.
Homme de base de mon peloton, je redoutais le “En colonne, couvrez!!” que l'adjudant m'aboyait aux esgourdes et la pagaille qui en résultait me relégua très vite en queue de colonne, là où traînent les clampins et les beusenots.
J'évitai bien malgré moi les défilés, prises d'armes, parcours du combattant et autres joyeuses réjouissances qu'offre ce plaisant séjour dans l'armée et débarquai - deux jours après les autres - sur le quai de la gare de l'Est, libéré d'un rythme militaire que j'avais poursuivi pendant douze mois sans jamais le rattraper.
Gisèle et sa patience d'ange m'avaient attendu - deux jours de retard après douze mois me semblait un délai acceptable - et après avoir piauné et grigné des dents, elle me parut pressée de m'emmener dans sa chambrette y rattraper tout ce temps perdu.
Dans nos discussions de piaule, il m'avait semblé qu'au sujet des drôlesses je n'avais rien à envier aux plus chauds lapins de la chambrée et je me sentais tout aussi pressé qu'elle d'aller foutrailler.
A peine jartés sur le lit et mon tiau au garde-à-vous, je varlopai comme une bête et conclus dans la minute - satisfait d'avoir rempli ma mission - quand Gisèle explosa!
Convaincu d'avoir dépassé ses attentes, je fus étonné qu'elle me traite de “dort-en-chiant” et, l'ayant alors qualifiée de “râlue”, notre relation prit fin dans l'instant.
Aujourd'hui le métronome de Mademoiselle Demongeot ne me serait d'aucune utilité tant j'ai la nette impression d'avoir progressé.
Peut-être mes rares copines sont-elles plus compréhensives que Gisèle à moins que ce ne soit cet étrange petit lapin vibrant qu'elles ont l'habitude de sortir au moment où je m'endors?
Et puis je me suis mis à la guitare... ou plutôt au ukulélé de chez Apple, sur ma tablette bien sûr.
Parait que j'ai enfin du rythme, surtout avec les morceaux préenregistrés.
 
14 décembre 2013

Train de nuit (Sebarjo)

 

LE RYTHME D'UN TRAIN DE NUIT

 

Le rythme lancinant du train dans la nuit
Comme dans un tunnel dans la montagne enfoui,
On se laisse bercer dans les wagons-lits
Par les courbes des rails évanouis
Aux aiguillages souvent alanguis.


Les vitres tremblent parfois
Lorsque prises de désarroi,
Siffle en sens inverse,
Un vapeur qui, comme l'averse,
Semble filer à toute vitesse.
Mais si cela nous paraît hallucinant
son rythme est tout aussi lancinant


Que le rythme de notre train de nuit
Qui, son chemin dans les étoiles, poursuit ;
D'une voie à l'autre se fait tout ouï
Comme l'écho d'une sirène infinie
Résonne au-delà des douze coups de minuit.


Et dans le rythme lancinant de ce train de nuits
Voguent finalement nos corps assoupis,
Car la force des heurs nous a endormi,
De l'acier qui frotte contre l'acier qui crie,
Qui crisse tandis que la lune gémit
Et que dans les nuages noirs, le vent frémit.


Le rythme l'eurythmie
Le calme le vertige
Le rythme l'heure amie
Les songes les vestiges


Le rythme l'eurythmie
Le calme le vertige
Le rythme l'heure amie
Les songes les vestiges...

 

alt : Noomiz

 

 

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